Fleshgod Apocalypse – King – 2016

fleshgod-apocalypseFleshgod Apocalypse – Symphonic Death Metal – Italie
King – 2016
Nuclear Blast
9/10

Trois ans après le plus que décevant Labyrinth, les maîtres du Death Metal Symphonique nous reviennent avec King, un album à la hauteur des attentes qui fait largement oublier l’album précédent. Les Italiens nous en mettent plein les oreilles avec son Death Metal technique et son classique digne des grands compositeurs Italiens.

La partie classique est plus évoluée que sur les précédents albums allant jusqu’à l’opéra sur certaines pièces. L’utilisation d’instruments classiques tels le clavecin et l’orchestration de cordes se marie parfaitement aux guitares agressives et aux riffs puissants. Le mélange Death et symphonique est une excellente idée et une tout aussi excellente source de sonorités enrichissantes.

La production est plus léchée sur King rendant tous les instruments audibles et à leur place. Le groupe a appris à jouer un peu plus avec les nuances pour donner de l’impact aux compositions. La technicité est aussi montée d’un cran et Fleshgod démontre sur King que ses membres sont d’excellents musiciens et que leur niveau de composition est d’un niveau supérieur. La façon de composer est clairement axée sur la musique classique à laquelle le groupe a rajouté son Death Metal Technique. Fleshgod Apocalypse est maintenant avant tout une formation de musique classique. Cette manière de composer change radicalement la dynamique des pièces et apporte une originalité sans pareil.

Le groupe s’est même laissé aller avec Paramour (Die Leidenschaft Bringt Leiden), une pièce de près de quatre minutes avec uniquement un piano et une voix soprano. Un excellent intermède pour nous préparer à une puissance inégalée avec And the Vultures Behold.

Fleshgod Apocalypse frappe fort avec King et sort des sentiers linéaires du Death Metal traditionnel. Une grosse leçon de musique classique supportée par un Death Metal explosif, solide et puissant. King sera une des grosses sorties de 2016. cet album aura sans nul doute un impact très important sur la carrière du groupe.

Insision – Terminal Reckoning – 2016

insision
Insision – Death Metal – Suède
Terminal Reckoning – 2016
Sevared Records
8/10

Lorsque j’étais ado et que je partais à la conquête de nouveautés Métalliques, je devais me rendre directement chez le disquaire et y aller au pifomètre. C’est en étudiant les pochettes de disques que mes choix s’arrêtaient selon la beauté ou la laideur de la pochette. C’était des essais/erreurs, parfois je tombais sur un album grandiose et parfois je pouvais tomber sur une merde musicale. Je suis passé à côté de bien des albums parce que leur pochette était fade ou vraiment ridicule. Mais c’était le bon temps.
Insision est une formation que je ne connaissais pas jusqu’à présent. J’y ai été au pifomètre comme dans le temps grâce à la superbe pochette du nouvel album, Terminal Reckoning. Cette fois-ci, l’essai a été fructueux car cet album est tout de même très bon, Insision offre un Death Metal de la vieille école de grande qualité, bien composé et exécuté.

Huit pi`ces de pur Death Metal sans prétentions avec de très bons riffs et une rythmique solide. Le groupe utilise également des échantillonnages pour mettre un peu de diversité dans ses chansons, c’est bien dosé et ça nous mets en contexte au fil des chansons. La production laisse un peu à désirer, comme plusieurs groupes de Death du genre, ça sonne sourd et les instruments se perdent par moments. Mais ça reste du Death et c’est quand même bien comme ça.

Si vous aimez des groupes comme Suffocation, Vital Remains ou Cannibal Corpse, Insision est pour vous. Terminal Reckoning n’est pas une grande révolution en soi mais il fait amplement le travail et il est efficace de A à Z.

Front 242 – Geography – 1982

front242-geographyFront 242 – Old School EBM/Industrial/New Wave – Belgique
Geography – 1982
Red Rhino/ Wax Trax!
9.5/10

Quand on parle de musiciens prolifiques et influents dans la vaste scène underground, la formation Belge Front 242 est absolument à mettre en avant plan pour la musique EBM et Industrielle. Le mouvement EBM (Electronic Body Music) a pris ses racines avec des formations telles Kraftwerk et Throbbing Gristle dans lesquelles Front 242 a pris ses influences. La formation est l’une des pionnières du genre et a largement contribué à changer la face de la musique électronique underground laissée par ses mentors. Front 242 a été le premier à utiliser le terme EBM sur l’album No Comment en 1984.

Geography est le tout premier album du groupe. Cet album a été l’élément déclancheur du EBM de la vieille école. Il a été enregistré entièrement sur 4 pistes avec des claviers typiques de l’époque et des échantillonnages provenant du film de George Lucas, THX 1138 paru en 1971. Le son robotique de l’album a réellement été une révolution musicale qui a ouvert la porte à de nombreux groupes par la suite. Geography a littéralement permis la création de nouveaux genres de musique électronique.

Le son cru et direct de l’album demeure une référence pour les générations qui ont suivi et à venir. Front 242 a participé à de nouvelles entités fort importantes au fil des décennies comme par exemple Ministry et Revolting Cocks. Geography demeure mon album préféré de la discographie de Front 242, la pièce d’ouverture Opérating Tracks étant ma pièce de référence à vie pour ce type de musique.

Geography est un album Eternel des plus importants pour la musique hors normes. Tout amateur de musique underground créée à partir de synthétiseurs doit absolument écouter Geography pour comprendre l’ampleur et l’importance de cet album. En terminant, nous allons régler une chose une fois pour toutes : Front 242 se prononce Front Deux Quatre Deux.

