Orange Goblin – The Wolf Bites Back – 2018

Orange Goblin – Stoner Metal – Angleterre
The Wolf Bites Back – 2018
Candlelight
8,8/10

Orange Goblin est de retour avec son neuvième album, The Wolf Bites Back. Et oui, le loup mords et avec force. La carrière de Orange Goblin dure depuis plus de deux décennies et cette carrière a toujours été constante d’album en album.

Nous retrouvons donc le Orange Goblin qui a fait ses preuves et le groupe nous sert un autre album rempli de riffs caustiques et incisifs qui s’étendent sur dix pièces adroitement bien structurées. Ce nouvel album ne contient aucun remplissage et les quarante et quelques minutes passent assez rapidement, nous n’avons pas le temps d’avoir un bâillement ou de s’ennuyer. Du beau travail de pros avec une production solide et des compositions parfaites qui nous tient sur le qui vive tout au long de l’album. Bien sûr, il faut aimer les guitares sales au son des amplis Orange et la basse fuzz et il faut aimer retourner dans le temps avec les sonorités des années 70 à la Black Sabbath ou Pentagram. Les amateurs seront conquis par cet album qui restera gravé dans l’histoire de ce style musical lourd et grinçant.

The Wolf Bites Back est une très belle réussite et très riche en sonorités acérées. Un album qui se retrouvera dans les tops 2018 à coup sûr.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Sear Bliss – Letters from the Edge – 2018

Sear Bliss – Atmospheric Black Metal – Hongrie
Letters from the Edge – 2018
Hammerheart
8,8/10

Enfin! Sear Bliss nous reviens avec un nouvel album six ans et demi après la sortie de Eternal Recurrence avec lequel j’avais connu la formation Hongroise. L’attente aura finalement valu la peine car Sear Bliss nous offre une bombe musicale d’une noirceur profonde.

La particularité de Sear Bliss est au niveau instrumentation. Outre les éternelles guitares, basse, batterie et même claviers, la formation compte dans ses rangs un tromboniste à temps plein ce qui apporte une dimension majestueuse aux pièces froides et atmosphériques générées par le quintette. Niveau composition, le groupe livre un Black Metal assez vaporeux teinté de sonorités progrssives et très mélodiques avec des arrangements intelligents et fort bien réussis. La production manque un peu de tonus sur cet album mais tout est bien dosé, chaque instrument est à sa place et n’empiète pas sur les autres. Les ambiances glaciales font partie de la sonorité générale du groupe nous faisant voyager dans notre subconscient tout au long de l’album

Ce huitième album de Sear Bliss est une très belle réussite et plaira à coup sûr aux amateurs de musique planante et bien structurée. Un voyage intersidéral sans compromis.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 9
Production: 8,5

Spiral Skies – Blues for a Dying Planet – 2018

Spiral Skies – Psychedelic Doom Metal/Rock – Suède
Blues for a Dying Planet – 2018
Art of Propaganda
8,9/10

La Suède est musicalement fort prolifique, surtout dans le créneau du rock issu des années 70. Le nouveau venu de cette mouvance musicale est Spiral Skies qui est magnifiquement mené par Frida (les femmes étant maintenant passées maîtres dans ce domaine dominé par le genre masculin) qui perpétue la lancée des Alia O’Brien, Rosalie Cunningham, Jamie Myers et Grace Slick.

Avec des compositions épiques dont le fond sonore est directement issu des groupes occultes des années 70, Spiral Skies agrémente ses pièces en ajoutant un peu de piquant provenant du Heavy Metal et du Hard Rock ce qui ajoute du tonus au son global du groupe. En tout huit superbes pièces et une intro pour un peu plus de trente-huit minutes de pur bonheur dans les oreilles. La production est impeccable nous faisant ressentir l’essence des années glorieuses du vrai rock tout en nous donnat de la modernité bien dosée. Les fans de Blood Ceremony, Purson et même Earth Electric se délecterons de ce premier album riche en sons et en riffs grandioses.

Je recommande fortement Spiral Skies, non seulement aux amateurs de véritable Rock comme dans le bon vieux temps amis aussi à ceux qui veulent élargir leurs horizons et revisiter l’histoire musicale avec un élément plus moderne.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 8,5
Production: 9

ASG – Survive Sunrise – 2018

ASG – Stoner Metal/Progressive Rock- États-Unis
Survive Sunrise – 2018
Relapse
8,2/10

Survive Sunrise, sixième a;bum du groupe Américain ASG, est ma premiere incursion dans la musique de ce quatuor de la Caroline du Nord. Bien que relativement difficile à classer, la musique de ASG est à cheval entre le Stoner et le Metal Alternatif des années 90 avec une bonne dose progressive.

Malgré le fait que Survive Sunrise ne réinvente aucunement la roue, il n’en demeure pas moins que ASG tire bien son épingle du jeu en offrant de bonnes pièces bien ficelées et tout de même fort bien composées. Les douze pièces de l’album contiennent de très bonnes idées et de très bons riffs appuyés par une rythmique solide et percutante. J’ai eu un peu de difficulté avec les vocaux fluets qui sont un peu trop dominants qui peuvent rappeler Queens of the Stone Age et certains groupes à cheval entre le Punk Rock et le Hardcore au tournant des années 2000. On peut par contre aisément faire fi de cet aspect si on se concentre sur la musique en elle-même. Suffisamment puissant pour attirer l’amateur de Heavy Metal et suffisamment « old school » pour plaire aux amateurs de Hard Rock et de Progressif originel.

Au final, Survive Sunrise est un bon album du genre qui ne marquera certes pas l’histoire du Rock mais qui a amplement de panache pour se tailler une bonne place dans les sorties 2018.

