Immolation – Acts of God – 2022

Immolation – Death Metal – États-Unis
Acts of God – 2022
Nuclear Blast
8.5/10

Immolation est une grosse pointure du Death Metal Américain et le groupe New Yorkais a été une large influence sur le genre et un pionnier qui a bouleversé toute une génération de musiciens. Onze albums en carrière ce n’est pas rien et Immolation peut se vanter d’avoir eu une belle carrière pratiquement égale depuis ses débuts en 1991. Acts of God en fait foi, c’est un album qui fait honneur à l’héritage laissé par le groupe au fil des décennies.

Sans réinventer quoi que ce soit, Immolation s’illustre encore une fois dans ce qu’il fait le mieux : Un Death Metal brutal et technique qui arrache pas à peu près. Le niveau de composition est toujours aussi élevé et les riffs toujours aussi puissants. La production est infaillible, ça sonne comme un groupe de cette envergure se doit de sonner sans trop de flaflas technologiques, c’est intense et on aime ça comme ça. Pourquoi réinventer une recette qui marche bien et qui a fait ses preuves? Immolation nous sert un excellent Death Metal qui décape, point final.

Acts of God n’est pas le meilleur ni le pire de la discographie du groupe. C’est un album qui aura sa place dans les tops 2022 et une très bonne leçon sur le comment on doit jouer du Deatgh Metal en 2022 : Avec honnêteté et passion.
Composition : 8.5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Cathedral – Caravan Beyond Redemption – 1998

Qui dit Doom Metal dit Cathedral. En effet, le groupe Anglais avec Lee Dorian à sa tête est rapidement devenu une légende et un incontournable du Doom Metal avec ses riffs caustiques et ses structures musicales lentes et surtout bizarres. Caravan Beyond Redemption, cinquième album du groupe, montrait un Cathedral en pleine possession de ses moyens qui nous emmenait vers des sonorités plus Rock mais toujours tout aussi percutantes. Le groupe ajoutait divers styles musicaux au travers de ses sonorités lugubres ajoutant plus de piquant à ses compositions. Cathedral fait partie de ces pionniers qui ont chamboulé le Métal et qui ont influencé un grand nombre de musiciens à se lancer dans cette musique lente, vaporeuse et oppressante qu’est le Doom!

Bolt Thrower – Mercenary – 1998

Avec Mercenary, Bolt Thrower avait reçu des critiques acerbes de la part de certains fans qui affirmaient que le groupe se ramollissait et devenait monotone. D’un autre côté, d’autres fans avaient aimé cet album qui après tout, demeurait du pur Bolt Thrower. Est-ce que le groupe commençait à montrer des signes de fatigue et d’essoufflement? Possible mais il est clair que Bolt Thrower continuait malgré tout à offrir de bonnes pièces même si celles-ci étaient moins brutales et plus axées vers un petit côté « groovy ». Il est normal pour un groupe de manquer un peu d’inspiration mais dans le cas de Bolt Thrower, la flamme continuait toujours de brûler et le groupe était toujours tout aussi influent qu’à ses débuts. Apprenons à écouter cet album avec une nouvelle oreille, nous y découvrirons des riffs qui décoiffent et d’excellentes pièces qui frappent fort.

Devin Townsend – Infinity – 1998

Quand on parle de Progressif et de musique disjonctée dans la grande scène Métallique mondiale, on n’a guère le choix de mentionner Devin Townsend en tant que chef de file d’une folie musicale hors du commun que plusieurs artistes embrasseront. Sur le deuxième album solo de Townsend, ce dernier s’en donne à cœur joie dans des compositions complexes, complétement survoltées et surtout riches en sonorités diverses. C’est sur Infinity que l’on a vu apparaître le légendaire logo de Devin Townsend qui le suivra partout à partir de ce moment. Devin Townsend, ce n’est pas pour tout le monde, j’en conviens. Mais quand on a une ouverture d’esprit et une culture musicale plus élevées que la moyenne, on comprend beaucoup mieux se qui se passe dans la tête de Townsend et on est en mesure d’apprécier à sa juste valeur tout le génie musical du bonhomme. À écouter avec les deux oreilles attentives sans se faire déranger par quoi que ce soit!

