Asphyx – Last One on Earth – 1992

La carrière de Asphyx fut parsemée d’embûches, de changements et de départs. Le deuxième album du groupe fut le dernier album avec Martin Van Drunen avant son retour dans la formation en 2007. Last One on Earth avait été marqué par un tumulte interne dans laquelle Van Drunen était remplacé à la voix et à la basse par Ron Van Pol. Après plusieurs discussions entre les membres du groupe, il fut décidé que la voix et les paroles de Van Drunen allaient être utilisées pour l’album mais que la basse serait jouée en session par Van Pol. Ce deuxième album était la suite logique de The Rack avec ses riffs incendiaires et sa lourdeur oppressante, Asphyx ne changeait pas de recette et continuait sur cette lancée où le Doom et le Death Metal fusionnaient à merveille. Last One on Earth fut un album très influent pour le développement du Death Metal et Asphyx s’était d’ores et déjà placé en position de pionnier du genre, son héritage serait immense et décisif pour la suite des choses.

Kreator – Renewal – 1992

Avec le Grunge qui était en train d’exploser en dominant la quasi-totalité des « palmarès », nombreux furent les groupes Métal à vouloir tenter leur chance pour avoir leur part du gâteau et la solution pour y parvenir était le renouveau. Il fallait se réinventer coûte que coûte et pour certains, les origines devenaient chose du passé et devaient être effacées. Avec son sixième album, Kreator avait fait beaucoup jaser tant en mal qu’en bien et son titre évocateur allait mener le groupe vers d’autres horizons musicaux. Renewal fut critiqué sévèrement par les purs et durs, ces derniers mentionnant que le côté Thrash Metal du trio allemand avait disparu laissant place à un curieux mélange de Heavy Metal et du musique Industrielle. Oui, Kreator se renouvelait mais pas pour le pire, au contraire. Cet album fort différent prouvait que Mille Petrozza était en mesure d’élargir ses horizons musicaux tout en étant en mesure d’offrir d’excellente pièces solides et bien ficelées. Lorsqu’on a fait le tour d’un genre et qu’on commence à tourner en rond et se répéter, il faut savoir faire le grand saut et essayer de nouvelles avenues et sonorités. C’est ce que Kreator a fait avec brio et le résultat peut s’entendre sur Renewal. Une belle expérimentation musicale qui était vraisemblablement nécessaire pour la survie du groupe.

Brutal Truth – Extreme Conditions Demand Extreme Responses – 1992

L’Évolution du Death Metal ne se serait jamais faite sans l’apport inconditionnel du Grindcore. En effet, le genre ultra rapide et brutal a donné naissance au Brutal Death Metal. Danny LLilker qui avait joué dans Anthrax et qui évoluait au sein de la formation Nuclear Assault avait pris sur lui de faire de la musique encore plus extrême et de pousser cette extrémité le plus loin possible. Le résultat fut le premier album de Brutal Truth, un album qui avait frappé très fort et qui allait devenir un des emblèmes du Grindcore par sa rapidité et sa sauvagerie sonore. Les « Blast Beats » avaient également été poussés plus loin et allaient devenir un standard chez les batteurs de musique extrême. Tous les ingrédients étaient présents pour faire de cet album l,un des plus explosifs jamais conçus et qui allaient mener vers de la musique encore plus brutale et plus extrême que jamais. La suite serait totalement incroyable et s’éloignerait définitivement des standards préétablis et du « mainstream ».

Hypocrisy – Penetralia – 1992

Le Death Metal était déjà fort bien implanté en Suède mais un groupe allait changer la donne et être l’instigateur d’un mouvement Death Metal encore plus fort. Bien que le premier album de Hypocrisy était très axé sur le Death Metal pur et dur, Peter Tagtgren, ayant vécu aux États-Unis durant une bonne partie de sa vie de jeunesse, s’était inspiré du Death Metal Américain pour donner vie à son projet Hypocrisy. Les deux premiers albums du groupe avaient comme chanteur Masse Brodberg qui sera plus tard connu en tant que chanteur du groupe Balck Metal Dark Funeral. Penetralia avait mis en place les bases d’un nouveau genre de Death Metal en Suède qui allait devenir le Melodic Death Metal et qui sera utilisé par des groupes de Gothenburg tels At the Gates, In Flames et Dark Tranquillity. Penetralia nous montrait tout le génie musical de Peter Tagtgren et ce dernier était sur le point de devenir une légende du Métal tant dans son pays qu’à l’International. Ce premier album fut une révolution musicale qui avait permis au Death Metal de passer à un autre niveau. Un album fort influent qui a redéfine ce qui était déjà en place.

