Testament – The Gathering – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #652
Testament – The Gathering – 1999
États-Unis

Après être tombé assez bas avec Low et s’être complètement planté avec Demonic, Testament s’était vraisemblablement aperçu qu’il ne serait jamais le prochain Metallica et en était venu à la conclusion que revenir à ses racines purement Thrash Metal était la meilleure solution qui soit. The Gathering a été le résultat époustouflant de ce retour avec Dave Lombardo à la batterie et avec cet album, Testament signait son ultime album avant de nous servir du remâché album après album par la suite. The Gathering prouvait que le Thrash Metal était encore bien en vie et l’album allait donner un nouveau souffle à une toute nouvelle génération de groupes qui perpétueront la flamme des années 80 avec une sonorité plus moderne. Un incontournable de l’Évolution Métallique qu’il faut absolument écouter!

Ministry – Dark Side of the Spoon – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #651
Ministry – Dark Side of the Spoon – 1999
États-Unis

Dark Side of the Spoon marquait l’album le plus troublé et le plus troublant de Ministry. Après avoir considérablement ralenti le pas sur son précédent album, Oncle Al revenait à la charge avec une pièce d’entrée d’album rapide et énergique avant de tomber dans la lenteur puissante. Cet album n’avait pas été bien reçu par les Métalleux de l’époque mais les amateurs de musique Industrielle retrouvaient le Ministry mécanique des premiers albums avec une touche plus dure et surtout plus bizarre. Certes, Dark Side of the Spoon ne plaisait pas au métalleux moyen mais a tout de même réussi à influencer bon nombre de groupes et d’artistes Métal à imbriquer des éléments purement Industriels et électroniques dans leur musique. Al Jourgensen aura encore beaucoup à donner avec les quatre albums suivants, Dark of the Spoon était le pont avec ce qui s’en venait. Un excellent album méconnu et surtout très sous-estimé qu’il faut réécouter pour l’apprécier à sa juste valeur.

Agalloch – Pale Folklore – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #650
Agalloch – Pale Folklore – 1999
États-Unis

Il y a de ces groupes qui passent inaperçus mais qui réussissent à influencer le cours de l’histoire musicale, ça j’en ai déjà parlé à quelques reprises depuis le début l’Évolution Métallique. Mais il y a des groupes encore plus obscurs qui changent vraiment le cours de cette histoire sans même s’en rendre compte et sans même que la majorité du monde s’en rende compte. La formation Américaine Agalloch est une de ces formations qui ont apporté une nouvelle facette dans la musique qui contribuera à changer certaines perceptions et ainsi faire évoluer tout un genre. Sur son premier album, Pale Folklore, Agalloch avait mélangé des éléments très atmosphériques avec des sonorités Folk, le tout ben ancrés dans un Black Metal froid et lent avec des pièces excessivement longues qui s’étirent en progression. Le résultat est unique et totalement de ce que nous avions pu entendre jusque-là, du moins pour un groupe Métal. Bien sûr cet album était imparfait sur quelques points mais le groupe avait planté une graine qui allait devenir un arbre majestueux au fil des albums suivants. Un superbe début qui ouvrira la porte à de nouvelles branches de la grande famille Métallique.

In Flames – Colony – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #649
In Flames – Colony – 1999
Suède

Avec son quatrième album, In Flames poursuivait sur sa lancée du Death Metal Mélodique au son de Gothenburg. Le groupe ne se réinventait pas du tout et malgré d’excellente pièces, on snetait que les Suédois commençaient tranquillement à s’essouffler. Malgré tout, In Flames était toujours en mesure de nous offrir de super riffs à la fois mélodiques et puissants et continuait à influencer un bon nombre de musiciens à persévérer dans cette voie. Colony n’était pas le meilleur album de la discographie jusque là mais c’était tout de même un album efficace qui tirait bien son épingle du jeu. À écouter ou réécouter pour prendre connaissance de l’histoire du métal plus mélodique et moins brutal.