Bal-Sagoth – Battle Magic – 1998

Des pionniers du Métal Symphonique, le groupe Anglais Bal-Sagoth fut sans contredis l’un des plus spectaculaires en la matière et ce dès son premier album. Avec Battle Magic, le groupe montait de plusieurs échelons son aventure avec le symphonique et le Black Metal avec des pièces plus épiques les unes des autres. Il faut dire que l’utilisation des cuivres pour agrémenter les sonorités sombres du groupe s’avéraient plus qu’efficaces en apportant un petit côté glorieux aux pièces. Les niveaux de composition et d’arrangements avaient atteint des sommets incroyables et même si le groupe est toujours demeuré un peu dans l’ombre, il a toutefois donné de grandes leçons qui ont servi à plusieurs groupes à se lancer dans cette grande aventure symphonique. Un album digne de trames sonores de films épiques qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie!

Meshuggah – Chaosphere – 1998

Le terme Djent a été inventé par accident lorsqu’un des guitaristes de Meshuggah avait tenté d’expliquer le son du groupe sous l’influence d’alcool à un journal quelconque. L’interviewer n’avait absolument compris du charabia et avait pensé que le mot Djent était apparu dans la conversation en guise de réponse. Donc, Meshuggah est sans le vouloir l’inventeur du mot Djent et du genre qui en a découlé et le troisième album Chaosphere est fort possiblement le tout premier album de Djent au monde. Sur cet album les membres du groupe avaient choisi de composer des pièces avec des riffs saccadés et des tempos changeants et non standards, un peu comme des mesures de temps se rapprochant de ce quoi se fait dans le Jazz. Chose certaine c’est que même si Meshuggah est l’inventeur du Djent, il demeure le seul et unique groupe à vraiment s’Aventurer dans cette voie. À écouter sans compromis!

Malevolent Creation – The Fine Art of Murder – 1998

Il serait malaisant de reprocher à certains groupes de stagner et de ne pas vraiment évoluer. Parfois, garder sa sonorité et son style sans chercher à expérimenter peut être aussi une excellente chose. Malevolent Creation n’a jamais changé d’un iota son style de composition et son jeu nous revenant sans surprises avec le même son d’album en album. Ouin, pis? Est-ce quie le groupe est efficace? Est-ce qu’il a contribué au développement du Death Metal à l’échelle mondiale? Les réponses sont évidement oui et son sixième album était là pour le prouver. Des riffs incendiaires, une rythmique destructrice et des compositions entraînantes, que demander de plus? Le groupe était fidèle à lui-même et est demeuré intègre à son genre jusqu’à aujourd’hui. The Fine Art of Murder est un super album de Death Metal bien gras et pas gentil qu’il faut écouter le volume au fond sans se soucier de l’originalité et autres artifices inutiles.

Borknagar – The Archaic Course – 1998

The Archaic Course marquait de gros changements au sein de la formation Borknagar tant au niveau ds membres qu’au niveau musical. Le départ de Garm et l’arrivée de ICS Vortex avait chamboulé la direction musicale du groupe et ce troisième aklbum était bien plus quMun simple pont entre deux époques. Cu8rieusement, ICS Vortex remplacera également Garm dans Arcturus quelques années plus tard, comme quoi sa qualité de vocaliste devait être plus qu’importante. The Archaic Course était un album très ambitieux qui avait fait fuir de nombreux fans typiquement Black Metal à l’époque. Il faut dire que les éléments Black Metal étaient pratiquement disparus de la sonorité du groupe à partir de cet album, le progressif et les sonorités Vikings avaient pris le dessus et les compositions devenaient de plus en plus complexes au niveau des structures. L’utilisation plus fréquente de vocaux « cleans » éclipsait l’utilisation des vocaux plus « harsh » plus présents dans les précédents albums et le travail de production était beaucoup plus étoffé. Ces changements avaient mis Borknagar dans une catégorie sélecte de groupes désireux de changer les choses et d’expérimenter avec les sons et les textures. The Archaic Course n’était que le début et la suite allait être spectaculaire.

