Top 150 2017

Nous en sommes rendus à cette dernière journée de 2017 et comme à chaque année, Hurlemort présente sa liste des tops albums de l’année. Pour une deuxième année, la liste des tops s’étends à 150 dont les notes varient entre 7 et 9.5 sur une échelle de 10. Heureusement cette année, pas beaucoup de déceptions mais les quatre albums retenus ont été fort déplaisants! 2018 commence demain et les attentes sont nombreuses pour la prochaine année, Janvier semble fort prometteur avec les sorties de Abigor, Watain, Summoning, Shining, Corrosion of Conformity, Ghost, Arkona, Anvil, Tribulation, Portal et j’en passe. 2017 a été une très bonne année de grands crûs et espérons que l’année qui vient sera tout aussi intéressante!

1 Horisont – About Time
2 Akercocke – Renaissance in Extremis
3 Earth Electric – Vol.1 Solar
4 Aeternam – Ruins of Empires
5 Moonloop – Devocean
6 Enslaved – E
7 Samael – Hegemony
8 Primus – The Desaturing Seven
9 Septicflesh – Codex Omega
10 Devil Electric – Devil Electric
11 Ruby The Hatchet – Planetary Space Child
12 Sun Of The Sleepless – To the Elements
13 Demon Eye – Prophecies and Lies
14 Tau Cross – Pillar Of Fire
15 The Tear Garden – The Brown Acid Caveat
16 Vintersorg – Till Fjalls del II
17 Kabbalah – Spectral Ascent
18 The Wizards – Full Moon in Scorpio
19 Sabbath Assembly – Rites of Passage
20 Droid – Terrestrial Mutations
21 Doctor Cyclops – Local Dog
22 The Doomsday Kingdom – The Doomsday Kingdom
23 Maat – Monuments will Enslave
24 Bathsheba – Servus
25 The Ossuary – Post Mortem Blues
26 Dopelord – Children Of The Haze
27 Hour of Penance – Cast the First Stone
28 Sinister – Syncretism
29 Immolation – Atonement
30 Sunless – Urraca
31 Jess and the Ancient Ones – The Horse and Other Weird Tales
32 Honeymoon Disease – Part Human, Mostly Beast
33 Kroh – Pyres
34 Insurrection – Extraction
35 Argus – From Fields of Fire
36 Fleshkiller – Awaken
37 Grave Pleasures – Motherblood
38 Hante. – Between Hope & Danger
39 Vokonis – The Sunken Djinn
40 Ulsect – Ulsect
41 The Monolith Deathcult – Versus
42 Venenum – Trance of Death
43 Obituary – Obituary
44 Jagged Vision – Death Is This World
45 Dodecahedron – Kwintessens
46 Power Trip – Nightmare Logic
47 Beheaded – Beast Incarnate
48 Replacire – Do Not Deviate
49 Artificial Brain – Infrared Horizon
50 Hideous Divinity – Adveniens
51 Memoriam – For the Fallen
52 Nailed To Obscurity – King Delusion
53 Ritual Day – Devila Grantha
54 Radiant Knife – Radiant Knife
55 Cannibal Corpse – Red Before Black
56 Sarke – Viige Urh
56 Morbid Angel – Kingdoms Disdained
58 Satyricon – Deep Calleth Upon Deep
59 Belphegor – Totenritual
60 Die Apokalyptischen Reiter – Der Rote Reiter
61 Incantation – Profane Nexus
62 Accept – The Rise of Chaos
63 Prong – Zero Days
64 Decapitated – Anticult
65 Carach Angren – Dance And Laugh Amongst The Rotten
66 Suffocation – …Of The Dark Light
67 Avatarium – Hurricanes and Halos
68 Valborg – Endstrand
69 Alunah – Solennial
70 Antropomorphia – Sermon Ov Wrath
71 Dead Witches – Ouija
72 Ordoxe – Towards Eternity
73 Iron Reagan – Crossover Ministry
74 Kreator – Gods of Violence
75 Book of Wyrms – Sci-Fi/Fantasy
76 Grave Digger – Healed By Metal
77 Beth Blade and the Beautiful Disasters – Bad Habit
78 Aborym – Shifting Negative
79 Ordos – House of the Dead
80 Santo Rostro – The Healer
81 Crystal Viper – Queen of the Witches
82 Pandemonium – Nihilist
83 Morta Skuld – Wounds Deeper Than Time
84 Ex Deo – The Immortal Wars
85 Cruthu – The Angle Of Eternity
86 Devil’s Witches – Velvet Magic
87 Warbringer – Woe to the Vanquished
88 Cut Up – Wherever They May Rot
89 The Obsessed – Sacred
90 Azarath – In Extremis
91 Nightbringer – Terra Damnata
92 God Dethroned – The World Ablaze
93 Цар Стангра – Небесният ковач
94 A Taste of Fear – God’s Design
95 Wormwitch – Strike Mortal Soil
96 Firespawn – The Reprobate
97 Vallenfyre – Fear Those Who Fear Him
98 Entrails – World Inferno
99 Lifeless – The Occult Mastery
100 Decrepit Birth – Axis Mundi
101 Circa Tapes – Love And Venom
102 Soul Remnants – Ouroboros
103 Excommunion – Thronosis
104 Demonic Resurrection – Dashavatar
105 Air Raid – Across The Line
106 Portrait – Burn the World
107 Humanity’s Disgrace – Humanity’s Disgrace
108 Bark – Like Humans Do
109 Paganizer – Land Of Weeping Souls
110 Ever Circling Wolves – Of Woe
111 Demonic Death Judge – Seaweed
112 Frank X & the Unreality Show
113 Vile Retribution – Global Chaos
114 Begerith – A​.​D​.​A​.​M.
115 Venom Inc. – Avé
116 Goatwhore – Vengeful Ascension
117 Magna Carta Cartel – The Demon King
118 Deep Purple – Infinite
119 Mortor – Burn up the Dead
120 Accept – Restless and Live
121 La Scaltra – Freakshow
122 Desultory – Through Aching Aeons
123 Broken Hope – Mutilated and Assimilated
124 Hybreed Chaos – Entombed In Dark Matter
125 Metalian – Midnight Rider
126 Beastmaker – Inside the Skull
127 Hate – Tremendum
128 Fumigation -The Path to R’lyeh – Invasion
129 Hellcraft – Apotheosis Of War
130 Satan’s Hallow – Satan’s Hallow
131 Black Anvil – As Was
132 Ghost of Veronica – My Darkness Welcomes You
133 Dumal – The Lesser God
134 Gods Forsaken – In a Pitch Black Grave
135 Wolven – Verbis Diabolis
136 Précipices – La pénombre de l’agir
137 Cradle Of Filth – Cryptoriana – The Seductiveness Of Decay
138 Electric Wizard – Wizard Bloody Wizard
139 Origin – Unparalleled Universe
140 Sail – Slumbersong
142 Holograms – Surrender
143 Phobiatic – Phobiatic
144 Nidingr – The High Heat Licks Against Heaven
145 Evocation – The Shadow Archetype
146 Unearthly Trance – Stalking the Ghost
147 Saturn – Beyond Spectra
148 Arkaik – Nemethia
149 Witchery – I Am Legion
150 The Jesus and Mary Chain – Damage and Joy

