Deserted Fear – Dead Shores Rising – 2017

Deserted Fear – Death Metal – Allemagne
Dead Shores Rising – 2017
Century Media
7/10

Century Media est devenu au fil des décennies un incontournable label de la scène Métallique mondiale. Ce label a signé bon nombre d’excellents groupes et autant d’albums mémorables et influents au cours des années suivant sa création en 1988. Comme n’importe quel label, outre le bon vouloir et la promotion d’artistes, le but premier est de faire de l’argent et de ne pas tomber dans le rouge pour justement être en mesure de signer des bons groupes et produire d’excellents albums. Pour ça, il faut signer des valeurs commercialement sûres qui pourront plaire à une plus grande masse et ainsi rapporter plus que l’investissement.

Deserted Fear signe son premier album avec Century Media et son troisième en carrière. On ne se le cachera pas, Dead Shores Rising est un album générique de Death Metal mélodique destiné au plus grand nombre possible d’oreilles et a été conçu en ce sens. Century Media a misé sur ce groupe Allemand pour tenter d’alimenter les coffres et va possiblement pouvoir profiter de son investissement. Deserted Fear, même si certains relents de Bolt Thrower ou Asphyx se font sentir, est un groupe générique utilisant à outrance les sonorités du « Swedish Death Metal » à la In Flames et Dark Tranquillity, un style qui a été épuisé et dont le citron a été pressé jusqu’à la dernière goutte. Le Metalcore est basé sur ce genre avec les résultats commerciaux que l’ont connait.

Par contre je ne dis pas que Deserted Fear est un mauvais groupe. Les compositions sont très bien montées et les structures sont à la bonne place. La production est évidement excellente, le grous label oblige. Mais l’originalité est à son niveau le plus bas et cet album est plus que monotone dans son ensemble. Il y a tout de même quelques idées et riffs intéressants mais en bout de ligne, le tout sonne beaucoup trop le réchauffé pour mes vieilles oreilles. Dead Shores Rising pourra sans doute plaire aux amateurs de Metalcore désireux de monter d’un cran vers un Métal un peu plus méchant et plaira aussi à ceux qui sont restés accrochés à At the Gates et compagnie.

Horisont – About Time – 2017

Horisont – Classic Hard Rock – Suède
About Time – 2017
Century Media
9.5/10

Il arrive plus souvent qu’autrement que des groupes nous passent sous le nez et que l’on en prenne conscience plusieurs albums plus tard en se demandant le pourquoi on était passé à côté. Le groupe Suédois Horisont est un de ces groupes que je découvre tout juste avec son cinquième album. About Time vient de me sauter en pleine face et m’a fait faire le saut.

Attention, Horisont c’est du sérieux et est digne des plus grands noms avec son Hard Rock puissant et ses effluves de Classic Rock issu tout droit de la belle époque des grands groupes de Rock à l’état pur. Des compositions enlevantes et fort bien ficelées, des harmonies vocales en parfaite symbiose et une instrumentation à couper le souffle. On a droit à de la guitare avec un grand G comme à la belle époque des Deep Purple, Thin Lizzy et Boston avec des claviers aux sonorités riches et aux couleurs flamboyantes.

Si vous êtes un amateur de Hard Rock dans la plus traditionnelle des formes, About Time est un album à écouter dans l’immédiat. Cet album est le premier à recevoir une note de 9.5 en 2017 et soyez assurés que je vais reculer dans le temps pour écouter les quatre albums précédant celui-ci. Une pure merveille qui prouve que le Hard Rock est loin d’être mort!!

Débiliter le Métal: Une bien belle mode…

Suite au récent dévoilement de la programmation 2017 du Rockfest, j’ai eu envie d’écrire sur un sujet qui me trotte dans la tête depuis déjà un bon bout de temps : La détestable mode de vouloir tout virer en « Métal », surtout la musique Pop.

Il y a beaucoup plus de Métalleux qu’il y a 20 ou 30 ans et ça, c’est une excellente chose en soi. Il y a aussi beaucoup plus de Métalleux ayant l’esprit ouvert à d’autres horizons musicaux qui ont fait évoluer le Métal en y intégrant de nouvelles sonorités et de nouvelles idées et ça aussi c’est très bien. Sauf que cette ouverture musicale a également mené à une branche de supposés trippeux de musique Métal qui sont totalement à côté de la plaque et qui font l’apologie de la médiocrité et de la facilité voulant à tout prix faire du Métal une musique accessible au plus grand nombre de gens possible.