Skyforger – Kauja Pie saules – 1998

Alors que le Folk et la musique traditionnelle devenaient de plus en plus présentes dans la grande scène Métallique mondiale, les groupes se multipliaient à un rythme incroyable. Provenant d’un peu partout sur la planète, c,est surtout en Scandinavie et en Europe qu’on retrouvait le plus grand nombre de ces groupes qui chantaient la gloire passé de leurs ancêtres. Venu directement de la Lettonie, Skyforger est rapidement devenu l’un des chefs de file du Folk Metal et son premier album avait frappé Assez fort dans l’univers des groupes à tendances Folk. Kauja Pie Saules renfermait des riffs caustiques et abrasifs avec une forte tendance vers le Black Metal et les compositions du groupe étaient largement axées sur le Paganisme et les ancienne divinités. Le groupe a souvent été jugé à tort comme étant un groupe politique et avait dû se débarrasser de la croix Lettone du tonnerre de son logo souvent associée au Nazisme. Ce premier album fut une révélation pour plusieurs groupes à persévérer à relater les histoires ancestrales et à continuer d’incorporer des éléments traditionnels dans leur musique.

Kataklysm – Victims of the Fallen World – 1998

Le troisième album de Kataklysm allait apporter de gros changements au sein de la formation. Maurizio Iacono prendra le poste de chanteur en remplacement de Sylvain Houde et le poste de bassiste sera comblé par Stéphane Barbe. Musicalement Kataklysm poursuivait avec un Death Metal rapide et sauvage tout en explorant des avenues beaucoup plus mélodiques avec des éléments plus « groovy » et des structures plus complexes. Les fans de la première heure avaient possiblement eu un peu de difficulté à s’adapter à cette nouvelle facette de Kataklysm mais en bout de ligne, le groupe Montréalais avait réussi à se réinventer et à sortir un album digne de ce nom qui l’aidera à se propulser sur la scène mondiale avec aplomb et lui donner le statut de pionnier du Death Metal Québécois.

Witchery – Restless and Dead – 1998

Initialement fondé par Sharlee D’angelo comme un énième projet connexe e ndehors de Arch Enemy, King Diamond et Mercyful Fate, Witchery a, dès son premier album, atteint des échelons plus élevés dans la nouvelle vague de Black Metal teinté de Speed Metal. Dans les faits, Witchery est tout bonnement un « all star band » dans lequel plusieurs sommités du Métal extrême ont gravité au fil des albums, Restless and Dead était le tout premier d’une série d’albums plus intéressants les uns que les autres. Bien sûr, Witchery ne réinventait pas réellement la roue Métallique mais sa vision musicale qui tentait de reformuler ce qui avait déjà été fait a été des plus importantes pour le développement de la grande famille Métallique des années 2000. Le Speed Metal cru et noirci que le groupe proposait était malsain, bien exécuté et rempli de riffs mémorables qui feraient pâlir d’envie plusieurs musiciens en quête d’inspiration. Un excellent premier album fort influent qu’il faut écouter et réécouter sans compromis!

Cryptopsy – Whisper Supremacy – 1998

Le troisième album des Montréalais de Cryptopsy marquait le début de changement de personnel sur une base régulière en introduisant un nouveau chanteur et un nouveau guitariste. Point de vue musical, ce changement n’apportait pas vraiment d’innovation dans le son du groupe qui poursuivait sur sa lancée d’albums plus extrêmes les uns des autres. Le niveau technique était toujours aussi élevé et impressionnant plaçant ainsi Cryptopsy parmi les chefs de file de ce mouvement de Death Metal extrême et ultra technique. Whisper Supremacy marquait également la signature du groupe avec un label majeur, soit Century Media, entente qui durera pour quatre albums jusqu’en 2008. Après cet album Cryptopsy commencera à changer musicalement, changement qui déplaira aux fans mais qui n’empêchera pas au groupe de percer à l’échelle planétaire.

