The Chameleons – Script of the Bridge – 1983

thechameleons_scriptThe Chameleons – Post-Punk – Angleterre
Script of the Bridge – 1983
Statik
9.5/10

Vers la fin de 1986, j’avais commencé à délaisser la musique Métal et à m’intéresser au Punk. Un de mes amis avait en sa possession une cassette de « mix » provenant du légendaire club de Québec, l’Ombre Jaune et cette cassette contenait près de 90 minutes de musique décrite par cet ami comme étant du« heavy new wave ». Pour avoir été un Métalloïde aguerri durant plusieurs années et qu’à cette époque, une pseudo guerre de styles entre les « pwells » et les alternos faisait rage, les termes Heavy et New Wave ne faisaient pas de sens dans ma tête.

Après plusieurs écoutes de la dite cassette, j’ai dû me rendre à l’évidence qu’au moins les trois-quarts des pièces avaient un petit quelque chose et dans les débuts de 1987, j’ai commencé à fréquenter le Studio 84 à Nicolet et à tranquillement me transformer en cette genre de bibitte noire qui envahissait en essaim la piste de danse de ce club culte. C’est durant cette période que j’ai fais la connaissance d’innombrables groupes dont The Chameleons avec la pièce Mad Jack.

Don’t Fall était une autre pièce du groupe Anglais qui figurait sur le premier album Script of the Bridge. Cet album est sans conteste un album fort influent, du moins pour moi, qui me montrait la voie vers d’autres horizons musicaux et cette pièce d’ouverture d’album compte parmi mes préférées à vie. Script of the Bridge est un album cru et franc qui va directement au but. Pas d’artifices flamboyants ni de faux semblants. Uniquement du talent à l’état brut et douze chansons toutes aussi solides les unes que les autres. Les Monkeyland, Up the Down Escalator, Pleasure and Pain ou encore As High as you can Go sont toutes d’excellents exemples se trouvant sur un album quasi parfait.

Les lignes de basse et la voix unique de Mark Burgess combinées aux guitares planantes aux riffs complexes de Dave Fielding et Reg Smithies renforcent la composition et le mythe gravitant autour de cet album. Encore aujourd’hui, Script of the Bridge est un incontournable du genre et demeure toujours indémodable, tout comme ses deux tout aussi légendaires successeurs What does Anything Mean? Basically et Strange Times.

Un album grandiose à écouter et ainsi savourer chaque note et toutes les subtilités des arrangements gravitant autour des pièces que comporte ce formidable album.

Slayer – Reign in Blood – 1986

slayer_reignSlayer – Thrash Metal – États-Unis
Reign in Blood – 1986
Def Jam Recordings
9.5/10

1986. L’année où de grands bouleversements ont eu lieu au sein du Métal mondial, l’année où cette musique agressive a fait un bond gigantesque en évoluant drastiquement. Plusieurs groupes avaient cette année là migré vers une musique plus rapide, plus bruyante et surtout plus brutale façonnat ainsi le Métal extrême tel qu’il est connu aujourd’hui. Les maintenant forts influents RRROOOAAARRR, Pleasure to Kill, Peace Sells… But Who.s Buying?, Master of Puppets ou encore Darkness Descends sont tous issus de cette nouvelle vague qui a déferlé tel un Tsunami sur le monde du Métal cette année là. Mais, un album parmi cette vague influente s’est littéralement démarqué des autres établissant les bases du Métal extrême et redéfinissant carrément la façon de jouer et de composer du Métal.

Troisième album d’une formation Américaine déjà devenue légendaire, Reign in Blood avait pris toute la communauté Métal par surprise et Slayer avait haussé les standards très haut en matière de rapidité et d’extrémisme Métallique. Slayer séparait la communauté en deux, laissant d’un côté les Métalleux dociles avec leur Scorpions et autres mollesses de même acabit et de l,autre les purs et durs avides d’évolution et de musique hors normes.

Je me souviens encore de l’hécatombe que l’écoute de cet album avait causé un midi d’Octobre 1986 sur les ondes de la radio étudiante. L’effroi chez les camarades à franges de sacoche était hautement palpable comme si le Diable en personne leur était apparu. C’est à ce moment que j’ai compris qu’une bonne portion des supposés Métalloïdes étaient en fait que des simili rockers voulant jouer aux durs et qu’à partir de Reign in Blood on séparait les vrais des poseurs. Ceci étant bien sûr ma perception de la chose à l’époque.

Toujours est-il que cet album a totalement transfiguré la musique Métal que je considère comme étant le Sgt Peppers de cette musique de Satan. Reign in Blood est l’album Métal le plus influent de tous les temps, l’album suprême, celui qui a ouvert toutes grandes les frontières de l’obscurité et de la puissance. Qu’on le veuille ou non, cet album est sans aucun doute celui qui a forgé non seulement le Métal Extrême mais qui a grandement contribué à redéfinir les balises de tout genre underground.