Skinny Puppy – Rabies – 1989

sp-rabiesSkinny Puppy – Electro Industrial – Canada
Rabies – 1989
Nettwerk
9.5/10

1989 a été une année de grands changements dans le domaine de la musique underground. Nombreux ont été les classiques et cultes albums à venir cimenter et changer les fondations de cette musique obscure. Nombreuses ont été les associations entre musiciens issus de divers groupes pour ainsi forger les bases d’une révolution musicale sans pareil. Deux de ces entités ont été fort impliquées dans ces changements qui ont conduit à la formation de divers projets riches en idées et en expérimentation.

C’est au cours de cette année que deux incontournables de la musique industrielle ont unis leurs forces pour pondre deux des albums les plus marquants de cette époque. Mind is a Terrible Thing to Taste de Ministry avec sa légendaire tournée réunissant des sommités telles Trent Reznor, Jello Biaffra ainsi que les membres de Skinny Puppy fut le premier album à redéfinir la musique underground en mélangeant l’industriel et le Métal. La même année, les deux monstres ont collaboré à l’album le plus heavy de la carrière de Skinny Puppy.

Album éternel dès sa sortie et devenu un incontournable depuis, Rabies incorporait au style déjà existant du trio des sonorités de guitares, des « blast beats » et une agressivité hors du commun pour l’époque. La venue de Al Jourgensen comme producteur n’a pas réellement plus à Çevin Key et Rudolph Goettel, quelques dissensions sont apparues entre les membres. Le vidéoclip de Worlock, jugé trop violent avait été banni à l’époque. Cette pièce un peu tordue contenait des échatillonages de Helter Skelter des Beatles et quelques passages de cette pièce chantonnés par Charles Manson. De quoi faire peur au grand public.

Cet album a eu un accueil mitigé à sa sortie et est considéré encore aujourd’hui comme étant l’album le plus faible de la discographie du groupe. Le changement de sonorité et d’écriture y est forcément pour quelque chose. Comme quoi le changement rebute une bonne portion des amateurs. Pour ma part, j’avais été conquis à ma première écoute de cet album en 1989 et il demeure encore en 2016 un de mes préférés de Skinny Puppy.

Rabies est un album curieusement sous évalué malgré la révolution musicale qu’il a apporté au monde musical hors normes. Rabies est un album Eternel d’une importance capitale, un bijou d’innovation pour les musiciens ouverts d’esprit.

Anthrax – For All Kings – 2016

anthraxAnthrax – Thrash/Groove Metal – États-Unis
For All Kings – 2016
Megaforce
7.5/10

Il y a fort longtemps, en 1987 plus précisément, mon histoire avec Anthrax se terminait. Among the Living était un excellent album que j’avais plus qu’apprécié. Mon changement d’orientation musicale a fait que Anthrax était passé aux oubliettes. Certes, j’ai eu vent de certaines pièces au cours des 30 dernières années sans pour autant renouer avec le groupe. En 2011, je m.tais essayé avec Worship Music mais ça s’est soldé par un échec.

Les New Yorkais du supposé « Big 4 » lancent For All Kings cette semaine. Ce douzième album a eu une couverture médiatique assez élevée au cours des derniers mois et j’ai voulu tenter à nouveau l’expérience Anthrax. C’est le premier album avec le petit nouveau Jonathan Donais ( Shadows Fall ) qui prends la place de Rob Caggiano qui s’est éclipsé pour Volbeat en 2013.

For All Kings est meilleur que Worship Music à mon avis. L’album regorge d’excellents riffs, on reconnaît le Anthrax d’antan par moments avec ses guitares incisives et sa rythmique percutante. Bref, il y a du bon, du très bon même au fil de l’album. Sauf que cet album est inégal et est grandement synthétique. Le son est stérilisé au plus haut point, ça manque de conviction et de chaleur. La voix de Belladona change, normal il vieillit. J’ai des impressions d’entendre des intonations à la Bruce Dickinson par bouts ce qui n,est pas vraiment un défaut mais Anthrax sonne un peu dénaturé. Il y a beaucoup trop de couches de voix, ça devient un peu irritant à la longue.

L’emphase est mise sur les mélodies tant vocales que sur les guitares. Peut-être même un tantinet trop mélodique justement. Les mélodies rendent l’album d’une mollesse déconcertante, ça manque de punch. For All Kings demeure un album correct mais on est encore bien loin du grand Anthrax du temps de Fistful of Metal ou Spreading the Disease.

Wolfmother – Victorious – 2016

wolfmotherWolfmother – Stoner/Hard Rock – Australie
Victorious – 2016
Universal
6/10

Wolfmother n’est pas un groupe. En fait, il s’agit du projet solo de Andrew Stockdale, un guitariste Australien qui a notamment joué avec Slash. Je ne connaissais pas Wolfmother, c’est suite à l’énorme publicité entourant l’album Victorious que ma curiosité a été piquée. En partant, les loups ça m’exaspère au plus haut point, je trouve ça kitsch et totalement quétaine. On part avec une prise mais bon, je vais tenter une écoute, peut-être deux.

J’ai bien aimé la pièce Victorious et son vidéoclip fortement inspiré de Barbarella. La toune est bonne et ça été suffisant pour me procurer l’album et en faire l’écoute approfondie. D’emblée, Wolfmother c’est un rejeton issu de l’accouplement entre Led Zeppelin et Black Sabbath boosté au fuzz de MC5. L’album part en lion, pardon en loup, avec The Love that you Give et Victorious, deux pièces très Stoner qui frappent tout de même assez fort. Plus l’album avance, plus on s’enfonce dans des sonorités tantôt à la White Stripes, tantôt à la CCR. On tombe de haut et on plonge tête première dans une musique fort commerciale, un Hard Rock de surface destiné aux radios rock matantes.

