U.D.O. – Mean Machine – 1989

Alors que l’avenir de Accept était encore incertain suite au départ de Udo en 1987, la carrière solo de celui-ci semblait aller bon train et son deuxième album était là pour le prouver. Bien que Udo ne réinventait pas vraiment la roue, il continuait tout de même sur la même voie et perpétuait l’héritage laissé par Accept avec un Heavy Metal solide et intelligent. Mean Machine était la suite logique de Animal House mais cette fois-ci, plus aucune trace des membres de Accept : Udo volait maintenant de ses propres ailes et le résultat fut percutant. Cet album marquait l’arrivée de Stefan Schwarzmann à la batterie qui sera aussi connu plus tard pour être le batteur de… Accept! Ce deuxième album contenait des riffs de pur Heavy Metal, parfois à la limite du Speed Metal et son influence fut quand-même suffisamment respectable pour permettre à Udo de demeurer l’icône du Heavy Metal Allemand qu’il était devenu. Un excellent album qui n’a aucunement vieilli et qui mérite une écoute sérieuse!

Sadus – Illusions – 1988

Également appelé Chemical Exposure, le premier album de Sadus, Illusions, avait frappé le monde métallique de plein fouet à sa sortie redéfinissant ainsi la façon de faire les choses et en poussant plus loin le côté technique de ce qui allait devenir le Death Metal. Certes, Sadus n’a pas eu le même « standing » que certains groupes de son époque possiblement dû au fait que la musique du groupe était tellement en avance sur son temps qu’elle en devenait déroutante et inaccessible pour le commun de Métalleux de l’époque. Mais, il est force de constater avec le recul que ce premier album a eu un impact majeur sur le développement du Death Metal et sur l’engouement des futurs musiciens à se surpasser au niveau technique et ainsi expérimenter pour mener le Métal vers d’autres paliers de l’évolution. Avec ses structures complexes et ses riffs incroyables, Sadus est rapidement devenu une icône du genre et tout comme Death, un des principaux acteurs et pionniers du Death Metal technique et intelligent.

Candlemass – Ancient Dreams – 1988

Le Doom Metal était une entité mystérieuse et sombre qui demeurait dans l’ombre des genres plus rapides. Très peu de groupes s’adonnaient à ce genre de rituel musical lent et lourd, ce qui rendait encore plus mythique le genre diamétralement opposé au Death Metal par exemple. Avec son troisième album, Candlemass nous prouvait qu’Il était le roi du Doom et avec des pièces comme Mirror Mirror, le sobriquet de Epîc Doom Metal prenait tout son sens. Ancient Dreams pourrait être considéré par certains comme étant le chef d’œuvre ultime de Candlemass mais dans la réalité, bien que cet album soit effectivement épique et excellent, chaque album de Candlemass est un chef d’œuvre différent du prédécesseur. Candlemass avait dépassé le maître Black Sabbath et dès lors, les nouvreaux groupes de Doom allaient avoir un nouveau point de repère pour perpétuer la flamme majestueuse. Bien des amateurs n’aiment pas la voix de Messiah Marcollin mais attardez-vous à ses mélodies incroyables, vous comprendrez alors tout le sens du mot épique!

Death – Leprosy – 1988

Le Death Metal était en train de germer pour devenir un style à part entière. Le deuxième album de Death pourrait très bien être considéré comme l’un des premiers albums du genre. Sur Leprosy, Chuck et sa bande avaient délaissé le Thrash Metal pur et simple pour incorporer des éléments plus brutaux et surtout plus techniques à leurs compositions faisant de ce deuxième opus un incontournable et un point de départ pour ce qui deviendrait officiellement le Death Metal. La voix de Chuck était un précurseur pour le « growl », les structures musicales changeantes, la rapidité et les riffs incendiaires allaient devenir les bases mêmes du Death Metal. Il est à noter que sur cet album, figurent deux acteurs majeurs de la scène Death Metal des débuts qui allaient un peu plus tard être connus avec leur groupe Massacre. Leprosy est un chef d’œuvre qu’il faut absolument écouter pour bien comprendre d’où est venu les sonorités pas gentilles du Death Metal.

