Unleashed – Dawn of the Nine – 2015

unleashed-dawn-of-the-nineUnleashed – Death Metal – Suède
Dawn of the Nine – 2015
Nuclear Blast
8.5/10

Maintenant trois années se sont écoulées depuis la sortie de l’excellent Odalheim paru en 2012. Unleashed nous revient cette année avec Dawn of the Nine, son douzième album qui se veut légèrement moins noir que l’album précédent mais tout aussi puissant et très riche en riffs qui nous rentrent dedans.

Les riffs, parlons-en justement. Unleashed est passé maître à nous pondre des riffs qui accrochent et qui décapent. Chaque pièce de Dawn of the Nine comprends de ces riffs qui étonnent et qui nous font dire spontanément «tabarnark! » en guise de grande appréciation. Toutes les pièces sont excellentes et l’album ne contient aucune remplissage inutile : 45 minutes de batailles épiques et de fierté Viking.

Dawn of the Nine est un excellent album égal à Odalheim qui devrait se hisser à bonne hauteur dans les tops 2015 et qui devrait également être un album que l’on retiendra en général. Si vous aimez le Death Metal avec de la rapidité, des mélodies et une force de frappe puissante, Unleashed est à considérer dans vos choix d’albums à vous procurer.

Cardinal Noire – Cardinal Noire – 2015

cardinal-noire-cardinal-noiCardinal Noire – Electro Industrial – Finlande
Cardinal Noire – 2015
EK Productions
8.5/10

Plus ça change, plus c’est pareil, c’est bien connu. En musique, c’est une roue qui tourne, rien ne se perd, rien ne se crée. Les musiciens sont toujours indéniablement influencés par des artistes qui ont innové et refaçonné la musique selon leur vision. Ces influences sont parfois clairement évidentes et les clin d’oeil vraiment frappants. Parfois nous avons des photocopies d’originaux mais il existe aussi des versions légèrement améliorées qui redéfinissent l’héritage laissé par les anciens.

Avec ma soif de nouveautés musicales, mes recherches aboutissent parfois sur des évidences fort intéressantes qui nous font revenir à une époque précise qui nous a marqué. Cardinal Noire, duo Finnois donnant dans l’Electro Industriel est une de ces formations qui ne cache pas ses racines et qui les exploitent au maximum pour apporter quelque chose de nouveau en se servant du passé.

A ma première écoute j’ai immédiatement reconnu l’influence principale et majeure de Cardinal Noire. En fouillant un peu dans les maigres informations disponibles sur le groupe, l’évidence est clairement apparue et ma curiosité d’écouter plus en profondeur la musique du duo à été piquée au vif. Laissés directement à la vue et bien en évidence, deux slogans figurant sur les pages Facebook et Bandcamp officielles ne laissent aucun doute : Vancouver school electro-industrial et Brappin’ like it’s 1984 font directement référence aux pionniers Skinny Puppy. Pas subtil me direz-vous? Effectivement, c’est clair comme de l’eau de roche et on sait totalement à quoi s’attendre.

La musique de Cardinal Noire sonne comme le Skinny Puppy de 1984 en version 2.0 utilisant pratiquement les mêmes sonorités et le même type de voix mais en beaucoup plus abrasif et agressif. Nous serions portés à croire que c’est loin d’être original, j’en conviens mais le but premier est de faire revivre la magie et la légende laissées par les géants de Vancouver.

J’ai bien aimé cet album et je suivrai de près les futures sorties du duo pour évaluer son évolution dans les années à venir.

Abyssal – Antikatastaseis – 2015

abyssal-antikatastaseisAbyssal – Doom/Death/Black Metal – Angleterre
Antikatastaseis – 2015
Profound Lore
9/10

Immense. Infini. Insondable. Trois qualificatifs pourtant synonymes mais immensément lourds de sens pour qualifier Abyssal et son cerveau G.D.C. qui nous transporte dans un voyage vers les tréfonds incommensurables des abîmes infernaux.

Tout aussi lourd de sens que ses deux prédécesseurs, Antikatastaseis réitère l’oeuvre magistrale créée par l’entité noire pour une troisième fois et frappe directement dans nos viscères les faisant exploser sous la force de l’impact sonore généré. Tout ceci n’est évidement que métaphores pour décrire le sentiment d’oppression et l’étrange obscurité qui nous envahit à chaque martèlement et chaque son.

En incorporant habilement des éléments de Black Metal malsain à son Death Metal lourd tombant dans le Doom profond, Abyssal réussi encore une fois à recréer le son qui colle à son nom sur les sept pièces de l’album. L’intelligence des arrangements et la complexité des structures font de la musique de G.D.C. du grand art, nous avons affaire à un compositeur chevronné et minutieux. Les soudains changements de tempo nous entrainent dans un tourbillon angoissant et vertigineux et l’ajout d’instruments plus classiques comme par exemple le piano vient renforcer la perception dépressive qui nous habite tout au long de l’album.

Attention, nous sommes loin des standards établis. Abyssal ne s’adresse pas à tous, il faut non seulement une oreille avertie pour assimiler chaque parcelle de son mais aussi un esprit très fort pour surmonter toute cette détresse démesurée.

Grave – Out of Respect for the Dead – 2015

grave-out-of-respectGrave – Death Metal – Suède
Out of Respect for the Dead – 2015
Century Media
8/10

Out of Respect for the Dead est le onzième album des pionniers du Death Metal Suédois Grave. La formation nous a toujours habitués a des albums lourds et crus et la constance entre les albums a toujours été au rendez-vous depuis 1991. Lorsque Grave annonce un nouvel album, nous sommes assurés de recevoir en pleine face du bon vieux Death Metal de la vieille école, granuleux et pas gentil du tout.

Sur le nouvel album l’excavation est plus profonde et plus sale et offre des moments beaucoup plus Doom qu’auparavant. Les influences « old school » tirées de Celtic Frost ou de Slayer sont très présentes et efficaces à souhait. C’est du déjà connu, pas de grosses surprises, on nage dans des eaux troubles comme à l’habitude et les similitudes avec Asphyx ou Entombed sont toujours là.

Donc, pas de grosse révolution mais une bonne continuité pour Grave. Un album honnête qui fait amplement le travail auquel on s’attend. Out of Respect for the Dead ne sera aucunement promu album de l’année mais il vaut amplement la peine d’être écouté avec un niveau sonore assez élevé.

