Tribulation – Down Below – 2018

Tribulation – Progressive Death/Black Metal – Suède
Down Below – 2018
Century Media
9.4/10
 
Lorsque j’ai connu Tribulation en 2013 avec The Formulas of Death, j’étais loin de m’imaginer de la tournure vers laquelle le groupe Suédois était pour se diriger.  Bien sûr, cet album laissait présager des éléments plus progressifs et plus sombres et c’est avec The Children of the Night que la réelle transition s’est effectuée allant même jusqu’à l’incorporation d’éléments issus du Gothic Rock et du Post Punk.  La reprise de One Hundred Years de The Cure en est une preuve assez évidente.
 
Le quatrième album vient de paraître et son titre, Down Below, est très à propos puisque le groupe s’engouffre encore plus dans les profondeurs et sonorités issues de la belle époque de Sisters of Mercy ou Bauhaus.  Les éléments plus progressifs sont accentués et les ambiances vaporeuses et froides sont maintenant devenus une seconde nature dans la musique de Tribulation.  Les amateurs de musique à saveur de la « Batcave » des années 80 se retrouveront facilement dans les neuf pièces de l’album et les puristes « proggeux » ne pourront pas snober le talent musical et les prouesses techniques proposées par ces corbeaux de la nouvelle génération.
 
Down Below est définitivement un chef d’œuvre sonore et marque la carrière de Tribulation qui signe ici son meilleur album depuis ses débuts.  Un album fracassant qui vient nous cingler en ces jours froids de Janvier en nous montrant par le fait même que 2018 n’est pas si mal partie que ça après tout!

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Anvil – Pounding the Pavement – 2018

Anvil – Heavy Metal – Canada
Pounding the Pavement – 2018
Steamhammer
7,3/10

Pounding the Pavement est le dix-septième album de la légendaire formation Torontoise Anvil. Le terme « légendaire » est bien évidement mitigé puisque Anvil a connu une carrière parsemée d’embûches, de jambettes et de moments de découragements assez solides. Qu’à cela ne tienne, Lips et Robb Reiner n’ont jamais lâché le morceau et ont toujours persévéré malgré tout.

Pounding the Pavement, c’est du Anvil pur et dur comme le groupe nous a toujours habitué au cours de sa longue carrière. Pas de réelle surprise, le trio nous offre toujours son Heavy Metal à forte teneur en Rock and Roll et bien que ce nouvel album ne soit pas vraiment un chef d’œuvre, il renferme tout de même de bonnes pièces solides et accrocheuses. Les compositions ne sont certes pas très originales mais en bout de ligne ça reste Anvil, c’est bien exécuté et la production est solide et bien ficelée.

Ce nouvel album n’est aucunement flamboyant mais c’est un album honnête montrant la constance et la pureté de Anvil qui perpétue encore la flamme originelle.

Corrosion of Conformity – No Cross No Crown – 2018

Corrosion of Conformity – Crossover/Stoner/Southern Rock – États-Unis
No Cross No Crown – 2018
Nuclear Blast
6,7/10

Corrosion of Conformity n’a plus vraiment besoin de présentations cumulant plus de 35 ans de carrière remplie d’inégalités et de recherche musicale. Bien que le groupe ait renoué avec ses racines Hardcore sur le précédent album, le retour de Pepper Keenan marque également un retour vars le Stoner et surtout le Southern Rock.

J’avais de grosses attentes face à ce dixième album et ces attentes sont loin d’être comblées. Malgré seulement 31 minutes, ce nouvel album s’étire en longueurs et devient interminable au fil des quinze pièces qu’il comporte. L’album comporte quelques intermèdes intéressantes ainsi que de bonnes idées ici et là mais le groupe a cruellement manqué d’inspiration au niveau de la composition et des arrangements. Pour rajouter de l’huile sur le feu, la production est bâclée n’aidant aucunement à rendre justice aux pièces. Le groupe a misé sur un son Southern Rock qui devient vraiment irritant à la longue. Comme j’ai toujours dit, le Southern Rock c’est du Country déguisé en loup et ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.

No Cross No Crown est un album vraiment plate et très décevant ce qui perpétue la piètre qualité des albums sortis depuis le début Janvier. Décidément, 2018 est bien mal partie…

Watain – Trident Wolf Eclipse – 2018

Watain – Black Metal – Suède
Trident Wolf Eclipse – 2018
Century Media
8,7/10

Le trio Suédois Watain est de retour en ce début d’année avec un sixième album explosif et dévastateur. Trident Wolf Eclipse nous fait oublier le très décevant The Wild Hunt paru en 2013.

Ce nouvel album nous montre le Watain d’origine avec un son Black Metal sans détour et direct, sombre et sauvage.  Le trio nous livre des riffs décapants et acérés bien ancrés sur une rythmique solide et droite faisant passer les neuf pièces rapidement sans aucun répit.  Comme par le passé, Watain renoue avec des compositions intelligentes et bien ficelées avec une atmosphère oppressante.  La production est crue et sans artifices, on va droit au but et ça frappe fort.

Trident Wolf Eclipse est une réussite sur toute la ligne et rivalise amplement avec les classiques du groupe comme Sworn to the Dark et Lawless Darkness.  A écouter le volume dans le fond!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 8,5
Production: 8

Summoning – With Doom we Come – 2018

Summoning – Atmospheric Black Metal – Autriche
With Doom we Come – 2018
Napalm Records
8,2/10
Pour avoir entendu quelques pièces de Summoning tirées de différents albums au fil des deux dernières décennies, je dois avouer que je n’avais pas vraiment accroché sur le duo par le passé. Une écoute intensive du nouvel album With Doom we Come m’a permis de comprendre un peu plus de quoi il retourne avec le duo Autrichien sans toutefois vraiment m’accrocher une fois de plus.