Ministry – The Land of Rape and Honey – 1988

Dans les années 80, les Métalleux et les Alternos se crachaient dessus et dénigraient stupidement le style de l’un et de l’autre un peu comme si les deux entités étaient deux camps ennemis. Ennemi… Je l’ai entendu souvent ce mot là de la part de Métalleux et curieusement, je n’avais jamais adhéré à cette ridicule philosophie musicale. À cette époque, j’avais été Metalleux avant tout le monde dans mon patelin et j’avais des amis Alternos et au fil du temps et de l’évolution musicale de ces deux « camps », j’avais fini par découvrir un monde extraordinaire de l’autre côté de la clôture ce qui m’avait valu l’ire de mes pseudos amis Métalleux qui, pour eux, j’étais devenu un genre de traitre. Tout ça pour finir par comprendre que ces deux « camps » avaient tout en commun et que la rencontre des deux était imminente et allait exploser. Celtic Frost avait déjà commencé à incorporer des sonorités Gothic Rock et Industrielles sur Into the Pandemonium, Voïvod mélangeait déjà un paquet de sonorités issues du monde Alternatif sans qu’on s’en aperçoive vraiment et il fallait une étincelle pour unir le tout et que tout ce beau monde finisse par se côtyer et partager ses idées.

Cette étincelle, c’est Al Jourgensen qui l’a fait jaillir avec le troisième album de son projet Ministry. Oncle Al avait gardé ses sonorités New Wave et Synthpop de ses deux premiers albums et avait incorporé des guitares abrasives et une rythmique destructrice qui n’était pas sans rappeler certaines idées issues du Speed Metal et du Hardcore. Ce mélange avait carrément révolutionné le monde musical underground de l’époque et personne ne s’attendait à un tel phénomène. Tout un monde de possibilités venait de s’ouvrir et les plus ouverts d’esprit allaient en profiter pour expérimenter et explorer. Le monde de la musique underground venait de s’unir même si certains étaient réfractaires à l’évolution. The Land of Rape and Honey est sans nul doute le pionnier du Métal Industriel qui ira influencer plus tard un bon nombre de nouvelles entités telles Godflesh, Prong ou Fear Factory.

Bathory – Blood Fire Death – 1988

À cette époque, toute la sphère Métallique était en état de changements constants. Le Heavy Metal avait muté en Speed Metal qui à son tour avait créé deux variants avec le Power Metal et le Thrash Metal. Ce Thrash Metal s’était scindé lui aussi en deux créant ainsi le Death Metal avec ses sonorités brutales et grasses d’un côté et le Black Metal avec sa sombre agressivité et sa froideur musicale de l’autre. On dit que Bathory est l’un des plus grands pionniers du Black Metal et c’est avec son quatrième album que le genre a véritablement vu le jour. Blood Fire Death jouissait d’une meilleure production et Quorthon avait évolué musicalement apportant des compositions épiques avec des structures d’une technique incomparable tout en gardant ses éléments chaotiques et ses sonorités glaciales. Ce vent de changement allait tout bonnement influencer plusieurs groupes Scandinaves et le Black Metal venait officiellement de voir le jour pour ainsi faire jaillir les ténèbres sur le monde.

Forbidden – Forbidden Evil – 1988

Le basin Thrash Metal Californien s’agrandissait à vue d’œil et créait des chefs d’œuvres à la vitesse de la lumière. Le petit nouveau venu Forbidden perpétuait la tradition nouvellement instaurée à produire des albums de qualité tout en réinventant le genre et en explorer ses facettes. Le Thrash Metal était déjà bien implanté mondialement et le premier album du groupe allait devenir un classique instantané. Avec ses riffs rapides et techniques, Forbidden Evil nous montrait que le Thrash était là pour rester sans aucune concession. Il était intéressant de constater que tous ces nouveaux venus poussaient le bouchon toujours plus loin et ces jeunes musiciens savaient jouer, même très bien jouer au point de pouvoir donner des leçons aux vieux pionniers et leur montrer que la jeunesse pouvait prendre le flambeau et le brandir bien haut. Bien sûr, contrairement à certains groupes de la Bay Area, Forbidden était plus dans l’ombre en connaissant moins de succès mais le groupe peut tout de même se vanter de faire partie de ces « influenceurs » qui ont forgé le Thrash Metal à grand coups de riffs taillés au couteau. Si vous ne connaissez pas encore cet album, je vous conseille vivement de vous y mettre car il fait partie des joyaux purs du Thrash Metal originel!

