Testament – The Gathering – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #652
Testament – The Gathering – 1999
États-Unis

Après être tombé assez bas avec Low et s’être complètement planté avec Demonic, Testament s’était vraisemblablement aperçu qu’il ne serait jamais le prochain Metallica et en était venu à la conclusion que revenir à ses racines purement Thrash Metal était la meilleure solution qui soit. The Gathering a été le résultat époustouflant de ce retour avec Dave Lombardo à la batterie et avec cet album, Testament signait son ultime album avant de nous servir du remâché album après album par la suite. The Gathering prouvait que le Thrash Metal était encore bien en vie et l’album allait donner un nouveau souffle à une toute nouvelle génération de groupes qui perpétueront la flamme des années 80 avec une sonorité plus moderne. Un incontournable de l’Évolution Métallique qu’il faut absolument écouter!

Testament – The Ritual – 1992

Alors que le Grunge était bien implanté dans les palmarès des radios « mainstream » et que toute l’attention était maintenant axée sur les groupes de cette nouvelle vague, certains groupes Métal se sentant vraisemblablement acculés au pied du mur avaient pris la décision de flirter avec la tentation du commercial. Avec le « Black Album » de Metallica, plusieurs pensaient pouvoir emboîter le pas pour ainsi faire la piastre et dominer ces fameux palmarès à la place des groupes de Grunge. Après avoir trouvé sa véritable identité sur Souls of Black, Testament était revenu à sa copie de Metallica sur son cinquième album pour tenter l’ultime cri du cœur : Celui de devenir « big ». Ceci a résulté en un album sans réelle saveur et à forte sonorité commerciale. L’album comportait de bonnes pièces mais Testament ramollissait pour l’appât du gain et de la notoriété commerciale, ce qui fut un échec cuisant pour le groupe. Testament n’atteindra finalement jamais ce statut tant prisé. Pendant que le Métal évoluait vers l’extrême et l’underground, les pionniers comme Testament avaient choisi une voie dangereuse vers les sommets du succès et se casseront finalement la gueule à force d’essayer. Est-ce que The Ritual est un si mauvais album? Bien sûr que non mais pour un album de Testament, ce cinquième album est loin d’être un chef d’œuvre.

Testament – Souls of Black – 1990

Sur son quatrième album, testament avait décidé de devenir Testament et de laisser tomber le désir de se faire aussi gros que Metallica. Souls of Balck a été fortement critiqué malgré une très grande tendance favorable. Plusieurs avaient décrié le fait que cet album était plus simpliste que les précédents mais en fin de compte, Testament trouvait sa véritable signature musicale et continuait sur sa lancée Thrash Metal et perpétuait le genre en cette période plus creuse pour le Métal. Souls of Black montrait un Testament plus sombre et avait laissé de côté la production ultra clean et aseptisée de Practice What You Preach au profit d’une production un peu plus granuleuse et plus riche en couleurs musicales. Souls of Black est possiblement l’ultime album de cette période et de la formation classique du groupe et avec cet album Testament disait aux fans : « Si vous voulez avoir du Metallica, allez écouter Metallica, nous sommes Testament. »

Testament – Practice What You Preach – 1989

Avec le nombre grandissant de groupes provenant de la Bay Area et la soif de ceux-ci à se tailler une place au sommet de la grande famille Métallique, il était prévisible de constater que certains tenteraient de devenir plus gros que le bœuf et par le fait même implanter une certaine rivalité à savoir qui atteindrait le sommet en premier. Metallica avait changé la donne avec …And Justice for All donnant ainsi l’occasion à ses rivaux de tenter de renverser le plus grand groupe de cette région à ce jour. Le troisième album de Testament était une réponse directe à Metallica et malgré d’excellentes idées et de très bonnes chansons, il fallait se rendre à l’évidence que Practice What You Preach était une copie confirme de Metallica, en un peu plus technique. Le titre de l’album était assez clair : Testament pratiquait ce que Metallica leur avait enseigné. Est-ce que ce troisième album fut influent? Bien sûr car Testament a pris le meilleur de Metallica pour le monter à un autre niveau, ce que Metallica n’a pas réussi à faire lui-même par la suite. Donc, Testament avait pris le Thrash Metal sur ses épaules et ainsi perpétuer les enseignements Métalliques. Était-ce un défaut? Pas vraiment car le groupe a réussi à faire mieux que son professeur et l’a complètement éclipsé musicalement parlant. Practice What You Preach est un essentiel du Thrash Metal en tout points et mérite amplement sa place dans l’Évolution Métallique.

Testament – The New Order – 1988

À cette époque toute la scène Métallique était en pleine évolution et sujette à des changements parfois drastiques ce qui a eu pour effet de sérieusement dérouter bon nombre de Métalleux peu enclins au changement. The New Order, deuxième album de Testament, fut à la fois encensé par les fans mais également rabaissé par plusieurs. Le son originel du groupe avec le précédent album avait pratiquement disparu et on sentait que le groupe cherchait à se tailler une place plus haute que le monde underground ce qui a eu pour effet d’avoir un son moins « heavy » et plus « clean » que sur The Legacy. Changement de son ne signifie toutefois pas toujours tomber dans le médiocre! The New Order était différent bien sûr mais plus équilibré et plus mature au niveau des compositions. Le côté technique du groupe augmentait et il ne faut pas oublier qu’à la fin des années 80, sans le mentionner, il y avait une sorte de rivalité entre les groupes de la « Bay Area » de San Francisco à savoir qui monterait les échelons plus rapidement que les autres. Certains groupes se sentaient possiblement dans l’ombre d’un certain quatuor et maintenant que le bassiste de ce groupe était disparu et que son avenir était incertain, Testament avait pris le taureau par les cornes pour tenter de devenir encore plus grand et ainsi dépasser tous les autres dans la quête du sommet. Cette rivalité allait finalement être plus que bénéfique car elle allait donner du gaz pour que tous ces groupes se surpassent et fassent évoluer le genre en entier.

