U.D.O. – Animal House – 1987

Après avoir congédié Udo de son propre groupe, les membres de Accept avaient eu la « très grande gentillesse » de composer et d’écrire son premier album solo. Sans s’en rendre compté à l’époque, ce petit geste amical venait de planter le dernier clou dans le cercueil de l’ancien groupe de Dirkschneider. Udo effectuait ainsi un nouveau départ et une nouvelle carrière florissante commençait. Ce premier album n’est ni plus ni moins la réelle suite de Russian Roulette et en prenant le taureau par les cornes, Udo avait su prouver qu’il était toujours l’homme de la situation et son influence sur l’univers métallique mondial reprenait d’ampleur. Est-ce que Accept avait fait une gaffe à l’époque? Bien sûr que oui! Est-ce que Udo est devenu encore plus important que son ancien groupe? Bien évidemment! Animal House est un excellent album de Heavy Metal pur et dur qui a su montrer la voie à bien d’autres groupes par la suite.

Sepultura – Schizophrenia – 1987

Le Brésiliens de Sepultura ont rapidement évolué en tant que musiciens et en tant que compositeurs. Le deuxième album, Schizophrenia, marquait l’arrivée de Andrea Kisser, ajout qui allait s’avérer fructueux pour les compositions du groupe. Schizophrenia était basé sur un point principal : Le riff. Malgré une production laissant à désirer, cet album a pu être important et surtout très influent grâce à ses riffs élaborés qui frappent fort et à la complexité des structures musicales. On sentait que le groupe évoluait vers autre chose et qu’à partir de cet album, cette évolution allait être plus que spectaculaire au niveau des arrangements et des mélanges de styles. Schizophrenia n’était que le début vers une incroyable ascension musicale!

King Diamond – Abigail – 1987

Rares sont les musiciens du monde Heavy Metal ayant non seulement participé à l’évolution métallique avec un groupe mais qui ont aussi réussi à faire de cette évolution un impact majeur avec un deuxième groupe. Le grand King Diamond pourrait se vanter d’être un des grands du Heavy Metal, ce qui est tout à fait vrai mais son humilité étant connue du vaste monde Métallique, ce dernier ne se vantera pas du tout alors, nous allons le faire pour lui. Abigail, deuxième album de King Diamond, avait réussi l’exploit à l’époque de surplanter en qualité sonore et musicale deux monstres du Heavy Metal : Les deux premiers albums de Mercyful Fate. Deux albums qui ont eu une influence majeure et qui à ce jour sont toujours considérés comme étant des chefs d’œuvres du genre. Abigail se place donc en tête de liste des meilleurs albums Métal de tous les temps grâce à ses structures musicales complexes, ses textures frôlant la musique classique et ses harmonies incroyables. Le terme épique a sans doute été utilisé pour la première fois dans le jargon métallique grâce à cet album. Long live the King!

Sacrifice – Forward to Termination -1987

Le Métal Canadien commençait à faire parler de lui à l’échelle Internationale et c’est surtout au niveau du Speed et Thrash Metal que notre plusss beau pays au monde s’est mis sur la grande carte Métallique mondiale. La formation Torontoise Sacrifice y est d’autant plus pour quelque chose car son deuxième album, Forward to Termination est sans l’ombre d’un doute un des meilleurs albums du genre et qui rivalisait avec les plus gros noms de l’époque. C’est avec des riffs incisifs et incendiaires mélangés à une technique irréprochable que Sacrifice avait pris d’assaut le grand monde du Thrash Metal. Une seule écoute suffit pour comprendre toute l’ampleur de ce fabuleux album! Vous êtes encore sceptiques? Alors peut-être que le Thrash Metal n’est tout simplement pas pour vous!

