Thanatos – Violent Death Rituals – 2020

Thanatos – Death/Thrash Metal – Pays Bas
Violent Death Rituals – 2020
Listenable Records
8,7/10

Ils n’en sortent pas souvent des albums les Néerlandais de Thanatos! Le dernier album date de 2014 et l’autre d’avant, 2009… Pour une formation fondée en 1984, sept albums en carrière, ce n’est pas beaucoup certes mais c’est mieux d’en sortir moins et de s’attarder à la qualité de ceux-ci que d’en sortir un par année ou aux deux ans et diluer le produit fini.

Toujours est-il que j’avais bien aimé Global Purification en 2014 et le groupe revient exactement avec la même formule efficace et directement dans les dents. C’est sûr que Thanatos ne réinvente pas le Death Metal mais il le fait vraiment bien et nous offre l’essence même du Death/Thrash de la vieille école. D’excellents riffs, d’excellentes pièces qui frappent fort. Que demander de mieux?

Les pièces sont très bien exécutées, on y va avec du direct sans artifices, le groupe mise sur le riff simple qui reste dans la tête et les musiciens sont loin d’être des jambons pour avoir fait leurs preuves dans des formations comme Hail of Bullets, Asphyx ou encore Melechesh. Une excellente exécution, c’est droit et ça rentre au poste!

Bon, Thanatos ne fait pas dans la dentelle, c’est du Death dans les dents et on passe à l’essentiel sans perdre son temps à faire des arrangements spectaculaires. Des blast beats, du groove et de la puissance, c’est tout ce qui est nécessaire pour un groupe comme celui-ci.

La production est quand même très bonne malgré une sonorité plus vieillotte et un peu rugueuse. On a fait les coins ronds par moments mais ce n’est pas trop grave, ça sonne comme du bon vieux Slayer de la période Haunting the Chapel et Hell Awaits. C’est loin d’être tannant pour l’oreille mais j’aurais aimé une production un peu plus fluide et un peu plus claire.

Violent Death Rituals est un excellent album de pur Death Metal que j’aurai plaisir à ré-écouter de temps à autres. Étant un amateur de Pestilence, hail of Bullets et Asphyx, ça vient me chercher et c’est ce que j’aime dans le Death. Des riffs pour se faire aller la tête et de la puissance à revendre!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Nomad – Transmogrification (Partus) – 2020

Nomad – Death Metal – Pologne
Transmogrification (Partus) – 2020
Witching Hour Productions
9,1/10

Nomad est une formation Polonaise qui n’est malheureusement pas très connue du grand public Métallique. Pourtant, cette formation a tout pour être de haut calibre et ainsi rivaliser (bien grand mot) avec les grosses pointures du genre. Le groupe nous offre son sixième album en carrière, album qui arrive près de neuf ans après le très excellent Transmigration of Consciousness paru en 2011. Le groupe avait sorti un mini album en 2015 mais était totalement passé sous les radars à l’époque dû à sa faible quantité de copies. Toutefois, ce mini album se retrouve en bonus sur le nouvel album.

Si vous aimez votre Death Metal assez technique et disjoncté, vous trouverez votre compte avec Nomad. Les compositions sortent des sentiers battus et le groupe nous en met plein les oreilles avec des riffs dissonants et des structures loin des standards établis. Sur ce nouvel album Nomad nous plonge dans un univers assez brutal en ajoutant cette fois-ci plusieurs éléments progressifs tout au long de l’album.

Le niveau de musicalité est vraiment très élevé, le groupe offre une technicité exemplaire sur chacune des pièces et les musiciens du groupe sont de véritables professionnels qui maîtrisent leurs instruments à la perfection. Le groupe a opté pour un batteur et un bassiste de session, musiciens dont les preuves ne sont plus à faire, soient Inferno et Orion de Behemoth. Il faut aussi mentionner aussi que le cerveau derrière Nomad est Seth qui est également guitariste live de Behemoth depuis 2004.

Ici, pas de de répit, les arrangements entre les divers instruments sont faits de façon magistrale, on n’hésite pas à imbriquer des éléments vaporeux avec les guitares et les claviers ainsi que des éléments vocaux à glacer le sang. On frôle la folie musicale au fil des pièces et que nous le voulions ou non, nous nous retrouvons transportés dans un univers parallèle rempli de sonorités diverses.

Comme pour son prédécesseur, ce nouvel album est très bien produit et même si ça sonne moderne avec les « triggers » et les ajouts de toutes sortes, ça sonne puissant et très limpide. Tout est à sa place et un album de cette trempe devrait se retrouver aux côtés des grands du genre.