Lorsque le Heavy Metal est apparu vers la fin des années 70, c’était la continuité du Hard Rock avec un cran de plus et qui était issu du Garage, Psychchedelic et Blues Rock des années 60, ces styles ayant pour origine le Rock and Roll. Le Heavy Metal a par la suite engendré le Speed Metal qui s’est scindé en Thrash Metal, Power Metal, Death Metal et Black Metal. Tous ces sous styles ont évolué chacun de son côté et se mélangeant au fil du temps. Jusqu’ici, nous comprenons tous que le Métal dans sa globalité est une musique de rébellion et est aux antipodes de la musique « mainstream » et n’est aucunement faite pour monsieur et madame tout le monde. La grande famille du Métal réunit un cercle d’initiés et de passionnés et dans la majorité des cas, ces passionnés creusent plus profondément au niveau musical et un très grand nombre de ces initiés creusent plus profondément au niveau intellectuel et culturel. Dans le Métal, comme dans toute musique et style underground, la mode n’existe pas et ne doit surtout pas exister.

Certes, le Métal a dévié de sa trajectoire à quelques reprises et l’industrie du disque flairant la bonne affaire nous a imposé le Glam dans les années 80, le Nu Metal dans les 90 et le Metalcore et compagnie dans les 2000. Même si ces styles à haute teneur commerciale ont été et sont toujours reniés par le véritable Métalleux, ce dernier ne fait généralement pas de cas et rigole allègrement de ces faux pas et de ces simili photocopies Métallique. Bref, il existe et existera possiblement toujours du petit Métal gentil et mielleux pour accommoder ceux qui veulent se sentir Métalleux en surface.

Depuis l’arrivée d’Internet et de son explosion, on assiste à des changements drastiques de société. Les réseaux sociaux sont devenus une part importante de la vie humaine et l’arrivée de Youtube permet à n’importe qui d’avoir son 15 minutes de gloire. N’importe quel individu sur la planète peut faire un vidéo de lui s’improvisant musicien et n’importe qui peut montrer ses talents en montrant qu’il est capable de faire une reprise et jouer sa chanson préférée.

Tout ceci a pris une ampleur telle que plusieurs musiciens, sans nul doute talentueux, se sont mis dans la tête de faire des reprises de chansons insipides en version Métal. Je pense ici vite comme ça à un certain Léo qui reprends des pièces de Adèle, Madonna ou encore Survivor avec une sauce pseudo Métallique. Je ne comprends aucunement l’idée derrière ça. Ces chansons sont à l’origine des chansons Pop mièvre et dénué d’intérêt et le fait de jouer ces chansons en version Métal ne change absolument rien : Elles restent des chansons mièvres et dénuées d’intérêt même si ça « sonne » Métal. Pourquoi vouloir à tout prix habituer l’oreille de la masse à des sonorités plus lourdes et grinçantes? Le fan de Céline Dion ou de Michael Buble ne deviendra jamais un adepte de Cannibal Corpse sous prétexte qu’il a entendu une version Métal de I’m Alive ou de Feeling Good.

« Le gars fait ça pour rire » je l’entends déjà celle-là. Pour moi la musique, c’est pas drôle c’est même très sérieux. Si je veux rire, je vais me tourner vers un humoriste. Pour moi une version Métal de la Dame en bleu, je ne trouve pas ça drôle, je trouve ça pathétique et ridicule. Ce cirque va à l’encontre même de l’essence du Métal et de la musique underground en général. Voir Jerémy Gabriel passer à Denis Levesque pour promouvoir sa prestation Heavy Metal au Rockfest, ça ne me fait pas rire du tout. Au contraire, ça me fait dire que le Métal ne sera jamais pris au sérieux et sera toujours ridiculisé par la masse populaire et que les vrais Métalleux vont continuer à passer pour des imbéciles avec des tattoos et des piercings. Alors que le passage à La Voix de Louis-Paul Gauvreau a amené le Métal extrême dans les chaumières Québécoises et a contribué à démystifier cette grosse bébitte musicale et bruyante dans la tête du Québécois moyen, voilà que le Rockfest fait totalement l’inverse en mettant le petit Jéremy ambassadeur du Heavy Metal dans la tête des gens. Pourquoi pas Michel Louvain ou Martine St-Clair tant qu’à faire?

Merci au Rockfest pour avoir ridiculisé le Métal et sa culture. Vous l’avez eu votre « stunt » et votre coup de pub fumant. Merci surtout à Metalord qui contribue à propager la médiocrité et à rendre débile la communauté Métallique au grand complet.

