Burzum – Burzum – 1992

Le Black Metal était en germination et la Norvège allait devenir un château fort du genre. Le premier album du projet solo de Varg Vikernes est l’un des premiers albums du mouvement Black Metal Norvégien avec toute l’attitude, la fougue et le mythique qui vient avec. Burzum deviendra aussi l’ultime icône du Black Metal suite aux allégations d’incendies d’églises en Norvège et du meurtre de Euronymous commis par Vikernes en 1993. Musicalement parlant, Burzum avait apporté la froideur associée au Black Metal avec des riffs tranchants, rapides et une voix incroyablement torturée. La pauvre production de cet album allait également influencer bon nombre de groupes à utiliser cette sonorité « Lo-Fi » pour leurs albums pour ainsi créer une vague Métallique sans précédent et tout un mouvement musical qui deviendra tristement célèbre pour ses écarts de conduite violents. Le Black Metal était officiellement né et la suite serait très prolifique et surtout très spectaculaire!

Sinister – Cross the Styx – 1992

Avec Pestilence et Asphyx, la Hollande (Pays Bas) est devenue une terre très fertile en matière de Death Metal et l’arrivée de Sinister allait planter les racines du Death Metal bien profond dans le sol Hollandais et par le fait même, Mondial. C’est avec des riffs incendiaires et tranchants que Cross the Styx avait pris le monde Métallique par surprise et ce premier labum allait devenir un point tournant pour le Death Metal en général. Sinister avait appris avec les pionniers et s’était influencé de ceux, dont Possessed, pour parfaire sa musique et mener bien haut le flambeau du Death Metal Européen. Sinister allait par la suite dominer sur le monde et Cross the Styx deviendra rapidement un incontournable du genre et un très important album pour l’histoire Métallique Planétaire.

Master’s Hammer – Ritual – 1991

En 1991 le Black Metal était en train de germer grâce à ses graines plantées un peu partout dans le monde. Certes, les Venom, Bathory et autres Celtic Frost ont vraisemblablement été des éléments instigateurs du mouvement Black Metal proprement dit mais le genre est né quelque part entre l’Europe et la Scandinavie au début des années 90. La formation Tchèque Master’s Hammer est fort probablement une des premières formations de Black Metal et son premier album Ritual, l’un des premiers albums du genre à avoir directement influencé ce qui deviendra le Black Metal Norvégien. Le groupe utilisait des riffs sombres et une façon de jouer qui n’avait pas encore été utilisée tout en ajoutant des orchestrations et des ambiances froides et lugubres. Ajoutons à cela la langue Tchèque pour la voix et les paroles ce qui donnait un petit côté guerrier et malsain. Ritual fut sans l’ombre d’un un élément déclencheur pour ce qui s’en venait et la suite serait épique et incroyable!

Cathedral – Forest of Equilibrium – 1991

Lee Dorian avait quitté Napalm Death car il était soi-disant tanné de la scène Punk et n’était pas satisfait de la tournure Death Metal que le groupe entreprenait. Dorian qui était un grand fan de Doom dans la veine de Black Sabbath, Trouble, Candlemass et Pentagram pris la décision de former son propre groupe et Cathedral fut fondé en 1989. Le premier album du groupe avait pris beaucoup de monde par surprise avec ses riffs gras et sa rythmique lente qui contrastaient violemment avec ce que Dorian faisait avec Napalm Death. Forest of Equilibrium fut tout de même accueilli tant par les fans que la critique et fut encensé partout dans le monde. Le groupe reprenait des sonorités très Sabbathiennes tout en s’appropriant son propre style caverneux et sombre. Cathedral allait devenir le renouveau du Doom et deviendra rapidement une icône importante pour le développement du genre.

Broken Hope – Swamped in Gore – 1991

Swamped in Gore, premier album de Broken Hope, a été le tout premier album de Death Metal à être 100% enregistré en digital. Cet album est passé à l’histoire entre autres pour cet aspect mais aussi car il est un des tout premiers albums de Brutal Death Metal ou du moins un des pionniers du Brutal Death Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui. Come bon nombre de groupes de cet acabit à cette époque, le gore et l’horreur faisaient partie du patrimoine génétique de cette musique abrasive et brutale. Broken Hope misait sur des riffs simplistes et caustiques bien assis sur une rythmique sauvage et puissante ce qui allait donner le ton à ce Brutal Death Metal nouvellement arrivé. Est-ce que Swamped in Gore est un indispensable du Death Metal? Indispensable peut-être pas mais un incontournable du genre, sans aucun doute. Il est certain que cet album a suffisamment influencé d’autres groupes pour que le genre se développe à un autre niveau pour devenir encore plus extrême!

