Voïvod – Infini – 2009

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1175
Voïvod – Infini – 2009
Canada

Infini fut le dernier album avec Piggy à la guitare. Ce fut également le troisième et dernier album avec Jason Newsted à la basse. Ce douzième album a été réalisé avec les derniers démos de Piggy qui avaient été laissés à Away et Snake qui n’avaient pas été retenus pour Katorz. Comme pour le précédent album, les membres du groupe avaient travaillé autour des pistes de guitares enregistrées par Piggy fermant ainsi la boucle d’une époque qui ne reviendrait jamais. Même si la période avec Jason Newsted semble ne pas avoir connu un certain succès, ces trois albums sont tout de même très importants dans la carrière de Voïvod et prouvaient que le groupe de Jonquière était toujours tout aussi influent et innovateur. Infini mettait fin à une époque mais la sortie de cet album allait en débuter une autre qui verra Voïvod reconnu pour son travail et son immense impact tant pour la grande scène métallique mondiale que pour la musique rock en général.

Voïvod – Morgöth Tales – 2023

Voïvod – Progressive Metal – Canada
Morgöth Tales – 2023
Century Media
9,3/10

Ah Voïvod! Entre le groupe de Jonquières et moi, il y a un genre d’histoire d’amour qui dure depuis 1984. Suis-je vendu d’avance? Bien évidemment! Mais je n’en suis pas aveuglé pour autant, du moins je le pense. Depuis l’arrivée de Chewy, un tout nouveau souffle a été apporté à la musique de Voïvod et avec l’arrivée de Rocky, on dirait que la chimie s’est réinstallée solidement entre les membres et ça paraît. Habituellement, je ne suis pas chaud à l’idée des réenregistrements, je suis un fervent défenseur de l’original à tout prix. Mais pour les 40 ans de Voïvod, le quatuor a décidé de nous offrir un genre de rétrospective sous forme de réenregistrements de pièces moins connues du répertoire. Allons donc voir ce que j’ai pensé de Morgöth Tales!

Tout d’abord, la production est une fois de plus phénoménale, un gros bravo à Francis Perron qui a une fois de plus réussi à capturer l’essence même de Voïvod. Je suis content parce que l’album débute avec Condemned to the Gallows, pièce qui avait initialement été enregistrées pour la compilation Metal Massacre de Metal Blade mais qui avait une production assez moyenne à l’époque. Maintenant, on peut l’entendre dans toute sa splendeur comme elle avait été imaginée au départ. Thrashing Rage suit avec une meilleure sonorité que l’originale où tout est mieux défini que sur RRRÖÖÖAAARRR, même chose avec Killing Technology qui est plus fluide et plus claire que la version originale. S’en suivent tout au long de l’album les Macrosolutions to Megaproblems, Pre-Ignition, Nuage Fractal, Fix My Heart qui est un peu plus rough et directe que la version de Outer Limits. On retrouve aussi Rise avec Eric Forrest et finalement Rebel Robot avec Jason Newsted à la basse. L’album se termine avec une nouvelle pièce intitulée Morgöth Tales qui relate l’histoire du Voïvod à travers son périple avec une sonorité qui suit ce qui a été fait avec The Wake, Post Society et Synchro Anarchy avec une petite « twist » différente.

En résumé, je dois avouer que des réenregistrements ça peu être le fun quand c’est bien fait et surtout fait sans prétentions. Morgöth Tales c’est ça. Ça nous montre un groupe sans prétentions qui a été fort influent pour la grande planète métallique mondiale et qui continue d’aller de l’avant en nous étonnant à chaque fois. Merci Away, Snake, Chewy et Rocky de rester fidèles à vous-mêmes et de nous offrir des albums incroyables et inoubliables.