All Out War – For Those Who Were Crucified – 1998

For Those Who Were Crucifed, deuxième album dea Américains de All Out War, fut particulièrement pour le développement de ce qu’est devenu le Metalcore. Mélangeant habilement le Hardcore de la vieille école à la Cro-Mags avec un Thrash Metal à la Slayer, All Out War avait réussi à créer un genre musical rassembleur et surtout très brutal. Lorsqu’on parle de véritable Metalcore originel, All Out War devrait toujours être cité comme en étant l’un des pionniers et For Those Who Were Crucified est devenu l’un des plus grands classiques du genre. Un album méconnu qui mérite amplement sa place dans la grande Évolution Métallique!

Death – The Sound of Perseverance – 1998

The Sound of Perseverance est le septième et dernier album de la légendaire formation Américaine Death. Si nous pouvons attribuer le sobriquet de formation à Death bien évidement puisque dans les faits c’est le projet d’un seul homme. Plusieurs pièces de ce dernier album étaient destinées à Control Denied, projet Progressif de Shuldiner, mais après avoir signé avec Nuclear Blast, ce dernier avait décidé de sortir un dernier album de Death avant de se consacrer entièrement à Control Denied. The Sound of Perseverance était ce qu’on appelle terminer la tête haute et au sommet de son art. Contrairement à certaines mauvaises langues, cet album est fort possiblement le plus accompli au niveau de la composition et au niveau technique, Shuldiner nous prouvait encore une fois qu’il était tout un génie et était passé maître des compositions complexes de puis longtemps. L’importance de Death sur l’Évolution Métallique fut extrêmement importante à tous les niveaux pour avoir été l’un des premiers groupes du genre et avoir démystifié le côté technique et avant-gardiste de la grande famille Métallique.

Solitude Aeturnus – Adagio – 1998

Nous ne pourrions pas parler de Doom Metal en passant sous silence l’apport considérable que la formation Américaine Solitude Aeturnus a eue sur le développement du genre. Bien sûr, certains diront que le groupe a eu un succès mitigé et est en quelque sorte passé sous les radars mais, en bout de ligne, est-ce que des groupes comme Solitude Aeturnus étaient voués à se hisser dans les palmarès? Bien sûr que non! Ici nous parlons de Doom Metal, un genre musical aussi élitiste que le Death Metal ou tout autre genre de Métal plus extrême, genres qui ne sont pas du tout synonymes de gloire et de succès, si le mot succès peut ici être utilisé. Sur Adagio, Solitude Aeturnus se raffinait encore plus dans ses compositions et ses riffs sombres et épiques, mélangeant à son Doom lourd et lent des éléments de musique classique d’où le titre évocateur pour définir parfaitement cet avant dernier album. Le groupe américain suivait de près les traces d’un certain groupe Suédois dans lequel Robert Lowe performera sur trois albums sauite au démantèlement de Solitude Aeturnus. Adagio est un de ces albums épiques et presque parfaits qui son encore aujourd’hui sous-estimés. Prendre connaissance de ce joyau du Doom permettra à plusieurs de bien comprendre le cheminement et l’évolution du genre au fil des décennie.

Fear Factory – Obsolete – 1998

Sur son troisième album, Fear Factory établissait sa sonorité légendaire pour de bon avec son mélange de Death Metal et d’Industriel. Fortement guidé par les riffs sauvages de Dino Casares et la voix unique de Burton C. Bell, c’est Rhys Fulber qui remportait la palme de l’inventivité pour les compositions de Fear Factory. Même si Fulber n’a jamais été officiellement intégré en tant que membre officiel du groupe, il est indéniable que son apport au niveau des claviers a largement contribué à faire de Fear Factory un pionnier du Métal Industriel grâce à ses claviers disjonctés et ses arrangements incroyables. Obsolete pour suivait là où le groupe avait laissé avec Demanufacture et marquait le point de départ officiel d’une grande carrière musicale. Un formidable album qui a contribué à changer les mentalités et à démystifier l’usage des claviers dans le musique Métallique.

