Six Feet Under – Haunted – 1995

Six Feet Under a été formé comme projet connexe par le chanteur de Cannibal Corpse, Chris Barnes. Le grojupe deviendra deux ans plus tard le principal projet de Barnes suite à son départ de Cannibal Corpse en 1995. Déjà à cette époque, la scène Métal mondiale avait son lot de ce que nous appelons aujourd’hui « haters » et le premier album Haunted avait reçu les foudres de certains fans à l’époque. Pourtant, cet album renferme d’excellentes compositions et de très bons riffs qui peuvent aisément faire partie de cette belle évolution métallique et qui ont fait de Six Feet Under un groupe quand même assez influent pour le genre. Bien sûr, Six Feet Under ne réinventait pas le Death Metal mais il le faisait bien au point de devenir un des groupes très connus du Death Floridien. Il est clair que le groupe aura une carrière en dent de scie et ne sera jamais égal à lui-même au fil des sorties mais bon, ce premier album est excellent et il a eu son mot à dire dans le développement du Death Metal à l’échelle mondiale.

Voïvod – Negatron – 1995

Negatron, huitième album des québécois Voïvod, marquait de gros changements tant au niveau du personnel qu’au niveau musical. L’année précédent la sortie de l’album, Snake avait quitté le groupe laissant Piggy et Away avec le choix de terminer le groupe ou de poursuivre avec un ou des nouveaux membres. Eric Forrest fut recruté pour les deux postes laissés vacants par Balcky et Snake et un nouvel album fut mis en chantier. Negatron montrait un Voïvod qui effectuait un genre de retour aux sources en étant plus « heavy » que sur les deux derniers albums mais aussi montrait que le groupe était encore en mesure de composer des pièces incroyables et de toujours innover. Cette fois-ci, fini les escapades progressives, on y allait avec des riffs plus simples et des structures plus percutantes avec des relents Industriels pas piqués des vers. Le « nouveau » Voïvod » ne mis pas trop de temps pour se faire accepter, le groupe était de retour sur les rails avec un album qui frappait fort et qui allait indéniablement influencer une toute nouvelle générations de musiciens.

Primordial – Imrama – 1995

Le Folk et la musique traditionnelle avait commencé à s’imbriquer dans le Métal vers la fin des années 80 avec entre autres Bathory mais inclure ces musiques ancestrales avec de la musique Rock n’était pas une nouveauté, au contraire. Dans les années 70, plusieurs groupes de Progressif avaient déjà commencé à inclure ces musiques traditionnelles avec des sonorités plus avant-gardiste et le fait que des musiciens Métal aient eu l’idée de chanter les histoires des ancêtres était tout simplement une suite logique des choses. Al formation Irlandaise Primordial est une de ces formations qui ont forgé le nouveau genre qu’est le Folk Metal dès son premier album en mélangeant des sonorités Blak Metal, Progressives et surtout très Folk en chantant des histoires de la vie des Celtes en utilisant des instruments typiques d’un temps Ancient comme le Bodhrán et le feadog (tin whistle ou flûte Irlandaise). Imrama n’était que le début d’une longue et parfaite épopée vers des temps immémoriaux pour Primordial et deviendra une influence majeure pour d’autres groupes voulant visiter leur passé. Primordial deviendra du même coup un chef de file pour le genre et contribuera à ce que nous nous souvenions du passé.

Krisiun – Black Force Domain – 1995

Il arrive souvent d’avoir des membres issus d’une même famille dans un groupe. Il est cependant plus rare que les membres d’un groupe soient tous frères et encore plus rare pour un groupe de Death Metal. La tornade Brésilienne Krisiun est un de ces groupes dont les trois frères forment l’ensemble en tant que trio qui restera soudé jusqu’à nos jours. Black Force Domain, premier album de ce trio maléfique avait poussé le Death Metal Sud-Américain beaucoup plus loin avec des riffs rapides et puissants basés sur une rythmique tout aussi puissante et qui frappe fort. Avec son premier album, Krisiun était une réponse directe à Sepultura et Sarcofago en étant beaucoup plus heavy et puissant que ces deux derniers. La carrière de Krisiun sera fort influente et le groupe deviendra le porte étendard du Death Metal Brésilien.