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9,5

Voïvod – Katorz – 2006

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1010
Voïvod – Katorz – 2006
Canada

Katorz fut le premier album de Voïvod après le décès de Piggy. Ce dernier avait donné des instructions à Away pour pouvoir utiliser une multitude de démos déjà enregistrés sur son portable dans le but de sortir un album. Katorz a donc été créé autour des pistes de guitares et des éléments que Piggy avait laissé. Musicalement parlant, même si c’est différent de ce que Voïvod avait fait par le passé, ça demeurait toujours du Voïvod pur et dur. De toute façon, Voïvod n’a jamais fait deux albums identiques dans sa carrière donc il était tout à fait normal que Katorz explore une nouvelle avenue sonore. Cet album avait une approche un peu plus Rock and Roll certes mais un Rock and Roll sur les stéroïdes un peu comme si Motörhead avait fait un album technique à tendance progressive. Katorz prouvait que Voïvod était toujours ce groupe influent qu’il avait été depuis ses tout débuts et que Piggy est un maître incontesté du riff et un des plus grands guitaristes de toute la scène Métallique mondiale.

Voïvod – Voïvod – 2003

L’Évolution Métallique selon Sinistros #832
Voïvod – Voïvod – 2003
Canada

2003 a particulièrement été une année importante pour Voïvod. Cette année marque le retour de Snake à la voix sur un enregistrement et l’arrivée de Jason Newsted à la basse. C’était un retour en règle pour le groupe et musicalement parlant, c’était la suite logique de The Outer Limits, dernier album avec Snake. Plusieurs ont boudé cet album éponyme le qualifiant de trop mou et trop Alternatif. Pourtant, cet album regorge d’excellents riffs et de superbes idées signées Piggy et malgré les dires de ses détracteurs, ce dixième album est un exemple parfait de ce que Voïvod était capable de livrer sans suivre les standards. Ce sera le dernier album auquel Piggy prendra part en studio avec tous les membres du groupe avant que ce dernier ne succomber à un cancer en 2005.

Voïvod – Synchro Anarchy – 2022

Voïvod – Progressive Metal – Canada
Synchro Anarchy – 2022
Century Media
9.9/10

Après une attente interminable pour la version CD de Synchro Anarchy, je suis maintenant en mesure de vous donner mon appréciation de ce nouvel album de Voïvod. Century Media a bel et envoyé ma copie le 8 février, soit quelques jours avant la sortie officielle. Le colis a été ramassé par Postes Canada le 10 et me l’a livré le 22… Donc merci à postes Canda pour votre rapidité légendaire.

En 2018, notre quatuor Québécois avait mis la barre haute avec son album The Wake qui a valu à Voïvod de gagner son premier Juno en plus de 35 ans de carrière. En 2018, The Wake avait causé beaucoup de surprises et le fait même de tenter d’égaler ce chef d’œuvre avec un autre album relevait fort probablement de la science-fiction. Or, la science-fiction c’est justement la spécialité de Voïvod depuis ses débuts en 1982. Je suis toujours un fan fini du groupe depuis la sortie de War and Pain en 1984 et j’attends encore chaque sortie d’album avec impatience depuis. Avec Synchro Anarchy, Voïvod N,a pas seulement égalé The Wake, le groupe s’est carrément surpassé pour nous offrir un album encore plus complexe et plus complet que son prédécesseur revisitant la quasi-totalité des périodes de sa carrière. On le dit depuis Target Earth, Chewy est le digne successeur de Piggy et sa touche personnelle au son de Voïvod est tout simplement phénoménale. Ce qui retient le plus l’attention sur Synchro Anarchy c’est la basse. Rocky est tout un bassiste et son jeu est juste incroyable car non seulement il vient appuyer la rythmique de Away, il vient également compléter les riffs tordus et complexes de Chewy. Snake est dans une forme extraordinaire et ça s’entends tout au long de l’album!

Serait-ce le meilleur album de Voïvod à ce jour? Du moins depuis les années 2000 à mon humble opinion. À moins qu’une bombe musicale ne frappe la planète la planète Métallique en 2022, synchro Anarchy est en lice pour être l’album de l’année et ainsi gagner un autre Juno et qui sait, peut-être que l’ADISQ va se réveiller cette année!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 10
Production : 9,5
Appréciation : 10