Dying Fetus – Killing on Adrenaline – 1998

Lorsqu’on parle de Brutal Death Metal, on se doit absolument de mentionner Dying Fetus dans le processus d’évolution. En effet, le groupe originaire du Maryland est l’un des pionniers de ce mélange de Death Metal sauvage et violent et de Grindcore qui est devenu le Brutal Death Metal. Sur son deuxième album le groupe poursuivait sa lancée de pure défonce sonore qui se démarquait par ses vocaux très gras et gutturaux et ses structures musicales qui passait du très rapide au très lent avec des riffs suffisamment techniques pour entre dans la catégorie des groupes de Death Metal justement plus techniques. Attention, Dying Fetus ce n’est pas pour tout le monde et surtout pas pour les voisins qui ne connaissent absolument rien au métal. Killing on Adrenaline surpassait de lon le premier album du groupe de par sa finesse et sa production, un album qui devridrait rapidement un classique du genre et une référence en la matière.

Gorguts – Obscura – 1998

Il y a de ces albums qui nous font dire « Kossé ça? » parfois ârce que c’est ultra mauvais et d’autres fois parce que c’est tellement bizarre qu’on finit par prendre conscience que c’est du pur génie et en avance sur son temps. Dès les premières notes de la pièce titre du troisième album de Gorguts, la majorité d’entre nous se demandait effectivement ce qui se passait et surtout comment prendre cet album de front. Les moins curieux d’entre nous ont immédiatement dénigré l’album le jugeant totalement chaotique et cacophonique. Les plus aventureux se sont heurtés à un album complètement disjoncté et possiblement beaucoup trop en avance sur son temps pour la majorité des Métalleux. Il aura fallu plusieurs écoutes pour dompter la bête pour finir par s’apercevoir que Obscura était en fait un album de musique classique joué par un groupe de Death Metal Technique. En 1998, cet album était tout simplement incompris, de nos jours on constate l’ampleur de l’héritage musical laissé par Gorguts avec son Obscura. Cet album a contribué à tout changer dans le Death Metal et rendre le style encore plus Technique et surtout hors des standards préétablis. Obscura est certes l’album le plus bizarre de toute l’histoire du Death Metal mais cette bizarrerie s’est propagée par la suite avec plusieurs groupes qui avaient à cœur de mettre la technicité et le talent de composition à l’avant plan et ainsi prouver que le Métal ce n’était pas uniquement une musique bruyante et Satanique. Merci Gorguts de nous avoir sortis de notre zone de confort et de nous avoir montré le chemin vers d’autres horizons sonores!

Primordial – A Journey’s End – 1998

Quand on parle de mélange entre le Folk et le Black Metal on pense immédiatement aux pays Scandinaves. Mais, le mélange a été initialement instauré dans certains pays Celtiques comme l’Angleterre et l’Irlande. Ces deux pays, tout comme tous les vieux pays, regorgent d’un passé riche en histoires à relater et certains groupes avaient tout bonnement pris sur eux de raconter l’histoire Ancestrale. En Terre Gaélique des groupes comme Cruachan et Primordial avaient établi les bases du Celtic Folk Metal et allaient devenir en quelque sorte les pionniers du genre. Sur son deuxième album, Primordial avait mis les bouchées doubles pour nous offrir un chef d’œuvre musical sans pareil dans lequel plusieurs genres se mêlaient pour aboutir à une sonorité unique alliant sauvagerie et atmosphères épiques. Les longues pièces contenues sur cet album nous faisaient plonger dans un lointain passé faisant de A Journey’s End un album clé de ce Celtic Folk Metal qui allait étendre ses sonorités à travers toute l’Europe et un peu plus tard partout sur la planète. Le talent musical des membres du groupe est indéniable et ce deuxième album est évidement un classique très influent pour l’évolution du genre.