Déceptions 2017

Overkill – The Grinding Wheel
Acid Witch – Evil Sound Screamers
Havok – Conformicide
The Project Hate MCMXCIX – Of Chaos And Carnal Pleasures

Jess and the Ancient Ones – The Horse and other Weird Tales – 2017

Jess and the Ancient Ones – Psychedelic Rock – Finlande
The Horse and other Weird Tales – 2017
Svart Records
9/10

L’évolution de Jess and the Ancient Ones s’est drastiquement transformée en l’espace de cinq ans et trois albums. Du rock occulte des années 70 qui sévissait fortement sur le premier album, il n’en reste pratiquement plus de trace sur ce troisième opus, The Horse and other Weird Tales. Le précédent album marquait une certaine transition avec l’ajout de sonorités empruntées aux années 60, sonorités qui font la marque essentielle de ce nouvel album.

Bien que évidemment mois puissant et moins sombre que les deux premiers albums, The Horse and other Weird Tales offre d’excellents moments de rock pur dans lequel l’orgue et la basse sont en avant plan. Le groupe mise maintenant sur un Classic Rock dans la veine de Jefferson Airplane et Hawkwind avec une forte influence de The Doors, ce qui n’est aucunement déplaisant. Le psychédélique et l’attitude hippie sont forts présents au fil des neuf pièces de l’album, pièces qui se veulent plus courtes que ce que le groupe nous avait habitués sur les deux premiers albums. La voix de Jess est toujours aussi envoûtante et l’utilisation d’échantillons imbriqués dans les pièces a toujours son effet un peu plus moderne.

Jess and the Ancient Ones a perdu de sa noirceur certes mais le groupe demeur tout aussi solide et intéressant qu’auparavant avec d’excellents arrangements et un immense talent de composition. The Horse and other Weird Tales est à prendre en considération pour tous les amateurs de rock classique et psychédélique de la fin des années soixante.

Morbid Angel – Kingdoms Disdained – 2017

Morbid Angel – Death Metal – États-Unis
Kingdoms Disdained – 2017
Silver Lining Music
8.5/10

Bien que j’ai entendu plusieurs pièces provenant de la discographie de Morbid Angel au cours des quinze dernières années, c’est avec Illud Divinum Insanus que j’ai vraiment connu le groupe en 2011. Comme je découvrais Morbid Angel à partir de cet album, je suis possiblement un des rares spécimens à l’avoir particulièrement aimé, vraisemblablement dû à ses sonorités Industrielles.

Six ans plus tard, Trey Azagthoth nous revient avec un nouvel album qui marque le retour de Steve Tucker à la voix et à la basse. De ce que je connais du groupe, Morbid Angel semble effectuer un retour à ses racines avec un Death Metal profond et puissant mené par des riffs complexes et dissonants bien assis sur une rythmique droite qui cogne dur. Je préfère la voix de Steve Tucker à celle de David Vincent, celle-ci est plus profonde et se marie mieux au son de Morbid Angel apportant un effet malsain aux pièces de l’album.

J’ai bien aimé Kindoms Disdained qui est très différent de son prédécesseur. On dénote tout de même de légers soubresauts à saveur Industrielle mais le Death Metal destructeur dont le groupe avait habitué ses fans est définitivement de retour.

Electric Wizard – Wizard Bloody Wizard – 2017

Electric Wizard – Doom/Stoner Metal – Angleterre
Wizard Bloody Wizard – 2017
Spinefarm
7.5/10

La carrière de Electric Wizard a été relativement très constante entre sa formation en 1993 et l’album Black Masses paru en 2010. Le groupe a connu de nombreux changements d’alignement au cours de toutes ces années laissant Jus Oborn comme seul membre original. Time to Die paru en 2014 avait montré des signes d’essoufflement pour le groupe et ces signes s’accentuent d’avantage avec le dernier album, Wizard Bloody Wizard fraîchement sorti à la mi-Novembre 2017.

Wizard Bloody Wizard est sans aucun doute un clin d’oeil à Sabbath Bloody Sabbath, album culte des pionniers du Doom Black Sabbath et bien que Electric Wizard puise ses influences dans la légendaire troupe de Birmingham, les comparaisons devront vraisemblablement s’arrêter ici. Malgré de très bons riffs et une production adéquate, Electric Wizard n’arrive tout simplement pas à sortir un album à la hauteur de Black Masses ou Dopethrone. Le manque d’inspiration est très palpable sur les deux derniers albums et ça se ressent encore plus sur celui-ci. Dans un monde où le Doom est en pleine ébullition avec de nombreuses formations originales qui foisonnent allègrement, un album comme Wizard Bloody Wizard fait malheureusement pâle figure, surtout venant de la part d’une pointure comme Electric Wizard.

Tout n’est pas perdu, l’album comporte de bons moments divertissants mais il traîne en longueur et comporte suffisamment de remplissage pour être décevant. Rabattons-nous sur les classiques du groupe et laissons passer cet album.

Cannibal Corpse – Red Before Black – 2017

Cannibal Corpse – Death Metal – États-Unis
Red Before Black – 2017
Metal Blade
8.5/10

Est-ce que Cannibal Corpse a encore besoin de présentations pour une forte majorité de Métalloïdes? Les pionniers du Death Metal Américain nous livrent leur quatorzième album en carrière, carrière qui a été tout de même assez constante en frais de qualité d’album en album depuis Eaten Back to Life paru en 1990.

Red Before Black reprends exactement là où le groupe nous avait laissé avec A Skeletal Domain paru en 2014. La troupe de Alex Webster a pris son temps pour peaufiner son nouvel album et c’est très réussi! Un peu plus de quarante-six minutes réparties sur douze pièces toutes aussi solides les unes des autres et ayant un très bon fil conducteur entre elles faisant passer l’album comme un violent coup de vent. Cannibal Corpse s’est une fois de plus surpassé sur les riffs lourds et acérés agrémentés par la voix typique de George Fisher, le groupe s’en donne à cœur joie prouvant encore qu’il est un maître incontesté du Death Metal pas gentil et brutal à souhaits.

Red Before Black est un des très bons albums des Floridiens et est amplement à la hauteur des attentes. Grimpez le volume et laissez vous imprégner par la puissance brute qui se dégage des hauts parleurs!

