Asphyx – The Rack – 1991

Le Death Metal étant maintenant bien implanté à l’échelle Mondiale, il fallait maintenant le peaufiner et le faire évoluer à son tour. Plusieurs pays avaient leur scène Death Metal et les groupes issus de ces contrées forgeaient leurs sonorités propres, des légendes finiront par voir le jour et perdurer jusqu’aujourd’hui. Après un démo et deux albums avec Pestilence, Martin Van Drunen avait rejoint Asphyx pour le premier album du groupe. Le Death Metal de Asphyx en avait pris plusieurs par surprise à l’époque car sa sonorité et son style de composition différait grandement de ce qui se faisait ailleurs même si certaines similitudes avec Pestilence pouvaient être décelées. Le groupe misait sur des riffs gras mais au lieu de toujours jouer à une vitesse excessive, c’est au niveau de la lenteur que Asphyx s’était démarqué. En plus des sonorités brutales, le Doom froid et mélancolique se mêlait habilement dans les pi`ces apportant un contraste élevé entre deux mondes à l’opposé. Asphyx a développé un style de riffs très rapides sur une rythmique ultra lente et des structures musicales hors du commun. Les Death Doom Metal venait de naître et le reste deviendrait une partie importante de l’histoire Métallique.

Samael – Worship Him – 1991

Comme nous avons pu le voir dans des parutions précédentes, le Black Metal est issu du Thrash Metal en version beaucoup plus extrême et beaucoup plus sombre. Plusieurs acteurs de ce style Métallique s’étaient directement inspirés de groupes des années 80 comme Celtic Frost et Bathory pour ainsi créer une toute nouvelle entité musicale. L’histoire a tendance a attribuer la fondation des bases du Black à la Norvège mais dans les faits chronologiques, nous ne pouvons que constater que la Norvège a été l’étincelle qui a tout changé mais que le Black Metal a bel et bien pris naissance ailleurs dans le monde, du moins officiellement. Le duo Suisse samael pourrait compter parmi les premières formations de Black Metal et son premier album Worship Him se place également parmi les premiers albums officiels du genre. Grandement influencé par son compatriote Hellhammer, Samael nous offrait une musique très sombre et abrasive avec une production tout de même assez puissante avec des ambiances glauques et sans vitesse excessive. Ce premier album ne fit pas l’unanimité à sa sortie, comme toute nouvelle chose ou nouveau genre, il arrive que certains demeurent perplexes et voire même, non réceptifs à cette nouveauté qui menace les standards. Cet album ne fait toujours pas l’unanimité vraisemblablement pour son côté avant-gardiste et déroutant. Pourtant, Worship Him est un album très important pour le développement du Black Metal qui explosera quelques mois plus tard dans les pays Scandinaves.

Sepultura – Arise – 1991

Arise fut le quatrième et dernier album digne de ce nom pour Sepultura. Du moins, avant de prendre une tangente plus tribale et par la suite s’enliser dans le Nu Metal sans saveur. Arise est possiblement l’album le plus accompli de Sepultura avec ses riffs caustiques de pur Thrash Metal pas gentil et ses doses mortelles de Death Metal par moments. Alors que le Métal plus accessible commençait à s’essouffler, Sepultura nous servait une bombe qui allait faire trembler les fondations même du Métal déjà existant. Cet album fut un genre de déclaration de guerre contre le « mainstream » et ce qui est étonnant ,c,est que le groupe sera incapable de respecter cette déclaration par la suite. Arise demeurera à jamais un classique et un incontournable du vaste monde Métallique. Un des albums Métal les plus influents de toute l’histoire Métallique mondiale.

Paradise Lost – Gothic – 1991

Sur son deuxième album, Paradise Lost avait redéfini le Doom Metal pour le faire entrer dans une nouvelle ère. Avec son titre évocateur, Gothic nous emmenait dans un nouveau monde musical encore plus sombre et le groupe gardait ses racines Death Metal du premier album tout en gardant en tête de se diriger vers la mélancolie et la lenteur. Ce qui avait surpris plus d’un à l’époque de la sortie de l’album, c’est les sonorités empruntées au Gothic Rock des années 80 et l’omniprésence des claviers tout au long de l’album. Il faut dire que à cette époque, l’usage des claviers dans le Métal relevait de l’hérésie pure et simple mais après tout, Paradise Lost ouvrait plus grand le chemin tracé par Celtic Frost avec Into the Pandemonium. Avec Gothic, Paradise Lost avait non seulement ouvert la voie vers un nouveau style, il avait carrément forgé ce qui allait devenir le Gothic Metal influençant du même coup un nombre impressionnant de sommités du genre par la suite. Ce deuxième album de Paradise Lost est un incontournable qui a changé la face du Métal au moment où celui-ci semblait vouloir disparaître, du moins de la surface commerciale…