Pestilence – Malleus Maleficarum – 1988

Comme nous avons pu le constater avec les chroniques précédentes, le Heavy Métal avait évolué très rapidement et avait créé des rejetons qui poussaient plus loin le côté extrême de la musique. Ces rejetons ont à leur tour créé d’autres monstres qui allaient épouvanter les non-initiés. Le Death Metal était en train de conquérir les âme des Métalleux de l’époque et plus rien ne pourrait empêcher le mal de faire son œuvre. Pestilence était arrivé avec un nouveau souffle nauséabond et avait déferlé sa toute puissance sur l’ensemble de la communauté métallique. Utilisant le Thrash Metal comme principal ingrédient, le groupe des Pays-Bas avait ajouté ses propres éléments pour tourner la recette à son avantage : Des riffs très techniques avec une rythmique destructrice et une voix d’outre-tombe pour ainsi créer un album incroyable dont les échos se répercuteraient durant les trois décennies suivantes. Le Death Metal prenait forme et ce nouveau style aura même l’audace de se multiplier en autant de sous genres tel un virus avec ses variants. Pestilence a été d’une grande influence en contribuant à forger ce qu’est devenu le Death Metal et ainsi se placer parmi les grands de ce nom. Mais, ce n’était que le début!

Anthrax – State of Euphoria – 1988

Le quatrième album de Anthrax avait soulevé certaines interrogations à l’époque. Certains saluaient le changement effectué par le groupe tandis que d’autres qualifiaient ce changement de mollesse de la part de groupe. Bien sûr que State of Euphoria n’était pas Among the Living mais c’était la juste suite et cet album est tout de même un important album dans la discographie de Anthrax et pour l’évolution du Métal. Le groupe se réinventait tout en gardant son propre style de Thrash Metal qui finira plus tard par influencer directement la vague du « New Wave of American Heavy Metal » ou proprement dit, le Metalcore Américain. Anthrax avait le vent dans les voiles et son influence allait s’étendre à travers le monde pour être promu dans le cercle fermé du pseudo « big 4 » du Thrash Metal.

Napalm Death – From Enslavement to Oblitaration – 1988

Le Death Metal et le Grindcore en étaient à leurs premiers pas et il ne manquait qu’une petite étincelle pour embraser le tout. Avec son deuxième album, Napalm Death avait possiblement été cette étincelle qui a mis le feu aux poudres et allait propulser tant le Death Metal que le Grindcore dans la grande sphère Métallique. Comme toute nouveauté, ce nouveau son avait eu son lot de détracteurs : Plusieurs qualifiaient cet album d’épouvantable ou de « pas écoutable » et j’en convient qu’à cette époque, il fallait avoir des oreilles aiguisées et un esprit ouvert pour comprendre et accepter ce qui ce passait. Pièces courtes à haute teneur énergétique, riffs gras et juteux et une voix rappelant un cochon égorgé : Tous les ingrédients qui ont forgé le Grindcore et le Death Metal étaient là. L’arrivée de Shane Embury y est aussi pour quelque chose car ce bonhomme est devenu au fil du temps une légende du monde Métallique et un compositeur de riffs incroyable. Prenez-en de la graine, le train s’en venait et il ne serait pas arrêtable!

King Diamond – ‘Them’ – 1988

Un bon nombre de Métalleux d’aujourd’hui a tendance à minimiser l’impact que King Diamond a eu sur l’Évolution Métallique vraisemblablement dû à une certaine ignorance de cette histoire Métallique. Ici, je ne dis pas que les Métalleux sont ignorants, je dis simplement que, comme pour l’histoire en général, l’ignorance de son passé est une réalité triste et à la fois épouvantable. Avec ses deux albums de Mercyful Fate et avec son troisième album solo, King Diamond en était rendu au point de faire évoluer le Métal avec ses idées théâtrales et ses compositions techniques et construites à la manière de la musique classique. Même si King Diamond est toujours demeuré dans l’ombre, son influence fut des plus importantes au niveau du Métal symphonique. ‘Them’ apportait un niveau technique encore plus élevé que par le passé et prouvait que King Diamond était passé maître des albums concepts. En tant qu’artiste, le King ne se contentait pas de seulement faire du Heavy Metal, il en faisait un art à part entière en omettant aucun détail. King Diamond a su demeurer intègre à son personnage et à ses idées, et il le restera pour le restant de carrière qui perdure encore aujourd’hui. Prenez le temps d’écouter Mercyful Fate et King Diamond, vous comprendrez comment le Métal a su évoluer de diverses façons et vous retrouverez des éléments qui ont été des précurseurs dans le domaine.