L’envolée médiatique, ou hype dans le jargon, n’est que de la poudre aux yeux. Cet album ne lève pas et est loin d’être impressionnant. Oui, c’est bien composé et bien exécuté mais c’est plate à mort. Si vous voulez du vrai Stoner, rabattez-vous sur les pionniers comme Black Sabbath au lieu de perdre votre temps et votre argent dans cette galette artificielle.

Parfait pour accompagner un chandail de loup en spécial chez Wal-Mart.

Voïvod – Post Society – 2016

voivodVoïvod – Progressive Metal – Canada
Post Society – 2016
Century Media
9.5/10

Ceux qui me connaissent de près et de loin et qui surtout connaissent mon parcours musical savent très bien qu’entre Voïvod et moi c’est une histoire passionnelle qui dure depuis 32 ans. C’est pas compliqué, pour moi il y eu The Beatles et Voïvod, les deux pratiquement sur le même pied d’égalité. Piggy, Blacky, Away et Snake ont largement contribué, en tant qu’influence majeure, à développer le musicien, auteur et compositeur que je suis devenu au fil des 30 dernières années.

Voïvod est maintenant devenu à moitié Trifluvien avec Chewy, qui a repris brillamment les rennes à la guitare depuis 2008, et Rocky qui occupe le poste de bassiste de façon magistrale depuis le second départ de Blacky en 2014. Donc, venant de ce coin du Québec, ça me fait un petit velours!

Comportant cinq pièces, dont une reprise du groupe Hawkwind, Post Society est la suite de Target Earth paru en 2013 et le premier EP de la nouvelle formation qui marque un nouveau pas pour Voïvod.. Outre We Are Connected et Forever Mountain parues sur deux « split » 7 » en 2015, le EP comprends deux nouvelles pièces, Post Society et Fall. On reconnaît Voïvod avec ses sonorités familières issues de la discographie du groupe mais aussi avec une sonorité propre à la nouvelle formation. Chewy et Rocky ont su garder l’essence primaire de Voïvod intacte tout en ajoutant leur propre jeu respectif, leurs idées et leur son.

Post Society c’est du grand Voïvod qui, tout comme Target Earth, nous transporte à travers la carrière bien remplie du groupe tout en offrant une vision du futur avec de nouvelles sonorités et de nouvelles idées. Un mini album qui nous fera patienter pour un prochain album en espérant que la suite ne se fera pas trop attendre longtemps car Post Society est cruellement trop court, j’en veux encore!

Primal Fear – Rulebreaker – 2016

primal-fearPrimal Fear – Heavy/Speed/Power Metal – Allemagne
Rulebreaker – 2016
Frontiers
9/10

Je ne sais pas ce qui se passe avec moi. Suis-je atteint d’une quelconque maladie incurable? Chroniquer un album d’un groupe qui penche dangereusement vers le Power Metal? Suis-je ne train de devenir fou? Possible mais comme disait ma mère, il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Je connais Primal Fear que de nom depuis de nombreuses années mais je n’ai jamais réussi à en apprécier la musique dû au fait de mon aversion pour le Power Metal.

Attention, je me défends toutefois en disant que Primal Fear n’est pas si Power Metal que ça! Le groupe penche plus vers le Heavy traditionnel et le chanteur ne semble pas avoir les couilles si serrées dans son pantalon. A cette toute première incursion musicale du groupe Allemand j’ai entendu des relents de Accept, Judas Priest, Saxon et compagnie en version plus grasse et plus lourde avec des riffs de Heavy Metal de la vieille école comme je les aime. Dès les premières notes de Angels of Mercy on sait tout de suite qu’on va avoir quelque chose de très solide sur Rulebreaker.

En effet, Primal Fear enchaîne les hymnes les uns après les autres avec des refrains un tantinet fromagés mais fortement efficaces et puissants. Il y a évidemment les solos de guitare typiques du Power Metal mais ils se fondent assez bien dans les excellents riffs des pièces qu’ils finissent par passer quand même sans trop d’agacement. Le son de l’époque est là, c’est merveilleusement bien composé et exécuté et encore une fois, ce sont des vieux bonhommes qui en mettent plein les oreilles et qui en jettent sur leur instrument respectif.

Je m’avoue vaincu, j’ai passé au travers d’un album de Power et j’ai aimé ça. Mais pour moi ça reste du Heavy Metal d’antan et c’est un excellent album à écouter à haut débit sonore.

Atoll – The Gathering Swarm – 2016

atollAtoll – Brutal Death Metal – États-Unis
The Gathering Swarm – 2016
Ghastly Music
8/10

Le Death Metal est devenu au fil des années le sous genre Métallique que j’affectionne le plus. J’aime les riffs gras et la lourdeur mais aussi lorsque le Death en question n’est pas toujours dans le tapis et offre une lenteur à la limite du Doom.

Je viens de découvrir la formation Américaine Atoll qui offre un Death Metal assez brutal, lourd et très graisseux avec quelques blasts beats ici et là mais qui grade cette dose de lenteur abyssale qui arrache tout sur son passage. The Gathering Swarm est un album dévastateur de 9 pièces s’étalant sur un peu plus de 26 minutes, ce qui est assez court pour un album complet mais ce sont 26 minutes de pure hécatombe meurtrière.

Atoll ne réinvente pas le genre mais rends le style à la hauteur des grands du Death Brutal comme Cannibal Corpse et compagnie. Excellents riffs et compositions, bonne production et surtout un intérêt gardé tout au long de l’album. Atoll frappe fort et demeure captivant sans faiblir tout au long de l’album.

