Ghost – Phantomime – 2023

Ghost – Progressive Rock / hard Rock – Suède
Phantomime – 2023
Loma Vista Recordings

Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand fan de Ghost et que j’ai une certaine aversion pour les reprises. Voilà que Tobias Forge nous offre un troisième mkini album de reprises en 2023. Je fais quoi? Dilemme. Je l’ai acheté, bien évidement et en vinyle de surcroit. Donc, c’est avec un mélange d’appréhension et de curiosité que j’attendais Phantomime.

Contrairement aux deux précédents min albums de reprises, If You Have Ghosts et Popestar, je connaissais déjà les cinq pièces contenues sur cette galette. See no Evil initialement du groupe Punk Television est en ouverture et la reprise est quand-même réussie, la version de Ghost donne un peu plus de tonus à la pièce mais ce qui saute immédiatement aux oreilles c’est la voix nasillarde de Forge, voix qui tappera un peu sur les nerfs sur toutes les pièces du mini album. S’en suit Jesus He Knows Me de Genesis qui avait été offerte à Pâques avec un vidéoclip et tout un concept tournant autour d’un télé-évangéliste débauché. La version de Ghost est quand même efficace et bien rendue, cette version pourrait bien initier les jeunes à de la plus vieille musique. Hanging Around de Stranglers est la pièce qui retient le plus l’attention, Tobias Forge revient avec sa voix des précédents albums, les claviers sont bruts et donnent une touche plus grinçante à ce classique. La reprise que les métalleux attendaient est Phantom of the Opera, grand classique de Iron Maiden. D’emblée vraiment moins puissante que la version originale et sans réel gros changement, cette reprise nous montre que Forge ne renie pas ses origines Métalliques mais demeure pas très convaincante, le son de Ghost n’est pas vraiment présent et la voix nasillarde vient dénaturer ce chef d’œuvre. Pour finir, on a droit à une endormante version de We Don’t Need Another Hero de Tina Turner. Pourquoi avoir choisi une telle pièce en reprise? Honnêtement, j’aime mieux ne pas le savoir. Cette pièce était ennuyeuse à l’origine, elle l’est toujours avec la version de Ghost et n’est d’aucune utilité pour ce mini album.

Bien que la production sonne très bien, elle manque de profondeur et de puissance. Je sais, vous me direz que je n’aime pas les reprises en partant et beaucoup de fans aimeront sans nul doute ce EP. Vous avez raison. Phantomime aidera une bonne majorité de fans à patienter jusqu’au changement de pape cet automne et à la sortie d’un sixième album de pièces originales. Je ne mets pas de notes car ce sont des reprises et je ne sais pas trop comment noter ça. Je m’attendais à ne pas trop « triper » sur Phantomime, il ne tournera pas souvent dans le futur mais ça demeurera une belle pièce dans ma collection. Qui sait, peut-être un jour je ferai la paix avec les reprises et que je l’apprécierai –à sa juste valeur?

Hex A.D. – Delightful Sharp Edges – 2023

Hex A.D. – Progressive Doom Metal – Norvège
Delightful Sharp Edges – 2023
Apollon Records
9.1/10

Hex A.D. n’est pas un groupe très connu de la communauté métallique mais si vous êtes à la recherche de musique originale influencée par le Progressif et le Doom des années 70, ce groupe Norvégien est tout à fait indiqué pour étancher votre soif de découvertes. Curieusement, je suis passé par-dessus le précédent album sorti en 2021 comme je l’avais fait pour le troisième album sorti en 2018, sans doute que les annonces de sorties d’albums sont moins évidentes et qu’elles sont carrément passées sous mon radar. Alors, voici ce que je pense à propos du sixième album, Delightful Sharp Edges.

Initialement fondé comme étant un projet solo de Rick Hagan, Hex A.D. est devenu un groupe à part entière au fil du temps et a grandement évolué au fil des albums. Les deux premiers albums jouaient la carte du Doom classique avec de gros relents Progressifs et une voix plus Gothique à cheval entre Peter Murphy et Wayne Hussey. Le côté Progressif a pris de plus en plus de place avec les albums suivants et une grosse partie de Hard Rock s’est intégrée au son global du groupe. La voix aussi a changé au fil des albums devenant plus dans les standards des groupes de Hard Rock des années 70. Les claviers prennent toujours autant de place dans les compositions donnant une bonne dose atmosphérique et planante au tout.

Le mot d’ordre du groupe d’y aller à fond avec les sonorités Progressives et Hard Rock avec de longues pièces très inspirées et surtout très inspirantes. Delightful Sharp Edges saura plaire aux fans de la décennie la plus prolifique en matière de Rock puissant. Un excellent album haut en couleurs qui fera partie des tops de l’année.

Composition : 9
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Blood Ceremony – The Old Ways Remain – 2023

Blood Ceremony – Psychedelic Doom Metal / Rock – Canada
The Old ways Remain – 2023
Rise Above Records
9.2/10

Je l’attendais avec impatience celui-là. Il faut dire que suis fan du groupe depuis le tout premier album paru en 2008 alors quand Blood Ceremony a annoncé plus tôt cette année que le cinquième album était en route, je n’ai pas hésité une seule seconde à pré-commander une copie mauve du vinyl de The Old Ways Remain. Comme une certain même avec Fry de Futurama, « Shut up and take my money! »

Alors, il est comment le nouvel album des Torontois? Bien qu’il soit un peu plus Rock que les précédentes parutions, on retrouve le bon vieux Blood Ceremony avec une touche plus rafraichissante et plus inspirée que jamais. Alia O’Brien est en pleine forme et ça s’entends tout au long des dix pièces de l’album. Album qui fait pratiquement 45 minutes soit dit en passant avec aucun remplissage et des textures musicales issues des années 70 comme le groupe nous a habitués depuis ses tout débuts. La présence de l’orgue vient appuyer les riffs « fuzzés » de Sean Kennedy ce qui donne un effet plus gras et plus majestueux aux pièces. La flûte de Alia est toujours au cœur des compositions du groupe et on y va même en ajoutant divers instruments comme le saxophone, le piano et diverses percussions pour pimenter certaines pièces. Le choc des années 70 avec une sonorité plus moderne est vraiment puissant et donne une couleur et une chaleur musicale hors de l’ordinaire. La production est une fois de plus une réussite, la recette pour garder à l’esprit le son d’antan avec la technologie d’aujourd’hui est assurément à garder! Habituellement, je ne m’attarde pas à parler de la présentation graphique dans mes chroniques car je préfère m’en tenir au produit sonore, mais je me dois de noter le travail de design de notre Annick Giroux nationale pour la pochette, c’est parfait!

Bien évidement The Old Ways Remain va se retrouver bien haut dans le top de Hurlemort. Je vous invite à prendre connaissance de ce nouvel album et de grimper le volume au fond pour en savourer toute les subtilités. Encore une fois, Blood Ceremony ne me déçoit pas du tout!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Tribulation – Hamartia – 2023

Tribulation – Gothic Metal – Suède
Hamartia – 2023
Century Media
9.1/10

Tribulation nous revient en 2023 avec un mini album de quatre pièces qui marque le premier enregistrement du groupe Suédois sans Jonathan Hultén depuis son départ en 2020. Pour moi, chaque sortie de Tribulation est attendue avec grande impatience et je dois avouer sans me cacher que le groupe fait partie de ma liste de favoris tous styles confondus. Est-ce que mon jugement est rendu d’avance? Possible mais toujours est-il qu’une fois de plus, Tribulation m’étonne!

