Sans Amertume – Sans Amertume – 2016

sans-amertumeSans Amertume – Death/Thrash Metal – Canada
Sans Amertume – 2016
Indépendant
7.5/10

Faire du Métal en Français au Québec c’est possible et les groupes qui le font ne courent pas les rues. Lorsque l’on ajoute des sujets issus du Folklore Québecois, on diminue de beaucoup le nombre de groupes. Sans Amertume est un de ceux qui propagent la flamme patriotique comme le faisaient les Garolou, Abbittibbi ou encore Raoul Duguay dans les années 70.

Avec des pièces comme Le Bonhomme Sept-Heures, La Corriveau ou La Complainte de Cadieux, Sans Amertume y va à fond dans les mythes et histoires qui ont fait et font toujours la culture du Québec. C’est en brandissant les poings à grand coups de Death et de Thrash Metal que Sans Amertume nous lance ces histoires ancestrales en nous faisant revivre ces légendes d’ici.

Quoique quelque peu décousues, les pièces contenues sur cet album éponyme sont originales et renferme de nombreux riffs authentiques et propres au groupe sur une rythmique solide. Les soudains et nombreux changements peuvent paraître un peu curieux mais on cerne rapidement le style de Sans Amertume tout au long de l’écoute de l’album. Le groupe a son propre style qui tends vers l’expérimentation par moments avec certaines touches progressives.

Notons la reprise de la Bitt à Tibi de Raoul Duguay qui cadre parfaitement avec ce que Sans Amertume nous raconte au fil de ses pièces. Le groupe perpétue les traditions et quel style musical est le mieux placé pour raviver la flamme? Le Métal!

http://sansamertume.bandcamp.com/

Survival Instinct – Hell’s Angels – 2016

survival-instinctSurvival Instinct – Thrash Metal – Canada
Hell’s Angels – 2016
Indépendant
7.5/10

Lorsque je parlais de Thrash Metal et de ses clones modernes dans plusieurs chroniques passées, j’expliquais en gros qu’une vaste majorité de jeunes groupes se complaisaient dans la reproduction des pionniers du genre. Une forte ascension du genre et un retour au son des années 80 sévit depuis quelques années et curieusement, il semble y avoir de l’intérêt chez plusieurs métalloïdes pour ces sonorités ancestrales.

Survival Instinct formé en 2013 est une toute jeune formation nous arrive de la ville de Québec en nous offrant son premier album intitulé Hell’s Angels. Titre d’album un peu particulier en sachant que cet homonyme est utilisé par une célèbre bande criminelle sans foi ni loi. Mais bon, les anges de l’enfer ça cadre bien avec le Thrash Metal dans un sens. Musicalement parlant, Survival Instinct ne réinvente absolument rien, on reprends ce que les Razor, Slayer, Kreator et autres Destruction ont créé il y a plus de 30 ans pour nous resservir la sauce avec une production d’aujourd’hui.

Cette production est plutôt remarquable, pour sonner, ça sonne! Les riffs sont acérés, la rythmique relativement très solide avec un bon vocal s’apparentant à la voix de Stace McLaren. Tous les ingrédients sont là pour créer un groupe de Thrash de 1985. Bonnes compositions, bons riffs et de l’énergie à revendre. Le groupe et son premier album sont efficaces malgré une certaine redondance au fil des pièces. Hell’s Angels est un album agréable à écouter sur lequel on peut aisément « headbanger » et se défouler un brin.

Gods of Egypt – 2016

gods-of-egyptGods of Egypt – 2016
Action/Aventure/Fantasy
Avec : Nikolaj Coster-Waldau et Gerard Butler
Directeur :Alex Proyas
LionsGate
5/10

Gods of Egypt s’inscrit dans la lignée des films pseudo historiques relatant les exploits de quelconques héros, imaginaires ou non, du passé. Ce film est dans la même veine que le très ordinaire Exodus : Gods and Kings et réuni des acteurs connus, entres autres Nikolaj Coster-Waldau ( Game of Thrines) et Gerard Butler (300).

