Goreworm – The Path to Oblivion – 2018

Goreworm – Technical Death Metal – Canada
The Path to Oblivion – 2018
CDN Records
6,9/10

Je reçois de temps à autres des « promos » de différents labels et/ou distributeurs. J’essaie le plus possible de répondre positivement à la demande de chroniques dans la mesure où ça entre dans les lignes guides de Hurlemort. L’agence Black Elements m’a envoyé le mini album de la formation Ontarienne Goreworm, formation qui donne dans un Death Metal technique à tendances mélodique.

The Path to Oblivion contient six pièces relativement très courtes pour un total d’un peu plus de dix-huit minutes. L’exécution est irréprochable, chaque musicien maîtrise son instrument à la perfection et les prouesses techniques sont monnaie courante. Le niveau de composition est assez appréciable, il y a du travail là-dedans et ça paraît. Par contre, point de vue originalité et ambiance générale, on repassera. Bien que le talent soit bien présent et solidement ancré, Goreworm est une autre des multitudes de formations surfant sur la vague du technique n’offrant autre chose que du réchauffé. Aucune ambiance ne ressort, on se contente de jouer ultra technique et de demeurer très statique au fil des pièces et la petite tendance « core » qui se dégage devient rapidement un irritant majeur. La production n’aide vraisemblablement pas la cause, bien que généralement assez bien balancée entre les divers instruments, la batterie est beaucoup trop « triguée » au point de se demander si ce n’est pas une machine qui fait le travail.

The Path to Oblivion n’est pas un mauvais mini album mais Goreworm aurait tout intérêt à peaufiner ses compositions en évitant de faire ce qui est présentement à la mode dans le vaste monde métallique.

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 5
Originalité: 5.5
Production: 7

Voidhanger – Dark Days in the Soul – 2018

Voidhanger – Black/Thrash/Death Metal – Pologne
Dark Days in the Soul – 2018
Agonia Records
8.6/10

Parlez-moi de ça une formation qui frappe fort et qui offre des riffs incendiaires et dans les dents! Le trio Polonais Voidhanger nous garroche son troisième album en pleine face et laissez-moi vous dire que ça fait mal.

Dark Days in the Soul est un album court, direct et concis. On ne passe pas par quatre chemin et on va à l’essentiel sans aucune forme de remplissage. Huit pièces puissantes et entraînantes alliant une rythmique très solide sur laquelle sont assis des riffs accrocheurs et incisifs. Une overdose de sauvagerie à l’état pur rappelant Aura Noir, Destroyer 666 et Entombed.

Un album à prendre au sérieux et idéal pour clamer vos voisins chiants. Crinquez le volume au maximum et brassez-vous la tête!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

OST+Front – Adrenalin – 2018

OST+Front – Industrial Metal – Allemagne
Adrenalin – 2018
Out of Line
8,6/10
 
La musique dite Industrielle a beaucoup évolué depuis ses premiers balbutiements au milieu des années 70.  Plusieurs chemins ont été empruntés au fil des décennies, parfois de manière fort innovatrice et intéressante et plus souvent qu’autrement de manière un peu simplette à la limite du quétaine avancé.
 
La formation Allemande OST+Front s’est engagé exactement dans la même voie que Rammstein, note pour note.  Les similarités sont tellement frappantes que le terme clone serait approprié pour décrire OST+Front.  Par chance, le clonage a été fort réussi, si bien que le clone est difficile à différencier du vrai.  Adrenalin comporte de très bonnes pièces bien composées reposant sur une production musclée et claire.  L’album ne contient pas vraiment de remplissage et s’écoute d’un bout à l’autre sans avoir à froncer les sourcils ou de soupirer d’impatience.
 
Adrenalin est un très bon album du genre, certes peu original mais qui livre tout de même la marchandise.  À écouter le volume très fort pour se faire marteler les tympans.  Un album idéal pour les pistes de danse des bars plus underground. 

