Lucifer – Lucifer III – 2020

Lucifer – Heavy/Doom Metal/Rock – International
Lucifer III – 2020
Century Media
9,1/10

Comme son titre l’indique, Lucifer III marque l’arrivée du troisième album de Lucifer. Cet album marque également un troisième alignement en autant d’albums. Il semble que tout comme Ghost, Lucifer c’est l’affaire d’une seule personne, ici la talentueuse et séduisante Johanna Sadonis. De plus, du deuxième album, il ne reste que Nicke Andersson ce qui peut-être normal puisque ces deux-là sont mariés.

Bon, que trouvons nous en gros sur Lucifer III? Sensiblement la même chose que sur les deux précédents albums soit un savant mélange de Doom à la Black Sabbath et de Hard Rock des années 70. Même si le côté Doom du premier album est plus présent que sur Lucifer II, on dénote encore une fois une très forte influence du Psychedelic Rock des belles années. Pas de grosse évolution au niveau musical mais toujours d’excellentes pièces avec des riffs coupés au scalpel sur une rythmique ultra solide.

Les nouveaux guitaristes et bassiste fraîchement arrivés au sein de la formation font un excellent travail sur leurs instruments, il n’y a pratiquement pas de différences avec le précédent album. Le tout est très bien rendu, on a affaire à des pros qui ne lésinent pas sur la qualité et ça se ressent tout au long de l’album.

Bien que Lucifer œuvre dans une catégorie de Rock pur et dur, il y a un gros travail effectué dans les arrangements tant vocaux que sur les instruments. Les partitions sont bien agencées pour éviter que tout ce beau monde fasse la même chose et on joue beaucoup avec les contrastes entre les divers instruments, c’est ce qui différencie un groupe qui veut que ça sonne large et profond d’un autre qui préfère maintenir un cap confortable sans trop se casser la tête.

Pour un troisième album consécutif, Lucifer a misé sur une production léchée et percutante où tout est à sa place. Certes on mise sur une production typique du son des années 70 mais avec la puissance des dernières années. Pas de triggers ou de trucs superflus, on joue sur la chaleur et la maîtrise des instruments pour faire sonner le tout comme dans le bon vieux temps.

Depuis le premier album je suis un fan fini de Lucifer et c’est toujours le cas avec ce troisième opus. J’étais peut-être vendu d’avance mais je dois dire que musicalement c’est de la bombe et Lucifer n’a rien à envier à qui que ce soit. Lucifer III se hissera assez haut dans les tops 2020 de Hurlemort!

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Ihsahn – Telemark – 2020

Ihsahn – Experimental/Progressive Metal – Norvège
Telemark – 2020
Candlelight Records
9,1/10

Chaque sortie d’album de la part de Ihsahn suscite un très grand intérêt de la part des amateurs de Métal Progressif dont je fais partie. Telemark est la huitième sortie pour l’ancien leader de Emperor et pour la première fois dans sa carrière solo, cette sortie se limite uniquement à un mini album de cinq pièces.

Cette nouvelle offrande comporte trois nouvelles compositions ainsi que deux reprises. Ceux d’entre vous qui me connaissez ou me lisez comprendront parfaitement que je ne m’attarderai aucunement sur les reprises que je juge inutiles et dénuées d’intérêt. Par contre, les trois nouvelles compositions sont à la hauteur de ce que Ihsahn nous a livré depuis The Adversary paru en 2006. Sur Telemark, Ihsahn semble effectuer un bref retour vers ses origines Black Metal tout en conservant son approche très moderne et progressive, c’est décidément du grand Ihsahn, il n’y a pas de doutes là-dessus.

Comme toujours, le multi instrumentiste Norvégien nous en met plein la gueule avec ses prouesses techniques tant à la guitare, la basse que sur les claviers. Ihsahn a commencé à joué très jeune, il a pratiqué son art au fil des années et ça paraît.

Le talent indéniable pour la composition et les arrangements font de ce musicien un chef de file dans le vaste monde Métallique. Ici, comme pour les précédents albums, on jongle avec les changements de tempo et les différentes textures de façon magistrale. Les mélanges de styles sont monnaie courante et les couleurs sonores sont toujours aussi intéressantes.

Je ne sais pas si mes oreilles me jouent un tour avec Telemark mais il me semble que la production est moins fluide et plus sourde qu’auparavant, peut-être est-ce voulu de sonner ainsi mais pour ma part je suis un peu déçu du son général de ce mini album. Par contre, j’ai déjà entendu 100 fois pire et la production demeure tout de même dans les standards auxquels il faut s’attendre.

Mis à part les deux reprises de Lenny Kravitz et de Iron Maiden, j’ai bien aimé ce mini album qui est en quelque sorte un excellent entre deux pour nous faire patienter jusqu’à la sortie d’un album complet. Court mais extrêmement efficace!

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

God Dethroned – Illuminati – 2020

God Dethroned – Blackened Death Metal – Pays Bas
Illuminati – 2020
Metal Blade Records
8,4/10

Trois ans est un bon délai entre deux albums. Cela permet aux groupes et/ou artistes de prendre le temps de travailler les nouvelles compositions entre deux tournées. Trois ans, c’est le temps que God Dethroned a pris pour nous proposer la suite du très bon The World Ablaze, album que j’avais apprécié à sa juste valeur comme la majorité des albums de la discographie du groupe.

