Enslaved – Caravans to the Outer Worlds – 2021

Enslaved – Progressive Black/Viking Metal – Norvège
Caravans to the Outer Worlds – 2021
Nuclear Blast
9,6/10

La réputation de Enslaved n’est plus à faire et ce, depuis belle lurette. Le groupe a constamment évolué au fil de ses sorties d’albums depuis ses débuts en 1991 et ne cesse de nous étonner à chaque fois.

Sauvant son plus récent album Utgard paru en 2020, le groupe Norvégien revient à la charge cette année en nous offrant un mini album de quatre pièces ayant pour titre Caravans to the Outer Worlds. Ce mini album comprends deux pièces avec voix et deux Intermezzo instrumentaux pour un court total d’un peu plus de 18 minutes. Eh bien, ce Caravans to the Outer Worlds nous laisse sur notre appétit car il est effectivement très (trop) court! Encore une fois nous avons droit à du pur Enslaved qui mélange brillamment les idées et les sonorités et on constate une fois de plus que le talent de composition n’est plus à prouver à qui que ce soit.

Que dire de plus? Procurez-vous ce petit bijou au plus vite! Pour ma part j’ai eu la version vinyle verte « Springtime » qui est une superbe pièce de collection. Inutile de dire que la production est impeccable, donc aucune raison de ne pas vous le procurer!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Ulver – Bergtatt – Et Eeventyr i 5 Capitler – 1995

Avec le Black Metal qui émergeait en Norvège, nombreux étaient les groupes qui manifestaient leur intérêt dans le genre. La majorité des groupes de l’époque avaient tous ce petit quelque chose de différent qui allait changer le Métal à jamais et Ulver était l’un d’eux. Avec sons premier album, le groupe Norvégien apportait un vent de fraîcheur dans tout ce chaos musical avec des éléments Folk et des sonorités froides passant de la rapidité extrême à la lenteur paisible alliant vocuax « cleans » et « harsh » en l’espace de quelques mesures. Il faut dire que Garm n’en était pas à ses premières armes dans le domaine car il performait déjà avec Arcturus et Borknagar mais avec Ulver, il pouvait pousser son esprit créatif encore plus loin. Il finira par quitter les deux autres groupes pour se concentrer uniquement sur Ulver et orienter son projet vers de nouvelles contrées sonores. Ce premier album demeure encore à ce jour un incontournable du genre et une influence majeure pour plusieurs groupes à venir.

Kataklysm – Sorcery – 1995

Le Québec est reconnu pour être une terre riche en matière Métallique et spécialement reconnu pour son Metal Extrême, en particulier le Death Metal. Des groupes comme Gorguts, Cryptopsy et Kataklysm ont pavé la voie du Death Metal Québécois qui sera rapidement connu à travers le monde. Avec son premier album, Kataklysm avait contribué à ouvrir les frontières du genre avec une musique rapide et brutale. Les riffs étaient incisifs et complexes et un certain chaos régnait au fil des neuf pièces de l’album qui deviendra rapidement un incontournable du genre. Kataklysm se placera très haut à l’International et influencera bon nombre de musiciens de partout. Le Québec était représenté à l’échelle mondiale et ce n’était que le début.

Incantation – Mortal Throne of Nazarene – 1994

Le Métal devenait de plus en plus extrême dans le monde entier et les États-Unis étaient devenus chefs de file dans le Death Metal brutal et pas gentil du tout. Le deuxième album de Incantation poussait plus loin la sauvagerie sonore et la lourdeur métallique et les sonorités grasses qui faisait de la musique de Incantation une musique lugubre et totalement disjonctée. La technicité des riffs et la rapidité étaient poussées au maximum et le voval plus monstrueux que jamais ne laissant plus de place pour des perdre dans les méandres de la musique « mainstream ». Incantation, ce n’était pas pour tout le monde et le message était clair : Le Death Metal ne deviendra jamais une musique pour monsieur et madame tout le monde et s’éloignera toujours plus du côté commercial de la grosse « business » musicale.

