Benediction – Transcend the Rubicon – 1993

Je me répète possiblement à propos de la vague Grunge mais c’est uniquement pour faire comprendre que le Grunge n’est pas responsable de la mort du Métal. Pourquoi? Parce que le Métal n’a jamais été mort et a continué d’évoluer rapidement en nous offrant d’incroyables albums tous aussi colorés et différents les uns des autres. Le Grunge a évidemment pris la place des groupes de Métal « mainstream » dans les palmarès mais en bout de ligne, en tant que Métalleux, est-ce qu’on s’en soucie? Pantoute! L’arrivée du Death Metal avait remis les pendules à l’heure et le Métal devenait de plus en plus inaccessible au commun des mortels et des groupes comme Benediction contribuaient à faire du Death Metal et des autres sous genres Métalliques une musique de plus en plus technique, brutale et totalement hors de portée. Avec Transcend the Rubicon, son troisième album, Bénédiction repoussait les limites de la sauvagerie sonore avec des pièces rapides et puissantes. La production était parfaite et reflétait amplement l’atmosphère dérangeante que le groupe voulait véhiculer. Le Métal s’enfonçait de plus en plus dans les profondeurs, loin des médias traditionnels et le fossé entre la musique Métal et la musique populaire s’élargissait de plus en plus.

Sadist – Above the Light – 1993

Il y a de ces groupes qui passent inaperçus mais qui ont été très influents sur le cours de l’histoire du Métal sans que quiconque ne s’en aperçoive vraiment. À cette époque, l’Italie n’avait pas une très grosse scène Métallique et les groupes qui la constituait étaient marginaux et pas très connus, ce qui n’est pas une faute en soi car ça signifie quoi au juste être connu? Le trio Sadist était arrivé dans le décor avec un tout nouveau son et une toute nouvelle façon de faire du Métal. Le groupe Italien avait mélangé un Death Metal relativement assez brutal et teinté de Thrash Metal avec des éléments de musique Classique et beaucoup d’éléments issus du Progressif des années 70 revisités à la sauce moderne. Le niveau de technicité était très élevé mais ce qui retenait le plus l’attention c’était la richesse des textures et des sonorités employées sur les compositions de Above the Light. Ce premier album allait faire de Sadist un des chefs de file du Métal Progressif extrême dans le monde, le groupe réitèrera et fera mouche à chaque sortie d’album ne lésinant jamais sur la qualité musicale. Sadist est un groupe méconnu qui gagne justement à être connu pour sa qualité musicale et son incroyable sens de la composition.

Voïvod – The Outer Limits – 1993

Le septième de Voïvod a marqué l’univers Métallique de bien des manières. The Outer Limits a laissé sa marque et son influence par la complexité et l’originalité de ses pièces, le groupe continuant sur sa lancée Progressive entamée avec Nothingface en 1989. Musicalement parlant, The Outer Limits était un genre de mélange entre les deux précédents albums avec les meilleures parties de ceux-ci tout en continuant d’évoluer et d’explorer de nouvelles avenues musicales comme Voïvod avait toujours fait d’album en album depuis les tout premiers jours. Cet album marque aussi l’absence de Blacky qui avait quitté le groupe avant la sortie de Angel Rat en 1991. Un bassiste de session avait été utilisé pour l’enregistrement de l’album et la tournée qui s’en suivi et ce Pierre St-Jean ne fera jamais partie officiellement du groupe. L’élément le plus marquant de ce septième album est qu’il sera le dernier album de Snake qui quittera Voïvod en 1994 avant de revenir une dizaine d’années plus tard. Ce fut également le dernier album d’une trilogie typiquement Progressive pour Voïvod qui explorera d’autres facettes musicales par la suite avec un nouveau chanteur/bassiste. L’héritage de Voïvod sur la scène Métallique mondiale était toujours au rendez-vous et The Outer Limits fut tout un album pour l’Évolution Métallique.

Thy Catafalque – Vadak – 2021

Thy Catafalque – Avant-Garde Metal – Hongrie
Vadak – 2021
Season of Mist
9.7/10

Décidément, Tamas Katai, l’homme derrière le projet Thy Calafalque, n’a pas fini de nous étonner. Déjà un dixième album depuis les débuts du projet qui est en fait un « one man band » en bonne et due forme qui ne cesse d’évoluer d’album en album, d’année en année. J’ai connu le projet en 2015 avec l’album Sgùrr avec lequel j’étais tombé sous le charme. Depuis, j’attends chaque sortie avec impatience et Vadak, le plus récent album était tout aussi attendu!