Composition: 8
Exécution: 8
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

At the Gates – To Drink from the Night Itself – 2018

At the Gates – Melodic Death Metal – Suède
To Drink from the Night Itself – 2018
Century Media
8,9/10

La formation Suédoise At the Gates, pionnière du son Gothenburg et du « Swedish Death Metal », est de retour avec son sixième album, le deuxième depuis son retour en 2010. To Drink from the Night Itself nous prouve que At the Gates est toujours maître du son qu’il a forgé et qu’il qu’il ne faut surtout pas se fier aux imitations qui sévissent depuis une quinzaine d’années dans le mouvement Metalcore.

Ce nouvel album reprends là où le groupe nous avait laissé avec At War with Reality en 2014. Même que ce nouvel album est en quelque sorte supérieur à ce dernier, At the Gates explore des facettes sonores jusqu’ici inexploitées au cours de la carrière du groupe. En tout, onze pièces et une intro pour près de quarante-cinq minutes de pur At the Gates comme le groupe sait si bien le faire. Avec une production en béton armé, des riffs mélodiques et incisifs, une rythmique rapide qui frappe fort et des ambiances tantôt feutrées, tantôt grandioses, At the Gates réaffirme sa puissance et sa notoriété déjà bien établie.

To Drink from the Night Itself, c’est du solide et c’est une merveille pour les oreilles. Les fans de la première heure n’ont qu’à prendre le train et se laisser guider pour une grand voyage musical.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 9
Production: 9

Iron Angel – Hellbound – 2018

Iron Angel – Speed/Power Metal – Allemagne
Hellbound – 2018
Mighty Music
8,6/10

Et bien, qui l’eut cru? Iron Angel est de retour en 2018 avec un troisième album trente-deux ans après la sortie de Winds of War qui avait marqué la fin du groupe en 1986. Le groupe s’était « reformé » de 1997 à 2007 mais faute de trouver des musiciens, la résignation avait finalement pris le dessus. Avec seulement Dick Schröder comme membre original, Iron Angel nous présent donc Hellbound cette année.

Et bien, c’est une très belle surprise! Iron Angel reprends là où il avait laissé en 1986 en revenant même à ses sonorités du très culte Hellish Crossfire paru en 1985, album qui avait laissé une belle marque sur le monde du Speed Metal à l’époque. Sur Hellbound, on va droit au but : Des riffs incendiaires, de la mélodie, de la puissance et du pur Métal sur dix pièces explosives très bien produites qui nous fait revenir dans des temps où le Heavy Metal était pur!

Hellbound est un excellent album de Speed Metal à l’ancienne qui plaira aux fans de la première moitié des années 80.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8
Production: 8,5

Ghost – Prequelle – 2018

Ghost – Progressive Rock/Hard Rock/Heavy Metal – Suède
Prequelle – 2018
Loma Vista
9,5/10

J’ai connu Ghost avant même la sortie officielle de Opus Eponymous vers la fin 2010. J’avais tout de suite accroché au son du groupe et mes attentes étaient grandes pour la suite. J’avais été agréablement surpris par Infestissumam qui nous amenait vers des sonorités différentes et revisitant les classiques comme The Beatles ou encore The B-52’s. Le projet s’est solidement ancré avec Meliora sur lequel le progressif prenait le dessus et sur lequel les diverses influences du fondateur prenaient place. Bien que les fans des débuts savaient qui était Papa Emeritus et savaient que Ghost était en fait un « one man band », ce n,est qu’en 2017 que l’identité de Tobias Forge a été officiellement révélée. Pas de grande surprise pour les fans de longue date si ce n,est que ceci a permis de remettre les pendules à l’heure.

Cette année, nous avons droit à du sang neuf : Le pape fait maintenant place à un Cardinal qui n’est pas de la lignée originelle. Le Cardinal Copia nous arrive avec Prequelle, le quatrième album du projet, album qui se veut plus sombre que les deux précédents albums et encore plus mature musicalement. On suit la ligne directrice commencée sur Meliora en ajoutant veaucoup plus d’éléments progressifs et issus du Classic Rock. Encore une fois, le travail de composition est incroyable et les arrangements sont de très haut calibre. Tobias Forge est décidément un génie de la composition étant en mesure de nous livrer des pièces solides et accrocheuses. L’accent a été mis sur les claviers et les sonorités plus vaporeuses et l’utilisation d’instruments naturels comme le saxophone impressionne d’avantage. Contrairement aux autres albums où les pièces étaient majoritairement chantées, sur Prequelle on retrouve deux pièces instrumentales sur les dix contenues sur l’album. Helvetesfönster en est une fort intéressante rappelant les grands du rock progressif des années 70 et sur lqauelle figure Mikael Arkefeldt à la guitare acoustique.

Ghost devrait prendre un tout autre envol cette année en devenant un des chefs de file des grands groupes qui remplissent des arénas. Prequelle est une réussite musicale sans pareil qui plaira aux amateurs de musique à l’esprit ouvert. Oubliez le Métal un instant et concentrez-vous sur le génie musical de Tobias Forge.

Composition: 10
Exécution: 10
Ambiance: 9,5
Originalité: 9
Production: 9

Age of Taurus – The Colony Slain – 2018

Age of Taurus – Doom Metal – Angleterre
The Colony Slain – 2018
Rise Above
9/10

La formation Anglaise Age of Taurus nous offre son deuxième album depuis sa formation en 2009. The Colony salin est l’album avec lequel je découvre la formation qui compte Leo Smee (ex-Cathedral) à la basse. Age of Taurus entre dans la catégorie Doom Metal pur et dur avec des soubresauts typiquement NWOBHM et certains éléments de Hard Rock bien ficelé.