Bolt Thrower – The IVth Crusade – 1992

The IVth Crusade implantait solidement les racines de Bolt Thrower dans le sol du Death Metal Anglais et devenant un genre de conquérant du genre à l’échelle mondiale. Le groupe avait peaufiné sa sonorité et avait finalement trouvé sa voie avec des riffs froids et caverneux tout en se concentrant sur la puissance et la lenteur dans ses compositions. Ce quatrième album prouvait que le Death Metal était un genre musical à prendre très au sérieux et que le Métal en général ne se laisserait pas tasser si facilement. The IVth Crusade était une grosse leçon à bien des égards pour beaucoup de musiciens qui allaient suivre et un des albums les plus influents de l’histoire du Death Metal.

Cannibal Corpse – Tomb of the Mutilated – 1992

La réputation de Cannibal Corpse n’était plus à faire et son troisième album fut une révélation pour plusieurs et sa pièce d’entrée, Hammer Smashed Face, est devenu un classique instantané. Certes, Cannibal Corpse ne se réinventait pas le moindre du monde, le groupe poursuivait sur sa lancée de Death Metal pas gentil avec toute l’imagerie d’horreur qui venait avec. On utilisait toujours des riffs brutaux et incendiaires et bien entendu, Cannibal Corpse continuait à faire peur aux non-initiés. Le groupe et sa pi`ce Hammer Smashed Face deviendront connus du grand public grâce à Jim Carrey qui avait invité Chris Barnes et ses acolytes à performer la dite pièce dans son film Ace Ventura : Pet Detective en 1994. Avec Tomb of the Mutilated, Cannibal Corpse prouvait qu’il était devenu le maître du Death Metal brutal Américain et ses titres de pièces allaient continuer à faire peur pendant un sacré bout de temps!

Fear Factory – Soul of a New Machine – 1992

La musique Industrielle avait pris tout un virage vers la fin des années 80 notamment avec Ministry qui avait incorporé des éléments issus du Métal. La formation Godflesh avait suivi avec une musique abrasive et très mécanique ce qui avait donné les prémices au Métal Industriel. Avec son premier album, Fear Factory avait tout monté d’un cran devenant ainsi le modèle et en quelque sorte l’égérie du Métal Industriel. Dino Casares utilisait un accordement de guitare très bas pour donner plus de puissance à ses pièces avec des riffs saccadés et particulièrement corrosifs, le tout bien assis sur une rythmique très mécanique qui martelait sans bon sens. Burton C. Bell quant à lui mélangeait les styles vocaux passant de voix « growl » à voix plus « clean » dans la même pièce et utilisant des effets de délai pour accentuer certains passages. L’Industriel s’était parfaitement marié à la musique Métal et le nouveau genre ainsi créé allait inciter plusieurs musiciens à s’intéresser à diverses sonorités pour ainsi faire évoluer la musique extrême. Un premier album incroyablement influent et surtout important pour la suite des choses.

Vital Remains – Let us Pray – 1992

À partir du début des années 90, le Death Metal s’était implanté à une vitesse incroyable et les nombreuses sorties semblaient être toutes des classiques instantanés. Les États-Unis avaient un fort bassin de groupes plus mémorables les uns que les autres et le style évoluait selon les régions d’où étaient issus les protagonistes. Vital Remains était issu du Rhode Island, petit état Américain plus ou moins connu pour sa scène Death Metal et son premier album, Let us Pray, allait rapidement devenir un incontournable mondial pour le genre. Le groupe avait misé sur des pièces longues et lourdes avec des atmosphères glauques et des riffs puissants qui donnaient l’impression d’être sortis tout droit de l’Enfer. La vitesse n’était pas le créneau du groupe qui jouait plus en finesse avec des structures plus complexes et une production bien balancée. Vital Remains ne sortira pas beaucoup d’albums au cours de sa carrière mais chaque sortie sera de qualité et fort influente pour les générations à venir.