Metallica – …And Justice for All – 1988

La mort de Cliff Burton a eu beaucoup plus d’impact sur Metallica que nous pourrions le penser. Dès Ride the Lightning, Burton était devenu l’âme du groupe et principal initiateur de riffs et d’idées qui avaient mené Metallica vers des pièces incroyables et influentes pour plusieurs générations à venir. La disparition de Burton avait laissé un grand vide tant au sein du groupe que dans ses compositions futures. Plusieurs ont encensé le quatrième album …And Justice for All pour des raisons louables et évidentes : Cet album regorge d’excellents riffs techniques et de superbes idées qui ont sans aucun doute changé le cours de l’histoire Métallique. Mais, ceux qui ont encensé cet album étaient en fait de nouveaux fans qui découvraient Metallica pour la première fois et non les fans de la première heure. Ceux-ci, dont je fais partie, avaient tout bonnement boudé l’album et encore aujourd’hui considèrent celui-ci comme étant un album raté. Un album technique certes mais sans saveur, sans âme et surtout sans basse. Certains diront que …And Justice for All est le dernier album de Metallica. C’est faux. Le dernier album de Metallica fut Master of Puppets. Ce quatrième album était en fait le premier album du changement et de la descente aux enfers vers l’appât du gain et de la popularité. Un fossé s’était creusé entre les anciens fans et les nouveaux fans et nombreux détracteurs de Metallica de la glorieuse période avaient tout d’un coup changé d’idée avec six ans de retard. Metallica aurait dû changer de nom à partir de cet album et ainsi éviter de ternir les trois incroyables albums précédents. Mais, l’influence de ..And Justice for All est indéniable sur l’Évolution Métallique malgré les réticences et la controverse générées depuis plus de trente ans.

Celtic Frost – Cold Lake – 1988

Comme le chantera plus Tard S.O.D. « What happened to Celtic Frost? » sur la pièce Celtic Frosted Flakes, nous étions en droit à l’époque de se questionner sur le troisième album de Celtic Frost. Alors que Into the Pandemonium marquait un virage plus Gothique et plus intéressant musicalement, Cold Lake avait frappé le monde Métallique par surprise avec non seulement un look Glam mais aussi avec des pièces sirupeuses sans inspiration comme si Tom avait décidé de se prostituer pour faire la piastre. Même le Tom G. Warrior avait disparu au profit de Thomas Gabriel Fischer (son vrai nom) et tout le trip sombre et médiéval s’était éclipsé pour faire place au rose bonbon et les cheveux crêpés. Certains diront que cet album est très bon : Oui si on est un fan de Poison ou Cinderella. Mais pour les vrais Métalleux de l’époque (et encore aujourd’hui), cet album était un affront direct qui a détruit Celtic Frost pour de bon et le groupe réussira à s’en remettre partiellement près de vingt ans plus tard en 2006 lors de son retour avec l’album Monotheist. Cold Lake a plus tard été renié par Tom qualifiant celui-ci d’abomination. Plusieurs groupes de cette époque ont tenté de changer pour l’appât du gain en délaissant leur intégrité et leur sens artistique, Celtic Frost avait été possiblement le pire d’entre eux car Cold Lake est effectivement une abomination qui ne peut même pas servir de sous verre…

Danzig – Danzig – 1988

Quand on parle d’Évolution Métallique, on parle de vraie évolution et ce, même pour des changements de styles de la part des musiciens. Glenn Danzig avait été reconnu pour avoir été le chanteur du légendaire groupe Punk Misfits avant de fonder son propre groupe Samhain. Suite à son départ des Misfits, Danzig avait pris un virage Heavy Metal et sous les conseils de Rick Rubin, il avait opté pour Danzing au lieu de Samhain en guise de nom de groupe. Musicalement, Danzig n’a eu qu’un impact mineur sur le monde Métallique mais au niveau rassembleur, ce fut une toute autre histoire. Il avait réussi à garder ses anciens fans punks et les initier au Heavy Metal et avait aussi réussi à ouvert l’esprit de certains Métalleux qui découvraient le Punk avec les albums de Misfits. Alors oui, Danzig peut aisément faire partie de l’Évolution Métallique et de plus, ce premier album est tout à fait excellent, alors, pourquoi s’en priver?