Je ne comprends pas que l’on puisse rater un film de cette envergure. Car, Gods of Egypt est totalement raté et ce n’est certes aucunement la faute des acteurs qui tentent bien que mal de tirer leur épingle du jeu. L’idée de base est excellente avec les Dieux qui sont beaucoup plus grands que les mortels et ayant des pouvoirs extraordinaires. La lutte en Seth et Horus pour le pouvoir et la couronne de toute l’Égypte, c’est une bonne idée en soi sauf que le scénario est tellement mauvais et décousu que l’histoire en devient pratiquement plate à mourir.

Les effets CGI laissent vraiment à désirer, des fois trop c’est comme pas assez, il y a de nombreuses scènes ou ces fameux CGI sont tellement « cheaps » qu’il aurait mieux valu travailler avec des maquettes à la vieille méthode. Les effets de la série Stargate SG-1 étaient mieux fait que ça, c’est peu dire. Gods of Egypt est un emmerdement total avec un scénario fait à la sauvette et des ateurs mal dirigés. Dommage de voir tant de gaspillage d’argent dans un film à grand déploiement qui ne lève pas et qui est une perte de temps monumentale.

Suicidal Angels – Division of Blood – 2016

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Suicidal Angels – Thrash Metal – Grèce
Division of Blood – 2016
NoiseArt Records
8/10

Le Thrash Metal connait une fulgurante ascension depuis une dizaine années et semble vouloir résister au temps. Bien que de nombreuses jeunes formations officiant dans ce sous genre soient de véritables clones sans réel intérêt, il n’en demeure pas moins que les meilleures formations du genre sont encore et toujours celles qui ont forgé le style dans les années 80. Mais, il arrive qu’une de ces jeunes formations réussisse à bien faire perpétuer la flamme du Thrash pur et dur.

Les Grecs de Suicidal Angels font partie de ces rares bands de Thrash qui apportent une certaine fraicheur et un souffle de jeunesse à ce genre usé à la corde. Division of Blood est le sixième album du groupe et cette nouvelle sortie est un brin plus efficace que les deux précédents albums offerts par la formation. Suicidal Angels n’est aucunement original se contentant d’utiliser les vieilles recettes créées par Kreator, Sodom ou Slayer. Sauf que le groupe le fait très bien, Division of Blood étant un bon album qui s’écoute fort bien et assez entraînant.

De bons riffs comme à l’époque, une rythmique solide et des chansons en béton. Pas de niaisage, on va directement au but et on fonce dans le tas. L’album a une excellente production et les musiciens sont capables de composer. Un bon album de Thrash comme dans le temps, en spectacle ça doit brasser un tantinet.

Surgeon – Beast of Light – 2016

surgeon
Surgeon – Progressive Black Metal – États-Unis
Beast of Light – 2016
Indépendant
8.5/10

Je découvre cette semaine la formation Américaine Surgeon. Rendue à son troisième album, la formation mélange habilement le Black Métal avec le Progressif et comme son nom l’indique, la musique est un vrai travail de chirugien , les arrangements étant taillés au scalpel.

Ce qui est frappant au fil des pièces c’est les changements d’ambiances et de tempos. On passe de u;tra heavy pour devenir plus mélodique, de rapide à très lent et puissant à très doux. Les guitares sont en avant plan avec des riffs acérés et des mélodies envoûtantes. La rythmique est solide et droite comme une barre et les vocaux sont dans un registre commun dans le Black Metal, une voix de gorge quelque peu torturée qui fait office d’instrument.

Bien que très bien mixé, l’album manque légèrement de profondeur et de puissance à l’état brut, ça manque un peu de basse, les « mids » et les « trebles » sont un peu trop présents. Mais bon, ce n’est quant même pas une production « lo-fi » et ce n’est qu’un légéer détail qui n’enlève en rien la qualité musicale du groupe. Beat of Light est un album que je recommande aux amateurs de Black un peu plus technique et diversifié en rythmiques.