Behold! The Monolith – Architects of the Void – 2015

behold-th-monolith-architecBehold! The Monolith – Progressive DoomMetal – Etats-Unis
Architects of the Void – 2015
Independant
9/10

Certaines formations, nul ne sait pourquoi, demeurent obscures et méconnues malgré la qualité musicale offerte. Les sonorités y sont parfois pour quelque chose et peuvent être déroutantes pour les oreilles moins aiguisées. C’est très dommage pour le commun des mortels car parfois on passe à côté d’albums fort surprenants qui rivalisent avec les groupes de la grande ligue et plus souvent qu’à leur tour sont beaucoup plus intéressants que des grosses sommités bien établies.

J’ai découvert Behold! The Monolith en 2012 avec la sortie du deuxième album Defender, Redeemist avec son Stoner Doom très progressif. Je ne suis pas le plus grand fan de Stoner mais le mélange tantôt Doom, tantôt Prog m’avait beaucoup plu et l’album s’était placé en 15e position du top 50 2012 de Hurlemort.

2013 a été une année tragique pour la formation avec le décès du bassiste/chanteur Kevin McDade. Les deux membres restants se sont retroussé les manches en recrutant un nouveau chanteur et un nouveau bassiste et ce nouvel alignement a travaillé fort pour sortir Architects of the Void vers la fin Septembre 2015. Ce nouvel album est tout aussi caverneux et riche en sonorités diverses que l’album précédent mais les nouvelles pièces montrent un son beaucoup plus mature et plus fignolé.

D’emblée très Doom, on retrouve toutefois des rythmes et des sons empruntés à d’autres genres Métalliques comme le Thrash Metal et même à l’occasion peut-être des tendances Black Metal. C’est toutefois au niveau Progressif que le groupe se démarque. Il y a un petit quelque chose de Voïvod par bouts, notamment avec les tritons si caractéristiques à Piggy. Des similitudes avec le vieux Mastodon sont aussi présentes et le mariage de tous ces styles rends l’album captivant tout au long des 49 minutes proposées. Aucune longueur inutile, de la lourdeur oppressante, de la vitesse agressive, une technicité incroyable et sept pièces dignes des grands de ce monde.

Achitects of the Void est de loin supérieur à Defender, Redeemist et mérite amplement qu’on s’y attarde pour plusieurs écoutes.

Killing Joke – Pylon – 2015

killing-joke-pylonKilling Joke – Post Punk/Industrial Metal – Angleterre
Pylon – 2015
Spinefarm
9.5/10

Est-ce que Killing Joke a encore besoin de présentations? La formation anglaise fondée en 1978 a une carrière fort remplie en poussant les limites de son art et incorporant divers genres musicaux comme l’Industriel, le Métal, le New Wave, le Punk et le Gothic Rock. Cette formation a grandement influencé d’autres entités musicales issues de divers milieux telles Metallica, Nine Inch Nails et Nirvana. Bref, Killing Joke est une grosse pointure de la musique underground en général et a légué à cette contre culture un bagage impressionnant.

Au fil des années, Killing Joke a subi quelques changements au niveau des musiciens ayant à son bord des sommités telles que Paul Raven (Ministry), Martin Atkins (Ministry, P.I.L., N.I.N) et même Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters). La formation a mis fin à ses activités en 1996 pour revenir en 2002. Suite au décès de Raven en 2007, l’alignement original composé de Jaz Coleman, Geordie, Youth et Paul Ferguson s’est reformé pour de bon et a lancé trois albums dignes de mention depuis 2010.

En 2015, Pylon, 17e album du groupe voit le jour faisant partie d’une trilogie réunissant les excellents Absolute Dissent (2010) et MMXII (2012). Avec Pylon, Killing Joke frappe encore plus fort que ses prédécesseurs en nous offrant un album parfait et sans contredit l’un des meilleurs de sa longue carrière. Avec son agressivité, ses riffs accrocheurs et percutants ainsi que ses textes toujours aussi ravageurs et dénonciateurs, Pylon est en lice pour la nomination de l’album de l’année 2015.

Les dix pièces qui composent l’album frôlent toutes l’excellence et certaines d’entre elles dont I Am the Virus, War on Freedom et Autonomous Zone sont de parfaits exemples de la perfection dont Killing Joke est capable de livrer. Si vous êtes dans les théories du complot et tout ce qui vient avec, Pylon vous éclairera sur plusieurs sujets (tout comme les albums précédents) et vous fera prendre conscience que le monde dans lequel nous vivons est une grosse illusion.

Peuple Terrien, réveille-toi et prends ta destinée en mains!

Entrails – Obliteration – 2015

entrails-obliterationEntrails – Death Metal – Suède
Obliteration – 2015
Metal Blade
8/10

Nous pouvons constater et affirmer que pratiquement tout a été inventé dans le grand monde du Métal. La planète est de nos jours sursaturée de groupes, excellents, bons et moins bons, certains plus originaux et d’autres se contentant de recopier et remâcher ce qui a déjà été fait auparavant. Il y en a qui utilisent de vieilles recettes bien établies et les rendent bien malgré le manque d’originalité et de nouvelles saveurs.

La formation Suédoise Entrails est un parfait exemple de groupe qui reprends les recettes établies mais qui se forcent tout de même pour offrir du matériel de qualité bien composé et exécuté. Je ne connaissais aucunement Entrails avant l’écoute du plus récent album Obliteration paru en Mai dernier. Metal Blade mise sur des valeurs sûres, ce qui est normal pour un label, Entrails est une valeur sûre et efficace qui fait bien le travail demandé.

Sur Obliteration nous avons droit à un mélange de Bloodbath, Grave et Entombed avec une légère touche personnelle perceptible pour l’oreille habituée à ces sonorités. C’est lourd, gras et très entraînant comme un album de Death Metal doit en principe sonner. L’album ne traîne pas, les 42 minutes totalisant les 10 pièces passent assez rapidement ce qui est un signe de réussite en soi. On se retrouve en terrain connu et confortable, cet album est idéal pour faire de la route en voiture.

La roue est loin d’être réinventée mais c’est une roue standard de qualité qui nous mène là où l’on en a besoin. A écouter sans réserves le volume au fond.