Solitude Aeturnus – Beyond the Crimson Horizon – 1992

Le Epic Doom Metal avait été mis en place notamment par Candlemass mais de notre côté de l’Atlantique, c’est Solitude Aeturnus qui propageait d’une main de maître cette musique épique et envoûtante. Le deuxième album reprenait exactement là où le groupe avait laissé avec son incroyable premier album. C’est à grands coups de riffs aventureux et de compositions majestueuses que Solitude Aeturnus avait pris d’assaut le monde du Doom Metal pour ainsi devenir l’un des principaux acteurs et propager cette flamme chevaleresque qui définissait le genre. Robert Lowe dirigera le groupe jusqu’à sa séparation et son arrivée au sein de Candlemass. Le Doom se portait à merveille et ça ne faisait que commencer…

Einherjer – North Star – 2021

Einherjer – Viking Metal – Norvège
North Star – 2021
Napalm Records
8,9/10

La formation Norvégienne Einherjer roule sa bosse depuis 1993 et il faut dire que sa carrière a été plutôt en dents de scie depuis ses tout débuts. Le groupe a aussi été timide point de vue sorties au fil des années, offrant à ses fans huit albums en près de vingt-huit ans ce qui fait une moyenne globale d’un album aux cinq ans. Je n’ai pas suivi toute la carrière du groupe, passant droit sur certains albums mais avec la venue d’un nouvel album en 2021, je me suis dit que je devrais peut-être donner la chance à Einherjer et écouter attentivement son dernier rejeton, North Star.

Prendre des risques musicalement, je fais ça depuis plus de quarante ans. Quelquefois, on se pète la gueule mais plus souvent qu’autrement, on reste agréablement surpris et c’est le cas pour North Star. En premier lieu, saluons l’excellence de la production qui est fluide et claire, ça sonne très bien ce qui aide grandement à apprécier un album. Par contre, ce qui retient l,attention c’est la qualité extraordinaire des compositions. Einherjer signe ici un de ses meilleurs albums et son niveau de composition est très élevé. Je m’attendais à un pur album de Viking Metal mais au lieu de ça, le groupe nous transporte dans un univers sonore teinté de noirceur à la limite Black Metal par moments avec des relents très Rock et des atmosphères planantes au fil des pièces. L’album regorge de riffs accrocheurs bien ficelés et nous n’avons autre choix que de taper du pied ou se branler la tignasse pour ceux qui en ont une.

North Star est un album très solide et une belle surprise qui se retrouvera dans mes tops de 2021!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 9

Paradise Lost – Shades of God – 1992

Sur son troisième album, Paradise Lost s’en allait vers une toute nouvelle direction musicale et Shades of God deviendrait le pont entre les deux premiers albums qui étaient devenus des albums pionniers du Doom Death Metal et les albums suivants sur lesquels le groupe prendrait la tangente plus Gothique qui a fait la renommée du Groupe. La lenteur était toujours en avant plan mais les riffs sombres et mélancoliques prenaient le dessus sur l’agressivité des tout débuts. Plusieurs avaient critiqué le changement de direction à l’époque et certains fans n’appréciaient tout simplement l’abandon du Death Metal dans le son de Paradise Lost. Qu’à cela ne tienne, gardant en tête son idée de migrer vers des sonorités plus sombres et plus profondes, le groupe deviendra une icône et un instigateur de ce qui deviendra le Gothic Metal. Shades of God deviendra par ailleurs l’un des incontournables et possiblement l’un des meilleurs de la discographie du groupe. À écouter pour sa mélancolie et sa noirceur profonde!

