The Tear Garden – The Brown Acid Caveat – 2017

The Tear Garden – Avant Garde Experimental Industrial – Internationnal
The Brown Acid Caveat – 2017
Metropolis Records
9/10

Quand on est fan de longue date de Skinny Puppy et de The Legendary Pink Dots, il presque impossible d’être passé à côté de The Tear Garden. Initialement fondé en 1986 par çEvin Key et Edward Ka-Spel, le projet a vu bon nombre d’invités passer dans ses enregistrements au cours des trente ans de carrière du duo. Curieusement, j’ai manqué un bonne partie (pour ne pas dire la majeure partie) de cette carrière et de ses sept albums. Après The Last Man to Fly, j’ai complètement perdu de vue non pas seulement The Tear Garden mais aussi les Pink Dots et Skinny Puppy. Ma vie familiale et mon cheminement musical avait pris une toute autre tangente dans les années 90 me forçant à abandonner d’innombrables artistes que j’aimais.

C’est donc avec un certain enthousiasme que j’ai écouté The Brown Acid Caveat, septième album de la légendaire formation, sorti depuis peu sur Metropolis Records. Curieusement, je n’ai guère été surpris par la tournure musicale proposée par The Tear Garden, le duo n’a pas chagé et offre toujours ses expérimentations et ses subtilités sonores comme à l’époque de Ophelia et Room with a View. Le son et le style global penche beaucoup plus vers The Legendary Pink Dots que de Skinny Puppy et les douze pièces formant ce nouvel album entreront dans la légende laissée par nos deux acolytes et génies musicaux.

Je suis donc particulièrement satisfait de ce nouvel album qui est à la hauteur de ce que l’on doit s’attendre de pointures comme çEvin Key et Edward Ka-Spel. The Legendary Pink Dots avait sorti une bombe avec Pages of Aquarius en 2016 et Skinny Puppy avait fait de même avec Weapon en 2013. The Brown Acid Caveat s’incruste dans la continuité d’excellence générée par les deux comparses et c’est avec un pur enchantement pour les oreilles que l’on se délecte de ces sublimes sonorités.

Vokonis – The Sunken Djinn – 2017

Vokonis – Stoner/Doom Metal – Suède
The Sunken Djinn – 2017
Ripple Music
9/10

Officiant originalement sous le pseudonyme de Creedsmen Arise, le trio Vokonis en est maintenant rendu à son deuxième album depuis son changement de nom en 2015. Le groupe nous plonge dans des sonorités issues du passé et The Sunken Djinn est un album qui m’a légèrement pris par surprise de par la qualité musicale qui s’y dégage.

Vokonis joue dans des timbres sombres et des rythmes assez lents rappelant à la fois Black Sabbath et Sleep dans l’approche des compositions et la façon de jouer. On a donc droit à un Soner/Doom très traditionnel et surtout très bien ficelé. Le groupe est habile au niveau des riffs et des arrangements et la production est tout de même fort claire et limpide pour ce type de musique. Les ambiances des années 70 apportent un brin de fraîcheur dans toute cette puissance sonore, l’utilisation de certains effets sur les instruments comme par exemple le « chorus » sur la basse ou le « delay » sur les guitares nous transporte dans un univers un peu plus planant voire même oppressant par moments, le groupe est en mesure de mettre en musique les thèmes d’horreur de Lovecraft avec brio.

Si vous êtes amateurs de Stoner lourd sortant des abysses, ce deuxième album de Vokonis est tout à fait indiqué pour faire peur aux voisins récalcitrants. The Sunken Djinn est un album à découvrir et à se mttre dans les oreilles dans les plus brefs délais.

Maim – Ornaments of Severity – 2017

Maim – Death Metal – Suède
Ornaments of Severity – 2017
Soulseller Records
6.5/10

J’ai toujours aimé les formations qui revenaient en arrière avec les sonorités. Je me dis très souvent qu’il faut connaître ses origines pour évoluer. Mais les sonorités « old school » à trop fortes doses peuvent provoquer un sentiment d’inconfort et de trop souvent entendu. La formation Suédoise Maim n’utilise non seulement les vieilles sonorités mais elle se vautre dedans comme un cochon dans la boue.

Ornaments of Severity est le troisième album du groupe et premier album qui me fait découvrir ce duo. Bien que l’essence musicale soit typiquement « Swedish Death », Maim joue te;;ement la carte « old school » que c’en est presque pathétique. La réverbération est tellement présente qu’on jurerais entendre Possessed en version plus lourde. L’album comporte de très bons éléments mais le tout n’offre pas vraiment d’éléments grandioses en bout de ligne. Le facteur « wow! » n’est pas au rendez-vous et on tombe facilement dans la monotonie et le réchauffé au bout de quelques pièces.