Astma – 600 Pounds of Body – 2015

astma-600-pounds-of-bodyAstma – Old School EBM – Suède
600 Pounds of Body – 2015
Electro Aggressions Records
8.5/10

La musique électronique est très vaste et comporte de nombreuses factions et styles qui sont souvent à l’opposé d’un genre à l’autre. L’usage des claviers est fortement tabou en particulier chez plusieurs amateurs de Métal ce qui est très ironique dans un sens car certains genres de musique électronique ont beaucoup de points en commun avec le Métal notamment au niveau de l’agressivité et des paroles contestatrices.

Le EBM ou Electro Body Music est un genre de musique électronique où l’agressivité et l’oppression musicale font partie intégrante du genre mentionné et confère à cette musique minimaliste une atmosphère particulière, quasi hypnotique. Le genre a grandement évolué depuis la sortie du désormais classique Geography de Front 242 paru en 1982.

J’ai récemment fais la découverte de Electro Aggression Records (EAR), un excellent petit label se dévouant à la musique EBM, particulièrement au Old School EBM. Son catalogue n’est pas des plus remplis mais les sorties sont de qualité et contient des trésors insoupçonnés, voire des petits bijoux très surprenants.

Astma, formation Suédoise formée en 2001, est l’un de ces trésors qui vient tout juste de sortir 600 Pounds of Body, première parution depuis sa création. 2 disques et 42 pièces, (petit clin d’oeil à 242?) de pur EBM rapide et agressif. Le premier CD comporte des compositions originales et le deuxième des « remixes » effectués par d’autres artistes de la scène comme le veut la coutume.

C’est très minimaliste, Astma met l’emphase sur le martèlement des percussions et des lignes de basse sur des rythmes très rapides et imbriquant des passages plus lourds au fil des pièces. Une écoute complète de l’album pourrait s’avérer redondante pour le néophyte à la longue mais chaque pièce isolée est un petit chef d’oeuvre mécanique et unique qui donne un très bon album au final.

Si vous aimez les synths gras et les sonorités des années 80 avec les pionniers comme Front 242 ou encore Nitzer EBB, Astma vous fera revivre cette fièvre de la belle époque des pistes de danse underground.

Satan – Atom by Atom – 2015

satan-atom-by-atomSatan – NWOBHM/Speed Metal – Angleterre
Atom by Atom – 2015
Listenable Records
9/10

En 2013, 30 ans après la sortie du légendaire Court in the Act, Satan revenait en force avec Life Sentence. Certes, en 1987 la formation avait sorti un deuxième album intitulé Suspended Sentence avec un autre chanteur que Brian Ross, album qui était tombé entre deux chaises et finalement dans l’oubli. Donc, considérons Life Sentence comme étant le véritable deuxième album du groupe, album qui avait pris le monde du Métal par surprise et qui reprenait exactement là où Court in the Act avait laissé le groupe en 1983.

Difficile de relever un tel défi plus de 30 ans après un album légendaire. Satan avait réussi ce défi haut la main et même au delà des espérances si bien qu’une suite aurait pu s’avérer hasardeuse et risquée. Alors voici que cette année la formation de Newcastle récidive avec Atom by Atom et le constat est que la mission est encore une fois accomplie avec brio.

Satan reprends exactement la même formule et le même son que sur Life Sentence, le groupe est maintenant passé maître dans les coupures du temps. Atom by Atom est directement la suite de son prédécesseur et est à la hauteur de ce dernier. Du Heavy/Speed Metal cru, franc et direct qui démontre encore une fois que les vieux bonhommes ont de grosses leçons à donner à la jeunesse en matière de Métal. Toujours avec un côté très technique et surtout très mélodique, Atom by Atom s’écoute sans interruption et sans longueurs, chaque pièce rendant justice à la précédente.

Atom by Atom est un autre exemple parfait de ce qu’est le véritable Métal originel. Que les ignares en prennent de la graine et que les incultes apprennent des grands maîtres!

Venom – From the Very Depths – 2015

venom-from-the-very-depthsVenom – NWOBHM/Black/Speed Metal – Angleterre
From the Very Depths – 2015
Spinefarm
8/10

Comme la grand majorité des vieux Métalloïdes dont je fais partie, j’ai découvert Venom à ses origines avec l’album Black Metal paru en 1982. Rapidement, les trois premiers albums du célèbre trio sont devenus des classiques dans ma collection et Venom figurait parmi les groupes que je tenais en plus haute estime. Sans trop me souvenir du pourquoi, j’étais passé à côté de Possessed, le quatrième album et la formation avait été par la suite reléguée aux oubliettes.

En 2006, j’avais redécouvert Venom avec une formation ayant uniquement Cronos comme survivant du Venom original et l’album Metal Black m’avait paru correct sans toutefois effectuer une écoute répétitive de l’album. Pour moi ce n’était pas vraiment Venom et ma prise de conscience des frasques et des changements de membres au fil des années passées étaient des enfantillages inutiles et sans grand intérêt. Les deux albums suivants, Hell et Fallen Angels ne m’avaient pas plu et Venom avit été rapidement tombé une autre fois dans l’oubli.

En 2015, les enfantillages sont toujours présents car Abaddon et Mantas, les deux autres membres originaux ont décidé de créér leur incarnation de Venom sous le nom de Venom, Inc.avec Tony Dolan qui avait remplacé Cronos en 1989. Donc, deux Venom qui se disputent en se lançant des roches. Qui sera le meilleur? Vers quel camp les fans se tourneront-ils? Pour ma part je m’en contre fout, si c’est bon des deux côtés, ça me va.

La version officielle de Venom avec Cronos vient de sortir From the Very Depths. En étant curieux de nature, j’ai donné une chance à l’album et j’ai bien fait. Sans être extraordinaire, ce nouvel album a plusieurs bonnes pièces et ne traîne pas trop en longueur. On reconnaît Venom, Cronos semble être en forme et ça paraît sur l’album. Ça pète le feu et c’est entraînant. Du gros Métal rapide à saveur de Rock and Roll comme Venom nous avait habitués. Pas de grandes prouesses musicales, on va droit au but et c’est efficace.

Cette version de Venom a très bien réussi en 2015 avec un bon album sans prétentions, c’est direct et honnête.

Nile – What Should Not Be Unearthed – 2015

nile-what-should-notNile – Technical Death Metal – USA
What Should Not Be Unearthed – 2015
Nuclear Blast
8.5/10

Les enfants terribles du Death Metal Américain sont de retour après trois ans d’absence. Nile récidive cette année avec le successeur de l’excellent At the Gate of Sethu paru en 2012. Attention, What Should Not Be Unearthed n’est pas pour les cœurs sensibles… Comme tous les albums du groupe finalement.