Ministry – ΚΕΦΑΛΗΞΘ – 1992

Communément appelé Psalm 69 : The Way to Succeed and the Way to Suck Eggs, le cinquième album de Ministry marquait le passage officiel du groupe vers ce que nous appelons aujourd’hui le « Industrial Metal ». Même si à l’époque nous étions loins de nous douter qu’un tel genre puisse voir le jour, le mal était déjà fait avec les deux précédents albums et le nouveau sous genre Métallique venait officiellement de naître. Comme à son habitude, Al Jourgensen aimait collaborer avec des musiciens issus d’autres horizons et d’autres groupes et pour le premier « single » de l’album, il avait fait appel à Gibby Haynes de Butthole Surfers pour ainsi créer une des pièces les plus emblématiques de Ministry et du genre au complet. Jesus Built my Hotrod donnait le ton à l’album et les riffs caustiques mélangés au martèlement continu de la rythmique firent de cet album l’un des plus influents du genre jamais conçus. Évidement à écouter sans réserves pour le plaisir de nos oreilles et pour mieux comprendre l’évolution du Métal Industriel.

Megadeth – Countdown to Extinction – 1992

Avec son cinquième album, Megadeth tentait son incursion dans le « mainstream » tout en gardant en tête ses origines. Countdown to Extinction fut sans contredit l’album le plus « populaire » de Megadeth et par le fait même une réponse directe à Metallica et son album noir. Même si Countdown to Extinction avait un relent un peu plus commercial, il contient tout de même des petits bijoux musicaux et une production incroyable qui maintenaient Megadeth dans sa position de pionnier du Thrash Metal. Le niveau technique des pièces était toujours une priorité pour Dave Mustaine contrairement à son ancien groupe qui avait choisi la voie de la simplicité et de l’insignifiance au niveau des paroles. Countdown to Exticntion fut l’un des derniers albums de Métal à gravir les échelons des palmarès avant que le Grunge ne balaie tout sur son passage. Un album populaire certes, mais un excellent album qui prouvait que Dave Mustaine était tout un génie musical!

Immortal – Diabolical Fullmoon Mysticism – 1992

Le Black Metal avait vu le jour vers la fin des années 80 mais peu de groupes avaient embrassé le genre jusque-là. Nous avions eu vent de quelques albums ici et là mais le genre a vraiment explosé en 1992 notamment avec le premier album de Immortal. Le Black Metal Norvégien s’implantait rapidement et Diabolical Fullmoon Mysticism fut l’un des premiers albums de « True Black Metal » à voir le jour en Norvège. Les sonorités froides et lugubres avec des guitares tranchantes faisaient partie de la marque musicale de Immortal et deviendront les balises qui forgeront le genre Métallique le plus froid et le plus malsain à ce jour. La faible production de cet album apportait également un petit côté mystique au tout et ce style de production se retrouvera sur plusieurs albums pionniers du genre. Le Black Metal Norvégien fut tristement célèbre pour les frasques de certains mais les membres de Immortal ne seront jamais associés aux incendies d’église et aux rituels Sataniques commis par leurs confrères. Immortal sera plutôt connu pour ses textes à propos de l’hiver et du mal à un niveau plus fantaisiste que sérieux malgré le look et l’attitude sombre et sinistre du groupe. Immortal deviendra l’une des figures emblématiques du Black Metal et le genre tout entier en sera indéniablement influencé.

Blind Guardian – Somewhere Far Beyond – 1992

Le Speed Metal s’était séparé en deux entités avant de pratiquement disparaître. L’une de ces deux entités est devenue le Power Metal et l’Allemagne en est en grande partie responsable avec Helloween qui a été l’une des premières formations associées à ce genre. Une autre formation pionnière du Power Metal fut Blind Guardian et bien que les trois premiers albums du groupe soient dans les faits les derniers albums de pur Speed Metal, le groupe avait opté pour le Power Metal avec son quatrième album. La vitesse du Speed Metal était toujours présente mais un petit côté doucereux et épique avait fait son apparition avec des riffs plus techniques à tendances classiques. Somewhere Far Beyond est donc devenu un des symboles originels du Power Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cet album était tout le contraire de la tendance plus extrême menée par les groupes de Death Metal, on gardait l’essentiel du Heavy Metal à la Iron Maiden avec des tempos plus rapides et des envolées lyriques qui définiront le genre. Cette partie de l’Évolution Métallique devenait beaucoup plus mélodique et presque joyeuse mais demeurait toujours suffisamment agressive pour demeurer dans la grande famille du Métal. Le Power Metal gagnait en popularité en Europe et deviendra avec les années l’un des genres les plus prisés et les plus populaires du monde métallique.