Symphony X – Symphony X – 1994

Bien que le Power Metal ait pris un certain avant de se développer il est force de constater que le genre a pu prendre une lace importante dans le vaste monde métallique et qu’on le veuille ou non, ce sous genre aux voix de castrats fait partie intégrante de l’évolution et la formation Symphony X a été et est toujours un des principaux acteurs du mouvement. Avec le groupe Américain, on retrouvait les masturbateurs de manche dans la veine de Malmsteen dans les années 80. En effet, Michael Romeo est tout un as de la guitare et surtout tout un composititeur. Symphony X avait réussi à réunir le Métal, la musique classique et le Progressif avec toutes les virtuosités inimaginables et le premier album du groupe allait devenir un classique instantané et une référence incontournable pour ce Power Metal boudé par les fans de musique plus extrême. Du peu que nous apprécions ces envolées vocales doucereuses et riches en hautes notes, Symphony X avait réussi à nous offrir une musique très technique et surtout remplie de sonorités et de textures complexes. Ce n’était que le début d’une nouvelle ère pour le Métal et la suite allait être tout aussi spectaculaire.

Marduk – Opus Nocturne – 1994

En 1994, la formation Suédoise Marduk propageait cette sombre infection nommée Black metal de façon magistrale avec un album tout aussi magistral qui pourrait être considéré comme étant un des meilleurs du groupe. Avec ses riffs incisifs et ses atmosphères froides, Opus Nocturne nous plongeait dans un monde dans lequel seule la noirceur pouvait régner et les neuf pièces prouvaient que le choix du titre était judicieux. Malgré tout cette agression sonore, le groupe était en mesure de nous offrir des mélodies bien ficelées et des ambiances superbement rendues. Le Black Metal devenait de plus en plus une musique dédiée aux âmes perdues et on constatait que le style allait plus loin qu’un simple genre musical : Le Black Metal c’était un état d’âme dans lequel la négativité et le dédain pour l’humanité étaient vécus pleinement. Marduk sera et est toujours une sommité dans le genre et son influence est tout simplement indéniable.

Orphaned Land – Sahara – 1994

Qui a dit que le Métal ne pouvait pas venir de partout sur la planète? Même des recoins les plus improbables? Orphaned land est une des premières formations typiquement Métal à provenir du Moyen Orient et à mélanger la culture musicale de son pays avec une Death Metal étoffé et incroyablement bien construit. Nous avions déjà vu le mélange Folk/Métal chez des formations Scandinaves mais ce mélange de musique traditionnelle des pays sablonneux avec un Métal extrême relevait de l’exploit pur et simple. Avec son premier album tout simplement intitulé Sahara, Orphaned land faisait découvrir au monde Métallique une culture musicale avec des instruments tels le Darbouka et le Qanun qui s’imbriquaient parfaitement avec la technicité et l’agressivité Métallique dont Orphaned land était capable de nous fournir. La production de ce premier album était tout aussi incroyable et cet allait montrer la voie non sans embûches à plusieurs autres groupes issus de ces terres arides et religieusement rigoureuses.

Cryptopsy – Blasphemy Made Flesh – 1994

Le Death Metal Brutal n’était pas tout à fait ancré dans la scène Métallique Canadienne, du moins pas avant la formation Montréalaise Cryptopsy qui allait rapidement devenir un chef de file en la matière d’un océan à l’autre. Avec son premier album, Blasphemy Made Flesh, les Montréalais avaient redéfini le terme « brutal » avec des pièces poussées à l’extrême dans lesquelles les « blast Beats » et les riffs techniques étaient en avant plan. Le batteur Flo Mounier avait seulement vingt ans lors de l’enregistrement de cet album et était déjà à cette époque un phénomène sur son instrument. Aujourd’hui, de cet alignement il ne reste que Flo Mounier toujours actif musicalement et toujours actif avec Cryptopsy. Ce premier album allait montrer la voie à ce qui allait suivre et contribuer à implanter le Death Metal Québécois.

Die Apokalyptischen Reiter – The Divine Horsemen – 2021

Die Apokalyptischen Reiter – Experimental Metal – Allemagne
The Divine Horsemen – 2021
Nuclear Blast
8,6/10

La formation Allemande Die Apokalyptischen Reiter roule sa bosse depuis plus de vingt-cinq ans et a connu une carrière bien remplie en passant par plusieurs styles musicaux au fil de ses onze albums. Alors que le groupe ait débuté avec un mélange de Death Metal et de Folk, il s’est dirigé vers une mixture de Heavy Metal et de Hard Rock avec ses derniers albums. Personnellement, j’ai connu la formation avec Samurai en 2004 et le groupe est rapidement devenu un de mes favoris même si certains albums comme Tief.Tiefer ou Licht m’avaient déçu.