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 7,5
Production: 9

Crescent – The Order of Amenti – 2018

Crescent – Blackened Death Metal – Égypte
The Order of Amenti – 2018
Listenable Records
8,5/10

Depuis que la formation Américaine Nile s’est aventurée dans le concept des mythes et légendes Égyptienne autant au niveau paroles qu’en ajoutant certains éléments sonores issus d’un lointain passé, on constate une recrudescence de groupes s’engageant dans cette voie. Heureusement, la très grande majorité de ces groupes sont à la hauteur et offrent un produit fini de très haute qualité.

La formation Égyptienne Crescent peut se targuer de ses racines et clamer haut et fort la légitimité de son concept devenu maintenant courant à la limite du déjà-vu. Le groupe tire bien son épingle du jeu en nous offrant un Death Metal noirci fort bien composé avec une production puissante et éclatante. Ce deuxième album regorge d’excellents riffs et de belles idées malgré une certaine redondance au fil des pièces. Sans être un clone de quelconque groupe dans la même veine, Crescent arrive peut-être à un moment où ce genre de Métal extrême commence à devenir un peu moins original. Outre Nile, les groupes Ade, Aeternam, Melechesh ou Maat sont déjà bien établies et sont passés maîtres dans ce domaine depuis plusieurs années.

Quoiqu’il en soit, The Order of Amenti est un excellent album au dessus de la moyenne et mérite amplement de se tailler une place parmi les grands du genre. Une très belle réussite offrant de nombreux éléments captivants et intéressants.

Composition: 8,5
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

Ministry – AmeriKKKant – 2018

Ministry – Industrial Metal – États-Unis
AmeriKKKant – 2018
Nuclear Blast
8.9/10
 
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée et dans le cas de Al Jourgensen, c’est totalement véridique.  Oncle Al avait annoncé par deux fois la fin de Ministry.  Une première fois après The Last Sucker en 2008 mais qui avait finalement abouti à l’album Relapse en 2012 et From Beer to Eternity en 2013, Al avait alors annoncé sa retraite. Il en est ressorti en 2017 avec Sutgical Meth Machine et cette année avec le quatorzième album de Ministry : AmeriKKKant.
 
Une fois de plus, Jourgensen ne mâche pas ses mots et écorche l’administration Trump à qui mieux mieux tout en varlopant les États-Unis au grand complet, se prononçant même de façon un peu ambiguë sur la question des Antifas.  Musicalement parlant, Ministry revient à ses racines Industrielles délaissant le côté Métal plus souvent qu’autrement.  On y retrouve donc des sonorités du temps de The Land of Rape and Honey et également des idées issues des vieux albums de Revolting Cocks et également de Pailhead.  Le groupe utilise même des violons sur quelques pièces ce qui amène Ministry dans un champ jusqu’ici inexploré.  Une nouvelle mouture de la célèbre TV Song est présentée sous le titre de TV 5/4Chan qui perpétue la tradition chaotique des quatre autres versions.  Jourgensen et ses acolytes sont en feu et signent ici un excellent album digne de The Mind is a Terrible Thing to Taste. 
 
AmeriKKKant est un excellent album Industriel qui nous sert des sonorités mécaniques comme Oncle Al nous a si bien servi dans le passé.  Je renoue avec Ministry, ce nouvel album va se classer très haut dans les tops 2018.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 9
Production: 9

Judas Priest – Firepower – 2018

Judas Priest – Heavy Metal – Angleterre
Firepower – 2018
Epic Records
8,2/10

La sortie d’un nouvel album de Judas Priest provoque toujours des remous chez les fans et moins fans. C’est normal, Judas Priest est une grosse pointure du monde Métallique et son influence est très grande. Sans me considérer comme étant un grand fan de Priest, j’ai toutefois aimé quelques albums de la discographie jusqu’à Defenders of the Faith. Oublions Turbo un instant. Je n’ai par la suite pas vraiment prêté l’oreille à la suite sauf peut-être pour Painkiller et l’avant dernier, Redeemer of Souls.