Sabbat – Envenom – 1991

Les origines du Balck Metal remontent aussi loin que les débuts des années 80 avec les Venom, Hellhammer ou encore Bathory. Le terme Black Metal en tant que style est apparu sans nul doute en Scandinavie, plus précisément en Norvège au tout début des années 90. Cependant, même si le Black Metal semble avoir vu le jour dans la froideur Norvégienne, certains groupes ailleurs dans le monde peuvent tout aussi bien être précurseurs de ce genre Métallique froid et noir. Le premier album du groupe Japonais Sabbat pourrait très bien être considéré comme étant un précurseur du Black Metal avec ses riffs empruntés au Heavy Metal et au Thrash Metal. La sonorité crue et granuleuse de cet album apportait une certaine ambiance qui deviendra familière dans le monde du Black Metal et les structures musicales issues de cet album seront reprises un peu plus tard par les plus grands du Black. Bien sûr, Sabbat était influencé par Venom et les similitudes entre les deux groupes étaient là mais qui n’a jamais été influencé par un autre pour faire évoluer le genre? Envenom est certes un album méconnu mais grandement important pour la mise en place de ce qui deviendra le Black Metal et un incontournable du genre.

Bolt Thrower – War Master – 1991

Vous remarquerez que depuis les tout débuts, chaque décennie apportait son lot de nouvelle sonorités et l’évolution du Métal tendait à élargir ses horizons. Alors que plusieurs déclaraient le que Métal était en train de mourir au début des années 90, d’autres se retroussaient les manches pour le faire évoluer vers quelque chose de plus grand, drastique et malsain. Les Anglais de Bolt Thrower avaient pris le taureau par les cornes et le troisième album du groupe fut tout aussi spectaculaire que les deux premiers. Le Death Metal était bien implanté et devenait de plus en plus gras et brutal faisant ainsi un pied de nez à ces pionniers qui choisissaient la voie de la célébrité. Les Blast Beat commençaient à apparaître et les changements de tempo soudain étaient devenus une marque de commerce qui aidait les contrastes musicaux à s’imbriquer les uns dans les autres. Bolt Thrower fut l’un des fiers pionniers du Death Metal et son influence fut plus qu’important pour la suite de l’Évolution Métallique.

Darkthrone – Soulside Journey – 1991

Avant de devenir un des principaux pionniers du Black Metal Norvégien, darkthrone était un groupe de Death Metal Technique et son premier album, Soulside Journey, démontre clairement que Darkthrone était voué à de grandes choses. Ce premier album est totalement différent et diamétralement opposé à la suite des choses et à ce que Darthrone nous a offert par la suite. Ce premier album est tout simplement un chef d’œuvre du Death Metal avec ses riffs complexes, ses structures disjonctées et ses ambiances sombres et glaciales. Étonnamment, la production de cet album est impeccable et détonne grandement avec les productions associées au Black Metal Scandinave de cette époque. Darkthrone était alors un quatuor qui deviendra un trio puis un duo en l’espace de quelques albums. La grande aventure du Black Metal Metal Norvégien allait voir le jour sous peu et Darkthrone se placera en tête de file de ce mouvement Métallique malsain.

The Obsessed – The Obsessed – 1990

Originalement formé en 1976 sous le nom de Warhorse, ce n’est qu’à partir de 1980 que The Obsessed a pris son nom et a commencé à sortir des enregistrements. Il fallut cependant dix ans avant que le premier album ne voie le jour. Grandement inspiré par Black Sabbath, The Obsessed s’est forgé une réputation avec plusieurs démos au fil de ses premiers dix ans, se forgeant une sonorité propre. Bien que l’album éponyme ait des consonnances très Doom Metal, c’est plus au niveau du Stoner Metal que le groupe s’est fait connaître en étant l’un des pionniers du genre. Ici, pas de sonorités extrêmes, The Obsessed joue la carte du bon Hard Rock plus venimeux avec des riffs issus directement des années 70. Avec son premier album, le trio a su se tailler une importante place à côté des Trouble, Pentagram et Saint Vitus. Un album important pour le Doom et le Stoner.