Voilà que le groupe allemand nous sert un onzième album sous le titre de The Divine Horsemen. La plus grande particularité de cet album est qu’il a été enregistré en tant que « jam session » d’une durée de deux jours, sans pratiques ni préparation. Le groupe a pigé dans plus de cinq cents minutes d’enregistrement pour sélectionner ce qui allait devenir les pièces de l’album. Pour réussir un tour de force comme celui-ci, il faut de l’audace et une certaine détermination mais il faut surtout se foutre de savoir si le dit album va fonctionner auprès du public. C’est donc avec un album totalement expérimental que Die Apokalyptoschen Reiter a pris le monde métallique par surprise en 2021. Un album de près de quatre-vingts minutes pour un total de quinze pièces qui pourraient paraître déroutantes pour certains mais totalement géniales pour d’autres. Il faut évidement apprécier la musque moins standard et comprendre l’expérimentation musicale pour pleinement entrer dans cet album.

Le groupe a réussi son pari, The Divine Horsemen c’est un excellent album dans lequel l’imagination musicale est traitée au maximum.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Bolt Thrower – …For Victory – 1994

L’Évolution du Métal nous a montré que des les débuts, la course vers le plus Heavy possible était une réalité à chaque sortie d’albums. La formation Anglaise Bolt Thrower fait partie de ces formations qui ne lésinaient pas sur la lourdeur et chacune de ses sorties d’albums était significative de cette lourdeur et le sixième album du groupe n’échappait pas à cette règle établie depuis les débuts du groupe en 1986. …For Victory nous offrait des riffs puissants et très gras bien ancrés sur une rythmique des plus puissantes. Alors que les détracteurs du Métal parlaient du genre au passé, il était devenu évident que la communauté Métallique se protait plus que bien et la flamme destructrice était toujours présente. Bolt Thrower était déjà une icône du Death Metal et le demeurera tout au long de sa carrière. …For Victory est un incontournable du genre qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie.

Solitude Aeturnus – Through the Darkest Hour – 1994

Le monde du Doom Metal a toujours été condidéré comme étant ultra underground et inaccessible du commun des mortels et pour cause, les rythmes lents et dépressifs du genre pourraient en rebuter plus d’un. Avec son troisième album, la formation Américaine Solitude Aeturnus suivait les traces des pionniers Suédois Candlemass avwc un Doom puissant et profond. Through the Darkest Hour jouissait d’une production impeccable et des riffs incroyablement bien ficelés prouvant que le groupe Américain était bien implanté comme l’un des plus grands groupes de Doom. Le chanteur Robert Lowe deviendra sans le vouloir l’un des plus importants chanteurs du genre qui contribuera à perpétuer cette flamme noire qui alimente le genre Doom Metal.

Megadeth – Youthanasia – 1994

Un autre album fortement critiqué négativement par les fans fut Youthanasia, sixième album de Megadeth. Suite au succès retentissant de Countdown to Extinction deux ans plus tôt, Dave Mustaine se devait de perpétuer l’engouement pour son groupe et surtout se battre pour que le Heavy Metal demeure dans la course face au Grunge. Youthanasia était certes différent mais Megadeth n’avait pas dit son dernier mot en nous offrant des pièces entraînantes et faciles d’écoute tout en demeurant fidèle à lui-même et au Heavy Metal. Alors que Metallica ramollissait, Megadeth lui faisait un pied de nez en demeurant toujours aussi puissant et technique que jamais. Youthanasia sera le denier album de Megadeth digne de ce nom avant que Mustaine ne change de cap et n’expérimente d’autres avenues musicales. Un album fort et toujours aussi influent qui maintenait le Métal sur la carte du « mainstream ».