Pas de réelle surprise sur ce nouvel album si ce n’est le retour d’un son beaucoup plus violent et une extrême rapidité tout au long des dix pièces. Si At the Gate of Sethu avait déplu à de nombreux fans de la formation dû à son changement de son drastique vers une clarté et une définition accrue, What Should Not Be Unearthed ramènera vraisemblablement les brebis égarées au bercail. Nile ne prends pas de chances avec ce nouvel album et livre ce qu’il sait faire le mieux : Technique et agressivité meurtrière.

Sans réinventer le genre, What Should Not Be Unearthed demeure un très bon album de Death Metal puissant et rempli de notes et de changements de tempo. Cet album ne sera sans doute pas la révélation de l’année mais permet à Nile de garder sa constance depuis sa formation. Rares sont les groupes qui, après huit albums, peuvent se vanter de n’avoir jamais faibli en livrant la marchandise à chaque sortie.

Ce nouvel album constitue un très bon achat à mettre dans sa collection et à écouter à répétition. Pas nécessairement un classique mais un très bon divertissement brutal pour les tympans.

Minuit Machine – Violent Rains – 2015

minuit-machine-violent-rainMinuit Machine – Synth Wave – France
Violent Rains – 2015
No Emb Blanc
9/10

Il y a un an, pratiquement jour pour jour alors que je naviguais sur la toile à la recherche de nouvelles entités EBM, New Wave et Post Punk aux sonorités d’autrefois, je suis tombé sur un duo Français féminin répondant au nom de Minuit Machine. Dès les premières mesures de Agoraphobia, je suis tombé en transe et sous le charme de cette sonorité crue apportée par les synthétiseurs de Hélène de Thoury et la voix mélancolique de Amandine Stioui. Live & Destroy s’était classé dans le top 10 de Hurlemort et est devenu un de mes albums préférés en 46 ans de vie allant même jusqu’à m’influencer d’une certaine manière dans mes propres compositions musicales.

Le duo a beaucoup maturé en un an et cette maturité est grandement audible sur Violent Rains, paru à la mi-Octobre, notamment au niveau des synthétiseurs. Il est fort probable que Hante., l’excellent projet solo de Hélène de Thoury y soit pour quelque chose. La recherche sonore est beaucoup plus large que sur Live & Destroy laissant légèrement de côté les éléments froids et statiques pour emboîter le pas vers un son plus Synth Pop par moments ce qui est loin d’être un défaut, au contraire.

Beaucoup plus de mélodies et d’arrangements déroutants, la batterie électronique, qui sonne toujours aussi machine, apporte une nouvelle dimension plus percutante au son global du groupe. La voix de Amandine Stioui est beaucoup plus posée et plus chaude et se complète parfaitement avec les arrangements des pièces. L’ajout de doubles voix ajoute de la richesse aux pièces en appuyant les paroles à des endroits stratégiques tout au long de l’album.

En tout 9 excellentes pièces accrocheuses et un remix de She Devil tirée du premier EP Blue Moon paru en 2013. Violent Rains marque une belle évolution pour Minuit Machine et se retrouvera assurément dans le top 10 2015 de Hurlemort. Le duo est évidement à suivre et il serait intéressant de voir apparaître minimalement une pièce en Français sur le prochain album.

Lamb of God – VII-Sturm Und Drang – 2015

lamb-of-god-sturm-und-drangLamb of God – Groove Metal/Thrash Metal – USA
VII-Sturm Und Drang – 2015
Nuclear Blast
8/10

Lamb of God est une formation qui n’a plus vraiment besoin de présentations. Le groupe fait les manchettes et est pratiquement partout depuis 2001, les démêles avec la justice Tchèque de Randy Blythe mettant le groupe sur la sellette et la récente participation de Chris Adler avec Megadeth aidant grandement à cette grande publicité. Bref, Lamb of God fait jaser et est mondialement connu.

J’avais découvert la formation lors de la sortie de New American Gospel que j’avais adoré à l’époque. C’est toujours un album que j’apprécie et qui m’a influencé d’une certaine manière. As the Palaces Burn et Ashes of the Wake avaient de grands moments, Lamb of god évoluait musicalement pour le mieux et c’était parfait. Puis, la chute libre a commencé avec Sacrament et l’atterrissage douloureux s’est effectué avec Wrath, deux albums plus que moyens attestant que la troupe s’était assise sur ses lauriers.

En 2012, Lamb of God effectuait un retour plus solide avec Resolution qui ne frisait pas l’excellence mais qui était tout de même acceptable. Le groupe se ressaisissait tranquillement et était en bonne voie de rémission. Suite a sa période sombre, Blythe annonce en 2014 qu’il prends une grosse pause de Lamb of God en mettant le groupe sur la glace.

Mais les agneaux sont de retour en 2015 avec leur septième album (huit si l’on tient compte de l’album sorti sous le pseudonyme Burn the Priest) intitulé VII-Sturm Und Drang. Je n’osais pas trop m’aventurer à une écoute d’un nouvel album de Lamb of God, la mauvaise expérience des trois albums précédents m’avait rebuté mais une petite voix m’a convaincu de donner une chance au groupe et d’y jeter une oreille.

Je vais être franc et honnête : Cet album ne jouera pas beaucoup dans mes divers lecteurs car je ne suis pas dans ce « mood » là actuellement mais je dois avouer que c’est un très bon album et on retrouve le Lamb of God que j’ai apprécié par le passé. Il y a de nombreux riffs très surprenants, c’est très lourd et ça brasse à souhaits. C’est du Lamb of God, plus mature. On se serait passé de la voix horripilante de Chino Moreno sur Embers qui vient démolir une excellente pièce. Cette désagréable sonorité a été suffisante pour que je passe à une autre chanson et a fait baisser la note de l’album.

En général c’est un beau retour de Lamb of God, je ne manquerai pas de réécouter l’album lorsque je serai prédisposé à le faire ultérieurement.

Krisiun – Forged in Fury – 2015

krisiun-forged-in-furyKrisiun – Death Metal – Brésil
Forged in Fury – 2015
Century Media
8.5/10

La machine de guerre Brésilienne est de retour. Quatre années se sont écoulées depuis la dernière attaque qui a dévasté la scène Métal mondiale en 2011, un peu comme une grande exécution. Il était justement quelque chose The Great Execution, le dernier album de Krisiun!