Exodus – Pleasures of the Flesh – 1987

Le deuxième album de Exodus marquait l’arrivée d’un nouveau chanteur, Steve « Zetro » Souza et à cette époque, bon nombre de fans du groupe avaient pesté contre groupe pour avoir délibérément pris congé de Paul Baloff. Ajoutons à cela que ce deuxième album faisait suite à un chef d’œuvre et que la barre était très haute pour le surpasser. Il faillait s’y attendre, Pleasures of the Flesh n’était pas arrivé à surpasser Bonded by Blood, comme tous les albums suivants d’ailleurs, mais cet album marquait un nouveau départ pour Exodus et son influence fut tout de même de taille. Lorsqu’on écoute attentivement cet album, on constate qu’il est rempli de riffs extraordinaires et beaucoup plus techniques que sur Bonded by Blood et les compositions beaucoup plus étoffées que sur le premier album. Malgré ses petits défauts et son chanteur à voix nasillarde, Pleasures of the Flesh est un excellent album d’Exodus qui a grandement contribué à l’évolution du Thrash Metal Américain. Prenez-en de la graine les jeunes photocopies, le Thrash Metal originel, c’est ça!

Kreator – Terrible Certainly – 1987

Sur son troisième album, Kreator peaufinait sa sonorité et étoffait ses compositions. Même si Terrible Certainly Était moins percutant que Pleasure to Kill, il n’en demeure pas moins qu’il a été influent pour le Thrash Metal mondial et qu’il marque un tournant non seulement pour Kreator mais aussi pour le genre en entier. Les musiciens du groupe avaient appris à maîtriser leur instrument respectif et s’autorisaient des riffs et des structures plus complexes que par le passé. Le trio devin alors un quatuor avec l’ajout d’uun deuxième guitariste ce qui avait pour effet d’élargir le son du groupe. Terrible Certainly avait curieusement eu ses détracteurs à l’époque et en a toujours aujourd’hui, pourtant c’est un excellent album qui mérite d’être écouté et qui a surtout influencé plusieurs groupes par la suite. C’est à partir de cet album que Kreator est devenu plus gros et devenant ainsi tête d’affiche, surpassant ainsi plusieurs groupes du label Noise records.

Mayhem – Deathcrush – 1987

Bien que le terme Black Metal était apparu sur la pochette de l’album du même titre en 1982, Venom n’est pas l’inventeur du genre. Par contre, le groupe Anglais eu suffisamment d’influence sur de jeunes musiciens de l’époque pour que le Black Metal finisse par émerger du Thrash Metal et devenir une entité à part entière. Les pionniers du Black Metal sont sans aucun doute les Hellhammer, Bathory et Celtic Frost mais les véritables instigateurs du mouvement proviennent de Norvège. Mayhem avec son premier album Deathcrush pourrait très bien être considéré comme étant le tout premier groupe de Black Metal avec tout ce qui vient avec le terme et le style : Un son malsain, une ambiance très sombre et des thèmes morbides plus vrais que nature. Deathcrush est un album crucial pour l’arrivée du Black Metal sur la scène Métallique Mondiale et Mayhem a été au cœur même de la tourmente entourant le mysticisme relié à ce nouveau genre plus extrême que tout ce qui avait été fait. Les membres du groupe n’étaient pas des rigolos et embrassaient pleinement toutes leurs idées et convictions sans aucun compromis. Un nouveau genre plus que tourmenté était né et la suite allait être beaucoup plus que spectaculaire!

Sarcófago – I.N.R.I. -1987

L’Amérique du Sud avait tardivement fait son apparition sur la scène Métallique mondiale et s’était démarqués surtout avec la formation Brésilienne Sepultura. Wagner Anthichrist qui est un des trois membres fondateurs de Sepultura avait quitté le groupe peu après le premier concert pour fonder Sarcófago qui deviendra le groupe le plus malsain de toute l’Amérique du Sud à cette époque. Le premier album I.N.R.I. avais fait exploser la scène Brésilienne avec des riffs froids et crus qui pourraient aisément faire de Sarcófago l’un des premiers groupes de Black/Death Metal des deux continents Américains. Encore aujourd’hui, ce premier album est considéré comme étant la base de l’explosion Métallique dans les pays Latins du Sud tant son influence a été massive et importante pour le développement du Black Metal et du Death Metal. Un classique pur et dur qui témoigne de la férocité Métallique de l’époque.