Mercyful Fate – Time – 1994

Peu de groupes peuvent se targuer d’accumuler chef d’œuvre par-dessus chef d’œuvre au cours de sa carrière. Après une pause de 8 ans, Mercyful s’était reformé en 1993 pour la sortie de In the Shadows qui avait frappé très fort. Le groupe avait récidivé l,année suivante avec une autre bombe musicale répondant au titre de Time. Comme à son habitude, le légendaire groupe Danois nous avait pris par surprise avec des riffs complexes et ses éternelles parties classiques avec la voix incroyable de King Diamond. Ce fut aussi une période prolifique pour le King car il sortait des albums sur deux fronts avec Mercyful Fate et son projet solo King Diamond. Time restera gavé dans le temps et l’histoire métallique pour avoir été et être toujours un album influent et intemporel.

Hypocrisy – The Fourth Dimension – 1994

Plus mélodique ne signifie pas pour autant « cheezy » ou autre sobriquet du même genre. Parfois des groupes prennent des tangentes différentes et expérimentent avec les sons et les styles. Avec son troisième album, Hypocrisy avait redéfini le Death Metal eb incorporant des claviers et des structures musicales différentes de ce que le groupe nous avait offert sur se deux précédents albums. Peter Tagtgren et ses compagnons nous offraient des compositions plus complexes et surtout plus raffinées et surtout plus lentes qu’à l’habitude avec des riffs recherchés et des arrangements incroyables. Le côté Death Metal granuleux était toujours présent mais le groupe s’aventurait dans d’autres sentiers inexplorés pour sortir du lot et nous offrir du matériel de très haute qualité. Hypocrisy deviendra ainsi l’un des chefs de file du Métal Suédois et son influence sera plus qu’importante sur plusieurs albums à venir.

Brutal Truth – Need to Control – 1994

Avec son deuxième album, Brutal Truth redéfinissait certaines barrières du Grindcore et du Death Metal en incorporant plus d’éléments expérimentaux à sa musique tout en gardant la brutalité du premier album. La troupe de Danny Lilker explorait les accords dissonants et la lenteur sur la pièce d’entrée de l’album mais retombait dans le chaos sonore à pleine vitesse dès la deuxième pièce. Le groupe nous tiendra en haleine tout au long des quinze pièces courtes et concises qui deviendront rapidement une influence majeure autant pour le Grindcore que le Death Metal. Les « Blast Beats » étaient maintenant bien implantés et la vitesse extrême aussi et les riffs bizarres faisaient dès lors partie du patrimoine métallique.

Impaled Nazarene – Suomi Finland Perkele – 1994

Il y a de ces groupes plus difficiles d’approche que d’autres et dans le Black Metal, ce phénomène est courant si notre oreille n’est pas familiarisée avec la sauvagerie sonore. Avec son troisième album, la formation Finnoise Impaled Nazarene poursuivait son chaos musical minimaliste avec brio. Pourquoi se démener à créer des riffs complexes quand on peut tout aussi bien créer de l’excellente musique avec un minimum de technicité? Impaled Nazarene, c’est ça : Aller droit au but en étant cru, franc et direct. Suomi Finland Perkele était la suite logique et l’évolution des deux albums précédents mais avec un peu plus de finesse. Même si le groupe est demeuré plutôt obscur au fil de ses sorties d’albums, il n’en demeure pas moins qu’il a été fortement influent pour le genre et ce troisième album fut une réussite en ce sens. Simplicité et fracas, une excellente recette pour déchirer les tympans!

Pestilence – Exitivm – 2021

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays-Bas
Exitivm – 2021
Agonia Records
7,9/10

Exitivm est le neuvième album de la formation Néerlandaise Pestilence. Cette formation pourrait être considérée comme étant un genre de « one man band » avec seul Patrick Mameli comme membre fondateur restant. Pestilence a connu des hauts et des bas durant sa carrière, se déformant et reformant à deux reprises et est considéré comme l’un des pionniers du Death Metal aux Pays Bas avec Asphyx et Sinister.

Mis à part qu’Exitivm comporte douze pièces dont la majorité contiennent des « v » à la place des « u », c’est un album qui sonne bien mais qui ne réussi pas à nous accrocher malgré de bobs riffs et de bonnes idées. Il faut dire que depuis son retour en 2009, Mameli cumule des albums qui sont loin des débuts du groupe mais tire très bien son épingle du jeu avec de bonnes pièces d’album en album. Exitivm recèle de bons riffs et de bonnes idées mais on a rapidement l’impression de déjà entendu et certaines pièces sont là uniquement pour remplir. Les compositions sont toujours tout aussi techniques mais le petit côté Progressif, qui faisait que le groupe était intéressant, s’effrite et laisse place à un Death Metal technique plus standard.