J’ai écouté Firepower uniquement par curiosité je dois l’avouer. Donc, je n’avais aucune attente et c’est avec une oreille de fan moyen que j’ai écouté cet album en oubliant délibérément que c’était Judas Priest. Firepower est un album très bien produit, normal pour Andy Sneap, qui comporte vraisemblablement beaucoup trop de pièces. Certes, il y a d’excellentes chansons à la hauteur de ce que l’on s’attend de la bande à Rob Halford mais cet album contient aussi pas mal de remplissage et surtout de ballades mielleuses qui viennent casser la « drive » générée par les bonnes pièces. On aurait pu aisément se passer de quatre ou cinq pièces pour garder l’essentiel qui frappe et qui retient l’attention.

Firepower va plaire au fan fini c’est certain. Il plaira aussi aux amateurs de bon Heavy Metal bien ficelé et musclé. Mais pour ma part, bien que ce nouvel album soit supérieur au précédent, il me laisse de glace et ne m’impressionne pas vraiment. Tout de même à écouter, un album classique à en devenir.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7
Production: 9

Abysmal Grief – Blasphema Secta – 2018

Abysmal Grief – Doom Metal – Italie
Blasphema Secta – 2018
Sun and Moon Records
8,1/10

Le Doom a la cote et nombreuses sont les formations à adhérer à ce type Métallique lent et puissant.  Parfois épique, généralement sombre, le Doom est utilisé à plusieurs sauces avec différents ingrédients.  La formation Italienne Abysmal Grief nous livre son cinquième album cette année et malgré que je ne connaissais pas le groupe, quelque chose me dit que je vais aller voir et surtout écouter les parutions précédentes.
 
D’entrée de jeu, Blasphema Secta a une production un peu faible mais ce détail est effacé rapidement par les ambiances glauques et glaciales générées par une grande utilisation de claviers, particulièrement avec des sonorités d’orgue, de clavecin et de cloches.  Le son global généré donne l’impression d’une grande messe noire où les guitares ne sont présentes que pour apporter de la coloration supplémentaire aux claviers et venir appuyer la section rythmique.  Le travail de composition est très au-dessus de la moyenne et l’exécution est tout à fait droite.  Le niveau vocal pourrait être amélioré mais le tout passe tout de même très bien.  On reconnaît certains éléments des vieux albums de Candlemass ici et là ainsi que certaines sonorités similaires à Occultation et Acid Witch.
 
Blasphema Secta est un très bon album de Doom pur aux sonorités glauques avec de longues pièces majestueuses et épiques.  Un bon cocktail pour invoquer le Malin!
Composition: 9
Exécution: 7.5
Ambiance: 9
Originalité: 8
Production: 7

Pestilence – Hadeon – 2018

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays Bas
Hadeon – 2018
Hammersmith
8,1/10

La sortie d’un nouvel album de Pestilence n’est jamais une réelle surprise, le groupe garde une certaine constance et une égalité d’album en album. C’est encore vrai sur Hadeon, huitième album, qui compte par contre un nouvel alignement qui ne change en rien la sonorité et le style de Pestilence.

Sur Hadeon, Pestilence garde le cap instauré par les albums précédents en offrant des riffs intelligents et captivants le tout bien assis sur une rythmique droite et directe. L’album ne contient pas vraiment de remplissage, chaque pièce est à sa place sans avoir une impression de redondance. Le groupe a misé sur quelques effets de voix « robotiques » à la manière de ce que Voïvod avait fait sur Killing Technology. Ce n’est certes pas grand chose d’innovateur mais ceci apporte une dimension intéressante aux pièces. Les compositions sont bien structurées avec un bon dosage technique montrant certaines racines progressives et jazz des musiciens. La production est quand à elle impeccable et limpide, c’est du travail de pros.

Hadeon est un album très efficace qui s’écoute fort bien. Du Pestilence comme nous sommes habitués, c’est bon, direct et on aime ça de même!

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7,5
Production: 9