Krisiun, c’est une histoire familiale puisque les trois membres sont des frères et pour perdurer aussi longtemps dans un groupe ayant des frères, il faut être tissé solide. Ça doit être le cas avec Krisiun car depuis 1995, année de sortie de son premier album, toutes les parutions ont été à la hauteur du talent familial. Bien sûr, certains albums ont été meilleurs que d’autres mais la formation a su garder une constance tout au long de sa carrière.

Le tout récent Forged in Fury paru au début août 2015 ne fait pas exception à cette constance, Krisiun s’est donné à fond pour cet album et ça paraît. Pratiquement 60 minutes pour 12 pièces, on en prends pour notre rhume un tantinet. Sans être supérieur à son prédécesseur, Forged in Fury demeure égal et offre quelques surprises au niveau des structures et des arrangements. Le trio est passé maître de la composition et le tout est très bien rendu. La production est fidèle aux parutions antérieures, riche en sonorités et solide comme le roc.

Certaines pièces traînent néanmoins en longueur et l’album comporte quelques répétitions inutiles ici et là et on aurait pu aisément se passer de la reprise de Electric Funeral de Black Sabbath qui détonne un peu avec le reste de l’album. Forged in Fury est un très bon album à se procurer et à écouter à haut volume.

Melechesh – Enki – 2015

melechesh-enkiMelechesh – Black/Death/Folk Metal – Israël
Enki – 2015
Nuclear Blast
8.5/10

Il aura fallu 5 longues années à Melechesh pour sortir la suite à l’excellent The Epigenesis paru en 2010. Durant ces 5 années, Ashmedi a eu énormément de difficulté à garder ses musiciens vraisemblablement dû a l’exil que la formation a subie au cours de la dernière décennie.

Melechesh revient en 2015 avec deux de ses membres originaux et nous offre la suite du chef d’oeuvre de sa carrière. Utilisant toujours la formule qui a fait ses preuves sur Enki, Ashmedi prouve encore une fois qu’il est un grand compositeur et un habile instrumentiste. Certes, ce nouvel album n’arrive pas à la hauteur de son prédécesseur mais il n’en demeure pas moins que c’est un très bon retour pour la formation.

L’utilisation d’une guitare 12 cordes électrique permet de pimenter la sonorité Black Metal en lui conférant l’approche du Moyen Orient tout au long de l’album. Les pi`ces sont toutes à la hauteur de ce que l’on attends de la part de Melechesh mis à part la trop longue instrumentale Doorways to Irkala qui est une pièce traditionnelle utilisant uniquement des instruments du Moyen Orient.

Le concept Melechesh gravite toujours autour de la mythologie Sumérienne et Mésopotamienne et comme par le passé, c’est très bien rendu, on ressent largement les influences du désert et des grandes peuplades de jadis. Au final, Enki est un album réussi avec une production fiable et solide.

She Past Away – Narin Yalnizlik – 2015

she-past-away-narin-yalnizlShe Past Away – Post Punk/Gothic Rock – Turquie
Narin Yalnizlik – 2015
Fabrika Records
9.5/10

La scène Post Punk est bien vivante et ce, à l’échelle internationale. Nous en avons la preuve avec certains grands pionniers du genre comme The Cure ou Killing Joke qui sont toujours actifs et en parfaite forme. L’influence indéniable des pionniers du genre Alternatif, du New Wave au Gothic Rock en passant par l’Industriel et le EBM, a façonné et fait évolué les sous genres créant ainsi de nombreuses formations importantes au fil des décennies.

Fondée en 2009, la formation Turque She Past Away a rapidement grimpé les échelons pour se hisser au rang de groupe culte et pilier de la scène Post Punk actuelle avec son premier album Belirdi Gece paru en 2012. Jouant avec les sonorités de jadis qui ont fait la renommée de groupes comme The Cure, The Sisters of Mercy ou encore Joy Division, She Past Away a su ajouter de la fraîcheur au style originel en créant son identité propre, les paroles en Turc aidant grandement à rendre le tout mystérieux et pratiquement mythique.

La formation revient en 2015 avec un deuxième album plus sombre intitulé Narin Yalnizlik qui est en quelque sorte la suite logique de Belirdi Gece. Avec ses guitares rappelant The Sisters of Mercy, la basse sursaturée de « chorus », la batterie électronique et les synthés omniprésents, She Past Away nous replonge à une époque légendaire où nous foulions les pistes de danse underground sur des musiques sombres et hypnotisantes.

Sur des tempos tantôt rapides et parfois très lents, Volkan Caner et sa voix gutturale nous transporte dans des contrées lointaines ravivant des souvenirs mémorables de notre jeunesse sombre et rebelle. Les pièces Uzakta et Hayaller ne sont pas sans rappeler The Cure de la période Faith, Gerçekten Özleyince a des airs de famille avec Nowhere Girl de B-Movie ayant également une légère teinte de Legendary Pink Dots pour son intro tandis que la pièce Uçtu Belirsizliğe deviendra sans l’ombre d’un doute la référence du groupe à la manière de Transmission de Joy Division ou Alice de Sisters of Mercy.

Narin Yalnizlik est un pur chef d’oeuvre et une merveille pour les oreilles. She Past Away est déjà promu au rang de groupe culte au même titre que les géants des années 80 et je ne serais pas surpris de voir cette flamme ravivée embraser la scène pour permettre à de jeunes groupes de perpétuer cette noirceur dans les années à venir.

Jungle Rot – Order Shall Prevail – 2015

jungle-rot-order-shall-prevJungle Rot – Death Metal – USA
Order Shall Prevail – 2015
Victory Records
6.5/10

J’ai fais la connaissance de Jungle Rot en 2011 avec Kill on Command et j’ai vu le groupe en spectacle deux fois, aux Foufounes Electriques en 2011 et au Trois-Rivières Metalfest en 2013. Chaque fois le groupe était vraiment solide et offrait une prestation sans failles. Suite à Kill on Command, je me suis procuré la discographie du groupe et Jungle Rot s’est implanté dans ma liste de groupes que j’affectionnais le plus.

La sortie de Terror Regime en 2013 a été une réussite sur tout e la ligne. On sentait que Jungle Rot réutilisait la même formule depuis deux albums, cette formule ayant fait ses preuves l’album s’écoutait très bien sans grande révolution du genre. Du Death Metal simpliste qui frappe fort avec des riffs accrocheurs.