Est-ce que Exitivm est un mauvais album? Non mais il n’est pas incroyable non plus et c’est un album qui ne passera pas à l’histoire. Un bon divertissement sonore mais sans plus.

Composition : 7,5
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Rotting Christ – Non Serviam – 1994

Le Black Metal n’aurait jamais été ce qu’il est sans l’apport considérable de la formation Grecque Rotting Christ. Les frères Tolis ont dès le départ du groupe eu un impact majeur sur la musique extrême avec les compositions techniques et sauvages, le deuxième album Non Serviam étant un des plus spectaculaires de la discographie notamment grâce aux atmosphères planantes des claviers tout au long de l’album. On considère Non Serviam comme étant un chef d’œuvre du genre qui a fait ouvrir certaines barrières musicales avec des idées différentes de ce qui se faisait à l’époque. Ce qui est le plus surprenant c’st que Rotting Christ ne cessera jamais de nous étonner par la suite en nous proposant toujours des albums de haut calibre et en se réinventant à chaque sortie. Non Serviam, comme tous les albums du groupe d’ailleurs, a été capital pour le développement de la musique noire et extrême.

Accept – Death Row – 1994

Accept s’était reformé en 1993 avec Udo à la voix et avait sorti un album explosif. L’année suivante, le groupe récidivait avec Death Row, un album mitigé mais qui demeurait tout de même solide et continuait à faire flamboyer la flamme du Heavy Metal en pleine occupation Grunge. Accept y allait de quelques expérimentations musicales comme sur la très simpliste pièce titre sur laquelle il n’y a qu’un seul riff tout le long ou sur la suivante qui reprenait le même « pattern » du riff unique, ce qui était un peu bizarre pour Accept qui nous avait habitués à beaucoup plus de technique et de prouesses sonores. Dans l’ensemble, cet album était rafraîchissant et fut suffisamment influent pour permettre au Heavy Metal de revenir sur la carte mais on sentait que quelque chose clochait comme si Accept faisait des albums pour uniquement faire des albums. Cette réunion durera encore le temps d’un troisième album avant la déconfiture complète du groupe en 1997.

Sabbat – Fetishism – 1994

Le Japon est une contrée singulière où se mélangent traditions bien ancrées et folies disjonctées. Le côté musical japonais peut être tout aussi traditionnel que complètement capoté et ce n’est pas pour rien que le métal extrême Japonais peut paraître si extrême. Sur son quatrième album, le trio Sabbat continuait sur sa lancée de Black/Thrash Metal vicieux et sauvage. Malgré le très faible nombre de copies sorties de Fetishism, cet album avait franchi les frontières pour se répandre comme une trainée de poudre dans les sphères underground planétaire. Le groupe avait monté d’un cran sa technicité et ses compositions, bien que toujours aussi granuleuses et acérées, étaient plus complexes et incroyablement bien structurées. Le Black Metal se portait très bien un peu partout sur le globe et grâce à ses riffs crus et directs, Sabbat était rapidement devenu un chef de file en la matière.

Slayer – Divine Intervention – 1994

Alors que le Thrash Metal était en train de mourir laissant le Death et le Black dominer le Métal extrême, Slayer était toujours en selle pour nous donner des leçons. Divine Intervention avait été accueilli de différentes manières et avait eu son lot de détracteurs. Ce fut le premier album de Paul Bostaph après le départ de Dace Lombardo, il est possible que certains fans en eussent gros sur le cœur à propos de ce changement majeur au sein de la formation. Toujours est-il que Divine Intevention était certes différent sur bien des points mais ça restait du Slayer pur et dur et les critiques négatives face à l’album étaient vraisemblablement expéditives et exagérées. On retrouvait Slayer comme nous l’avions toujours connu : Puissant, sauvage et fortement influent. Certains diront de Divine Intervention que ce n’est pas le meilleur album de Slayer mais il est à noter que c’est loin d’être le pire. Quand o n se nomme Slayer et qu’on a réussi à changer la face du Métal en seulement cinq albums, il est un peu normal qu’au sixième on commence à montrer certains signes de faiblesse ici et là au fil des compositions. J’ai vu des critiques sévères sur cet album qui mentionnaient que Slayer était devenu Grunge, disons que c’était loin d’être le cas. Slayer tentait juste de remettre le Thrash sur la carte et il a réussi avec brio.