Carcass – Necroticism – Descanting the Insalubrious – 1991

Le troisième album de Carcass marquait des changements sur bien des aspects. Les courtes pièces de type Grind faisant place à de longues pièces complexes et très structurées, Le groupe explorait de nouvelles avenues musicales vers le Death metal plus technique tout en gardant son côté punk et chaotique. La production aussi s’améliorait en devenant plus audible et fluide et les riffs beaucoup plus complexes que par le passé. Dans les faits, Necroticism est l’album le plus accompli de la discographie de Carcass et également le mieux construit. Le son de cet album allait conduire vers un tout nouveau genre de Death Metal qui se voudra plus mélodique. Carcass deviendra donc une influence majeure pour bien des musiciens qui suivront et son apport au Death Metal a été extrêmement important.

Voïvod – Angel Rat – 1991

Le hasard fait parfois bien les choses! En cette St-Jean Baptiste 2021, ce hasard fait que Voïvod se retrouve sur l’Évolution Métallique du 24 Juin avec son sixième album Angel Rat! Ce sixième album avait pris tout le monde par surprise en 1991 et n’avait malheureusement pas fait l’unanimité à l’époque. Blacky avait quitté le groupe peu avant la sortie de l’album pour des raisons sans nul doute personnelles mais est-ce que le changement d’orientation du groupe est une des causes de ce départ? Peu importe. Après le percutant et incroyable Nothingface, Voïvod délaissait ses racines Thrash Metal pour s’orienter vers son côté progressif entamé avec Dimension Hatröss laissant plusieurs fans plus que perplexes face à cette tournure musicale. Pour ma part, étant fan de Voïvod depuis les tout débuts, j’avais compris cette évolution et Angel Rat est rapidement devenu mon album favori de mon groupe favori. Angel rat a été un album sous-évalué et vraisemblablement incompris à l’époque, pourtant cet album est un chef d’œuvre sur toute la ligne et montrait que Voïvod n’était pas seulement un groupe Métal parmi tan d’autres, il montrait le savoir faire et le génie musical de nos quatre Québécois. Cet album était cetes différent de ce que Voïvod avait fait auparavant mais si on étudie le parcours du groupe d’un peu plus près, on constate que Voïvod n’a jamais répété le même album et chaque album était différent du précédent. Voïvod nous a montré au cours de sa carrière qu’il était en mesure de toujours se réinventer e Angel Rat en était une preuve solide car malgré les intempéries et les coups durs, Voïvod s’est toujours réinventé par la suite et est toujours demeuré fidèle à lui-même. Bonne St-Jean et bonne écoute!!!

Death – Human – 1991

Le quatrième album de Death (le groupe, pas le style musical!) fut une étape très importante dans l’évolution du Death (le style, pas le groupe!). Human apportait des éléments tellement techniques qu’un style de Métal extrême était apparu à la suite de la sortie de cet album légendaire. On pourrait considérer Death comme étant le Slayer du Death Metal tant son influence et son apport au style fut grands et Human a été une sorte de plaque tournante qui a fait changer le genre vers des horizons sonores inimaginables jusque-là. Les compositions sur cet album étaient complexes et Chuck Shudliner s’était surpassé avec ses riffs incroyables pour emmener le Death Metal vers un tout autre niveau musical. Même si le Métal était en train de disparaitre des médias plus « mainstream », il continuait d’évoluer à une vitesse vertigineuse et deviendra un des styles musicaux les plus exigeants et techniques depuis la musique classique. Human est un des albums les plus importants de l’histoire Métallique et Death l’un des principaux acteurs qui ont forgé le Métal à grand coups de complexité et de génie musical.