Die Krupps – III – Odyssey of the Mind – 1995

Tout comme Ministry, le groupe Allemand Die Krupps avait commencé sa carrière en tant que groupe de Synthpop et avait rapidement migré vers la musique Industrielle et EBM. À partir de 1992, Die Krupps avait pris un tout autre virage et avait entamé ce qui est devenu la trilogie « Metal » en combinant tous ses éléments originels et en incorporant des éléments typiquement Thrash Metal ce qui avait donné un résultat plutôt explosif. Sur le deuxième album de cette trilogie, le groupe avait fait appel à un guitariste répondant au nom de Lee Altus, ce dernier avait joué entre autres avec Heathen et Angel Witch et serait plus tard connu pour faire partie des vétérans du Thrash Metal, Exodus. Sur Odyssey of the Mind, troisième album d’une trilogie qui s’étirera finalement sur cinq albums, on retrouvait une sonorité très lourde et surtout très puissante menant Die Krupps vers un statut de chef de file du Metal Industriel qui finira par influencer des géants du genre comme White Zombie et Hanzel und Gretyl. Ce troisième album doit être considéré comme étant un tournant de la musique mécanique et un incontournable du genre.

Sinister – Hate – 1995

On attribue souvent le son typique du Death MEtal des Pays-Bas à Asphyx mais il ne faut pas oublier que les pionniers du Death de ce pays fut Sinister. Avec son troisième album, Sinister augmentait la cadence tout en mélangeant divers tempos pour passer d’ultra rapide à ultra lent tout en concoctant des riffs plus complexes que sur ses précédents albums. Sur Hate, le côté plus technique et presque Progressif du groupe commençait à prendre racine comme si cet album allait être un genre de pont entre le Death Metal cru des premières parutions à celui beaucoup plus technique auquel le groupe nous habituera par la suite. Sinister s’imposait tranquillement comme l’une des puissances du Deat Metal mondial. Malheureusement pour le groupe, les deux albums suivants ne seraient pas à la hauteur de son talent ce qui conduira à une séparation en 2003 mais le batteur n’aura pas dit son dernier mot en revenant à charge à partir de 2005 avec une nouvelle formule…

Deinonychus – The Silence of December – 1995

Il y a des groupes et des albums beaucoup plus obscurs qui, sans avoir été très connus, réussissant tout de même à se tailler une place dans l’univers de la grande Évolution Métallique. Dans le cas de Deinonychus et de son premier album, nous pourrions aisément parler de Révolution plutôt que d’Évolution. Je concède que la production de The Silence of December est totalement nulle à chier mais cette production épouvantable tracera le chemin de plusieurs groupes qui forgeront un nouveau genre de Black Metal plus cru et plus caustique qui deviendra le « Raw Black Metal ». Deinonychus utilisait des riffs très simplistes avec des claviers en avant plan pour donner une atmosphère très glauque et malsaine. Ce premier album est toujours demeuré très « underground » et méconnu et c’était probablement le but premier. Quoiqu’il en soit, il a été fort influent dans le monde du Black Metal et a contribué à sa manière à son développement.

Vader – De Profundis – 1995

La formation Vader a été grandement reconnue pour ne pas garder ses musiciens bien longtemps ce qui nous fait penser que le nom Vader est tout simplement le projet d’une seule et unique personne, Piotr Pawel Wiwczarek. Qu’à cela ne tienne, Vader a été l’un des premiers groupes Polonais a franchir les frontières de son pays pour envahir le monde avec son Death Metal vicieux et brutal. Le deuxième album, De Profundis, se doit de figurer dans la grande Histoire Métallique dû à sa grande influence sur le Death Metal Européen et sa capacité à fournir des riffs caustiques et une musique suffisamment technique pour éviter de tomber dans le piège de la simplicité. C’est également avec cet album que Vader a trouvé sa sonorité propre qui le conduira à devenir chef de file du Métal Polonais mais aussi un des grands acteurs du Death Metal tout court. Un album puissant à l’origine de bien des maux de tête dans l’industrie du disque « mainstream ».

Kreator – Cause for Conflict – 1995

Alors que plusieurs groupes de la première vague de Thrash Metal tendaient à s’adoucir pour devenir plus accessible, d’autres comme Slayer et Kreator demeuraient intègres au genre en continuant à sortir des albums de qualité. Cause for Conflict, septième album de légendaire groupe Allemand, avait reçu des avis partagés de la part des fans à sa sortie. Pourtant, bien que Kreator évoluait et proposait un Thrash plus technique, cet album était fichument bien composé et comportait des riffs de très haute qualité et une sauvagerie sonore toujours aussi pertinente. Kreator gardait le cap et tenait toujours la flamme du Thrash Metal originel à bout de bras. Cause for Conflict est album album bien de son temps qui prouvait que le Thrash Metal était toujours bien en vie et que le Métal « underground » était là pour rester.