Satyricon – The Shadowthrone – 1994

Autant les synthétiseurs et autres claviers étaient démonisés dans le Métal des années 80, autant ces machines maléfiques étaient prisées dans les générations métalliques des années 90. Plusieurs groupes de Black Metal utilisaient les claviers pour rendre leur musique plus atmosphérique et aussi plus intéressante et Satyricon avait compris que l’usage de ces claviers améliorerait grandement ses compositions. Avec The Sahdowthrone, la formation Norvégienne franchissait un grand pas pour le Black Metal en général avec des pièces majestueusement bien composées dans lesquelles ces atmosphères lugubres et pratiquement classique apportaient une toute nouvelle dimension sonore à la musique extrême. Avec ses longues pièces glaciales et riches en textures, Satyricon deviendrait l’un des piliers du Black Metal Scandinave et The Shadowthrone un classique du genre.

Obiruary – World Demise – 1994

Est-ce que le quatrième album de Obituary commençait à montrer un certain signe de fatigue? Plusieurs diront que oui car le groupe réutilisait la même formule et la même sauce que sur ses trois précédents albums. Une chose était certaine cependant, c’est que Obituary ne changeait pas d’un poil et on savait à quoi s’attendre de la part de groupe. Justement, sur World Demise, Obituary avait carrément réussi sa mission en offrant un Death Metal lent et puisant avec des riffs gras et juteux, tout ce qu’il faut pour maintenir le genre à bout de bras. La musique de Obituary pouvait sembler redondante par moments mais le groupe livrait la marchandise et son influence sur le Death Metal était toujours bien ancrée dans les us et coutumes des Métalleux. World Demise est un bon album à prendre en considération ar il maintenant le Métal extrême bien haut pendant que le Grunge était la coqueluche des médias et que le Nu Metal était sur le point de voir le jour…

Ministry – Moral Hygiene – 2021

Ministry- industrial Rock/Metal – États-Unis
Moral Hygiene – 2021
Nuclear Blast
9,1/10

Ma rencontre avec Ministry s’est faite en 1988 avec la sortie de The Land of Rape and Honey et je suis la carrière de al Jourgensen de près depuis tout ce temps. Est-ce que je suis un fan de Ministry? Bien sûr. Est-ce que je suis en mesure de faire la part des choses? Aussi mais je reste tout de même un fan un peu plus objectif quand il s’agit de Jourgensen. Oui, Oncle Al a annoncé la fin de Minsitry par deux fois, trois si on compte celle de la semaine dernière. Oui, les trois derniers albums sont plus faibles que bien d’autres mais il n’en demeure pas moins que Jourgensen a toujours livré la marchandise et s’est toujours réinventé.

Moral Hygiene est le quinzième et probablement le dernier album de Ministry si l’on en croit les déclarations de Al suite à la sortie de l’album. Ce nouvel album ne réinvente pas ce qui a été fait depuis plus de 35 ans mais c’est le plus solide et le plus intéressant depuis The Last Sucker paru en 2007. Si vous vous attendez à un album Étal de la part du groupe, oubliez-ça illico. Moral Hygiene est un album purement Industriel comme Ministry l’a si bien fait avec ses albums clés et ses projets comme Revolting Cocks ou Lard. Justement, notre ami Jello Biaffra est présent sur sabotage is Sex, une pièce très Lardesque avec des éléments plus alternatifs et Rock and Roll. Oncle Al joue beaucoup avec les sons et les différents styles tout au long de l’album et y va même d’une reprise de Search and Deastroy de The Stooges, un des grand-pères du Punk. Si vous aimez le vieux Minsitry, Moral Hygiene fait en quelque sorte un retour aux sources et offre un album qui se tient avec une excellente production.