Slayer – Diabolous in Musica – 1998

Il n’est pas rare que des groupes fassent des faux pas durant leur carrière mais parfois ces faux pas sont si incroyables qu’ils en deviennent abominables selon leurs fans. Le huitième album de Slayer était entré dans cette catégorie d’abomination lorsque le groupe avait tenté une percée dans le monde du Nu Metal. Est-ce que Diabolous in Musica était si épouvantable qu’on le prétend? Possiblement que non mais les fans en avaient décidé autrement. Slayer expérimentait beaucoup sur cet album et si on prend le temps de l’écouter attentivement, il contient d’excellents riffs et un lot d’idées nouvelles différentes certes mais très intéressantes. Des dires de Kerry King lui-même, Diabolous in Musica est le Turbo de Slayer. Au moins, nous pouvons nous consoler, ce dernier n’a pas qualifié l’album de Cold Lake. Prenons le temps de réécouter cet album en lui donnant sa chance!

Mercyful Fate – Dead Again – 1998

King Diamond officiait sur deux fronts et continuait à nous servir que de la qualité musicale. Le huitième album de Mercyful fut l’avant dernier d’une longue série épique et perpétuait la tradition de cette qualité de composition et surtout de l’influence incroyable que le groupe a eu sur la planète métal tout entière. Michael n’était plus dans le groupe laissant Hank Shermann seul aux commandes de la composition avec le King. Musicalement parlant, ça restait du pur Mercyful Fate bien construit et toujours tout aussi intéressant qui prouvait une fois de plus que l’héritage du groupe était très riche. Que dire de plus? Que c’est un autre chef d’œuvre qu’il faut absolument écouter? Alors, qu’attendez-vous?

Enslaved – Blodhemn – 1998

Enslaved est le groupe pionnier du Black Metal Scandinave qui a évolué le plus rapidement et le plus drastiquement musicalement parlant. De ses origines purement Black Mrtal du premier album, le groupe a migré vers un côté plus progressif au fil de ses sorties offrant de plus en plus de technicalité et de sonorités diverses à chaque album. Sur Blodhemn, la partie « Viking » avait été mise en avant plan avec une sauvagerie sonore incroyable mais aussi avec des éléments plus vaporeux et plus éthérés en mettant l’emphase sur les vocaux « cleans » et les structures plus étoffées. Attention, le Black Metal était toujours encore bien ancré dans la sonorité du groupe mais on s’aventurait vers d’autres horizons sonores faisant de Enslaved un groupe à part et difficilement copiable. Blodhemn fut le début d’un grand changement dans la sonorité du groupe et le mènera là où il est rendu maintenant. Un excellent album qui fait le pont entre deux styles et qui est d’une influence majeure pour la suite des choses dans la grande évolution du Métal.

Opeth – My Arms, Your Hearse – 1998

Opeth allait embrasser son côté progressif de façon spectaculaire sur son troisième album au grand dam d’une partie de ses fans. Certains disaient que My Arms, Your Hearse était pompeux et que le groupe s’éloignait de sa sonorité originelle des deux premiers albums. Pourtant, si on écoute attentivement ces deux albums, on voyait clairement venir cette évolution dès les premières notes de Orchid. Évolution. Ce grand mot qui fait peur et dont il faut absolument se méfier mais qui amène les génies de la musique à se surpasser et éviter la stagnation. Oui, avec My Arms, Your Hearse, Opeth évoluait vers quelque chose de plus grand, de plus éthéré et bien sûr possiblement plus élitiste à l’image des groupes de Progressif des années 70. On mesurait pleinement le génie de compositeur et le talent incroyable de Mikael Akerfeldt au niveau des arrangements et des voix. Les détracteurs de cet album n’ont vraisemblablement rien compris et c’est dommage pour eux car cet album est d’une importance capitale pour la suite des choses et de l’évolution du métal technique et progressif.