Et bien, après quelques écoutes d Vadak, je dois dire que je suis loin d’être déçu. Tamas Katai nous plonge une fois de plus dans un univers sonore éclaté et très diversifié dans lequel il s’aventure tant le Black Metal que dans le Progressif en passant par le Folk et en s’attardant sur des sonorités de claviers dans la veine de Jean-Michel Jarre ou Klaus Schulze et comme je me plais à dire depuis que je connais la musique du bonhomme, Tamas Katai est un peu le Mike Oldfield du Métal. Il faut bien sûr être ouvert d’esprit pour se taper un album de Thy Catafalque car musicalement parlant ça peut devenir déroutant pour une oreille non avertie tant lesdites oreilles se font assaillir de toute part passant de la douceur à l’agression auditive la plus brutale.

Le génie derrière Thy Catafalque maitrise tous les instruments à la perfection et a un incroyable sixième sens pour rechercher des sons et des effets qui se marient bien avec les riffs de guitare et les éléments plus Prog des compositions. La production est fluide et sans reproches, ça sonne bien et tout est à sa place. Vadak est une autre très belle réussite pour Thy Catafalque et il est actuellement en lice pour être l’album de l’année pour moi.

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9.5
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Morbid Angel – Covenant – 1993

Le troisième album des Floridiens de Morbid Angel fut et est encore à ce jour l’album le plus accompli de la discographie du groupe. Covenant redéfinissait les balises du Death Metal avec des éléments disjonctés et des structures musicales hors du commun et grâce aux riffs tordus de Trey Azagthoth, Covenant est rapidement devenu un album clé du Death Metal technique et brutal. La production de cet album était époustouflante pour l’époque, le groupe avait misé gros et ce fut payant en bout de ligne. Morbid Angel était devenu une figure de proue et un acteur des plus importants pour la scène Death Metal mondiale. La domination du groupe durera encore quelques années avec quelques bons albums avant de commencer à s’essouffler au tournant des années 2000. Quoi qu’il en soit, si vous recherchez un véritable album pionnier du Death Metal, Covenant en est un à grandement considérer pour sa finesse musicale et sa brutalité légendaire!

Dismember – Indecent and Obscene – 1993

Le Métalleux commun a tendance a se fier sur les groupes plus populaires pour se faire une idée de ce que la grande famille du Métal est vraiment. Certes, plusieurs pionniers sont devenus au fil du temps de grosses pointures mais il ne faut pas oublier que ceux qui ont réellement forgé l’Évolution Métallique sont des groupes de moindre envergure qui osaient sortir des balises préétablies dans les années 80. Avec l’avènement du Grunge, nous savons maintenant que pour survivre, le métal se devait d’explorer les profondeurs abyssales pour continuer à se reproduire. La formation Suédoise Dismember n’a pas été une formation qui s’est hissée vers des sommets mais cette formation a été plus qu’importante pour le développement du Death Metal, en particulier avec la sonorité du « Swedish Death Metal ». Son deuxième album, Indecent and Obscene, poussait ce Death Metal Suédois encore plus avec ses fameuses guitares granuleuses et la fougue incroyable générée par les compositions du groupe. Il ne faut surtout pas minimiser l’impact que Dismember a eu sur plusieurs autres formations par la suite et si vous ne connaissez pas encore cette formation, je vous invite à vous y mettre rapidement pour comprendre d’où vient cette sonorité et surtout ces riffs acérés utilisés encore aujourd’hui par d’innombrables groupes à travers le monde.

Mercyful Fate – In the Shadows – 1993

1993 avait apporté une réunion plutôt inattendue. Après cinq albums solos, King Diamond revenait avec ses anciens partenaires Hank Shermann, Michael Denner et Timi Hansen pour reformer Mercyful Fate et nous offrir le troisième album du groupe 8 ans après la sortie de Don’t Break the Oath. In the Shadows arrivait en plein délire Grunge avec son Heavy Metal noir qui avait fait la renomée du groupe Danois sur ses deux premiers albums devenus cultes. Ce troisième album était un genre de doigt d’honneur qui disait à toute cette mascarade commerciale que le Métal était encore bien en vie et qu’il le restera pour toujours. Sur In the Shadows on retrouvait Mercyful Fate comme si le groupe avait fait une pause dans le temps. C’était la suite directe au précédent album avec ses riffs complexes, ses atmosphères glauques et ses structures musicales épiques. Mercyful Fate revenait en force avec un album majestueux et le périple durera le temps de cinq albums jusqu’à la dissolution du groupe en 1999.