Hypocrisy – Hypocrisy – 1999

On ne pourra pas dire que Peter Tagtgren n’a jamais essayé d’évoluer et d’expérimenter. Au lieu de stagner avec une sonorité unique tout au long d’une carrière, il a réussi à se réinventer à chaque album de Hypocrisy et son sixième album éponyme le prouvait une fois de plus. Sur cet album, Tagtgren délaissait quelque peu la vitesse et la sauvagerie pour des sonorités plus vaporeuses et atmosphérique tout en gardant son côté puissant et très lourd avec des pointes rapides au fil des pièces tout en peaufinant ses mélodies et ses structures musicales. Certains diront de cet album que ce serait le « peak » de la discographie du groupe. Quoiqu’il en soit, cet album était tout un chef d’œuvre de Death Metal mélodique qui a été très influent pour la suite des choses.

Arch Enemy – Burning Bridges – 1999

Le troisième album de Arch Enemy marquait plusieurs nouveautés tant dans l’alignement que dans le son en général. C’est sur Burning Bridges que Sharlee D’Angelo a fait ses débuts avec le groupe et c’est aussi sur cet album que Johan Liva a livré sa dernière performance sur disque avec son groupe avant d’être remplacé par une chanteuse. Point de vue sonorité, le groupe gardait son côté mélodique tout en durcissant le ton dans les rythmiques pour offrir un album sauvage et décapant. Certains diront de Burning Bridges que c’est l’album ultime de Arch Enemy, chose certaine, c’est l’album qui a officialisé le saut du groupe dans les hautes sphères métallique mondiales. Définitivement un chef d’œuvre du Death Metal mélodique Suédois et un incontournable du Métal tous styles confondus.

Stormtroopers of Death – Bigger Than the Devil – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #646
Stormtroopers of Death – Bigger Than the Devil – 1999
États-Unis

S.O.D. avait généré toute une commotion en 1985 avec Speak English or Die. Cet album se devait être le seul d’un projet éphémère qui est devenu malgré lui excessivement culte et surtout très influent. Le retour du projet légendaire en 1999 laissait présager un triomphe mais Speak English or Die était tellement ancré dans les archives et les classiques du Métal que Bigger Than the Devil avait fait pâle figure à sa sortie. Non pas que ce deuxième album soit mauvais, au contraire. On retrouvait le S.O.D. d’antan, toujours tout aussi irrévérencieux et caustique avec d’excellentes pièces et d’excellents riffs. Cependant, la magie était passée depuis plus d’une décennie et nombreux étaient les groupes qui faisaient ce type de musique et l’avaient amélioré donnant l’impression que ce retour de S.O.D. sonnait le réchauffé et manquait cruellement de punch, la surprise était passée depuis longtemps. Mais, Bigger Than the Devil est tout de même un très bon album de Crossover si on fait abstraction du nom écrit sur la pochette. Un album qui n’a pas influencé grand-chose mais qui mérite sa place dans l’Évolution Métallique pour sa valeur historique.

Mercyful Fate – 9 – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #645
Mercyful Fate – 9 – 1999
Danemark

Si on compte les deux mini albums, 9 était effectivement le neuvième et dernier album de Mercyful Fate. Qui peut se vanter d’avoir toujours sorti d’excellents albums? Pas beaucoup d’artistes me direz-vous mais King Diamond a réussi l’exploit de le faire non pas avec un seul groupe mais avec deux, en l’occurrence son projet King Diamond qui cumulait lui aussi perfection par-dessus perfection. Même si Mercyful Fate n’a jamais eu le statut qu’il méritait vraiment en demeurant dans l’ombre de groupes qu’il a influencé, il est indéniable que l’apport du King et de ses musiciens a été extrêmement considérable pour toute la grande famille métallique. 9 pour suivait l’héritage que le groupe avait laissé dès le début de sa carrière et même si Michael Denner n’était plus de la partie, Hank Shermann poursuivait cette tradition de riffs exemplaires et de compositions incroyablement bien structurées. Cet album marquait la fin définitive pour Mercyful Fate jusqu’à aujourd’hui où un nouvel album a été annoncé pour 2022. Espérons que ce nouvel album soit tout aussi percutant que les neuf autres parutions!