Bloody Hammers – Lovely Sort of Death – 2016

bloodyhammers
Bloody Hammers – Doom Metal/Gothic Rock – États-Unis
Lovely Sort of Death – 2016
Napalm Records
7/10

En voyant le nom du groupe avec son logo et surtout sa pochette, je m’attendais a du Doom pur et dur de la part de Bloody Hammers. A ma grande surprise, bien que le terme Doom pourrait possiblement s’appliquer, le duo joue plus dans le Gothic Rock dépressif.

Sans être mauvais, Lovely Sort of Death a de la difficulté à lever et nous embarquer dans la musique de Bloody Hammers. Il manque ce petit quelque chose qui nous fait dire qu’un groupe est intéressant et sort de la masse. Il y a tout de même d’excellentes idées et de très bonnes pièces mais on tombe rapidement dans la monotonie pour finalement oublier ce qui joue, la musique se fondant avec les bruits ambiants pour ne devenir qu’un son de fond.

Les guitares manquent énormément de puissance, le choix du « tone » est douteux, comme si la guitare avait été branchée dans une pédale de distorsion directement dans la console donnant un son flou et très « fuzz » qui finit par agacer les tympans. La rythmique est solide et les structures musicales sont bien composées. La voix de type très Goth à la Peter Steele s’agence très bien avec le style et les claviers donnent de bonnes ambiances en général.

Il aurait été beaucoup plus intéressant si le groupe avait plus de tonus et de puissance un peu à la manière de The Vision Bleak car au final The Lovely Sort of Death est faible en sonorités et en éclat. Pour terminer, bien que la présentation graphique soir superbe, elle ne cadre aucunement avec la musique de Bloody Hammers.

Un album plutôt raté compte tenu des bonnes idées qu’il renferme. Dommage!

Death Angel – The evil Divide – 2016

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Death Angel – Thrash Metal – États-Unis
The Evil Divide – 2016
Nuclear Blast
6.5/10

Death Angel est considéré comme faisant partie de la deuxième vague du Thrash Californien avec Testament. Il a été l’un des nombreux groupes de Thrash à signer pour un gros label, Geffen mais après trois albums, le groupe s’est dissout en 1991 pour revenir en 2004. Lors de la sortie du premier album The Ultra-Violence en 1987, j’étais déjà en train de bifurquer vers le mouvement gothique délaissant peu à peu le métal pour explorer d’autres avenues plus underground. J’avais tout de même apprécié l’album à sa juste valeur à l’époque.

Je n’ai pas vraiment suivi Death Angel par la suite et ce n’est qu’avec Relentless Retribution que j,ai renoué avec la formation en 2010, album qui m’avait plus ou moins plu au point de passer par dessus l’album suivant sans me rendre compte de sa sortie. 2016 marque la sortie de The Evil Divide auquel j’ai prêté une attention particulière afin de me faire une opinion sur ce qu’est devenu Death Angel au fil du temps.

Bien que le groupe pige dans ses racines pour forger les pièces de l’album, le Thrash Metal proposé sur The Evil Divide est générique et passablement usé. Mais certains riffs demeurent efficaces et les pièces sont bien structurées. Ce qui est vraiment agaçant par contre c’est la touche moderne à la limite du Metalcore qui vient tout démolir. L’utilisation de cette pathétique recette n’aide en rien en bout de ligne si ce n’est que de tenter de séduire un public plus jeune qui ne connait absolument rien au Métal.

The Evil Divide manque énormément d’éclat et est d’un ennui mortel de A à Z. Death Angel est désormais un groupe à la mode et la mode dans le Métal, c’est un sacrilège. Passons à autre chose maintenant.