Voïvod – Phobos – 1997

Rendus ici, je crois sincèrement que Voïvod ne devrait plus avoir besoin de présentations que ce soit ici au Québec ou partout ailleurs dans le monde. Phobos était le neuvième album de nos pionniers Québécois et deuxième et dernier album officiel avec Eric Forrest à la voix et à la basse. Phobos était la suite logique de Negatron et continuait sur la lancée de sonorités mécaniques que le trio avait entrepris avec cet album précédent. Ce qui est étonnant et incroyable avec Voïvod c’est que le groupe n,a jamais tenté de reproduire eux fois le même album, préférant plutôt tenter des approches différentes à chaque album. Phobos, bien qu’étroitement relié à Negatron, était différent sur bien des aspects dont la froideur des compositions et cet aspect dystopique et apocalyptique qui accompagnait chaque pièce. On dira ce que l’on voudra mais Piggy était un sacré compositeur et même si le noyau original n’était plus présent, les deux membres restants portaient Voïvod à bout de bras et à grands coups de riffs et de sonorités épiques et dévastatrice. Phobos est un superbe album et a été plus qu’influent pour les générations suivantes.

Voïvod – Negatron – 1995

Negatron, huitième album des québécois Voïvod, marquait de gros changements tant au niveau du personnel qu’au niveau musical. L’année précédent la sortie de l’album, Snake avait quitté le groupe laissant Piggy et Away avec le choix de terminer le groupe ou de poursuivre avec un ou des nouveaux membres. Eric Forrest fut recruté pour les deux postes laissés vacants par Balcky et Snake et un nouvel album fut mis en chantier. Negatron montrait un Voïvod qui effectuait un genre de retour aux sources en étant plus « heavy » que sur les deux derniers albums mais aussi montrait que le groupe était encore en mesure de composer des pièces incroyables et de toujours innover. Cette fois-ci, fini les escapades progressives, on y allait avec des riffs plus simples et des structures plus percutantes avec des relents Industriels pas piqués des vers. Le « nouveau » Voïvod » ne mis pas trop de temps pour se faire accepter, le groupe était de retour sur les rails avec un album qui frappait fort et qui allait indéniablement influencer une toute nouvelle générations de musiciens.

Voïvod – The Outer Limits – 1993

Le septième de Voïvod a marqué l’univers Métallique de bien des manières. The Outer Limits a laissé sa marque et son influence par la complexité et l’originalité de ses pièces, le groupe continuant sur sa lancée Progressive entamée avec Nothingface en 1989. Musicalement parlant, The Outer Limits était un genre de mélange entre les deux précédents albums avec les meilleures parties de ceux-ci tout en continuant d’évoluer et d’explorer de nouvelles avenues musicales comme Voïvod avait toujours fait d’album en album depuis les tout premiers jours. Cet album marque aussi l’absence de Blacky qui avait quitté le groupe avant la sortie de Angel Rat en 1991. Un bassiste de session avait été utilisé pour l’enregistrement de l’album et la tournée qui s’en suivi et ce Pierre St-Jean ne fera jamais partie officiellement du groupe. L’élément le plus marquant de ce septième album est qu’il sera le dernier album de Snake qui quittera Voïvod en 1994 avant de revenir une dizaine d’années plus tard. Ce fut également le dernier album d’une trilogie typiquement Progressive pour Voïvod qui explorera d’autres facettes musicales par la suite avec un nouveau chanteur/bassiste. L’héritage de Voïvod sur la scène Métallique mondiale était toujours au rendez-vous et The Outer Limits fut tout un album pour l’Évolution Métallique.

Voïvod – Angel Rat – 1991

Le hasard fait parfois bien les choses! En cette St-Jean Baptiste 2021, ce hasard fait que Voïvod se retrouve sur l’Évolution Métallique du 24 Juin avec son sixième album Angel Rat! Ce sixième album avait pris tout le monde par surprise en 1991 et n’avait malheureusement pas fait l’unanimité à l’époque. Blacky avait quitté le groupe peu avant la sortie de l’album pour des raisons sans nul doute personnelles mais est-ce que le changement d’orientation du groupe est une des causes de ce départ? Peu importe. Après le percutant et incroyable Nothingface, Voïvod délaissait ses racines Thrash Metal pour s’orienter vers son côté progressif entamé avec Dimension Hatröss laissant plusieurs fans plus que perplexes face à cette tournure musicale. Pour ma part, étant fan de Voïvod depuis les tout débuts, j’avais compris cette évolution et Angel Rat est rapidement devenu mon album favori de mon groupe favori. Angel rat a été un album sous-évalué et vraisemblablement incompris à l’époque, pourtant cet album est un chef d’œuvre sur toute la ligne et montrait que Voïvod n’était pas seulement un groupe Métal parmi tan d’autres, il montrait le savoir faire et le génie musical de nos quatre Québécois. Cet album était cetes différent de ce que Voïvod avait fait auparavant mais si on étudie le parcours du groupe d’un peu plus près, on constate que Voïvod n’a jamais répété le même album et chaque album était différent du précédent. Voïvod nous a montré au cours de sa carrière qu’il était en mesure de toujours se réinventer e Angel Rat en était une preuve solide car malgré les intempéries et les coups durs, Voïvod s’est toujours réinventé par la suite et est toujours demeuré fidèle à lui-même. Bonne St-Jean et bonne écoute!!!