Testament – The Legacy – 1987

Le Thrash Metal était maintenant bien implanté et chaque parcelle Terrienne avait sa sonorité propre et faisait évoluer le genre à chaque sortie d’album. La région de la « Bay Area » étant une région fertile en la matière avait donné vie à la deuxième génération du Thrash de cette région avec le premier album de Testament. Initialement nommé Legacy, le groupe avait dû changer de nom, les droits de Legacy ayant déjà été acquis par une formation Jazza région. C’est Billy Milano qui suggéra le nom Testament qui fut instantanément adopté par le groupe laissant du fait même Legacy devenir le nom du premier album. Ce premier album du groupe est devenu un classique dès sa sortie avec sa rapidité, ses riffs techniques et ses structures musicales complexes. Dès lors, testament a été en mesure de donner des leçons à bien d’autres groupes par la suite et The Legacy demeure à ce jour une incontournable influence pour le Thrash Metal mais aussi pour le Death Metal à en devenir.

Testament – Titans of Creation – 2020

Testament – Thrash Metal – États-Unis
Titans of Creation – 2020
Nuclear Blast
7/10

Qu’il était attendu ce nouvel album de Testament! Titans of Creation est en fait le treizième album du groupe Californien qui, mentionnons le pour les néophytes, est en quelque l’un des pionniers du Thrash Metal Américain, surtout de la Bay Area. Testament sort un album aux 4 ans depuis 2008 et normalement, un espace de 4 ans entre deux albums devrait en principe permettre à un groupe de peaufiner ses pièces pour être en mesure de nous offrir un album de qualité. Mais est-ce le cas?

Titans of Creation est à l’image de ce que Testament nous offre depuis les vingt dernières années. Des compositions pas très inspirées et un remâchage de Thrash Metal réchauffé et usé à la corde. Certes, ce nouvel album contient quelques bonnes pièces mais sans plus. On se vautre dans du confortable sans inspiration et surtout sans réelle innovation que ce soit. En fait, l’album devient redondant au bout de quatre ou cinq pièces, ça ne m’impressionne pas du tout.

C’est clair que les musiciens du groupe sont des vieux routiers et qu’au point de vue exécution ce ne sont pas des jambons. Sauf qu’ici, on joue tellement dans des riffs prévisibles et simplets que c’est assez facile de dire que l’exécution est parfaite. Pas de démonstration technique ni de prouesses au niveau des instruments mais c’est droit et bien exécuté.

On repassera pour les arrangements. Ici on se contente de jouer la carte du lourd, fort et puissant. Pas de sonorités qui sortent de l’ordinaire même qu’on y va avec de petites mélodies un peu « catchy » tant au niveau des guitares que des parties vocales. Bref, on va direct au but sans prendre le temps de mettre un peu de couleur et de textures.

Bien sûr qu’avec un groupe comme Testament, on se doit d’avoir une production impeccable et de ce côté c’est réussi haut la main. Comme pour les parutions précédentes, on a droit à une production léchée qui sonne pas à peu près.

Titans of Creation n’est pas un mauvais album. C’est un autre album ordinaire de la part de Testament qui nous ressert la même soupe depuis vingt ans. Comme pour les autres albums d’avant, je ne crois pas que je le réécouterai régulièrement. Je n’ai pas vraiment d’intérêt pour ce type d’album, je garderai mes écoutes pour du plus original.

Composition: 8
Exécution: 8
Arrangements : 6
Production: 9
Appréciation Générale : 6

Testament – Brotherhood of the Snake – 2016

testamentTestament – Thrash Metal – États-Unis
Brotherhood of the Snake – 2016
Nuclear Blast
8/10

Douzième album pour la légendaire formation Testament qui est pratiquement un genre de Supergroupe comptant dans ses rangs des sommités telles que Gene Hoglan, Steve DiGiorgio, Alex Skolnick ou encore Chuck Billy. Bien que Brotherhood of the Snake soit loin derrière The Gathering en frais d’excellence, il n’en demeure pas moins que c’est meilleur que bien des pseudos groupes Thrash émergents qui photocopient les pionniers.

Ce nouvel album est à l’image de ce que l’on attends de la part des vétérans du Thrash Metal Californien. D’excellents riffs, de la puissance et une solidité marquée. Les pièces sont toutes assez bonnes en général mais certains passages plus mélodiques, surtout au niveau des refrains, viennent briser la puissance générée par les guitares la basse et la batterie. Chuck Billy est certes en grande forme mais les refrains un peu doucereux sont un peu difficiles à avaler.

Brotherhood of the Snake est un album correct qui s’écoute bien d’un bout à l’autre mais qui ne révolutionne pas le genre. Testament s’est assis sur ce qu’il fait de mieux sans pour autant l’améliorer. Excellent en faisant la vaisselle comme musique de fond énergique pour nous donner un petit « boost » pour effectuer nos tâches quotidiennes.