Trouble – Run to the Light – 1987

Trouble poursuivait sur sa lancée et ainsi demeurer le maître incontesté du Doom des années 80. Ce troisième album était plus étoffé que les deux premières parutions et les compositions du groupe de venaient de plus en plus complexes redéfinissant les règles jusqu’ici apportées à cette musique lente et mélancolique. Trouble s’était doté d’une sonorité unique en mélangeant habilement les éléments du passé comme le Hard Rock avec des textures plus modernes empruntées au NWOBHM. Le Doom Metal était là pour rester et rivaliser en extrémité musicale avec ses homologues plus rapides et cinglants. La lenteur peut parfois être tout aussi violente que la vitesse!

Napalm Death – Scum – 1987

La formation de Napalm Death remonte à aussi loin que 1981 mais son premier album, Scum, n’avait vu le jour qu’en 1987. À cette époque, les membres qui composaient le groupe étaient forts différents de ceux formant le « classic lineup » et trois membres de cette première mouture ont tout de même fondé plus tard des groupes forts important pour la face du Métal, en l’occurrence Cathedral, Carcass et Godflesh. Ce premier album de Napalm Death pourrait aisément être considéré comme étant le tout premier album de Grindcore avec ses pièces ultra rapides et son discours social et politique. Le groupe allait prendre une évolution encore plus tordue avec l’arrivée de Shane Embury l’année suivante. Ainsi est apparu le Grindcore, nouveau style qui perdurera jusqu’à nos jours et qui influencera bon nombre de musiciens.

Suicidal Tendencies – Join the Army – 1987

Join the Army, deuxième album de Suicidal Tendencies, marquait un passage vers le Heavy Metal pour le groupe. Du moins, cette tendance allait se raffermir au fil des albums suivants. Le groupe utilisait toujours ses sonorités issues du Hardcore Punk mais son goût pour le Métal et autres styles disparates allaient faire de Suicidal Tendencies un groupe à part à bien des égards. On notait également des traces de musique Funk qui commençaient à s’installer dans les pièces du groupe si bien qu’un projet de Funk Metal allait voir le jour deux ans plus tard. Suicidal Tendencies fut un groupe fort influent pour les mélanges de styles et un des maîtres du Crossover. Join the Army est possiblement l’un des meilleurs albums du genre à ce jour.

Coroner – R.I.P. -1987

Pouvons-nous parler d’Évolution Métallique sans mentionner le nom de Coroner? Bien sûr que non! Certains membres du groupe étaient certes des « roadies » pour Celtic Frost mais cachaient également un indéniable talent pour la composition et l’instrumentation. Le premier album avait frappé le monde Métallique de plein fouet avec des compositions ultra techniques et des riffs crus et incisifs. R.I.P. prouvait à la face du globe que le Métal pouvait être agressif et percutant mais aussi intelligent et structuré. Les membres du groupe s’inspiraient de compositeurs classiques pour étoffer leur pièces pour monter la barre du Métal technique encore plus haut. Nous pourrions affirmer que Coroner est en quelque sorte un des fondateurs de ce que nous appelons maintenant le Technical Death Metal. Un premier album percutant et très important pour la suite de cette belle évolution!