Thanatos – Emerging from the Netherworld – 1990

Thanatos fut un des premiers groupes de Métal Extrême à sortir des Pays-Bas, possiblement même le premier quelques années avant Pestilence sous le nom de Whiplash. Dès 1984, le groupe a sorti d’innombrables démos avant de pouvoir enfin sortir son premier album en 1990. Bien que majoritairement axé sur le Thrash Metal rapide et technique, Emerging from the Netherworld avait aussi des sonorités plus Death Metal notamment au niveau des riffs et de la voix ce qui fait du groupe l’un des pionniers du « Dutch Death Metal » avec les Asphyx et compagnie. La production de ce premier album était très crue et plutôt directe, ce qui donnait le ton et l’originalité du groupe. Thanatos a donc grandement contribué à forger le son des Pays-Bas en matière de Métal plus extrême et encore aujourd’hui cet album est cité comme étant une grande influence pour plusieurs groupes de cette scène incroyable.

Cannibal Corpse – Violence Unimagined – 2021

Cannibal Corpse – Death Metal – États-Unis
Violence Unimagined – 2021
Metal Blade
9,2/10

À quoi faut-il s’attendre lorsque l’un des grands pionniers du Death Metal sort son quinzième album en carrière? Est-ce qu’un vétéran comme Cannibal Corpse est toujours pertinent après quinze albums et plus de trente ans de carrière sans relâche? Mets-en que Cannibal Corpse est toujours pertinent et il est en grande forme en plus! Est-ce que l’arrivée de Erik Rutan dans la formation y est pour quelque chose? Possible, mais allons voir de quoi il en retourne.

Sur Violence Unimagined, Cannibal Corpse ne réinvente rien du tout et c’est tout à fait normal quand on est l’un des inventeurs du Death Metal brutal. La mission de Cannibal Corpse n’est pas de réinventer la roue, sa mission c’est de la garder bien huilée pour qu’elle tourne sans grincer et sans accrocher. Et bien, Violence Unimagined est tout à fait réussi dans ce sens : Le groupe continue sur sa lancée avec des riffs incroyables qui frappent fort et des pièces d’une brutalité inégalée. Erik Rutan a pris sa place sans rien changer car pour jouer dans Cannibal Corpse, il faut savoir de quoi il en retourne et faut savoir s’adapter à la machine, Rutan a donc compris cette facette et il « fitte » parfaitement dans le décor.

Violence Unimagined, c’est du Cannibal Corpse pur à 100%. Une défonce sonore comme omn aime, point final. Est-ce que cet album va faire partie de mes tops 2021? Avec un 9,2/10 bien mérité, vous en pensez quoi?

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 8,5
Production : 9,5
Appréciation : 9

Sacrifice – Soldiers of Misfortune – 1990

Le troisième album de Sacrifice a été en quelque sorte l’album phare du groupe et vraisemblablement le meilleur de la discographie. Avec Soldiers of Misfortune, Sacrifice nous prouvait qu’il était un des grands groupes du Thrash Canadien avec ses riffs incendiaires et son incroyable fougue. Le quatuor de Toronto utilisait suffisamment de prouesses techniques pour épater les oreilles des auditeurs mais gardait toujours en tête de faire des pièces concises et dans notre face dans la plus pure tradition du Thrash Metal rapide et qui frappe fort. Soldiers of Misfortune est un moment fort pour le Métal Canadien mais aussi une très grande influence pour le Métal à l’International. Réussir à maintenir la flamme originelle du Métal plus extrême n’était pas une mince affaire en cette époque incertaine mais Sacrifice a été là pour le garder en vie pour quelle puisse illuminer toute la grande scène Métallique durant les trois dernières décennies. Un incontournable de l’histoire Métallique!