Virus – Memento Collider – 2016

virus
Virus – Avant-Garde Rock/Metal – Norvège
Memento Collider – 2016
Karisma Records
9/10

J’ai un plaisir et un étonnement assez grand de constater que l’ouverture d’esprit est grandissante au sein de la scène Métal Internationale. En fait, cette ouverture d’esprit a toujours existé mais elle est malheureusement voilée par trop d’œillères et de restrictions bornées sur la surface et les modes. Oui, que vous le vouliez ou non, il y a des modes dans la grande scène Métal et une bonne portion de Métalleux sont embourbés dans ces modes au gré des tendances laissant voir uniquement ce qui se passe à la surface.

Heureusement, il y a des musiciens qui osent creuser et s’engouffrer dans les profondeurs de l’inconnu. Issu de la formation Ved Buens Ende, le trio Norvégien Virus ose en nous offrant son quatrième album intitulé Memento Collider. Je découvre tout juste le trio avec ce nouvel album et c’est toute une découverte! Je m’attendais à une musique beaucoup plus Black Metal mais contrairement à mes suspicions, Virus est loin du Black Metal conventionnel. Le groupe évolue plutôt dans un genre de Rock à tendances Jazz et Progressif rappelant par moments Voïvod mais beaucoup plus expérimental.

L’utilisation de guitares dissonantes pratiquement « cleans » apporte un aspect assez particulier aux rythmes non conventionnels et aux envolées de basse. L’usage de la distorsion est quasi inexistante et il est intéressant de constater que la puissance est tout de même au rendez-vous. Aucun vocal « harsh », tout est au naturel avec une essence un peu torturée rendant le tout très homogène et distinctif. Virus a son propre son, son propre style et une comparaison est somme toutes difficile à élaborer.

De très bonnes compositions avec ds arrangements époustouflants sur une rythmique des plus solides, voilà ce que nous réserve Memento Collider. Cet album est destiné aux amoureux de musique qui sort des standards et non à l’amateur de Métal ordinaire fermé et borné. A écouter en demeurant concentré pour apprécier toutes les subtilités des six pièces de l’album.

Neolunar – Neolunar – 2016

neolunar
Neolunar – Darkwave/Jazz Noir – Angleterre
Neolunar – 2016
Indépendant
8.5/10

J’ai toujours un très grand respect et voué une grande admiration pour les musiciens multi-instrumentistes, surtout ceux qui ont la grande capacité à composer et d’ouvrir leur esprit à plusieurs genres musicaux sans se soucier des étiquettes.

Tamás Kátai que l’on connait pour son excellent projet Thy Catafalque est l’un de ces musiciens que j,ai découvert en 2015. Cet excellent compositeur nous offre un tout nouveau projet appelé Neolunar avec un tout premier album éponyme. Ici, oubliez le métal, nous sommes aux antipodes avec une musique oscillant entre le Darkwave et le Jazz Noir. Les claviers et les ambiances vaporeuses sont en avant plan et les expérimentations sont le point de mire du projet Neolunar. Bien que le style et le soent du projet soient uniques et difficiles à comparer, je me lance en affirmant qu’il y a certaines similitudes avec The Legendary Pink Dots et The Tear Garden dans l’approche musicale et les arrangements sonores.

Tamás Kátai est un étonnant compositeur et je réitère mon affirmation lors de ma chronique de Sgurr de Thy Catafalque en 2015, ce musicien est décidément de la trempe d’un Mike Oldfield et d’un Edward Ka-Spel. Je lève mon chapeau à tant de créativité musicale!

The Claypool Lennon Delirium – Monolith of Phobos – 2016

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The Claypool Lennon Delirium – Psychedelic Rock/Experimental – États-Unis
Monolith of Phobos – 2016
ATO Records
9/10

Voici un duo qui risque fort de ne pas passer inaperçu! A quoi fallut-il s’attendre en réunissant Les Claypool et Sean Lennon? A tout et à rien en même temps! Connaissant fort bien le travail de Claypool avec Primus et de son génie musical et sachant très bien que Lennon n’est pas seulement le fils de papa, je n’attendais pas moins qu’un album explosif et riche en sonorités.