Celtic Frost – Into the Pandemonium – 1987

Into the Pandmonium est le deuxième album complet de Celtic Frost. C’est aussi un album qui fut très controversé à l’époque et qui le demeure toujours aujourd’hui. Certains diront que cet album est une épouvantable erreur qui a conduit Celtic Frost vers la déchéance tandis que d’autres diront totalement le contraire en encenseront cet album. À cette époque, Tom G. Warrior et Martin Ain s’étaient influencés de musique underground comme le Gothic Rock et l’Industriel avec des groupes comme Christian Death ou encore Skinny Puppy et ce n’est pas un hasard si l,album débute avec une reprise de Wall of Voodoo: Les deux comparses étaient imprégnés de cette musique sombre et ont fait transparaître cette influence sur les pièces de l’album. Il fallait à l’époque et il faut encore aujourd’hui avoir l’esprit ouvert pour comprendre toute l’ampleur de Into the Pandemonium. Bien sûr, à l’époque de sa sortie beaucoup de Métalleux n’avaient rien compris et c’est toujours le cas. Il faut se rendre à l’évidence, qu’on aime ou que l’on déteste, cet album a été capital dans l’Évolution Métallique. Sans le savoir, Tom et Martin venaient de semer les graines non pas d’un nouveau style mais bien de deux nouveaux styles Métalliques: Le Gothic Metal et l’Industrial Metal. À partir de cet album, tout un vaste monde s’ouvrait aux Métalleux désireux de changer la face de la musique et de nombreux groupes saisirent l’occasion pour réinventer le genre et le mener vers des sommets incroyables en sonorités diverses. Est-ce que Into the Pandemonium est un bon ou mauvais album? Qu’en pensez-vous finalement?

Pentagram – Day of Reckoning – 1987

Toute cette vitesse et ces changements drastiques de styles nous avaient fait oublier pendant un moment qu’un autre sous genre Métallique extrême était en ébullition. La lenteur pouvant être tout aussi malsaine que la vitesse, le Doom était là pour rester et avec son deuxième album, Pentagram nous le prouvait encore une fois. Ce groupe Américain doit impérativement être considéré comme faisant partie des pionniers du genre avec entre autres les Black Sabbath, Trouble et Candlemass. Day of Reckoning marquait le passage vers plus de finesse au niveau des riffs tout en gardant à l’esprit l’ambiance glauque et le son granuleux propre au groupe. Même si Pentagram n’a pas eu toute la reconnaissance qu’il mérite, il est impératif de le traiter en maître et de considérer son influence comme étant majeure au sein de l’évolution Métallique. Allez pourceaux, inclinez vous bien bas devant le Roi!

Herr Nox – Where Shadows Fade – 2021

Ce qui m’impressionne le plus dans le domaine musical, c’est un artiste qui crée des albums en faisant pratiquement tout lui-même. De la composition aux arrangements, en passant par l’instrumentation, l’enregistrement et le mixage, le Montréalais Herr Nox pousse même l’audace de créer toute l’imagerie esthétique autour de son projet, projet qu’il mène d’une main de maître.

Where Shadows Fade fait suite à son premier album Stargazer paru en 2018. Sur cet album, Herr Nox évolue en puissance et en richesse des textures musicales. Il puise dans les sonorités du Gothic Rock et l’Industriel des années 80, notamment au niveau de la basse saturée de « chorus » que l’on retrouve entre autres dans la musique de Sisters of Mercy et Type O Negative. Les claviers sont toujours en avant plan et on décèle dans ceux-ci une petite touche à la Gary Numan qui vient donner une atmosphère très New Wave aux pièces de l’album. Mais là où l’on nous prend le plus par surprise, c’est au niveau des structures étoffées qui semblent empruntées au Rock Progressif des années 70. Herr Nox nous en met plein les oreilles avec ce deuxième album, il nous fait reculer dans le temps avec les ambiances du passé mais est tout aussi incroyable avec les sons d’aujourd’hui, le tout est mélangé avec brio pour se forger une identité propre. La production est tout aussi incroyable que les pièces de l’album, ça sonne très large et c’est puissant!

Si vous ne connaissez pas encore Herr Nox, allez de ce pas écouter ce nouvel album, c’est une perle musicale qui se retrouvera dans le top 2021 de Hurlemort!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

M.O.D. – U.S.A. for M.O.D. – 1987

À la suite du succès retentissant et surtout choquant de S.O.D. et surtout suite au démembrement du projet, Billy Milano avait décidé de fonder son propre groupe, Method of Destruction. Simplement appelé M.O.D., ce groupe reprenait là où S.O.D. avait laissé avec un Crossover pas piqué des vers mais plutôt générique. Est-ce que le premier album du nouveau groupe a influencé le Métal à sa façon? Peut-être que oui mais son impact n’a pas été resplendissant comme son légendaire prédécesseur. Toutefois, cet album contient amplement de sonorités et de riffs caustiques pour avoir sa place dans l’Évolution Métallique et pour finir, on pourra bien dire ce que le veut, U.S.A. for M.O.D. c’est une bombe incendiaire qui mérite d’être écouté et apprécié à sa juste valeur. Vous voulez de la pureté dans votre Crossover? Et bien, en v’là!