Napalm Death – Utopia Banished – 1992

Sur son quatrième album, le pionnier du Grindcore avait poussé les limites du genre encore plus loin laissant les fans de l’époque un peu perplexes face à cette attaque sonore brutale et violente. Utopia Banished avait possiblement été incompris et l’est toujours aujourd’hui. Il est vrai que cet album est difficile d’accès tant le chaos sonore est extrême mais le fait est que cet album a tout de même redéfini le Grindcore et le Death Metal du même coup pour ainsi rendre les deux genres compatibles en s’imbriquant l’un dans l’autre. Utopia Banished contient des riffs incroyablement bien ficelés et bien assis sur une rythmique ultra rapide qui servira de pivot à la musique extrême en mettant l’emphase sur une nouveau style de jeu pour les batteurs avec des « blast beats » à profusion. Napalm demeurait le pilier du Grind et le restera pour toute sa carrière. Réécouter cet album vous fera prendre conscience des origines du Death Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Black Sabbath – Dehumanizer – 1992

Les années 80 et le début des années 90 furent très difficiles pour Black Sabbath. Après une décennie de disette et d’insuccès, le groupe renouait avec Ronnie James Dio pour nous offrir un album digne de ce nom. Ce retour flamboyant fut toutefois de courte durée car Dio repartira une fois de plus de son côté dans des circonstances tumultueuses. Point de vue musical, Black Sabbath avait offert ce qu’il fait le mieux : Un album épique et riche en riffs comme seul Tony Iommi sait concocter. Cet album fut fort bien accueilli et Black Sabbath pouvait remonter sur le trône qu’il avait laissé un peu plus de dix ans auparavant. Dehumanizer a été un album fort influent pour les générations suivantes et prouvait que le Doom était là pour rester.

Monstrosity – Imperial Doom – 1992

Lorsque l’on parle de Death Metal Floridien, il ne faut aucunement passer sous silence l’importance d,un groupe un peu plus obscur mais qui a tout de même grandement influencé le genre. Avec ses riffs techniques et ses structures complexes, Monstrosity s’était rapidement implanté comme l’un des chefs de file du Death Metal Américain et son premier album, Imperial doom, témoigne du génie musical de ce groupe légendaire. D’autant plus légendaire, le groupe avait dans ses rangs l’une des figures les plus emblématiques du Death Metal Mondial : Un certain George « Corpsegrinder » Fischer qui sera connu un peu plus tard pour devenir le « frontman » de Cannibal Corpse et possiblement l’un des plus incroyables de l’histoire du Death Metal. Sans le bassin Floridien, le Death Metal n’aurait pas été ce qu’il est aujourd’hui et sans Monstrosity, le genre ne serait possiblement pas le même. Imperial Doom est un incontournable du Death Metal que l’on doit prendre en considération pour bien comprendre l’évolution du Métal à travers le temps.

Candlemass – Chapter VI – 1992

Chapter VI, le cinquième album de Candlemass, allait marquer de gros changements dans le groupe et le début des changements de chateur à répétition. Messiah Marcolin n’était plus de la partie mais le nouveau venu Thomas Vikström avait tout de même bien tiré son épingle du jeu mais ne restera que le temps d’un album et un EP. Musicalement parlant, Candlemass avait légèrement délaissé le Doom pour ne gardant que la portion épique de ce qui avait fait sa renommée jusqu’ici. Le groupe se réinventait quelque peu et avait réussi à concocter un excellent album avec des riffs mémorables et des arrangements dignes des maîtres qu’il était devenu. Chapter VI fut également le dernier album avec les musiciens originaux ou depuis Nightfall avant la spectaculaire réunion de l’alignement classique en 2005. Chapter VI prouvait une fois de plus que Candlemass était encore le chef de file du Métal épique et mélancolique et même si cet album est plus méconnu, il mérite amplement sa place dans cette belle évolution Métallique et se doit d’être écouté au moins une fois dans sa vie.