Ici, on a droit à des sonorités provenant de la vieille école tant au niveau arrangements qu’au niveau production. Le niveau de composition est impressionnant, le groupe joue beaucoup avec les contrastes rythmiques et les riffs incisifs qui tranchent comme une lame de rasoir. Les pièces renferment de beaux duels de guitare et une solide basse qui vient appuyer la batterie pour ajouter de la puissance au tout. On ressent beaucoup les diverses influences provenant de piliers comme Candlemass et Satan et on peut même sentir une petite touche à la Angel Witch par moments.

The Colony Slain est un album fort réussi qui entre directement dans mes cordes. Age of Taurus incarne la pureté Métallique comme il se doit d’être livré. Franc, honnête et épique.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Candlemass – House of Doom – 2018

Candlemass – Epic Doom Metal – Suède
House of Doom – 2018
Napalm Records
8,8/10

La carrière bien replie de Candlemass se poursuit en 2018 avec un deuxième mini album depuis la sortie du dernier album complet Psalms for the Dead paru en 2012. C’est également le deuxième enregistrement sur lequel figure Mats Levén à la voix, ce dernier ayant pris la place de Robert Lowe congédié à la sortie du dernier album en 2012.

House of Doom est en fait la trame sonore d’un jeu vidéo lancé par le groupe et pour les non amateurs de jeux comme moi, House of Doom est tout simplement un mini album de Candlemass. Ce dernier est la suite directe du mini album Death thy Lover paru en 2016. Cette nouvelle parution compte quatre pièces de pur Candlemass tel qu’on le connait. Du Doom lourd et sans détour avec des riffs comme sul le groupe sait concocter. Le groupe s’aventure dans une pièce plus acoustique sur laquelle Mats Levén y va d’un type de voix un peu glauque et différent de ce qu’il peut développer habituellement, c,est un peu curieux pour Candlemass mais tout de même assez intéressant. Tout comme pour Death thy Lover, le mini album se termine par une pièce instrumentale épique et grandiose.

House of Doom nous fera patienter jusqu’à la sortie d’un nouvel album complet annoncée pour l’automne 2018. Encore une autre réussite pour Leif Edling et sa bande, du pur Doom épique et flamboyant!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Hak-ed Damm – Holocaust over Dresden – 2017

Hak-Ed Damm – Black Metal – Canada
Holocaust over Dresden – 2017
Satanath Records
8,4/10

Deuxième album pour les Québécois de Hak-Ed Damm, album qui marque l’arrivée d’un nouveau chanteur. Le Black Metal Québécois n’a plus rien à envier à quiconque et Hak-Ed Damm nous le prouve sur Holocaust over Dresden.

En partant, on constate que la production est en béton armé, rien à voir avec les productions crasseuses qui règnent sur le vaste monde du Black Metal. Ici, la puissance sonore est en avant plan et on exploite au maximum cette puissance de frappe pour valoriser les riffs et surtout la basse « fretless » qui nous offre des envolées de notes fort intéressantes. Hak-Ed Damm a construit les neuf pièces de l’album autour du thème de la deuxième guerre mondiale avec des riffs sauvages et une rythmique décapante et l’utilisation d’échantillonnages apportent une dimension d’époque qui aide à faire revivre cette période sombre de l’histoire. Malgré la sauvagerie générée par les riffs et la rythmique, le groupe est en mesure de nous livrer de belles mélodies tout au long de l’album et nous avons même droit à une instrumentale à la guitare acoustique bien ficelée.

Holocaust over Dresden est un très bon album de Black Metal pur et direct et un petit bijou Québécois. À écouter sans réseves avec un débit sonore élevé.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 8,5

Aura Noir – Aura Noire – 2018

Aura Noir – Black Metal – Norvège
Aura Noire – 2018
Indie Recordings
7,9/10

Vous savez que j’aime le Black Metal quand c’est bien construit. Vous savez aussi que je décroche assez rapidement lorsque la production laisse à désirer. Que voulez-vous, j’aime ma musique bien enregistrée, qui sonne bien et qui a de la puissance. J’ai découver Aura Noir avec The Merciless en 2004, album que j’avais plus ou moins aimé mais je m’étais rattrapé avec les deux suivants et Aura Noir était tombé dans mes bonnes grâces.

Aura Noire est le sixième album du groupe et j’avais de grosses attentes face à celui-ci. Surtout que les mmebres de Aura Noir ont ou ont eu des projets connexes de très haute qualité sonore et musicale. Rune Eriksen a notamment joué avec Nader Sadek, Mayhem et Earth Electric trois formations de très haut niveau tandis que Carl-Michael Eide joue dans la formation Virus, formation que j’apprécie beaucoup. Ce nouvel album de Aura Noir contient de bonnes idées et de bons riffs mais le côté réchauffé à la Hellhammer/Celtic Frost/Darkthrone est tellement devenu une seconde nature que c’en devient presque pathétique. Ajoutons à ça une production merdique et on obtient un album très ordinaire, sans originalité et sans âme.

Dommage car les projets connexes ont pris le dessus et sont de bien meilleure qualité tant sonore que musicale. Aura Noir a manqué son coup pour ce sixième album, un autre album 2018 qui entre dans la mode des albums qui sonnent mal.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7
Production: 7,5

Ihsahn – Àmr – 2018

Ihsahn – Extreme Progressive Metal – Norvège
Àmr – 2018
Candlelight
9,4/10

Le leader de Emperor, Ihsahn, est de retour avec son spetième album solo. Àmr est la continuité du précédent album, Arktis. En mettant la noirceur un peu plus en avant plan. Une fois de plus Ihsahn nous prouve qu’il est un compositeur inventif avec un esprit plutôt ouvert.