Tribulation – Where the Gloom Becomes Sound – 2021

Tribulation – Gothic Metal – Suède
Where the Gloom Becomes Sound – 2021
Century Media
9,3/10

Tribulation nous arrive en 2021 avec son cinquième album, Where the Gloom Becomes Sound. Je l’attendais avec impatience celui-là car depuis The Formulas of Death, j’ai un gros faible pour Tribulation et de son évolution musicale qui, au fil des albums, est passée du Death Metal au Gothic Metal.

Ce nouvel album poursuit la lancée du groupe vers la musique Gothique, il est la suite logique de Down Below qui avait été encensé par les amateurs du groupe en 2018. Donc, pour ceux qui espéraient que Tribulation reviendrait à ses origines Death Metal, détrompez-vous, cette phase est terminée depuis longtemps. Par le passé, le groupe avait repris la pièce One Hunded Years de The Cure et depuis l’influence de la musique de Robert Smith se fait fortement ressentir dans celle de Tribulation. Nous avons droit à des sonorités issues du mouvement Gothique des années 80 avec toute la mélancolie et la noirceur s’y rattachant, néanmoins Tribulation a su garder son petit côté Progressif au fil des pièces de l’album ainsi que l’ajout d’éléments Classiques à la JS Bach apportant une bonne dose très Renaissance aux compositions.

Encore une fois le groupe nous en met plein les oreilles avec de superbes mélodies et suffisamment de férocité pour ne pas tomber dans le piège du moelleux. Les musiciens du groupe sont en pleine possession de leurs moyens, Tribulation c’est du grand art musical! Petite ombre au tableau : Where the Gloom Becomes Sound marque le dernier album de Jonathan Hultén avec Tribulation, ce dernier ayant quitté le groupe un peu avant la sortie de l’album. Ce cinquième album est à la hauteur des attentes et sera très haut dans les tops de 2021!

Composition : 9,5
Exécution : 9
Arrangements : 9,5
Production : 9
Appréciation : 9,5

DBC – Dead Brain Cells – 1987

L’Évolution Métallique n’aurait pas été la même sans l’apport considérable de plusieurs groupes Canadiens. Cette évolution n’aurait pu se faire non plus sans l’aide très importante de groupes Québécois tel Voïvod. DBC ou Dead Brain Cells a grandement contribué à cette évolution en poussant le côté technique un peu plus loin avec ses structures musicales hors du commun et ses riffs d’une complexité exemplaire. Avec son premier album, Dead Brain Cells, le groupe Montréalais nous prouvait que l’on pouvait faire de la musique Métal intelligente et aussi complexe que le Jazz ou la musique Classique sans tomber dans les clichés qui étaient propres au Métal à cette époque. Bien sûr, cette complexité était enrobée d’une forte dose de pur Thrash Metal mélangée à des sonorités provenant du Crossover et DBC avait réussi avec brio à se forger une sonorité propre avec tous ces éléments disparates qui allaient influencer plusieurs autres musiciens non seulement au Québec ou au Canada mais aussi à l’échelle planétaire.

Death – Scream Bloody Gore – 1987

Le Speed Metal s’étant divisé en deux contre parties diamétralement opposés, allions nous en rester là et stagner? Bien sûr que non! De son côté, le Thrash Metal était en train de migrer vers quelque chose de beaucoup plus extrême et puissant, nous avions constaté avec Possessed et Necrophagia qu’un nouveau style était en train de germer mais il manquait toujours la petite étincelle qui allait allumer l’incendie. Scream Bloody Gore, premier album du groupe Death (tiens donc!) allait être cette étincelle qui mettrait le feu aux poudre et provoquer l’explosion. La rapidité était là et le niveau technique était beaucoup plus élevé que la plupart des groupes de cette époque. Nous assistions à une révolution musicale sans précédent avec ces riffs et ces structures complexes et tous ;es éléments réunis qui allaient former le Death Metal. Scream Bloody Gore, c’est ni plus ni moins que les fondations solides de la passation du Thrash Metal vers le Death Metal. Ainsi, le Thrash Metal lui-même s’était séparé poiur former deux autres entités distinctes: Le Black Metal et le Death Metal. Death est l’un des pères fondateurs du nouveau genre avec le nom en prime!