Cradle of Filth – Existence is Futile – 2021

Cradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Existence is Futile – 2021
Nuclear Blast
8,9/10

Cradle of Filth est un groupe qui n’a plus vraiment besoin de présentations tant son parcours et son influences ont été importants. La sortie d’un nouvel album du groupe suscite toujours autant de passions tant positives que négatives, certains reprochant au groupe de s’être perdu en cours de route à partir de Nymphetamine et de ne plus être le Cradle of Filth des débuts. Pour ma part, sauf pour quelques exceptions, j’ai toujours apprécié les albums du groupe et j’attendais ce nouvel album depuis déjà quelque temps.

Avec seul Dani Filth comme membre original, Cradle of Filth a évidemment évolué avec le temps pour se forger une sonorité propre qui a été maintes fois copiée et depuis plus d’une décennie le groupe semble demeurer stable avec ses éléments de Gothique extrême et ses majestueuses symphonies dans ses compositions. Existence is Futile ne réinvente pas ce que le groupe fait depuis longtemps mais ça demeure du Cradle of Filth bien composé et surtout bien orchestré, les fans du groupe ne se retrouvent donc pas en terrain inconnu, c’est bien fait et les pièces sont en vaste majorité toutes excellentes malgré quelques pièces de remplissage qui auraient pu tout aussi bien se retrouver en face B d’un « single ». Peut-être un tantinet trop long mais nous pouvons aisément faire fi de cette broutille.

Ce nouvel album du groupe est un excellent album qui rivalise aisément avec les classiques de la discographie du groupe et ce dernier prouve une fois de plus qu’il est encore le maître incontesté du Métal Gothique Extrême.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Fear Factory – Demanufacture – 1995

L’ère Industrielle dans le vaste monde du Métal a été instaurée par Ministry et Godflesh qui, à leur tour, ont influencé d’autres musiciens à leur emboiter le pas. La vraie révolution du Métal Industriel provient toutefois de Fear Factory qui, dès son premier album, avait pris le taureau par les cornes en mélangeant du pur Death Metal avec des sonorités plus mécaniques. Ces sonorités ont grandement évolué avec le deuxième album alors que Dino Casares et Burton C. Bell avaient fait appel à Rhys Fulber (Front Line Assembly) pour les parties de claviers et de programmation. Le résultat fut si époustouflant que Demanufacture peut aisément être considéré comme étant le tout premier album « Industrial Metal » pur à 100%. Sans être un membre à part entière de Fear Factory, Rhys Fulber fera office de claviériste sur tous les albums du groupe à partir de Demanufacture. Les riffs incendiaires de Casares biens ancrés sur une puissante rythmique mécanique donneront le tout à ce nouveau mélange musical et contribuera à son développement par la suite.

Rivers of Nihil – The Work – 2021

Rivers of Nihil – Progressive Death Metal – États-Unis
The Work – 2021
Metal Blade Records
9/10

Le quatrième album de Rivers of Nihil ne fera vraisemblablement pas l’unanimité. Pourquoi? Eh bien, nous assistons à de gros changements à chaque sortie d’album pour le groupe, le dernier étant toujours plus Progressif que le précédent. Sauf que sur The Work, nous sommes à des années lumières de ce que le groupe américain nous avait offert par le passé

Disjoncté serait le qualificatif qui collerait le mieux à The Work tant au niveau sonore qu’au niveau des structures musicales. Sur ce quatrième album, le groupe visite plusieurs styles et change de cap à tout moment dans une même pièce passant du Jazz psychédélique au Death Metal tout en visitant des contrées plus atmosphériques voire carrément Industrielles par moments. L’utilisations de synthétiseurs fait maintenant partie intégrante de la folie musicale de Rivers of Nihil et le saxophone se fait entendre sur plusieurs pièces tout au long de l’album apportant cette touche Jazzy peu conventionnelle pour un groupe typiquement Death Metal. Ce nouvel album nous transporte dans un autre univers sonore qui pourrait être difficile à comprendre pour ceux et celles qui ne sont pas habitués à des changements sonores drastiques et à de la musique plus expérimentale.