Sur Monolith of Phobos nous sommes servis à souhaits! L’usage d’instruments vintage comme le Mellotron et l’Autoharp donne le ton à la musique du duo. A prime abord rock psychédélique, l’expérimentation est également à l’avant plan pour nous faire voyager dans des contrées totalement capotées.

Nous connaissons tous le talent de bassiste de Les Claypool mais ce qui est surprenant ici c’est le talent multi-instrumentiste de Sean Lennon qui est un excellent guitariste mais également un très bon batteur. Le mélange Primus, The Beatles et The Residents se fait sentir tout au long des pièces, Lennon et Claypool se partageant les parties vocales d’une pièce à l’autre. Du pur génie musical!

Cet album est destiné à ceux qui n’ont pas peur de sortir des standards et qui aiment la musique riche en sons et en arrangements complètement disjonctés! Monolith of Phobos est un excellent album à savourer note par note en prenant son temps pour décortiquer se qui se passe entre nos deux oreilles. Solide!

Les Indiens – Shaman UFO – 2016

les-indiensLes Indiens – Stoner Psychedelic Rock – Canada
Shaman UFO – 2016
Sexy Sloth
8/10

Je ne sais plus trop comment j,ai abouti sur Shaman UFO de la formation Québécoise Les Indiens ni le pourquoi j’ai pris la décision d’écouter cet album. J’avais eu vent de ce nom il y a quelques années et je n’avais nullement prêté attention à la musique du groupe croyant que c’était un de ces nombreux groupes Québécois à saveur pop rock qui tentent d’envahir les ondes radiophoniques pour l’ultime quête d’un Félix.

Bref, j’ai écouté Shaman UFO et avec les premières notes de Sauvage j’ai compris que j’avais eu un jugement un peu trop hâtif face au groupe. Les Indiens, c’est pesant et très lent. Du Stoner explosif et puissant qui déferle telle une vague dévastatrice. Le tout mélangé avec du rock psychédélique issu des années 70 dans la veine de Hawkwind.

J’ai bien aimé les sept pièces de l’album, c’est vraiment bien composé et dosé, l’ajout de claviers vintage apporte un touche plus spatiale au son du groupe. J’ai un peu freiné sur le côté francophone des paroles et la façon saccadée de les livrer , ça sonne un peu bizarre à mes oreilles mais en bout de ligne ce détail finit par disparaître au fil des pièces, le côté musical prends grandement le dessus.

Shaman UFO est un très bon album à considérer et est une preuve que le rock est loin d’être mort au Québec.

Alienadept – Industrial Twilight Revisited – 2016

alienadept
Alienadept – Industrial Black Metal – Espagne
Industrial Twilight Revisited – 2016
Indépendant
6/10

Je suis un amateur et un fier défenseur des mélanges de toutes sortes et de tous styles. Je trouve aberrant de se limiter en musique et de focuser sur une seule et unique voie. Il y a des mélanges qui sont grandioses, d’autres pas mal moins. C’est un peu le cas de Alienadept qui nous arrive d’Espagne avec un mélange de Black Metal et d’industriel un peu cheap sur les bords.

Industrial Twilight Revisited comporte de très bons riffs et de bonnes idées mais l’ensemble manque cruellement de contenu. La partie Black Metal comporte beaucoup de sonorités Nu Metal avec des guitares lourdes et accordées très bas avec des riffs saccadés comme si Korn était derrière la musique du « one man band ». La partie Industrielle n’est pas vraiment Industrielle en soit, on a droit à du Techno avec des sons issus de claviers bon marché, ce n’est pas très convaincant et réussi de ce côté.

Pour la voix, le chanteur a choisi de mettre une distorsion sur l’ensemble de ses parties vocales, c’est correct mais ici on se contente de défiler du texte en hurlant dans un micro à peu près n’importe comment. La mixture globale sonne comme un groupe de simili Goths qui tente d’être le plus sombre possible.