L’utilisation des claviers est faite de façon intelligente, Ihsahn s’en sert pour ajouter de la vivacité à ses guitares et n,a pas peur d’explorer diverses facettes musicales issues de plusieurs genres qui n’ont rien à voir avec le Métal proprement dit. Ihsahn s’enfonce de plus en plus dans un progressif où les émotions musicales sont le point de mire allant même jusqu’à nous offrir certains passages, disons à la limite R&B. Bien que ce petit côté mielleux m’agace un brin, j’ai réussi à faire abstraction en me concentrant plus sur l’équilibre des textures musicales proposées et des arrangements fort surprenants. Oui, Ihsahn a su garder certains éléments provenant de Emperor, notament sur la pièce One Less Enemy. Pour les fans qui s’attendent encore à voir ressurgir de nulle part un clone de Emperor, oubliz-ça tout de suite. Le Black Metal n’est pas vraiment présent sur Àmr, seulement quelques soubresauts noircissant cette masse progressive ingénieuse.

Décidément, Ihsahn continue à nous surprendre avec un album bien ficelé aux sonorités envoûtantes et à la composition d’un niveau de génie difficilement surpassable. Ouvrez vos esprits et entrez dans un monde parralèle musicalement noir et riche.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Thy Catafalque – Geometria – 2018

Thy Catafalque – Avant-Garde Metal – Écosse
Geometria – 2018
Season of Mist
9,4/10

Tamás Kátai reviens avec le huitième album du projet Thy Catafalque qui a vu le jour en 1998. Devenu un projet solo en 2011, Thy Catafalque necesse de nous surprendre depuis. Ce qui était au départ un projet Black Metal est devenu au fil des albums un projet très avant-gardiste où;es sonorités et les différents instruments sont en avant plan. Sur Geometria, le « Métal » est encore moins présent qu’auparavant, Tamás Kátai joue beaucoup avec l’électronique et divers instruments naturels pour concocter un mélange alliant Jazz, Progressif et Folk.

J’avais déjà comparé Tamás Kátai à Mike Oldfield il y a quelques années et je réitère cette affirmation car le bonhomme a du génie musical et un sens incroyable des arrangements et de la composition. L’utilisation de violon, de sax et de trompette viennent accentuer la magie sonore des claviers, des guitares et de la basse ainsi que des vocaux féminins à forte tendance Folk. On ne doit pas traiter Thy Catafalque comme étant un projet typiquement « Métal » car ça va beaucoup plus loin que ça. Il y a beaucoup de recherche musicale et d’exploration sonore un peu à la manière de ce que faisait les Tangerine Dream ou encore The Legendary Pink Dots au point de vue expérimentations sonores.

Certes, ce nouvel album n’est pas fait pour l’amateur de Métal fermé. On doit avoir un esprit très ouvert et savoir apprécier des sons issus de divers genres et d’instruments moins communs. Un autre chef d’oeuvre signé Tamás Kátai qui vaut la peine d’être écouté calmement avec toute notre attention.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Loreena McKennitt – Lost Souls – 2018

Loreena McKennitt – Celtic Folk – Canada
Lost Souls – 2018
Quinlan Road
9,6/10

Loreena McKennitt nous reviens avec un dixième album en 2018 et premier album de matériel original depuis An Ancient Muse paru en 2006. Le titre Lost Souls a été donné à l’album car il contient neuf pièces composées et écrites au fil des décennies mais qui avaient été laissées de côté au fil des albums. De là le terme Lost Souls, pour la grande Dame ce sont en quelque sorte des âmes perdues.

On retrouve une Loreena McKennitt en pleine forme et en pleine possession de ses moyens et on se demande pourquoi ces pièces ont été abandonnées. Ce nouvel album contient des trésors tels que l’on retrouvait sur les albums The Visit, The Mask and the Mirror et The Book of Secrets avec des arrangements et des instrumentations grandioses et épiques. La grande Dame est toujours en voix et n’a rien à envier à qui que ce soit.

Une très belle réussite musicale, un autre album qui pourra aisément servir de trame sonore à des productions cinématographiques épiques!

Composition: 9,5
Exécution: 10
Ambiance: 10
Originalité: 9,5
Production: 9

Dimmu Borgir – Eonian – 2018

Dimmu Borgir – Symphonic Black Metal – Norvège
Eonian – 2018
Nuclear Blast
6/10

Ça fait maintenant sept ans qu’on attends le successeur du très décevant Abrahadabra sorti en 2010. Est-ce que Dimmu Borgir pouvait faire pire que ce cauchemar sonore? Et bien, la réponse est oui. Les fans de la première heure du groupe Norvégien doivent se bidonner tandis que les amateurs de musique comme moi se demandent ce qui a bien pu se passer.

Sur ce nouvel album, Shagrath et ses deux lurons Silenoz et Galder ont affirmé que le groupe avait exploré de nouvelles avenues musicales et qu’il en était bien fier. Tant mieux pour ces trois clowns sauf que la réalité est plutôt différente voire même fort décevante. Dimmu Borgir beurre épais, tellement épais que c’en est rendu une bonne grosse farce. Le groupe a tout misé sur le symphonique et les arrangements en oubliant le principal : Composer de bonnes chansons. Ici on revisite maladroitement Sisters of Mercy de la période This Corrosion en ayant le culot de nous inclure des éléments Industriels « cheap » par dessus le marché. Il y a certes de bonnes idées mais tellement mal exploitées que ça ne mène nulle part. Dimmu Borgir fait maintenant dans le « mainstream Black Metal » en manquant de punch et de puissance. La sur-utilisation de choeurs partout sur l’album rends la chose encore plus pénible, on tricote sur cinq riffs tout au long de l’album et on mise tout sur les arrangements. Même la production est faible pour un groupe de cette envergure, ça manque de profondeur et c’est mou.

Dimmu Borgir vient de manquer sa chance de revenir au front, son absence de la scène depuis les sept dernières années n’aident vraisemblablement pas la cause, des groupes comme Carach Angren se sont suffisamment distingués pour éclipser totalement les Norvégiens. En terminant, Galder devrait cesser ses simagrées dans les clips, il a l’air d’un trisomique et n’aide aucunement à mettre de la véracité dans le groupe.