Rivers of Nihil rejoint plusieurs groupes dits modernes en explorant de nouvelles facettes musicales très intéressantes. Quelques écoutes seront nécessaires pour bien assimiler tout le contenu mais en bout de ligne vous découvrirez un album formidable qui sort des sentiers battus!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

KK’s Priest – Sermons of the Sinner – 2021

KK’s Priest – Heavy Metal – International
Sermons of the Sinner – 2021
EX1 Records
6,5/10

Le départ de KK Downing et la saga médiatique qui perdure depuis 2011 aura fait couler beaucoup d’encre (même si l’encre est maintenant pratiquement à 100% virtuelle) et tout ça pour finir par la sortie du premier album de KK’s Priest qui regroupe entre autres KK Downing et Tim « Ripper » Owens. J’appréhendais un peu la sortie de cet album mais ma curiosité ayant pris le dessus, j’ai finalement succombé à la tentation et j’ai écouté Sermons of the Sinner.

Bon, je vais parler tout de suite de la production qui est excellente et ça devait sonner compte tenu que nous avons affaire avec une pointure du Métal en la personne de KK Downing. Maintenant, allons dans le vif du sujet : La composition. Que dire sans vouloir offenser les fans de KK Downing, que cet album est bon? Dans les faits, ce n’est pas tout à fais le cas. KK’s Priest donne dans un Heavy Metal réchauffé et repassé au « blender » sans aucune saveur. Pas que ce soit mauvais mais c’est comme si on écoutait une version « Wish » de Judas Priest avec des riffs peu intéressants et des pièces qui trainent en longueur. L’intro à elle seule sonne comme une intro d’un groupe amateur qui n’a peu de moyens avec un discours de simili démon dont la voix a été trafiquée avec un un effet d’octave bon marché. Cet effet se retrouvera ici et là au fil de l’album, ce qui aurait dû être évité. On se rends compte en écoutant l’album que l’imagination n’est pas au rendez-vous et que KK Downing essaie de faire revivre un passé qui a mal vieilli.

Toute cette saga de « drama queen » aurait été excusée si l’album en question avait été magistral mais non, au lieu de ça, on sombre dans un ennui mortel sans artifices et sans couilles.
Dommage mais KK’s Priest a perdu toute crédibilité pour ma part.

Composition : 5,5
Exécution : 8
Arrangements : 5
Production : 9
Appréciation : 5

Paradise Lost – Draconian Times – 1995

Sur Draconian Times, Paradise Lost poussait plus loin sa sonorité et son attitude Gothique en tentant même de devenir légèrement plus accessible à un certain niveau. Mais qui dit plus accessible ne dit pas nécessairement mauvais! Ce cinquième album prouvait que Paradise Lost était devenu l’un des piliers du Doom et Gothique Metal avec des pièces superbement bien composées et des atmosphères sombres dignes de ce nom. Le mélange de musique Gothique des années 80 avec le Métal était si bien fait que nous avions une impression de déjà entendu, un peu comme si James Hetfield avait fait un album avec The Sisters of Mercy. Certains diront que Draconian Times est le dernier album Doom digne de ce nom avant des décennies, ce qui pourrait s’avérer vrai et ce qui prouve hors de tout doute que cet album est un chef d’œuvre du genre.

King Diamond – The Spider’s Lullaby – 1995

Peu de groupes ou projets musicaux peuvent se vanter d’avoir eu une carrière sans faille et sans album qui laissait à désirer. King Diamond est l’un de ces artistes qui n’ont jamais faibli en qualité musicale et ce depuis ses tout débuts avec Mercyful Fate. Avec son sixième album, le King allait assoir solidement une fois de plus son règne sur le Heavy Metal avec dix nouvelles pièces épiques, techniques et incroyablement bien composées. The Spider’s Lullaby était tout simplement un autre chef d’œuvre de la part de King Diamond et cet album allait entrer directement dans l’histoire en devenant un classique instantané comme tous les précédents albums. Le fait que King Diamond soit toujours demeuré plus « underground » que bien d’autres groupes de sa génération a contribué au mythe derrière le personnage et son importance pour le développement de tous les sous sous-genres de la grande famille Métallique.