Helloween – Keeper of the Seven Keys part 2 – 1988

La partie 2 de Keeper of the Seven Keys était le troisième album de Helloween et possiblement son plus mature. Le groupe avait monté son coté technique encore plus haut et son niveau de mélodies était assez incroyable. Le Power Metal était maintenant bien implanté et Helloween en était le chef de file. Mais, comme toute chose peut avoir une fin, cet album a aussi marqué la fin d’une époque pour le groupe suite au départ du membre fondateur Kaï Hansen. Ce dernier ira fonder un autre groupe phare du Power Metal : Gamma Ray. Est-ce que ce troisième album fut influent pour la grande scène Métallique? Bien évidemment mais ce fut probablement le dernier album de Helloween a être considéré comme tel. Non que la suite fut mauvaise mais le groupe a cessé d’explorer et d’évoluer suite à cet album, devenant de plus en plus prévisible et générique. Quoiqu’il en soit, le Helloween des années 80 a eu un impact majeur sur l’Évolution Métallique et le groupe peut aisément se targuer d’être devenu une sorte de légende du Métal!

Coroner – Punishment for Decadence – 1988

Il est assez difficile de dire qui a implanté le côté très technique dans l’univers Métallique. Chose certaine, c’est que l’influence de la musique classique, des groupes progressifs des années 70 et même du jazz est sans l’ombre d’un doute un facteur important qui a conduit vers le « Technical Metal ». Coroner s’inspirait de ces styles musicaux pour parfaire son Thrash Metal et le rendre encore plus incroyable et son deuxième album, Punishment for Decadence, peut aisément se placer parmi les pionniers du Métal plus technique. Sur cet album, le trio montait de plusieurs crans sa dextérité et ses structures complexes tout en gardant en tête que les sonorités agressives se devaient d’être en avant plan. Coroner était, tout comme Voïvod, très en avance sur son temps et a grandement contribué à élargir les horizons Métalliques en ouvrant tout grand les esprits et ainsi montrer le chemin vers un spectre plus large aux groupes qui allaient suivre.

Rigor Mortis – Rigor Mortis – 1988

Il y a de ces groupes qui passent sous le radar de la majorité des fans de Métal mais qui sont une influence majeure pour l’évolution métallique. Rigor Mortis a eu une vie courte et est resté « underdog » mais son premier album a tout de même été capital dans l’évolution du Thrash Metal. Le groupe avait des compositions complexes et très techniques avec une rapidité incroyable avec certaines sonorités sombres qui seront plus tard imbriquées dans le son de nombreux groupes de Black Metal. Rigor Mortis a en quelque sorte pavé la voie vers le Métal plus technique et plus intelligent tout en gardant la hargne et le chaos généré par ses prédécesseurs. Ce premier album est à découvrir si ce n’est déjà fait car il est d’une grande importance pour la suite des choses.

Slayer – South of Heaven – 1988

Une évolution musicale, ça ne se fait pas en stagnant et en gardant toujours la même recette. Parfois il faut prendre des risques, calculés ou non, pour être en mesure de se réinventer. Suite au phénoménal Reign in Blood, est-ce que Slayer devait garder la même formule pour avancer? Bien sûr que non! Le groupe avait visité la rapidité excessive et les courtes pièces claque sur la gueule et se devait d’explorer de nouvelles avenues au risque de voir les fans grincer des dents. South of Heaven était moins rapide, et après? Avec son quatrième album Slayer augmentait sa technicité et sa musicalité tout en demeurant justement Slayer avec toute la puissance qu’il nous avait donnée depuis ses débuts. Pourquoi Slayer a-t-il été en mesure de demeurer au sommet jusqu’à la fin? Parce qu’il a justement su se réinventer d’album en album en prenant des risques tout en gardant sa sonorité propre et reconnaissable. South of Heaven n’est pas Reign in Blood mais c’est tout un album de Slayer qui a influencé bon nombre de groupes par la suite tant dans le Thrash, le Death que le Black Metal en passant par le Metalcore et j’en passe.