Labyrinth of Hungry Ghosts – 2022

Arkaik – Technical Death Metal – États-Unis
Labyrinth of Hungry Ghosts – 2022
The Artisan Era
8.3/10

Bon, le Death Metal a évolué pas mal depuis ses débuts vers la fin des années 90. La technicité a été grandement améliorée depuis les trois dernières décennies et aujourd’hui nous assistons à une sursaturation de groupes ultra techniques qui en mettent de plus en plus au point où c,en set rendu pratiquement une mode.

La formation Américaine Arkaik est l’une de ces formations extrêmement techniques qui nous vomissent des notes plus que nous sommes capables d’en assimiler et ce sixième album nous le prouve une fois de plus. Pour ajouter à cette surdose de technicité, nous avons droit à une production des plus synthétique qui fait sonner le groupe comme une machine réglée au quart de tour. Justement, les membres de Arkaik sont des machines sur leurs instruments, ça en fait peur! Le groupe est en mesure de nous livrer de bons riffs avec de belles idées, le tout exécuté à la perfection, pas de place à l’erreur, on se doit d’être à la milliseconde près ce qui enlève toute saveur musicale et chaleur sonore. Comme dit le dicton, trop c’est comme pas assez, il faut savoir doser. Il est cependant évident que les amateurs de musique très technique et de Métal plus moderne vont sans aucun doute apprécier ce nouvel album mais pour ma part, je décroche rapidement même si je suis émerveillé par les prouesses des musiciens.

Dommage, j’avais bien aimé Metamorphignition en 2012 mais depuis, Arkaik m’a vraiment perdu dans son flot démesuré de notes et de changements.

Composition : 8
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 8
Appréciation : 7

Aborted – The Purity of Perversion – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #644
Aborted – The Purity of Perversion – 1999
Belgique

La Belgique était entrée dans la scène du Death Metal Brutal avec le premier album de Aborted. Bien que ce premier album souffrait d’une production pauvre, les riffs contenus sur celui-ci étaient d’une autre trempe, comme si le groupe réinventait ce Death Metal Brutal déjà bien établi aux États-Unis en incorporant des éléments de Grindcore et des échantillonnages au fil des pièces de l’album. Les changements soudains de tempo apportaient un côté encore plus sauvage et brutal aux pièces et en bout de ligne, The Purity of Perversion était un excellent début pour le groupe Belge. Les albums suivants auront une nette amélioration dans la production et dans le jeu des musiciens plaçant ainsi le groupe parmi les grands de genre.

Children of Bodom – Hatebreeder – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #643
Children of Bodom – Hatebreeder – 1999
Finlande

Qu’on le veuilee ou non, qu’on aime ou pas, force est de constater que le deuxième album du groupe Finnois Children of Bodom avait frappé tellement fort que c’en est devenu un classique instantané. Hatebreeder mélangeait tous les éléments du Death Metal mélodique Suédois avec la technicité et le côté très Néoclassique des groupes de Power Metal Allemands. Le résultat fut pour certains très « cheesy » mais pour d’autres, ce fut une révélation et d’une immense influence. Avec un virtuose de la guitare comme Alexi Leiho, on n’avait pas le choix d’admettre que le talent était bien là et que le bonhomme influencerait une myriade de guitaristes à s,inspirer de son travail pour refaçonner le Métal mélodique. Le groupe sera à son apogée jusqu’à la première moitié des années 2000 avant d’entamer une descente aux enfers qui conduira à la perte de Leiho en 2020. Hatebreeder est considéré comme étant l’album clé de la discographie du groupe et par le fait même son plus accompli. Un classique très important pour la grande Évolution Métallique.

Burn the Priest – Burn the Priest – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #642
Burn the Priest – Burn the Priest – 1999
États-Unis

Bon, celui-ci figure dans ma série l’Évolution Métallique uniquement pour des raisons purement historiques. Musicalement parlant, Burn the Priest n’inventait ou ne réinventait aucun genre en se contentant seulement de prendre des éléments issus du Groove Metal, du Death Metal et du Metalcore nouvellement arrivé dans le décor. Ce seul et unique album n’est pas mauvais en soi et offrait d’excellents riffs et de très bonnes idées pour ce qui allait suivre. C’est justement ce qui allait suivre qui est le plus important dans cette histoire. Après la sortie de leur premier album, les membres du groupe trouvaient que leur nom était immature, ce qui était possiblement vrai. Un changement de guitariste s’était effectué et le nom du groupe fut changé. Le groupe signa pour Prosthetic Records et son deuxième album, New American Gospel, sortit sous le nom de Lamb of God. La suite est tout simplement entrée dans l’histoire!