J’ai toujours eu de la misère avec les EP et ce, pour une raison fort simple : Je trouve ce format trop court et agace! Dans ce cas-ci, hamartia contient trois nouvelle pièces et une reprise de Blue Öyster Cult. Ceux qui me connaissent vont tout de suite se dire « mais Sinistros, tu n’aimes pas les reprises! ». Pour cet aspect, on y reviendra plus amplement au cours des prochains mois, figurez-vous que mon opinion sur les reprises est moins négative qu’auparavant. Pour ce qui est des nouvelles compositions du groupe, malgré l’absence de Hultén, on demeure sensiblement dans le même créneau Gothic Metal que sur les parutions précédentes depuis la sortie de The Children of the Night avec ses riffs sophistiqués provenant directement des pionniers du Gothic Rock des années 80 avec la forte dose Métallique puissante que le groupe propose depuis ses tout débuts en tant que groupe de Death Metal. La production est toujours tout aussi excellente, c’est clair et fluide et en vinyle, ça sonne incroyablement bien et chaleureux. Bref, on retrouve Tribulation en pleine forme et ces trois nouvelles compositions nous feront patienter jusqu’à la sortie d’un album complet qui, espérons-le, viendra assez rapidement. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, la reprise de Blue Öyster Cult, en l’occurrence Vengeance (The Pact) est fort bien réussie et tout comme la reprise de One Hundred Years de The Cure, Tribulation a grandement réussi à s’approprier la pièce.

Bien que trop court (comme tous les foutus EP), Hamartia parvient à nous en mettre plein les oreilles et permettra de prendre notre mal en patience en attendant plus de nouvelle musique. Un très bon mini album qui se retrouvera dans le top 2023 de Hurlemort! Vendu suis-je? Un tantinet, oui!

Composition : 9
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Santo Rostro – Después no habrá nada – 2023

Santo Rostro – Stoner / Doom Metal – Espagne
Después no habrá nada – 2023
Discos Macarras
9.1/10

Ma découverte de la formation Espagnole Santo Rostro s’est faite en 2017 avec le troisième album The Healer. Le mélange de Stoner, de Doom et de Progressif chaotique m’avait beaucoup plu et l’originalité du groupe était ce qui avait attiré mon attention au départ. Quand j,ai vu que le groupe avait sorti un nouvel album cette année, je n’ai pas hésité une seconde à commander la version vinyle et laissez-moi vous dire que je ne suis pas déçu!

Avec Después no habrá nada, Santo Rostro s’Aventure pour la première fois dans sa langue maternelle pour les cinq pièces de l’album, ce qui donne un cachet un peu plus exotique à sa musique déjà peu standard. Le groupe nous sert une fois de plus des sonorités très Doom flirtant avec le stoner ici et là au fil des pièces mais en incorporant des éléments très techniques et plutôt Progressifs tout au long de l’album nous donnant cinq pièces des plus originales oscillant entre près de quatre minutes à plus de onze minutes pour un peu moins de trente-cinq minutes au total. Un album un peu court mais qui passe sans qu’on s’en rende compte et qui ne contient aucun remplissage. On joue beaucoup avec les sons de synthétiseurs et les multiples effets de guitare, ce qui apporte une atmosphère très légère et planante à cette lourdeur rythmique et cette puissante force de frappe. La production est impeccable, c’est très clair et très fluide, les instruments sont bien à leur place dans le mix facilitant l’écoute lors de passages plus ardus.

Santo Rostro n’est certes pas un groupe des plus connus mais je vous recommande grandement l’écoute de ce quatrième album si vous aimez la musique un peu plus disjonctée et riche en sonorités.

Composition : 9.5
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Metallica – 72 Seasons – 2023

Metallica – Heavy/Thrash Metal – États-Unis
72 Seasons – 2023
Blackened Recordings
4.7/10

Bon, pour faire une histoire courte, mon histoire avec Metallica commence en Janvier 1984 avec Kill ’em All et s’arrête suite à la mort de Cliff Burton en 1986. Pour moi, il y a seulement trois albums du groupe, les trois premiers. Le reste, je m’en contre balance éperdument. Même si en 2023 je m’en fous encore au maximum, j’ai décidé de donner une chance à ce battage médiatique qu’est 72 Seasons. Je dois tout de suite aviser que j’ai écouté Death Magnetic et Hardwired to Self Destruct, deux albums que j’ai trouvé plus qu’ordinaires, à la limite pathétiques. 72 Seasons, je l’écoute donc avec les oreilles d,un gars qui a commencé à écouter du Métal à la fin des années 70 quand il avait une dizaine d’années. Le gars a maintenant 53 ans, il a vu la naissance du Heavy Metal et il en écoute encore énormément aujourd’hui en suivant les nouveautés d’année en année.

Sérieusement, la production de 72 Seasons est excellente, l’interprétation est quand même assez bonne mais de grâce, arrêtons de mettre la faute sur l’âge des gars. J’ai lu et entendu des criticailleux affirmer que c’est normal rendus fin cinquantaine de manquer de gaz. Fuck off. Il y a encore des vieux bonhommes qui défoncent encore en masse à cet âge, Rob Halford et Ian Hill sont rendus à 71 et 72 ans respectivement et ils sont encore capables de sortir du vrai Heavy Metal qui grince et qui frappe fort. Donc la mollesse de Metallica a aucun rapport avec leur âge. Metallica est mou et pathétique par choix. Il faut aussi arrêter de voir Metallica comme des Dieux, ça fait plus de 30 ans qu’ils ne le sont plus. Un jeune groupe sortirait le même album que ça passerait inaperçu. Pourquoi? Parce que Metallica fait du petit métal juvénile sans ambition et sans conviction. Arrêtons de dire que 72 Seasons c’est Heavy et rapide, ce n’est aucunement Heavy et la rapidité est celle de Deep Purple en 1972.

Je n’avais pas d’attentes face à un nouvel album de Metallica tout simplement parce que ce groupe se contente de nous balancer du réchauffé et des riffs de jeunes débutants depuis plus de 30 ans. Ici, on nous sert encore du réchauffé avec des pièces trop longues et du répétitif comme ce n’est pas possible. La voix de Hetfield est toujours aussi braillarde et sans feelings ce qui rends les pièces encore plus redondantes et pratiquement farfelues. Mon oreille de plus de 40 ans de Métal n’en revient juste pas comment on peut se laisser berner par tant de fausseté et de semblant.

Oui, dans le cas de Metallica il y a les détesteurs et les fefans. Je dois faire partie des détesteurs tout simplement. J’ai beaucoup d’autres excellents vrais artistes à écouter qui en valent pas mal plus la peine. Il est fort possible que je sois rendu ailleurs musicalement depuis plusieurs décennies. Pour moi, cet album représente tout le côté fake et commercial de l’industrie musicale et n’a aucun intérêt artistique quel qu’il soit. 72 Seasons c’est plate en tabarnak.