Helloween – Keeper of the Seven Keys part 1 – 1987

Après Wall of Jericho, Helloween avait procédé à quelques changements majeurs au sein de la formation. Kai Hansen allait se concentrer sur sa guitare et le poste de vocaliste fut attribué à un nouveau venu répandant au nom de Michael Kiske. Le son du groupe allait aussi changer pour devenir plus mélodique mais toujours aussi rapide. La voix de Kiske avait ramolli le son de Helloween pour le rendre un peu plus « cheezy » mais sans vraiment le savoir, Hellowen avait délaissé le Speed Metal pour implanter un tout nouveau style: Le Power Metal. Est-ce que Keeper of the Seven Keys part1 serait le tout premier album officiel de Power Metal? Fort possible. Le Speed Metal venait de disparaître pour de bon laissant les deux nouvelles entités créées faire bande à part chacun de son côté. Le Power Metal était officiellement né et allait être propulsé bien haut, surtout en Europe.

Bathory – Under the Sign of the Black Mark – 1987

Avec son troisième album, Quorthon et son projet Bathory avaient monté le niveau de la noirceur musicale qui prédominaient sur les deux premiers albums. On pourrait même affirmer que Under the Sign of the Black Mark pourrait être le tout premier album de Black Metal. Bien sûr, à cette époque le terme n’était pas encore employé mais cet album avait toutes les caractéristiques de ce qui allait survenir. Les guitares tranchantes, les riffs acérés, les structures musicales jusqu’ici inexplorées et la production crasseuse, tout était en place pour l’avènement et la mise en place du nouveau style Métallique: Le Black Metal. Le chemin était maintenant tracé pour que plusieurs groupes issus de la Scandinavie créent un mouvement qui révolutionnera le Métal pour toujours, en bien et en mal.

Death Angel – The Ultra-Violence – 1987

Suite au déclin du Speed Metal et sa transformation en deux entités distinctes, la partie Thrash Metal avait pris le dessus aus États-Unis, notamment dans la région de San Francisco communément appelée la « Bay Area ». Testament avait amorcé le changement vers la nouvelle génération du Thrash Metal et plusieurs groupes leur avaient emboîté le pas. Death Angel était l’un deux et son premier album, The Ultra-Violence, avait frappé très fort en cette année 1987. Armés de guitares incisives et de riffs acérés, Death Angel devenait un autre modèle à suivre pour le Thrash Metal Américain surtout au niveau de ses structures plus complexes et sa rapidité déroutante. On pourrait même noter certaines sonorités se rapprochant de ce qui allait devenir le Death Metal, ce n’était qu’une question de temps avant que ce Thrash Metal ne migre vers quelques chose d’encore plus extrême. The Ultra-Vilence est un incontournable de l’histoire du Thrash Metal Américain et un album à placer dans sa collection si on veut suivre l’Évolution Métallique en ordre chronologique.

Testament – The Legacy – 1987

Le Thrash Metal était maintenant bien implanté et chaque parcelle Terrienne avait sa sonorité propre et faisait évoluer le genre à chaque sortie d’album. La région de la « Bay Area » étant une région fertile en la matière avait donné vie à la deuxième génération du Thrash de cette région avec le premier album de Testament. Initialement nommé Legacy, le groupe avait dû changer de nom, les droits de Legacy ayant déjà été acquis par une formation Jazza région. C’est Billy Milano qui suggéra le nom Testament qui fut instantanément adopté par le groupe laissant du fait même Legacy devenir le nom du premier album. Ce premier album du groupe est devenu un classique dès sa sortie avec sa rapidité, ses riffs techniques et ses structures musicales complexes. Dès lors, testament a été en mesure de donner des leçons à bien d’autres groupes par la suite et The Legacy demeure à ce jour une incontournable influence pour le Thrash Metal mais aussi pour le Death Metal à en devenir.