God Dethroned – Bloody Blasphemy – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #641
God Dethroned – Bloody Blasphemy – 1999
Pays-Bas

Les Pays-Bas sont devenus un des pays les plus prolifiques en matière de Death Metal avec une sonorité propre et distincte. Ayant déjà frappé très fort avec ses deux premiers albums, la formation Néerlandaise God Dethroned avait créé un tsunami sonore avec Bloody Blasphemy, album qui avait placé le groupe dans les hautes sphères du Death Metal mondial. C’est à grands coups de riffs mélodiques et d’atmosphères sombres que le groupe nous avait concocté son chef d’œuvre qui misait sur la rapidité et la puissance de frappe pure et dure. Il faut dire que God Dethroned a toujours su sortir des albums de qualité et tentait de se réinventer à chaque sortie. Bloody Blasphemy a contribué à influencer bien des jeunes à persévérer et à rendre le Death Metal encore plus crédible grâce au travail de composition des membres du groupe. Un excellent album de pure noirceur sonore!

Die Apokalyptischen Reiter – Allegro Barbaro – 1999

Die Apokalyptischen Reiter poursuivait son mélange de Folk et de Death Metal sur son deuxième album, Allegro Barbaro. La folie musicale du groupe était montée d’un cran et la brutalité sonore était encore plus palpable. Le quatuor mettait les claviers encore plus en avant plan pour accentuer les guitares abrasives et la voix de Fuchs qui passait régulièrement de tr`s guttural à très « clean ». Il faut dire que le ce chanteur a toute une voix et est en mesure de livrer la marchandise. La provocation était aussi au rendez-vous avec des titres évocateurs et des paroles incisives dignes des grands groupes de Punk de la fin des années 70. Un album qui préparera la sonorité légendaire du groupe qui même s’il a toujours été plutôt méconnu, est d’une importance capitale pour l’évolution Métallique et le mélange des genres.

Emperor – IX Equilibrium – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #639
Emperor – IX Equilibrium – 1999
Norvège

Pour une troisième chronique consécutive, je me surprends à utiliser le mot « changement » comme si c’était un blasphème impardonnable. Curieusement, ce blasphème a été utilisé pour des chroniques d’albums de Black Metal qui, à la base, étaient des pionniers du genre qui ont été élevés au rang de « culte ». Empreror était passé de héro à zéro pour certains fans de Black Metal qui ne comprenaient pas qu’un groupe se devait d’évoluer un moment donné pour éviter de stagner dans la paresse musicale et le confort de ses vieilles pantoufles. Sur IX Equilibrium, Ihsahn, Samoth et Trym avaient poussé le côté symphonique pas mal plus loin que tous les autres groupes qui avaient tenté cette expérience. Finies les sonorités crasseuses et « kvltes », ce troisième album avait une production en béton armé sur laquelle on pouvait (enfin) entendre chaque note et chaque parcelle distinctivement pour être en mesure de savourer le tout et de mesure pleinement tout le génie de Ihsahn. Ce dernier, sans le savoir ou sans nous l’avouer, commençait déjà à préparer la suite qui allait le conduire vers une carrière solo. Le côté progressif était en train de s’installer dans sa musique et ce vent de changement allait révolutionner une fois de plus la musique extrême. N’en déplaise aux détracteurs, IX Equilibrium est possiblement l’album le plus réussi et le plus accompli de la courte discographie du groupe Norvégien.

Marduk – Panzer Division Marduk – 1999

La machine de guerre Suédoise Marduk était très bien huilée à la sortie de son sixième album et le groupe signait, sur Panzer Division Marduk, son album le plus accompli en carrière malgré certaines réticences de certains fans de Métal qui n’acceptaient pas le changement (encore ce mot épouvantable) et l’évolution musicale. Marduk devenait de plus en plus technique et de plus en plus mélodique en même temps et cette dualité sonore avait créé un style de Black Metal extrêmement puissant et sauvage. La rapidité et les riffs acérés étaient de mise, le tout bien ancré sur une production des plus solides qui accentuait cette puissance et ce sentiment de domination totale. Marduk est sans nul doute l’un des grands du Black Metal Scandinave et Panzer Division Marduk le prouvait amplement. Un album fort influent et à la hauteur de ce que le Black Metal se doit d’être.