Il est possible que le principal problème avec cet album soit au niveau de la production. La batterie est fade et sans éclat, les guitares sont t`res loin dans le mix et la basse est presque inaudible. Avec les moyens de production qui existent de nos jours, il est inexcusable de sonner comme un groupe des années 80 où les ressources en matière de Métal étaient quasi inexistantes. Ornaments of Severity est un album dont on peut se passer et sans réel intérêt, concentrons-nous sur les originaux et tournons la page.

Excommunion – Thronosis – 2017

Excommunion – Black/Death Metal – États-Unis
Thronosis – 2017
Dark Descent Records
8.5/10

Il aura fallu attendre quinze ans avant de pouvoir bénéficier d’un deuxième enregistrement de la part des Américains de Excommunion. Il faut dire que le groupe avait cessé ses activités en 2006 pour revenir à la vie en 2013 et qu’il est constitué de membres et et ex-membres de Nightbringer et Maveth.

Bien que classifié comme étant un album, Thronosis prends plus les allures de mini album avec ses quatre longues pièces dont la plus courte fait plus de six minutes et demi pour un total de près de vingt-sept minutes. Lourdement influencé par Morbid Angel, Excommunion joue également la carte du Black Metal vraisemblablement puisé chez Nightbringer pour assombrir son Death Metal gras et destructeur. Le niveau de complexité des pièces est assez élevé et les musiciens sont de fins compositeurs qui nous offrent des riffs ravageurs et des arrangements bien ficelés. La production est impeccable, le tout est très solide et très puissant, le groupe oscille entre le très lent et les « blast beats » démesurés, ces contrastes étant assez significatifs.

Bien que légèrement trop court, ce mini album est une très belle réussite et démontre que le Death Metal sombre et puissant est toujours d’actualité. Attention à vos oreilles chastes, Thronosis n’est pas fait pour les doux.

Municipal Waste – Slime and Punishment – 2017

Municipal Waste – Thrash Metal/Crossover – États-Unis
Slime and Punishment – 2017
Nuclear Blast
7/10

Tout comme le Thrash Metal, le Crossover semble commencer à montrer des signes d’essoufflement et de fatigue. Ceci fort probablement dû à la prolifération de nouveaux groupes voulant copier le genre ces dernières années et contribuant à user ce type Métallique jusqu’à la corde.

Non satisfaits de pouvoir sortir un album en 2017, certains membres de Iron Reagan officiant également dans la formation Municipal Waste récidivent avec un autre album cette année, le sixième du groupe intitulé Slime and Punishment. Contrairement à Iron Reagan qui offre en règle générale de bons albums enlevants et originaux, Municipal Waste de son côté semble stagner et se vautrer dans l’ordinaire et le réchauffé. Non pas que le groupe soit mauvais, les musiciens sont bons et les pièces proposées contiennent de très bonnes idées mais mises bout à bout ces bonnes idées aboutissent à une redondante musique remâchée qui donne l’impression que les pièces de l’album sont en fait des rejets qui étaient destinés à Iron Reagan.

Slime and Punishment n’est pas un album foncièrement mauvais mais l’originalité n’est pas au rendez-vous et laisse un arrière goût de « passé au four à micros ondes ». Très réchauffé, redondant et pas très spectaculaire.

Entrails – World Inferno – 2017

Entrails – Death Metal – Suède
World Inferno – 2017
Metal Blade
8.5/10

Il est toujours plaisant d’écouter un album de Death Metal qui rentre au poste, surtout venant d’un groupe qui sait garder une constance d’album en album. Entrails vient tout juste de sortir son cinquième album, World Inferno, album qui ne passera pas inaperçu cette année!

La formule du groupe est assez simple : On utilise la bonne vieille sonorité du Death Metal Suédois avec la fameuse Boss HM-2 et on crée des riffs gras qui frappent fort. Certains diront que c’est du déjà entendu mais en bout de ligne on s’en balance royalement. Ayant été fondé en 1990, Entrails peut aisément se vanter de faire partie de la première vague du Death Metal Suédois avec les Entombed, Grave et At the Gates. Un son pur qui écorche les tympans, une rythmique droite et directe et une voix gutturale sortie d’outre tombe, c’est tout ce dont un groupe de cette trempe a besoin pour tout détruire.

World Inferno est une réussite sur toute la ligne. Jimmy Lundqvist roule sa bosse depuis plus de vingt-cinq ans et ça paraît. Ce nouvel album est à placer dans sa collection le plus rapidement possible!