Skyclad – The Wayward Sons of Mother Earth – 1991

Alors que le Death Metal, issu du Thrash Metal, se métamorphosait en une entité bien distincte en devnant de plus en plus brutal, quelque chose de grandiose apparu dans l’univers Métallique sans que quiconque ne la voit venir. Nous savions que Bathory avait décidé de chanter les louanges ancestrales en incorporant certaines mélodies traditionnelles à sa musique mais nous étions loin de nous douter qu’un nouveau genre à part entière allait voir le jour. La formation Anglaise Skyclad avait utilisé le Thrash Metal pour le transformer vers l’inattendu. The Wayward Sons of Mother Earth nous plongeait dans les sujets païens et le mode de vie des ancêtres en mélangeant sa musique technique avec des éléments de musique traditionnelle et même si le terme ne pouvait pas à 100% s’appliquer à cet album, ce premier efort de Skyclad pourrait fort bien être considéré comme étant le premier album de Folk Metal qui inflencera une grande quantité de groupes à suivre les voies des aïeux pour reprendre le flambeau des rites sacrés et des histoires épiques de bardes. Sans le savoir, Skyclad venait de planter les graines d’un tout nouveau genre qui se répandra partout en Europe et en Scandinavie et la mémoire de l’ancien temps revivrait pour de bon au travers de ce Folk Metal nouvellement arrivé.

Benediction – The Grand Leveller – 1991

Tout comme le Speed et le Thrash Metal avant lui, le Deatgh Metal ne mit pas trop de temps avant de s’implanter solidement dans l’univers métallique mondial. Chaque région planétaire avait ses groupes de Death Metal et le genre évoluait et mutait selon ces régions et les influences des musiciens qui formaient ces groupes. Benediction fut un des pionniers du Death Anglais avec Bolt Thrower et Napalm Death et son deuxième album, The Grand Leveller, ne passa pas sous silence, au contraire! Le groupe avait développé son style avec des riffs gras et une rythmique lourde et plus lente quece qui se faisait ailleurs conférant ainsi à ses pièces un sentiment d’oppression et de puissance. Benediction ne s’encombrait pas de riffs techniques et de structures complexes, le groupe misait plutôt sur l’effet de surprise et sur la claque sur la gueule pour créer des pièces qui frappent fort. Ce style de composition fut une réussite car The Grand Leveller fut un album presque parfait dans le domaine du Death Metal qui allait influencer plusieurs autres musiciens et par le fait même, redéfinir les balises du Métal tout court. Un incontournable de l’Évolution Métallique qui n’a pas pris une ride depuis 30 ans!

The Monolith Deathcult – V3 – Vernedering : Connect the Goddamn Dots – 2021

The Monolith Deathcult – Industrial Death Metal – Pays Bas
V3 – Vernedering : Connect the Goddamn Dots – 2021
Human Detonator Records
8,7/10

Comme bon nombre d’entre vous le savez déjà, je suis un grand fan de musique Industrielle et surtout un grand amateur de mélanges musicaux. J’étais tombé en état de béatitude en entendant l’album Tetragrammaton en 2013 et The Monolith Deathcult était devnu un de mes groupes préférés. J’avais aussi beaucoup aimé les deux premiers volets de la trilogie V et voici que le groupe récidive cette année avec le troisième et dernier chapitre de cette mécanique et épique saga.

V3 – Vernenedering : Connect the Goddamn Dots est à l’image de ce que The Monolith Deathcult nous a offert depuis une bonne dizaine d’années : Un Death Metal puissant mélangé à des éléments Industriels dans la veine de ce que Ministry pourrait nous offrir. C’est heavy, puissant et rempli de sons complètement disjonctés. Les guitares sont abrasives et le groupe a choisi les bonnes sonorités de synthétiseurs pour rendre tout ça bien homogène. On note une tangente plus Industrielle que Métal sur cet album, ce qui n’est pas pour me déplaire! C’est très mécanique et direct. La production m’agace par un petit peu, j’aurais aimé que ça sonne un peu plus large et moins étouffé mais ce n’est rien de bien épouvantable. Cependant, j’ai beaucoup de difficulté avec le côté humoristique du groupe et les discours stupides au fil de l’album, ça vient casser la fluidité des pièces et personnellement, je suis plate de même mais si je veux de l’humour, je vais aller voir un humoriste. J’aime que la musique que j’écoute soit sérieuse et je décroche assez vite quand on tombe dans la connerie pure et simple.