Voïvod – Dimension Hatröss – 1988

Est-ce que la perfection musicale existe? Du moins, j’ose imaginer que l’on peut s’en approcher et le quatrième album de Voïvod est très près de cette perfection. Jusqu’à Dimension Hatröss, Voïvod avait évolué de façon spectaculaire en se renouvelant au fil des trois premiers albums. Du Thrash nucléaire à l’hécatombe sonore de RRRÖÖÖAAARRR en passant par les sonorités cosmiques de Killing Technology, le quatuor Québécois avait su se tailler une place important sur la scène Internationale et ainsi participer à cette belle évolution Métallique. Avec Dimension Hatröss, le groupe gravissait plusieurs échelons à la fois et le petit côté progressif qui s’était tranquillement installé sur les trois premiers albums veniat de prendre toute la place avec des structures musicales complexes et des idées innovatrices. C’était le cas de le dire, Voïvod nous faisait maintenant voyager dans une toute nouvelle dimension atroce dans laquelle tout un univers sonore venait d’exploser pour redéfinir les barrières métalliques. Cet album fut une révolution musicale qui allait ouvrir des portes vers l’infini où tout pouvait maintenant être possible. Est-ce que Voïvod est un groupe qui a influencé le cours de l’histoire musicale? Pas mal plus que vous pensez! Dimension Hatröss est non seulement un chef d’œuvre de la musique Métal mais surtout un chef d’œuvre de la musique tous styles confondus!

Vio-Lence – Eternal Nightmare – 1988

Le Thrash Metal prenait de plus en plus de place dans le vaste univers Métallique et les groupes se multipliaient à une vitesse phénoménale. Toute cette bande de dégénérés de la vitesse excessive s’influençait mutuellement pour donner de petits bijoux musicaux et des classiques intemporels. Le premier album de Vio-Lence, autre rejeton de la Area Bay de San Francisco, avait déclenché l’hystérie collective au sein de la populace Métallique avec ses riffs bien ficelés et sa rythmique puissante. Nous assistions à un renouveau du Thrash Metal et l’évolution du genre s’en allait dans diverses directions partout sur la planète. Vio-Lence venait nous prouver que le Métal était bien en vie et qu’il faudrait une méchante tempête pour en déraciner les souches. Eternal Nightmare est devenu un classique instantané et demeure encore aujourd’hui un album clé du Thrash Metal mondial.

Bolt Thrower – In Battle There is no Law! – 1988

Le tout nouveau genre qu’était le Death Metal en était a ses premiers soubresauts officiels et partout dans le monde il y avait des groupes pionniers qui allaient forger ce nouveau style issu du Thrash Metal. Avec ses sonorités lourdes et oppressantes, la formation Anglaise Bolt Thrower pourrait être considérée comme étant l’une des premières formations de Death Metal au monde et qui plus est, sa bassiste Jo Bench serait l’une des premières femmes à jouer du Métal extrême. Bolt Thrower était arrivé sur la scène Métallique avec des riffs bien gras et des voix gutturales qui allaient façonner le nouveau genre et ainsi influencer une incroyable quantité de groupes par la suite. Le Death Metal était né et son évolution allait être des plus spectaculaires au fil des décennies suivantes. La grande sphère Métallique Mondiale prenait des proportions démesurées au grand dam des défenseurs de la musique populaire axée sur la consommation de produits fashion. Bolt Thrower prouvait que le Métal ne pouvait être acheté et qu’il s’éloignait de plus en plus des standards de l’industrie.

Carcass- Reek of Putrefaction – 1988

Quand un album ne fait pas l’unanimité nous sommes en droit de se demander pourquoi, surtout si le dit album a des échos diamétralement opposés de la part des amateurs versus les détracteurs. Le premier album de Carcass avait causé tout un émoi dans la grande sphère métallique de l’époque. Réussir à la fois à semer autant de haine que d’amour pour un album il faut le faire! Lorsqu’un nouveau genre ou de nouvelles sonorités sortant de l’ordinaire et du moule préétabli apparaissent, il y a toujours ces détracteurs pour remettre en question la nouveauté de façon explosive. Pourtant, malgré la production plutôt sourde, le premier album de Carcass est un pionnier du Grindcore et surtout le premier album de Goregrind. Il a été non seulement influent pour la scène Grind, il l’a aussi été pour la scène Death Metal tout court! Les changements de tempo soudains, la lourdeur, les growls gutturaux et les riffs gras de Reek of Putrefaction ont grandement contribué à l’éclosion du Death Metal. Prenons le temps d’écouter cet album comme il le faut, nous en apprendrons d’avantage sur les origines de nombreux groupes de Death et de Grind qui ont explosé par la suite!