Accept – Metal Heart – 1985

accept_metal-heartAccept – Heavy Metal – Allemagne
Metal Heart – 1985
Portrait
9.5/10

Les vieux bonhommes et vieilles bonnes femmes de ma génération qui ont été (et sont, espérons-le, toujours) Métalleux, ont vécu des moments palpitants remplis de découvertes et de révolutions musicales au cours des années 80. Une multitude de groupes avaient pris le taureau par les cornes pour façonner le Heavy Metal et le faire évoluer. Accept, formation Allemande, est un des pionniers du Heavy Metal qui peut même se vanter d’avoir composé la première chanson Speed Metal avec Fast as a Shark parue en 1982 sur son quatrième album Restless and Wild.

Accept a connu un succès considérable avec l’album suivant, Ball to the Wall mais c’est avec Metal Heart que le groupe a signé son chef d’oeuvre en carrière. Haussant de plusieurs barres la composition, Metal Heart incorporait des éléments de la musique classique avec des passages de Tchaikovsky et de Beethoven dans la désormais célèbre pièce titre de l’album. Metal Heart a en effet influencé bon nombre de musiciens et demeure encore plus de trente ans après sa sortie une pièce tournante du Heavy Metal et est surtout devenue indémodable demeurant un exemple parfait pour les générations.

L’album comprends dix titres tous aussi classiques les uns les autres, que ce soit Midnight Mover, Dogs on Lead, Up to the Limit ou encore la très jazzy très James Bond Teach us to Survive. Metal Heart marque aussi la fin d’une époque en plein changements, la suite s’est avérée quelque eu catastrophique pour Accept. L’album suivant, Russian Roulette n’a pas été à la hauteur de son imposant prédécésseur, Udo s’est éclipsé du groupe pour une carrière solo et Accept s’est carrément suicidé avec Eat the Rich et son nouveau chanteur voulant embrasser la mode glam qui sévissait à l’époque.

Accept est de retour depuis quelques années nous donnant trois excellents albums dans la veine de Metal Heart. Ce dernier a été et est toujours un album emblématique pour le Métal en général et ceux qui ne connaissent pas encore ce chef d’oeuvre devraient impérativement prendre le temps pour savourer chaque note de ce formidable album, l’un des plus influents de sa génération.

The Legendary Pink Dots – The Tower – 1984

lpd_towerThe Legendary Pink Dots – Experimental/Industrial/Post-Punk – Hollande
The Tower – 1984
Play it Again Sam!
9.5/10

The Legendary Pink Dots. Mythique et Mystique formation étrange, non conventionnelle et d’une richesse sonore sans pareil tournant autour de Edward Ka-Spel, excentrique personnage qui a marqué le monde de la musique expérimentale underground. Avec près de 35 albums depuis 1980, The Legendary Pink Dots est sans nul doute un des groupes les plus prolifiques du genre, ceci sans compter les projets connexes et les albums solos de Ka-Spel. Du génie à l’état brut comme il ne s’en fait plus.

The Tower, considéré comme étant la pierre angulaire du groupe, est paru en 1984 et est devenu un classique et un incontournable laissant dans son sillage des pièces fort importantes du répertoire des Pink Dots comme Tower One, Black Zone, Break Day et Poppy Day. Cet album combine des sonorités de claviers uniques au groupe mains incorpore des instruments traditionnels comme le violon ou la basse électrique. The Tower a été un tournant musical significatif pour la formation établissant les racines de futurs albums encore plus significatifs comme Asylum ou Island of Jewels.

Si un album est à écouter en premier lieu pour le néophyte en la matière, c’est forcément par The Tower qu’il faut débuter pour comprendre toute la valeur artistique laissée par le groupe. Il est indéniable que si on accroche pas sur cet album, l’écoute du reste de la discographie sera vaine car les Pink Dots ont évolué au fil des mois, car ici il est question de mois entre deux sorties.

Donc, The Tower est un album important pour la musique expérimentale, il se tient loin des standards musicaux et a influencé bon nombre de musiciens même si The Legendary Pink dots a toujours été un groupe très obscur se tenant loin des ondes radiophoniques. Si vous aimez The Tower, il est impératif de poursuivre l’écoute avec la suite pour entrer dans un monde parallèle hors de la portée de la masse.

Front 242 – Geography – 1982

front242-geographyFront 242 – Old School EBM/Industrial/New Wave – Belgique
Geography – 1982
Red Rhino/ Wax Trax!
9.5/10

Quand on parle de musiciens prolifiques et influents dans la vaste scène underground, la formation Belge Front 242 est absolument à mettre en avant plan pour la musique EBM et Industrielle. Le mouvement EBM (Electronic Body Music) a pris ses racines avec des formations telles Kraftwerk et Throbbing Gristle dans lesquelles Front 242 a pris ses influences. La formation est l’une des pionnières du genre et a largement contribué à changer la face de la musique électronique underground laissée par ses mentors. Front 242 a été le premier à utiliser le terme EBM sur l’album No Comment en 1984.

Geography est le tout premier album du groupe. Cet album a été l’élément déclancheur du EBM de la vieille école. Il a été enregistré entièrement sur 4 pistes avec des claviers typiques de l’époque et des échantillonnages provenant du film de George Lucas, THX 1138 paru en 1971. Le son robotique de l’album a réellement été une révolution musicale qui a ouvert la porte à de nombreux groupes par la suite. Geography a littéralement permis la création de nouveaux genres de musique électronique.