Space Witch – Arcanum – 2017

Space Witch – Sludge/Doom Metal – Angleterre
Arcanum – 2017
HeviSike Records
6.5/10

J’ai, depuis aussi loin que je me souvienne, toujours été un amateur de longues pièces surtout celles celles qui offrent un certain développement pour mener à une explosion finale. Mais je dois me rendre à l’évidence, certains groupes ou artistes ont de la difficulté à mener à bien la mission de concocter de longues pièces et de les rendre suffisamment intéressantes pour que quine minutes en paraisse cinq.

Avec un nom comme Space Witch, mon intérêt a été rapidement marqué et l’écoute du deuxième album de ce groupe Anglais était donc de mise. Arcanum débute avec une longue pièce de plus de quinze minutes alliant profondeur et psychédélique, deux éléments qui se retrouvent tout au long des quatre pièces qui totalisent près de quarante-cinq interminables minutes. Arcanum semble être le fuit d’un « jam session » enregistré comportant de très bonnes idées ici et là mais la redondance et la monotonie prennent tellement le dessus que les pièces devient d’une platitude déconcertante à en perdre le fil. De plus, le groupe a misé sur l’instrumental ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Sauf que ça manque littéralement de contenu et de par le fait même d’intérêt en bout de ligne.

Arcanum de Space Witch est donc une perte de temps plus qu’autre chose malgré les bons moments qui sont parsemés aléatoirement dans ce flot sonore répétitif et endormant. On passe à un autre appel!

Magna Carta Cartel – The Demon King – 2017

Magna Carta Cartel – Post Punk / Alternative Rock – Suède
The Demon King – 2017
Lövely Records
8/10

Pour faire une présentation courte, Magna Carta Cartel a été fondé en 2006 et a sorti deux albums entre 2006 et 2009. Le projet a été mis de côté en 2009 au profit de la fondation d’une nouvelle entité intitulée Ghost. Suite au départ de Martin Pesner (Omega) de Ghost en Juillet 2016 et du dévoilement de son identité. MCC est redevenu actif et propose cette année un nouvel enregistrement sous forme de min album de cinq pièces.

Certes, The Demon King a certaines similarités sonores avec Ghost mais pas suffisamment pour comparer les deux groupes de façon générale. Pour ceux qui ont déjà pris connaissance de MCC par le passé avec les deux premiers albums, The Demon King offre des sonorités beaucoup plus Pop avec de fortes influences Post Punk à la Joy Division et des éléments vaporeux du Rock Progressif dans la veine de Pink Floyd. MCC n’a absolument rien des influences Heavy Metal présentes chez Ghost. Ce nouvel EP comporte trois nouvelles pièces ainsi qu’un ré-enregistrement de la pièce Jennifer et une reprise. L’utilisation des guitares acoustiques est très présente donnant certains airs de Echo & the Bunnymen par moments. Pesner est un excellent compositieur et les arrangements sont assez intéressants, on joue beaucoup avec les sons et les effets pour créer des ambiances planantes.

The Demon King laisse par contre sur notre faim et manque un peu de tonus. Tout de même mieux que les deux EPs de Ghost avec les interminables reprises mais il y a de la place pour une nette amélioration. Un bon retour pour MCC qui devrait nous faire patienter pour un album complet.

A Taste of Fear – God’s Design – 2017


A Taste of Fear – Technical Thrash Metal – Italie
God’s Design – 2017
Time to Kill Records
8.5/10

Le choc entre le « old school » et le moderne peut parfois amener des sonorités intéressantes et captivantes pour l’oreille. Fondée en 2014, la formation Italienne A Taste of Fear étonne beaucoup avec la sortie de son premier album, God’s Design, qui se veut une collision entre deux mondes : D’un côté un Thrash Metal puisé directement des origines et de l’autre un Thrash ultra moderne inspiré du Death Metal technique.

God’s Design est un peu une sorte de liaison entre Kreator et Death alliant les riffs incendiaires du premier avec la folie technique du deuxième. En tout huit pièces relativement assez longues pour offrir du contenu et des idées brillantes. On ne tombe pas dans le superflu, les pièces sont bien dosées et on ne se perds pas dans un flot de notes inutiles. Le groupe mise sur la rapidité et les changements soudains tout en gardant l’essence même du Thrash Metal originel. La production est impeccable et démontre la toute puissance du groupe qui sera à surveiller de près dans un avenir rapproché.

A Taste of Fear est une agréable surprise pour ma part, God’s Design apporte un petit quelque chose de rafraîchissant dans ce monde sursaturé qu’est devenue la scène Thrash depuis quelques années.