La formation du Wisconsin récidive en 2015 avec Order Shall Prevail, son huitième album paru encore une fois sur Victory Records, étiquette reconnue par le passé pour avoir été un chef de file de la scène Hardcore au tournant des années 2000. La production est irréprochable et les pièces sont très bien exécutées. Mais, car il y a un très gros Mais avec un M majuscule, Jungle Rot n’a pas réussi à me faire embarquer dans ce nouvel album. Malheureusement, on remâche ici la formule encore une fois et cette formule manque énormément de saveur. Les riffs sont ennuyants, les pièces s’étirent en longueur et l’album a un total manque de puissance. C’est mou, c’est plate et ça ne lève pas. Trop de Thrash, le Death étant totalement dilué comme si Jungle Rot essayait de devenir un groupe à la mode du moment.

Est-ce le contrat de disque qui fait que Jungle Rot doit obligatoirement sortir un album aux deux ans? Le groupe a manqué son coup cette fois-ci, les idées nouvelles ne sont pas au rendez-vous et ce grand manque risque de faire stagner Jungle Rot là où le groupe se situe depuis plusieurs années : Un groupe de seconde zone.

Fear Factory – Genexus – 2015

fear-factory-genexusFear Factory – Industrial Metal – USA
Genexus – 2015
Nuclear Blast
8.5/10

Il y en a de l’eau qui a coulé sous les ponts depuis la fusion du Métal et de l’Industriel dans les années 80. Depuis Ministry, bon nombre de formations ont emboîté le pas donnant généralement des résultats fort convaincants. Formée en 1990, la formation Américaine Fear Factory incarne le véritable Métal Industriel et a toujours été constante au fil des sorties d’albums réalisant quelques uns des grands chef d’oeuvres du genre au passage.

Burton C. Bell et Dino Cazares ont dès leurs débuts côtoyé des pionniers de l’Industriel et il n’est guère étonnant de voir apparaître des noms comme Al Jourgensen (Ministry) et Rhys Fulber (Frontline Assembly) sur la nouvelle parution intitulée Genexus. Produit par Fulber ainsi que Andy Sneap (Hell), Genexus sonne comme une machine très bien huilée et rodée tant elle est impeccable. Généralement, tout ce que Sneap touche se transforme en un mur de son infranchissable.

Musicalement, c’est du Fear Factory, rien de déstabilisant. C’est efficace, puissant et rempli de sonorités diverses qui, comme à l’habitude, sont grandement intéressantes. Genexus est de loin supérieur aux deux dernières parutions du groupe qui semblait manquer un peu de souffle sur Mechanize et The Industrialist. A l’exception faite d’une trop longue ballade un peu sirupeuse, la totalité de l’album est excellent et est à la hauteur de ce que l’on attend de Bell et Cazares.

Un très beau retour pour Fear Factory en 2015, notons également l’arrivée d’un petit nouveau dans la formation en la personne de Tony Campos (Asesino, Ministry, Prong, Static-X) qui appuiera les compositions du groupe avec son jeu de basse unique.

Lindemann – Skills in Pills – 2015

lindemann-skills-in-pillsLindemann – Industrial Metal – Allemagne
Skills in Pills – 2015
Warner
8.5/10

Cette année nous avons pu assister au mariage artistique entre Peter Tagtgren (Pain, Hypocrisy) et Till Lindemann (Rammstein). A première vue, cette union pourrait paraître surprenante mais en regardant de plus près cette fusion entre deux monstres de la musique bruyante est loin d’être si étonnante connaissant leur goût prononcé pour la provocation.

Utilisant le nom Lindemann, possiblement pour faciliter la mise en marché, le duo nous offre un premier album intitulé Skills in Pills. Je dois immédiatement mettre en garde les Métalloïdes conservateurs : Tagtgren ne penche pas du côté de Hypocrisy mais plutôt de Pain pour les compositions de cet album. Si vous avez en aversion les synthétiseurs et la musique électronique, cessez de lire à partir d’ici.

Les comparaisons avec Rammstein ou Pain fusent déjà sur les médias sociaux et avec une certaine raison. On reconnaît facilement le style de Peter Tagtgren et la voix de Till Lindemann est identique à Rammstein. D’où le terme mariage en début de cette chronique. Donc, nous ne sommes aucunement dans une contrée inconnue, les amateurs des deux formations vont se retrouver aisément, c’est une parfaite fusion entre les deux.

J’entends déjà les détracteurs se faisant un malin plaisir à démolir le duo à savoir si c’est original ou non déblatérant sur toutes les raisons qui poussent les amateurs de haine gratuite à envahir Facebook de leur venin assassin. Oui, c’est du déjà entendu tant du côté de Rammstein que du côté de Pain mais cet album est excellent d’un bout à l’autre, c’est efficace et brillamment composé. Des pièces accrocheuses qui nous restent dans la tête, des riffs lourds et un martèlement continu qui frappent fort. Tout ceci pimenté de l’humour noir de Till Lindemann, chanté en Anglais de surcroit.

Skills in Pills ne révolutionnera pas le genre c’est évident mais il est grandement efficace et sans prétention. Attention aux excès de vitesse si vous l’écoutez en voiture.

Die Krupps – V-Metal Machine Music – 2015

die-krupps-v-metal-machine-Die Krupps – Industrial Metal/EBM – Allemagne
V-Metal Machine Music
Hollywood Records
7/10

Le mélange entre le EBM (Electronic Body Music) ou encore l’Industriel avec le Métal n’est pas une chose qui vient de surgir de nulle part. Cette fusion s’est créée vers le milieu des années 80 avec entre autres Ministry, KMFDM et Nine Inch Nails. La formation Allemande Die Krupps a ensuite emboité le pas au début des années 90 ayant eu dans ses rangs des musiciens issus de groupes tels que Angelwitch, Heathen et même Exodius avec le remplaçant de Rick Hunolt, Lee Altus.

Die Krupps est de retour en 2015 avec la suite du très excellent The Machinists of Joy paru en 2013 intitulée V-Metal Machine Music. Drôle de titre j’en conviens mais qui reflète néanmoins ce qui se trouve sur ce nouvel album. La carrière de Die Krupps a été en dents de scie au fil des sorties d’albums plus souvent qu’à leur tour plutôt inégaux et prenant même une grande pause de près de douze ans entre 1997 et 2009.