Composition : 2
Interprétation : 7
Ambiance : 4
Production : 8.5
Appréciation générale : 2

Gorod – The Orb – 2023

Gorod – Technical Death Metal – France
The Orb 2023
Indépendant
7,9/10

J’ai connu la formation Française Gorod il y a un peu plus de dix ans avec son quatrième album A Perfect Absolution. Déjà à l’époque j’écrivais qu’il fallait être prudent avec l’ultra technique dans le Death Metal car on peut facilement et rapidement tomber dans le piège de la redondance et de l’ennui pur et simple.

Trois albums plus tard, est-ce que Gorod est tombé dans le piège? Suite à l’écoute de The Orb, force est de constater que oui, Gorod est tombé dans le panneau du confort des vieilles pantoufles en remâchant une fois de plus le même plat rempli de notes et virtuosité en oubliant un élément essentiel, l’originalité. Je ne dis pas que The Orb est un mauvais album et que c,est mal composé, loin de là. Gorod comporte d’excellents musiciens dans ses rangs mais cinq ans après son dernier album, je m’attendais à ce que le groupe évolue un peu et sorte du lot de tous ces groupes ultra techniques qui offrent maintenant tous la même chose sans se démarquer les uns des autres. Gorod semble régresser depuis A Maze of Recycled Creeds en essayant fort probablement de hisser au niveau de grosses pointures du Death Metal Technique comme Obscura ou Beyond Creation mais en bout de ligne, tout ce que le groupe réussi à faire, c’est de refaire ce qui a déjà été fait depuis les vingt dernières années et l’inutile reprise de Strange Days de The Doors n’aide en rien à faire de cet album un chef d’œuvre.

Composition : 7
Exécution : 9,5
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Air Raid – Fatal Encounter – 2023

Air Raid – Heavy Metal – Suède
Fatal Encounter – 2023
High Roller Records
6.8/10

Autant j’ai pu aimer Across the Line en 2017, autant je suis plus que perplexe face au quatrième album des Suédois de Air Raid. Quétaine et réchauffé sont les deux termes qui me viennent rapidement en tête après avoir écouté Fatal Encounter.

Le Heavy Metal n’a jamais vraiment cessé d’exister depuis ses débuts au milieu des années 70. Certes, le genre a connu une énorme baisse de popularité dans les années 90 mais un regain de vie est apparu dans les années 2000, notamment grâce à de vieux routiers reprnant du poil de la bête. De jeunes formations comme Portrait et Air Raid avaient repris le flambeau au milieu des années 2000 pour faire revivre le genre. Justement pour Air Raid, après trois excellents albums, voici que la formation semble s’orienter vers un Heavy Metal plus accessible, plus facile et surtout plus mielleux à l’image des Dokken, Stryper ou Yngwie Malmsteen. Sans affirmer que cet album est mauvais, on est très loin du véritable Heavy Metal qui écorche comme Satan ou Mercyful Fate. On se contente avec des petits riffs accrocheurs ultra faciles, une voix sans mordant et des compositions d’une incroyable mollesse. Ça manque de puissance et d’énergie comme si le groupe avait décidé de devenir un groupe de Glam comme dans les années 80.

Donc, pour moi Fatal Encounter sonne le réchauffé et est totalement dénué d’intérêt. Dommage, je vais me rabattre sur du vrai bon Heavy Metal avec du tonus et de la puissance à revendre.

Composition : 5
Exécution : 8.5
Arrangements : 7
Production : 8.5
Appréciation : 5

Bodyfarm – Ultimate Abomination – 2023

Bodyfarm – Death Metal – Pays-Bas
Ultimate Abomination – 2023
Edged Circle Productions
8,7/10

Avec le décès tragique de Thomas Wouters en 2019, rien n’était certain quand à l’avenir de Bodyfarm. Avec l’excellente réponse de Dreadlord, sorti quelques semaines après le décès de Wouters, les membres restants du groupe ont pris la décision d’aller de l’avant et de continuer le projet. Trois et demi plus tard, Bodyfarm nous offre son cinquième album avec un nouveau chanteur/bassiste répondant au nom de Ralph de Boer.

Ultimate Abomination poursuit là où le groupe nous avait laissé en 2019 avec sensiblement la même sonorité et la même fougue Death Metal des quarte premiers albums. Cette chronique étant faite à partir de l’écoute du vinyle, je me dois de mentionner que la production est un peu fade et donne l’impression que le produit final a été fait en mono. Ça sonne « flat », les instruments sont tous imbriqués dans la même voie, les dynamiques ne sont pas très au rendez-vous. Mais, si on passe par-dessus cet aspect, on peut aisément affirmer que l’album sonne quand-même bien et les compositions sont fort bien réussies. Comme pour le passé, Bodyfarm nous attaque avec des riffs puissants et mélodiques avec une forte dose de granulation dans le son des guitares donnant ainsi un effet un peu sale dans la globalité sonore. Bien sûr, le groupe ne réinvente rien mais garde à l’esprit les idées et les textures qui ont façonné le Death Metal Néerlandais avec les Asphyx, Sinister et Hail of Bullets. Bref, du vrai Death Metal qui garroche et nous en met plein la gueule.

Une autre belle réussite pour Bodyfarm qui se retrouvera forcément dans les tops 2023. À écouter avec un volume élevé pour sentir la toute puissance des pièces!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Memoriam – Rise to Power – 2023

Memoriam – Death Metal – Angleterre
Rise to Power – 2023
Reaper Entertainment
9/10

Décidément, la formation Anglaise Memoriam ne chôme pas et est particulièrement prolifique depuis la sortie de son premier album en 2017. Initialement foncée par l’ex chanteur de Bolt Thrower, Memoriam nous sert son cinquième album en ce début 2023 ce qui fait une belle moyenne de pratiquement un album par année, ce qui pourrait être un signe de dilution pour certains groupes.

Dans le cas de Memoriam, rien n’est dilué et même si le groupe ne réinvente pas le Death Metal à proprement parler, ses membres vétérans de la grande scène continuent une fois de plus à nous servir un Death Metal originel de qualité qui n,a rien à envier à quiconque. Rise to Power contient d’excellents riffs biens ancrés à une rythmique qui cogne dur et une production claire et puissante. Nous avons droit à un heureux mélange de Bolt Thrower et de Benediction avec une belle touche plus personnelle qui perpétue la tradition initiée au début des années 90. Rise to Power est à ce jour fort probablement le plus solide album de la discographie du groupe, les pièces sont entraînantes et percutantes et son dignes de ce que l’on appelle Death Metal.

Ce cinquième album de Memoriam fera sans nul doute partie des tops de 2023 même s’il est trop tôt pour se prononcer sur ce fameux palmarès de fin d’année. Il reste énormément d’albums à venir cette année mais Memoriam part ça en grand en 2023!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

The Abbey – Word of Sin – 2023

The Abbey – Progressive Doom Metal – Finlande
Word of Sin – 2023
Season of Mist
8,6/10

L’abbaye de Thelema était une commune Sicilienne menée par Alistair Crowley. Haut lieu de l’hédonisme et du culte de la magie, le manigances de Crowley ont convaincu Mussolini de déporter Crowley hors de l’Italie ce qui a valu le démantèlement de l’abbaye en 1923. 100 ans plus tard, un groupe Finlandais répondant au nom de The Abbey sort un premier album ayant pour thème cette fameuse abbaye et ce qui s’y passait.