Voïvod – Nothingface – 1989

Nothingface fut le cinquième et dernier chapitre de la saga du Voïvod et de son voyage amorcé avec War And Pain. Après la terre, l’état de machine de guerre, l’espace, les autres dimensions, le Voïvod visitait maintenant l’infini et musicalement Nothingface fut un album qui allait changer le cours de l’histoire musicale à tout jamais. Le Progressif faisait maintenant partie intégrale de la musique de Voïvod et le groupe était devenu un des groupes les plus innovateurs de la planète avec ses structures complexes et ses riffs incroyablement bien construits. Nothingface est sans aucun doute le meilleur album Métal des années 80 et aussi une des albums Métal les plus intelligents jamais créés. La reprise de Astronomy Domine de Pink Floyd est à elle seule une réussite sur toute la ligne, surpassant possiblement l’originale. Plusieurs minimisent l’impact que Voïvod a eu non seulement sur la musique Métal mais également sur la musique tout court. Nothingface a permis à des musiciens de tous styles d’évoluer et de façonner la face musicale à l’échelle mondiale. Ce cinquième album est un des plus importants de toute l’histoire Métallique et Voïvod est un pionnier au même titre que les plus grands noms de cette merveilleuse Évolution Métallique!

Voïvod – Dimension Hatröss – 1988

Est-ce que la perfection musicale existe? Du moins, j’ose imaginer que l’on peut s’en approcher et le quatrième album de Voïvod est très près de cette perfection. Jusqu’à Dimension Hatröss, Voïvod avait évolué de façon spectaculaire en se renouvelant au fil des trois premiers albums. Du Thrash nucléaire à l’hécatombe sonore de RRRÖÖÖAAARRR en passant par les sonorités cosmiques de Killing Technology, le quatuor Québécois avait su se tailler une place important sur la scène Internationale et ainsi participer à cette belle évolution Métallique. Avec Dimension Hatröss, le groupe gravissait plusieurs échelons à la fois et le petit côté progressif qui s’était tranquillement installé sur les trois premiers albums veniat de prendre toute la place avec des structures musicales complexes et des idées innovatrices. C’était le cas de le dire, Voïvod nous faisait maintenant voyager dans une toute nouvelle dimension atroce dans laquelle tout un univers sonore venait d’exploser pour redéfinir les barrières métalliques. Cet album fut une révolution musicale qui allait ouvrir des portes vers l’infini où tout pouvait maintenant être possible. Est-ce que Voïvod est un groupe qui a influencé le cours de l’histoire musicale? Pas mal plus que vous pensez! Dimension Hatröss est non seulement un chef d’œuvre de la musique Métal mais surtout un chef d’œuvre de la musique tous styles confondus!

Voïvod – Killing Technology – 1987

1987: Année de changements et de révolutions dans le vaste monde Métallique mondial. Tout évoluait à une vitesse vertigineuse et les expérimentations musicales étaient devenues monnaie courante. Sur Killing Technology, non satisfait d’avoir décimé la planète en tant que machine de guerre, Le Voïvod avait fusionné avec un vaisseau spatial et s’était mis à la conquête du cosmos et de l’espace intersidéral. Musicalement parlant et aussi incroyable qu’il puisse n’y paraître, Voïvod avait réussi le tour de force de transposer en musique ce vide sidéral et ce grand espace infini. Du début à la fin de l’album, nous avions l’impression de faire le voyage dans l’espace en étant bien près du Voïvod dans ce vaisseau spatial. Les compostions étaient aussi plus complexes, le son changeait et les structures musicales prenaient un tournant plus axé vers le progressif tout en gardant cet aspect cyberpunk et très Thrash qui avait fait la renommée du groupe. Avec Killing Technology, Voïvod avait ouvert des portes qui allaient nous mener vers des possibilités sonores jusqu’ici inimaginables et ce n’était que le début!