Le niveau de composition est très élevé, les deux comparses sont excellents dans ce domaine et l’album regorge d’idées et d’arrangements assez spectaculaires avec une exécution sans faille et une justesse bien assise. L’ambiance générale est fort appréciable et est à même de nous faire voyager dans le temps, les musiciens du groupe réussissent à faire cadrer le tout avec l’univers de Tolkien présent tout au long de l’album. Malgré mes efforts à me concentrer sur la musique en tant que tel en tentant d’aller au delà de ma perception première, je dois avouer que j’ai beaucoup de difficulté avec les claviers qui sont non seulement omniprésents et vraisemblablement trop forts dans le mix mais qui sonnent un peu bon marché. Je suis un très grand amateur de claviers et ce, dans divers types de musique et je crois sincèrement que le côté symphonique du groupe aurait pu être un peu plus convaincant un peu à la manière des Samael ou Septicflesh. C’est ma perception personnelle et ceci n’enlève rien à la qualité de composition et d’arrangements.

With Doom we Come est un très bon album épique et atmosphérique qui plaira aux amateurs du genre mais la production aurait pu être un peu plus travaillée pour balancer adéquatement tous les instruments.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 7

Shining – X – Varg utan flock – 2018

Shining – Black Metal – Suède
X – Varg utan flock – 2018
Season of Mist
7,9/10

Niklas Kvarforth est demeuré relativement constant au fil des vingt dernières années avec son projet Shining. Le son global est passablement resté inchangé au fil des dix albums, le seul changement notable demeurant la production qui a évolué pour le mieux d’album en album. X – Varg utan flock serait le onzième album de Shining si on compte l’album 8½ paru en 2013 comportant des pièces issues des débuts du groupe auxquelles la basse et les guitares ont été ré-enregistrées.

Ce nouvel album est sans réelle surprise et continue la tradition musicale dont Kvarforth nous a habitués depuis ses débuts. Un Black Metal dépressif bien ficelé et bien exécuté laissant libre cours à ses idées suicidaires et à la noirceur la plus totale. Le niveau de composition est suffisamment appréciable pour garder un intérêt tout au long de l’album et le degré d’exécution est encore une fois remarquable. Toutefois, le tout manque d’originalité, le son et le style de Shining commence à s’user tranquillement. L’ambiance générale demeure correcte mais n’arrive pas à nous faire pénétrer en profondeur dans cette noirceur que le groupe tente de dégager, il y a un petit aspect synthétique un peu agaçant en bout de ligne. La production vient sauver les meubles même si celle-ci est crue et sèche, on ne tombe pas dans le piège du « lo-fi » des premiers albums.

Ce nouvel album de Shining est tout de même un très bon album de Back Metal qui frappe fort, un album qui garde le cap en général et qui s’insère parfaitement dans la discographie du groupe.

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7
Production: 8,5

Weedpecker – III – 2018

Weedpecker – Psychedelic/Progressive Rock/Metal – Pologne
III – 2018
Stickman Records
8.8/10

Troisième album pour la formation Polonaise Weedpecker dans laquelle figure Grzegorz Pawłowski de Dopelord. Weedpecker est une belle surprise en ce début d’année ce qui laisse présager une année remplie de richesses sonores.

Mélangeant habilement le rock psychédélique et le progressif, Weedpecker ajoute suffisamment de puissance dans sa musique pour se frayer un chemin dans les sentiers métalliques sans toutefois s’y engouffrer. La musique du groupe est puisée à même plusieurs sources dont on reconnaît la provenance, un peu de Black Sabbath par-ci, une peu de Pink Floyd par-là mais aussi beaucoup de Beatles au travers cet univers sonore riche en textures musicales. Les effets de guitares sont utilisés à très bon escient apportant une ambiance très psychédélique et vaporeuse au fil des cinq longues pièces de l’album. Weedpecker nous livre un remarquable travail de composition et d’exécution sur une excellente production claire et fluide.

Ce troisième album est une superbe découverte qui vaut le détour. Les amateurs de progressif planant se retrouveront dans cet album et je le recommande fortement à tout amateur de musique bien orchestrée.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Abigor – Höllenzwang – Chronicles of Perdition – 2018

Mes connaissances en matière de Black Metal étant relativement limitées, il arrive fréquemment que des groupes passent sous mon radar et que je découvre des sommités issues de sous genre métallique sombre et glacial. C’est le cas de la formation Autrichienne Abigor que je découvre musicalement avec ce nouvel album paru le 1er Janvier 2018 de manière indépendante.

Mon appréciation de cet album est assez partagée sur plusieurs aspects surtout au niveau de la production qui, bien que très crue, est énormément bâclée pour une formation de cette trempe. La batterie est sourde et est très loin dans le mix laissant toute la place en avant plan aux guitares stridentes avec les aigus dans le fond. La basse est quasi inexistante et le tout manque totalement de profondeur.

Le niveau de composition est assez appréciable, l’album comporte de très bons moments et d’excellents riffs mais on tombe souvent dans le chaotique et on ne sait pas trop où le groupe s’enligne au fil des pièces. Les arrangements sont plutôt ordinaires et manquent d’éclat rendant l’ambiance globale monotone à la limite soporifique.

Au final, Abigor ne m’a pas du tout convaincu et ne me donne pas l’envie de fouiller dans sa discographie en quête d’un petit bijou musical. 2018 ne part pas trop en force, ne premier album de l’année a carrément fait patate.

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