Impaled Nazarene – Rapture – 1998

Impaled Nazarene n’a jamais connu ce que nous pouvons appeler succès. Il n’y avait possiblement aucun plan en ce sens lorsque le groupe s’est formé et cette facette s’est perpétuée d’album en album, le groupe gardant en tête de ne pas fléchir vers le côté commercialisable de sa musique. C’est en gardant des riffs simples et une structure musicale rappelant celle du Punk que Impaled Nazarene a bâti sa mauvaise réputation, réputation qui a eu un immense impact sur la scène Black Metal mondiale. Sur Rapture, même si le groupe gardait son identité intacte, il est force de noter que le vent du changement et de l’évolution faisaient finalement partie des plans du groupe. Ce changement était notable au niveau de la production qui était beaucoup plus fluide et claire que les productions crasseuses des précédents albums ce qui avait amené le groupe Finnois vers un autre niveau. Rapture est un excellent album du genre et prouve que le Punk et le Black Metal vont très bien ensemble et partagent plusieurs éléments en bout de ligne. À écouter sans compromis le volume dans le fond!

Einherjer – Odin Owns Ye All – 1998

Curieusement, le deuxième album de Einherjer était loin de faire l’unanimité à l’époque et c’est toujours le cas aujourd’hui. Odin Owns Ye All est-il un album complètement incompris? For possiblement que oui car ce magnifique album ne s’adresse pas vraiment pour le Métalleux typique. Cet album était très en avance sur son temps avec ses riffs incisifs et ses éléments très Folk qui avaient redéfini le terme Viking Metal. Les vocaux « cleans » en avaient pris plusieurs par surprise et le petit côté Black Metal du premier album n’était pas présent sur Odin Owns Ye All mettant ainsi Einherjer dans un créneau à part, créneau boudé par beaucoup d’amateurs qui semblaient traiter le groupe comme étant des « posers » ce qui était totalement faux. Einherjer faisait ce qu’il voulait selon ses convictions et son apport pour le style Viking est plus qu’important. Odin Owns Ye All est une perle de la discographie du groupe mais aussi un joyau de la grande scène Métallique Scandinave. À écouter ou réécouter attentivement pour mesurer tout le génie et l’ampleur de ce chef d’œuvre!

Old Man’s Child – Ill-Natured Spiritual Invasion – 1998

Avec Ill-Natured Spiritual Invasion, Galder faisait un pas de géant et s’affirmait en tant que « one man band ». Est-ce que le bonhomme était difficile au point de ne pas avoir de musiciens avec lui et pratiquement faire tout lui-même? Possible que oui, possible que non. Il est important de mentionner que lorsqu’un génie musical a une vision, elle est généralement ancrée dans le ciment et toute aide extérieure peut altérer cette vision, or le fait est que Galder, qu’on l’aime ou pas, est un sacré génie musical avec toute une vision artistique et musicale. Cette facette s’entends clairement sur ce troisième album de Old Man’s Child sur lequel Galder s’en donne à cœur joie dans le mélange Black Metal et musique classique et au détriment des détracteurs, c’est vraiment réussi. Certes, ce troisième album pourrait sonner un peu plus accessible pour certains, mais dans les faits il n’en est rien. Galder a travaillé fort pour concocter cette merveille musicale et aidé de Gene Hoglan à la batterie pour rendre cette vision plus droite que possible, il a signé sa pièce maîtresse qui deviendra rapidement une influence majeure dans le vaste monde du Black Metal Symphonique. Un album spectaculaire réalisé par un seul homme, il faut le faire!

Nile – Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka – 1998

La formation Américaine Nile avait créé tout un tsunami lors de la sortie de son premier album. Non seulement Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka avait comme sujet l’ancienne Égypte, Nile allait faire de ce passé incroyable son cheval de bataille pour toute sa carrière. Musicalement parlant, Nile arrivait en grande pompe avec un Death Metal ultra technique et très brutal avec des éléments symphoniques majestueux et des sonorités venant du passé qui renforcissaient le thème des pharaons et du côté noir et occulte des divinités de la mort. De cet alignement, seul Karl Sanders demeure encore aujourd’hui au sein de la formation. Son apport au Death Metal mondial est indéniable, Nile a été le premier groupe à s’intéresser aux ancêtres du Moyen Orient et son influence se fera sentir sur plusieurs groupes par la suite.