Composition: 5
Exécution: 7
Ambiance: 6
Originalité: 5
Production: 7

Replicant – Negative Life -2018

Replicant – Death Metal – États-Unis
Negative Life – 2018
PRC Music
8,5/10

Nouvelle sortie sur PRC Music, les Américains de Replicant lancent cette année un premier album pas piqué des vers et assez surprenant. Negative Life contient dix pièces caustiques dans lesquelles s’entrecroisent lourdeur et dissonance.

Dès les premières notes de l’album on s’apperçoit immédiatement que nous auront droit à un Death Metal aux sonorités très « old school », c’est gras et pesant. Mais à mesure que les pièces déboulent, on découvre que le groupe s’aventure loin des sentiers battus en utilisant beaucoup d’accords et de riffs dissonants rappelant ce que Piggy faisait dans Voïvod. On ne tombe dans la technicité pure et dure, le groupe dose très bien ses effets et ses envolées pour construire un tout homogène bien assis sur une rythmique solide et inventive. La production est un peu granuleuse un peu à la manière des vieux groupes de Death Américains comme Obituary ce qui donne un certain charme à l’ensemble de l’album.

Negative Life est une très belle réussite, Replicant sera à surveiller dans les prochaines années. Un excellent album à se mettre dans les oreilles!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8,5
Production: 8

Melvins – Pinkus Abortion Technician – 2018

Melvins – Experimental Rock – État-Unis
Pinkus Abortion Technician – 2018
Sound of Sirens
6,4/10

Ceci est ma toute première incursion à la musique de Melvins. Je connais le groupe depuis des lustres et ayant fort possiblement entendu des pi`ces du répertoire ici et là au fil des années, je n’ai tout de même jamais accroché ou porté une attention particulière à ce groupe. Pourquoi maintenant après 23 albums? Tout simplement parce que je me suis aperçu que Jeff Pinkus (une grande inflence pour moi) joauit dans le groupe et que ce nouvel album s’instituait Pinkus Abortion Technician, une référence directe à Butthole Surfers (un de mes groupes favoris à vie).

En partant, deux reprises de Butthole Surfers et une reprise des Beatles. Vous connaissez sans doute mon aversion pour les reprises et je dois dire tout de suite que celles qui sont sur cet album n’aident en rien à me faire changer d’idée. Une version de Moving to Florida sans saveur et indentique à l’originale, idem pour la version de Graveyard. I want to Hold your Hands en version plus « Doom », ça ne passe juste pas pour moi et c,est complètement une perte de temps. Pour le reste de l’album qui comprends des pièces originales, disons que c’est du Butthole Surfers réchauffé sans aucune originalité et sans réel intérêt. L’album comporte quelques bonnes idées mais pas assez pour me permettre de sourciller un peu.

Melvins n’a pas réussi à me faire accrocher malgré la présence de Jeff Pinkus et cet album ne me donne pas du tout l’envie de visiter la discographie du groupe. Je préfère encore l’original en espérant de tout cœur que le nouvel album de Butthole Surfers prévu cette année soit à la hauteur de mes attentes.

Composition: 6
Exécution: 7
Ambiance: 5
Originalité: 5
Production: 9

Spirit of Rebellion – The Reign of Denial – 2018

Spirit of Rebellion – Death Metal – Canada
The Reign of Denial – 2018
PRC Music
8.7/10
 
Le Death Metal au Québec se porte plus qu’à merveille et les formations d’ici n’ont rien à envier à leurs homologues des cinq continents.  La formation de Rimouski Spirit of Rebellion nous frappe en pleine face avec son quatrième album The Reign of Denial paru il y a quelques semaines sous l’étiqueette PRC Music.
 
Spirit of Rebellion œuvre dans un créneau Death Metal dans la veine des grosses pointures Américaines comme Suffocation et Immolation.  Le groupe a toutefois son propre style alliant riffs gras et accrocheurs avec une rythmique qui décape assez fort.  Un total de dix pièces de pure défonce Métallique pour un total d’un peu plus de trente-cinq minutes.  Les pièces sont courtes et concises, on va droit au but et on ne tombe pas dans le flafla inutile.  Aucune longueur palpable c’est cru, franc et direct comme on aime notre Death Metal qui brasse.
 
Une très belle découverte pour ma part et un album qui se faufilera dans les tops 2018.  On grimpe le volume et on se fait brasser la tête!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 8,5

Strigampire – One Fix, Nine Clouds & Six Feet Deep – 2018

Strigampire – Melodic Death Metal – Canada
One Fix, Nine Clouds & Six Feet Deep – 2018
PRC Music
8,2/10

La formation Trifluvienne Strigampire est de retour après six ans d’absence avec un tout nouvel album et un tout nouvel alignement. One Fix, Nine Clouds & Six Feet Deep comporte neuf pièces variées pour un total de près de quarante-deux minutes.

Le son du groupe n’a pas vraiment changé depuis la dernière parution, la direction musicale est toujours dans un créneau très mélodique rappelant certaines formations issues de Gothenburg tout en ajoutant des influences provenant de divers sous genres de la grande famille Métallique. On y retrouve des éléments Thrash, Heavy et même certains soubresauts noircis ici et là. Les influences plus rock se font sentir avec des structures parfois empruntées au Punk Rock. Donc, un beau mélange d’un peu de tout reposant sur un très beau travail de composition. Les amateurs de solos de guitare vont en avoir pour leurs frais, Strigampire semble aimer profondément cette facette, des solos il y en a beaucoup montrant la dualité entre les deux guitaristes. La production manque toutefois de punch et de profondeur mais le tout sonne tout de même très bien, tout est bien balancé. Des compositions bien travaillées avec des structures musicales variées et des tempos changeants avec en prime du cœur au ventre et un professionnalisme de haut niveau.