Hadal Maw – Olm – 2017

Hadal Maw – Technical Death Metal – Australie
Olm – 2017
EVP Recordings
7/10

Dans un monde musical en plein bouillonnement et jouissant de plus de 40 ans d’influences diverses pour explorer de nouveaux horizons, le Death Metal Technique est un des sous genres de la grande famille Métallique qui prédomine la scène depuis déjà plusieurs années. On assiste à une révolution technique et la barre monte de plus en plus haut au fil des sorties d’albums.

Les Australiens de Hadal Maw poussent le bouchon assez loin dans leur optique musicale offrant un Death tellement technique qu’on frôle le chaos et la confusion totale par moments. Sur Olm, le groupe accumule les riffs et les notes sur une rythmique très solide et très changeante nous donnat l’impression de marcher sur des œufs et de ne pas savoir où poser le pied. L’album regorge d’excellentes idées et de superbes sonorités de guitares mais le tout vient rapidement redondant et monotone tant il y a de notes et de changements soudains. La production est impeccable mais ne suffit pas à nous faire entrer confortablement dans le monde de Hadal Maw.

Olm est un autre parfait exemple de musique technique sans âme qui a été conçue pour repousser les limites. Une écoute trop longue de cet album nous fait perdre le fil nous donnant l’impression d’écouter une seule et unique longue pièce. Le technique c’est bien mais la chaleur et les textures aussi ce que Hadal Maw manque totalement. Une belle réussite de prouesses sur les instruments mais ça s’arrête là. Olm un album pour pousser des notes juste pour pousser des notes, sans plus.

Sense8 – Saison 1 – 2015

Sense8 – saison 1 – 2015
Drame – Mystère – Sci-Fi
Avec : Brian J. Smith, Tuppence Middleton, Doona Bae
Créateurs : Lana et Lilly Wachowski, J. Michael Straczinsky
Netflix
8.5/10

Le monde des séries télévisées est devenu vraiment vaste ces dernières années multipliant les chefs d’oeuvres et damant le pion aux longs métrages. Netflix qui est devenu un gros joueur dans la distribution de séries ne cesse de m’étonner de par la qualité et la versatilité de ses choix de séries. J’ai écouté cette semaine la saison 1 de Sense8, une série dramatique et mystérieuse avec une bonne touche de science fiction qui pourrait être assez réelle au final.

La série se concentre sur huit individus résidant aux quatre coins du globe et qui sont nés en même temps. Ces huit personnes sont reliées entre elles grâce à un gène particulier ce qui les fait ressentir ce que les autres ressentent et peuvent se retrouver à plusieurs endroits différents avec les personnes de leur cercle. Étant un danger pour l’ordre établi et les humains ordinaires, les sensitifs sont traqués et pourchassés afin d’aboutir à leur extinction. Les huit doivent donc apprendre à apprivoiser leur don et s’entraider les uns les autres face à cet ennemi commun.

Bien que comportant certaines longueurs et étant difficile à assimiler, cette série est riche en émotions et élimine plusieurs tabous dont l’homosexualité. Les images sont à couper le souffle et les acteurs sont tous excellents dans leurs rôles respectifs. Sense8 est une série très différente des standards habituels et creuse beaucoup pour nous faire découvrir profondément chaque personnage. Il est important de bien se concentrer en écoutant la série car chaque détail, même anodin, est à sa place et est important au final. La saison 2 est prévue pour le 5 Mai 2017 et je l’attends fermement. A noter qu’en décembre 2016, un épisode de plus de deux heures a été présenté sous forme de spécial de Noël. Ce long épisode sert de pont entre les deux saisons et bien qu’il ne soit pas essentiel à la série, quelques points d’une certaine importance sont révélés pour faire place à la suite qui s’en vient. Un beau coup de cœur pour ma part, Sense8 est une excellente série intelligente à découvrir.

Radiant Knife – Radiant Knife – 2017

Radiant Knife – Progressive/Sludge Metal – États-Unis
Radiant Knife – 2017
Independant
9/10

Il y a une nouvelle mode qui et apparue depuis quelques années dans l’univers Métallique qui me dérange un peu et dont je me méfie énormément. La propension à se déclarer « Progressive Metal » est devenue petit à petit une nouvelle vague sur laquelle beaucoup de musiciens issus du Djent et du Mathcore surfent se donnant l’affabulation « Progressive » et « Metal » pour se donner un air élitiste. Le Progressive Metal est en quelque sorte du « core » technique déguisé pour la plupart des nouveaux groupes de cette tendance mode hautaine.