Louise Attaque – Anomalie – 2016

louise-attaqueLouise Attaque – Altrernative Rock – France
Anomalie – 2016
Barclay
6/10

Quand j’ai su plus tôt cette année que Louise Attaque était de retour pour un quatrième album, ça m’a pris par surprise et un certain enchantement s’installait dans mon esprit. Il faut dire que j’ai adoré les deux premiers albums du groupe dans les années 90 avec le son très Folk Celtique à tendances Punk et la voix nasillarde de Gaétan Roussel.

Anomalie arrive après plus de dix ans d’absence du trio qui est en grande forme. Les textes toujours engagés sont encore au rendez-vous mais Louise Attaque change de son sur ce quatrième album dont le titre est plutôt révélateur dans la carrière musicale du groupe. J’ai toujours prôné et même encouragé les changements et les évolutions musicales chez les artistes et Louise Attaque fait exactement cette avancée avec ce nouvel album.

Certes, cet album est brillamment composé et exécuté, les chansons sont solides sans nul doute. Mais où es passée la puissance et la fougue d’antan? Louise Attaque a vieilli et ça paraît. Le groupe a délaissé son Folk Punky pour se lancer dans un Électro Pop à saveur Alternative qui saura ravir les stations de Radio FM à grande échelle commerciale. Anomalie est un album mou à la limite rose bonbon qui tranche violemment avec les classiques laissés lors des deux premiers albums.

Sans être mauvais, on tombe dans un tout autre créneau et même si les relents de Rock Français se font toujours entendre, Louise Attaque vient d’embrasser le fil de la musique de surface destinée à la masse qui ne s’intéresse guère plus qu’à des sons agréables crachés par la radio de voiture à l’heure de pointe.

Je suis déçu par Louise Attaque même si on reconnaît ici et là les sonorités qui ont fait de ce groupe ce qu’il est, du moins ce qu’il était, quelques pièces sont intéressantes mais le produit final, car c’est un produit de consommation rapide avant tout, reste beaucoup trop Pop et très en dessous de ce que ces Français sont en mesure de faire.

Raw – Battalions of Demons – 2016

rawRaw – Thrash Metal/Death Metal/Punk – Allemagne
Battalion of Demons – 2016
MDD Records
6/10

Je suis et j’ai toujours été un ardent défenseur des mélanges et des innovations musicales. Bien dosés, les mélanges de plusieurs styles pour n’en former qu’un seul peut s’avérer fort intéressant voire même rafraichissant la plupart du temps. Mais il arrive parfois que certains mélanges ne font pas le poids et deviennent agaçants et sans intérêt.

La formation Allemande Raw a choisi ses mélanges mais l’exploitation est loin d’être crue comme le nom du groupe le laisse entrevoir. La combinaison Death/Thrash donne généralement d’excellents résultats. Si on ajoute un peu de Punk à tout ça on vient donner une certaine agressivité, c,est un peu comme ça que le Crossover est né au milieu des années 80.

Le problème avec Raw c’est que son soi disant Punk est en fait du petit Punk Rock de surface qui n’a rien à voir avec le vrai Punk. Mélangé à des riffs Thrash, ça donne une musique trop joyeuse, à la limite de la parodie. Le côté Death vient assombrir et muscler les pièces mais les insignifiantes parties Punk Rock sont tellement omniprésentes que ça en vient gênant, ça devient pratiquement de la musique pour ados en quête de sensations fortes.

Il y a néanmoins de très bons riffs et d’excellentes idées au fil des pièces mais Raw aurait intérêt à éliminer son petit côté coloré à tendance fluo. A voir lors d’une tournée du Vans Warp Tour…

Lugnet – Lugnet – 2016

lugnetLugnet – Hard Rock – Suède
Lugnet – 2016
Pride and Joy
9/10

Tout est un éternel recommencement. Rien ne se perds, rien ne se crée. Comme dans toutes les démarches artistiques, la musique effectue des retours par cycles comme quoi les influences reviennent toujours à la surface donnant un nouveau souffle à des genres qui ont jadis connu leur heure de gloire. Le trip des années 80 étant bien ancré depuis quelques années, c’est au tour des années 70 de revenir en force à l’avant plan.

Lugnet est une formation Suédoise qui effectue un retour aux sources et puise directement sa sonorité dans les piliers du Hard Rock de cette belle époque où la musique était encore une force artistique et non une force monétaire. En entendant le premier album éponyme du groupe, nous avons l’ultime conviction de faire un saut temporel pour se retrouver en 1971.

Dès la première pièce de l’album, All the Way, on se retrouve plongé directement dans une énorme similitude avec la pièce Fireball de Deep Purple. Comme entrée d’album, ça frappe fort! Tout au long de l.album, Lugnet jongle avec ses influences qui comprennent sans aucun doute, outre Deep Purple, Uriah Heep, Whitesnake, Black Sabbath et j’en passe. Le chanteur a des intonations qui tournent autour de David Coverdale, Ronnie James Dio, Ian Gillan et même Bruce Dickinson par moments. Les guitaristes sont plus qu’excellents et recréent fidèlement le son des années 70 avec des riffs Rock et Blues dignes des grands de cette époque glorieuse.

Lugnet est un superbe album qu’il faut absolument se procurer, une belle leçon qui rock au maximum!

Rotting Christ – Rituals – 2016

rotiing-christ
Rotting Christ – Extreme Metal – Grèce
Rituals – 2016
Season of Mist
9/10

Généralement lorsqu’un groupe sort un album épique et grandiose, le poids sur les épaules est très lourd à porter pour l’album suivant. Il faut être à la hauteur et tenter à tout prix de ne pas descendre sous la barre qui a été montée. Paru en 2013, Kata Ton Daimona Eaytoy était l’exemple parfait de ce type d’album qui monte la barre assez haute pour un groupe..