Midnight – Let There be Witchery – 2022

Midnight – Black/Speed Metal – Étas-Unis
Let There be Witchery – 2022
Metal Blade Records
8,3/10

Garder une formule gagnante sans évoluer peut tout aussi bien être une bonne qu’une mauvaise chose. Dans le cas du « one man band » Midnight, garder la même recette dans le même moule est quand-même une bonne formule et ça s’entends une fois de plus sur le nouvel album, Let There be Witchery.

Bon. Midnight, on le sait que ça ne réinvente pas du tout la roue et ça n’apporte absolument rien de nouveau à la grande famille Métallique. On prend un petit peu de vieux Venom, amplement de Motörhead et une bonne dose de Toxic Holocaust, on brasse un peu la mixture et on obtient des pièces qui arrachent et qui sont vraiment efficaces. Bref, du vieux métal comme dans le temps, des riffs simples, de l’attitude à revendre et une droiture musicale sans pareil. La production est un peu granuleuse pour donner l’illusion d’être dans les années 80 et le tour est joué.

Un autre bon album pour Midnight qui perpétue sans prétentions la flamme d’antan avec brio. Pas une grosse révélation mais du plaisir sonore pour se faire aller la tignasse et taper du pied!

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8,5
Appréciation : 8

Lacuna Coil – In a Rêverie – 1999

Il est vrai que la formation Italienne Lacuna Coil n’a aucune agressivité métallique à proprement parler mais avec son tout premier album, In a Rêverie, il est fort probable que l’agressivité musicale n’était tout simplement pas au programme pour les compositions de la formation Italienne. Le groupe avait plutôt opté pour des sonorités plus douces avec des éléments pseudo Gothiques avec des soubresauts Doom mais le Rock prenait plus de place que le côté Métal donnant ainsi un album vaporeux et léger à la limite de la musique commerciale musclée. Christina Scabbia en était à ses débuts et sa voix n’était pas encore celle que l’on connait aujourd’hui. La raison pour laquelle je place cet album dans la liste de l’évolution Métallique c’est parce qu’il a tout de même eu une bonne influence sur des groupes à sonorité Gothique au tournant des années 2000 et que cet album nous montrait la voie vers des sonorités plus doucereuses dans le Métal, sonorités qui pouvaient faire partie de la grande famille métallique. Un album pour ceux qui préfère quand ça ne brasse pas trop avec juste un peu de mordant pour se sentir puissant!

Rammstein – Zeit – 2022

Rammstein – Neue Deutsch Harte/Industrial Metal – Allemagne
Zeit – 2022
Universal Music

Est-ce que Rammstein a encore besoin de présentations? Si oui, il serait grand temps que vous sortiez de votre tanière car vous en avez manqué un méchant bout. Les maîtres de la controverse et de la provocation nous arrivent avec leur huitième album en carrière et demeurent toujours aussi fidèles à eux-mêmes.

Zeit nous fait amplement oublier les écarts du précédent album sans titre sorti en 2019, le groupe revient dans le droit chemin même si l,album en général est mois agressif que ce que nous sommes habitués d’entendre. Contrairement au passé, le groupe nous présente trois pièces plus lentes et surtout plus sensibles en début d’album, soit la totalité de la face A. Il faut attendre la quatrième pièce pour que ça commence à bouger et à devenir plus entraînant. Les orchestrations et les arrangements sont toujours tout aussi époustouflants, je m’étonne à chaque album de la qualité des sonorités utilisées au fil des pièces, le claviériste est tout simplement un génie et c’est sur ses machines que tout se passe. Même si certaines personnes pourraient trouver que Rammstein compose de la musique simple en ne se basant que sur les riffs de guitare, il n’en est absolument rien. Les compositions du groupe sont d’une complexité où tout est à sa place et dans lesquelles chaque instrument est d’une importance capitale. Encore une fois, le tout est chanté en Allemand ce qui donne tout un impact aux pièces.