En visionnant le vidéoclip pour la pièce A Thousand Dead Witches, j’ai tout de suite été conquis par la sonorité et les éléments de Doom Progressif qui s’y dégageaient et sur cette seule écoute, j’ai commandé l’album via Season of Mist. En écoutant l’album, je me suis aperçu avec un léger désappointement que les autres pièces ne sonnaient pas comme celle entendue au départ. En fait, The Abbey offre un Doom Metal teinté de Progressif et de Hard Rock psychédélique sans réelle nouveauté sonore. Le groupe se contente de refaire ce qui a déjà été fait avec des relents à la St-Vitus et Witchfinder General sans pour autant tenter de se forger une identité propre. Mais attention, c’est loin d’être mauvais! On nage dans des sonorités vaporeuses avec de très bons riffs de guitares avec une voix masculine et une voix féminine qui se croisent au fil des pièces. Alors que Jesse Heikkinen semble avoir de la difficulté dans les hautes notes, Natalie Koskinen (Shape of Despair) tire bien son épingle du jeu et le groupe aurait plus avantage à plus utiliser ses talents à la voix que ceux de son homologue masculin.

Word of Sin est un très bon album qui ne bouleversera pas le genre mais qui pourrait bien propulser The Abbey plus haut dans la grande scène métallique mondiale avec les prochains albums.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

…And Oceans – As in Gardens, So in Tombs – 2023

…And Oceans – Symphonic Black Metal – Finlande
As in Gardens, So in Tombs – 2023
Season of Mist

…And Oceans. Voilà un formation qui m’était plutôt inconnue jusqu’ici, du moins musicalement parlant. J’ai probablement déjà entendu certaines pièces du groupe par le passé sans vraiment y faire attention et c’est avec une oreille non avertie que je chronique le sixième album du groupe Finlandais, As in Gardens, So in Tombs.

Dès les premières notes de la pièce titre qui ouvre l’album, j,ai tout de suite constaté l’énorme similitude avec une certaine pièce de Dimmu Borgir, c’est juste trop flagrant au niveau de l’arrangement symphonique et de la progression qui s’en suit. Par contre, la similitude s’arrête là car la suite de la pièce et des autres qui suivront tout au long de l’album démontrent plus d’originalité malgré une sonorité maintes fois entendue. La production et l’exécution sont sans failles et le niveau de composition est très élevé surtout au niveau des arrangements. …And Oceans livre un très bon Black Metal mélodique pas trop méchant avec de très bons riffs de guitare et une bonne rythmique droite et bien assise.

Cet album ne réinvente absolument rien mais c’est très bien fait et ça s’écoute d’un bout à l’autre sans trop d’impression de remplissage. Je vais tout de même jeter une oreille attentive sur la discographie du groupe depuis ses débuts pour constater ce que j’ai pu manquer.

Composition : 8.5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8

Obituary – Dying of Everything – 2023

Obituary – Death Metal – États-Unis
Dying of Everything – 2023
Relapse Records
8,5/10

La voici, la toute première chronique des nouveautés de 2023! Cette année, l’honneur revient à Obituary d’ouvrir la nouvelle année avec son onzième album en carrière. Si vous êtes un fan de Death Metal des premières heures, Obituary fait fort probablement partie de votre liste d’écoute et depuis ses tout débuts en 1988, le groupe Floridien n’a pas vraiment changé et même rendus en 2023, on retrouve toujours le bon vieux Obituary d’il y a trente ans.

Dying of Everything s’inscrit dans la lignée des très bons albums du groupe et ne contient pas de réelle surprise. En fait, est-ce que nous avons vraiment besoin que ce groupe légendaire nous fasse des surprises? Pas le moindre du monde, alors allons droit au but. Obituaru ne réinvente absolument rien et ce n,est pas le but. Le groupe continue de nous remplir les oreilles avec ce qu’il fait le mieux : Un bon Death Metal bien gras et solide comme la roche avec des riffs bien juteux et un vocal granuleux bien assis sur une rythmique passant de mid-tempo à rapide comme on s’attends d’avoir. La production est excellente, ça sonne et c’est parfait. On pourrait s’attendre à certaines longueurs au fil de l’album mais non, tout est bien dosé et il s’écoute bien d’un bout à l’autre.

Obituary nous revient en force avec un album au-dessus de sa propres moyenne, ça décape et on en redemande. Un excellent début de 2023!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Top 40 2022 et coups de masse 2022

Comme à chaque année depuis 2011, il va de soi d’élaborer les tops et les flops musicaux. D’année en année les albums marquants sont plus ou moins nombreux et je continue toujours à faire la liste selon les pointages en cinq points et selon ma perception personnelle pour départager en cas de notes semblables entre deux ou plusieurs albums. Cette année, les notes étaient plus hautes et faire un top 40 était de mise compte tenu du grand nombre d’excellents albums chroniqués. Il est évident que je suis passé à côté de plusieurs albums pouvait être importants aux yeux de chacun d’entre vous mais tout écouter est une tâche quasi impossible. Voici donc les tops et les flops 2022:

Top 40 2022

01- Voivod – Synchro Anarchy
02- Septicflesh – Modern Primitive
03- Sigh – Shiki
04- Devin Townsend – Lightwork
05 – Hammers of Misfortune – Overtaker
06 – Hällas – Isle of Widom
07 – Primus – Conspiranoid
08 – Sadist – Firescorched
09 – The Legendary Pink Dots – The Museum of Human Happiness
10 – Ghost – Impera
11- Satan – earth Infernal
12- Candlemass – Sweet Evil Sun
13- Rammstein – Zeit
14 – Ibaraki – Rashomon
15 – Alanis Morissette – The Storm Before the Calm
16 – Behold! The Monolith – From The Fathomless Deep
17- The Antichrist Imperium – Volume III: Satan in His Original Glory
18- Artificial Brain – Artificial Brain
19- Aeternam – Heir of the Rising Sun
20- Magna Carta Cartel – The Dying Option
21- Krisiun – Mortem Solis
22- Megadeth – The Sick, The Dying… And the Dead!
23- Behemoth – Opvs Contra Natvram
24- Avatarium – Death, Where is your Sting
25- Mirror – The Day Bastard Leaders Die
26- Decapitated – Cancer Culture
27- Kreator – Hate Übber Alles
28- Bloodbath – Survival Of The Sickest
29- Ruby the Hatchet – Fear is a Cruel Master
30- Witchery – Nightside
31- Goatwhore – Angels Hung From The Arches Of Heaven
32- Slaegt – Goddess
33- Paganizer – Beyond the Macabre
34- Municipal Waste – Electrified Brain
35- Valborg – Der Alte
36- Watain – The Agony & Ecstasy of Watain
37- Cauchemar – Rosa Mystica
38- Immolation – Acts of God
39- Grisâtre – Démolition
40- Dakthrone – Astral Fortress

Coups de masse 2022 – Du pire au moins pire

Anvil – Impact Is Imminent
Abbath – Dread Reaver
Jungle Rot – A Call to Arms
Alan Parsons – From The New World
Acid Witch – Rot Among Us
Razor – Cycle of Contempt

Alanis Morissette – The Storm Before the Calm – 2022

Alanis Morissette – Ambiant/New Age – Canada
The Storm Before the Calm – 2022
Epiphany Records
9.3/10

Bon, j’ai connu Alanis Morissette avec son premier vrai album, Jagged Little Pill. On oublie ses deux albums insipides qui ont précédé ce bijou, c’est donc avec cet album et les trois suivants que je vais me mettre en contexte. Après So Called Chaos en 2004, j’avais laissé tomber Alanis pour bien des raisons, tant personnelles que musicales, donc je ne connais pas du tout la suite de la discographie. Mais pourquoi donc Sinistros nous parles-tu de son dernier album alors? À vrai dire c’est surtout à cause de Ronald McGregor qui en avait parlé il y a plusieurs mois. J’avais écouté l’album et complètement oublié de le chroniquer. Alors, voici mon compte rendu de cet album bizarre mais fort intéressant!