Obliveon – From this Day Forward – 1990

Un peu grâce à Voïvod, le Québec est rapidement devenu une terre fertile en matière de Métal où le niveau technique s’est tout aussi rapidement développé et ainsi offrir des groupes innovateurs et incroyables qui iront s’implanter sur la scène internationale en tant que pionniers. Avec son premier album, la formation Montréalaise Obliveon avait redéfini le niveau technique et l’intelligence musicale dans le Métal grâce à ses structures ultra complexes et ses riffs qui s’imbriquent les uns aux autres avec une finesse désarmante. Disons que point de vue technique, le groupe Québécois n’avait rien à envier à qui que ce soit et était devenu une sorte de chef de file de cette nouvelle tangente Métallique qui était à prendre au sérieux. L’époque du Métal simpliste et plus commercial était révolue laissant place à une toute nouvelle génération de Métalleux ayant le désir de faire avancer les choses.

Count Raven – Storm Warning – 1990

Avec Candlemass, Count Raven est devenu rapidement un pionnier et grand acteur de la scène Doom Suédoise. Malgré un succès mitigé à l’International, le groupe a tout de même su perpétuer la flamme intense initialement générée par Black Sabbath en 1970. C’est avec une sonorité typiquement issue des années 70 que Count Raven est arrivé sur les planches et les riffs contenus sur son premier album, Storm Warning, sont dignes des plus grands du Doom Metal. Count Raven arrivait à une sombre époque où le Heavy Metal tendait à disparaître de la surface « mainstream » pour se réfugier dans les abysses profonds pour être en mesure de se développer à nouveau. Autant d’un côté, l’extrême vitesse et la brutalité devenaient la voie à suivre pour être en mesure de porter le flambeau Métallique, l’autre côté montrait une toute autre extrémité : celle de la lenteur et de l’obscurité. Le Doom Metal s’est ensuite rapidement propagé sur la planète entière et c’est en partie grâce à des groupes comme Count Raven que le genre originel, père de toute la famille Métallique, a pu subsister et ainsi perdurer jusqu’à nos jours.

Kreator – Coma of Souls – 1990

Le cinquième album de Kreator fut l’apogée du groupe Allemand et par le fait même son plus accompli. Coma of Souls offrait le meilleur des deux mondes : La brutalité et la mélodie avec une forte dose de technicité musicale. Disons que Kreator était rendu très loin de son premier album! Coma of Souls marquera également la fin d’une époque pour Kreator qui commencera à expérimenter et changer de sonorité des l’album suivant sans pour autant baisser d’intensité. Kreator était devenu le maître du Thrash Metal Allemand et l’un des chefs de file du Thrash Mondial. Coma of Souls a eu beaucoup de leçons à donner aux générations suivantes et cet album a grandement contribué au développement Métallique dans les soit disant années sombres où le Grunge allait tout dominer.

King Diamond – The Eye – 1990

Comment peut-on accumuler les chefs d’œuvres un derrière l’autre sans montrer le moindre signe de fatigue? Il faudrait demande la recette à King Diamond qui sortait en 1990 son septième album d’affilée méritant le qualificatif de chef d’œuvre. Et ce n’était pas terminé car le King allait nous offrir d’autres surprises pour le reste de sa carrière! The Eye, cinquième album solo pour King Diamond, nous offrait encore une fois des pièces incroyablement bien construites avec des arrangements à couper le souffle et il est étonnant que King Diamond soit demeuré « underground » tout ce temps, il faut croire que le bonhomme a choisi la voie de l’art et du dévouement au Heavy Metal et de faire fi de l’attrait pour le cash et la célébrité. King Diamond, dès ses débuts avec Mercyful Fate, nous a donné des leçons importantes sur l’humilité et les choix que nous prenons en plus de nous donner de grandes leçons musicales. The Eye avait fait mouche une fois de plus en 1990 et la musique de King Diamond restera gravée à jamais dans l’histoire Métallique.