Le groupe a les moyens et ça parait. La production est tout simplement incroyable, le double vinyle en 45 rpm sonne comme une machine de guerre bien huilée, c’est puissant et ça frappe fort! Un des excellents labum de la discographie de Rammstein qui se retrouvera haut dans les tops 2022.

Composition : 9
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9,5
Appréciation : 9

Taake – Nattestid Ser Porten Vid – 1999

La deuxième vague du Black Metal Scandinave avait commencé à s’implanter vers la fin des années 90 notamment avec des projets comme le « one man band » Taake. Host, le génie derrière le projet, a rapidement gravi les échelons pour devenir l’un des principaux instigateurs de cette nouvelle vague de Métal froid et très noir. Sa grande sensibilité musicale mélangée à une détresse palpable et une sauvagerie sonore y étaient pour quelque chose et le résultat fut plus qu’explosif. Comme ses prédécesseurs qui s’inspiraient des groupes des années 80, Takke puisait ses racines directement dans le Black Metal originel du début des années 90 pour le faire évoluer vers un côté à la fois mélodique et puissant. Ce premier album n’était que le début d’une belle série d’albums embrumés d’une beauté musicale sans pareil. Notons que Taake signifie brume et que c’est aussi le nom d’une tribu qui vivait dans les environs du lieu de naissance de Host. Host signifie Automne en Norvégien et couplé à son nom de projet, nous pouvons aisément dire que le bonhomme a réussi à faire sonner sa musique comme ses deux noms d’artiste!

Rotting Christ – Sleep of the Angels – 1999

Sur Sleep of the Angels, Rotting Christ avait définitivement laissé tomber son côté Black Metal pour pleinement embrasser ses sonorités Gothiques qui allaient perdurer pendant quelques années et quelques albums de plus. Le groupe préférait utiliser la sensibilité pour ses compositions et le groupe, devenu uniquement un duo avec les frères Tolis, avait beaucoup plus de marge de manœuvre pour aller dans la direction qu’il voulait sans se soucier de ce qui pourrait arriver. C’est ce qu’on appelle le sens artistique. Prendre des risques pour évoluer musicalement ce n’est pas donné à tout le monde et Rotting Christ était l’un de ces groupes qui se floutaient de se casser la gueule. Le duo faisait ce qu’il voulait et le réussissait très bien. Ce cinquième album est un exemple de perfection musicale qui consacrait ainsi le groupe comme étant un chef de file mondial du Métal Gothique. Une réussite sur toute la ligne qu’il faut découvrir le plus rapidement possible!

Fortydaysrain – Temptation of Our Own Demise – 1998

En 1998, un nouveau sous genre Métallique est officiellement né et c’est sans nul doute grâce à une formation obscure du Massachussetts. Bien que Temptation of Our Own Demise soit classé comme étant une compilation, cet album de Fortydaysrain comportait de nouvelles pièces ainsi que des pièces provenant d’un premier démon et d’un EP tout aussi obscurs que le groupe en question. Avec des riffs chaotiques et des « blast beats » sauvages, Fortydaysrain avait été l’instigateur du véritable Metalcore et avait ouvert la porte à de nombreux groupes à se lancer dans cette nouvelle aventure musicale. Bien sûr, tout ceci n’a absolument rien à voir avec le Metalcore d’aujourd’hui, la sauvagerie sonore était au rendez-vous et le mélange entre le Hardcore brutal et le Métal extrême donnait une toute nouvelle dimension à la grande famille métallique. Même si Fortydaysrain est demeuré un groupe plutôt inconnu ayant eu une très courte carrière, il est indéniable que l’avènement de ce groupe mythique a fait évoluer les choses pour le tournant des années 2000. Certains membres du groupe iront, peu après sa séparation, fonder une pointure du Metalcore Américain nommé Cannae.