Il y a cependant des exceptions qui me surprennent et qui sortent des standards. La formation Américaine Radiant Knife est une de ces formations qui utilise le Progressif à bon escient sans pour autant tenir à tout prix se vautrer dans des prouesses techniques pour épater la galerie. Avec son premier mini album auto titré, Radiant Knife nous livre des sonorités dévastatrices et vraiment enrichissantes musicalement. La base même du groupe repose sur un Stoner explosif avec de grosses touches Progressives rappelant les premiers albums de Mastodon. Bien que relativement axé sur des sonorités puissantes et agressives, Radiant Knife insère des riffs et des arrangements planants au fil des pièces de l’album délivrant des passages plus vaporeux pour revenir en force avec une énergie fulgurante.

Ce premier mini album d’une durée de trente minutes est absolument conseillé à tous ceux qui aiment les expérimentations et la musique un peu plus chaotique qui dévie de la masse. Superbe découverte 2017 pour ma part, j,attends la suite avec impatience!

Ever Circling Wolves – Of Woe or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Gloom – 2017

Ever Circling Wolves – Death/Doom Metal – Finlande
Of Woe or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Gloom – 2017
Cimmerian Shade Recordings
8.5/10

Je suis toujours à l’affût des nouveautés et les groupes qui sortent de l’ordinaire m’interpellent en particulier. J’ai toujours aimé l’expérimentation et l’exploration musicale et plutôt que de rester confiné dans un confort musical, j’ai toujours cherché à découvrir de nouvelles sonorités, parfois qui peuvent sembler bizarres au commun des mortels.

Comme dans mon jeune temps, c’est la pochette de Ever Circling Wolves qui m’a attiré en premier avec son côté minimaliste et artistique. En écoutant un extrait de Of Woe or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Gloom, j’ai su que ce groupe était fait pour moi. Ever Circling Wolves sort vraiment des des standards avec sa lenteur et ses sons vaporeux. L’utilisation des guitares est faite de façon intelligente, très lourdes et puissantes pour passer de douces et mélodiques dans la même pièce. Le groupe Finnois est dans le créneau Doom avec des teintes Death Metal mais semble être influencé par plusieurs styles, du Rock Gothique au Black Metal en passant par le Progressif.

L’album fait plus de 66 minutes et les pièces sont plutôt longues, parfois peut-être trop longues donnat à l’album un effet de redondance par moments. Mais, on fait rapidement fi de cet aspect car les riffs et les arrangements viennent balancer le tout avec brio. Ever Circling Wolves est à écouter avec une attention particulière pour apprécier toutes les subtilités musicales. Un album destiné à ceux qui n’ont pas peur d’explorer.

Rude – Remnants – 2017

Rude – Death Metal – États-Unis
Remnants – 2017
FDA Records
6/10

La tendance du retour en arrière pour livrer des sonorités de la vieille école est décidément plus étendue que je ne le pensais. En plus de jouer exactement comme les groupes de la première vague, les nouveaux nous imposent également la production pas très bonne de cette époque avec en prime la maladresse du jeu sur les instruments. De plus en plus de clones apparaissent et la qualité musicale baisse à une rapidité assez phénoménale.

La formation Américaine Rude est une de ces innombrables entités de jeunots se complaisant dans les années 80 et se contentant uniquement de reproduire fidèlement le son et la façon de jouer de cette époque avec des musiciens pas très droits. Un genre d’imitation grossière et un croisement entre Possessed et Asphyx. Il y a de très bonnes idées de riffs qui auraient plu être exploitées mais c’est tellement réchauffé et redondant que le produit final devient excessivement poche et dénué de tout intérêt.

Il y a moyen de rendre hommage au passé sans pour autant y s’accrocher et s’y on tient absolument à faire revivre cette fabuleuse époque, faisons-le avec éclat et en offrant de la justesse musicale ainsi qu’une production décente. Un groupe pas « tight » c’est réellement désagréable mais un un groupe pas « tight » qui vomi la sauce d’il y a 30 ans, c’est pathétique.

Beheaded – Beast Incarnate – 2017

Beheaded – Brutal Death Metal – Malte
Beast Incarnate – 2017
Unique Leader
9/10

Beast Incarnate est le cinquième album de la formation Maltaise Beheaded depuis son entrée dans le monde du Death Metal vers le milieu des années 90. J’avais grandement apprécié le précédent album, Never to Dawn, paru en 2012. Les cinq années d’attente ont été longues mais ont largement valu la peine car Beheaded nous livre un chef d’oeuvre du genre cette année.