Oubliez tout de suite la fringante You Oughta Know ou la majestueuse Front Row des belles années d’Alanis. La madame a décidé de changer compétemment de registre avec cet album pour s’orienter vers la méditation, terme employé un peu à tort par les médias mais qui peut aisément aider à cerner la patente. The Storm Before de Clam est un audacieux double album de plus de 106 minutes totalement instrumentales. Si ce n’est que quelques parcelles de voix vaporeuse ici et là, cet album ne contient rien de ce que l’on connait d’Alanis. Pas de paroles revendicatrices, pas d’envol.es vocales. Juste des murmures de voix bien ancrés dans des instrumentations douces mais ultra riches au niveau sonore et ne textures diverses. Oui, les médias emploient le terme méditation mais ça va beaucoup plus loin que ça. C’est un travail musical à cheval entre le New Age, l’Ambiant et l’Expérimentation pure et simple. Mélange sonore qui nous fait certes voyager loin dans notre esprit mais qui nous porte aussi à réfléchir sur nous-même. Nous ne sommes pas loin des Kitaro ou Andreas Vollenweider par moments et je décèle même certaines similitudes avec The Legendary Pink Dots et Edward Ka-Spel. C’est doux mais éclaté en même temps. J’étais loin de m’imaginer un tel album de la part d’Alanis Morissette et je lui lève mon chapeau car c’est très réussi tant pout l’approche que la musicalité.

Et oui, Alanis Morissette sera très haut dans les tops 2022 de Hurlemort, la musique ne finira jamais de me surprendre!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 10
Production : 9.5
Appréciation : 9

Darkthrone – Astral Fortress – 2022

Darkthrone – Black/Heavy/Speed Metal – Norvège
Astral Fortress – 2022
Peaceville Records
8,5/10

Quel Métalleux ne connais pas encore Darkthrone, ne serait-ce que de nom? Il serait temps de vous y mettre si c’est le cas car la formation Norvégienne pionnière du Black Metal en est à son 20e album et ce ne sera forcément pas le dernier.

Astral Fortress s’inscrit sans la lignée des albums culte de Darkthrone, ce qui signifie à peu près tous ses albums. Ici, aucune surprise majeure, le duo y va avec ce qu’il fait de mieux depuis ses débuts : Faire du Darkthrone. Le petit côté Heavy Métal amorcé sur les deux derniers albums est absent sur Astral Fortress, même Fenriz ne prête pas souvent sa voix aux pièces laissant Nocturno Culto s’en occuper pour toutes les pièces de l’album. Même si on a droit au bon vieux Darkthrone avec ses riffs noircis et froids comme l’hiver, les synthétiseurs sont présents ici et là dans quelques pièces et Norctuno Culto y va même avec l’ajout de Mellotron, analogue de surcroit, sur Stalagmite Necklace, ce qui apporte un peu de chaleur sonore à l’univers g;acial de l’album.

On pourrait jaser bien longtemps de Astral Fortress mais ce qui compte c’est que c’est un autre très bon album de Darkthrone à la hauteur des attentes. Grimpez le volume et savourez!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Hammers of Misfortune – Overtaker – 2022

Hammers of Misfortune – Progressive Metal – États-Unis
Overtaker – 2022
Independant
9.8/10

Voilà maintenant 6 ans que John Cobett n’avait pas sorti d’album de son projet hammers of Misfortune. C’est long 6 ans mais ça aura valu la peine car le magicien du Métal Progressif Américain nous en pousse tout un album. Overtaker nous fait la surprise du retour de jamie Myers (Sabbath Assembly) à la voix et aussi le retour de Mike Scalzi, ex-membre du groupe et leader de The Lord Weird Slough Feg en tant que chanteur invité sur deux pièces.

Hammers of Misfortune nous a toujours habitués à une musique de qualité oscillant entre le Heavy Metal pur et le Progressif disjoncté mais sur Overtaker, Cobett pousse le bouchon encore plus loin en invitant l’ex-partie rythmique de Vektor pour la batterie et la basse et en orientant le son du groupe vers un Thrash Metal ultra technique et survolté. Du jamais vu chez Hammers of Misfortune, de la vitesse à profusion sur pratiquement toutes les pièces avec toujours cette même folie musicale avec des riffs complètement débiles et des textures musicales toutes aussi flyées. Si invraisemblablement que cela ne puisse paraitre, Overtaker est fort possible le meilleur album de Hammers of Misfortune à ce jour, du moins le plus accompli musicalement. Nous avons droit à une overdose de son et une orgie de notes incroyablement bien ficelées entre elles. Tout ça avec une production sans failles et sorti de manière totalement indépendante, sans label. Fini le partenariat avec Metal Blade, c’est peut-être une bonne chose après tout!

L’année 2022 est pratiquement terminée et Overtaker de Hammers of Misfortune se retrouvera dans le haut des tops 2022! Un coup de cœur gigantesque pour moi cette année!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 10
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Acid Witch – Rot Among Us – 2022

Acid Witch – Psychedelic Doom Metal – États-Unis
Rot Among Us – 2022
Hells Headbangers Records
7,4/10

La formation Américaine Acid Witch n’a nullement changé depuis son premier album sortie en 2008. Ma rencontre avec le groupe s’était faite il y a 14 ans avec Witchtanic Hellucinations. À l’époque, le groupe arrivait avec un Doom un peu bizarre et un certain vent de fraîcheur dans le domaine notamment avec un concept qui tournait autour de l’horreur avec les sorcières en avant plan.

Quatre albums et cinq mini albums plus tard, Acid Witch nous ressert encore une fois la même formule de Doom psychédélique avec des clowneries sonores tout au long de ce nouvel album répondant au titre de Rot Among Us. Je suis toujours tout aussi surpris par le mélange des riffs lourds avec les claviers vintage qui se marient parfaitement ensemble donnant un petit quelque chose « d’effrayant » tout au long des pièces. Mais après 14 ans avec la même formule de musique de Scooby Doo en mode « heavy », on constate rapidement que le groupe nous remâche la même chose depuis plus d’une décennie et ça devient ennuyant voire un irritant en fin de compte.

Rot Among Us n’est pas un mauvais album, mais le constat est là et nous explique pourquoi Acid Witch est toujours un groupe de troisième zone qui ne montre pas son plein potentiel.

Composition : 7
Exécution : 8
Arrangements : 7
Production : 8
Appréciation : 7

Aeternam – Heir of the Rising Sun – 2022

Aeternam – Symphonic Folk Death Metal – Canada
Heir of the Rising Sun – 2022
Indépendant
9,2/10

Aeternam est un joyau métallique secrètement bien gardé dans notre Québec froid. Pourtant, les sonorités chaudes du Moyen-Orient proposées par le groupe ont de quoi surprendre à chaque sortie d’album.