Testament – Souls of Black – 1990

Sur son quatrième album, testament avait décidé de devenir Testament et de laisser tomber le désir de se faire aussi gros que Metallica. Souls of Balck a été fortement critiqué malgré une très grande tendance favorable. Plusieurs avaient décrié le fait que cet album était plus simpliste que les précédents mais en fin de compte, Testament trouvait sa véritable signature musicale et continuait sur sa lancée Thrash Metal et perpétuait le genre en cette période plus creuse pour le Métal. Souls of Black montrait un Testament plus sombre et avait laissé de côté la production ultra clean et aseptisée de Practice What You Preach au profit d’une production un peu plus granuleuse et plus riche en couleurs musicales. Souls of Black est possiblement l’ultime album de cette période et de la formation classique du groupe et avec cet album Testament disait aux fans : « Si vous voulez avoir du Metallica, allez écouter Metallica, nous sommes Testament. »

Iron Maiden – No Prayer for the Dying – 1990

Les années 90 ont été très difficiles pour les groupes Heavy Metal qui faisaient la pluie et le beau temps dans les années 80. En voulant s’accrocher à leur passé glorieux, certains groupes ont commencé à montrer des signes de fatigue et un manque flagrant d’inspiration. Avec son neuvième album, Iron Maiden avait commencé à montrer ces symptômes et le changement de guitariste suite au départ de Adrian Smith avait ralenti ;es ardeurs des fans. No Prayer for the Dying présentait un Iron Maiden différent et diminué de sa célèbre sonorité. La simplicité désarmante avait pris la place de toute l’évolution technique du groupe au fil de la dernière décennie au point à offrir des pièces sans saveur comme si le groupe avait été pressé de sortir un album par la compagnie de disque. Selon plusieurs fans de cette époque, cet album était un genre d’abomination et il suscite toujours autant de critiques aujourd’hui. Mais, est-ce que cet album est si mauvais que certains pourraient l’affirmer? Disons que ce n’est pas le Iron Maiden classique et que le groupe a possiblement voulu maladroitement se réinventer tout en essayer de garder ses racines intactes. Cet album est fort possiblement l’un des plus faibles de toute la discographie du groupe mais il contenait encore amplement de consistance pour qu’il demeure encore au sommet et que son influence se fasse ressentir pour les prochaines générations.

Megadeth – Rust in Peace – 1990

À cette époque, le duel entre Metallica et Megadeth était évident et le gagnant de ce duel serait tout aussi évident. À chaque sortie d’album de la part de Metallica, son ancien guitariste dave Mustaine répondait du tac au tac avec un album encore plus percutant. Lorsque …And Justice foe All est arrivé, plusieurs se sont émoustillés devant la supposée technicité musicale de celui-ci et la réponse de Dave Mustaine fut Rust in Peace qui deviendra l’ultime album de Megadeth et possiblement le plus accompli du groupe. Cet album apportait aussi un vent de changement dans la formation avec Marty Friedman à la guitare et Nick Menza à la batterie, formation qui sera la plus longue en durée de l’histoire de Megadeth éclipsant du fait même la formation originale avec Chris Poland et Gar Samuelson. Le génie de Mustaine s’entendait clairement sur Rust in Peace avec ses riffs d’une complexité exemplaire et ses arrangements incroyables et cet album fut tout un doigt d’honneur à Metallica en terme de musicalité et de puissance sonore. Est-ce que Rust in Peace pourrait, selon beaucoup de personnes, être le meilleur album de Thrash Metal de toute l’histoire Métallique? Peut-être pas mais cet album figure très certainement dans le top 10!

Obituary – Cause of Death – 1990

Le développement du Death Metal se faisait à une vitesse phénoménale et le style s’étendait sur la planète entière. La Floride était devenue un bastion fort du genre avec plusieurs pionniers dont Obituary. Le deuxième album du groupe explorait plus en profondeur les sonorités grasses et le mélange de lenteur et de rapidité façonnant ainsi le Death Metal mondial. On pourrait dire de Cause of Death que ce serait un peu un chapitre important du livre Death Metal pour les nuls tant il renferme tout ce que le Death Metal se doit d’être. Autrement dit, cet album est un pur chef d’œuvre du genre et un album par lequel il faut commencer si on veut s’initier aux origines du Death Metal pur et dur. À cette époque, il n’y avait pas de « triggers » pour l’enregistrement de la batterie ce qui impliquait que les batteurs devaient être solides du début à la fin et sachant que l’évolution de la batterie était montée de plusieurs échelons, la suite n’en serait que des plus spectaculaires. On parle souvent de l’influence d’un album sur la suite des choses mais on ne parle pas assez souvent de l’impact des musiciens sur le Métal. Il est important de noter que la technique de chaque instrument a aussi évolué au fil des albums invitant ainsi les musiciens à se surpasser pour devenir plus techniques que les précédents.