Strigampire effectue un très beau retour, les fans de mélodique qui « groove » se retrouveront dans ce nouvel album qui laisse planer un avenir fort prometteur pour le groupe.

Composition: 8,5
Exécution: 9
Ambiance: 7,5
Originalité: 8
Production: 8

Nightmarer – Cacophony of Terror – 2018

Nightmarer – Technical Doom/Death Metal – États-Unis
Cacophony of Terror – 2018
Season of Mist
9.1/10

Le Dr Pendragon et moi-même partageaons tous deux la même passion :  Celle de la musique extrême et bizarroïde.  Nous nous relançons de temps à autres en faisant découvrir à l’autre un groupe ou un album qui est passé sous notre radar.  Nighmarer est une des nombreuses découvertes du Doc et j’ai fait la connaissance de la formation américaine à Réanimation lors de la présentation de l’album Cacophony of terror.

Eh bien, cet album est franchement toute une découverte!  Les amateurs de Death technique dans la veine de Ulcerate seront comblés, Nightmarer joue dans la cour des grands et le niveau de composition est plutôt remarquable.  Le groupe mise sur des sonorités atonales avec des ambiances très doom et une puissance de frappe à réveiller les morts.  La production est impeccable et les musiciens sont très agiles sur leurs instruments.  Bien que la musique de Nightmarer soit tout de même assez technique, on ne tombe pas dans le panneau de la surutilisation inutile de notes pour montrer son savoir-faire.  Non, Nighmarer mesure et dose toues ses notes et ses riffs pour nous offrir un tout homogène et parfaitement fluide.  Season of Mist a frappé dans le mille en signant le groupe qui sera à surveiller de près dans un avenir pas si lointain.

Une bonne grosse dose de fraîcheur métallique et un album solide qui peut rivaliser avec les grandes du genre.

Composition: 9
Exécution: 9,5
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Magister Dixit – Their Blood, Their Sweat, Their Tears – 2018

Magister Dixit – Melodic Black Metal – Canada
Their Blood, Their Sweat, Their Tears – 2018
Scum Productions
9,1/10

Magister Dixit revient en force cette année avec son sixième album deouis ses origines remontant à plus de 20 ans. Bien qu’étant une formation relativement assez obscure, Magister Dixit cumule l’excellence musicale d’album en album et il est primordial d’avancer que les membres du groupe se concentrent avant tout sur la passion musicale pure, le sens artistique et le souci de la perfection.

Suite logique de l’impressionnant Opus Astral paru en 2016, Their Blood, Their Sweat, Their Tears reprends là où le groupe nous avait laissé il y a deux ans. Les membres du groupe on augmenté le niveau d’orchestration encore une fois bien ancrée sur des riffs incisifs et des changements de tempo sournois et remarquables. Le petit côté cosmique de Opus Astral est délaissé au profit d’un son plus brut et « dans ta face » tout en gardant une forte dose d’ambiance planante au fil de l’album. La composition est encore une fois de très haut calibre avec ses structures inventives et ses idées plus que géniales. L’ajout d’intermèdes entre certaines pièces apporte un fil conducteur à l’album qui se veut concept ayant la 2e guerre mondiale comme principal sujet.

Nous avons des formations extraordinaires au Québec et Magister Dixit est l’une d’elle. Ce sixième album est un autre chef d’oeuvre du métal Québécois prouvant qu’ici, nous n’avons rien à envier à qui que ce soir. À écouter concentré pour savourer chaque note et toutes les facettes des arrangements des douze pièces de l’album.

Composition: 9,5
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Augury – Illusive Golden Age – 2018

Augury – Progressive Death Metal – Canada
Illusive Golden Age – 2018
The Artisan Era
9.6/10
 
Le grand monde du Métal Québécois est depuis longtemps synonyme de qualité et est reconnu mondialement.  Certaines formations font augmenter cette qualité musicale et la formation Augury fait véritablement partie d’un petit lot de groupes qui montent la barre plus haute d’album en album en se souciant des arrangements et en proposant une musique unique et presque parfaite.
 
La perfection n’existant pas, Augury a tout de même réussi à obtenir la plus haute note jamais décernée par Hurlemort.  Le troisième album, Illusive Golden Age, se faisait attendre depuis près de 9 ans et force est de constater que ces 9 dernières ont été enrichissantes car ce nouvel album marque des sommets inégalés en matière de Métal au Québec et même au Canada.  Illusive Golden Age est sans contredit le chef d’œuvre de Augury avec ses compositions complexes, ses arrangements extraordinaires et une production digne de ce nom.  Bien sûr, le groupe compte parmi ses rangs des talents bruts sur tous les niveaux d’instruments ainsi qu’un parolier connaissant l’histoire et ses ramifications donnant au groupe un concept génial et très instructif.  Tantôt très progressive, souvent agressive et absolument sombre, la musique de Augury détonne et se démarque des autres formations du genre.  L’ouverture musicale est un impératif pour comprendre et savourer chaque note et chaque parcelle d’ambiance projetées sur les huit pièces.  Depuis Voïvod et Obliveon, aucun groupe Québécois n’avait réussi à projeter une essence musicale de cette trempe.
 
Je ne saurais dire si Illusive Golden Age est le meilleur album Métal Québécois de tous les temps mais chose certaine c’est qu’il rivalise amplement avec les Nothingface et From this Day Forward ainsi que certains albums progressifs de la belle époque en se classant aisément dans mon top 5 des meilleurs albums Québécois à vie tous styles confondus. 
 