Bark – Like Humans Do – 2017

Bark – Death n’ Roll/Thrash Metal – Belgique
Like Humans Do – 2017
Sound of the Hound
8.5/10

La formation Belge Bark avait attiré mon attention avec la sortie de son premier album, Voice of Dog, paru en 2016. Les riffs acérés et le groove qui se dégageait de cet album m’avait beaucoup plu et j’attendais un deuxième album avec une certaine attente. Bien que sorti en Août 2017, le deuxième album du groupe, Like Humans Do, est passé complètement inaperçu et c’est seulement en Novembre que j’ai eu vent de sa sortie.

Et bien, l’attente en valait la peine car ce deuxième album va au delà des attentes générées par le premier album. Like Humans Do est un album plus mature et aussi plus direct que le précédent. Les riffs sont toujours tout aussi acérés et puissants mais l’énergie dégagée par le groupe est encore plus brutale. Un peu moins de sonorités Stoner au profit du Hardcore pur et dur en augmentant un peu la vitesse de croisière et la sauvagerie décapante. En tout, treize pièces courtes et concises qui va droit au but sans détours et sans niaisage.

Cet album est excellent d’un bout à l’autre et offre une bonne dose d’adrénaline qui donne envie de bouger et de se défoncer un brin. Like Humans Do est un album qui frappe dur et qui réveille la bête qui sommeille en nous.

Wolven – Verbis Diabolis – 2017

Wolven – Death / Thrash Metal – Canada
Verbis Diabolis – 2017
Indépendant
8/10

Du talent, il y en a amplement au Québec, tant au niveau composition qu’un niveau arrangements. Il est plaisant de constater que des musiciens se forcent le derrière et se creusent la cervelle pour sortir du moule et offrir une musique originale et de qualité. Dominic Nudo est un de ces musiciens qui osent avec son projet Wolven.

Premier album complet du projet, Verbis Diabolis nous plonge dans un univers à la fois très Death Metal de par ses sonorités lourdes et de sa technicité mais également teinté de Thrash moderne et parfois même certains soubresauts tirés du Power Metal avec des idées de riffs plus mélodiques. Lors de ma première écoute j’ai été surpris par les arrangements imbriqués dans les pièces, c’est du grand art, le bonhomme sait comment décorer ses compositions pour leur donner de l’éclat. J’ai par la suite, au fil des écoutes, senti qu’une bonne dose Industrielle planait sur toute cette imagination musicale qui me rappelait Fear Factory et Godflesh. Verbis Diabolis est un album très bien monté offrant originalité musicale et de superbes arrangements. Cependant, quelques trucs m’ont agacé tout au long de l’album : Les effets de voix sur les parties gutturales sont selon moi totalement inutiles et gâchent un peu le fil des pièces, trop c’est parfois comme pas assez, il faut savoir doser. Ensuite, les arrangements de claviers sont un peu trop forts ce qui donne l’impression d’être au dessus des pièces au lieu d’en faire partie prenant ainsi toute la place en laissant le reste en arrière plan. Finalement, je n’ai rien contre la batterie électronique, les « samples » de percussions et autres « drums loops » de ce monde. Au contraire, je suis un grand amateur de ce type d’instrument mais quand c’est bien fait. Wolven aurait tout intérêt à utiliser des sons de batterie typiquement Industriels à la Ministry ou Anaal Nathrakh et mettre l’accent sur cette facette au lieu de tenter de faire sonner ça comme un véritable batteur.

En bout de ligne, Verbis Diabolis est un très bon album bien ficelé et brillamment composé. Personnellement je serais ravi que Dominic accentue son côté Industriel quitte à mettre carrément de l’électronique pur et dur dans son projet pour apporter une touche encore plus originale et atteindre un plus haut niveau professionnel dans la production.

Witchery – I am Legion – 2017

Witchery – Black/Thrash/Speed Metal – Suède
I am Legion – 2017
Century Media
7/10

Depuis 2001, Witchery prends son temps entre deux albums de l’ordre de quatre à six ans pour ainsi prendre le temps de pondre des albums dignes de ce nom et ainsi éviter de sortir un album à la va-vite. En 2010, le groupe avait fait mouche avec l’excellent Witchkrieg et avait attendu six ans pour nous donner la suite toute aussi excellente, In His Infernal Majesty’s Service. I am Legion sort cette année exactement 350 jours le séparant de son prédécesseur. C’est rapide, possiblement même trop rapide.

I am Legion se distingue (ici pas nécessairement dans le sens positif du terme) par une production très crue et monotone manquant cruellement d’éclat en général. On remarque également un certain laisser aller au niveau de la composition qui est beaucoup plus simpliste et par le fait même moins intéressante que sur les albums précédents. Le groupe semble avoir misé sur des styles de riffs à la Slayer et Exodus par moments avec des éléments plus Punk et de fortes propension au Black Metal générique sans conviction. L’album regorge de très bonnes idées et de très bons passages mais malheureusement le tout est mal exploité et lancé à peu près n’importe comment. D’une durée de près de quarante-huit minutes pour treize pièces, I am Legion aurait pu aisément être amputé d’une bonne quinzaine de minutes car il contient de nombreuses pièces de remplissage. Un mini album mieux produit et regroupant les meilleurs moments aurait en bout de ligne fait plus le travail qu’un album complet.

I am Legion est une déception totale venant de la part d’un groupe de la trempe de Witchery. Un album fait rapidement pour je ne sais quelle raison qui ternit grandement la discographie du groupe. Un album à oublier.

Kroh – Pyres – 2017

Kroh – Stoner/Doom Metal – Angleterre
Pyres – 2017
Devizes Records
9/10

J’ai découvert la formation Kroh en 2016 avec le deuxième album Altars, album qui m’avait pris par surprise et beaucoup plu. Cette année, Kroh nous revient avec un mini album de cinq pièces intitulé Pyres. Ce mini album porte très bien son nom car bien que très court, il est grandement enflammé!

Kroh reprends là où il avait laissé avec Altars en nous offrant une fois de plus des pièces très lourdes et puissantes avec des riffs incendiaires et une voix chaude et unique. Toujours basées sur une rythmique profonde, les riffs et les atmosphères froides et oppressantes nous transportent une fois de plus vers un voyage sombre du côté de la mort et des forces occultes.

Ce mini album nous fera patienter jusqu’au prochain album mais il faudra que le groupe se dépèche car l,attente risque d’être interminable, ce mini album est décidément trop court!

Grave Pleasures – Motherblood – 2017

Grave Pleasures – Post-Punk – Finlande
Motherblood – 2017
Century Media
9/10

Il est vraiment plaisant de constater que le Post-Punk est encore bien vivant et que des formations tiennent toujours le flambeau de nos jours. Il est encore plus intéressant de constater que des musiciens issus de la scène Black Metal perpétuent cette flamme sombre et brûlante. La formation Finnoise Grave Pleasures vient de sortir son deuxième album Motherblood et laissez-moi vous dire que cet album est petit bijou du genre.