Annihilator – Never, Neverland – 1990

Il est très difficile et hasardeux de lancer un deuxième album après un chef d’œuvre comme premier album. Il est encore plus difficile d’égaler un chef d’œuvre lorsque le groupe en question change de musiciens à tout bout de champ. Dès le début nous savions que Annihilator était en fait Jeff Waters avec des musiciens pris sur le tas et nous savions que Alice in Hell serait difficile voire impossible à battre. Le deuxième album était musicalement impeccable et plus technique que le précédent mais un petit quelque chose venait brouiller les cartes et ce ptit quelque chose était for possiblement le nouveau chanteur Coburn Pharr qui avait auparavant fait un seul album avec Omen. La voix de ce chanteur ne cadrait pas vraiment avec l’agressivité musicale de Annihilator et malgré un album avec des compositions incroyables, la voix venait simplement tout gâcher. Annihilator changera régulièrement de membres par la suite et ne réussira plus jamais à sortir un album digne de Alice in Hell. I lest assez ironique que Annihilator ait été classé dans le « Big 4 » du Thrash Canadien mais rendons à César ce qui appartient à César, Jeff Waters est un excellent compositeur et ça s’entends sur Never, Neverland!

Sadus – Swallowed in Black – 1990

Le mélange des sous styles allait devenir monnaie courante ce qui allait évidement grandement enrichir la grande famille Métallique. La formation Américaine Sadus avait pris tout ce qui avait de bon du Thrash Metal pour l’incorporer à du Death Metal plus technique et en ajoutant ses propres couleurs musicales pour en arriver à un chef d’œuvre de cette époque, chef d’œuvre qui deviendra rapidement intemporel. Sadus allait devenir un pionnier du Death Metal Technique où tout était possible musicalement et dans lequel les musiciens à cheveux longs seraient pris au sérieux face à leur talent de compositeurs. Comme je l’explique depuis déjà quelques chroniques, le Grunge s’en venait à une vitesse phénoménale et le Métal serait pratiquement rayé de la carte des « palmarès » dans un avenir pus que rapproché. Il fallait donc faire évoluer le Métal vers de nouveaux horizons et le rendre plus extrême au prix de le voir redevenir plus underground était la meilleure solution pour sa survie. Swallowed in Black de Sadus est un de ces albums qui ont redéfini le Métal pour le mener là où il est rendu aujourd’hui.

Judas Priest – Painkiller – 1990

Après un album discutable en tout points et un album tentative de sauver les meubles auprès de ses fans, Judas Priest était revenu en totale furie avec Painkiller en 1990. La pièce titre en ouverture d’album est devenu un classique instantané et une pièce référence pour le groupe de Birmingham. La troupe de Rob Halford n’avait pas dit son dernier mot mais ce serait de courte durée. L’inévitable arriva en 1992 lorsque Rob Halford prit la décision de quitter le légendaire groupe et fut remplacé par un « nobody » du nom de Tim Owens. Painkiller a été en quelque sorte le chant du signe pour Judas Priest, du moins celui de la belle époque où le groupe dominait en maître le monde du Heavy Metal mondial. Certes, le changement de chanteur et l’invasion du Grunge ont vraisemblablement refroidi les ardeurs de plusieurs à cette époque et i faudra attendre jusqu’en 2018 pour Judas Priest nous sorte un album digne de ce nom avec Firepower. Painkiller est devenu un incontournable du Heavy Metal et un des tops albums de la carrière de Judas Priest avec les Screaming for Vengeance, Defenders of the Faith, Stained Class et Hell Bent for Leather

Benediction – Subconscious Terror – 1990

Le Royaume-Uni est devenu rapidement une terre fertile en matière de Death Metal et à l’instar des Américains, le Death Metal Anglais était plus sombre musicalement. La formation Benediction est l’une des formations pionnières de ce Death Metal Saxon et son premier album avait fait beaucoup de vagues à sa sortie. Comme son titre l’indique, Subconscious Terror fouillait ans le plus profond du subconscient pour en retirer toutes les terreurs de l’humanité et musicalement, le groupe avait réussi à faire sonner son premier album pour qu’il subsiste un certain malaise durant l’écoute. Sans trop de vitesse excessive, Benediction misait sur la lenteur et la lourdeur pour créer cet effet d’oppression, effet qui sera repris par plusieurs groupes plus tard et qui définiront le Death Metal sombre et lugubre. Fait intéressant, le groupe ne se lançait pas dans des prouesses musicales contrairement à certains groupes plus techniques : Il misait surtout sur la simplicité et le riff efficace pour créer des pièces monumentales qui frappaient fort. C’était seulement le début de cette belle évolution du Death Metal et la suite allait avoir tout un impact!