Justement, Aeternam en est maintenant à son cinquième album et c’en est tout un! Comme par le passé et ses inoubliables sorties précédentes, Aeternam étonne encore une fois avec son très haut niveau de composition et d’arrangements qui rivalisent amplement avec des pointures Internationales proposant ce type de mélange de sonorités du Moyen-Orient et de Death Metal Symphonique très technique. La production est sans failles, tout est à sa place, ça sonne comme une production de haut calibre qui n’a rien à envier aux grosses productions du genre. Je trouve curieux que le groupe demeure toujours indépendant depuis les trois dernières sorties car il est de niveau International et pourrait aisément être signé par un gros label. Mais il faut dire que l’indépendance peut être une excellente chose pour garder main mise sur notre produit.

Heir of the Rising est un superbe album à couper le souffle qui se retrouvera très haut dans les tops 2022. Dommage que je n’aie toujours pas reçu ma copie vinyle de l’album, j’aurais aimé en faire la chronique avec un maximum de son pour qu’il soit mis encore plus en valeur!

Composition : 9
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9
Appréciation : 9

Devin Townsend – Lightwork – 2022

Devin Townsend – Progressive Rock / Ambient – Canada
Lightwork – 2002
InsideOut Music
9.8/10

Devin Townsend. Si ce nom ne vous dit rien, il serait grand temps de vous y mettre, ne serait-ce que pour inculquer à votre culture personnel la connaissance d’un grand compositeur, un vrai de vrai. Que ce soit avec Strapping Young Lad, The Devin Townsend Band, The Devin Townsend Project ou sous son propre nom, Devin Townsend a toujours été un personnage un peu excentrique qui se battait contre ses démons. Musicalement, le bonhomme est un pur génie qui a touché à plusieurs styles, généralement en les mélangeant tous en même temps pour nous proposer un Métal Progressif haut en couleurs et en textures musicales.

Lightwork, le petit dernier perpétue la tradition d’éclatement sonore et musical pour Townsend mais cette fois-ci, le grand Devin nous sert ce qu’il a fait de plus accessible en carrière avec un album plus que personnel qui n’a rien à voir avec les éléments métalliques qu’on lui connait. Townsend se promène entre rock progressif éclaté et toujours aussi disjoncté avec des ambiances majestueuses et planantes et des éléments presque pop par moments. Le tout, toujours à la sauce Devin Townsend avec beaucoup d’instrumentations et de riches textures sonores sorites tout droit d’un grand rêve éveillé. Toutes les pièces de l’album s’nchaînent en s’imbriquant l’une dans l’autre comme si finalement, elles ne formaient qu’une seule et unique pièce de plus de 55 minutes. La version de luxe de l’album comporte un deuxième album répondant au nom de Nightwork que je n’ai pas eu la chance d’écouter mais la seule écoute de Lightwork me permet d’imaginer à quoi peut bien ressembler la deuxième partie. Comme toujours, la production est incroyablement bien ficelée et les arrangements sont à couper le souffle.

Si vous attendiez un album Métal de la part de Devin Townsend, détrompez-vous, il n,en est absolument rien. Cependant, si vous avez un esprit ouvert et que vous êtes prêts à entendre des sonorités vaporeuses et du bon rock progressif plus doux, cet album est pour vous! Dans mon cas, il sera dans les tops 2022 et très haut placée qui plus est!

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Avatarium – Death, Where is Your Sting – 2022

Avatarium – Doom Metal/Rock – Suède
Death, Where is Your Sting – 2022
AFM Records
9,1/10

Je l’attendais ce nouvel album de Avatarium et avec une certaine impatience de surcroit. Le groupe en a fait du chemin depuis le départ de Leif Edling en 2017 et ce cinquième album marque un tournant dans la musique du groupe Suédois, tournant qui avait déjà été ammorcé avec le précédent album, The Fire I long For.

Du Doom Metal des débuts ne subsiste qu’une infime parcelle. Avatarium évolue et délaisse tranquillement sa facette métallique pour se concentrer sur un Rock dur issu des années 70 avec des soubresauts Folk par moments et certains éléments issus du Rock Progressif viennent embellir le tout avec une touche un peu plus technique. Mais disons-le franchement, il m,a fallu quelques écoutes pour comprendre la nouvelle direction de Avatarium et malgré le fqait que la partie Doom Metal me manque cruellement sur cet album, il n’en demeure pas moins qu la nouvelle direction plus douce que le groupe a entreprit est tout à fait géniale et fort puissance par moments. A voix chaude de Jennie-Ann Smith vient toujours nous envoûter et il subsiste toujours cette ambiance à la Candlemass qui a fait les beaux jours du groupe sur ses albums précédents. Avatarium prends de la maturité et ce nouvel album est une pure réussite en ce sens.

Si vous êtes un fan du groupe comme je le suis, prenez le temps d’écouter ce nouvel album plusieurs fois avant d’y apporter un regard négatif. C’est un superbe album, certes plus doux mais qui nous rentre dedans comme seul Avatarium a toujours su le faire. Évidemment dans les tops 2022!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9

Candlemass – Sweet Evil Sun – 2022

Candlemass – Epic Doom Metal – Suède
Sweet Evil Sun – 2022
Napalm Records
9,4/10

Il y a belle lurette que la formation Suédoise Candlemass n’a plus besoin de présentations. La troupe de Leif Edling roule sa bosse depuis 1982 et il y a fort longtemps que la formation est considérée comme étant pionnière d’un genre à part entière. En 2019, le retour de Johan Langquist comme chanteur permanent de Candlemass avait bouclé dans un certain sens la boucle et cette année, la suite de The Door to Doom nous est offerte en grande pompe.

Sweet Evil Sun poursuit la tradition d’excellence de Candlemass avec dix nouvelles pièces plus épiques les unes que les autres perpétuant ainsi la flamme Doom brillamment entamée en 1986 avec le majestueux Epicus Doomicus Metallicus. Leif Edling est un maître du riff et ses compatriotes ne tarissent pas d’éloges en ce sens pour le bonhomme tellement il est important pour le groupe et la communauté Métallique tout entière. Une fois de plus Edling surprends avec ses riffs incroyablement simples mais tellement efficaces et inspirés sur toutes les pièces de l’album signant ici un autre chef d’œuvre pour la formation. Pour citer Mappe Björkman : « Si vous n’aimez pas cet album, vous n’aimez pas Candlemass » ce qui est totalement véridique. Sweet Evil Sun c’est du Candlemass épique et pur à 100%, du pur Doom Metal dans toute sa gloire et splendeur.

Je n’ai jamais été déçu par un album de Candlemass peu importe qui en était le chanteur et peu importe l’époque. Sweet Evil Sun ne déçoit aucunement, au contraire! Un album épqiue et solide qui se retrouvera haut dans les tops 2022!

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Ruby the Hatchet – Fear is a Cruel Master – 2022

Ruby The Hatchet – Psychedelic Rock – États-Unis
Fear is a Cruel Master – 2022
Magnetic Eye Records
9/10

Il faut être complètement déconnecté pour affirmer que le Rock est mort. D’autant plus qu’affirmer que le Psychedelic Rock teinté de Stoner est un genre en voie de disparition relève de l’hérésie pure et simple qui mérite un châtiment digne de la grande inquisition. La formation Américaine Ruby the Hatchet nous prouve que le genre est toujours bien vivant avec son quatrième album, Fear is a Cruel Master paru il y a quelques semaines.