Est-ce que Rituals est à la hauteur de son prédécesseur? Tout à fait! Rotting Christ a réussi à franchir la barre sans toutefois la monter d’un cran. Rituals est la suite logique du précédent album et comme son nom l’indique, ce nouvel album est un rituel s’échelonnant sur dix pièces pour 49 minutes de pure merveille auditive.

Comme pour les rituels, les pièces sont axées sur la répétition et les sonorités mystiques appuyées sur des effets de voix majestueux. Même si Rotting Christ s’appuie sur la simplicité pour la composition de ses pièces, c’est au niveau des arrangements et de l’ambiance que tout prends son sens. Rituals n’est pas tant différent de ce que le groupe nous a habitués par le passé, il s’agit d’une évolution naturelle et une exploration des sonorités avec des contrastes éclatants entre les instruments et les textures musicales.

Encore une fois Rotting Christ nous sert une bonne dose de noirceur, Rituals est en lice pour être un des albums explosifs de 2016.

Varg – Das Ende aller Lügen – 2016

vargVarg – Melodic Death/Black Metal – Allemagne
Das Ende aller Lügen – 2016
Napalm Records
8/10

J’entends parler depuis 2007 d’une formation allemande nommée Varg. Varg, veut dire Loup en ancien Suédois et en Norvégien. Les images de Loups sur les chandails m’ont toujours un peu ( beaucoup ) rebuté, il se peut que pour cette raison je n’ai jamais vraiment donné une chance à ce groupe. Qui plus est est catalogué comme étant Death Métal Mélodique, Varg partait avec deux prises en partant.

Qu’à cela ne tienne, en 2016 j,ai décidé de donner des chances qui auparavant n’auraient aucunement été possibles. Donc le dernier album de Varg est passé par mes hauts parleurs. Avec un recul et une écoute attentive je me suis mis à l’évidence que ces musiciens savaient jouer et avaient un talent sans équivoque pour la composition. Excellentes idées, excellents riffs, de belles textures musicales et mélodies.

Le chant en Allemand donne une ampleur plus guerrière au son de Varg. On a des influences provenant de plusieurs styles Métalliques, tantôt Thrash, tantôt Death avec des assaisonnements plus Black et des relents Heavy Metal. À quelques reprise j’ai ressenti une certaine mouvance vers le Neue Deutsch Arte auquel appartient les Rammstein ou Die Apocalyptischen Reiter. Pas trop brutal mais suffisamment puissant pour ne pas passer pour des moumounes. J’ai lu sur Metal-Archives que le groupe été classé comme ayant le mot Metalcore dans son étiquetage musical. Pour ma part je n’ai pas ressenti ce fléau de la musique bruyante moderne dans le son de Varg mais bon, je me suis peut-être laissé séduire par le côté lumineux de la Force après tout.

J’ai bien aimé Das Ende aller Lûgen mais je me dois de lancer une petite pointe acérée envers le groupe et vraisemblablement le label : Faire une version Anglophone d’un album pour séduire le marché Nord Américain c’est un peu ridicule. Dans le pire des cas, traduit tes paroles sur ton livret de CD mais le réenregistrement des voix en Anglais ça donne absolument rien, ça rends ton album dénaturé et ça sonne faux. C’est du Métal, pas de la Pop régurgitée!

Third Sovereign – Perversion Swallowing Sanity – 2016

third-sovereign
Third Sovereign – Death Metal – Inde
Perversion Swallowing Sanity – 2016
Transcending Obscurity India
6.5/10

Je me considère comme étant relativement ouvert d’esprit musicalement. Je sais ce que je veux et je sais surtout ce que je ne veux pas. Je suis aussi en mesure de considérer le talent même si je n’aime pas tel ou tel artiste ou album. Mais il y a des fois ou je me demande vraiment si certains musiciens font exprès pour nous sortir des albums remâchés.

Habituellement, lorsque je fais la connaissance d’un groupe qui provient d’un pays où le Métal est beaucoup moins susceptible d’être présent, je suis attiré par le dit groupe et généralement les résultats sont plus que satisfaisants. Malheureusement pour Third Sovereign, son statut de provenir d’une terre plus exotique n’a aucunement d’effet. Cette formation provenant de l’Inde n’a absolument rien à offrir d’intéressant malgré les capacités de performance de ses membres.

La formation nous offre un Death Metal générique tout de même bien exécuté, les musiciens sont très bons sur leurs instruments et l’album renferme plusieurs bons riffs accrocheurs. La production sonne par contre plutôt « flat » et manque grandement de puissance. Le groupe sait comment imbriquer ses riffs l’un dans l’autre pour former des pièces qui se tiennent mais les compositions manquent de mordant et d’intérêt. La musique du groupe n’a pas grand chose de vraiment captivant et d’étonnant. Cet album tombe rapidement dans le fond sonore dont on finit par ne plus prêter attention.

Dommage, les bonnes idées sont mal exploitées et Third Sovereign tombera assurément dans l’oubli pour ma part.

Pop.1280 – Paradise – 2016

pop1280Pop.1280 – Industrial/Cyberpunk – États-Unis
Paradise – 2016
Sacred Bones
8.5/10

Troisième album pour Pop.1280, formation Américaine qui m’était inconnue jusqu’à maintenant. On sot des sentiers battus avec cette formation qui combine des éléments Industriels et Post Punk avec un Noise Rock qui décape. Le groupe se targue d’ailleurs d’être Cyberpunk ce qui est assez près de la réalité.