Avec des musiciens provenant de groupes tels Beastmilk, Oranssi Pazuzu et Shining, inultile de mentionner que le résultat était évidement pour être incendiaire. En effet, Motherblood est un album qui frappe fort brillamment composé et qui regorge d’atmosphères autant froides qu’enflammées. Beaucoup de sonorités provenant de plusieurs pointures du genre, on reconnaît ici et là des éléments de Sisters of Mercy, de Killing Joke ou de The Cure. On y recèle même des éléments similaires à The Chameleons et même The Wedding Present dans l’approche musicale. En tout dix pièces puissantes au tempo rapide qui écorche et qui prends aux tripes.

Motherblood est définitivement un coup de cœur 2017 et un habile mélange de sonorités qui nous replonge dans une époque lointaine nous donnant l’envie de revenir à notre jeunesse et fréquenter les défunts clubs Studio 84 (Nicolet), l’Infidel (Trois-Rivières) et l’Ombre jaune (Québec).

Air Raid – Across the Line – 2017

Air Raid – Heavy Metal – Suède
Across the Line – 2017
High Roller Records
8.5/10

Mon adolescence a été bercée dans les années 80 par les groupes pionniers du Heavy et du Speed Metal et je suis toujours surpris de constater qu’en 2017, le son et le style de ces belles années était toujours présent et d’actualité. Certes, de nombreuses formations originelles sont toujours actives aujourd’hui mais ce qui frappe le plus, ce sont les nouvelles formations qui relèvent le flambeau de façon magistrale comme les groupes de la première heure.

La formation Suédoise Air Raid en est à son troisième album et je découvre tout juste le groupe avec celui-ci. Across the Line semble tout droit sorti de l’année 1984 de par sa sonorité musclée et épîque et de par ses riffs et son vocal dignes des grands de cette époque fabuleuse. Les membres du groupe ont bien appris leurs leçons et nous offrent un excellent Heavy Metal traditionnel rappelant à la fois Accept, Judas Priest et Grim Reaper. La vitesse est de mise frôlant de près le Speed Metal tout au long de l’album de dix pièces. Le talent de composition est au rendez-vous et l’interprétation est sans faille, tout est bien accroché à une rythmique enlevante qui nous transporte dans un passé lointain où le Heavy Metal régnait en roi et maître.

Across the Line est un excellent album pour les nostalgiques de la belle époque et une belle surprise qui se classe parmi les classiques du genre. Un album parfait pour Headbanger sauvagement pendant près de trente-huit minutes sans interruption.

Honeymoon Disease – Part Human, Mostly Beast – 2017

Honeymoon Disease – Hard Rock – Suède
Part Human, Mostly Beast – 2017
Napalm Records
9/10

Après un premier album totalement explosif sorti en 2015, la formation Su`doise Honeymoon Disease nous revient cette année avec un nouvel album tout aussi décapant que le premier! Part Human, Mostly Beast reprends là où le quatuor nous avait laissés avec le premier album en y ajoutant même un peu plus de maturité et d’assurance musicale.

Le groupe offre encore une fois son Hard Rock puissant habilement mené par des guitares mélodiques et acérées avec des riffs accrocheurs, une basse agressive et une batterie bien assise et solide comme il se doit. Niveau voix, on améliore la sauce sur ce nouvel album avec des voix d’appui et des mélodies vocales hallucinantes qui se marient à la perfection avec le ton pur et dur des compositions. Les arrangements sont une fois de plus époustouflants, on a affaire à des compositeurs de très haut calibre rivalisant avec les grands de ce monde et les pionniers du Hard et Classic Rock.

Part Human, Mostly Beast est déjà un classique à en devenir, les amateurs de guitare avec un grand G seront comblés, cet album contient suffisamment de mordant pour écorcher les oreilles des voisins. Du pur Hard Rock comme à l’origine.

Arkaik – Nemethia – 2017

Arkaik – Technical Death Metal – États-Unis
Nemethia – 2017
Unique Leader
7/10

J’ai connu Arkaik avec l’album Metamorphignition en 2012, album qui m,avait assez plu et qui amenait le Death Metal technique vers un autre niveau tout en restant dans un chemin plus audible et sans réel désir d’épater la galerie. L’album suivant, Lucid Dawn s’aventurait vers le commun du technique en proposant uniquement des notes pour montrer ce que les musiciens étaient capables de faire, j’étais donc pasé outre cet album que je n’avais pas vraiment aimé.

J’ai tout de même laissé une chance au nouvel album, Nemethia paru plus tôt cette année. Je dois dire que mes idées sont assez partagées face à ce nouvel album. De un, il ne m’impressionne aucunement de par les prouesses techniques qu’il renferme et de deux, il contient tout de même de très bonnes idées au travers des neuf pièces, idées qui sont possiblement mal exploitées. Il est indéniable que les musiciens du groupe sont forts talentueux et qu’il y a un très gros travail de composition bien assis sur une production éclatante. Le problème c’est que le Death Metal technique semble être devenu une mode où tout un chacun tente de surpasser ce qui a été fait et qu’une bonne partie des groupes issus de cette vague poussent des notes uniquement pour pousser des notes pour se prouver je ne sais quoi. Ici, on suit une mode où le synthétique surpasse tout le reste dans un monde où on oublie un détail essentiel : La musicalité.

Bien sûr que cet album va plaire aux amateurs de technicité flamboyante et sans bornes. Bien sûr que cet album en est un à la hauteur de ce type musical où l’extrême très extrême est en avant plan au détriment de tout le reste. Pour ma part je décroche totalement de cette mode, car s’en est devenue une, et je dois me résoudre à dire que je ne trouve plus du tout mon compte dans ce genre.

Acid Witch – Evil Sound Screamer – 2017

Acid Witch – Psychedelic Doom/Death Metal – États-Unis
Evil Sound Screamer – 2017
Hell’s Headbangers
6.5/10

Sept longues années à attendre la suite de Stoned, deuxième album de Acid Witch paru en 2010. Sept années à se demander si le groupe était encore vivant. Les deux premiers albums offraient une musique caustique et psychédélique avec des sonorités profondes et très intéressantes. Le mélange gras et lourd avec les claviers et le reverb apportait une dimension horrifique palpable qui sortait du cadre pré-établi. Cette année, Acid Witch nous sert son troisième album, Evil Sound Screamer. Voyons ce que ça contient et quelle évolution le groupe a peaufiné au cours des sept années de silence quasi total.