Après avoir écorché Bush, il était de mise que Jourgensen frappe sur la tête de Trump et de la pandémie. C’est chose faite et c’est bien réussi. Maintenant, il serait temps pour Ministry de tirer sa révérence pendant qu’il est encore au sommet car parfois, il es préférable de se retirer pendant qu’il est encore temps. Moral Hygiene se retrouvera dans les tops de 2021 et le fan de Ministry que je suis est très satisfait de cet album.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9

Arcturus – Constellation – 1994

La Norvège est rapidement devenue la Terre promise pour le Black Metal alors que plusieurs groupes poussaient comme des champignons vénéneux. L’image Satanique était certes très présente dans le milieu mais ce qui frappait le plus c’était le retour aux sources ancestrales de nombreux de ses groupes qui choisissaient de rendre hommage à leurs ancêtres Vikings. La formation Arcturus était arrivée avec un premier mini album qui allait tout remettre en question. Plutôt que de se complaire dans les diableries et le mode de vie des ancêtres, le groupe avec entre autres Hellhammer (Mayhem) comme fondateur avait choisi de faire de l’astronomie son sujet de prédilection. Même musicalement le groupe en avait surpris plusieurs avec une profonde sonorité atmosphérique où les claviers étaient à l’avant plan. Ce premier mini album allait ouvrir la voie à ce qui s’en venait, toutes les pièces seront reprises sur le premier album complet comme Rodt Og Svart ou seront carrément remodelées à une version finale, la pièce Icebound Streams and Vapours Grey deviendra Wintry Grey dans une version beaucoup plus étoffée et sophistiquée. Constellation pavera la voie vers une nouvelle forme de Black Metal qui se souciera des éléments sonores et de l’intelligence des compositions.

Gary Numan – Intruder – 2021

Gary Numan – Industrial Rock – Angleterre
Intruder – 2021
The End Records
8,7/10

Garu Numan roule sa bosse depuis longtemps. Très longtemps. En fait, le bonhomme a commencé sa carrière musicale en 1978 avec l’album Tubeway Army et on lui doit des pi`ces intemporelles comme Cars ou are Friends Électric?. Vingt et un albums plus tard, Gary Numan est toujours bien en vie et toujours tout aussi créatif muscalement.

Intruder est un peu la suite des deux albums précédents en matière de style et de somorités. Gary Numan est surtout connu pour son utilisation de claviers et de synthétiseurs et est un grand maître des machines. Étant un amateur de ce type d’instruments, je n’ai pas de difficulté à adhérer à ce type de sonorités mécaniques. Comme à son habitude, Numan tire tout le potentiel de ses machines et nous concocte des pi`ces à la fois mélancoliques et puissantes sans s’aventurer dans la vitesse. Il garde le rythme en « mid-tempo » et il prend le temps de peaufiner chaque parcelle sonore au fil des pièces. On pourrait toutefois sentir une certaine redondance au bout de quelques pièces et ça peut devenir un peu irritant à la longue, peut-être qu’en éliminant quelques pièces de remplissage l’album aurait paru moins long. Mais en bout de ligne, c’est bien fait et ça sonne incroyablement bien.

Donc, hormis les longueurs, Intruder est un très bon album de Gary Numan qui sait se réinventer continuellement pour éviter de faire du sur place. À écouter tranquillement en relaxant.

Composition : 8,5
Exécution : 8,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Enslaved – Frost – 1994

Sortir un album par année ce n’est pas très évident et ça demande beaucoup de travail, surtout à cette époque où l’enregistrement numérique était à ses balbutiements, il ne fallait pas manquer son coup. Enslaved avait sorti deux albums en 1994 ce qui était un genre d’exploit car il fallait en avoir des idées pour être en mesure de faire deux albums en si peu de temps. Frost arrivait sept mois après le premier album et avait été enregistré deux mois avant sa sortie. Déjà, on sentait une légère évolution dans les compositions, le côté Viking étant encore plus présent que sur le précédent album et la technicité du groupe était une fois de plus exemplaire. Le groupe avait réussi à sonner comme son titre l’indique avec des atmosphères glaciales et des riffs froids. Le Black Metal Norvégien s’enlignait de plus en plus vers les thématiques hivernales et Enslaved a été l’un des précurseurs du Black Metal typiquement Norvégien, Frost étant l’un des chefs de file en la matière. Le génie musical de Ivar Bjornson était devenu évident et ce n’était que le début.