Accept – Too Mean to Die – 2021

Accept – Heavy Metal – Allemagne
Too Mean to Die – 2021
Nuclear Blast
9/10

Accept nous reviens cette année avec son cinquième album depuis son retour. Too Mean to Die est le seizième album du groupe en carrière mais est-ce que l’on peut toujours considérer Accept comme étant vraiment Accept? Wolf Hoffmann est maintenant le seul membre original du groupe depuis le départ de Peter Baltes en 2018, nous somme donc en droit de nous interroger sur la question de légitimité du nom Accept.

Wolf Hoffmann et Mark Tornillo sont les deux seuls membres restant de cette réunion, Hermann Frank et Stefan Schwarzmann ayant bizarrement quitté le groupe en 2014. Donc, qu’en est-il de ce nouvel album du Wolf Hoffmann band? Et bien, c’est du classique Accept finalement et possiblement le meilleur album depuis le retour du groupe en 2009. On retourne aux sources tant au niveau composition qu’un niveau de la production qui est plus crue et plus directe, un peu à la manière de Restless and Wild avec des guitares tranchantes et une rythmique qui frappe fort. Wolf Hoffmann s’eb donne encore à cœur joie avec ses éléments de musique classique mélangé au Heavy Metal pur et dur qui a fait la renommée de Accept au fil des décennies.

Too Mean to Die marque la meilleure série d’albums consécutifs depuis les années 80 avec les classiques Breaker, Restless and Wild, Balls to the Wall, Metal Heart et Russian Roulette. Accept continue donc sur sa belle lancée amorcée avec Blood of the Nations en 2010, Too Mean to Die deviendra à court terme un classique du groupe même si les membres originaux ne sont plus présents.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Voïvod – Killing Technology – 1987

1987: Année de changements et de révolutions dans le vaste monde Métallique mondial. Tout évoluait à une vitesse vertigineuse et les expérimentations musicales étaient devenues monnaie courante. Sur Killing Technology, non satisfait d’avoir décimé la planète en tant que machine de guerre, Le Voïvod avait fusionné avec un vaisseau spatial et s’était mis à la conquête du cosmos et de l’espace intersidéral. Musicalement parlant et aussi incroyable qu’il puisse n’y paraître, Voïvod avait réussi le tour de force de transposer en musique ce vide sidéral et ce grand espace infini. Du début à la fin de l’album, nous avions l’impression de faire le voyage dans l’espace en étant bien près du Voïvod dans ce vaisseau spatial. Les compostions étaient aussi plus complexes, le son changeait et les structures musicales prenaient un tournant plus axé vers le progressif tout en gardant cet aspect cyberpunk et très Thrash qui avait fait la renommée du groupe. Avec Killing Technology, Voïvod avait ouvert des portes qui allaient nous mener vers des possibilités sonores jusqu’ici inimaginables et ce n’était que le début!

Asphyx – Necroceros – 2021

Ça fait longtemps qu’on l’attends celui-là! Le dixième album de Asphyx arrive à point en cette période chaotique pour nous réveiller de notre torpeur et nous balancer une coup de masse en pleine face.

Necroceros c’est ni plus ni moins du Asphyx à son meilleur. Le groupe mise une fois de plus sur la lenteur de son Doom profond avec ses escapades dans la rapidité associée au Death Metal pur et dur. Encore une fois les compositions et les riffs sont à la hauteur des attentes, c’est puissant, brut et direct! Nous avons droit à dix pièces de pure défonce sonore dans laquelle nous n’avons autre choix que de se faire branler la tête ou taper du pied. Les membres du groupe n’ont plus à faire leurs preuves, le niveau d’exécution est sans failles et au diable la technicité, on y vas avec le strict minimum pour un plus grand impact et un effet dévastateur.