Sur Illuminati, on ne change pas trop la recette, on revient au bon vieux Death Metal noirci qui a fait la renommée du groupe. La mélodie est toujours aussi présente et bien mélangée à la brutalité des riffs et de la rythmique, c’est du God Dethroned à l’état pur. L’album démarre en force avec la pièce titre qui est excellente mais à mesure que les pièces se succèdent, on a l’impression qu’il y a comme un manque de souffle et d’inspiration et ça commence à tourner en rond à partir du milieu de l’album.

Encore une fois, la maîtrise des instruments est au top niveau, les membres du groupe sont habiles sur leur instrument respectif et ça aide grandement à nous faire apprécier l’album même si ce dernier comporte plusieurs remplissages.

God Dethroned est passé maître de ses arrangements musicaux et ses effets au fil de ses albums et sur Illuminati c’est toujours le cas. On mise sur le grandiose en incorporant des claviers et des chœurs ici et là et en changeant de tempo pour donner plus d’emphase sur certains passages. Donc très réussi à ce niveau, c’est agréable pour les oreilles.

Illuminati sonne comme un album Métal professionnel se doit de sonner. Chaque instrument est bien à sa place dans le mix, on a de la puissance sonore à revendre et c’est comme ça que j’aime que ça sonne : Fluide, clair et bien balancé.

Ce nouvel opus est loin d’être le meilleur album du groupe mais il comporte suffisamment de bonnes pièces et de bonnes idées pour y jeter une oreille de temps en temps. J’aime bien l’ensemble de ce que j’entends malgré l’essoufflement évident au fil des pièces. Ne sera pas dans le top 10 2020 mais il vaut quand-même la peine d’être écouté à plein volume.

Composition: 8
Exécution: 8,5
Arrangements : 8,5
Production: 9
Appréciation Générale : 8

Anvil – Legal at Last – 2020

Anvil – Heavy/Speed Metal – Canada
Legal at Last – 2020
AFM Records
7/10

Anvil sortait son dix-huitème album le 14 Février dernier. On doit se le dire, Anvil a eu une carrière remplie de nombreux rebondissements et a eu un certain vent de « succès » après le documentaire Anvil! The Story of Anvil paru en 2009. Est-ce suffisant pour consacrer le groupe comme étant un pionnier et une légende? Je n’en suis pas si sûr.

Avec Legal at Last, Anvil nous remâche encore et encore la même recette depuis 1981. Sur ce nouvel album, aucune surprise, toujours les même riffs ordinaires servis sur le même type de rythmique. Bref, aucune innovation de la part de Lips et Robb Reiner. Même si c’est solide et droit comme tous les précédents albums des 30 dernières années, Anvil demeure Anvil. C’est à dire un groupe de troisième zone fade et pas très inspiré. L’album comporte de bonnes idées et de bons riffs mais ça devient vite emmerdant au fil des pièces.

Point de vue exécution c’est toujours de qualité, les gars sont en forme et la performance est encore comme dans le temps, rien n’a vraiment changé à ce niveau. Le soucis de la qualité d’exécution est là et c’est rassurant d’entendre ça.

Qui dit Anvil dit pauvreté des arrangements, ce n’est pas vraiment nouveau. Le groupe s’est toujours contenté de jouer la carte du direct sans artifices et c’est possiblement ce qui rends la musique de Anvil si fade et sans réel intérêt majeur. Plusieurs groupes jouant cette carte sont encore en vie pour nous démonter que cette recette peut être efficace. Mais lorsque l’on recherche de la musicalité et du « wow! » cette recette devient rapidement réchauffée.

La production est excellente, le travail a été bien fait pour faire sonner les pièces et le groupe. Malheureusement, même si cette production est de haut niveau, elle n’ajoute aucun intérêt pour les compositions du groupe.

Pour ma part, je dois avouer que Anvil est un groupe fini depuis longtemps malgré le bon vouloir de ses membres. Je ne réécouterai probablement pas cet album de sitôt comme les dix ou quinze derniers albums de Anvil. Je continuerai à me rabattre sur Hard ‘n’ Heavy, Metal on Metal et Forged in Fire qui sont à mon avis ce que Anvil a fait de mieux en carrière.

Composition: 7
Exécution: 7
Arrangements : 6
Production: 8
Appréciation Générale : 7

Hex A.D. – Astro Tongue in the Electric Garden – 2020

Hex A.D. – Progressive Doom Metal – Norvège
Astro Tongue in the Electric Garden – 2020
Fresh Tea Records
8,9/10

Mon goût prononcé pour les mélanges musicaux me font découvrir des trucs parfois assez flyés voire même disjonctés et je trouve mon compte assez régulièrement dans le flot grandissant de la mare Métallique internationale. Cette recherche sonore m’a fait découvrir la formation Norvégienne Hex A.D. en 2016 avec son deuxième album. Curieusement, le groupe en a sorti un troisième en 2018 et je suis passé complètement à côté. Je rectifie le tir cette année avec la sortie de Astro Tongue in the Electric Garden.