Cela dit, l’ensemble de l’album est assez grandiose et majestueux, c’est musicalement irréprochable! Un excellent album de la part de The Monolith Deathcult qui mériate amplement plusieurs écoutes!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Suffocation – Effigy of the Forgotten – 1991

Le premier album de Suffocation fut ce que nous appelons un « game changer ». en effet, Effigy of the Forgotten avait, à sa sortie, redéfini les balises et la façon de faire du Death Metal. Suffocation venait d’inventer sans le savoir un nouveau genre de Death Metal à la fois très technique et surtout très brutal. La voix gutturale de Frank Mullen fut par la suite reprise par de nombreux groupes tant dans le Grind que dans le Death et les « Blast Beats » venaient officiellement de faire leur apparition ce qui allait influencer les batteurs à se surpasser et à jouer encore plus vite que par le passé. Le Death Metal venait de drastiquement changer avec un nouveau sous genre qui sera baptisé Brutal Death Metal. Ironiquement, Suffocation, sera même malgré lui, une des principales influences pour un style qui arrivera au milieu des années 2000 et qui aura le sobriquet de Deathcore. Effigy of the Forgotten est un album de très grosse pointure et un tourant important pour la musique extrême.

Gorguts – Considered Dead – 1991

Le Québec a été une terre fertile en matière de Métal dès les premiers balbutiements Métalliques. Le Death Metal est aussi devenu omniprésent dans le paysage musical Québécois et il serait aisé d’affirmer que la formation Sherbrookoise Gorguts est une des formations pionnières du Death Metal Québécois et même Canadien. Dès le premier album on ressentait que Gorguts avait l’étoffe pour devenir un grand groupe à l’échelle mondiale avec ses structures musicales plus complexes que la moyenne et ses riffs incendiaires. Considered Dead est un petit bijou du Death Metal non seulement Québécois mais du Death Metal tout court. Un solide début qui marquera des générations à venir et qui ouvrira la voie vers de nouveaux sommets sonores où l’extrême technicité sera au programme. Considered Dead est un incontournable de l’histoire Métallique et une influence capitale pour ce qui s’en venait.

Entombed – Clandestine – 1991

On peut aisément attribuer à Nicke Anderson et Entombed le statut de père fondateur du son Suédois pour le Death Metal. Comme nous l’avons vu précédemment, l’utilisation de la Boss HM-2 est l’élément qui a forgé un style musical et un genre de Death Metal qui est devenu une référence en la matière. Entombed n’a jamais choisi la carte de la technicité pour étoffer ses compositions, le groupe a toujours misé sur la force de frappe et la brutalité sonore avec des riffs et des structures simples mais excessivement efficaces. Le deuxième album a tôt fait de hisser le groupe en tête de liste des plus grandes formations Death Metal Suédoises et de le placer parmi les meilleures formations de Death Metal à l’échelle mondiale. Clandestine contient des riffs accrocheurs qui frappent fort et qui nous jettent à terre. Mais c’est au niveau de l’attitude et de la texture musicale générée que Entombed s’est démarqué pour devenir le chef de file du « Swedish Death Metal » et ainsi influencer bon nombre de formations à suivre ses traces pour faire grandir le genre.

Pestilence – Testimony of the Ancients – 1991

Le troisième album de Pestilence avait fait beaucoup jaser à l’époque. Comment peut-on incorporer des claviers à du Death Metal? Sacrilège!!! Comme l’humain est réfractaire au changement, cet aspect avait déplu à certains fans de l’époque mais avait réussi à changer la face du Death Metal avec l’ajout d’éléments symphoniques. Qu’on se le dise tout de suite, Testimony of the Ancients est un de ces albums qui ont certes dérangé mais qui aussi changé le cours de l’histoire. Avec ses riffs complexes et ses arrangements incroyables, Pestilence s’était hissé au sommet du Métal plus technique et Progressif. Les méchantes machines utilisées sur l’album apportaient une toute nouvelle dimension à la musique du groupe en influençant bon nombre de musiciens à ouvrir leur esprit à de nouvelles sources sonores. Testimony of the Ancients est un album très important pour le développement de la musique extrême et les petits qui allaient suivre allaient créer de grandes choses!