Ce nouvel album se veut beaucoup plus brutal que le précédent et le niveau de composition a monté d’un cran. Beheaded nous a concocté des riffs entraînants et fort bien construits avec une rythmique solide aux tempos variables, on passe de la rapidité à l’état pur à des rythmes plus groovy pour nous donner envie de se brasser la tête avec frénésie. La production est en béton armé et les arrangements très efficaces et bien imprégnés dans les pièces.

Beheaded signe ici son meilleur album depuis ses débuts et si vous aimez Suffocation ou Aborted, cet album est tout à fait indiqué pour égayer vos soirées métalliques et étancher votre soif de brutalité sonore. Un beau coup de cœur 2017 à écouter le volume au maximum, au diable le voisinage!

Phobiatic – Phobiatic – 2017

Phobiatic – Technical Death Metal – Allemagne
Phobiatic – 2017
Bret Hard Records
7.5/10

Le Death Metal technique est devenu un sous genre à part entière et nombreux sont les groupes et musiciens à embrasser cette facette de la brutalité ne serait-ce que pour repousser les limites de ce qu’un être humain est en mesure de faire. Bien que plusieurs de ces groupes soient spectaculaires et sont en mesure de composer des pièces intéressantes, en revanche nombreux sont les groupes qui se contentent de pousser des notes pour épater la galerie sans pour autant offrir un contenu original et musicalement hors de la moyenne.

La formation Allemande Phobiatic lance son 3e album qui se veut éponyme sur l’obscure étiquette Bret Hard Records. Je découvre donc la formation avec cet album qui est active depuis 2008 et dont le registre musical se situe entre Cannibal Corpse et Morbid Angel avec des éléments provenant de groupes tels Origin et Cephalic Carnage. En gros, Phobiatic est une sorte de photocopie du genre et malgré une très bonne production et une interprétation hors pair n’arrive tout simplement pas à mettre l’originalité en avant plan pour se démarquer. On se contente de remâcher ce qui a été fait depuis des lunes et on ne s’aventure pas plus loin. Du Death Metal générique de base sans éclat et sans nouveauté.

Phobiatic demeure très écoutable, beaucoup se plairont à écouter cet album mais pour ma part je le laisserai sans aucun doute dormir sur la tablette sans autre écoute dans un futur rapproché. Un album décent mais sans plus.

Santa Clarita Diet – Saison 1 – 2017

Santa Clarita Diet – Saison 1 – 2017
Comédie/Horreur
Avec : Drew Berrymore, Timothy Olyphant, Liv Hewson
Créateur : Victor Fresco
Netflix
8.5/10

C’est en terminant le dernier épisode de Narcos que j’ai eu vent de la série Santa Clarita Diet. Au départ, Netflix avait tout bonnement décidé de m’imposer le premier épisode en prenant bien soin de peser sur le bouton de lecture de l’épisode 1 à ma place. Ayant tout bonnement décidé de ne pas poursuivre la lecture et jugeant cette proposition un peu trop intrusive à mon goût, je me suis rabattu sur Stranger Things, que j’ai liquidé en deux soirs.

N’ayant plus rien à écouter et ayant vu mon mur Facebook s’inonder de critiques positives au lendemain de la sortie de la série, j’ai décidé de donner une chance à Santa Clarita Diet. Je ne suis pas le plus grand amateur d’horreur mais la perspective de combiner comédie et horreur pouvait après tout être un enrichissant visionnement. Dès le premier épisode, le ton est donné, il ne faut absolument pas manger en regardant la série, c’est pas très ragoutant…

En gros, Santa Clarita c’est une bourgade des environs de Los Angeles dans laquelle vivent un couple courtiers immobiliers et leur fille ado. La maman, jouée par Drew Berrymore, est morte vivante et développe rapidement un penchant pour la chair humaine. La série de dix épisodes de trente minutes tourne autour de cet aspect qui bouleverse le quotidien et la vie la petite famille. Tout se petit monde doit finir par accepter et aider maman à suivre ses pulsions sans que ça ne paraisse…

Santa Clarita Diet est une comédie loufoque dans laquelle on se bidonne de façon appréciable. Le tout est fait avec un certain bon goût et ne tombe pas dans l’horreur pure et simple. Le côté comédie prends rapidement le dessus et on embarque rapidement dans les péripéties de la petite famille. À écouter si votre cœur n’est pas trop sensible et que votre degré d’humour est assez grand.