L’écoute de ce troisième album a été une surprise de taille mais pas dans le bon sens du terme. J’avais beaucoup d’attentes face à cette sortie et je dois dire que je suis grandement déçu par la tournure que le groupe a pris. Bien que contenant toujours son côté psychédélique et plusieurs bons riffs, Acid Witch a totalement perdu sa personnalité et son originalité se contentant de nous offrir un album ordinaire et fade sans réelle conviction. Fini le vocal gras et granuleux embourbé dans la réverbération qui apportait la saveur de sorcellerie des deux premiers albums. Fini les guitares lourdes et profondes avec le fuzz dans le tapis qui donnaient l’impression d’être dans un film d’horreur. Ce nouvel album de Acid Witch sonne comme un de ces mauvais groupes de Black/Thrash Metal sans envergure qui sonnent tout croche recherchant désespérément à reproduire ce qui se faisait au début des années 80. La production est mauvaise et sans couleur et les compositions semblent avoir été faites à la sauvette manquant cruellement d’intensité et de cohésion.

En bout de ligne, cet album me laisse un goût amer et me déçoit totalement. Acid Witch a perdu de sa verve et son originalité a été reléguée aux oubliettes. Dommage, Evil Sound Screamer est une perte de temps sonore sur toute la ligne.

Sarke – Viige Urh – 2017

Sarke – Black/Thrash Metal – Norvège
Viige Urh – 2017
Indie Recordings
8.5/10

La sortie d’un nouvel album de Sarke suscite à chaque fois un intérêt marqué pour moi car j’aime vraiment ce groupe Norvégien et je ne suis jamais déçu d’album en album. Viige Urh est le cinquième album du groupe et encore une fois, je ne suis pas déçu du tout!

Ce qui a commencé en 2009 par un projet du multi instrumentiste Sarke avec Nocturno Culto à la voix s’est rapidement transformé en groupe complet qui suit une très belle évolution au fil des albums. Originalement, Sarke nous offrait un Black Metal à la sauce Thrash dans la veine des Celtic Frost, Aura Noir et Darkthrone mais dans son évolution, le groupe a incorporé des éléments un peu plus Progressifs élargissant ainsi ses sonorités pour monter le niveau de composition à un niveau supérieur. On ressent maintenant de petites pointes à la Enslaved avec certains éléments issus de Triptykon, Viige Urh est un album beaucoup plus mature et propulse le groupe vers des sommets jusqu’ici hors d’atteinte. Les claviers sont maintenant omniprésents dans les compositions amenant cette touche très progressive et planante tournant autour des huit pièces de ce nouvel album.

Viige Urh est possiblement le meilleur album de Sarke. La qualité musicale et des atmosphères sont encore au rendez-vous avec un petit plus qui fait toute une différence.

Primus – The Desaturing Seven – 2017

Primus – Experimental/Progressive Rock – États-Unis
The Desaturing Seven – 2017
ATO/Prawn Song
9/10

Primus est un groupe qui n’est plus vraiment à présenter. Le dernier album que j’ai écouté du groupe étant Brown Album paru en 1997, j’ai donc manqué les trois albums suivants. Je me reprends cette année avec The Desaturing Seven, neuvième album du puissant trio. Bien évidement, la sortie de The Claypool Lennon Delirium y est pour quelque chose dans mon choix d’écouter ce nouvel album.

Comme dans mes souvenirs, Primus est toujours aussi éclaté et imprévisible. En fait, Primus, on aime ou on aime pas vu le penchant très expérimental de son cheminement musical et de son style de compositions. A la manière de The Residents, Primus se fout littéralement des standards établis en nous proposant des structures musicales disjonctées puisées dans d’innombrables styles comme le Progressif, le Jazz, le Hard Rock et même le Métal par moment. The Desaturing Seven ne fait pas exception, cet album respire le Primus originel à plein nez. Attention! Ici, on ne peut pas se contenter d’écouter une ou deux pièces de l’album car les sept chansons qui le composent forment un tout et sont indissociables les unes des autres. Tel un flot continu, Primus nous transporte dans un monde parallèle à grands coups de textures flyées et de couleurs musicales disparates.

Un autre excellent album de la part du trio à écouter avec la plus grande attention. Les amateurs de musique éclatée et hors normes trouveront leur compte dans The Desaturing Seven, un album qui se hissera très haut dans les tops 2017 et qui fait déjà partie des classiques du groupe.

La Scaltra – Freakshow – 2017

La Scaltra – Gothic Rock/Darkwave – Allemagne
Freakshow – 2017
Solar Lodge
8/10

Le rock Gothique est toujours présent dans l’univers musical underground et nombreux sont les groupes de cette scène à perpétuer la flamme originelle telle qu’elle était à ses débuts dans les années 80. Le duo Allemand La Scaltra nous présente son nouvel album Freakshow tout droit sorti de la scène « Batcave » de la belle époque.

Ayant beaucoup d’affinités avec les films d’horreur et de la famille Addams, la musique de La Scaltra oscille entre le Gothic Rock typique emprunté à The Sisters of Mercy et Siouxie and the Banshees et le Synthwave originalement créé par les Depeche Mode, Anne Clark et tous les dérivés de Kraftwerk. En tout dix pièces mélancoliques avec le son typique des années d’or du genre avec la froideur, la répétition et les ambiances tristes qui ont fait la renommée de ce type musical. La Scaltra ne réinvente absolument rien, le groupe refait exactement ce qui a déjà maintes fois été fait mais il le fait très bien. C’est brillamment composé et exécuté, on se croirait revenir à une époque maintenant très lointaine. La production est excellente, on ressent bien les atmosphères que le groupe a voulu créer et c’est assez réussi dans l’ensemble.

Freakshow ne gagnera pas le prix de l’album de l’année mais c’est un album honnête et divertissant. A écouter par temps de pluie où la grisaille et le froid nous mordent jusqu’aux os.

Valborg – Endstrand – 2017

Valborg – Avant Garde/Doom Metal – Allemagne
Endstrand – 2017
Lupus Lounge
8.5/10

Le trio Allemand Valborg en est à son sixième album depuis sa formation en 2002. Je découvre le groupe avec Enstrand paru sur Lupus Lounge/Prophecy Productions plus tôt cette année. Je n’ai donc aucun point de repère ni de comparaisons à faire avec les discographie du groupe et c’est avec une oreille nouvelle que je décortique cet album.

Endstrand est un album comportant treize pièces pour un total d’un peu plus de quarante-quatre minutes de musique explosive, sauvage et très directe. J’ai été surpris de constater lors de ma première écoute que malgré un son tout de même très Death Metal, Valborg semble fortement influencé par la musique Industrielle, les pièces de l’album étant construites dans une ambiance très mécanique et saccadée avec des structures répétitives et relativement assez froides. On frôle parfois des sonorités Black Metal donnant cet aspect froid et sombre. Le groupe semble aimer s’aventurer sur des chemins épineux en offrant des textures plus expérimentales avec des sonorités très riches. Il faut aimer par contre la répétition et la musique très mécanique si on veut apprécier cet album à sa juste valeur. Le chant en Allemand apporte une dimension plus glauque et malsaine à la musique de Valborg ce qui sied très bien à cette musique dérangeante.