Atheist – Unquestionnable Presence – 1991

Alors que certains tentaient d’attirer les masses en diminuant d’intensité, d’autres se surpassaient en ingéniosité musicale pour permettre à la grande famille Métallique d’évoluer et de se développer encore plus. La formation Atheist était une de ces formations qui n’avaient pas froid aux yeux et qui exploraient de nouvelles avenues sans pour autant se perdre en chemin. Sur son deuxième album, Unquestionnable Presence, Atheist montait la barre de plusieurs crans en incorporant encore plus de textures disjonctées et d’éléments empruntés au Jazz ou au Progressif tout en mélangeant des sonorités typiquement Thrash Metal. Atheist était devenu l’un des groupes les plus techniques de la planète et avait ouvert la voie à d’autres entités qui allaient par la suite faire la pluie et le beau temps dans le domaine de la technicité Métallique. Bien entendu, Atheist était musicalement complètement à l’opposé des groupes voulant à tout prix devenir populaires en régressant au niveau compositions, le groupe Américain ne sera certes jamais un groupe qui passe à la radio mais il a par contre changé à jamais la manière dont on fait du Métal et par la bande, changé la manière dont on fait de la musique.

Metallica – Metallica – 1991

Après trois magnifiques albums étant en tête de liste des plus influents de toute l’histoire Métallique, après avoir été pionnier d’un genre à part entière et surtout après le décès brutal de Cliff Burton, Metallica avait battu de l’aile avec un quatrième album hautement critiqué par son manque de basse et ses compositions qui manquaient de puissance. Cet album avait tout de même quelques bonnes idées pour permettre au groupe de se remettre sur les rails suite au cauchemar qui avait bouleversé la vie des trois membres restants. En 1991, il arriva ce qu’il arriva, une chose contre laquelle Metallica même s’était battu depuis ses tout débuts. L’arrivée de Bob Rock comme producteur avait tout chamboulé et ce, de manière drastique au point où Metallica avait perdu son âme au profit de la célébrité et du « ca$h ». Terminées les compositions sauvages qui avaient du mordant. Fini les riffs grandioses et complexes qui avaient façonné le Thrash Metal. Mais surtout, au diable les paroles intelligentes et brillamment écrites. Metallica avait vendu son âme et avait perdu sa fougue pour faire la promotion d’un Heavy Metal propret, fade et ridiculement stupide. Et oui, cet album a propulsé le groupe vers des sommets inégalés et oui, Metallica est devenu le plus gros band de toute l’histoire du Heavy Metal. Sauf que pendant que les groupes ayant été influencés par Metallica forgeaient la nouvelle génération plus extrême, la troupe de Lars Ulrich devenaient des vendus au point même de faire fermer Napster, chose ironique puisque Metallica avait toujours soutenu le « tape Trading ». Est-ce que le « Black album » est si mauvais que ça? Bien sûr que non! Pour un groupe de musique commerciale c’est un album fort réussi mais pour un groupe de la trempe de Metallica à l’époque, c’est une catastrophe monumentale. Le Heavy Metal et surtout ses dérivés n’ont jamais été conçus pour devenir populaires et c’est la raison pour laquelle un fossé s’était formé entre Metallica et le reste de la grande scène Métallique. Même Megadeth étaient encore en mesure de faire des bons albums à cette époque sans se vendre au plus offrant. Certains diront que Metallica a contribué à mettre le Métal sur la map. Dans le fond, on s’en fout pas mal car ce que le groupe a réussi à faire c’est de nous imposer le Nu Metal, Nickelback et autres pseudo musique « Heavy » pour matantes.

Coroner – Mental Vortex – 1991

Avec son quatrième album, Coroner franchissait un pas vers d’autres horizons sonores. Dans les faits, Coroner avait toujours eu tendance à se réinventer à chaque album ajoutant de plus en plus d’éléments progressifs et d’éléments dissonants. Metal Vortex apportait de nouvelles idées et un nouveau spectre sonore qui avait fait fuir certains fans de l’époque. Cet album sonnait un peu plus léger que ses prédécesseurs et malgré le fait que le côté Thrash était toujours présent, on s’éloignait des premiers albums en termes de puissance. Coroner avait choisi la finesse plutôt que la puissance et les influences comme Rush ou The Beatles se faisaient sentir tout au long de l’album. D’ailleurs, Mental Vortex se termine avec une Reprise de I Want You (She’s so Heavy) des Beatles ce qui renforçait cette perception. Qu’on se le dise : Metal Vortex est un album exceptionnel qui a grandement influencé ce qui s’en venait. Un chef d’œuvre Métallique des années 90!