Incantation – Diabolical Conquest – 1998

Diabolical Conquest est sans aucun doute la pièce maitresse de la discographie d’Incantation. Avec ce quatrième album, le groupe Américain avait quelque peu maturé et avait défini sa sonorité brutale pour de bon. La production avait grimpé de plusieurs échelons et les compositions devenaient de plus en plus techniques et d’une sauvagerie sans limite. C’est avec un habile mélange de pur Death Metal, de Black et de Doom qu’Incantation avait pris le monde du métal extrême par surprise. Le groupe deviendra ainsi une référence très importante à partir de cet album en étendant son influence malsaine à travers le globe. Un des meilleurs albums de Death Metal de tous les temps!

Satan – Earth Infernal – 2022

Satan – NWOBHM – Angleterre
Earth Infernal – 2022
Metal Blade Records
9.4/10

Depuis son retour fracassant en 2013, Satan ne cesse de nous étonner d’album en album en démenant fidèle à lui-même et en propageant la véritable flamme de la NWOBHM bien haut. En 2022, le quintette nous revient avec un quatrième album depuis son éclatant retour et laissez-moi vous dire que Earth Infernal se hissera bien haut dans les tops cette année.

En 2013 avec Life Sentence, Satan avait repris exactement là où il avait laissé avec Court in the Act en 1983, laissant de côté Suspended Sentence et sa brève vie sous le nom Blind Fury. Le groupe avait gardé tout de l’époque, de la production aux compositions complexes et originales et depuis Life Sentence, on garde toujours cette production de la vieille école dans laquelle les « triggers » et autres artifices technologiques sont proscrits. Sur Earth Infernal on continue sur cette lancée, ça sonne comme dans le temps mais ça sonne aussi très de notre époque. En vinyle c’est encore plus chaleureux et le format rends justice aux pièces de l’album. Compositions qui sont d’autant plus remarquables, Steve Ramsey et Russ Tippins forment tout un duo de guitaristes qui savent forger des riffs incroyablement originaux et surtout très techniques compte tenu du style musical présenté. Brian Ross est plus en forme que jamais, sa voix chaude et unique se marie tellement bien avec les riffs de guitare qu’on en reste estomaqué à chaque pièce.

Il est dommage que Satan soit un groupe méconnu de la majorité des Métalleux car son apport au Heavy Metal et surtout à la scène NWOBHM est sans contredit des plus importantes et le groupe n’a absolument rien à envier à quiconque, il est en mesure de donner de sérieuses leçons à de grands groupes établis depuis des décennies. Possiblement le meilleur album de la discographie du groupe, un bon coup de pied dans les parties, ça fesse fort!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9.5
Production : 9
Appréciation : 9.5

Katatonia – Discouraged Ones – 1998

Après deux albums qui frappaient fort en puissance, Katatonia avait pris la décision de s’adoucir un peu sur son troisième album. Non pas que Discouraged Ones était un album mou, au contraire mais le groupe prenait une tangente plus Rock, tangente qui allait suivre pour les albums suivants et définir le son du groupe pour de bon. Sur ce troisième album, le groupe y allait avec des compositions plus lentes et plus dépressives avec des vocaux growls quasi inexistants et des guitares avec moins de distorsion. Le tout était évidemment plus fluide et plus léché ce qui aura pour effet de dissuader certains fans de continuer l’aventure Katatonia. Mais bon, comme tout groupe subissant une évolution loin des attentes des fans, il est normal que certaines réticences s’installent. Quoiqu’il en soit, Discouraged est un album hypnotique qui aura une forte influence sur une toute nouvelle vague de groupes qui quitteront le Black Metal pour se concentrer sur des sonorités plus « shoegaze » et plus atmosphériques. Un excellent album qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie et en savourer chaque instant.