Death – Individual Through Pattern – 1993

En 1993, Death n’avait plus rien à prouver à quiconque, le groupe de Chuck Schudliner était devenu la référence ultime en matière de Death Metal Technique et son cinquième album montait d’un cran cette technicité exemplaire. Alors que Human avait propulsé le groupe vers le statut de super groupe avec Steve DiGiorgio, Sean Reinart et Paul Masvidal, Individual Through Pattern apportait un nouvel alignement avec l’arrivée de Gene Hoglan à la batterie. C’est à partir de ce moment que Death fut considéré comme étant un « one man band » avec de spectaculaires musiciens invités. Le génie musical de Chuck Schudliner prenait énormément d’ampleur et la consécration viendrait avec l’album suivant qui deviendra l’ultime référence pour le Death Metal Technique. Individual Through Pattern servira de tremplin pour ce qui s’en venait et Death allait devenir une légende du genre.

Sacrifice – Apocalypse Inside – 1993

Le quatrième album de Sacrifice allait sonner la fin du groupe en 1993. Certains diront qu’Apocalypse Inside est le plus faible album de la courte discographie de Sacrifice mais si on écoute attentivement cet album, on constate qu’il est très loin d’être faible et que son influence a pu se faire ressentir sur une panoplie de groupes par la suite. Bien sûr, les pièces contenues sur l’album étaient différentes de ce que le groupe avait fait sur ses trois précédents en nous offrant des riffs plus mélodiques et une production plus léchée mais en bout de ligne on avait droit à du très bon Sacrifice bien ficelé. Apocalypse Inside fut le dernier avant la séparation de groupe quelques mois après sa sortie laissant un grand vide dans l’univers du Thrash Metal Canadien. Sacrifice effectuera un retour en 2006 et sortira son cinquième album en 2009. Nous attendons toujours la suite!

Skyclad – Jonah’s Ark – 1993

Le Folk Metal était encore plutôt marginal en 1993 et très peu de groupes s’adonnaient à ce genre et faire vibrer la flamme ancestrale. On sait que Skyclad fut l’un ds premiers èa imbriquer Folk et Metal et alors que ses deux premiers albums étaient plus axés Thrash Metal avec des éléments de musique traditionnelle, son troisième album mettait plus en avant plan le côté Folk que le penchant Métal. Jonah’s Ark avait servi de pont entre deux périodes pour Skyclad et curieusement, cet album était passé inaperçu et avait été boudé par les fans qui le trouvaient trop Folk et plus mou que ses deux prédécesseurs. Mais dans les faits, Jonah’s Ark avait élargi les balises du Folk Metal et allait influencer bon nombre de groupes à prendre cette voie, que ce soit en Angleterre ou en Scandinavie, le genre allait grandement se développer pour devenir l’un des sous genres Métalliques les plus prisés dans le monde. Prenons le temps de réécouter cet album, il est rempli d’incroyables sonorités et de textures que nous retrouverons plus tard avec des groupes tels que Korpiklaani, Cruachan ou encore Elvenking.

Cancer – The Sins of mankind – 1993

Comme pour le passage du Heavy Metal vers le Speed Metal dans les années où chaque sortie devenait un classique instantané, les débuts du Death Metal avaient connu un peu la même progression dans laquelle chaque groupe voulait et se devait de sortir un meilleur album que le précédent et de faire grimper le genre vers des sommets inégalés. Avon son troisième album, la formation Anglaise Cancer n’yu allait pas de main morte pour parfaire son Death Metal caustique et augmentant son niveau technique et sa qualité de production pour faire de The sins of Mankind un album explosif qui aura un impact sur l’évolution du Death Metal. Quand on parle de classique instantané, cet album fait partie de la longue liste d’albums qui ont contribué à des changements dans la grande scène Métallique et qui sont encore aujourd’hui considérés comme faisant partie de l’histoire en ayant été marquant d’une manière ou d’une autre.