Grave – Into the Grave – 1991

Les Suédois sont rapidement devenus des champions du Death Metal en s’appropriant carrément l’usage quasi exclusif de la pédale Boss HM-2 qui est devenu l’arme ultime de l’arsenal des guitaristes qui ont forgé le son du Swedish Death Metal. Grave est un des premiers utilisateurs de cette fameuse pédale de Distortion et par la bande, un des pionniers du Death Metal en Suède. Son premier album, Into the Grave, avait été fortement critiqué à sa sortie, plusieurs l’encensaient certes mais il fut aussi démoli justement à cause de la sonorité granuleuse qui en résultait. Comme toute nouvelle chose, cet album fut possiblement incompris par certains conservateurs métalliques mais a été suffisamment puissant pour avoir influencé tout un genre à lui tout seul. Grave n’a jamais été un groupe technique et ce n’était possiblement pas le but du groupe. Des riffs simples et incisifs peuvent souvent être aussi efficaces que des riffs complexes et difficiles à cerner et Grave avait compris cet aspect du Métal. Cru, franc et direct, telle était la mission dictée par les membres du groupe et ce premier album fut une réussite sur toute la ligne et une influence capitale sur ce qui allait suivre.

Immolation – Dawn of Possession – 1991

Le Death Metal évoluait à une vitesse vertigineuse et de plus en plus de groupes s’addonnaient à ce style de Métal extrême, chacun apportant sa parcelle sonore pour en prendre possession et offrir son petit quelque chose de différent. Avec son premier album, Immolation nous avait frappé en pleine face en concoctant des riffs très techniques imprégnés de sonorités noires et lugubres auxquelles s’ajoutaient des rythmiques rapides et puissantes. Dawn of Possession fut un de ces albums dont on se souvient longtemps tant son apport à la musique fut énorme. Le Black Metal commençait à voir le jour et Immolation s’en était inspirait pour composer des pièces glauques et brutales. Le groupe de New York cumulera par la suite chef d’œuvre par-dessus chef d’œuvre pour ainsi devenir l’un des plus grands du Death Metal à l’échelle planétaire.

Massacre – From Beyond – 1991

Nous avons vu dans de précédentes chroniques que la Floride a été et est toujours un château fort du Death Metal Américain et que plusieurs formations pionnières du genre en sont originaires. La formation Massacre, originaire de la Floride bien sûr, fera partie de l’évolution métallique pour une seule et unique fois grâce à son premier album, From Beyond. Dans les faits, si Massacre a droit à une chronique pour son premier album, ce n’est pas tant pour sa contribution au développement du Death Metal mais parce que plusieurs de ses membres sont des membres fondateurs de la légendaire formation Death. Musicalement parlant, Massacre offrait un Death Metal bien ficelé avec beaucoup de mordant sur son premier album et ce dernier a connu suffisamment de « succès » pour influencer un tant soit peu la suite des choses. L’album renferme de très bonnes idées parfois moins bien exploitées mais en général, on avait droit à un bon album de Death Metal bien gras et juteux. La suite fut plutôt catastrophique pour le groupe avec un deuxième album que l’on pourrait qualifier d’abomination, album qui conduira à l’extinction pure et simple du groupe. Massacre se reformera en 2012 pour nous offrir un troisième album sans réel intérêt qui passera inaperçu.

Solitude Aeturnus – Into the Depths of Sorrow – 1991

Le Doom Metal s’était solidement implanté dans les années 80 et ses pionniers dont Candlemass avaient fait des rejetons. Au toutnant des années 90, le Epic Doom Metal était devenu un style de Doom très prisé dans le vaste monde métallique et une formation Américaine avait retenu l’attention avec son premier album. Solitude Aeturnus était arrivé comme ça avec Into the Depths of Sorrow, un album digne des plus grands noms du Doom avec des riffs lents et mystérieux qui sonnaient comme un grand désespoir. La voix du chanteur Robert Lowe était unique et puissante, se mariant parfaitement avec la musique du groupe. Après la dissolution de Solitude Aeturnus en 2006, Robert Lowe ira rejoindre la légendaire formation Candlemass. Malgré une faible reconnaissance à l’échelle planétaire, Solitude Aeturnus avait réussi l’exploit de sortir uniquement de très bons albums au fil de sa carrière et son influence au niveau du Doom fut très importante. Un premier album épique à souhait qui allait perpétuer la flamme de la lenteur et de la noirceur.