Paradise est un album qui érafle et égratigne sauvagement les tympans. Quelque peu minimaliste, Pop.1280 mise sur les synthétiseurs gras et divers instruments agissant suivant les percussions. ¨ca frappe fort et c’est bruyant. On sent que Pop.1280 puise dans ses influences pour créer une musique Industrielle de haut calibre à l’image des pionniers du genre. Tout au long de l’album se succèdent des sonorités rappelant fortement Einstuerzende Neubauten, Cabaret Volatire, Alien Sex Fiend, P.I.L. Et même Butthole Surfers savamment utilisées à la sauce Pop.1280.

Il y a de l’espoir dans la musique underground qui sort des standards. Pop.1280 nous prouve que les mondes souterrains et inaccessibles au grand public regorgent toujours d’artistes dans tous les sens du terme qui se préoccupe vraiment de faire bouger les choses et offrir une musique Alternative à l’opposé du fast food musical servi en surface.

Belle découverte, j’adore!

Ulver – ATGCLVLSSCAP – 2016

ulverUlver – Experimental/Electronic Rock – Norvège
ATGCLVLSSCAP – 2016
House of Mythology
8.5/10

Ma connaissance de Ulver est somme toute assez limitée pour n’avaoir pas vraiment suivi la carrière du groupe. J’ai pris connaissance de quelques pi`ces ici et là tirées du répertoire du groupe sans jamais m’y attarder. De ce que je sais, c’est que Ulver a changé quelques fois de styles passant du Black Metal originel au Folk pour aboutir dans la musique Expérimentale.

ATGCLVLSSCAP est finalement le premier album de Ulver que j’écoute au complet donc je ne suis en aucun cas influencé par la discographie du groupe. Cet album regroupe plusieurs styles musicaux allant du Rock Progressif à l’Électronique en intégrant parfois du Blues, parfois des rythmes Latins et des sonorités provenant d’autres cultures le tout sur une base très Expérimentale comme si l,album était en fait un gros Jam session de 80 minutes.

J’ai ressenti des effluves de Pink Floyd par moments et certaines familiarités avec The Legendary Pink Dots dans la manière d’expérimenter avec les sons et les répétitions en boucle. Des particularités propres à The Residents se font aussi entendre ici et là au fil de cette masse sonore envoutante. Ici nous avons un album de musique très ambiante et planante sans aucune forme d’agressivité. Mais attention! C’est tout de même un mur de son dans lequel on se frappe assez durement. Ulver est en totale maitrise des instruments et n’hésite pas une seconde à jouer avec les sons et les textures pour remplir à bon escient tout l’espace requis sans rajouter de superflu.

Cet album est à des années lumière du Black Metal. Il faut avoir un esprit très ouvert pour en apprécier toutes les subtilités. Le Métalleux moyen fermé sur ses standards risque de se perdre dans la musique de Ulver. Moi, j’ai bien aimé et je constate que j’ai manqué quelque chose d’unique au niveau musical. Je devrai remettre les pendules à l’heure et faire un voyage dans le temps pour découvrir les parutions précédentes.

Spinebreaker – Ice Grave – 2016

spinebreakerSpinebreaker – Death Metal/Hardcore – États-Unis
Ice Grave – 2016
Creator-Destructor Records
7.5/10

Il y a des mélanges de styles qui donnent soit d’excellents résultats, soit des mauvais et d’autres qui sont relativement corrects sans vraiment être une révélation divine ou une illumination. Lorsque le Crossover a été créé dans les années 80, on assistait à un mélange de deux super puissances de la musique underground. Le Métal et le Hardcore fusionnaient ainsi pour créer une entité nouvelle pleine de promesses. Ce fut de courte durée mais fort explosif. De nos jours, on tente de recréer cette chimie tant bien que mal mais le passé est bel et bien derrière nous.

Depuis quelques années on assiste à une autre forme de mélange, celui du Death Metal accouplé au Hardcore de nouvelle génération. Un peu comme si Hatebreed avait eu une relation avec Cannibal Corpse. Même si les rejetons de cet accouplement peu orthodoxe ont parfois de bonnes idées, il n’en demeure pas moins que le mélange est un peu singulier.

Spinebreaker est un de ces groupes qui perpétuent cet hybride bizarroïde initialement instauré par des groupes comme Reprisal ou A Death for Every Sin vers la fin des années 90. Plus près de notre époque, Skinfather en est un parfait exemple et Spinebreaker se lance directement dans la même voie. De très bons riffs gras, un bon vocal rappelant Martin Van Drunen et de bonnes pièces entrainantes. La production laisse à désirer, on y va de la fameuse mode des guitares avec les « mids » dans le tapis, ça sonne sourd et ça vient irritant pour l’oreille à la longue. La partie Hardcore est trop présente avec les éternels rythmes « down tempo », la vitesse manque cruellement par moments et le tout devient rapidement redondant.

Sans être mauvais, car il y a de très bons riffs accrocheurs et d’excellentes idées, Spinebreaker a plus du Hardcore que du Death Metal ce qui doit attirer grandement les ramasseurs de patates et les ninjas dans les concerts. Trop sourd, trop core, trop prévisible.

The Last Witch Hunter – 2015

the-last-witch-hunterThe Last Witch Hunter – 2015
Action/Aventure/Fantastique
Avec : Vin Diesel, Elijah Wood, Michael Caine
Directeur : Breck Eisner
Lionsgate
7/10

Le sujet des sorcières ne date pas d’hier au cinéma. Étant un amateur de fiction et d’histoire, tout ce qui touche aux mythes, incluant la sorcellerie, me captive et suscite mon intérêt. Si on ajoute à ça une bonne dose de croyances religieuses avec ses factions guerrières secrètes, je suis certain de me concentrer sur l’histoire et le film.