Anthrax – Sound of White Noise – 1993

Pour son sixième album, Anthrax avait effectué tout un virage tant au niveau au de la sonorité qu’au niveau de son chanteur. Joey Belladonna s’était fait montrer le chemin de la sortie car le groupe voulait évoluer vers une nouvelle orientation. Ce dernier fut remplacé par le chanteur de Armored Saint, John Bush qui, malgré la pression sur ses épaules, avait tout de même réussi à s’intégrer à Anthrax. Point de vue sonorité, étant poussés dans le derrière par le Grunge, les groupes de Métal voulant demeurer dans la course des palmarès se devaient de changer pour survivre. Alors que la grande scène Métal tendait à devenir plus extrême et beaucoup plus underground, des groupes comme Metallica et Anthrax avaient opté pour la voie plus commerciale de la musique. Sans être un mauvais album, Sound of White Noise montrait un Anthrax plus léger et beaucoup plus accessible et donnera ainsi du jus pour la création du Nu Metal. Anthrax avait franchi la ligne et son ascension vers les sommets allait suivre à partir de cet album. Est-ce que Sound of White Noise a été influent? Dans un sens oui mais pas pour le Métal extrême.

Suffocation – Breeding the Spawn – 1993

Alors que la planète entière vibrait au son des groupes Grunge et qu’on célébrait la mort du Métal dans les réseaux « mainstream », la réelle révolution continuait à s’operer dans les méandres de l’univers Métallique. Le Death Metal avait pris sa place depuis un bon bout et des formations comme Suffocation continuaient à alimenter la flamme à grands coups de riffs brutaux et de rythmique qui frappe fort. Le deuxième album du groupe, Breeding the Spawn, avait justement frappé très fort et la vague Death Metal continuait ainsi de déferler sur le monde avec l’immensité d’un incontrôlable tsunami dévastant tout sur son passage. Suffocation était rapidement devenu une légende et un de ces pionniers qui ont refaçonné la face Métallique. Les détracteurs du Métal savourant ainsi leur victoire ne se doutaient pas un seul instant qu’ils allaient en découdre avec de la brutalité musicale pendant très longtemps…

At the Gates – With Fear I Kiss the Burning Darkness – 1993

Avec son deuxième album, la formation At the Gates réaffirmait son nouveau statut de pionnier du Death Metal Mélodique et se plaçait en tête du nouveau son de Gothenburg qui allait déferler nn seulement sur la Suède mais sur la planète entière. Grâce à ses riffs techniques et complexes, les compositions de At the Gates gagnaient en maturité avec des structures étonnantes et des textures musicales hors du commun. With Fear I Kiss the Burning Darkness définissait les balises entre le Brutal Death Metal et le Black Metal pour établir un genre Métallique à part entière qui influencera plusieurs groupes issus de la grande scène Métallique mondiale et cette sonorité servira plus tard de base aux États-Unis pour une tout nouveau genre fort critiqué qui verra le jour sept ans plus tard.

Pestilence – Sphères – 1993

Le quatrième album de Pestilence avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque et avait eu son lot de détracteurs. Pourquoi? Vous allez probablement le deviner : A cause du changement de direction musicale. Sur Sphères, Pestilence avait poussé le bouchon de la technicité jusqu’à oser incorporer des éléments de Fusion et de Jazz à ses compositions et en utilisant des riffs dissonants pour parfaire ses structures musicales. Ajoutons à tout ça le comble de la traîtrise en incorporant des claviers au fil des pièces! Les détracteurs, généralement pris entre des œillères ne se sont jamais aperçus que cet album allait tout changer et montrer la voie des mélanges à plusieurs autres formations. Sphères est devenu un incontournable et un album fort influent pour le Métal Technique et Pestilence venait de franchir un grand pas dans le monde Métallique mondial. Pourquoi se contenter de jouer du Death Metal commun quand on est en mesure de s’éclater musicalement? Pestilence avait compris cette facette de la musique et Sphères était là pour prouver que le Métal pouvait être intelligent et non générique. Un superbe album que l’on doit prendre en considération pour bien comprendre cette belle évolution métallique!