J’ai fait la découverte du groupe avec l’album précédent en 2017, album qui m’avait jeté en bas de ma chaise et m’avait mis en tête de découvreur le reste de la discographie. Cinq longues années plus tard, voici enfin arrivé ce nouvel album qui ne laissera pas de marbre l’amateur de vieilles sonorités issues des années 70. Encore une fois Ruby the Hatchet puise à la source ses riffs pour nous concocter des compositions dignes des plus grands de la glorieuse époque dans laquelle le psychédélique et les guitares grinçantes prédominaient. On revisite les Deep Purple et Thin Lizzy tout en s’appropriant des éléments qui semblaient révolus mais qui ont toujours leur place dans la grande scène de musique musclée. La production est très fluide et claire rendant justice aux pièces et su style musical proposé par le groupe qui n’a rien à prouver point de vue exécution.

Fear is a Cruel Master nous fait revivre une époque lointaine et donne une leçon de vrai Rock puissant. Leçon qui devrait être apprise par les jeunes et moins jeunes avide de musiques jetables sans saveur. Un album qui se placera dans mes tops de 2022!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

The Antichrist Imperium – Volume III – Satan in His Original Glory – 2022

The Antichrist Imperium – Progressive Black / Death Metal – Angleterre
Volume III – Satan in His Original Glory – 2022
Apocalyptic Witchcraft Recordings
9.3/10

Le monde du Balck Metal a grandement évolué depuis ses premiers pas vers le milieu des années 80. De nos jours, nous assistons à ses mutations et un raffinement du genre qui n’était pas dans les plans initiaux. L’Angleterre est actuellement le berceau d’une nouvelle vague de métal extrême noirci et ultra technique et certains musiciens gravitent autour de cette nouvelle sphère musicale. C’est le cas notamment de David Gray et de Samuel Loynes qui sont tout deux fort actifs sur la grande scène Anglaise avec les formations Akercocke, Voices, Anaal Nathrakh et The Antichrist Imperium. Ce dernier a sorti plus tôt cet automne son troisième album et croyez-moi, le groupe ne fait pas dans la dentelle mais réussi à incorporer des éléments subtils dans une brutalité musicale sans pareil.

Bien évidemment, The Antichrist Imperium nage dans le thème du Satanisme pour et dur et Volume III – Satan in His Original Glory réitère le discours du groupe depuis ses tout débuts en 2010. Musicalement parlant, le groupe n’e sera pas pour l’amateur de Métal plus traditionnel, la musique de The Antichrist Imperium est éclatée, technique et très diversifiée. On n’hésite aucunement à mélanger les growls et les voix plus douces, les guitares abrasives et les cordes sans distorsion, les claviers atmosphériques et différentes façons d’amener les sonorités entre elles. Les compositions du groupe peuvent paraître un peu déroutantes pour un néophyte mais si on aime le moindrement sa musique un peu plus intelligente que la moyenne, on risque d’en prendre pour son rhume. Le mot d’ordre ici est la polyvalence des textures musicales à l’image de plusieurs groupes Progressifs Extrêmes, donc pas de riffs standards ni de structures banales ou déjà entendues. Le niveau de production est excellent tout comme le niveau des musiciens, c,est droit, riche en sonorités et c’est tout simplement brutal, un vrai coup de pelle dans la face.

The Antichrist Imperium signe ici son meilleur album de sa courte discographie, c’est une superbe évolution qui mérite amplement qu’on s’arrête durant les 52 minutes proposées afin d’en savourer chaque parcelle. Un album qui sera très haut dans mon top 2022!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9.5

Valborg – Der Alte – 2022

Valborg – Progressive Doom / Death Metal – Allemagne
Der Alte – 2022
Prophecy Productions
8.8/10

Fondé en 2002, Valborg est l’une de ces formations peu connues qui méritent toute notre attention, si on est un tant soit peu désireux de découvrir un Métal différent et une musique abrasive et plutôt minimaliste. J’ai connu la formation Allemande en 2017 avec son sixième album Endstrand et depuis J’attends chaque nouvelle sortie avec impatience.

D’entrée de jeu, Valborg ce n’est pas pour tout le monde et il faut avoir un esprit ouvert à la musique un peu plus mécanique et bizarre car de la bizarrerie mécanique, il y en a en masse sur Der Alte le plus récent album du trio. On utilise des riffs très minimalistes certes mais tellement caustiques que ça dilue le cerveau! Ces riffs un peu bizarroïdes sont bien assis sur une rythmique toute aussi minimaliste mais réglée comme une horloge et très mécanique, à la limite de la musique Industrielle par moments. Ajoutons à cela une forte dose de vocaux torturés et on obtient un parfait mélange de folie pure et de puissance musicale. Valborg nose pas entrer dans la vitesse pure, on se contente de jouer la carte de la lenteur plus dans le mid-tempo avec des éléments plus Doom. Certains seraient tentés de demander à quoi Valborg peut bien ressembler, je dirais à Valborg avec de fortes influences de Celtic Frost et Triptykon dans la manière d’aborder les structures musicales et l’intensité qui se dégage des pièces mais l’originalité du groupe est bel et bien au rendez-vous.

Si vous n’avez pas froid aux yuex et que vous aimez les défis sonores, Valborg est fortement conseillé pour vous sortir de votre zone de confort et pour découvrir une musique agressive unique en son genre. Moi, j’adore ça et ce nouvel album va forcément faire partie de mes tops 2022!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 8.5
Appréciation : 9

Goatwhore – Angels Hung From the Arches of Heaven – 2022

Goatwhore – Black/Death/Thrash Metal – États-Unis
Angels Hung From the Arches of Heaven – 2022
Metal Balde Records
8.9/10

Goatwhore fait partie de la deuxième grande vague du Métal plus extrême Américain. Depuis ses débuts, le groupe de la Louisiane s’est forgé une belle place dans l’univers Métallque mondial en mélangeant habilement trois genres distincts : Le Black Metal, le Death Metal et le Thrash Metal originel. Le résultat a été dès le premier album un gage de « succès » et le groupe poursuit encore aujourd’hui sur sa lancée avec son huitième album.

Angels Hung From the Arches of Heaven c’est ni plus ni moins qu’une autre bombe lancée par Goatwhore et même si certaines mauvaises langues ont tendance à qualifier le groupe de « pas original », il est un fait que c’est tout le contraire! Goatwhore a été l’un des premiers à mélanger les trois principaux sous genres métalliques et à faire perdurer cette flamme noire et l’inculquer à plusieurs autres groupes. Avec ses riffs bien aiguisés et sa rythmique puissante, ce huitième album prouve une fois de plus que Goatwhore est toujours maître de la situation. On a droit à de courtes pièces concises qui frappent fort et qui nous donne l’envie irrésistible de se garrocher partout ou du moins taper du pied et avoir du gros fun en écoutant l’album.