Voïvod – RRRÖÖÖAAARRR – 1986

Avec son deuxième album, notre groupe Québécois par excellence devenait l’espace d’un court instant le band le plus heavy de la planète. Reprenant la formule Thrash/Punk de War and Pain, RRRÖÖÖAAARRR se distinguait de par son côté beaucoup plus féroce et puissant mais surtout de par son orientation plus progressive que l’on retrouvera sur l’album suivant. À cette époque, Voïvod avait de nombreux fans à travers le monde mais aussi ses détracteurs: Beaucoup de Métalleux de ce temps avaient possiblement eu peur en entendant ce monstrueux album aux sonorités épouvantables. Aucun groupe n’avait été jusque là dans l’extrémité métallique et ce son en avait pris plusieurs au dépourvu. Quoiqu’il en soit, ce deuxième album deviendra fort influent et non seulement dans la grande sphère Métallique mais aussi pour d’autres horizons sonores à en devenir. Dave Grohl lui-même insiste pour dire que cet album l’a grandement influencé en tant que musicien et il est loin d’être le seul. Voïvod était en train de solidement se placer parmi les grands noms du Métal extrême et la suite allait être plus qu’incroyable!

Voïvod – War and Pain – 1984

On parle d’Évolution Métallique depuis un petit bout maintenant et nous en sommes rendus au 111e album. Celui-ci est d’autant plus important car il a vraiment changé la face Métallique et c’est un petit groupe de chez-nous qui en est l’auteur. À cette époque, nous étions bombardés de nouveautés toutes aussi Heavy et originales les unes des autres, le Speed Metal était en train de se développer et en tant que Metalheads, nos découvertes allaient de surprise en surprise. Il aura fallu qu’un groupe de Jonquière nous arrive avec un premier album dévastateur pour nous faire comprendre que cette évolution allait être beaucoup plus drastique que nous l’imaginions. Quand Voïvod est arrivé avec War and Pain, il y a eu un genre de cassure au sein de la confrérie Métallique de cette époque. Personne ne s’attendait à un son et un style comme ça tant c’était Heavy et complètement disjoncté. Un certain magazine fort populaire avait même traité Voïvod de « pire que pire Métal » tellement la masse d’amateurs de Heavy Metal ne comprenaient pas ce qui se passait. Les influences disparates des membres du groupe ont façonné le son de Voïvod à grand coups de Progressif, de Punk, de Heavy Metal et d’attitude rebelle pour devenir l’une des formations les plus influentes du monde Métallique. Bien sûr que Voïvod n’a pas obtenu le statut qu’il méritait, bien sûr que la musique de Voïvod est toujours moins accessible que bien d’autres et ce plus de 36 ans après la sortie de War and Pain. Qu’on le veuille ou non, Voïvod a toujours fait ce dont il avait envie et est devenu l’un des pionniers du Métal Progressif au fil de ses sorties d’albums, influençant ainsi bon nombre de musiciens et de groupes de divers univers sonores. War and Pain a changé le Métal à jamais et à partir de là, tout était permis!

Voïvod – The Wake – 2018

Voïvod – Progressive Metal – Canada
The Wake – 2018
Century Media
9,8/10

Depuis la sortie de War and Pain en 1984, chaque nouvel album de Voïvod se fait attendre pour ma part avec impatience et fébrilité. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec Voïvod et c’est le pourquoi que le groupe est mon favori depuis les tout débuts. Encore une fois Voïvod a réussi à me jeter à terre et cette fois de façon magistrale.