Composition: 10
Exécution: 10
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Frank X – From Planet X – 2018

Frank X – Progressive Metal – Canada
From Planet X – 2018
Indépendant
8,8/10

Frank X nous arrive avec son troisième album intiltulé From Planet X. Le musicien de Warwick continue sur sa lancée de compositions disjonctées avec un niveau de composition très élevée et un humour frisant la folie.

Le maître François Dallaire fait tout lui-même, la composition, les arrangements, il joue de tous les instruments, fait pratiquement toutes les voix et produit ses albums. Frank s’y donne à cœur joie dans les riffs acérés et gras sur une rythmique au tempo changeant le tout agrémenté d’arrangements sonores de haut calibre, l’utilisation des claviers et une force dans la musique de Frank X, les sons utilisés sont géniaux et à leur place et le maître n.hésite pas à explorer divers instruments notamment en utilisant des sons de saxophone ou des sons de claviers « vintage » donnant un souffle très 70’s aux sonorités très modernes des compositions. Une fois de plus Frank X y va de son humeur caustique en mettant l’emphase sur les dialogues entre les divers personnages de son concept. Sur cet album, Lucifer se fait écorcher à qui mieux mieux et c’est très drôle, la pièce finale The End of the Tail est un parfait exemple de cet humour fou généré tout au long de l’album.

From Planet X est la la hauteur des deux précédents albums, la vitesse de croisière de Frank X se maintient. Cet album ne s’adressera pas encore une fois aux gens plus fermés car ici on explore un monde de sonorités et d’arrangements moins communs dans la vaste planète Métallique.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Endarken – Tvoj je hram u srcu mom – 2018

Endarken – Black Metal – Serbie
Tvoj je hram u srcu mom – 2018
Blackest Ink Recordings
8.8/10

Je ne suis pas le plus assidu en matière de Black Metal mais j’aime bien le genre lorsque c’est bien fait et surtout bien enregistré.  J’ai reçu un promo d’une formation de la Serbie répondant au nom de Endarken.  Comme son nom l’indique, la musique du groupe est très sombre et toute aussi froide que ce que la noirceur peut nous apporter.

Bien sûr, la musique de Endarken n’est pas une nouveauté en soi mais le groupe fait un excellent Black rapide alliant mélodies glaciales et riffs tranchants.  Les compositions sont fort bien structurées avec des arrangements plus complexes que la moyenne et une ambiance générale des plus sophistiquées.  Endarken joue dans la cour des grands : La production est sans failles et rivalise avec les grosses productions du genre et j’ai été agréablement surpris par son professionnalisme. La présentation est aussi de haut calibre, ici on ne laisse rien au hasard et ça parait.  Le groupe a tout pour se glisser dans les grandes ligues et en étonnera plusieurs sans l’ombre d’un doute.

Endarken frappe fort avec ce premier album, du Black Metal sans compromis avec de riches sonorités et des compositions spectaculaires.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Rivers of Nihil – Where Owls Know my Name – 2018

Rivers of Nihil – Technical Progressive Death Metal – États-Unis
Where Owls Know my Name – 2018
Metal Blade
9,2/10

J’ai découvert Rivers of Nihil avec le deuxième album Monarchy paru en 2015. Malgré les notes à outrance et ke fort penchant vers le Djent, j’avais tout de même bien aimé cet album qui n’était finalement pas piqué des vers. La formation Américaine revient cette année avec un troisième album intitulé Where Owls Know my Name, album qui marque un changement radical pour le groupe.

Quand je dis changement, ce n’est pas à prendre à la légère. Rivers of Nihil a laissé tombé son Djent et son Death Metal Technique commun pour se diriger vers un Death Metal très Progressif de haut calibre où les sonorités diverses et les instruments moins standards sont en avant plan. L’utilisation du saxophone sur plusieurs pièces de l’album apporte une dimension un peu plus Jazzy à la musique du groupe qui n’hésite pas à s’aventurer vers des sons planants en utilisant des effets bien placés. Le côté technique est toujours bien présent mais maintenant on se soucie beaucoup plus des ambiances et des structures musicales au lieu de montrer des prouesses pour impressionner la galerie. L’ajout de vocaux plus « cleans » renforce la partie progressive en apportant une dimension plus chaleureuse à l’ensemble des pièces.

Where Owls Know my Name ne s’adresse pas à tous. Rivers of Nihil entre dans une toute autre catégorie métallique pour s’aventurer vers des contrées plus avant-gardistes. Une très belle réussite sonore et musicale à écouter concentré.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Goreworm – The Path to Oblivion – 2018

Goreworm – Technical Death Metal – Canada
The Path to Oblivion – 2018
CDN Records
6,9/10

Je reçois de temps à autres des « promos » de différents labels et/ou distributeurs. J’essaie le plus possible de répondre positivement à la demande de chroniques dans la mesure où ça entre dans les lignes guides de Hurlemort. L’agence Black Elements m’a envoyé le mini album de la formation Ontarienne Goreworm, formation qui donne dans un Death Metal technique à tendances mélodique.

The Path to Oblivion contient six pièces relativement très courtes pour un total d’un peu plus de dix-huit minutes. L’exécution est irréprochable, chaque musicien maîtrise son instrument à la perfection et les prouesses techniques sont monnaie courante. Le niveau de composition est assez appréciable, il y a du travail là-dedans et ça paraît. Par contre, point de vue originalité et ambiance générale, on repassera. Bien que le talent soit bien présent et solidement ancré, Goreworm est une autre des multitudes de formations surfant sur la vague du technique n’offrant autre chose que du réchauffé. Aucune ambiance ne ressort, on se contente de jouer ultra technique et de demeurer très statique au fil des pièces et la petite tendance « core » qui se dégage devient rapidement un irritant majeur. La production n’aide vraisemblablement pas la cause, bien que généralement assez bien balancée entre les divers instruments, la batterie est beaucoup trop « triguée » au point de se demander si ce n’est pas une machine qui fait le travail.