Memoriam – To the end – 2021

Memoriam – Death Metal – Angleterre
To the End – 2021
Reaper Entertainment
8,6/10

On peut dire que les Anglais de Memoriam ne chôment pas! Le groupe nous offre son quatrième album depuis sa fondation en 2016 ce qui fait une bonne moyenne de près d’un album par année considérant que le tout premier est sorti en 2017!

Les anciens membres de Bolt Thrower et de Benediction nous offrent encore cette année un album qui frappe fort et qui prouve une fois de plus que le Death Metal bien gras est encore bien ancré dans le vaste monde Métallique. To the End n’offre pas de grande surprise, on navigue en eaux connues et on ne réinvente pas le genre mais ce n’est possiblement pas le but de Memoriam que de réinventer quoi que ce soit. On fait ce que l’on fait de mieux et c’est parfait comme ça! Pourquoi changer une formule gagnante lorsqu’elle est bien rendue?

Une fois de plus, Memoriam mise sur les riffs lourds et la lenteur entremêlés de rythmes plus rapides le tout bien assis sur une production fluide et qui sonne comme il se doit. Un autre album de pur Death Metal à se mettre dans les oreilles et un album de plus qui s’imbriquera dans les tops 2021!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

Anthrax – Persistence of Time – 1990

Le cinquième album de Anthrax allait marque de façon significative la fin d’une époque pour le groupe. Persistence of Time fut le dernier album de Joey Belladonna qui laissera sa place à John Bush en 1992 mais l’album fut aussi connu pour être le dernier album de pur Thrash Metal du groupe avant son changement de direction musicale en pleine tempête Grunge. Cet album contenait tout ce que Anthrax avait fait de bon depuis son premier album : Des riffs endiablés, une rythmique qui frappe fort et des compositions qui décapent. Un cinquième album fort réussi qui traversera l’épreuve du temps et qui continuera à influencer bon nombre de musiciens par la suite.

Cannibal Corpse – Eaten Back to Life – 1990

1990 fut une année explosive en matière de Métal Extrême. Le Death Metal prenait sa place sur la grande scène mondiale et de plus en plus de groupes adhéraient à ce nouveau genre Métallique. 1990 fut l’année de tous les changements et si nous voulions que le Métal demeure en vie, il fallait trouver de nouvelles avenues et plonger dans les abysses pour le voir subsister et se transformer. Ce fut également l’année du premier album de Cannibal Corpse, groupe qui changera le Death Metal à jamais. Avec des riffs gras et brutaux et un thème lyrique tournant autour de l’horreur, Eaten Back to Life fut l’un des précurseurs du Death Metal brutal et gore et mènera Cannibal Corpse à devenir l’un des plus grands groupes du Death Metal. Le ton était donné et le Death Metal allait grandir à très grande vitesse semait ainsi des graines un peu partout qui feront pousser d’autres sous genres qui finiront par envahir la planète entière comme du chiendent.