Darkthrone – Panzerfaust – 1995

La réputation de Darkthrone en tant que pionnier du Black Metal Norvégien n’était plus à faire et sa notoriété était de plus en plus grandissante. Le duo le prouvait une fois de plus avec son cinquième qui allait contribuer à solidifier le Black Metal à jamais. Panzerfaust était tout aussi cru que les précédents albums hormis le premier mais avait un petit quelque chose de différent au point de vue stylistique pour une raison bien simple : Fenriz jouait de tous les instruments sur cet album en plus de composer la grande majorité des pièces de l’album laissant Nocturno Culto s’occuper uniquement des voix qui se voulaient encore plus torturées qu’auparavant. L’influence de Celtic Frost était maintenant indéniable surtout au niveau de la pièce Trimphant Gleam qui partageait des riffs et des structures étrangement semblables à The Usurper et quelques autres pièces issues de To Mega Therion de Celtic Frost. Darkthrone ne s’en cachera jamais en faisant même un point d’honneur à rendre hommage à Cetlic Frost. Panzerfaust est évidement un album important pour le développement du Black Métal et Darkthrone un des groupes les plus symboliques du genre.

Septic Flesh – Esoptron – 1995

À partir de la moitié des années 90, le Death Metal et autres genres extrêmes de la grande famille Métallique évolueraient à une vitesse phénoménale en se métamorphosant en plusieurs hybrides tout aussi créatifs les uns des autres. Avec Esoptron, deuxième album de Septic Flesh, une autre barrière avait été franchie vers de nouvelles contrées sonores qui semblaient être de l’autre côté d’un miroir. Le groupe mettaient l’emphase sur des textures plus atmosphériques tout en augmentant le niveau symphonique de ses compositions ce qui changeait radicalement le Death Metal proposé par les frères Antoniou et qui allait changer le Métal extrême à jamais. L’habile mélange de Death puissant avec de la musique classique et des éléments plus gothiques allait devenir la marque de commerce de Septic Flesh et une incontournable influence pour plusieurs groupes qui prendront les rênes de l’Évolution Métallique.

Malevolent Creation – Eternal – 1995

Le Death Metal Floridien est réputé pour sa grande influence sur le Métal mondial et aussi pour avoir été le pionnier du genre avec des groupes comme cannibal Corpse, Morbid Angel et Malevolent Creation. Ce dernier fait partie des tout premiers groupes de Death Metal et sa carrière est un gage de ce que l’on pourrait appeler succès même si c’est un grand mot pour un groupe Métal. Malevolent Creation a toujours conservé cette sonorité brutale et puissante et a toujours misé sur le lent plutôt que le rapide pour faire évoluer sa musique et le genre tout entier. Son quatrième album Eternal gardait la même formule que sur les précédents albums tout en améliorant ses structures musicales et ses riffs incendiaires. Avec ses douze pièces courtes et concises, le groupe a su maintenir la flamme du Death Metal bien haute pour que d’autres groupes prennent la relève par la suite. Un album à là hauteur du son Death Metal Américain et une incomparable influence pour le genre.

My Dying Bride – The Angel and the Dark River – 1995

L’évolution Métallique était encore en plein bouleversements alors que la lutte vers des extrémités musicales forgeait des groupes plus malsains et plus sombres les uns que les autres, là où le Black Metal et le Death Metal étaient les sous genres les plus prisés, certains groupes chosissaient plutôt la lenteur et la grandeur pour faire évoluer cette immense masse métallique. Avec son troisième album, My Dying Bride avait totalement embrassé la musique et l’attitude Gothique dans lesquelles se mélangeaient beauté, tristesse et mélancolie. C’est avec de longues pièces sombres et nostalgiques que le groupe avait contribué à forger ce qui est devenu le Gothic Metal avec une habile mixture de la musique dite Gothique des années 80 et de Doom Metal très puissant d’une incroyable lenteur. The Angel and the Dark River est devenu un incontournable du genre et encore aujourd’hui, il est l’une des grandes références pour le genre.

Between the Buried and Me – Colors II – 2021

Between the Buried and Me – Progressive Metal – États-Unis
Colors II – 2021
Sumerian Records
9/10

Between the Buried and Me a toujours été mis de côté dans les cercles Métalliques et est souvent boudé par les Métalleux dû au fait que le groupe n’est pas nécessairement totalement Métal et nage souvent en plein délire musical d’album en album. Une chose certaine, c’est que BTBAM est dans une classe musicale à part et ne cesse de nous étonner à chaque sortie.