The Last Witch Hunter réunit le guerrier immortel qui traque le mal depuis plusieurs siècles supporté par un ordre secret, l’Ordre de la Croix et de la Hache, qui tentent de préserver la paix en 2015 entre les sorciers et sorcières qui existent toujours en secret et les humains qui pour la majorité ignorent l’existence même de la magie. J’aime bien ce côté de l’histoire qui montre que les sorcières existent car au fond de moi j’ai la certitude qu’il y a une certaine forme de force utilisée par des gens ici même dans le monde réel. Pourquoi pas? De plus, je suis convaincu que l’Église cache bien des secrets qui ne doivent aucunement êtres divulgués à la population actuelle qui est remplie majoritairement d’esprits plus que fermés.

La partie où le chasseur de sorcières est immortel n’est pas une nouveauté en soi mais c’est toujours intéressant d’imaginer un humain ayant plus de 800 ans de vie, ça en fait de l’histoire à raconter! Dans le cas qui nous intéresse, le côté plausible de la chose vient du fait que le chasseur 8 fois centenaire en est venu à perdre certains souvenirs ce qui est normal après une si longue période. Ici, on fait appel à une jeune sorcière qui doit concocter une potion pour raviver un souvenir pour être en mesure de combattre la reine des sorcières qui, évidement est ressuscitée. Or, il se trouve que la jeune sorcière en question a l’habileté à s’introduire dans les rêves et aide le chasseur à faire la lumière sur son passé.

Il se trouve que l’Ordre lui a menti pendant 8 siècles et que le cœur de la Reine est conservé depuis ce temps uniquement pour conserver l’immoralité du fameux chasseur. Cet aspect du film est moins bien réussi car Kaulder ( le chasseur ) ne semble pas très en colère d’avoir été trahit par l’Ordre. Il finit par tuer une seconde fois la Reine un peu trop facilement et finit par se faire convaincre une seconde fois de ne pas détruire son cœur pour le bien de l’Humanité. Et oui, ça sent la suite à plein nez.

The Last Witch Hunter est un très bon divertissement avec une bonne histoire, des acteurs qui se tiennent et de bons effets spéciaux. J’apprécie de plus en plus Vin Diesel qui améliore son jeu d’acteur, Michael Caine est fidèle à lui-même et Elijah Wood aussi. On ne réinvente pas le thème mais ce fims fait amplement le travail et mérite une écoute attentive.

Witchcraft – Nucleus – 2016

witchcraftWitchcraft – Doom Metal/Psychedelic Rock – Suède
Nucleus – 2016
Nuclear Blast
8.5/10

Le regain pour le Doom depuis quelques années suscite un intérêt quand même assez marqué dans mon univers musical. Je découvre de plus en plus de groupes qui préfèrent utiliser la lenteur et les ambiances lourdes plutôt que la vitesse et je me suis surpris à vraiment aimer cette facette de la musique bruyante ayant toujours privilégié les rythmes rapides et endiablés.

Étant un inconditionnel des Beatles, mon ouverture d’esprit m’a fait rapidement embarquer dans un style de Doom s’inspirant directement du rock psychédélique des années 70. Avec les Ghost, Blood Ceremony, Jess and the Ancients Ones, Jex Thoth ou encore Uncle Acid and the Deadbeats j’ai découvert un monde musical élaboré et fascinant.

Je découvre la formation Suédoise Witchcraft avec son cinquième album Nucleus paru il y a quelques semaines. C’est directement dans la lignée des groupes que j’affectionne depuis quelques temps. Directement inspiré de Pentagram et de Black Sabbath, Witchcraft nous offre un Doom Hard Rock à la fois puissant et totalement flyé. On passe de la lourdeur avec des riffs lents et grandioses à une douceur mystique tout droit sortie d’un trip d’acide.

J’ai ressenti quelques soupçons de Candlemass ici et là au niveau de la voix et des structures musicales. Malgré son nom, Witchcraft n’est pas aussi noir qu’il n’y paraît. On ressent certaines introspections et recherches personnelles. Les compositions sont assez originales et les textures sont au rendez-vous laissant transparaître diverses émotions au fil des pièces.

Je recommande fortement cet album à tous les amateurs du genre. Nul besoin d’être extrême pour apporter une musique puissante et enlevante!

Utopia – Mood Changes – 2016

utopiaUtopia – Progressive Metal – Italie
Mood Changes – 2016
Anteo
5/10

Le terme Progressif est aujourd’hui utilisé n’importe quand et généralement pour désigner une musique un peu plus technique que les standards établis et ce même si le terme s’éloigne royalement de ce que le style était à son origine dans les années 70. On utilise également à outrance le terme « Progressive Metal » même si on ne fait pas vraiment du Métal. C’est rendu une mode et ça fait cool de se désigner ainsi. On se donne l’impression d’être une élite de musiciens avec un talent extraordinaire et on se donne également l’impression de devenir des « bad boys » à l’air méchant en utilisant le patronyme Métal pour donner une belle étiquette à son groupe.

A prime abord la formation Italienne Utopia me semblait être fort intéressante. Le nom du groupe étant assez évocateur et les quelques extraits que j,avais entendus semblaient être plutôt prometteurs. Mais, comme un mauvais film qui mise tout sur sa bande annonce pour attirer les foules, Utopia s’est révélé fort décevant me laissant même un arrière goût amer au fond de la gorge.

Pour être d’excellents musiciens, ils le sont c’est clair. On vomit des notes, on montre notre capacité à changer de tempo 40 fois dans la même chanson, on montre nos talents de virtuoses et on en beurre épais. Les compositions sont ultra techniques et incroyablement fades et dénuées d’un quelconque intérêt. On passe d’un Progressif sans saveur non sans rappeler Dream Theater pour se rapprocher d’un Hard Rock réchauffé au moins 5 fois pour aboutir sur un Arena Rock des années 80 plate à mourir.