My Dying Bride – As the Flowers Withers – 1992

Alors que la tendance se maintenait dans le brutal et la rapidité avec le Death Metal, une autre tendance se profilait à l’horizon : Celle de la lenteur et de la mélancolie. La formation Anglaise My Dying Bride avait réuni les éléments de la musique Gothique des années 80 pour les mélanger avec un Death Metal lent et oppressant et ainsi offrir l’un des premiers albums de Death Doom Metal avec As The Flowers Withers. Le résultat fut époustouflant et donna le ton à se qui allait suivre. Les orchestrations majestueuses étaient au rendez-vous et l’extrême lenteur avec les feedbacks apportaient une toute nouvelle dimension sonore au Métal. Pour en mettre une couche de plus dans toute cette lourdeur noire, le groupe avait misé sur des pièces longues qui s’étalaient en progression jusqu’au point culminant où toute cette tristesse et cette désolation venaient nous chercher jusqu’au plus profond de notre âme. Les prémices du Gothic Metal et du Funeral Doom venaient d’apparaître et My Dying Bride en serait l’un des principaux instigateurs.

Testament – The Ritual – 1992

Alors que le Grunge était bien implanté dans les palmarès des radios « mainstream » et que toute l’attention était maintenant axée sur les groupes de cette nouvelle vague, certains groupes Métal se sentant vraisemblablement acculés au pied du mur avaient pris la décision de flirter avec la tentation du commercial. Avec le « Black Album » de Metallica, plusieurs pensaient pouvoir emboîter le pas pour ainsi faire la piastre et dominer ces fameux palmarès à la place des groupes de Grunge. Après avoir trouvé sa véritable identité sur Souls of Black, Testament était revenu à sa copie de Metallica sur son cinquième album pour tenter l’ultime cri du cœur : Celui de devenir « big ». Ceci a résulté en un album sans réelle saveur et à forte sonorité commerciale. L’album comportait de bonnes pièces mais Testament ramollissait pour l’appât du gain et de la notoriété commerciale, ce qui fut un échec cuisant pour le groupe. Testament n’atteindra finalement jamais ce statut tant prisé. Pendant que le Métal évoluait vers l’extrême et l’underground, les pionniers comme Testament avaient choisi une voie dangereuse vers les sommets du succès et se casseront finalement la gueule à force d’essayer. Est-ce que The Ritual est un si mauvais album? Bien sûr que non mais pour un album de Testament, ce cinquième album est loin d’être un chef d’œuvre.

Iron Maiden – Fear of the Dark – 1992

Le neuvième album de Iron Maiden avait été marquant en majeure partie pour autre chose que pour sa musique. Fear of the Dark marquait le départ de Adrian Smith et l’arrivée de Janick Gers à la guitare et serait le dernier album de Bruce Dickinson jusqu’à son retour en 1999. Musicalement parlant, il serait difficile de dire si Iron Maiden avait évolué ou tout simplement régressé mais toujours est-il que le groupe avait tenté une expérimentation musicale qui avait laissé plusieurs fans sceptiques et fortement déçus. Terminées les envolées progressives et les riffs complexes, Steve Harris et sa bande exploraient des avenues plus simples à la limite du Hard Rock et même si l’album comportait de très bonnes pièces, il contenait également beaucoup de remplissage. Malgré tout, l’album fut fort probablement incompris mais fut tout de même un succès avec en tête la légendaire pièce titre de l’album. Les années 90 furent difficiles pour Iron Maiden mais le groupe reviendra en force au début des années 2000 avec le retour de Bruce Dickinson et Adrian Smith pour ainsi devenir un groupe à trois guitaristes. Fear of the Dark est certes fort différent mais c’est un album qui mérite amplement d’être écouté et d’être apprécié à sa juste valeur.