Bon, oublions un instant l’aspect Métal qui semble animer les passions des uns et l’indifférence des autres et concentrons-nous uniquement sur la musique proposée par le groupe et attardons-nous sur la variété sonore qui nous est proposée. BTBAM a, dès ses premiers albums, toujours proposé une musique différente et éclatée qui visitait divers genres sans vraiment se soucier de plaire ou non à un type d’amateur en particulier et ce dixième album prouve une fois de plus que le groupe se fout royalement des standards et des genres tout court. Colors II, vous vous en douterez certainement, est la suite de Colors paru en 2007 et suit exactement le même parcours que le groupe a débuté en 2002 c’est à dire de créer une musique ultra technique sans se fixer de barrières musicales. On a donc droit à des passages très intenses qui frôlent le Death Metal brutal, à du Jazz, à de la Bossa Nova, à du Progressif pur et dur, à des éléments plus Pop mais surtout un savoureux mélanges de textures musicales qui sortent de l’ordinaire et qui nous font sourciller tout au long de l’album. Ce n’est évidemment pas un album à la portée de tous, comme tous les albums du groupe d’ailleurs. Il faut avoir un esprit ouvert et ne pas se mettre de limites pour pleinement l’apprécier.

Un autre album flyé comme seul BTBAM sait le faire et un réel plaisir pour les tympans! Colors II fera définitivement partie des tops de l’année!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Opeth – Orchid – 1995

En plein bouillonnement du Black Metal et du Death Metal dans les milieux underground de la planète, une cassure s’était radicalement faite avec le premier album de Opeth. Orchid arrivait en grandes pompes avec des pièces plus qu’étoffées et excessivement longues, on retrouvait des éléments du Progressif des années 70 mais avec une fougue et une sauvagerie sonore sans précédent. Mikael Akerfeldt nous lançait en pleine face son génie musical et ses compositions étaient complètement à l’opposé de ce qui se faisait dans le Grunge, style qui prédominait et qui avait éclipsé le Métal des palmarès. Au lieu de se contenter de simplicité, Opeth y allait avec des pièces complexes et brillamment composées et le groupe semblait dire « regardez, nous sommes capables de faire de la musique intelligente et complexe comme nos idoles qui dominaient dans les années 70. » Opeth est rapidement devenu une référence dans le monde du Métal et Orchid n’était que le début d’une fantastique aventure musicale qui changerait le genre à jamais.

At the Gates – The Nightmare of Being – 2021

At the Gates – Melodic Death Metal – Suède
The Nightmare of Being – 2021
Century Media
8,7/10

Oui je sais, je suis un peu en retard pour le septième album d’At the Gates sorti en juillet dernier. The Nighmare of Being est en fait le troisième album du groupe depuis son retour en 2010. Le groupe prends tout son temps entre deux albums donc mon excuse pourrait être que moi aussi j’ai pris mon temps avant de l’écouter ce nouvel album et je dois dire que je ne suis pas déçu!

Depuis ses débuts en 1990, At the Gates nous a toujours servi des petits bijoux d’album se conférant un juste titre de pionnier dans son genre et ce nouvel album perpétue la tradition d’excellence que le groupe s’était fixé dès ses débuts. On pense toujours qu’At the Gates va nous remâcher encore une fois sa bonne vielle recette, ce qui n’est pas faux dans un sens mais cette recette et efficace et réconfortante et sans vraiment se répéter d’un album à un autre, At the Gates joue toujours et encore du bon vieux At the Gates. Des riffs mélodiques puissants et des compositions intelligentes et riches en changements et textures sonores qui n’ont rien à envier à quiconque. La production est toujours à la hauteur des attentes et pour un groupe comme celui-ci, c’est définitivement un impératif.