Sabbat – Disembody – 1993

Sur son troisième album en 1993, la formation Japonaise Sabbat continuait son agression sonore en augmentant le niveau technique de ses compositions tout en gardant bien en tête que le Speed Metal se devait d’être en avant plan. On se rappelle qu’avec son premier album, Sabbat fut l’un des premiers réels groupes de Black Metal au Monde et sa sonorité caractéristique était toujours présente sur Disembody. Riffs vicieux et acérés, rythmique changeante qui frappe fort et vocaux torturés, voilà ce que Sabbat a apporté comme influence à la grande famille Métallique. Bien sûr, la production laisse un peu à désirer, ça sonne sale et cru mais cette sonorité granuleuse apportait beaucoup de charme et d’intensité à l’album. Un incontournable du Black Metal qui revisitait pratiquement tous les sous genres du Heavy Metal au Thrash Metal en passant par le Doom et le Punk. Un parfait mélange explosif et sincère qu’il ne fallait pas prendre à la légère!

Absu – Barathrum V.I.T.R.I.O.L. – 1993

Jusqu’ici, le Black Metal avait été une affaire typiquement Scandinave et certains pays de l’Europe de l’Est. L’Amérique du Nord avait adhéré tardivement à ce nouveau genre de Métal Extrême mais lorsque certains groupes comme Absu arrivèrent dans le décor, il était certain que le Black Metal se répandrait comme la peste sur tout le continent. Le premier album du groupe fut un autre incompris et ne trouva pas beaucoup d’adeptes à sa sortie. Pourtant, cet album renferme suffisamment de riffs froids et de structures musicales sombres et enlevantes pour faire de lui un incontournable du genre. Sur Barathrum V.I.T.R.I.O.L., Absu utilisait des éléments techniques avec des structures pratiquement progressives mais aussi des parties plus simples qui faisaient contrâtes dans une seule et même pièce. L’ajout de voix d’opéra féminine un peu chaotique apportait une ambiance lugubre et très froide et le groupe jouait beaucoup avec les tempos passant du très rapide à l’ultra lent en 4 mesures. Ce premier album deviendrait rapidement une référence en la matière tant aux États-Unis qu’à l’International et son influence se ferait ressentir dans de nombreuses sorties par la suite.

Faer Factory – Aggression Continuum – 2021

Fear Factory – Industrial Metal – États-Unis
Aggression Continuum – 2021
Nuclear Blast
9.1/10

Le voici enfin arrivé ce nouvel album de Fear factory, depuis le temps qu’on l’attendait! Aggression Continnum arrive six ans après le dernier album Genexus et surtout après une longue saga judiciaire à propos des droits sur le nom du groupe. Dino Casares aura finalement gain de cause en mettant la main sur les droits du nom Fear Factory. Cette saga s’est finalement transformée en drama dont la reine fut Burton C. Bell qui du revers de la main a balayé le groupe en le quittant de manière assez singulière.

Casares a donc entrepris de réenregistrer certaines pistes de guitares et réenregistrer la batterie en gardant la voix de Burton C. Bell. Aggression Continuum sera donc le dernier album de Bell avec Fear Factory, et le groupe ira dorénavant de l’avant sans lui. Point de vue compositions, rien de vraiment surprenant, c’est du Fear Factory à 100% et c’en est du très bon de surcroit! Dino Casares nous offre un album agressif à la hauteur des attentes avec des riffs bien aiguisés et bien assis sur une rythmique dont la mécanique est bien huilée. Encore une fois, c’est Rhys Fulber (Front Line Assembly) qui signe les arrangements de claviers donnant ainsi la marque Industrielle à Fear Factory qu’il a apporté au groupe depuis l’album Demanufacture en 1995.

Fear Factory frappe fort en 2021 avec son onzième album. Agression Continuum va se retrouver dans les tops de l’année, c’est du grand Fear Factory!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9.5
Appréciation : 9