Le son cru et direct de l’album demeure une référence pour les générations qui ont suivi et à venir. Front 242 a participé à de nouvelles entités fort importantes au fil des décennies comme par exemple Ministry et Revolting Cocks. Geography demeure mon album préféré de la discographie de Front 242, la pièce d’ouverture Opérating Tracks étant ma pièce de référence à vie pour ce type de musique.

Geography est un album Eternel des plus importants pour la musique hors normes. Tout amateur de musique underground créée à partir de synthétiseurs doit absolument écouter Geography pour comprendre l’ampleur et l’importance de cet album. En terminant, nous allons régler une chose une fois pour toutes : Front 242 se prononce Front Deux Quatre Deux.

Skinny Puppy – Rabies – 1989

sp-rabiesSkinny Puppy – Electro Industrial – Canada
Rabies – 1989
Nettwerk
9.5/10

1989 a été une année de grands changements dans le domaine de la musique underground. Nombreux ont été les classiques et cultes albums à venir cimenter et changer les fondations de cette musique obscure. Nombreuses ont été les associations entre musiciens issus de divers groupes pour ainsi forger les bases d’une révolution musicale sans pareil. Deux de ces entités ont été fort impliquées dans ces changements qui ont conduit à la formation de divers projets riches en idées et en expérimentation.

C’est au cours de cette année que deux incontournables de la musique industrielle ont unis leurs forces pour pondre deux des albums les plus marquants de cette époque. Mind is a Terrible Thing to Taste de Ministry avec sa légendaire tournée réunissant des sommités telles Trent Reznor, Jello Biaffra ainsi que les membres de Skinny Puppy fut le premier album à redéfinir la musique underground en mélangeant l’industriel et le Métal. La même année, les deux monstres ont collaboré à l’album le plus heavy de la carrière de Skinny Puppy.

Album éternel dès sa sortie et devenu un incontournable depuis, Rabies incorporait au style déjà existant du trio des sonorités de guitares, des « blast beats » et une agressivité hors du commun pour l’époque. La venue de Al Jourgensen comme producteur n’a pas réellement plus à Çevin Key et Rudolph Goettel, quelques dissensions sont apparues entre les membres. Le vidéoclip de Worlock, jugé trop violent avait été banni à l’époque. Cette pièce un peu tordue contenait des échatillonages de Helter Skelter des Beatles et quelques passages de cette pièce chantonnés par Charles Manson. De quoi faire peur au grand public.

Cet album a eu un accueil mitigé à sa sortie et est considéré encore aujourd’hui comme étant l’album le plus faible de la discographie du groupe. Le changement de sonorité et d’écriture y est forcément pour quelque chose. Comme quoi le changement rebute une bonne portion des amateurs. Pour ma part, j’avais été conquis à ma première écoute de cet album en 1989 et il demeure encore en 2016 un de mes préférés de Skinny Puppy.

Rabies est un album curieusement sous évalué malgré la révolution musicale qu’il a apporté au monde musical hors normes. Rabies est un album Eternel d’une importance capitale, un bijou d’innovation pour les musiciens ouverts d’esprit.

The Sisters of Mercy – First and Last and Always – 1985

som-first
The Sisters of Mercy – Gothic Rock – Angleterre
First and Last and Always – 1985
Mercyful Release

The Sisters of Mercy n’ont certes plus besoin de présentations pour plusieurs d’entre nous. Pionniers du mouvement Gothic Rock et du Post Punk, le groupe a laissé une marque indélébile sur la musique underground influençant non seulement des musiciens de la scène alternative mais aussi de la scène Métal.

First and Last and Always est le premier des trois albums laissés par la formation. Cet album fait suite à de nombreux « singles » devenus des classiques éternels et c’est le seul et unique album regroupant la formation dite classique avec les fondateurs Andrew Eldrtich et Gary Marx ainsi que Craig Adams et Wayne Hussey. Ce premier album est devenu rapidement un incontournable et une référence du genre avec ses ambiances froides et ses textures uniques. La basse avec « chorus » de Craig Adams mélangée avec la guitare 12 cordes de Wayne Hussey ont redéfini la sonorité dite gothique. Le talent de compositeurs de ces deux personnages est devenu une certaine marque de commerce pour The Sisters of Mercy et le groupe n’a jamais pu se relever du départ du trio Marx/Hussey/Adams par la suite.

First and Last and Always fait partie des albums qui ont façonné la culture underground et a aidé à forger des sonorités utilisées aujourd’hui par des groupes bien établis dans diverses scènes. Des groupes comme Behemoth, Cradle of Filth, Celtic Frost ou encore Kreator ont été grandement influencés par la formation de Leeds et la liste d’artistes influencés par Eldritch et ses nombreux musiciens ayant passé dans la formation au fil des albums est très impressionnante.

Donc, pour votre culture musicale, cet album fait indéniablement partie des Éternels et des incontournables.