Alors, j’en penses quoi du nouveau At the Gates? Que c’est tout simplement un autre très bon album du groupe qui nous sert encore une fois de la musique à la fois de la vieille école mais qui reste de son temps. À se procurer évidemment!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Immortal – Battles in the North – 1995

Immortal a été un des pionniers du Black Metal Norvégien et avec son troisième album, le groupe nous transportait dans un autre univers sonore avec une production curieusement pauvre. Les compositions étaient un peu plus étoffées et il serait aisé de dire que Battles of the North est l’un des points culminants qui allait changer bien des choses dans le Black Metal, notamment au niveau de la sonorité crasseuse et très « lo-fi », sonorité qui sera reprise par plusieurs groupes par la suite pour faire plus « grim ». Bien que la majorité des pièces de Battles in the North soient toutes bâties sur le même moule et se ressemblent pratiquement toutes, il est indéniable que Immortal tenait quelque chose qui allait faire changer le cours de la musique extrême. Qu’on aime ou non, cet album a été très important pour l’évolution du Black Metal dans son ensemble et est encore aujourd’hui considéré comme l’un des classiques du genre.

Bal-Sagoth – A Black Moon Broods over Lemuria – 1995

Quand on parle de Métal Symphonique plusieurs noms nous viennent en tête mais nous oublions souvent d’où proviennent les origines de ce mélange de musique classique et de Métal extrême. Bal-Sagoth est certes une formation qui est passée sous les radars en demeurant méconnue mais qui est sans aucun doute en grande partie responsable de la montée en flèche de la musique classique et surtout Symphonique notamment dans le Black Metal. Avec son premier album le groupe avait frappé très fort en qualité musicale en composant des pièces viscérales à la fois brutales, sombres et mélancoliques. Le tout était magistralement orchestré avec des parties de musique classique dignes des films d’horreur. Sans l’apport de Bal-Sagoth, il y a fort à parier que des groupes comme Carach Angren ou Fleshgod Apocalypse n’auraient possiblement pas vu le jour. A Black Moon Broods over Lemuria est un album très important pour le Métal Symphonique et par le fait même, la discographie de Bal-Sagoth est à prendre en considération pour mieux comprendre cette partie de l’Évolution Métallique.

Meshuggah – Destroy, Erase, Improve – 1995

Un autre album qui ne faisait pas l’unanimité en 1995 fut le deuxième album de Meshuggah. Il faut croire que le côté mécanique et les changements de tempos bizarres générés par le band avaient eu raison de certains fans à l’époque. De plus, sur Destroy, Erase, Improve, Meshuggah s’immisçait dans des univers sonores différents flirtant avec le Jazz et l’Industriel conférant ainsi au son de Meshuggah quelque chose d’unique qui finira par façonner un genre entier qui deviendra le Djent. Avec Meshuggah, le Thash Metal devenait extrêmement technique et s,en allait vers de nouvelles contrées inexplorées et l’influence du groupe Suédois sur ce qui s’en venait fut des plus importantes pour le développement du Métal technique et disjoncté.

Morbid Angel – Domination – 1995

Se fier à une pochette pour se procurer un album peut parfois nous créer des surprises ou des déceptions selon le cas. S’il avait fallu se fier à la pochette du cinquième album de Morbid Angel, on serait passés à côté de quelque chose car la pochette de Domination est vraiment horrible. Certains métalleux de l’époque avaient tout simplement dénigré cet album dû à sa différence et au changement de cap pour Morbid Angel. Ce phénomène de dénigrement a pris de l’ampleur dans la communauté Métal au fil des années mais ceci est une autre histoire que nous raconterons plus tard. Domination était certes différent mais non moins riche en puissance et en sonorités grasses avec des riffs écrasants et d’une technicité exemplaire. Les guitares étaient accordées plus bas qu’à l’habitude ce qui donnait une sensation d’oppression en plus d’ajouter de la lourdeur aux compositions du groupe. Est-ce que Domination était un si mauvais album comme certains semblaient vouloir nous le faire croire? Bien sûr que non! Domination est tout sauf un mauvais album, il ne faisait que renforcer l’influence que Morbid Angel avait sur le Death Metal et montrait que Trey Azagthoth pouvait se réinventer tout en demeurant fidèle à lui-même. Morbid Angel était loin d’être mort et continuerait son règne pendant encore longtemps!

Suffocation – Pierced from Within – 1995

Avec son troisième album complet, Suffocation réaffirmait et solidifiait son statut de pionnier du Death Metal avec des pièces de plus en plus techniques et incroyablement brutales. En pleine ascension vers les sommets du Death Metal, le groupe avait acquis une renommée mondiale et Frank Mullen était considéré comme étant le vocaliste le plus emblématique du genre avec ses vocaux gras et profonds. Suffocation ne se contentera pas seulement d’influencer le Death Metal à part entière : Il sera, sans vraiment le vouloir, l’instigateur d’un nouveau genre qui apparaitra au début des années 2000, genre qui sera fortement rejeté par un très grand nombre de Métalleux. Pierced from Within sera le dernier album complet du groupe avant sa séparation en 1998. Suffocation sera toutefois de retour en 2002 avec des changements de membres pour continuer à brasser le monde du Métal de façon magistrale.