Dopelord – Children of the Haze – 2017

Dopelord – Stoner/Doom Metal – Pologne
Children of the Haze – 2017
Green Plague Records
9/10

Voilà un album bien intéressant et vaporeux à souhaits! Children of the Haze est le troisième album de la formation Polonaise Dopelord et je découvre cet excellent groupe avec ce nouvel album. Plus je m’aventure dans le monde du Stoner et Doom, plus je fais des découvertes grandioses et je me délecte des sonorités profondes de cette musique du Diable.

Dopelord incorpore des éléments à la Black Sabbath avec la profondeur abyssale de Electric Wizard pour nous offrir un album planant et enfumé. On nage en plein délire psychédélique avec de longues pièces lentes et puissantes. Le fuzz est à l’honneur et le « delay » est utilisé à très bon escient donnant le ton du voyage cosmique et d’un éternel rêve éveillé. La production est granuleuse un brin ce qui colle parfaitement avec le genre souhaité. Les compositions sont de très haut niveau, Dopelord est très habile dans le choix de ses riffs le mettant en évidence sur une rythmique réglée comme une horloge.

Children of the Haze est un des meilleurs albums de 2017 à ce jour que je recommande vivement à tous les amateurs de musique ventilée et puissante!

Hellcraft – Apotheosis of War – 2017

Hellcraft – Death Metal – Ukraine
Apotheosis of War – 2017
Symbol of Domination Productions
8/10

Tiens, tiens, une nouveauté Death Metal à se mettre dans les oreilles. Les Ukrainiens de Hellcraft lancent leur troisième album intitulé Apotheosis of War limité à 500 copies. Ne connaissant aucunement Hellcraft, je me lance dans l’aventure d’une écoute qui devrait être explosive.

Hellcraft joue un Death Metal relativement assez commun et efficace dans la veine de Suffocation et Deicide. On ne tombe pas dans l’hyper blast, le groupe dose bien ses riffs entre le brutal et le mélodique puissant, le tout reposant sur une rythmique solide et efficace. Le niveau de composition est excellent et la dextérité des musiciens est au rendez-vous, c’est droit et bien ficelé. La production est elle aussi plus qu’acceptable, il y a du bon travail sonore à ce niveau et les arrangements sont intéressants. Pour les fans de Sinister, Aad Kloosterwaard fait une apparition sur la pièce titre de l’album ce qui ne change pas grand chose au final puisque le chanteur de Hellcraft a sensiblement le même timbre et le même style que celui de Kloosterwaard.

Apotheosis of War est un bon album de Death Metal classique mais ne réinvente absolument pas le genre. Pas très original mais tout de même fort efficace et agréable pour les tympans. Suffisamment de défonce métallique pour entrer dans la moyenne et se sortir légèrement la tête hors du flot de groupes de même acabit.

R.U.S.T.X. – T.T.P.M. – 2017

R.U.S.T.X. – Heavy Metal – Chypre
T.T.P.M. – 2017
Indépendant
6.5/10

Le trip des années 80 commence selon moi à devenir une vrai farce. Non pas que les groupes pionniers et cette époque soient une farce, au contraire mais la mode qui sévit depuis déjà quelques années est devenue réchauffée et sur-utilisée. Que les jeunes s’intéressent à cette superbe période, c’est correct et même souhaitable dans un sens, il y a un certain désir de connaître le passé chez la nouvelle génération, l’histoire musicale pourra ainsi perdurer et se transmettre. Mais de là à reprendre littéralement ce qui se faisait il y a 30 ans et de l’appliquer à la lettre avec tout ce qui vient, habillement inclus, je me dis que c’est un peu trop, c’est devenu une mode pure et simple à en devenir gênant par moments.

R.U.S.T.X. est exactement le genre de groupe qui recule en 1983 pour faire comme les autres groupes qui reculent à cette époque. Oui, c’est bien joué et bien composé. Oui, la production est très bonne. Sauf que c’est du copié/collé qui semble être fait avec une prétention beaucoup trop haute. Le groupe se contente de reprendre exactement les mêmes formulations et tous les ingrédients d’il y a 30 ans sans apporter la flamme et la conviction qui ont porté le Heavy Metal originel à bouts de bras et à grands coups de guitares. R.U.S.T.X. sonne comme un « cover band », vide et sans éclat.