Endstrand est un excellent album à écouter tranquillement pour être en mesure de pénétrer complètement dans les ambiances générées tout au long de l’album. Je vais tâcher de découvrir les albums précédents pour me faire une meilleure idée de ce qu’est Valborg dans toute sa carrière.

Fleshkiller – Awaken – 2017

Fleshkiller – Progressive Death Metal – Norvège
Awaken – 2017
Indie Recordings
9/10

Mes compatriotes des Grands Inquisiteurs, en l’occurrence le Rockmaster, Tower et le Dr. Pendragon respectivement des émissions Rock Classique, Subversion et Réanimation, m’ont largement vanté et louangé le premier album de la formation Norvégienne Fleshkiller cette fin de semaine. Et lorsque de fins connaisseurs en matière de Métal et de Rock vous proposent d’écouter attentivement un album, il est impératif de s’exécuter sur le champ!

Alors, je l’ai écouté Awaken et je suis tombé sur le derrière. Stupidement classé comme étant « Progressive Deathcore » sur Metal Archives, Fleshkiller est tout sauf Deathcore. Composé de membres de Extol et Tristania, le groupe offre un Death Métal parfois mélodique, parfois plus brutal tout en imbriquant des sonorités et des textures musicales issues du rock progressif des années 70. Par moments on pourrait même croire que c’est du Yes en beaucoup extrême. Certains éléments de Thrash moderne dans la veine de Revocation se font entendre au fil des pièces, Awaken est définitivement un album très technique mais excessivement intéressant au niveau des structures musicales et de l’atmosphère générale. Bien entendu, Fleshkiller ne s’adresse pas aux amateurs de Métal basique et primitif. Il faut avoir un esprit très large et être prêt à assimiler des sonorités qui sortent des standards.

Ce premier album est un beau coup de cœur 2017 et est d’ores et déjà un classique du Métal disjoncté et intelligent. A se procurer dans les plus brefs délais et à écouter sans distraction pour en apprécier toutes les subtilités.

Holograms – Surrender – 2017

Holograms – Post Punk – Suède
Surrender – 2017
Push My Buttons
7.5/10

Lorsque j’ai découvert la formation Suédoise Holograms en 2013, j’avais été subjugué et totalement conquis par les sonorités intelligentes et la force de frappe brute qui se dégageait de l’album Forever. Je m’étais par la suite procuré le premier album éponyme qui m’avait également plu au point de mettre Holograms dans ma liste de groupes favoris. Il aura fallu près de quatre années pour pouvoir enfin se mettre la suite de Forever dans les oreilles. Surrender est sorti cette année sans fanfares ni trompettes et est possiblement en train de passer complètement inaperçu.

Holograms garde sa sonorité unique sur ce troisième album mais la verve et l’impact frappant des deux premiers albums sont disparus. Le groupe signe ici un album très dépressif et d’une lenteur difficile à soutenir. Les influences The Cure sont vraiment présentes sur ce nouvel album, on croirait pratiquement que le groupe a suivi le même moule que Robert Smith en nous offrant en quelque sorte son « Faith ». Non pas que cet album soit mauvais, loin de là mais la haute teneur en dépression monumentale est très difficile à assimiler même après plusieurs écoutes. Le groupe Suédois est dans une phase de changement et ces changements prendront plusieurs écoutes et beaucoup de patience pour pouvoir embarquer dans les onze pièces de Surrender.

Un album correct mais qui passe un peu de travers laissant un goût d’amertume et un sentiment de profonde tristesse. Il est possible que je ne sois pas dans le « mood » ces temps-ci et que je redécouvre cet album dans le futur mais pour le moment je dois me résoudre à dire que c’est un peu raté.

Samael – Hegemony – 2017

Samael – Industrial Black Metal – Suisse
Hegemony – 2017
Napalm Records
9/10

Six ans c’est extrêmement long à attendre un nouvel album, surtout un nouvel album venant de la part des géants du Métal Industriel. L’attente aura finalement valu la peine car Samel vient de combler cette longue et douloureuse attente en nous offrant son onzième album, Hegemony.

Ne vous méprenez pas cependant. Les amateurs de la première heure du groupe qui s’accrochent encore une fois à un espoir que le son des débuts reviendra vont être une fois de plus déçus. Oui, Samael conserve toujours une bonne part de Métal noirci mais le côté Industriel et Symphonique est toujours bien ancré solidement dans la musique du groupe. Depuis l’album Passage, les Suisses nous offrent une diversité musicale et différentes textures d’album en album jonglant avec divers types de sonorités passant de l’atmosphérique planant à la défonce martelante en mélangeant les instruments traditionnels et électroniques. Sur Hegemony, Samael revisite ses racines et semble puiser ses idées dans la majorité des albums de sa carrière. On y retrouve des éléments de Ceremony of Opposites ou de Solar Soul tout en gardant des sonorités issues de Passage et de Reign of Light. Sur Hegemony, Samael signe ici un des meilleurs albums de son existence, une pièce mairesse dans la discographie du groupe. On y retrouve même une reprise de Helter Skelter et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un amateur de reprises, surtout les reprises des Beatles. Je dois cependant avouer que celle-ci est fort bien réussie, Samael a su adapter cette pièce à sa sauce apportant une autre dimenseion à cell-ci.

Hegemony est un chef d’oeuvre de la part du groupe et une totale réussite sur toute la ligne. Les amateurs de musique hors normes et amateurs d’électronique devraient grandement apprécier ce petit diamant brut.

Enslaved – E – 2017

Enslaved – Progressive Black/Viking Metal – Norvège
E – 2017
Nuclear Blast
9/10

Enslaved est de retour avec son quatorzième album depuis sa formation en 1991. Tout simplement intitulé « E », ce nouvel album pousse encore plus loin le côté progressif et la recherche musicale avec des sonorités et des textures plus qu’intéressantes.