Cruachan – Tuatha Na Gael – 1995

À cette époque outre les genres plus connus comme le Death, le Black, le Power ou le Doom, un autre sous genre tendait à se tailler une place dans le vaste monde Métallique. Vers la fin des années 80, la musique traditionnelle était apparue chez certains groupes qui avaient décidé de mélanger la musique ancestrale avec le métal. Initialement incorporé entre autres par Bathory le Folk Metal allait prendre une tout autre tournure entre autres grâce aux Anglais de Skyclad qui fut fort probablement le tout premier groupe de Folk Metal. Mais qui dit Folk et ancêtres dit forcément musique Celtique. Cette musique provenant des temps avant l’ère médiévale avait toujours été présente en dehors du cadre Métallique mais avait brillamment été reprise par un groupe Irlandais nommé Cruachan. Dès son premier album le groupe, nommé d’après le nom d’une capitale du Moyen Âge et du cri de ralliement Gaëlique, avait pris le taureau par les cornes en utilisant des instruments ancestraux comme la flûte, le bouzouki et la mandoline pour mélanger des mélodies traditionnelles à un Black Metal féroce et guerrier. Le tout en prenant bien soin de relater les histoires de Gaël, ancêtres des Irlandais et des Écossais. Avec ce premier album, le véritable Folk Metal était apparu et plusieurs formations d’Europe, de Scandinavie et de Russie suivraient les traces laissées par Cruachan pour raconter et honorer les temps immémoriaux des batailles et de la vie de leurs ancêtres.

Aeon – God Ends Here – 2021

Aeon – Death Metal – Suède
God Ends Here – 2021
Metal Blade Records
9.2/10

Neuf années c’est long, très long entre deux albums. C’est presque une décennie d’attente interminable. Neuf années c’est le temps qui sépare le très excellent Aeons Black et le petit dernier de Aeon, God Ends Here. Parfois il est préférable de prendre son temps entre deux albums pour petre en mesure de sortir un album digne de ce nom. C’est exactement ce qu’a fait Aeon et l’attente aura valu beaucoup plus que la peine!

En voulez-vous du Death Metal brutal technique à souhait? Eh bien en voilà et nous sommes incroyablement servis! Ce nouvel album du groupe Suédois regorge de riffs complexes et d’arrangements surprenants dignes des grands noms du Death Metal depuis ses débuts. Ici on ne lésine pas avec la qualité sonore, c’st très bien produit et ça sonne sans bon sens. Aeon nous offre ce qui deviendra rapidement son meilleur album depuis sa création et un des meilleurs albums Métal de 2021. En tout seize pièces puissantes incluant de courtes instrumentales et des intro ici et là au fil de l’album pour un total de près de cinquante minutes de pure défonce auditive.

La patience paie et God Ends Here est le résultat de cette patience qui se retrouvera dans les tops 2021 de Hurlemort. Il est à noter que ma copie vinyle est superbe, belle présentation graphique et vinyle « Gold Splatter », de quoi passer de superbes moments d’écoute !!!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Deicide – Once Upon the Cross – 1995

Les Métalleux de l’époque devenaient de plus en plus difficiles si bien que plusieurs excellents albums passaient sous la loupe de bienpensants critiquant négativement possiblement pour le plaisir d’être négatifs. C’étaient possiblement les débuts des « haters » avant l’ère Internet. Le troisième album de Deicide avait subi les foudres de ces détesteurs qui n’avaient vraisemblablement pas compris que Once Upon the Cross était un excellent album de Death Metal pur et dur qui dévastait tout. Sans adoucir le moins du monde sa sonorité brutale, Deicide jouissait d’une production en béton armé pour cet album, le fait d’avoir signé avec Roadrunner y était forcément pour quelque chose. Once Upon the Cross fut l’un des très bons albums de Deicide n’en déplaise à ses détracteurs et il faut rendre à Benton ce qui appartient à Benton, ce troisième album est suffisamment solide pour avoir influencé tout une génération de musiciens et un genre à part entière.