Cannibal Corpse – Butchered at Birth

L’horreur et le gore deviendrait rapidement la marque de commerce de Cannibal Corpse avec ses paroles à faire pâlir les plus effarouchés et ses pochettes dignes d’une boucherie humaine. Musicalement parlant, cet aspect se faisait ressentir dans les compositions du groupe et son deuxième album, Butchered at Birth, allait devenir célèbre et un incontournable du Death Metal. A cette époque, Chris Barnes et Jack Owen faisaient partie de la formation, deux gaillards qui allaient influencer le monde du Death Metal avec des groupes différents jusqu’à se retrouver dans Six Feet Under il n’y a pas si longtemps. Cannibal Corpse est un des pionniers du Death Metal Américain et son règne sera de très longue durée, on pourrait dire du groupe que c’est le Slayer du Death Metal tant son influence fut immense pour la suite des choses. Butchered at Birth est un album extrêmement important pour l’évolution du Death Metal, il est un de ces albums qui ont littéralement forgé le genre pour le faire grandir et le mener à ce qu’il est aujourd’hui. Bien sûr, cet album a aussi connu ses détracteurs mais la provocation des vierges offensées était sans nul doute une des activités favorites du groupe!

Bathory – Twilight of the Gods – 1991

Avec son cinquième album, Bathory changeait de cap pour explorer de plus en plus les racines Nordiques. Le thème des Vikings était devenu récurrent et Quorthon avait fait de ce sujet son cheval de bataille. Musicalement, on s’éloignait nettement du Black Metal instauré sur les premiers albums pour se concentrer sur des pièces épiques et majestueuses rendant justement hommage aux batailles et au mode de vie des ancêtres. Twilight of the Gods est en quelque sorte la quintessence de Bathory qui allait directement influencer un nouveau style qui allait apparaître au milieu des années 90 : Le Viking Metal. Les thèmes ancestraux allaient devenir un incontournable pour plusieurs groupes de Métal Scandinave et de grosses pointures du genre allaient par la suite laisser leur marque indélébile sur l’histoire Métallique. Twilight of the Gods est un album qui allait changer bien des choses et qui se placera parmi les albums les plus influents des années 90.

Type O Negative – Slow, Deep and Hard – 1991

Suite au démantèlement de Carnivore, Peter Steele avait fondé son propre groupe avec la ferme intention de changer d’orientation musicale. Le résultat fut un premier album explosif, innovateur et complètement éclaté. Avec Slow, Deep and Hard, Type O Negative venait de mettre au monde un album qui allait non seulement influencer une génération de musiciens mais un nouveau style qui était en train de voir le jour. Il a été reporté que ce premier album avait été composé en à peine quatre heures par Peter Steele qui était totalement saoul et qui raconte la rupture de ce dernier avec sa blonde. Steele avait utilisé divers styles dont certaines sonorités laissées par Carnivore en rajoutant des éléments de Gothic Rock et de Punk avec certains soupçons de Progressif. Le son de la basse jouée par Steele allait devenir sa marque de commerce avec sa surutilisation de « chorus » et son martèlement en continu. Avec ce premier album, Type O Negative est rapidement devenu l’un des pionniers du Gothic Metal et le génie de Steele changera le monde de la musique Métal à jamais. Slow, Deep and Hard est un de ces albums qui allaient tenir tête au nouveau mouvement Grunge qui s’apprêtait à exploser.