Ce nouvel album de Nomad se retrouvera assez haut dans mes tops 2020, j’aime beaucoup le côté disjoncté qui ressorts des pièces de l’album, ceux qui me connaissent savent que la folie musicale est mon principal intérêt, donc Transmogrification (Partus) est exactement le type d’album qui me parle et vient me chercher.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Dopelord – Sign of the Devil – 2020

Dopelord – Stoner/Doom Metal – Pologne
Sign of the Devil – 2020
Green Plague Records
8,8/10

La formation Polonaise Dopelord m’avait frappé de plein fouet en 2017 avec son superbe album Children of the Haze. Le savant mélange de Doom vaporeux et d’éléments psychédéliques était venu me chercher et l’originalité de cet album m’avait beaucoup plu. En 2020, Dopelord récidive en nous offrant son quatrième album depuis ses débuts en 2010.

Sur Sign of the Devil, on retrouve la sonorité très « fuzzée » du précédent album et le même type de compositions. Par contre, on dirait que Dopelord est revenu en quelque sorte aux racines du Doom proprement dit. Moins d’éléments psychédéliques et vaporeux, on va plus à l’essentiel du riff et de la rythmique martelante ce qui donne un album un peu moins original que le précédent. On a l’impression d’entendre un mélange du Black Sabbath des débuts avec Electric Wizard. Ce n’est pas mal du tout mais j’aurais préféré que le groupe s’aventure un peu plus dans la folie de Children of the Haze. Les effets de délai et de réverbération sont moins présents et ça sonne moins profond.

Les pièces sont très bien rendues, le quatuor est capable de nous livrer des riffs et une rythmique sur le tempo sans trop s’aventurer dans des prouesses techniques extravagantes. On opte pour la carte de la simplicité et du style des années 70 pour rendre justice à la lenteur proposée.

Comme pour le précédent album, le groupe joue beaucoup sur les textures vocales et les multiples couches de cordes avec le « fuzz » à l’avant plan pour nous en mettre plein les oreilles. On joue aussi beaucoup avec différentes sonorités allant de la douceur jusqu’à la puissance totale nous faisant passer d’un extrême à l’autre tout au long de l’album.

Qui dit Doom granuleux et guitares « fuzz » dit aussi production plus sale et moins léchée. Dopelord offre justement une production non aseptisée basée sur le son caractéristique des guitares sur un ampli Orange et une batterie sans ajout de modernité. Des micros et c’est tout. Ce type de production pourrait déplaire à certains adeptes du numérique et du « click » mais en bout de ligne, cet album est produit comme dans le bon vieux temps où les musiciens devaient jouer et si on se trompait, ça faisait partie du côté humain de la performance.

J’ai bien aimé Sign of the Devil malgré sa courte durée. Le groupe a misé sur le cru et direct sans artifices et ça rentre au poste! Si vous aimez les sonorités des années 70. vous serez très bien servis avec ce nouvel album!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Aeternam – Al Quassam – 2020

Aeternam – Symphonic/Folk/Death Metal – Canada
Al Quassam – 2020
Indépendant
9,2/10

J’ai fait la connaissance avec la formation Québécoise Aeternam avec l’album Moongod paru en 2012. La performance du groupe en ouverture du Trois-Rivières Metalfest cette même année m’avait jeté par terre et je suis devenu un fan depuis. Ruins of Empire s’était même classé en 4e position du top 150 2017 de Hurlemort, ce qui n,est pas rien! Donc, l’annonce de la sortie de Al Quassam a évidement suscité un intérêt marqué dans mon cas et je dois dire que je ne suis pas déçu!

Aeternam a poussé son côté Moyen Orient un peu plus loin sur ce nouvel album. Si je le compare à son prédécesseur, Al Quassam est un peu plus doux et moins « méchant » mais il n’en demeure pas moins intéressant d’un bout à l’autre de l’album. La maîtrise de la composition est encore une fois fort surprenante et la qualité de celle-ci n’a rien à envier aux grosses pointures Internationales œuvrant dans le même créneau. Aeternam a monté son niveau de composition d’un cran et c’est du grand art.

Bien entendu, pour être en mesure de composer et de jouer des partirions de ce calibre, les musiciens se doivent d’être à la hauteur et c’est encore le cas sur Al Quassam. C’est droit et très technique, les instrumentations sont fluides et précises et ça aide énormément pour le rendu des pièces.