Incantation – Onward to Golgotha – 1992

Le Death Metal étant en pleine transformation dans son évolution, plusieurs groupes tentaient d’innover en façonnant leur propre sonorité. Le premier album de Incantation avait pris le monde Métallique par surprise avec une brutalité telle que la face du Death Metal allait changer à jamais. Nous pourrions reprocher à Onward to Golgotha sa faible production mais les pièces sont tellement intenses et chaotiques que cette production apporte un certain charme aux pièces et à l’ambiance caverneuse que projetait le groupe. Comme toute nouvelle sonorité avant lui, cet album avait eu son lot de détracteurs qui ne comprenaient possiblement pas ce qui se passait. Incantation repoussait les limites de l’extrême encore plus loin et ce tout premier album allait devenir une référence fort influente pour le développement du Death Metal Brutal.

Unleashed – Shadows in the Deep – 1992

L’explosion du Death Metal a amené plusieurs pays à s’illustrer dans le domaine et la Suède fut particulièrement, et est toujours, prolifique en la matière au point de devenir l’une des plaques tournantes du genre à travers le monde. Avec ses dix millions d’habitants, la Suède semble avoir une proportion de Métalleux assez considérable au sein de sa population ce qui a eu pour effet de nous offrir de nombreux groupes qui allaient devenir des pionniers. Unleashed fait partie de ces pionniers qui, à grands coups de riffs acérés, a réussi à innover pour faire du Death Metal ce qu’il est devenu. Son deuxième album, Shadows in the Deep, est un parfait exemple de cette soif de porter le Death Metal à bouts de bras en le faisant évoluer à sa manière avec des structures certes plus simples mais extrêmement efficaces et des compositions qui laissent leur trace sur le monde musical. Unleashed est donc devenu une sommité du genre tant dans son pays qu’à l’international et aujourd’hui encore, son influence se fait toujours sentir.

Grave – You’ll Never See – 1992

Grave est considéré comme étant l’un des pionniers et une des figures emblématiques du « Swedish Death Metal » et pour cause! Le groupe fut l’un des premiers à utiliser la célèbre Boss Heavy Metal HM-2 qui a façonné le son du Death Metal Suédois et grâce à ses riffs granuleux et impitoyables, Grave s’est rapidement imposé comme étant un chef de file en la matière. Son deuxième album fut chaleureusement accueilli par un grand nombre d’amateurs à l’époque et demeure encore aujourd’hui un éternel incontournable. You’ll Never See est arrivé à un point tournant de l’histoire Métallique à une époque où le Grunge était en train de devenir la tendance musicale à adopter si on voulait suivre le courant. Grave fut l’un de ces groupes qui allaient justement à contre-courant en réussissant à garder le Métal en vie tout en se foutant des normes préétablies par l’industrie. Les vrais « Metalheads » n’avaient pas suivi la mode commerciale générée par le Grunge et avaient opté pour suivre le parcours des groupes comme Grave qui ont continué à faire évoluer la grande famille Métallique.

Obituary – The End Complete – 1992

Avec son troisième album, Obituary avait été fortement critiqué par certains fans qui trouvaient que le groupe ramollissait. Comme quoi le changement fait peur à l’humain, le groupe avait tout de même réussi à sortir un album incroyablement bien ficelé et à la hauteur de ce que le groupe avait à offrir. Sur The End Complete, Obituary nous servait encore sa mixture de riffs rapides sur une rythmique lente en alternant vers le contraire en plein milieu de pièces le tout avec plus de finesse que sur les deux premiers albums. Obituary était devenu l’un des maitres à penser du Death Metal Floridien et ce troisième album fut une autre influence majeure pour le genre qui se raffinait de plus en plus avec les sorties d’albums. Qu’on le veuille ou non, Obituary était toujours constant dans ses offrandes musicales et ne descendra jamais sous la barre fixée au fil de sa carrière. The End Complete est le parfait exemple de Death Metal de la vieille école qui a servi de pilier pour ce qui existe aujourd’hui!