Après quelques écoutes de V-Metal Machine Music, je dois conclure que comparativement à son prédécesseur qui était un album presque parfait, la toute nouvelle parution est très inégale recelant des moments forts mais aussi d’autres moment très faibles. Le côté captivant n’est pas au rendez-vous et les pièces semblent interminables. L’album donne l’impression d’avoir été composé à la va-vite pour honorer un contrat et l’essoufflement se fait malheureusement sentir tout au long du défilement des pièces.

L’album a beau se nommer V-Metal Machine Music, la sur-utilisation des guitares vient embrouiller le côté machine et certains riffs deviennent carrément inutiles. Pas suffisamment Métal et pas suffisamment Industriel. L’album comporte quand même de très bonnes pièces mais comporte également beaucoup de remplissage.

En espérant que Die Krupps saura rectifier le tir pour le prochain album car celui-ci est une déception. Je retourne donc à The Machinists of Joy en attendant la prochaine sortie du groupe.

Enslaved – In Times – 2015

enslaved-in-timesEnslaved – Black Progressif/Viking Metal – Norvège
In Times – 2015
Nuclear Blast
9/10

Lorsqu’il est question d’un nouvel album ou d’une nouvelle écoute d’album j’ai toujours appliqué une règle qui en général s’avère être véridique : La règle de la première écoute qui détermine si je vais aimer un album ou non. Il arrive cependant que cette règle soit outre passée pour quelque raison que ce soit et que je me risque à écouter un album une deuxième fois plusieurs mois plus tard selon les recommandations d’autres maniaques de musique comme moi. Rendu à cette étape, ça passe ou ça casse. Littéralement.

Je ne suis pas un grand amateur de Enslaved, du moins je ne l’étais pas jusqu’à maintenant. RIITIIR ne m’avait guère enchanté en 2012 et Axioma Ethica Odini était passé tout droit deux ans auparavant avec une brève écoute de quelques pièces à Réanimation durant nos conversations hors ondes. Toujours est-il que l’infâme Dr. Pendragon et le Rockmaster, deux dinosaures de l’animation à CFOU, m’ont tour à tour suggéré de donner une seconde chance à In Times pour l’apprécier pleinement.

J’ai donc donné cette seconde chance durant mes vacances d’été alors que je m’installait tranquillement dans mon nouveau palais. La deuxième écoute m’avait paru beaucoup plus intéressante mais la troisième m’a frappé de plein fouet. Comment ai-je pu manquer un tel chef d’œuvre à la première écoute? Ceci demeure encore un mystère total.

Je découvre vraiment Enslaved pour la première fois et l’expérience est une pure merveille pour les oreilles. Ici, nous ne tombons pas dans le cliché du Black Metal traditionnel, des éléments Progressifs sont fortement présents et intelligents supportés par une furie sombre et guerrière naviguant entre deux eaux. J’avais de la difficulté avec la voix « clean » du claviériste qui tranche avec la voix criarde et puissante du guitariste mais après quelques écoutes, tout s’imbrique parfaitement et l’effet donne l’impression d’une constante bataille entre deux forces de la nature, entre le bien et le mal. In Times ne s’écoute pas pour se brasser la couette et n’est aucunement destiné à l’amateur de Métal fermé d’esprit. Pour reprendre les paroles remplies de sagesse du Rockmaster, il s’agit ici de musique cérébrale donc à écouter avec ses pleines facultés en ne faisant rien d’autre que écouter.

Il est certain que je vais redonner une chance aux deux précédents albums car j’ai vraisemblablement manqué quelque chose un moment donné et qui sait, j’oserai peut-être reculer plus loin pour prendre connaissance du passé de Enslaved.

Arcturus – Arcturian – 2015

arcturus-arcturianArcturus – Avant-Garde Metal – Norvège
Arcturian – 2015
Prophecy Productions
9.5/10

Le Métal est aujourd’hui rendu très vaste et comporte de nombreuses branches distinctes qui se regroupent ici et là selon les influences des musiciens. Malheureusement, la grande famille du Métal n’a pas échappé à l’infiltration commerciale et est infesté de faussetés qui ruinent carrément l’idéologie et la raison d’être du Métal. Pour moi, il y a deux types de musiciens Métalloïdes : Celui qui fait du Métal pour faire du Métal s’accrochant désespérément à ce qui s’est fait par le passé en clonant littéralement les sommités qui ont fait la renommée du genre et il y a l’autre : Celui qui tente par tous les moyens de rendre le Métal intéressant et qui innove en faisant fi des balises et des standards.

Ce qui m’amène à jaser d’un groupe Norvégien dont la réputation n’est plus à faire et qui prône amplement les valeurs du deuxième musicien Métal. Arcturus, après s’être reformé en 2011 pour quelques tournées, est de retour en 2015 avec la suite de Sideshow Symphonies paru il y a maintenant 10 ans. Sorti au début mai 2015, Arcturian reprends là où son prédécesseur s’était terminé en 2005 et c’est en grande forme que la formation renoue avec son Métal d’avant-garde cosmique.

Comme par le passé, Arcturus se surpasse étonnamment au niveau composition mais c’est surtout avec les arrangements et les instruments choisis que Arcturian frappe fort. Très progressif et très froid en même temps, l’album nous transporte au fil des pièces dans l’infini et dans un univers parallèle grandiose. Les claviers sont prédominants créant une atmosphère hors du commun sur des riffs à tendance Black Metal qui sortent des frontières généralement associées à ce type de Métal noir.

ICS Vortex (Borknagar, Dimmu Borgir) se lance dans des envolées lyriques extraordinaires tout au long de l’album sur lequel règne certaines sonorités rappelant Pink Floyd du temps de Syd Barrett. Arcturian sera sans nul doute hissé dans mon top 5 des albums 2015, c’est un excellent retour pour Arcturus et je vous encourage fortement à ouvrir vos œillères afin de découvrir cet album et de l’apprécier à sa juste valeur.

Iron Maiden – The Book of Souls – 2015

iron-maiden-the-book-of-souIron Maiden – Heavy Metal – Angleterre
The Book of Souls – 2015
Parlophone
8.5/10

Iron Maiden? J’avais presque oublié l’existence de ce groupe légendaire qui m’avait procuré d’excellents moments de pur Heavy Metal dans les années 80. Je dois ici avouer que j’avais cessé de suivre la formation après Somewhere in Time, sixième album du groupe en 1986. À cette époque, je commençais à m’éloigner du Métal pour explorer d’autres horizons musicaux et Iron Maiden avait été relégué aux oubliettes. Certes, j’avais eu vent de quelques pièces issues des albums suivants comme l’horripilante Can I Play with Madness, Bring Your Daughter… to the Slaughter ou encore Fear of the Dark mais les écoutes de ces pièces étaient uniquement par curiosité et mon intérêt pour la légende était disparu.