Les musiciens du groupe sont très bons et auraient intérêt à trouver leur propre voie pour offrir une musique originale. On peut s’influencer des groupes du passé et imbriquer ces influences dans notre musique mais réutiliser exactement les éléments du passé sans avoir vécu cette glorieuse épopée ne donne absolument rien si ce n’est que devenir un genre de « poser » et tenter désespérément d’avoir l’air « in » et « cool ». Cet album s’adresse aux amateurs de photocopies et de musique de surface sans âme.

Stranger Things – Saison 1 – 2016

Stranger Things – Saison 1
Drame – Fantastique – Horreur
Avec : Winona Rider, David Harbour, Millie Bobby Brown
Directeurs : The Duffer Brothers
Netflix
8.5/10

Mon abonnement à Netflix depuis peu me fait découvrir de nouvelles séries fort intéressantes! Bien que très courte avec ses huit épisodes, la série Stranger Things en est une que je vais suivre en rafale et je suis déjà impatient de devoir attendre la saison deux.

Stranger Things se déroule en 1983 dans la petite ville de Hawkins en Indiana. Lorsque que Will Byers disparaît, ses amis et sa famille font tout pour le retrouver à l’aide d’une jeune fille dotée de pouvoirs télékinétiques. Will est en fait disparu dans une dimension parallèle ayant été enlevé par une créature à l’aspect humain sans visage. Bien qu’exploitant des sujets déjà vus à maintes reprises, Stranger Things se démarque de par sa parfaite incursion dans les années 80 avec ses images, décors, costumes et sa culture. On croirait vraiment écouter une série tournée à cette époque, les influences des Spielberg, Carpenter, King et Lucas y sont fortement bien ancrées. La trame sonore à elle seule est une totale réussite. S’inspirant des Vangelis, Jean Miche Jarre, Tangerine Dream et Goblin, la trame originale repose sur des sonorités de synthétiseurs typiquement du début des années 80 donnat un petit effet glauque et surnaturel à la série. S’ajoute une multitude de pièces de cette époque telles atmosphere de Joy Division, Elegia de New Order ou encore la chanson principale de la série, Should I Stay or Should I Go de The Clash.

Stranger Things est une excellente série à découvrir pour les amateurs des pionniers du genre au début des années 80. Une réussite sur toute la ligne où les acteurs sont convaincants et bien imprégnés dans leurs rôles respectifs.

Demonic Death Judge – Seaweed – 2017

Demonic Death Judge – Sludge/Stoner Metal – Finlande
Seaweed – 2017
Suicide Records
8.5/10

Mon expérience et mes connaissances en matière de Sludge et Stoner sont très limitées et à ses premiers balbutiements, je commence tout juste à découvrir ce monde musical lourd, lent et vaporeux. Ce genre du musique est directement lié à la consommation de gazon et autres substances procurant des effets brumeux, il est fort possible que cet aspect m’ait rebuté pendant longtemps et que j’aie jugé le style un peu trop rapidement. Quoiqu’il en soit, mes découvertes se font lentement et j’apprends à apprivoiser la bête tranquillement.

La formation Finnoise Demonic Death Judge ne sort aucunement des balises que je connais de ce type musical. La basse est très présente et surtout très « heavy » reposant sur des riffs lents et profonds. Les guitares sont abrasives et puissantes le tout bien implanté sur une solide base rythmique. Contrairement aux groupes que je connais dans le genre, Demonic Death Judge utilise un vocal très « harsh » au lieu des usuels vocaux clairs. Bien que le groupe est influencé par des sonorités issues des années 70, il n’en demeure pas moins qu’il y a une forte touche moderne et un son propre sur Seaweed. Les compositions sont inventives et originales, on ne tombe pas dans le piège de la redondance. Le groupe ajout quelques échantillonnages ici et là et même une partie de banjo qui colle vraiment bien à l’ambiance dégagée par cet album.

Seaweed est un album à mi chemin entre le sauvage et le psychédélique. Une musique profonde et vaporeuse mais puissante et décapante en même temps. Le genre de puissance que l’on retrouvait chez Butthole Surfers avec des pièces comme Jimi ou Helicopter. Demonic Death Judge est une belle découverte et je conseille Seaweed à tous ceux qui aiment ce qui décape!

Hour of Penance – Cast the First Stone – 2017

Hour of Penance – Technical Death Metal – Italie
Cast the First Stone – 2017
Prosthetic Records
9/10

J’ai fait la découverte de Hour of Penance avec Regicide en 2014. Un album que j’avais tout de même apprécié compte tenu de son léger manque d’originalité et de sa redondamce au fil des pièces. Mais, la brutalité et la technicité étaient au rendez-vous et en bout de ligne cet album en était un bon dans le domaine du Death Metal technique.