Blind Guardian – Battalions of Fear – 1988

Le Speed Metal était, en 1988, en voie d’extinction. Quelques irréductibles s’accrochaient toujours à ce style rapide mais tôt ou tard, ces valeureux guerriers tenant la flamme devraient indéniablement finir par choisir un des deux rejetons du Speed Metal. Blind Guardian et son premier album Battalions of Fear est un des derniers bastions à tenir le fort du Speed Metal. Avec des riffs incnediaires et une rythmique très rapide, le groupe Allemand tenait cette flamme à bout de bras malgré les embûches et les intempéries. Loin de s’éteindre, cette flamme ira jusqu’à influencer plusieurs groupes qui deviendront plus tard des incontournables du Power Metal et avec Helloween, Blind Guardian deviendra rapidement un des pionniers du style épique et chevaleresque. Battalions of Fear est un incontournable du Speed Metal Allemand et un album à écouter sans plus tarder!

Judas Priest – Ram it Down – 1988

En 1988, Judas Priest n’avait plus vraiment besoin de présentations car le groupe roulait sa bosse depuis le début des années 70 et cumulait déjà onze albums dont la majorité avaient été des succès du monde métallique. Le onzième album, Turbo, avait fait fuir plusieurs fans de la première heure malgré un succès retentissant et les membres de Judas Priest s’étaient possiblement aperçus de leur erreur de jugement face à cet album mémorable dans tous les sens. Toujours est-il que le groupe avait rectifié le tir à moitié avec Ram it Down qui montrait un certain retour au classique Judas Priest avec ses pièces rapides et musclées mais tout en gardant le petit côté commercial de Turbo. Est-ce que Ram it Down est un mauvais album? Pas tant que ça. Cet album a servi de pont entre Turbo et Painkiller et a contribué à ramener le grand Judas Priest sur le droit chemin. Un album qui fut possiblement moins influent que certains autres albums du groupe mais qui a amplement sa place dans l’évolution du Heavy Metal!

Testament – The New Order – 1988

À cette époque toute la scène Métallique était en pleine évolution et sujette à des changements parfois drastiques ce qui a eu pour effet de sérieusement dérouter bon nombre de Métalleux peu enclins au changement. The New Order, deuxième album de Testament, fut à la fois encensé par les fans mais également rabaissé par plusieurs. Le son originel du groupe avec le précédent album avait pratiquement disparu et on sentait que le groupe cherchait à se tailler une place plus haute que le monde underground ce qui a eu pour effet d’avoir un son moins « heavy » et plus « clean » que sur The Legacy. Changement de son ne signifie toutefois pas toujours tomber dans le médiocre! The New Order était différent bien sûr mais plus équilibré et plus mature au niveau des compositions. Le côté technique du groupe augmentait et il ne faut pas oublier qu’à la fin des années 80, sans le mentionner, il y avait une sorte de rivalité entre les groupes de la « Bay Area » de San Francisco à savoir qui monterait les échelons plus rapidement que les autres. Certains groupes se sentaient possiblement dans l’ombre d’un certain quatuor et maintenant que le bassiste de ce groupe était disparu et que son avenir était incertain, Testament avait pris le taureau par les cornes pour tenter de devenir encore plus grand et ainsi dépasser tous les autres dans la quête du sommet. Cette rivalité allait finalement être plus que bénéfique car elle allait donner du gaz pour que tous ces groupes se surpassent et fassent évoluer le genre en entier.

Queensrÿche – Operation : Mindcrime – 1988

Bon, cet album-ci n’a jamais fait l’unanimité, j’en conviens. Mais, est-ce que le troisième album de Queensrÿche peut faire partie de l’Évolution Métallique? Je pense que oui car même si Operation : Mindcrime est un album de Métal très mou, il n’en demeure pas moins influent pour la génération de groupes de Métal Progressif qui allait suivre. À cette époque, la grande scène Métallique Mondiale se divisait en plusieurs sous genres tous aussi extrêmes les uns que les autres mais nous avions aussi assisté à une tangente plus doucereuse et plus commercialisable dans le monde du Métal. Certes, Queensrÿche avait pris cette tangente molle et sirupeuse mais son degré de composition était plutôt incroyable et la technicité de celles-ci devenait de plus en plus spectaculaire. Cet album est un point clé pour le Power Metal et le Métal Progressif mais aussi pour la venue du côté plus « populaire » dans le vaste monde Métallique.