E s’inscrit dans la lignée des albums dits cérébraux comme Axioma Ethica Odini et RITTIIR ainsi que le très parfait In Times paru en 2015. Il subsiste toujours une bonne partie de Black Metal et une bonne portion Viking dans la musique de Enslaved mais ces genres ont été relégués au plan secondaire laissant place au progressif et au jazz influencé par les King Crimson, Pink Floyd ou Genesis. Donc sur E il ne faut pas s’attendre à du Black Metal pur et simple comme aux débuts du groupe et les amateurs de cette période devront sans nul doute passer leur chemin une fois de plus car les claviers, les vocaux « cleans » et les changements drastiques sont mis encore plus en évidence sur cet album. Petit changement justement à ce niveau car Håkon Vinje prends la place de Herbrand Larsen qui a quitté le groupe en 2016. Pas de grosse différence au final si ce n’est que Vinje a un petit côté Burton C. Bell au niveau voix et qu’il semble apprécier les sonorités « Hammond » au niveau clavier ce qui ajoute un peu de « vintage » dans le son du groupe. Enslaved frappe encore une fois très fort avec sept nouvelles pièces assez longues et une reprise d’un groupe inconnu ici qui fait dans le Trip Hop. Cette reprise est tout de même intéressante et offre des sonorités post punk ce qui n’est pas pour me déplaire.

Les amateurs de musique progressive et de musique cérébrale se délecteront sans aucun doute de ce nouveau chef d’oeuvre de Enslaved. E est une des superbes sorties de 2017 et une démonstration de savoir faire musical impressionnant.

Belphegor – Totenritual – 2017


Belphegor – Death/Black Metal – Autriche
Totenritual – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

La formation Autrichienne Belphegor nous revient cette année avec son onzième album en carrière. Totenritual fait suite au très décevant Conjuring the Dead paru en 2014 sur lequel le groupe avait perdu des plumes et du mordant. Le tir est rectifié et Belphegor est revenu dans le doit chemin avec un album noir qui décape.

Sur Totenritual, Belphegor se balance entre deux mondes offrant la férocité et la brutalité du Death Metal avec la noirceur et la froideur du Black Metal. Ce mélange est des plus réussis car on ressent la rage dévastatrice nous frapper de plein fouet et cette grosse dose de nécromancie nous pénétrer jusqu’aux os. Même si Belphegor offre un style musical ayant des airs de déjà entendu, il demeure que les compositions sont biens faites et les arrangements bien structurés sur une production claire et fluide. Le groupe nous donne un produit sonore de qualité et le niveau d’exécution est de haut calibre, on a affaire à des pros et non des amateurs.

Totenritual est un très bon album à la hauteur des attentes venat de la part d’un groupe de cette trempe. Si on enlève les deux pièces en spectacle qui sont inutiles en bout de ligne, les neuf nouvelles compositions du groupe valent largement la peine d’être écoutées à haut volume pour passer un bon quarante minutes de défonce sonore.

Satyricon – Deep Calleth upon Deep – 2017

Satyricon – Black Metal – Norvège
Deep Calleth upon Deep – 2017
Napalm Records
8.5/10

N’étant pas des plus familiers avec la musique de Satyricon, c’est avec un certain recul que j’ai écouté ce nouvel album intitulé Deep Calleth upon Deep. J’avais par le passé écouté les albums Volcano de 2002 et The Age of Nero de 2008 sans trop m’attarder sur chacun de ces albums, si bien que mes souvenirs sont un peu flous de ces écoutes. Quoiqu’il en soit, c’est avec une oreille attentive que j,ai écouté ce neuvième album du groupe Norvégien.

Après quelques écoutes je dois avoué que je suis assez impressionné par la qualité de composition qui ressort de cet album. Satyricon semble fortement influencé par la musique classique et le progressif en offrant des riffs complexes et mélodiques sur une rythmique pas très rapide et très changeante. Le groupe ne se limite aucunement à du standard et s’aventure dans des textures et des arrangements très intéressants où la technicité est de haut niveau. Le tout est servi avec i=une bonne dose de noirceur qui rappelle les groupes Gothiques et Post Punk des années 80 tout en gardant un son très Black Metal des origines du genre. Je ne m’étais jamais attardé à Satyricon et avec cet album je constate que je suis possiblement passé à côté de quelque chose. Il aurait été plaisant cependant si Satyr avait joué un peu plus avec sa voix au lieu de conserver toujours le même style monotone de pièce en pièce. La voix est un côté un peu faible du groupe même si celle-ci se marie bien avec la musique du duo.

Deep Calleth upon Deep est un très bon album bien construit qui m’a grandement surpris en bout de ligne. Je vais revenir en arrière pour écouter la discographie et ainsi juger du travail sur l’ensemble de l’oeuvre. À écouter concentré!

Blade Runner 2049 – 2017

Blade Runner 2049
Sci-Fi / Thriller
Avec : Ryan Gosling, Harrison Ford
Directeur : Denis Villeneuve
Columbia Pictures
8/10

Elle était fort attendue cette suite du plus que culte Blade Runner d’autant plus que c’est le Québécois Denis Villeneuve qui est derrière la caméra. Est-ce que cette suite rivalise amplement avec le film original? Oui et non.

Les attentes étaient vraiment élevées face à une suite de Blade Runner. Denis Villeneuve a réussi à recréer cet univers futuriste et apocalyptique, on se sent vraiment dans l’atmosphère du premier film, en plus glauque par moments. Point de vue cinématographique et image, c’est excellent et on en a plein la vue tout au long des deux heures et quarante-trois minutes. C’est du Blade Runner comme dans le temps. Le scénario tient bien la route malgré un petit air de déjà-vu qui frôle le réchauffé mais on peut aisément s’en accommoder. Par contre, le jeu des acteurs laisse à désirer et est très statique comparativement au premier film. Je ne connaissais pas vraiment Ryan Gosling et je dois dire qu’il ne m’a guère convaincu, le rôle n’étant possiblement pas fait pour lui. Quand à Harrison Ford, il est toujours fidèle à lui même et il reprends très bien son rôle de Deckard malgré sa très courte apparition dans le film. Ce qui agace cependant tout au long du film c’est malheureusement la très agressante trame sonore qui finit par taper sur les nerfs. Très inutile pendant une bonne partie du film et qui plus est, le son était beaucoup trop fort dans la salle dans laquelle le film était projeté. Pas très réussi à ce niveau et c’est suffisant pour gâcher en partie le film de Villeneuve.

Au final, Blade Runner 2049 est un film correct et très bien fait. Vaut-il la peine d’être vu? Absolument. Est-il à la hauteur du premier film? Oui et non. Sera t-il un film culte comme le premier film? Possiblement pas.

Insurrection – Extraction – 2017

Insurrection – Death Metal – Canada
Extraction – 2017
Galy Records
9/10

Avec Extraction, quatrième album du groupe, Insurrection frappe fort, très fort. Les Québécois ont grimpé la barre encore plus haute sur les dix pièces de ce nouvel album qui était attendu depuis maintenant quatre longues années. L’attente aura valu la peine car Extraction, c’est de la dynamite sonore!