Skyclad – A Burnt Offering for the Bone Idol – 1992

Après avoir été un des premiers à intégrer le Folk ou musique traditionnelle au Métal, skyclad avait récidivé sur son deuxième album en augmentant la technicité et mettant encore plus l’emphase sur les sonorités celtiques toujours bien sûr en gardant en t^te le côté Thrash Metal résultant ainsi en des pièces épiques et majestueuses. Pour être en mesure de mettre encore plus d’éléments Folk, le groupe avait ajouté à ses rangs un violiste qui jouait également de la mandoline et des claviers. Le résultat fut si époustouflant et incroyable que cet album allait redéfinir les frontières musicales et influencer plusieurs musiciens par la suite qui forgeront le tout nouveau genre qui venait de naître. Dans tous les pays Européens et Scandinaves, il ya une histoire ancestrale riche et dans chacun de ces pays plusieurs groupes se formeront pour chater la gloire des ancêtres en incorporant des instruments et des hymnes issus de leur passé glorieux.

Malevolent Creation – Retribution – 1992

La Floride devenait de plus en plus un bassin incroyable pour le Death Metal et la brutalité qui s’y dégageait était tout simplement phénoménale. Malevolent Creation avait monté la barre plus haut sur son deuxième album prouvant ainsi qu’il était un des dignes porte-parole du Death Metal Américain. Retribution se distinguait par sa rapidité et ses riffs brutaux qui étaient rendus avec une férocité inouïe. On redéfinissait le genre pour le rendre encore plus extrême et Malevolent Creation était devenu une sorte de figure de proue qui montrait la voie aux nouveaux venus qui façonneront le genre par la suite. Les « Blast Beats » étaient devenus un impératif et les batteurs allaient devoir travailler fort pour se surpasser à inventer de nouvelles techniques peu communes. Retribution est un de ces albums qui ont forgé la grande famille Métallique à sa façon et son influence fut et est toujours très importante. Prenez-en de la graine, le Death Metal était là pour rester et devenir l’un des genres Métalliques les plus prisés dans le monde.

Sadus – A Vision of Misery – 1992

La lancée de Sadus vers le Thrash Metal très technique se poursuivait de façon magistrale sur le troisième album. Bien que A Vision of Misery n’apportait rien de nouveau musicalement parlant, le trio continuait là où il nous avait laissé avec Swallowed in Black. De la technicité à l’état pur, des riffs incroyables et des structures musicales à faire pâlir d’envie, telle était la recette de Sadus qui était évidemment fort efficace. Steve DiGiorgio avait mis la v=basse en évidence et son style de jeu avait également démystifié l’instrument en le rendant plus spectaculaire et aussi plus technique influençant un bon nombre de bassistes par la suite à se surpasser et ainsi mener cet instrument vers des niveaux beaucoup plus élevés. A Vision of Misery fut le dernier album digne de ce nom pour Sadus avant qu’il ne baisse en intensité et finisse par se faire oublier. Cet album, comme les deux précédents d’ailleurs, est un incontournable du genre et un album fort important pour l’évolution du Métal technique.

Darkthrone – A Blaze in the Northern Sky – 1992

Après un premier album incroyable, Darkthrone s’était intéressé au Black Metal au point de délaisser complètement sa sonorité Death Metal et de mettre à la poubelle l’album qui allait devenir Goatlord. Nocturno Culto et Fenriz avaient donc pris la décision de recomposer complètement un autre album et embrasser complètement le Black Metal comme idéologie et sonorité. A Blaze in the Northern Sky a été une révolution pour le Black Metal Norvégien avec ses riffs froids et sombres et c’est possiblement à partir de cet album que tout a vraiment décollé pour le genre. Les relents de Celtic Frost se faisaient déjà sentir et cette froideur musicale allait même se transformer en véritable musique hivernale tant la tempête déclenchée allait être puissante et glaciale. Le Black Metal était maintenant bien implanté et ce n’était que les débuts…