Lors du retour de Bruce Dickinson dans la formation en 2000, j’ai tenté une écoute de Brave New World mais sans réel succès. J’ai néanmoins donné la chance au coureur avec tous les albums suivants en tentant d’écouter partiellement chacun des trois autres albums où j’ai trouvé des éléments intéressants mais pas suffisamment pour créer un engouement quelconque, peut-être que je n’étais tout simplement pas prêt à accorder un soupçon d’importance à Iron Maiden.

Avec tout le battage médiatique autour du double album The Book of Souls et mon retour vers le Heavy Metal traditionnel avec Hell et Satan, je me suis dit que je pourrais tenter une écoute approfondie du dit album juste pour voir de quoi il en retourne. J’ai été surpris. Vraiment surpris. Est-ce parce que je suis prêt à affronter de nouveau ce type de Métal? Est-ce parce que Maiden n’avait pas sorti de bon album depuis des lunes? Quoi qu’il en soit, The Book of Souls me fais retrouver le bon vieux Iron Maiden de mes souvenirs. C’est en quelque sorte un retour aux sources avec plus de maturité.

Un album studio double de plus de 90 minutes c’est un projet ambitieux voire même casse cou, mais Steve Harris et ses acolytes ont gagné leur pari. Aucune pièce inutile, aucun remplissage, de longues pièces épiques, des plus courtes plus entrainantes et surtout beaucoup de feeling et de grands moments musicaux. Dickinson signe même une longue pièce épique de 18 minutes à donner des frissons.

The Book of Souls est un album très réussi et son écoute m,a donné l’envie de revenir en arrière pour prêter une oreille ou même les deux à ce que j’ai manqué depuis Somewhere in Time. Si vous êtes un fan de Maiden de la première heure, The Book of Souls ravivera la flamme en vous.

Slayer – Repentless – 2015

slayer-repentlessSlayer – Thrash Metal – USA
Repentless – 2015
Nuclear Blast
8.5/10

Il s’en est passé des choses, malheureuses pourrait-on ajouter, au sein de la formation doyenne Slayer depuis la sortie de World Painted Blood en 2009. Jeff Hanneman ayant contracté une fasciite nécrosante (bactérie mangeuse de chair) suite à une morsure d’araignée avait dû se retirer du groupe durant son rétablissement. Mais comble de malheur, ce dernier a succombé à une cirrhose du foie due à sa consommation d’alcool en 2013. Gary Holt, grand chef suprême de Exodus a depuis 2011 rejoint les rangs de Slayer et Dave Lombardo, membre fondateur, a été congédié en 2014 suite à une mésentente contractuelle. Il a été remplacé par Paul Bostaph qui effectue un retour dans la formation.

Lorsque l’on est une grosse machine de la pointure de Slayer, on compte beaucoup de supporteurs mais aussi énormément de détracteurs bien pensants. En effet, plusieurs grands connaisseurs doutaient qu’un nouvel album soit à la hauteur avec uniquement 50% des membres originaux présents sur le dit album. Repentless est sorti au début Septembre, le 11 plus précisément car Slayer aime bien les dates spéciales pour ses sorties d’albums, battant des records de ventes et se hissant en 3e position du top 200 du prestigieux Billboard.

Slayer est une des rares formations métal qui a su rester intègre tout au long de sa carrière. A quoi doit-on s’attendre de la part d’un pionnier qui a chamboulé littéralement la façon de faire du métal ? Personnellement, je m’attends à ce qu’un géant de cet envergure soit à la hauteur de son nom et garde la tête haute. Repentless ne réinvente nullement Slayer mais continue de garder la formation dans sa vitesse de croisière et de tenir le cap. C’est du Slayer, ni plus, ni moins. De la vitesse, de la lourdeur, des textes incendiaires et des riffs à la Slayer. On y recèle même quelques passages plus Death mais au final, ces passages ont été influencés jadis par les précurseurs du genre : Slayer.

Repentless est un excellent album de Thrash pas gentil qui rappelle à l’ordre la multitude de petits groupes qui essaient de faire du vrai Thrash « comme dans le temps ». Slayer règne encore et est le maître incontesté du supposé « Big 4 ».

Ghost – Meliora – 2015

Ghost-Meliora
Ghost – Heavy Metal/Rock – Suède
Meliora – 2015
Loma Vista records
9.5/10

Même si théoriquement Opus Eponymous, premier album de la formation Suédoise Ghost, est sorti à la fin 2010, c’est sur la liste 2011 que cet album s’était hissé au premier rang de mes tops de l’année avec une note de 9.5/10. En 2013, le deuxème opus Infestissumam était passé en deuxième position juste derrière Voïvod avec également une note de 9.5/10.

Après avoir été forcé de prendre le psuedonyme de Ghost B.C. pour des raisons légales en Amérique du Nord, voici que Ghost nous revient en 2015 sans le B.C. et avec un troisième album intitulé Meliora. Meliora signifie meilleur en latin mais est-ce que ce nouvel album est vraiment meilleur que son prédécesseur? La réponse est oui et non en même temps. Oui parce que les nouvelles pièces sont encore plus flamboyantes au niveau des arrangements et de la qualité de production et non parce que l’album n’a pas su créer l’effet de surprise suscité par Infestissumam et qu’il est cruellement trop court.

Donc, Meliora n’est pas meilleur mais égal aux deux premiers albums et Ghost continue sa lancée vers une domination totale de la planète. CHOM FM présente même le premier extrait Cirice en ondes, c’est peu dire! Alors, qu’en est-il de cet album au final? Papa Emeritus et sa bande de ghoules s’aventurent cette fois-ci dans des sonorités plus pop par moments ce qui tranche étrangement avec les guitares incisives et les ambiances plus froides dégagées tout au long de l’album. Aucune mauvaise pièce ni de remplissage inutile, tout est bien dosé avec certains passages plutôt étonnants. Nous avons même droit a un clin d »oeil à Slayer dans la pièce Cirice.

Encore une fois Ghost frappe fort et Meliora se hissera sans l’ombre d’un doute dans le top 5 de Hurlemort pour 2015.