Au final, cet album n’est pas très réussi et ne lève tout simplement pas. Trop de sonorités à saveur plus commerciale se font entendre au fil de l’album et les arrangements sont beaucoup trop plastique pour que Alienadept soit vraiment pris au sérieux. Dommage, les idées sont là mais ne sont pas exploitées au maximum.

Ade – Carthago Delenda Est – 2016

adeAde – Death/Folk Metal – Italie
Carthago Delenda Est – 2016
Xtreem Music
9/10

Troisième album pour la formation Italienne Ade. Comme son titre l’indique, Carthago Delenda Est se veut un album concept qui décrit la prise et destruction de Carthage. Ce nouvel album nous présente deux nouveaux membres au sein du groupe, Commodvs à la batterie et Traianvs à la voix ainsi qu’un nouveau label, Xtreem Music.

Ce nouvel album ne comporte pas de réelles surprises au niveau musical, il est la suite logique de l’excellent Spartacvs paru en 2013 avec une production légèrement plus puissante. Le groupe démontre son habituelle habileté à composer des chefs d’oeuvre avec des arrangements époustouflants. Le choc des opposés est frappant et grandement intéressant, d’un côté un Death Metal technique et destructeur et de l’autre des sonorités venues des ancêtres Romains. Pour ceux qui sont familiers avec la série Rome, la trame sonore de cette série est similaire à ce que Ade utilise dans ses pièces pour apporter le cachet Romain et ses légions meurtrières.

C’est donc en grand conquérant que Ade nous livre son plus récent album et ainsi prendre d’assaut la planète entière et nous imposer sa force brutale et sa splendeur. A écouter immédiatement sous peine d’être jeté aux lions. Morituri te Salutant!

Castle – Welcome to the Graveyard – 2016

castleCastle – Heavy/Doom Metal – États-Unis
Welcome to the Graveyard – 2016
Prosthetic Records
8.5/10

Avec un nom accrocheur et un titre d’album éloquent, la formation Américaine Castle et son tout récent quatrième album intitulé Welcome to the Graveyard avait de fortes chances de m,attirer musicalement. Ajoutons à cela une voix féminine et un style axé vers le Doom, il n’en fallait pas plus pour que je jette une oreille attentive à Castle que je ne connaissais aucunement.

Et bien, me voilà conquis! Castle donne dans un genre dans lequel je nage depuis quelques années et qui me surprends de jour en jour au fil de mes découvertes. Avec un habile mélange de Heavy Metal et de Doom, le tout servi à la sauce traditionnelle, Castle nous ponds un album pas piqué des vers avec une grande prédisposition pour la composition et les arrangements bruts et puissants. On recèle beaucoup d’influences des années 70, en l’occurrence Black Sabbath, mais aussi beaucoup de Heavy Metal Traditionnel dans la veine de Angel Witch.

De gros riffs bien gras et très vintage avec d’excellents solos appuyés par une rythmique solide et percutante. La voix de Elizabeth Blackwell se situe entre celles de Ann Wilson et de Janis Joplin apportant un souffle contagieux aux huit pièces de l’album. Welcome to the Graveyard est un excellent album obscur à mettre dans sa collection et à écouter sans retenue. Je suis passé à côté des trois premiers albums du groupe mais soyez assurés que je vais rapidement effectuer un retour en arrière, Castle est une valeur sûre et entre directement dans mes cordes.

Le professionnalisme musical

Ma chronique de ce matin porte sur le professionnalisme au sein d’un groupe musical et des décisions qui surviennent à court et long terme lorsque ce professionnalisme est impossible à atteindre. Comme vous le savez, je suis un passionné de musique depuis pratiquement ma naissance. J’en ai gobé de la musique au fil des 47 dernières années, de tous styles, de plusieurs époques et j’en ai joué beaucoup. À partir des premières notes poussées sur un harmonica à l’âge de 3 ans, je n’ai jamais cessé de jouer de la musique sur plusieurs instruments.