The Path to Oblivion n’est pas un mauvais mini album mais Goreworm aurait tout intérêt à peaufiner ses compositions en évitant de faire ce qui est présentement à la mode dans le vaste monde métallique.

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 5
Originalité: 5.5
Production: 7

Voidhanger – Dark Days in the Soul – 2018

Voidhanger – Black/Thrash/Death Metal – Pologne
Dark Days in the Soul – 2018
Agonia Records
8.6/10

Parlez-moi de ça une formation qui frappe fort et qui offre des riffs incendiaires et dans les dents! Le trio Polonais Voidhanger nous garroche son troisième album en pleine face et laissez-moi vous dire que ça fait mal.

Dark Days in the Soul est un album court, direct et concis. On ne passe pas par quatre chemin et on va à l’essentiel sans aucune forme de remplissage. Huit pièces puissantes et entraînantes alliant une rythmique très solide sur laquelle sont assis des riffs accrocheurs et incisifs. Une overdose de sauvagerie à l’état pur rappelant Aura Noir, Destroyer 666 et Entombed.

Un album à prendre au sérieux et idéal pour clamer vos voisins chiants. Crinquez le volume au maximum et brassez-vous la tête!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

OST+Front – Adrenalin – 2018

OST+Front – Industrial Metal – Allemagne
Adrenalin – 2018
Out of Line
8,6/10
 
La musique dite Industrielle a beaucoup évolué depuis ses premiers balbutiements au milieu des années 70.  Plusieurs chemins ont été empruntés au fil des décennies, parfois de manière fort innovatrice et intéressante et plus souvent qu’autrement de manière un peu simplette à la limite du quétaine avancé.
 
La formation Allemande OST+Front s’est engagé exactement dans la même voie que Rammstein, note pour note.  Les similarités sont tellement frappantes que le terme clone serait approprié pour décrire OST+Front.  Par chance, le clonage a été fort réussi, si bien que le clone est difficile à différencier du vrai.  Adrenalin comporte de très bonnes pièces bien composées reposant sur une production musclée et claire.  L’album ne contient pas vraiment de remplissage et s’écoute d’un bout à l’autre sans avoir à froncer les sourcils ou de soupirer d’impatience.
 
Adrenalin est un très bon album du genre, certes peu original mais qui livre tout de même la marchandise.  À écouter le volume très fort pour se faire marteler les tympans.  Un album idéal pour les pistes de danse des bars plus underground. 

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 7,5
Production: 9

Crescent – The Order of Amenti – 2018

Crescent – Blackened Death Metal – Égypte
The Order of Amenti – 2018
Listenable Records
8,5/10

Depuis que la formation Américaine Nile s’est aventurée dans le concept des mythes et légendes Égyptienne autant au niveau paroles qu’en ajoutant certains éléments sonores issus d’un lointain passé, on constate une recrudescence de groupes s’engageant dans cette voie. Heureusement, la très grande majorité de ces groupes sont à la hauteur et offrent un produit fini de très haute qualité.

La formation Égyptienne Crescent peut se targuer de ses racines et clamer haut et fort la légitimité de son concept devenu maintenant courant à la limite du déjà-vu. Le groupe tire bien son épingle du jeu en nous offrant un Death Metal noirci fort bien composé avec une production puissante et éclatante. Ce deuxième album regorge d’excellents riffs et de belles idées malgré une certaine redondance au fil des pièces. Sans être un clone de quelconque groupe dans la même veine, Crescent arrive peut-être à un moment où ce genre de Métal extrême commence à devenir un peu moins original. Outre Nile, les groupes Ade, Aeternam, Melechesh ou Maat sont déjà bien établies et sont passés maîtres dans ce domaine depuis plusieurs années.

Quoiqu’il en soit, The Order of Amenti est un excellent album au dessus de la moyenne et mérite amplement de se tailler une place parmi les grands du genre. Une très belle réussite offrant de nombreux éléments captivants et intéressants.

Composition: 8,5
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

Ministry – AmeriKKKant – 2018

Ministry – Industrial Metal – États-Unis
AmeriKKKant – 2018
Nuclear Blast
8.9/10
 
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée et dans le cas de Al Jourgensen, c’est totalement véridique.  Oncle Al avait annoncé par deux fois la fin de Ministry.  Une première fois après The Last Sucker en 2008 mais qui avait finalement abouti à l’album Relapse en 2012 et From Beer to Eternity en 2013, Al avait alors annoncé sa retraite. Il en est ressorti en 2017 avec Sutgical Meth Machine et cette année avec le quatorzième album de Ministry : AmeriKKKant.
 
Une fois de plus, Jourgensen ne mâche pas ses mots et écorche l’administration Trump à qui mieux mieux tout en varlopant les États-Unis au grand complet, se prononçant même de façon un peu ambiguë sur la question des Antifas.  Musicalement parlant, Ministry revient à ses racines Industrielles délaissant le côté Métal plus souvent qu’autrement.  On y retrouve donc des sonorités du temps de The Land of Rape and Honey et également des idées issues des vieux albums de Revolting Cocks et également de Pailhead.  Le groupe utilise même des violons sur quelques pièces ce qui amène Ministry dans un champ jusqu’ici inexploré.  Une nouvelle mouture de la célèbre TV Song est présentée sous le titre de TV 5/4Chan qui perpétue la tradition chaotique des quatre autres versions.  Jourgensen et ses acolytes sont en feu et signent ici un excellent album digne de The Mind is a Terrible Thing to Taste. 
 
AmeriKKKant est un excellent album Industriel qui nous sert des sonorités mécaniques comme Oncle Al nous a si bien servi dans le passé.  Je renoue avec Ministry, ce nouvel album va se classer très haut dans les tops 2018.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 9
Production: 9