The Lord Weird Slough Feg – Twilight of the Idols – 1998

Vers la fin des années 90, certaines personnes pensaient que le Heavy Metal était bel et bien mort, d’autres pensaient qu’il y avait un genre de « revival » qui se faisait alors que dans les faits, le Heavy Metal n’a jamais cessé d’exister. Le genre est plutôt redescendu là où il se devait d’être : Dans les profondeurs des abysses loin des succès « mainstream » à se raffiner et évoluer en tant que genre pionnier. La formation Américaine The Lord Weird Slough Feg était lune de ces formations qui tenait bien haut la flamme perpétuelle du Heavy Metal originel tout en faisant évoluer le genre pour son passage dans les années 2000. Twilight of the Idols était arrivé dans un monde en plein changement dans lequel le Grunge était en train de s’essouffler et malgré le peu de reconnaissance qu’il a eu au fil de sa carrière, The Lord Weird Sliugh Feg est devenu l’un des piliers du Heavy Metal plus moderne. Oui, le groupe est méconnu encore aujourd’hui mais il a tellement été et est toujours tout aussi important pour le Heavy Metal pur et dur. Si vous ne connaissez pas encore le groupe, il serait grand temps de vous y mettre car vous allez passer à côté de quelque chose de grandiose au niveau musical!

Limbonic Art – Epitome of Illusions – 1998

Le projet Limbonic art n’est pas le plus connu de la scène Black Metal Scandinave mais son approche musicale et surtout lyrique a grandement contribué à faire évoluer les choses. Son troisième album, Epitome of Illusions, montrait un groupe qui avait mûri avec des compositions de plus en plus étoffées et incroyablement bien ficelées. Les parties symphoniques qui s’imbriquaient dans un Black Metal froid étaient de plus en plus mieux orchestrées nous transportant vers des mondes cosmiques avec des ambiances planantes et vaporeuses. Epitome of Illusions est un album digne des grands du Balck Metal et mérite amplement sa place parmi les pionniers du genre.

Hällas – Isle of Wisdom – 2022

Hällas – Progressive Rock/Hard Rock – Suède
Isle of Wisdom – 2022
RMV Grammofon
9.8/10

La semaine dernière, mon ami Dominic Naud m’a envoyé un message me suggérant fortement d’écouter le groupe Suédois Hällas et son plus récent album, Isle of Wisdom. Après avoir entendu le premier extrait de l’album, Elusion’s Gate, je suis tout simplement tombé en bas de ma chaise et j’ai commandé le vinyle illico presto.

Hällas visite les grands maîtres du Hard Rock et du Progressif des années 70 et c’est tellement bien réussi qu’on croirait que cet album est sorti en 1972 de par sa production et ses sonorités de guitares et surtout de claviers. D’ailleurs, ces claviers sont omniprésents tout au long de l’album et des pièces qui le forment, nous transportant vers un majestueux voyage dans le temps où le Rock flyé et technique était régnait en roi. Sur Isle of Wisdom, outre les références très progressives, on retrouve des éléments proto-metal, folk et beaucoup d’influences de rock psychédélique de cette belle époque glorieuse. On nage entre Gong et Gentle Giant en passant par Deep Purple et des groupes plus récents comme Blood Ceremony, Lucifer et Witchcraft. Bref, musicalement très éclaté et surtout très près de l’originel, ce qui prouve une fois de plus que le Rock est loin d’être mort. Mention plus qu’honorable à la présentation graphique qui est dignes des grands albums des années 70.

Je ne nierai pas que j’ai un fort penchant pour ce type de musique et cet album sera classé très haut dans mes tops 2022. Je suis tellement tombé sur le cul et sous le charme que je me suis commandé les trois albums précédents…

Krisiun – Apocalyptic Revelation – 1998

La tornade Brésilienne Krisiun avait grandement accéléré son tempo sur son deuxième album faisaient de celui-ci un énorme point de départ pour le Death Metal en Amérique du Sud. Apocalyptic Reveletaion était un album ultra rapide avec des riffs caustiques qui défiaient pratiquement la gravité. La complexité musicale était aussi une nouvelle facette du groupe qui montait de plusieurs crans son jeu et ses structures musicales pour parfaire son Death Metal brutal et incendiaire. Cet album valu à Krisiun de signer avec Century Media dès son album suivant consacrant ainsi le groupe vers des sommets du Death Metal Mondial. Un excellent album décapant qu’on se doit d’écouter le plus rapidement possible si ce n’est déjà fait!