Utopia est vraisemblablement un groupe de m’as tu vu dont le but premier est de démontrer qu’ils sont capables de jouer. Ennuyeux sans bon sens, on passe à un autre appel.

Time to Bleed – Die with Dignity – 2016

time-to-bleedTime to Bleed – Death Metal – Allemagne
Die with Dignity – 2016
Kernkraftritter
8.5/10

Premier album pour Time to Bleed, jeune formation Allemande de Death Metal dans la plus pure tradition. Die with Dignity comporte 9 pièces originales montrant ce que la formation est capable de faire : Du Death Metal de la vieille école qui frappe et qui fait mal.

Time to Bleed entre dans le créneau de groupes comme Vader, Grave ou encore Cannibal Corpse. Même si ce style de Death Metal est grandement exploité sur la scène mondiale, Time to Bleed le rend bien et ses compositions ne tombent pas le copié/collé proprement dit. Une bonne dose d’originalité et de savoir faire viennent habilement enrober ce qui se fait déjà ailleurs avec une production digne des grands de ce monde métallique.

Bons riffs, bonne exécution, beau travail de composition et une vitesse de croisière constante sont les principaux atouts de Die with Dignity qui est un album qui ne réinvente pas le bouton à 4 trous mais qui fait amplement le travail. J’aurai amplement de plaisir à réécouter l’album à maintes reprises avec un niveau sonore au dessus des normes.

Aborted – Termination Redux – 2016

abortedAborted – Death Metal – Belgique
Termination Redux
Century Media
8/10

Nouvelle parution de la part des Belges Aborted. Comme à son habitude depuis 2004, la formation nous offre un mini album entre deux albums complets. J’ai me l’idée, ça fait patienter les fans et ça ajoute des items dans une collection de disques. Donc, un mini album de 5 pièces intitulé Termination Redux disponible en format vinyle 10 », rien de moins pour le collectionneur!

Termination Redux comporte 5 pièces avec l’intensité que l’on connait de Aborted. De bons ruffs bien gras, de la rapidité et une production qui démolit tout. C’est du solide! Bien sûr, on ne réinvente pas le genre et Aborted demeure dans son créneau brutal très efficace. Un mini album très court pour 15 minutes incendiaires. Bref, un bon Death Metal pas gentil qui défoule et donne envie de bouger.

Un bon petit encas à se mettre sous la dent en attendant la pi;ce de résistance.

Abbath – Abbath – 2016

abbathAbbath – Black Metal – Norvège
Abbath – 2016
Season of Mist
8/10

La saga d’enfantillages reliée à Immortal est maintenant chose du passé, Abbath est parti de son côté utilisant son nom de scène en guise de nom de groupe ou plutôt projet solo. Est-ce que Abbath était l’âme de Immortal? Possible mais ceci est désormais une autre histoire qui se verra contée dans un futur plus ou moins rapproché.

Donc, notre Abbath avec sa voix reconnaissable parmi toutes vient de nous pondre un premier album solo aidé de son acolyte King ( I, Ov Hell, Gorgoroth ) à la basse. Des musiciens de session sont venus compléter la formation le temps de l’album qui ont rapidement été remplacés par d’autres musiciens de session pour les spectacles 2016. Alors, oui Abbath fait cavalier seul et semble avoir un égo assez élevé prenant son statut de pionnier du Black Métal très au sérieux.

Ce premier album est tout simplement un mélange entre Immortal et I. Sans plus. Je m’attendais à un album plus grandiose et plus flamboyant pour ce renouveau mais Abbath a tout misé sur son dit statut et a possiblement oublié l’essentiel : Être original en se ré-inventant. Attention, c’est loin d’être mauvais, au contraire. L’album comporte plusieurs excellentes pièces et des riffs comme seul Abbath peut nous concocter mais il comporte aussi quelques pièces de remplissage comme si Abbath avait été à cours d’idée et qu’il devait néanmoins honorer son contrat pour sortir un album dans les temps.

Je suis un peu déçu par cet album car mes attentes étaient plus grandes. Reste a voir si Abbath saura rectifier le tir pour son prochain album. Ce premier album est un album moyen de Immortal sans tonus et en manque d’inspiration.

Borknagar – Winter Thrice – 2016

borknagarBorknagar – Progressive Viking Metal – Norvège
Winter Thrice – 2016
Century Media
8.5/10

Winter Thrice est le dixième album studio de Borknagar, formation mythique ayant débuté sa carrière dans le Black Metal originel et comportant des figures de proues fort influentes en son sein. Borknagar nous a toujours impressionnée d’album en album ajoutant toujours quelque chose de différent en intégrant le Folk dans ses pièces et bifurquant vers le Progressif au fil des ans.

La formation nous donne toujours des albums de très haute qualité et Winter Thrice ne fait pas exception à cette règle auto imposée. Selon mes critères d’évaluation, cet album mérite une assez haute note mais je me garde toujours une marge qui vient changer la donne en bout de ligne : Celle de l’appréciation personnelle.

Winter Thrice est certes intelligemment bien composé et exécuté, la production et l’interprétation sont au dessus de la norme et les pièces de l’album ont toutes un petit quelque chose de très intéressant nous amenant à laisser notre esprit errer dans les rêves. Sauf que comparativement à Urd, le précédent album, Winter Thrice est un album un peu mou et qui manque de punch et de dynamique. Je m’attendais à plus de la part de ICS Vortex et de Vintersorg.

L’album s’écoute tout de même très bien et comporte d’excellents passages dans chacune des pièces. Mais après avoir pondu l’excellence avec Arcturus en 2015, l’attente du nouveau Borknagar me laisse avec une légère déception en bout de ligne. Peut-être que ça passera au fil des écoutes.