Fidèle à son habitude, Asphyx nous livre un album bien produit qui sonne en puissance et où tout est à sa place. C’est de la vieille école et ça rends hommage au vrai Death Metal originel. Si comme moi vous êtes fans de Asphyx, vous vous y retrouverez facilement et apprécierez ce nouvel album à sa juste valeur!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 9
Appréciation : 9

Anthrax – Among the Living – 1987

Est-ce que cet album a encore besoin de présentations? Le troisième album de Anthrax est sans nul doute le plus réussi de la discographie du groupe et aussi le plus lourd et le plus gras. L’influence hardcore de Scott Ian et Charlie Benante y étaient pour quelque chose et les riffs de cet album sont tout simplement enlevants et dans votre face. Le terme « Mosh » et l’activité de danse sociale « full contact » qui s’y rattachait prenait de l’ampleur dans les spectacles, on constatait à cette époque qu’on s’en allait vers quelque chose de beaucoup plus extrême en terme de Métal. Among the Living est un incontournable du Thrash Metal pour en être une référence mais cet album a aussi influencé le Death Metal de par son énergie et sa lourdeur. Vous ne connaissez pas encore cet album? Vous attendez quoi?

D.R.I. – Crossover – 1987

Le mélange de Hardcore et de Thrash Metal était déjà bien implanté depuis quelques années mais il fallait encore officialiser cette union. C’est D.R.I. qui a en quelque sorte pris le mandat de rendre la chose officielle avec son deuxième album tout simplement intitulé Crossover. Sur ce deuxième album, D.R.I. peaufinait ses pièces en augmentant le côté technique dans ses structures tout en gardant son côté plus simpliste. Sur Crossover, n avait le meilleur des deux mondes et on constatait que ces deux mondes étaient faits l’un pour l’autre. Les Metalleux et les Hardcore kids étaient donc une force unie face à l’adversité et les détracteurs, tout pouvait aller pour le mieux de ce côté, du moins pour le moment… En fin de compte, Crossover fut un album important pour cette belle évolution et est devenu un classique instantané qu’il faut écouter le volume dans le fond!

Nasty Savage – Indulgence – 1987

Avec son deuxième album, Nasty Savage augmentait sa vitesse mais aussi son niveau technique. Les structures des pièces étaient plus complexes et le son du groupe changeait en qualité. Bien évidement, Nasty Savage demeurait un groupe très méconnu pour le commun des Métalleux de l’époque mais son influence a été vraiment importante pour la scène Métallique Floridienne. Sur Indulgence, on pouvait déceler certains éléments qui allaient forger le Death Metal, éléments qui seront clairement repris en puissance par des groupes comme Morbid Angel. Comme je me plais à souvent mentionner, l’Évolution Métallique ne s,est pas forcément faite avec des gros noms mais plutôt avec des groupes plus « underdog » qui osaient changer le cours des choses en se foutant carrément des standards et des modes. Nasty Savage est l’un de ces forgerons qui ont façonné le Métal à grand coups de masse sur l’enclume. Allez écouter Indulgence et vous comprendrez.

Necrophagia – Season of the Dead – 1987

Le Speed Metal était maintenant chose du passé et avait scindé en deux entités bien distinctes: Le Thrash Metal et le Power Metal. Les deux genres allaient évoluer chacun de son côté pour poursuivre la grande aventure métallique et ainsi faire des petits. S’inspirant du nouveau Thrash Metal, la formation Necrophagia avait élaboré une toute nouvelle approche et un nouveau son plus extrême et bien que son premier album était passé sous les radars à l’époque, il est impératif de mentionner qu’il est une des bases qui allait devenir le Death Metal. Avec des riffs plus gras et des strucutures musicales changeantes, Season of the Dead a contribué à changer l’histoire Métallique en implantant les racines mêmes de ce Death Metal à en devenir. Les sonorités caractéristiques étaient là et la suite allait être pas gentille du tout mais tellement incroyable! Cet album était le début d’une nouvelle ère pour le Métal et allait à sa façon révolutionner le style.