Corpsegrinder – Corpsegrinder – 2022

Corpsegrinder – Death Metal/Hardcore – États-Unis
Corpsegrinder – 2022
Perseverance Media Group
8.3/10

Quand l’annonce que George Fisher sortirait un album solo est sortie, je m’attendais à un autre album de Cannibal Corpse mais sous un autre nom. En fait, seul Erik Rutan de Cannibal Corpse participe à ce premier album et la sonorité générale est assez différente de celle de Cannibal Corpse malgré certaines ressemblances.

Pourquoi faire un album solo? Aucune idée mais en bout de ligne, Corpsegrinder offre un très bon album axé sur des riffs simples mais brutaux. Le tout est typiquement Death MEtal mais une ambiance plus centrées vers le Hardcore de la vielle école donnant ainsi un impact qui frappe fort aux pièces de l’album. La production est excellente, ça sonne fort et bien puissant et malgré une très grande similitude entre les pièces de l’album, ça s’écoute plutôt bien. Le but n’était vraisemblablement pas de réinventer le genre mais de faire un album efficace qui nous rentre dedans.

Corpsegrinder n’est pas un grand album de Death Metal mémorable mais ça fait la job et c’est plaisant d’un bout à l’autre. À écouter avec un maximum de son pour en apprécier toute la puissance.

Composition : 8
Exécution : 8.5
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Inquisition – Into the Infernal Regions of the Ancient Cult – 1998

Les pays de l’Amérique du Sud ont pris un certain temps à s’imposer sur la grande scène Métallique Mondiale. Certes, quelques groupes comme Sepultura ou Krisiun avaient réussi à faire une percée dans leur style respectif mais un groupe provenant de la Colombie, c’était plutôt rare, surtout un groupe de Black Metal pur et dur. Inquisition avait commencé sa carrière comme étant un groupe de Thrash Metal moyen parmi tant d’autres mais avait évolué vers le Black Metal sombre et caustique pour son premier album. Bien sûr, en écoutant pour la première fois la musique de Inquisition on se demandait ce qui se passait avec la voix de canard du chanteur mais cette facette prenait rapidement le bord lorsqu’on s’attardait à la musique elle-même. Les riffs abrasifs et froids étaient la pierre angulaire des compositions du groupe et même si la production était déficiente, il se dégageait une atmosphère glauque et malsaine tout au long des pièces. Into the Infernal Regions of the Ancient Cult est devenu un album culte dans le milieu du Black Metal influençant à sa manière plusieurs autres groupes par la suite.

Hate – Lord is Avenger – 1998

La Pologne est connue mondialement pour plusieurs raisons, des mauvaises et de meilleures. Faisons fi du côté ultra religieux du pays et concentrons-nous sur le meilleur côté : Le Death Metal. Avec Behemoth, Hate est un des pionniers du Death Metal Polonais et son deuxième album prouvait que le groupe allait être connu et deviendrait l’une des grandes puissances du Death Metal Mondial. Avec ses riffs gras et explosifs, le groupe a su placer ses pions pour dévaster la planète entière et ce deuxième album n’était que la pointe de l’iceberg. Le groupe connaîtra une légère baisse avec son troisième album mais ce recul serait pour mieux rebondir et ainsi perpétuer la flamme du Death Metal brutal et incendiaire.

Cephalic Carnage – Conforming to Abnormality – 1998

Nombreux albums incompris par la majorité sont d’emblée détestés par cette majorité qui se complait dans les standards et la facilité confortable. Le premier album de Cephalic Carnage a été dès sa sortie un album totalement incompris par une bonne majorité de Métalleux de l’époque. Conforming to Abnormality était un juste titre pour un album de cette trempe car Cephalic Carnage pouvait aisément être catégorisé de complètement « weird » avec des structures hors des standards préétablis et des idées de riffs complètement disjonctés. En fait, ces éléments dérangés et instables faisaient justement de cet album un album hors classe et surtout très intéressant! En ouvrant un tant soi peu son esprit on fini par comprendre ce qui se passe musicalement avec ce groupe de détraqués qui a poussé le Grindcore vers de nouveaux horizons. Ce n’est pas pour les doux j’en conviens, mais cert album est un incontournable de la musique extrême!