Cast the First Stone est le nouvel album de la formation Italienne et Hour of Penance s’est donné à fond pour celui-ci, on monte la barre beaucoup plus haut point de vue technicité mais aussi au niveau des arrangements et des textures musicales. La brutalité est toujours au rendez-vous mais le niveau de composition est beaucoup plus élevé et original. Hour of Penance se démarque avec ses riffs puissants et sa rythmique étourdissante.

Suivant la lignée des Nile, Behemoth, Decapitated ou encore Fleshgod Apocalypse, Hour of Penance se tisse une place bien haute parmi les sommités du genre et se taille une réputation qui n’est plus à envier de quiconque. Cast the First Stone est un album explosif, puissant et merveilleusement bien composé. Un petit bijou du Death Metal mondial qui deviendra un classique du genre à coup sûr!

Aborym – Shifting.Negative – 2017

Aborym – Industrial Black Metal – Italie
Shifting.Negative – 2017
Agonia Records
8.5/10

Pour n’avoir entendu que quelques parcelles de Aborym par le passé avec ses sonorités beaucoup plus Black Metal qu’Industriel, je m’attendais à un album de Black Metal Industriel typique à la Anaal Nathrakh ou toute autre formation de même acabit. J’ai donc écouté ce nouvel album de Aborym sans vraiment connaître la formation Italienne et c’est avec une oreille chaste que je me suis fait une bonne idée de quoi il en retourne.

Shifting.Negative n’est absolument pas un album de Black Metal. Il s’agit ici d’un album à 100% Industriel avec ses claviers, ses échantillonnages, son côté mécanique et tout ce qui vient avec pour un groupe Industriel. On nage dans les eaux de la moitié des années 90 avec les Nine Inch Nails ou encore KMFDM. Énormément d’électronique, d’étranges sonorités et de recherche expérimentale. Les parties dites plus Métal se rapprochent plus de Prong et de Ministry que du Black Metal et certains relents à la Skinny Puppy se font entendre ici et là ce qui est loin de me déplaire.

Certes, cet album est possiblement un suicide artistique et Aborym risque fort de se faire royalement crucifier, les fans du groupe vont pour la plupart détester et démolir cet effort qui sort de la zone de confort dont ils ont été habitués par le groupe. Pour ma part, je trouve que Shifting.Negative est un album Industriel fort intéressant, bien structuré et offrant de belles sonorités mécaniques. Ce nouvel album mérite d’avoir sa chance même si ce ne sera pas évident pour les fans purs et durs.

Lord Vigo – Blackborne Souls – 2017


Lord Vigo – Doom Metal – Allemagne
Blackborne Souls – 2017
No remorse Records
7/10

L’offre et la demande sont devenues diamétralement opposées à cette époque dans la grande sphère Métallique mondiale. Des groupes et des albums il y en a plus que ce que l’on peut consommer ce qui fait que le marché est sursaturé et malheureusement fortement dilué par le fait même. L’industrie du disque ne doit pas si mal aller puisque qu’il s’en crée beaucoup d’année en année des albums, parfois au détriment même d’une certaine dose de qualité musicale.

Je sais, le Doom est un monde à part et loin des standards proprement dit. Il n’en demeure pas moins que l’on doit garder une certaine fierté musicale par contre et tenter d’éviter de tomber dans le n’importe quoi. Ce qui au départ me semblait être une formation fort prometteuse s’est transformée en désagréable expérience musicale. Lord Vigo et son premier album Blackborne Souls était empli de promesses sonores qui se sont rapidement dégradées au fil de l’écoute de l’album

Je dois dire ici que musicalement parlant au niveau de l’instrumentation, de la composition et des arrangements, Lord Vigo excelle haut la main rivalisant avec de grosses pointures telles Candlemass, Saint Vitus ou encore Trouble. Les musiciens sont très bons et la performance aussi. Cependant, aussi puissantes soient elles, les parties vocales viennent carrément détruire tout le travail musical du groupe. Oui, la voix du chanteur a du tonus et un très bon timbre rappelant Messiah Marcolin et Lee Dorian sauf que ce chanteur est incapable de créer ses partitions vocales pour les intégrer efficacement à la musique de Lord Vigo. Il fausse tellement que ça devient complètement insoutenable pour les oreilles et rends les pièces réellement désagréables à écouter.

Il est très dommage de ruiner d’excellentes parties musicales de cette façon. Lord Vigo aurait intérêt à changer de chanteur pour permettre au groupe de monter d’un cran sa qualité musicale.