Vallenfyre – Fear Those Who Fear Him – 2017

Vallenfyre – Death / Doom Metal – Angleterre
Fear Those Who Fear Him – 2017
Century Media
8.5/10

Initialement formé de membres de Paradise Lost, My Dying Bride et de At the Gates depuis ses débuts en 2010, cette année marque un nouvel alignement pour Vallenfyre voyant son batteur et son bassiste quitter pour des raisons jusqu’ici inconnues. Qu’à cela ne tienne, Gregor MacIntosh a pris le taureau par les cornes et a recruté son collègue de Paradise Lost, Waltteri Väyrynen, à la batterie alors que Hamish Hamilton Glencross prends le rôle de bassiste pour le troisième album du groupe, Fear Those Who Fear Him.

Splinters, paru en 2014, avait été plutôt décevant en comparaison du premier album, A Fragile King, qui se voulait rafraîchissant et suffisamment intéressant pour qu’il se hisse assez haut dans les tops 2012. Avec Fear Those Who Fear Him, Vallenfyre rectifie le tir et nous reviens avec un album plus rapide et toujours aussi profond. Le son Vallenfyre est toujours là, c’est gras, lourd et surtout décapant. L’album offre douze pièces pour la majorité très courtes et concises qui s’enchaînent l’une après l’autre sans réelle pause, c’est direct et ça frappe fort. On passe facilement de l’hyper vitesse à la limite du Grind à la lenteur la plus lourde et oppressante donnant des changement de tempos déroutants et surprenants.

Ce nouvel album de Vallenfyre en est un qui est une valeur sûre pour 2017 et ceux qui n’ont pas peur de goûter à de la toute puissance à l’état pur devraient immédiatement se convertir à Vallenfyre. Grimpez le volume et laissez vous imprégner du souffle de la bête.

Goatwhore – Vengeful Ascension – 2017

Goatwhore – Black/Death/Thrash Metal – États-Unis
Vengeful Ascension – 2017
Metal Blade
8/10

Il est assez difficile pour un groupe de conserver une bonne constance d’album en album surtout si le dit groupe est constamment en tournée entre deux albums. La formation Américaine Goatwhore vient tout juste de sortir son septième album intitulé Vengeful Ascension sur Metal Blade Records, un album que j’attendais depuis longtemps.

À la première écoute il n’y a pas grand chose de changé, toujours le même type de riffs acérés, toujours la même « drive » et toujours la même rythmique percutante. Bref, c’est du Goatwhore à 100%. En tout, dix pièces de Black Metal avec des soupçons de Death et de Thrash dans la veine de ce que le groupe nous a habitués au fil des années. Bien que plusieurs pièces soient vraiment puissantes et dans les dents, il y en a par contre quelques unes qui sont plus faibles comme si le groupe manquait d’inspiration, un peu comme si ces pièces avaient été composées pour du remplissage.

Vengeful Ascension n’est pas le meilleur album de Goatwhore mais il est tout de même efficace et comporte de nombreux excellents moments. Les fans de groupe, dont je fait partie, devraient y trouver aisément leur compte, c,est du Goatwhore après tout!

Gods Forsaken – In a Pitch Black Grave – 2017

Gods Forsaken – Death Metal – Internationnal
In a Pitch Black Grave – 2017
Soulseller Records
8/10

Swedish Death Metal : Prendre une pédale Boss HM-2, mettre tous les boutons au maximum et gratter des riffs tout droit sortis de l’enfer. Bon nombre de groupes ont utilisé cette sonorité pour créer des albums mémorables et bon nombre de groupes l’utilisent toujours aujourd’hui pour perpétuer le son originel.

Gods Forsaken est un nouveau venu sur la scène Internationale. Le trio est formé de membres de Just Before Dawn et d’ex membres de Ribspreader et Amon Amarth et proposent une premier album intitulé In a Pitch Black Grave maintenant disponible sous l’étiquette Soulseller Records. Je vais dire les choses très franchement : Gods Forsaken n’est en aucun cas un groupe original et n’a aucune valeur ajoutée pour l’évolution du Death Metal. Le trio sonne exactement comme Ribspreader, Grave ou encore Entombed. On réutilise le même son et les mêmes structures donnant l’impression de déjà entendu. Mais, le groupe le rends très bien, l’album comporte de très bonnes compositions et la production est fidèle à la sonorité d’origine.

In a Pitch Black Grave est un album parmi tant d’autres du même genre mais c’est efficace, entraînant et bien fait. Ça ne passera pas à l’histoire c’est certain mais ça vaut quand même la peine que l’on y jette une oreille ou deux histoire de se faire brasser la tête sans trop se la casser.