Iron Maiden – Seventh Son of a Seventh Son – 1988

Avec son septième album, la légende Iron Maiden avait pris un tout autre virage, signe d’une évolution musicale calculée. Seventh Son of a Seventh Son avait pris plusieurs fans au dépourvu à l’époque notamment dû au changement vers le Progressif et l’ajout de synthétiseurs qui avaient débuté sur Somewhere in Time.
Iron Maiden devenait de plus en plus technique et prouvait qu’il était devenu le maître du Heavy Metal mondial. Nous pourrions convenir que cet album a été déroutant pour le fan originel du groupe mais cette évolution avait été palpable avec l’album précédent et au final, avec le recul des décennies passées, il faut rendre à César ce qui est à César : Cet album est un excellent album de Iron Maiden qui a contribué à l’évolution du Métal Progressif et aussi du Power Metal. Le groupe était encore en pleine possession de ses moyens et cet album le prouvait une fois de plus.

Megadeth – So Far, So Good, So What! – 1988

Dès son troisième album, nous avions su que Megadeth était en fait une histoire de «one man band» et que Dave Mustaine était fort probablement un musicien avec qui il était difficile de jouer. So Far, So Good, So What! Montrait un nouveau Megadeth et le départ de Gar Samuelson et Chris Poland se faisaient ressentir au point où plusieurs fans avaient détesté cet album à l’époque. Mustaine était allé chercher du sang neuf et avec l’aide de son acolyte Dave Elefson, avait concocté un album plus cru, plus direct et surtout plus punk au grand dam des fans du groupe. La technicité était toujours présente mais Mustaine avait pris un virage drastique qui allait le conduire vers des sommets inégalés. Avec le recul, on constate que cet album est à l’image de Megadeth : Ne pas demeurer stagnant et évoluer musicalement au risque de se casser la gueule. Ce troisième album fut très important pour le groupe et aussi fort influent même si selon certains, il avait moins d’impact que ses deux phénoménaux prédécesseurs. Après tout, c’est exactement ça l’Évolution Métallique : Briser des barrières et expérimenter de nouvelles sonorités!

Sodom – Persecution Mania – 1987

Les Allemands étaient devenus les maîtres incontestés du Thrash Metal Européen notamment avec Destruction et Kreator mais un nouveau venu allait tout simplement donner du fil à retordre aux détracteurs de cette musique épouvantable. Sodom et son deuxième album avaient fait les manchettes underground à l’époque avec son Thrash explosif et rapide, Persecution Mania avait frappé fort à la fin de 1987. Les producteurs de l’époque avaient toujours du mal à enregistrer et à bien mixer tous ces groupes à la vitesse excessive si bien qu’une bonne majorité des albums issus des temps immémoriaux du Thrash avaient une production pauvre. Il faut dire que ces musiciens ne roulaient pas sur l’or et contrairement à leurs homologues Heavy Metal comme Accept ou Scorpions, les budgets étaient plutôt limités et le temps en studio ainsi diminué. Mais qu’à cela ne tienne, ces groupes comme Sodom ont réussi l’exploit de propager une musique féroce et violente et la faire évoluer rapidement avec peu de moyens. Persecution Mania, bien qu’ayant une production laissant à désirer, est un album à l’image de ce que le Thrash se devait d’être : Rapide, méchant et sans pitié. Sodom a été un acteur majeur de la scène Thrash Metal mondiale et un exemple à suivre pour les générations suivantes.

Destruction – Release from Agony – 1987

Plusieurs groupes de cette époque ont eu soit une vie courte ou soit une vie parsemée d’embûches et de déceptions. Le troisième album de Destruction, Release from Agony, fut le dernier album digne de ce nom pour la formation avant le départ de Schmier et la descente aux enfers de la légende du Thrash Allemand. Ce troisième album n’était pas aussi éclatant que les premières parutions mais avait tout de même suffisamment de mordant pour en faire un album influent pour la pérennité du Thrash Metal mondial. Certes, la production laissait toujours à désirer mais les riffs de cet album étaient incendiaires et bien ficelés redant justice au travail de Destruction. Même si Release from Agony a en quelque sorte sonné le glas pour le groupe, il n’en demeure pas moins fort important pour la suite des choses et de l’évolution que le Thrash et même le Death Metal allaient prendre au fil du temps.