The Wake est un album ambitieux et complexe tant au niveau de la composition que des arrangements. Chewy et Rocky ont réussi à nous emmener dans des contrées hallucinantes avec des textures musicales complètement disjonctées où tout s’imbrique à merveille. Certes, Voïvod garde ses racines Thrash Metal tout au long de l’album mais on va beaucoup plus loin que ça. Le penchant progressif instauré avec Dimension Hatröss est d’autant plus présent que cette facette du groupe est en avant plan. On retrouve les influences progressives des King Crimson ou Van der Graaf Generator c’est indéniable mais aussi des sonorités plus post punk à la Killing Joke par moments et une bonne dose de Jazz ici et là au fil des huit pièces de l’album. Snake est plus en voix que jamais, Away est solide comme un métronome avec des parties de batterie inventives qui lui sont propres. Rocky est à sa place et bien présent dans cette marée sonore, il a repris le flambeau avec brio. Notons également une superbe production signée Francis Perron, on ne peut pas faire mieux avec un album des vétérans du Sci Fi Metal. L’intégration de violoncelle, de tymbales et même d’os ici et là apportent une dimension cosmique et tribale aux pièces. Le moment le plus intéressant de l’album est sans aucun doute la pièce de clôture de l’album. Sonic Mycelium est bâtie sur des éléments provenant des sept premières pièces bouclant ainsi l’album avec éclat.

The Wake est selon moi le meilleur album depuis The Outer Limits, le groupe est rendu à une nouvelle phase de sa carrière. Un immense travail de composition et d’arrangements a été réalisé ici prouvant que Voïvod est toujours le roi et maître du Métal progressif cosmique. Piggy serait bien fier de ce chef d’oeuvre.

Composition: 10
Exécution: 10
Ambiance: 10
Originalité: 10
Production: 9

Voïvod – Post Society – 2016

voivodVoïvod – Progressive Metal – Canada
Post Society – 2016
Century Media
9.5/10

Ceux qui me connaissent de près et de loin et qui surtout connaissent mon parcours musical savent très bien qu’entre Voïvod et moi c’est une histoire passionnelle qui dure depuis 32 ans. C’est pas compliqué, pour moi il y eu The Beatles et Voïvod, les deux pratiquement sur le même pied d’égalité. Piggy, Blacky, Away et Snake ont largement contribué, en tant qu’influence majeure, à développer le musicien, auteur et compositeur que je suis devenu au fil des 30 dernières années.

Voïvod est maintenant devenu à moitié Trifluvien avec Chewy, qui a repris brillamment les rennes à la guitare depuis 2008, et Rocky qui occupe le poste de bassiste de façon magistrale depuis le second départ de Blacky en 2014. Donc, venant de ce coin du Québec, ça me fait un petit velours!

Comportant cinq pièces, dont une reprise du groupe Hawkwind, Post Society est la suite de Target Earth paru en 2013 et le premier EP de la nouvelle formation qui marque un nouveau pas pour Voïvod.. Outre We Are Connected et Forever Mountain parues sur deux « split » 7 » en 2015, le EP comprends deux nouvelles pièces, Post Society et Fall. On reconnaît Voïvod avec ses sonorités familières issues de la discographie du groupe mais aussi avec une sonorité propre à la nouvelle formation. Chewy et Rocky ont su garder l’essence primaire de Voïvod intacte tout en ajoutant leur propre jeu respectif, leurs idées et leur son.

Post Society c’est du grand Voïvod qui, tout comme Target Earth, nous transporte à travers la carrière bien remplie du groupe tout en offrant une vision du futur avec de nouvelles sonorités et de nouvelles idées. Un mini album qui nous fera patienter pour un prochain album en espérant que la suite ne se fera pas trop attendre longtemps car Post Society est cruellement trop court, j’en veux encore!

Voïvod – War and Pain – 1984

voivodUne rumeur circulait dans notre petit cercle d’initiés à l’effet qu’un groupe Québécois venait de sortir un album sur un « gros label ». La rumeur fut fondée lorsqu’un de nos acolytes ayant de la famille au Lac St-Jean arriva à l’école un Lundi matin avec une cassette de cet album. Arrivé chez moi, je mets la dite cassette dans mon baladeur et j’écoute la première pièce au complet. Je n’ai pas aimé ça et je ne comprenais tout simplement pas ce qui se passait, c’était trop bizarre et heavy, vraiment heavy…

La cassette est restée dans le baladeur durant toute la semaine. Le samedi matin j’ai décidé de donner une seconde et dernière chance à cette musique de malades. Le déclic s’est fait en entendant la sonorité de la batterie en ouverture de Warriors of Ice. Lorsque tout s’est enchaîné, j’ai compris que ce n’était pas de la musique de malades mais bel et bien du pur génie et que ce groupe de Jonquières venait de briser toutes les barrières existantes dans le petit monde du métal.