J’ai eu ma première guitare à l’âge de 17 ans. C’était en avril 1987. Je m’en souviens car 2 mois plus tard je joignais un groupe qui existe toujours aujourd’hui. Depuis cette année 1987, j’ai fais partie de plusieurs entités musicales et côtoyé bon nombre de musiciens avec lesquels j’ai eu énormément de plaisir à apprendre et performer que ce soit juste pour le plaisir dans un local de pratique, sur scène ou en studio. Mon but en musique a toujours été très précis : Composer et jouer peu importe ce qui peut arriver, sans prétentions ni attentes. J’ai certes eu une vague d’espoir de vivre de cet art étant plus jeune mais j’ai rapidement réalisé que c’était impossible pour moi. Je n’aime pas me faire imposer la musique que je dois jouer et j’ai compris que je faisais de la musique uniquement pour le côté artistique de la chose, pour le plaisir de créer que ce soit bon ou mauvais. Je fais de la musique pour faire de la musique, pour moi en tout premier lieu. Tant mieux si des gens aiment, tant pis si c’est détesté.

Pour moi la musique c’est radicalement sérieux et jouer dans un groupe l’est d’autant plus. Chaque détail doit être pris en considération : De la performance à la présence sur scène en passant par l’imagerie, chaque parcelle de détail à une importance capitale qui sépare les amateurs des professionnels et ce même pour un groupe de sous sol qui débute. Mais les deux détails les plus importants qui sépare justement les amateurs des professionnels sont la modestie et l’attitude. Savoir où est sa place dans le processus d’évolution d’un groupe est primordial et l’attitude en dit long sur un musicien ou un groupe de musiciens. Une attitude de rock star, c’est chiant autant au sein d’un groupe qu’à l’extérieur du dit groupe.

Il y a un mois, j’annonçais mon départ de la formation Hellbörn dans un communiqué officiel publié uniquement sur ma page Facebook personnelle. Ce départ n’était pas de gaieté de coeur car j’avais mis 4 années d’efforts dans ce projet pour l’aider à atteindre l’échelon sur lequel il était rendu. Plusieurs facteurs qui ont mené à ma décision n’étaient aucunement du ressort public et n’ont pas été étalées dans ce communiqué de départ. J’ai voulu demeurer professionnel jusqu’au bout terminant même tous les engagements qui étaient au programme. Jamais il ne me serais venu à l’esprit de laver mon linge sale en public et de salir la réputation des autres membres du groupe, ça ne se fait juste pas et le public n’a pas à être au fait des problèmes internes d’un groupe.

Les problèmes internes de Hellbörn ne datent pas d’il y a un mois, ils sont présents depuis deux ans. Des frictions et des désaccords ont commencé à se manifester entre un des membres et moi laissant le troisième membre du groupe pris entre les deux. D’ordinaire j’aurais pris mes affaires et je serais parti mais je vieilli et possiblement que je m’assagis également. Si bien que par trois fois durant ces deux années, nous avons eu des discussions à propos de problèmes récurrents et par trois fois j’ai écouté les paroles sages du membre pris entre deux feux et j’ai ravalé ma pilule. J’ai pris ma « puff » comme il sait très bien me dire.

Les choses ont commencé à dégénérer à l’automne 2015. Il était si pressant de sortir un album pour éviter que le « public » oublie Hellbörn que des décisions se sont prises alors que je n’étais pas en accord. Ce qui devait au départ être une session studio pour la batterie uniquement s’est transformé en session quasi complète. La basse et la voix ont été ajoutées à l’horaire (gratuitement apparemment) et ce, même selon mon profond désaccord sachant très bien que le groupe n’était pas prêt à entrer en studio. Ce qui avait été convenu au départ n’avait pas été respecté. Je devais recevoir les pistes de batterie mixées et je m’occupais d’enregistrer toutes les autres pistes à notre rythme. Lorsque j’ai finalement reçu les pistes qui avaient été enregistrées, J’ai constaté que le preneur de son avait fait ce qu’on lui avait demandé et avait fait une très bonne job mais j’ai été tellement découragé par les performances que j’ai refusé d’enregistrer mes guitares là-dessus et ainsi prendre une pause pour l’enregistrement de l’album pour trouver des solutions.