Anathema – Serenades – 1993

Influent ne signifie pas nécessairement populaire. Il y a de ces albums qui ont été très influents mais qui ont néanmoins été sévèrement critiqués et fortement rabaissés par un certain nombre de personnes. Très souvent, ces albums ont été innovateurs et ont été tout simplement incompris. Le groupe Anglais Anathema et son premier album Serenades font partie de ces incompris qui ont, à leur manière, révolutionné le monde musical. Anathema avait porté le Doom Metal vers un autre niveau en utilisant la lenteur à l’extrême et des éléments empruntés à la musique Gothique des années 80. La mélancolie et la tristesse faisaient partie du point culminant du groupe avec des riffs parfois dissonants, parfois plus froids avec des sonorités majestueuses. Il est vrai que cet album pouvait donner des envies de se trancher les veines si on était le moindrement sensible à cette tristesse et c’est possibleemnt pour cette raison que cet album fut si incompris. Dans ls faits, Serenades avait ouvert la porte vers de nouvelles idées et une nouvelle façon de faire pour le Doom Metal. Cet album renferme de petits bijoux complexes et d’un génie de composition assez incroyable. Avant de jeter votre dévolu sur le groupe et son premier album, prêtez une oreille attentive à cet album, peut-être y découvrirez-vous des sonorités familières qui vous feront comprendre les origines du Gothic Doom Metal.

Darkthrone – Under a Funeral Moon – 1993

Après avoir migré du Death Metal au Black Metal pur et dur avec son deuxièmes album, Darkthrone avait récidivé sur son troisième album avec une sonorité beaucoup plus crue et une production plutôt minimaliste qui allait définir les bases du « Raw Balck Metal ». Cette production lo-fi mélangée aux riffs incisifs utilisés allaient faire de Under a Funeral Moon un album qui allait faire changer les choses et Darkthrone allait devenir un des pionniers du Balck Metal tel que nous le connaissons. Ce troisième sera perçu plus tard comme étant le plus important album de Black Metal et un genre de Prototype à ce qui allait suivre. Bien sûr, cet album ne fit pas l’unanimité et est toujours sévèrement jugé encore aujourd’hui mais son importance et son génie son indéniables. Le « True Black Metal » était arrivé et les fans du genre allaient devoir vivre avec…

Impaled Nazarene – Tol Compt Norz Norz Norz – 1993

L’Évolution Métallique nous a mené jusqu’ici vers de nombreux groupes tous aussi influents les uns que les autres à leur manière. L’année 1993 sera marquée par l’explosion du Black Metal en Scandinavie et aussi marquée par la sauvagerie, la violence et l’irrévérence de certains groupes. La Finlande aura son lot de groupes qui deviendront des légendes et Impaled Nazarene sera l’un des premiers groupes Finnois à sortir du lot avec un premier album plus chaotique que le chaos lui-même. Sur Tol Compt Norz Norz Norz, Impaled Nazarene nageait en plein délire Satanique avec d’innombrables pièces courtes où s’entremêlent riffs bien aiguisés sur une rythmique complètement disjonctée un peu à la manière des groupes de Grindcore. Entre les pièces musicales se retrouvent des interludes de cris de souffrance et de jouissance tentant de reproduire ce qui pourrait bien se passer en Enfer. Le tout a résulté en un album possiblement incompris mais qui a tout de même fait jaser et couler beaucoup d’encre. Le ton était donné et le pur Satanisme prendrait officiellement sa place dans le Black Metal.

Cathedral – The Ethereal Mirror – 1993

Lors de l’explosion du Grunge dans les années 90, les soi-disant spécialistes de la musique avaient affirmé que Le Heavy Metal était mort pour de bon. Dans les faits, c’était loin d’être vrai car la grande famille Métallique s’était réfugiée dans les abysses de la musique underground pour ainsi élargir ses ramifications. Le Heavy Metal était toujours bien vivant et ses sous genres possiblement encore plus. Le deuxième album de Cathedral prouvait dès sa sortie que le Métal se portait vraiment bien et que le Grunge n’avait qu’à bien se tenir car les Métalleux ne se laisseraient pas enterrer facilement. The Ethereal Mirror avait tout pour répandre les sages notes Métalliques avec ses riffs lents et puissants tirés directement de la source Heavy Metal elle-même avec des compositions complexes et incroyablement bien ficelées. Le Doom Metal était toujours bien en vie et cet album allait apporter un nouveau souffle non seulement pour le genre mais aussi pour toute la grande famille Métal. Cathedral brandissait la flamme bien haut et il faudrait être fait fort pour tenter de l’éteindre. Ce deuxième album est un des très importants albums Métal des années 90 et son influence fut toute aussi importante pour la suite des choses.