Fidèle à ses habitudes, Insurrection nous offre des pièces chantées autant en Français qu’en Anglais et une fois de plus, le court titre d’album est présent dans les deux langues tant en orthographe qu’en signification tout comme le nom du groupe d’ailleurs. Le groupe nous offre une fois de plus des pièces puissantes dans lesquelles s’entremêlent « groove » et rapidité avec des guitares incisives et une force de frappe rythmique phénoménale. Ce qui retient par contre l’attention sur ce nouvel album c’est le degré de technicité qui a considérablement grimpé depuis le premier album. Insurrection suit une évolution musicale en ajoutant de nouveaux éléments d’album en album et sur Extraction, le groupe s’en donne à cœur joie, le niveau technique est vraiment impressionnant. La production est elle aussi sans failles et supérieure aux parutions précédentes tant au niveau sonore que dans les arrangements ce qui place l’album encore plus haut rivalisant aisément avec les grosses pointures du métal international.

Extraction est sans l’ombre d’un doute le meilleur album d’Insurrection, il y a beaucoup de travail là-dedans et ça paraît. Un des excellents albums 2017 à se procurer immédiatement!

Argus – From Fields of Fire – 2017

Argus – Heavy/Doom Metal – États-Unis
From Fields of Fire – 2017
Cruz del Sur Music
9/10

Être épique et grandiose est tut un art pour un groupe surtout lorsqu’il s’agit de Heavy Metal couplé au Doom traditionnel. La formation Américaine Argus réussit très bien cet exploit sur son quatrième album From Fields of Fire avec lequel je découvre le groupe. Avec des musiciens dans la quarantaine avancée, Argus démontre une expérience musicale solide et bien rodée.

Ce qui frappe avant tout dans la musique de Argus, ce sont les partitions de guitares et les riffs qui démontrent un savoir faire exemplaire au niveau de la composition, les deux guitaristes n’ont absolument rien à envier à qui que ce soit. Les riffs mélodiques et fluides sont bien confortablement assis sur une rythmique droite et puissante agrémentée par une voix chaude et profonde. L’album comporte neuf pièces de Heavy Metal pur et dur largement teinté de Doom épique dans la veine de Grand Magus, Slough Feg et même Candlemass par moments. En tout, on a droit à plus de 55 minutes de pure tradition Métallique et d’envolées musicales digne des grands qui ont modelé le Heavy Metal au fil des quarante dernières années.

Argus frappe fort avec ce quatrième album et je vais évidement m’empresser de découvrir les trois précédents. À écouter sans aucune distraction pour apprécier toutes les subtilités.

Cradle of Filth – Cryptoriana – The Seductiveness of Decay – 2017

Cradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Cryptoriana – The Seductiveness of Decay – 2017
Nuclear Blast
7.5/10

Décidément, Cradle of Filth a de la difficulté à être constant dans la qualité de ses sorties depuis les dix dernières années connaissant une carrière en dent de scie depuis l’album Thornography paru en 2006. Le précédent album, Hammer of the Witches, avait surpris de par le retour aux sources du groupe marquant ainsi un des meilleurs albums depuis des lustres.

Dani Filth et ses musiciens reviennent cette année avec un nouvel album beaucoup plus pâle que le précédent sonnant plus souvent le réchauffé et le manque cruel d’inspiration au fil des huit pièces de l’album. À prime abord, c’est du Cradle of Filth sans aucun doute. Toujours le même son et le même type de compositions mais tout ça finit par être assez redondant et pas trop convaincant. Certes, l’album contient de très bons riffs et de bons passages mais pas suffisamment pour nous faire sauter de joie et de crier haut et fort notre contentement.

Ce nouvel album semble avoir été conçu à la sauvette pour honorer un contrat de disque et encore une fois, Cradle of Filth a failli à sa tâche de nous offrir un album à la hauteur des attentes. Pas mauvais mais aucunement éclatant et satisfaisant.

Maat – Monuments Will Enslave – 2017

Maat – Death Metal – Allemagne
Monuments Will Enslave – 2017
Aural Attack
9/10

Comment se fait-il que je sois passé à côté du deuxième album de Maat? Sorti en Mars dernier, Monuments Will Enslave suit le très excellent As we Create the Hope from Above paru en 2014, album qui s’était valu la note de 9 et qui m’avait jeté par terre.

Monuments Will Enslave reprends là où Maat nous avait laissé avec le premier album. Pas de réelle révolution sonore, le groupe est de retour avec ses riffs techniques et coupés au silex sur une rythmique qui cogne dur comme de la pierre. Maat continue de relater l’histoire et la mythologie Égyptienne avec fracas et originalité et toujours la même ferveur et fureur. Ce nouvel album est une nouvelle attaque auditive et on a peine à s’en remettre vu la force de frappe brute et virulente. Au total, onze nouvelles pièces pour un peu plus de 46 minutes de pure défonce explosive et déchaînée.

Même si Maat est difficilement représenté de notre côté, il n’en demeure pas moins qu’avec un peu de recherche on peut aisément réussir à se procurer ce petit bijou sonore. À écouter à plein volume et attention, cet album peut provoquer une dépendance rapide.

Portrait – Burn the World – 2017

Portrait – Heavy Metal – Suède
Burn the World – 2017
Metal Blade
8.5/10

Le Heavy Metal originel semble retrouver ses lettres de noblesse depuis quelques années. Plus souvent qu’autrement, la flamme est perpétuée par les vieux routiers qui continuent à garder le cap généralement de façon magistrale. On a qu’à penser à Hell, Satan, Accept ou Anvil pour constater que les vieux bonhommes se tiennent encore droit sur leurs pattes. Mais, il y a une nouvelle génération, plus jeune, qui réussi à maintenir le feu sacré avec brio. La formation Suédoise Portrait est une de ces formations qui est tout à fait surprenante en nous offrant son quatrième album depuis sa création en 2005.

Je ne connaissais pas du tout Portrait, je découvre le groupe avec Burn the World et je dois dire que ça m’a surpris et pris de court un tantinet. Le Heavy Metal de Portrait entre dans la veine de Hell, Mercyful Fate et Judas Priest tout en ayant une certaine identité et une originalité propre au groupe. L’album se compose en neuf pièces remarquablement bien composées et exécutées dans lesquelles on retrouve certains éléments de Speed Metal un peu à la Exciter ce qui n’est pas pour déplaire. De très bons riffs accrocheurs et des structures tout de même assez complexes basées sur une rythmique en béton d’une puissance de feu à longue portée. Notons la présence de Kevin Bower (Hell) aux claviers sur l’album qui ajoute des atmosphères à la fois sombres et éclatantes ajoutant des textures et de la couleur aux compositions.

Burn the World est un excellent album de Heavy Metal classique digne de se placer au travers les classiques de ma jeunesse. Le Heavy Metal est encore bien vivant et la pureté musicale est toujours d’actualité à ma grande satisfaction!