L’album sonnait exactement comme son titre, la guitare était à l’opposé de tout ce qui se faisait, la basse sonnait littéralement comme le souffle d’une explosion, la batterie comme un tank sur sa lancée et la voix de Snake tranchait dans ce chaos apocalyptique tel un guerrier partant à l’assaut de ses ennemis. Voivod a été et demeure encore mon influence majeure et figure dans mon top 3 à vie aux côtés des Beatles et Le Rêve du Diable. Mon fanatisme inconditionnel de ces pionniers du prog metal était tel qu’il m’a valu le surnom de Voïvod tout au long de mon secondaire.

La Chronosphère: Vendredi 8 Mai 2015 – Voïvoooooooood!
Voïvod – Warriors of Ice – 1984

Voïvod – Target Earth – 2013

voivod_TEVoïvod – Metal Progressif – Canada ( Québec )
Target Earth – 2013…………………9.5/10
Century Media.

Ma rencontre avec Voïvod fut, en 1984, une de ces rencontres qui restent gravées à jamais. War and Pain a fait de Voïvod mon groupe culte qui m’a ouvert l’esprit sur un éventail de sonorités musicales et malgré le démantèlement de la formation originale au début des années 90 qui m’a éloigné de Voïvod le temps de deux albums, ce groupe légendaire demeure encore presque 30 ans plus tard mon groupe métal numéro un.

Dès l’annonce d’un retour de Blacky et de l’ajout de Dan Mongrain en remplacement de Piggy j’ai su que quelque chose de grand allait se passer. J’ai eu en partie raison car c’est quelque chose de TRÈS grand qui vient de se passer en ce 22 Janvier 2013. La sortie tant attendue de Target Earth est maintenant arrivée, mes attentes étaient énormes et chose curieuse, je n’avais aucun doute sur la direction que prendrait mon groupe favori.

En fait, Target Earth est au-delà de mes attentes. Le Voïvod qui m’a hérissé les poils de bras d’album en album, de War and Pain à The Outer Limits, est de retour en force et comme à chaque sortie d’album, un petit quelque chose de nouveau et de différent vient me jeter en bas de ma chaise. Même si les trois dernières parutions étaient bonnes, il n’en demeure pas moins que la « blower bass » de Blacky est un élément qui fait de Voïvod, Voïvod et l’ajout de Chewy apporte une toute nouvelle dimension ( pas atroce du tout! ) à la musique des « Warriors of Ice »

Dan Mongrain avait de grands souliers à porter en se joignant à la formation. Le bagage musical de ce dernier ainsi que sa passion sans limites pour la musique de Voïvod ont non seulement réussi à garder l’essence de Piggy mais à s’approprier les souliers avec son style personnel. Chewy est le choix parfait pour faire renaître Voïvod et aller de l’avant pour encore plusieurs années et espérons-le plusieurs albums!

Passant de Dimension Hatröss à Killing Technology, incorporant des éléments alternatifs de Angel Rat et des sonorités des trois derniers albums, Target Earth est déjà un album incontournable au même titre que le chef d’oeuvre Nothingface. Le côté technique et progressif est revenu avec un niveau de complexité encore plus époustouflant, les ambiances et les effets contenus tout au long des pièces nous replongent dans un univers parallèle qui a fait la renommée de Voïvod. De nouveaux éléments sont présents comme les choeurs en « gang », la guitare acoustique à consonance orientale ou encore les paroles en Français, ce qui prouve encore une fois que Voïvod continue son innovation 30 ans après sa formation.

Target Earth vient se hisser au sommet des meilleurs albums du 21e siècle et ce, tous styles confondus. Voïvod prouve encore une fois qu’il est le maître absolu du Progressif Métal et qu’il est toujours un des plus grands groupes Métal de la planète.