Accept – Objection Overruled – 1993

Suite au désastreux Eat the Heat et la déconfiture de Accept en 1989, le groupe s’était officiellement séparé pour revenir en force en 1993 avec Udo à la voix. Sur Objection Overruled, on retrouvait le Accept classique, Wolf Hoffmann occupant le poste des deux guitaristes pour l’album. Le résultat fut explosif et les fans emballés avaient l’impression que Accept était de retour pour de bon. Les compositions de Wolf Hoffmann étaient solides et malgré quelques petites expérimentations, tout sonnait comme dans le bon vieux temps. Riffs incendiaires, rythmique droite comme une barre et un Udo en pleine possession de ses moyens, Objection Overruled avait tout pour raviver la flamme Teutonique. Le retour durera près de trois ans et deux autres albums sortiront en 1994 et 1996 avant le désastre et la fin de Accept. Objection Overruled fut le dernier véritable excellent album avec l’alignement classique et fut en quelque sorte un « Heavy Metal Revival » en pleine attaque Grunge.

Gorguts – The Erosion of Sanity – 1993

Peu de gens le savent ou s’en rendent compte mais la formation Québécoise Gorguts a été très importante dans le développement du Death Metal et du Metal extrême et elle est encore fort importante même aujourd’hui. Avec son deuxième album, Gorguts poussait le niveau de technicité beaucoup plus loin avec des pièces complexes et des structures fort différentes de ce que nous avions l’habitude d’entendre. The Erosion of Sanity fut un tremplin vers ce qui deviendrait le « Technical Death Metal » et lassait entrevoir les éléments classiques qui seront utilisés par le groupe sur les parutions suivantes. Le génie musical de Luc Lemay était devenu évident et son apport à la musique extrême allait devenir extrêmement important à partir de cet album.

Die Krupps – I – 1992

Ayant débuté sa carrière en tant que groupe Industriel / EBM, la formation Allemande die Krupps s’est tourné vers le Métal Industriel au tournant des années 90. Qu’on le veuille ou non, la musique Industrielle et le Métal étaient faits pour s’imbriquer l’un dans l’autre. Ministry avait parti le bal avec The Land of Rape and Honey en 1988 et il ne fallut pas beaucoup de temps pour que plusieurs autres formations emboîtent le pas. I est le tout premier album de die Krupps à mélanger les deux styles. Les claviers abrasifs et rythmes électroniques qui martèlent avec des riffs de guitares lourdes et incendiaires avaient créé un nouveau genre et le développement de ce mélange incroyable allait devenir quelque chose de grandiose. Le résultat des compositions de cet album fut foudroyant et le meilleur des deux mondes était maintenant offert sur vinyle. Die Krupps, tout comme Ministry, continuera sur cette lancée au fil de ses albums suivants pour devenir lun des pionniers du Métal Industriel et servira de modèle tant en Allemagne qu’à l’International influençant ainsi un tout nouveu genre à voir le jour dans son pays natal : Le Neue Deutcshe Härte allait voir le jour avec Rammstein en tête de liste.

Nawather – Kenz Illusion – 2021

Nawather – Progressive Folk Metal – Tunisie
Kenz Illusion – 2021
M & O Music
9/10

Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand fan des mélanges musicaux et que j’ai un fort penchant les instruments naturels traditionnels, peu importe le pays et la culture d’origines. En 2016, j’avais fait la découverte d’une formation Tunisienne nommée Nawather et son mélange de Métal Progressif avec la musique traditionnelle du Moyen Orient m’avait vraiment impressionné.

Cette année, Nawather nous reviens avec son deuxième album et laissez-moi vous dire que Kenz Illusion est à la hauteur de mes attentes! Le groupe continue sur sa lancée avec une habile mixture de Progressif axé vers le Death Metal et musique traditionnelle de la Tunisie qui apporte de superbes textures musicales qui nous font voyager! Le groupe ajoute des instruments typiques de son pays comme le Qanûn, le Nay et certaines percussions qui donnent des sonorités et des couleurs riches tout en se mariant à la perfection avec le côté très métal de la formation. L’ajout de violons vient embellir le tout avec une petite touche orchestrale ce qui n’est pas pour me déplaire. Le groupe ne joue pas dans la vitesse excessive, il choisit plutôt des tempos plus lents pour permettre aux divers instruments de bien sonner et de bien s’imbriquer les uns aux autres sans tomber dans un cafouillis sonore inaudible.