Dismember – Like an Everflowing Stream – 1991

La Suède allait rapidement devenir en quelque sorte le château fort du Death Metal Scandinave et ce que nous appelons le Swedish Death Metal deviendra rapidement le genre à suivre tant son influence a été importante pour toute la grande sphère Métallique. Avec son premier album, Dismember apportait une autre facette au Death Metal Suédois : La rapidité et la sauvagerie sonore. Ici, aucun répit, on y allait à fond de train pour tout démolir avec des riffs gras et puissants bien assis sur une rythmique dévastatrice. Le ton était donné pour la suite des choses et ce premier album de Dismember allait devenir un modèle à suivre tant pour sa qualité de composition que par sa sonorité explosive. Le Métal devenait de plus en plus extrême et personne ne pourrait arrêter ce monstre qui prenait de plus en plus de place.

Cancer – Death Shall Rise – 1991

Le Royaume Uni devenait de plus en plus une terre fertile en matière de Death Metal et le pays avait cette sonorité propre et ce petit quelque chose qui différait du Death Metal des autres contrées. Avec son deuxième album, Cancer délaissait ses parcelles de Thrash pour se concentrer sur des riffs plus incisifs et des rythmiques plus brutales et pour une des premières fois, nous pouvions entendre le son de « triggers » sur la batterie, notamment pour les « bass drums » ce qui apportait un petit côté plus mécanique et plus frappant. L’influence de Cancer pour l’évolution du Death Metal fut tout de même fort importante car le groupe apportait de nouvelles idées à ce style métallique, idées qui seront reprises par d’autres groupes par la suite. Les « blast beats » commençaient à apparaître et les batteurs allaient devenir de plus en plus techniques.

Morbid Angel – Blessed are the Sick – 1991

Maintenant que nous savons que la Floride a été (et est toujours) un bastion fort du Death Metal, nous pouvons nous attarder à ses acteurs et ses pionniers. Avec son deuxième album, Morbid Angel avait une fois de plus frappé très fort. Certains diront de cet album qu’il est le plus faible de la discographie du groupe mais en réalité c’est tout le contraire. Blessed are the Sick nous montrait un Morbid Angel encore plus technique et encore plus brutal. Les riffs de Trey Azagthoth étaient tout simplement incroyables et puissamment bien soutenus par la t=rythmique de Pete Sandoval et la voix gutturale de David Vincent. Ce deuxième album montrait également une avancée dans les sonorités Death Metal en général en incorporant certains éléments plus expérimentaux qui allaient changer la face du Death Metal pour les générations à venir. Blessed are the Sick est un incontournable du Death Metal et un des albums clés pour l’évolution du genre.

Unleashed – Where no Life Dwells – 1991

Lorsque l’on parle de Death Metal, un pays nous vient automatiquement en tête. La Suède est effectivement devenu un des bastions forts du Death Metal mondial mais il serait intéressant d’en connaitre les origines pour bien comprendre ce qu’est devenu le Swedish Death Metal. Une des formations pionnières du genre en Suède fut Unleashed. Le groupe a su, dès son premier album, s’implanter comme un des pères fondateurs de ce genre unique. Armés de pédales Boss HM-2, ingrédient plus très secret de nos jours, le groupe a développé une sonorité unique qui conduira vers un phénomène Métallique et un sous genre à part entière. De plus, Unleashed peut être crédité comme étant le premier groupe de Death Metal à écrire des chansons à propos des Vikings et de l’histoire Scandinave au lieu du gore et de l’horreur comme ses confrères Américains. Where no life Dwells est un album extrêmement important pour l’évolution du Death Metal et ce ne serait que le début d’une grande épopée Viking!

Meshuggah – Contradictions Collapse – 1991

Au tournant des années 90, le côté technique dans le Métal s’intensifiait énormément et nous assistions, impuissants, à cette transformation incroyable. Le mélange de styles était devenu courant et nombreux furent les musiciens Métal à s’intéresser à autre chose qu’à de la musique standard. Le premier album des Suédois de Meshuggah avait pris le monde par surprise à sa sortie avec ses structures musicales complètement disjonctées et complexes et ses riffs un peu bizarres pour cette belle époque. Le groupe était bien sûr en avance sur son temps et même si ce premier album renferme des sonorités empruntées au Thrash Metal, le son du groupe allait révolutionner le monde Métalique à tout jamais. Meshuggah ne se contenterait pas seulement de jouer de la musique technique, il allait évoluer techniquement au fil des albums jusqu’à créer son propre style musical qui divisera les fans dans un futur proche. La graine du Djent venait d’être semée et le fruit en serait incroyablement savoureux!