Crescent – Carving the Fires of Akhet – 2021

Crescent – Blackened Death Metal – Egypte
Carving the Fires of Akhet – 2021
Listenable Records

Il y a de ces tendances dans le Métal qui deviennent parfois redondantes. Les thèmes du Moyen Orient et de la Rome Antique font maintenant partie de ces redondances qui au bout du compte passent un peu inaperçues ou sans réel intérêt. Tout comme Nile, Melechesh ou Maat, la formation Égyptienne Crescent revisite ses origines depuis ses débuts. J’ai connu le groupe avec l’album précédent qui m’avait plu et je dois dire qu’en voyant la sortie de Carving the Fires of Akhet, je n’ai pu m’empêcher d’avoir certaines attentes.

Bon, ceux qui connaissent le groupe ne seront pas dépaysés puisque la formule est toujours sensiblement la même : Un Death Metal noirci avec des éléments du Moyen Orient. Original? Pas vraiment mais Crescent compose de très bonnes pièces intenses avec de bons riffs gras bien ficelés et joués de mains de maîtres. Ajoutons à cela des éléments de musique traditionnelle Égyptienne en version distorsion et une excellente production et vous obtiendrez un parfait mélange de brutalité et de mélodie.

Crescent est un très bon groupe qui sait composer de bonnes pièces mais le niveau d’originalité n’est pas au rendez-vous ce qui donne un bon album de Death Metal générique bien exécuté. Carving the Fires of Akhet ne passera possiblement pas à l’histoire mais il demeure un très bon divertissement sonore fiable et efficace.

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8

At the Gates – Terminal Spirit Disease – 1994

At the Gates avait été sévèrement critiqué avec son troisième album qui montait d’un cran le côté mélodique du groupe. Oui, sur Terminal Spirit Disease, At the Gates avait changé, comme tout bon groupe ne voulant pas stagner à la même place finalement. Est-ce que plus mélodique signifiait pour autant mauvais? Bien sûr que non! Les pièces contenues sur cet album avaient tout un caractère et le groupe était toujours en mesure de nous offrir des riffs dignes de ce nom. Dans les faits, Terminal Spirit Disease nous préparait à ce qui s’en venait avec le prochain album qui sera le plus connu et le plus accompli du groupe. Si on réécoute attentivement Terminal Spirit Disease et qu’on analyse son contenu, on s’aperçoit rapidement que cet album servira de base à un nouveau style Métallique qui verra le jour quelques années plus tard. En effet, certains groupes Américains comme Shadows Fall, All that Remains ou encore As I lay Dying reprendront l’essentiel du son de At the Gates pour créer le Metalcore qui sera aussi connu sous le nom de New Wave of American Heavy Metal. Le groupe de Gothenburg nous servira une toute dernière ultime offrande l’année suivante avant de se retirer en étant au sommet.

Amorphis – Tales From the Thousand Lakes – 1994

Il est parfois assez incroyable de constater que certains albums provoquent des réactions diamétralement opposées, comme si les fans de Métal se divisaient en deux camps distincts, l’un encensant le dit album et l,autre le démolissant sans vergogne. Le deuxième album de Amorphis, Tales From the Thousand Lakes avait subi et subit toujours cette division au sein de la communauté Métallique. Qu’on le veuille ou non, cet album a été extrêmement influent pour des générations à venir avec son savoureux mélange de Progressif, de Doom et de Gothic Rock. Le groupe était en mesure de composer des pièces épiques et techniques avec une atmosphère glauque et froide et des éléments issus de divers styles passant du Death Metal au Prog des années 70 tout en imbriquant des passages plus Folk au fil des pièces. Pour ma part, je suis de ceux qui considèrent cet album comme étant un chef d’œuvre de la grande famille Métallique et qu’en tant que musicien et grand amateur de musique j’en ai plusieurs leçons à tirer. Je suis d’accord avec le fait que Amorphis n’a pas toujours livré la marchandise au cours de sa carrière mais redonnons une chance à Tales From the Thousand Lakes, nous y découvrirons un superbe album haut en couleurs musicales et sonores.