Kenz Illusion jouit d’une excellente production très fluide où tout est à sa place et les compositions sont bien ficelées et surtout très bien rendues. Si comme moi vous aimez les sonorités exotiques et différentes dans votre métal, vous serez agréablement surpris par cet album qui sera dans mes tops de l’année à coup sûr!

Composition : 9.5
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8.5

Thanatos – Realm of Ecstacy – 1992

Thanatos fut l’un des premiers groupes de Death Metal aux Pays-Bas et son influence allait porter ses fruits pour la scène Métal de son pays et à l’international. Le premier album avait frappé très fort dans le milieu et sa suite serait tout aussi dévastatrice. Sur Realm of Ecstacy (qui a été mal écrit en passant), Thanatos poussait ses riffs granuleux un peu plus loin avec des compositions plus rapides mais également plus structurées et plus intéressantes au niveau de ces structures musicales. Le groupe jouait beaucoup avec les contrastes et les changements de tempo lui conférant ainsi une sonorité propre qu’aucun groupe n’avait reproduit jusque-là. Tanatos est considéré comme étant l’un des pionniers en Europe de ce que nous appelons maintenant le « Old School Death Metal » et son deuxième album prouve très bien que le groupe a eu une importance certaine sur le développement du Death Metal.

Marduk – Dark Endless – 1992

La noirceur s’étant emparée de la grande famille Métallique, il fallut des groupes pour l’entretenir et la faire grandir. Certes, le Black Metal était en partie responsable de cette grande noirceur mais certains groupes comme Marduk semblaient vouloir à tout pris s’imprégner de cette noirceur plus noire que le noir lui-même. Dark Endless, premier album du groupe fut accueilli de manière plutôt mitigée à sa sortie et cause toujours des débats encoure aujourd’hui. Toujours est-il que cet album a été fort important pour le développement du Black Metal et Marduk peut aisément être considéré comme étant un groupe innovateur. Avec ses riffs froids et d’une noirceur totale, Marduk avait réussi à recréer une atmosphère glauque et malsaine avec des structures musicales qui passaient d’une rapidité étonnante à une lenteur déconcertante. Le Black Metal était là pour rester et son évolution serait des plus grandioses! Aux détracteurs de cet album, réécoutez-le objectivement, vous y découvrirez des éléments musicaux incroyables et des compositions bien construites!

Samael – Blood Ritual – 1992

Sur son deuxième album, la formation Suisse Samael avait pris les bouchées doubles pour parfaire son Black Metal froid et caustique. On augmentait la technicité et les textures musicales pour faire de Blood Ritual un intemporel classique. Ici, on préférait la finesse à la vitesse et les nombreux changements de tempo faisaient toute la différence dans les compositions qui, avouons-le, étaient d’un génie à l’état pur. On sentait que Samael était en train de prendre une tangente musicale qui allait révolutionner le genre et déjà sur cet album, on voyait venir une certaine forme de musique plus mécanique et beaucoup plus sombre et éthérée. Blood Ritual fut un album de haute importance pour l’évolution non seulement du Black metal mais de la musique underground tout court. À écouter sans réserves!

Master’s Hammer – Jilemnický okultista – 1992

Le Black Metal était en pleine ébullition et les groupes qui composaient cette nouvelle facette Métallique apportaient de nouvelles textures et idées chacun de son côté pour faire évoluer le genre vers de nouveaux horizons. Les Tchèques de Master’s Hammer avaient été dans les premiers à être catégorisés comme Black Metal et le deuxième album du groupe montrait des signes évidents de pur génie musical. Jilemnický okultista, du haut e ses 51 minutes, avait totalement redéfini le grand voyage Métallique en incorporant des éléments de musique classique à son Black Metal disjoncté et éclaté. Dans les faits, le groupe avait tout simplement composé un album de musique classique auquel il avait ajouté les parties dissonantes et pas gentilles du tout qui étaient reliées à ce Black Metal malsain. Sans vraiment s’en rendre compte, Master’s Hammer venait de placer les bases d’un nouveau genre qui allait exploser quelques années plus tard : Le Black Metal Symphonique était né et nombreux seraient les musiciens à utiliser ce concept sur ce qui allait suivre. Jilemnický okultista est évidement un album qui est toujours méconnu mais qui allait rapidement devenir un classique et un album culte qui changera le Métal pour toujours.