Je ne retrouve rien de vraiment nouveau sur cet album, Hex A.D. continue à nous balancer des riffs issus des années 70 avec une sauce Doom à la Candlemass. Sauf que cette fois-ci, le trip Hard Rock des années 70 est encore plus présent que sur le deuxième album, peut-être que le groupe avait fait ce pas avec le précédent album, ce sera à moi de le découvrir. Donc, niveau composition c’est sensiblement similaire à ce que je connais, le groupe base sa musique sur la lenteur et l’utilisation massive de claviers avec des guitares lourdes et une rythmique solide. La partie Progressive est toujours aussi présente, on nous sert des éléments sonores assez typique des grands groupes issus de la première vague du Rock Progressif.

Les musiciens performant sur cet album sont de haut calibre, la majorité ont déjà joué soit avec Paul Dianno, soit Blaze Bailey quand ce n’est pas carrément les deux, le niveau d’exécution est très élevé et les membres de Hex A.D. n’ont rien à envier à qui que ce soit. Cependant, le vocal a changé un peu, le chanteur joue dans des registres plus conventionnels à l’image des Ian Gillan ou Robert Plant, je préférais le style plus Gothique du deuxième album.

Les arrangements sont une fois de plus à la hauteur, on se promène entre le Hard Rock pur et dur, on revient au Doom classique à la Black Sabbath tout en s’aventurant dans des contextes sonores psychédéliques remplis de textures musicales riches en sons divers. On aime bien arranger certaines parties de clavier à la méthode de J.S. Bach ici et là ce qui n’est pas sans rappeler certains groupes pionniers du Progressif Anglais. Bref, on met l’emphase sur le grandiose et c’est excellent!

Je suis resté un peu déçu face à la production qui a été réalisée à la manière des premiers albums de Black Sabbath : Un son sourd et granuleux qui m’agace un peu au fil de l’album. J’aurais aimé une production plus claire et fluide comme sur The Last Nail in the Coffin Lid.

Astro Tongue in the Electric Garden est un excellent album pour ceux qui aiment les sonorités des premiers temps du Progressif, j’aime bien le tout malgré quelques faiblesses au niveau de la production et de la voix mais on peut aisément laisser ça de côté en se concentrant sur les sons qui nous assaillent de partout. Je recommande cet album aux amateurs de Prog du bon vieux temps.

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 9
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Kvelertak – Splid – 2020

Kvelertak – Black n’ Roll/Hard Rock/Punk – Norvège
Splid – 2020
Rise
8,7/10

On dira bien ce que l’on veut mais il faut avouer que la formation Norvégienne Kvelertak ne laisse personne indifférent. Soit on aime soit pas du tout. Le style métissé que le groupe a su forger au fil des ans peut être difficile à assimiler pour certains mais pour ceux dont l’oreille musicale est plus ouverte, la musique du groupe est vraiment intéressante et surtout rafraîchissante.

Splid est le quatrième album du groupe, album qui marque un gros changement au sein de la formation, soit un changement de batteur mais surtout un changement de chanteur. Est-ce que ça change quelque chose? Oui et non. Non car Kverlertak demeure toujours le même groupe avec le même style mais oui car le nouveau chanteur apporte une toute nouvelle dimension à la musique du groupe. Sa voix est plus de type Hardcore et l’utilisation des vocaux « cleans » est beaucoup plus présente sur Splid. Au niveau de la composition, on a droit au même type de « riffs » qu’auparavant, un savant mélange de Black Metal, de Punk et de Hard Rock avec maintenant quelques soubresauts plus progressifs.

Encore une fois, la maîtrise des instruments est de haut calibre, on n’hésite pas à s’aventurer dans des univers techniques peu conventionnels, c’est très droit et surtout très solide. Bref, ce ne sont pas des jambons, les musiciens du groupe sont forts et ils le démontrent à merveille sur Splid.

Les diverses instrumentations, dont les guitares acoustiques, viennent agrémenter les pièces du groupe tout en apportant des textures sonores intéressantes et variées. On passe du Black Metal au Hard Rock des années 70 en quelques mesures en incorporant des éléments issus de plusieurs styles musicaux ce qui donne des couleurs musicales vraiment hallucinantes tout au long de l’album.

Même si Splid a une sonorité assez moderne, la production rends hommage au passé. Ça sonne très « old school », les instruments sont bien à leur place et le mix rends justice aux pièces de l’album.

J’ai bien aimé Splid mais pour être franc, j’aime mieux l’ancien chanteur qui avait un côté beaucoup plus Black Metal. Pas que je n’aime pas le style du nouveau chanteur mais le petit côté plus Hardcore me laisse un peu perplexe par moments. Je m’y habituerai sans doute au fil des écoutes. Splid n’est pas le meilleur album de la discographie de Kvelertak mais il est tout de même à la hauteur de ce que je m’attendais de la part des Norvégiens. C’est différent de ce que l’on entends habituellement et ce mélange musical vient m’accroche plus qu’un groupe dans les normes pré-établies.

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 9
Appréciation Générale : 8