Pantera – Cowboys from Hell – 1990

Pourquoi Pantera se retrouve dans l’Évolution Métallique seulement à partir de son cinquième album? Car c’est à partir de Cowbolys from hell qu’on a pu prendre le groupe au sérieux et qu’il est devenu la « légende » que l’on connait. Les quatre premiers albums étaient axées sur le glam sirupeux sans intérêt mais avec Cowboys from Hell, Pantera avait évolué vers un style qui allait devenir ce que nous appelons le Groove Metal et qui allait indéniablement influencer ce qui allait devenir le Nu Metal et plus tard le Metalcore. C’est sans vitesse excessive et avec des riffs simplistes mais qui frappent fort que Pantera avait fait son cheval de bataille et que le groupe s’était accumulé une solide base de fans à travers la planète. Curieusement, la majorité des fans de Pantera étaient des « Métalleux » moyens qui trouvaient leur confort musical dans de la musique moins « Heavy » et plus accessible pour l’oreille moyenne un peu comme Metallica, groupe sur lequel Pantera s’est grandement inspiré pour devenir ce qu’il est devenu.. Est-ce que Pantera a influencé le Métal à grande échelle? Dans un sens oui, avec le style de guitare de guitare de Dimebag et la fougue de Phil Anselmo mais ce sera la suite de la discographie du groupe qui aura un impact majeur sur la grande scène Métallique. Je n’aime toujours pas Pantera encore aujourd’hui mais je dois mentionner certains albums du groupe dans cette évolution car sans Pantera, le Métal n’aurait pas été ce qu’il est devenu par la suite.

Napalm Death – Harmony Corruption – 1990

Le troisième album de Napalm Death avait apporté beaucoup de changements dans la formation et dans le son global du groupe. Lee Dorrian avait décidé de quitter la formation pour en fonder une toute nouvelle diamétralement à l’opposé, Barney Greenway et Jesse Pintado s’étaient joints à la formation et le style de compositions s’orientait beaucoup plus vers le Death Metal rapide et chaotique avec des éléments de Grindcore que sur les précédentes parutions. La production était de beaucoup plus élevée en qualité et Napalm Death allait devenir un chef de file mondial dans le domaine. Plusieurs avaient boudé Harmony Corruption à l’époque qualifiant de Napalm Death de groupe hommage car il n’y avait plus de membres originaux dans le groupe. Dans les faits, dès le premier album, aucun membre des débuts du groupe n’était présent et c’est avec Harmony Corruption que Napalm Death a pu étendre sa musique sur la surface du globe. Qu’on le veuille ou non, Napalm Death est une des pionniers du Death/Grind et son influence fut d’une réelle importance pour le développement du Death Metal et du Grindcore. Harmony Corruption est un incontournable et un élément essentiel de l’Évolution Métallique.

Deicide – Deicide – 1990

Originalement baptisé Amon, le désormais légendaire pionnier du Death Metal Deicide avait dû changer son nom sous l’insistance de leur compagnie de disque Roadrunner, à l’époque spécialisée dans le Métal. Le chanteur Glen Benton qui détestait au plus haut point la Chrétienté et tout ce qui se rapportait à Dieu s’était, dès les débuts du groupe, scarifié une croix à l’envers dans le front à l’aide d’un cintre rougi par le feu. Le ton était donné et avec le nom du groupe qui signifie littéralement « tueur de divinité », la face du Métal allait changer à jamais. Musicalement, Deicide jouait un Death Metal rapide et caustique qui deviendra rapidement une référence en matière de Death Metal à travers le monde, notamment pour avoir aidé à forger ce qui deviendra le « Floridian Death Metal ». Le premier album éponyme du groupe fut reçu positivement par les amateurs changeant ainsi la face du Métal pour les générations à venir. Le véritable Satanisme reprenait sa place dans le monde Métallique et le Death Metal allait exploser dans les années suivantes.

Exodus – Impact is Imminent – 1990

Au début des années 90, le Heavy Metal était en voie de disparition et le Thrash Metal commençait à s’essouffler possiblement dû aux nouveaux genres plus extrêmes qui avaient fait leur apparition. Le quatrième album de Exodus semblait montrer certains signes de fatigue et de redondance pour le groupe. Impact is Imminent poursuivait la lancée qu’Exodus avait entreprise avec son deuxième album augmentant ainsi le côté clown qui devenait une nouvelle marque de commerce dans le Trash Metal. Mais malgré ces écarts et cette nouvelle tendance, Exodus réussissait quand même à nous concocter d’excellentes pièces avec des riffs incendiaires et surtout une production irréprochable pour l’époque. Le groupe de la Bay Area continuait à influencer d’autres groupes qui allaient suivre et nous devions nous rendre à l’évidence : Si nous voulions écouter du Métal plus noir et plus méchant, il fallait se tourner vers le Death Metal et le Black Metal. Le Thrash Metal devenait trop joyeux et devenait par le fait même associé à de la musique de party. Mais, comme nous le verrons un peu plus tard, cet aspect du Thrash Metal était en fait une tendance typiquement Américaine…