Avec une production infaillible et des pièces qui rentrent au poste, ce nouvel album se classera dans les tops de l’année et réitérera la place que Goatwhore s’est forgé durant les 22 dernières années. Un excellent album à écouter le volume dans le fond!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 9
Appréciation : 9

Witchery – Nightside – 2022

Witchery – Blackened Death Metal – Suède
Nightside – 2022
Century Media
8.9/10

Ce qui devait au départ être un projet connexe de Sharlee d’Angelo s’est rapidement transformé en entité à part entière. Vingt-cinq ans et huit albums plus tard, Wotchery est toujours bien présent et encore plus en forme que jamais!

Nightside est le huitième album du groupe et le troisième avec Angus Norder à la voix. Witchery ne réinvente absolument rien comme pour toutes les parutions précédentes. On continue à nous balancer des riffs de pur Death Metal noirci avec des soubresauts plus Rock and Roll, riffs bien assis sur une rythmique percutante et surtout très puissante. Certains reprocheront à Witchery de servir toujours la même recette mais cette formule musicale est encore une fois gagnante et intéressante. Avec un album de Witchery, on sait à quoi s’attendre et on est rarement déçus, Nightside le prouve une fois de plus.

Vous aimez quand ça frappe fort et qu’on peut branler de la tête et taper du pied tout au ong d’un album? Nightside c’est exactement ça. Du gros fun noir et de la musique qui bûche en masse. Que demander de plus?

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 9
Appréciation : 9

Razor – Cycle of Contempt – 2022

Razor – Thrash Metal – Canada
Cycle of Contempt – 2022
Relapse
7,7/10

Razor a été grandement reconnu dans les années 80 grâce à Evil Invaders. Le groupe de Guelph n’a par la suite jamais réussi à se tailler une solide place sur la grande scène internationale mais a tout de même réussi à riter son épingle du jeu en nous offrant de très bons albums au fil de sa carrière. 25 ans après la sortie du dernier album Decibels, Razor effectue un retour avec Cycle of Contempt, album dont je n’avais pas vraiment d’attentes au départ.

D’entrée d’album, la pièce Flames of Hatred nous montre un Razor comme dans le temps, furieux, rapide et explosif. Le picking de Dave Carlo est toujours là et ça promet pour la suite. La deuxième pièce est un peu plus ordinaire et ne rends pas justice à la première et ce sera malheureusement comme ça tout au long de l’album, bien que certaines pièces soient quand-même suffisamment bonnes pour du Razor, Cycle of Contempt contient plus de remplissage que de bonnes pièces dignes de ce nom. On a l’impression d’entendre encore et encore la même chanson à mesure que l’album défile et on constate rapidement que Razor nous a pondu un album très réchauffé et pour ma part assez décevant. 25 ans d’attente pour ce résultat c’est un peu farfelu et presque pathétique si on y pense bien. Le groupe fait quelques incursions dans le Crossover avec certains éléments plus Hardcore mais ceci n’aide pas à faire avaler l’amertume de la pilule. Le comble est la toute dernière pièce King Shit qui possiblement l’une des pires pièces de Thrash Metal que j’ai entendu ces 40 dernières années et qui aurait pu être mise de côté.

Je n’avais pas d’attente face à cette nouveauté mais je dois avouer que j’en avais plus que ce que Razor a réussi à livrer. Attention, tout n’est pas mauvais. Une bonne majorité des pièces s’écoutent bien une à une et pourraient finir par être fort efficaces dans une liste de lecture aléatoire. Je suis certes déçu mais il est possible qu’après plusieurs écoute, je finisse par donner à cet album une autre chance pour l’apprécier à sa juste valeur.

Composition : 8
Exécution : 8
Arrangements : 7
Production : 8
Appréciation : 7.5

Behemoth – Opvs Contra Natvram – 2022

Behemoth – Black/Death Metal – Pologne
Opvs Contra Natvram – 2022
Nuclear Blast
9.1/10

La réputation du trio Behemoth n’est plus à faire depuis longtemps et le groupe Polonais n’a absolument plus rien à prouver depuis belle lurette. Avec une carrière de plus de 30 ans et 12 albums, Nergal et ses acolytes font fi de l’opinion des amateurs et font tout simplement ce qui leur plait. Le Behemoth des premiers albums n’existe plus, il faut se retirer ça dans le crâne, le groupe a évolué depuis et malgré l’avis négatif de certains, cette évolution a été pour le mieux.

Opvs Contra Natvram est le douzième album de Behemoth et avant qu’on ne s’avance dans le discours du « encore un titre avec des v à la place des u », sachez tout de suite que les Romains écrivaient le latin avec des v à la place des u, ce qui cadre très bien avec un titre d’album de Behemoth. Contrairement aux détesteurs de ce monde qui critiquent vertement cet album (comme tous les précédents d’ailleurs), je dois absolument faire part de mon appréciation plus que positive de ce nouvel opus Behemothien. La production est fluide et très puissante et même si le groupe est peut-être un tantinet moins technique qu’auparavant, il est encore capable de nous livrer des riffs qui frappent fort et bien ancrés sur une rythmique toujours aussi droite et réglée comme une horloge qui tient bien le temps. Les compositions sont encore une fois à la hauteur des attentes et réaffirment le talent naturel de compositeur pour Nergal. On joue avec finesse sur les textures et les changements, on a droit à une certaine sensibilité musicale malgré la puissance des pièces et le tout est brillamment bien orchestré.

Oui, Behemoth est moins brutal que par le passé mais sa musique est maintenant beaucoup raffinée et plus mature que jamais. Opvs Contra Natvram fera partie des tops de 2022 et fait partie des excellentes sorties de la discographie du groupe.

Composition : 9
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Bloodbath – Survival of the Sickest – 2022

Bloodbath – Death Metal – Suède
Survival of the Sickest – 2022
Napalm Records
9/10

Qui ne connait pas encore Bloodbath? Si on est un tant soit peu amateur de Death Metal bien gras, le nom de Bloodbath doit forcément faire partie de notre vocabulaire métallique, qu’on aime ou pas. Le super groupe réunissant deux membres de Katatonia a eu trois vocalistes de renom dans ses rangs au fil des albums, le premier étant le memebre fondateur du groupe Mikael Akerfeldt de Opeth, le deuxième étant Peter Tagtgren de Hypocrisy et pain et finalement le seul et unique Nick Holmes de Paradise Lost qui en est à son troisième album avec le groupe depuis 2014.

La discographie de Bloodbath n’est pas volumineuse, Survival of the Sickest est seulement le sixième album du groupe en 22 ans. Peu d’albums en carrière mais rien que de la qualité musicale depuis 2000, année de formation du groupe. Survival of the Sickest est une autre bombe incendiaire remplie de riffs caustiques et gras à souhait bien ancrés sur une rythmique rapide et très solide dont le roulement de tambour est encore une fois signé Martin Axenrot. Est-ce que Bloodbath se réinvente sur cet album? Pas tout à fait mais le groupe ne se répète pas et offre une fois de plus une fraîcheur sauvage qui réitère que le Death Metal est encore bien en vie et encore plus puissant que jamais. Survival of the Sickest jouit d’une super production qui frappe fort et notons aussi que cet album a des invités spéciaux à la voix : Barney Greenway de Napalm Death, Luc Lemay de Gorguts et Mark Grewe ex Morgoth.

Ce nouvel album est tout à fait indiqué pour réveiller les morts et faire peur à vos voisins chiants. Grimpez le volume et savourez de la bonne graisse musicale!

Composition : 9
Exécution : 9,5
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 9