Au début 2016, plusieurs spectacles se sont annoncés entre Février et Juin dans quelques villes du Québec. Des attitudes de rock star ont commencé à apparaître au sein du groupe et de nombreuses dissensions sont apparues au cours de ces mois. Les performances scéniques, bien que correctes, n’étaient pas à la hauteur de ce que l’on doit s’attendre d’un groupe et ce, spectacle après spectacle. Suite au dernier spectacle à Québec au début Juin, une décision devait être prise. Je n’étais plus à l’aise dans le groupe et les frustrations étaient devenues intolérables. Un des membres devait partir.

Lorsque j’ai annoncé mon départ du groupe au membre pris entre deux feux, j’ai eu comme réponse que c’était mieux pour le groupe et que c’était la bonne décision à prendre. J’étais loin de me douter que cette décision allait tourner en histoire dramatique. Dans le groupe, je composais 95% de la musique. Lors de mon départ, j’ai ramassé toutes mes affaires ainsi que toutes mes pièces dont celles qui étaient destinées à l’album en préparation. Comme je m’y attendais, j’ai reçu l’offre de poursuivre l’album et le groupe me paierait plus tard ma part sur les ventes du dit album. J’ai évidement refusé mais j’ai ouvert la porte à ce que cet album se termine sans le membre avec qui j’avais des frictions.

J’ai compris ce qui se passait lorsque j’ai eu un message d’une tierce personne qui me demandait pour quelle valeur monétaire j’étais prêt à vendre mes pièces. C’est là que j’ai su que cette personne avait investi une bonne somme d’argent dans l’enregistrement de l’album sans que je le sache. J’ai signifié que mes pièces n’étaient pas à vendre et que j’étais prêt à aller loin pour empêcher le groupe d’utiliser ne serait-ce qu’une seule partie issue de mes pièces.

Hier matin, je me suis étouffé avec mon café en lisant une missive présentant la nouvelle formation Hellbörn sur mon fil d’actualité Facebook. Je ne me suis pas étouffé à cause de l’annonce des nouveaux membres, au contraire je crois sincèrement que c’est un excellent choix et que la vision de Hellbörn sera poussée au maximum et les deux nouveaux guitaristes sont tout à fait indiqués pour contribuer à l’évolution du groupe. Non, ce qui m’a fait sursauter (et pas seulement moi en fait) c’est le petit paragraphe diffamatoire qui m’attaque directement : « Suite au départ nécessaire de l’ancien guitariste, moi et Barbas avons recherché un guitariste mieux qualifié que le précédent pour accomplir l’obscure vision de Hellbörn. » Descendre aussi bas pour se remonter, faut le faire! Quand je parle de professionnalisme, c’est un parfait exemple.

Hier soir j’ai eu une discussion emplie d’animosité avec celui dont je croyais être l’ami. Sur le pourquoi on me rabaisse de la sorte j’ai eu comme réponse que c’était de bonne guerre, que j’avais laissé le groupe dans la merde et que par MA faute, la personne qui a investi dans l’enregistrement avait perdu une bonne somme d’argent. Je suis donc devenu le méchant et le pourri de cette histoire parce que je n’ai pas voulu donner mes pièces et que durant les 4 dernières années j’ai voulu pousser la machine au maximum pour aller plus loin. Je reçois tous les blâmes mais en réalité ce sont trois individus qui ont contribué à ce qui arrive présentement.

Cette histoire je tenais à la raconter avant qu’il n’y ait des dérapages inutiles et de fausses informations. Je sais pertinemment que je suis très exigeant et qu’avec moi il faut que ça marche droit. Je sais reconnaître mes erreurs et mon erreur a été de rester deux ans de trop dans le groupe avec l’espoir que des changements surviendraient. Pour terminer je souhaite toujours bon succès et bonne continuité à Hellbörn et ses deux nouveaux membres.