Le point fort de Al Quassam, ce sont les arrangements. Les orchestrations et les divers instruments utilisés apportent une dimension profonde aux compositions, on se sent transporté dans un autre monde où les vastes étendues sablonneuses s’étendent à perte de vue. Le mélange de culture du Moyen Orient avec le Death Metal est parfait!

Je ne comprends pas pourquoi avec tant de génie musical et une production impeccable, Aeternam n’est pas encore signé sur un gros label. La production de cet album dépasse de loin les standards établis pour ce type de musique, chaque instrument est à sa place et le tout est très bien balancé. Il y a eu un très gros travail de fait tant au niveau de la prise de son que du mixage final, ça sonne large et puissant.

Al Quassam est un excellent album qui se retrouvera très haut dans les tops 2020 même si l’année est encore jeune. Un autre album réussi pour Aeternam, je dois lever mon chapeau, on a de la qualité Métallique au Québec et Aeternam le prouve grandement avec son quatrième album.

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Candlemass – The Pendulum – 2020

Candlemass – Epic Doom Metal – Suède
The Pendulum – 2020
Napalm Records
8,8/10

Même après 35 ans d’existence, la formation Suédoise Candlemass continue à être le chef de file du Doom Metal depuis Black Sabbath. Avec le retour de Johan Langquist en 2018 comme membre à part entière du groupe, Candlemass bouclait en quelque sorte la boucle de sa carrière. Suite à l’excellent The Door to Doom paru en 2019, quelques pièces avaient été mises de côté et font maintenant leur apparition sur un mini album intitulé The Pendulum.

Dès les premières notes acoustique de la pièce titre, on sait que ce mini album sera forcément épique comme à l’habitude de ce que Candlemass nous offre depuis ses débuts. The Pendulum aurait dû se retrouver sur The Door to Doom, c’est une pièce énergique et puissante, la seule pièce qui n’est pas en version démo. Sur les six pièces du mini album, on retrouve trois courtes instrumentales qui auraient pu être gardées pour d’éventuelles nouvelles pièces pour un prochain album mais le groupe a décidé de nous les partager même si ce sont des pièces incomplètes. Le mini album comporte également Porcelain Skull qui avait été donnée à Avatarium pour le quatrième album The Fire I Long For. Même si cette dernière a été enregistrée en premier par Candlemass, elle n’avait pas été retenue pour The Door to Doom et étant plus crue et directe que la version de Avatarium elle demeure fort intéressante chantée par Langquist.

Qui dit Candlemass dit riffs axés sur la simplicité et la puissance. Malgré cette simplicité volontaire, les musiciens du groupe n’ont plus aucune preuve à faire, ce sont des bêtes sur leurs instruments et les pièces sont toujours brillamment rendues.

Étonnamment, les arrangements sont assez spectaculaires même en version démo. Le groupe est capable de jouer avec les nuances et les textures. On joue beaucoup sur les partitions différentes entre les instruments et surtout les parties vocales, du pur génie!

Seule la pièce The Pendulum jouit d’une méga production comme sur The Door to Doom. Toutes les autres pièces étant en version démo, on a pas le même impact qu’un produit 100% fini. Mais! Pour des versions démos, c’est vraiment extraordinaire d’avoir une telle sonorité, personnellement je ne serais même pas gêné de sortir un album fini qui sonne comme ça!

Oui vous allez me dire, mais Sinistros, tu es déjà vendu à Candlemass! Effectivement et je m’assume pleinement. Toujours est-il que The Pendulum est une superbe extension du dernier album et même une fois les six pièces passées, on en redemande encore et encore. J’ai déjà hâte au prochain album!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Testament – Titans of Creation – 2020

Testament – Thrash Metal – États-Unis
Titans of Creation – 2020
Nuclear Blast
7/10

Qu’il était attendu ce nouvel album de Testament! Titans of Creation est en fait le treizième album du groupe Californien qui, mentionnons le pour les néophytes, est en quelque l’un des pionniers du Thrash Metal Américain, surtout de la Bay Area. Testament sort un album aux 4 ans depuis 2008 et normalement, un espace de 4 ans entre deux albums devrait en principe permettre à un groupe de peaufiner ses pièces pour être en mesure de nous offrir un album de qualité. Mais est-ce le cas?

Titans of Creation est à l’image de ce que Testament nous offre depuis les vingt dernières années. Des compositions pas très inspirées et un remâchage de Thrash Metal réchauffé et usé à la corde. Certes, ce nouvel album contient quelques bonnes pièces mais sans plus. On se vautre dans du confortable sans inspiration et surtout sans réelle innovation que ce soit. En fait, l’album devient redondant au bout de quatre ou cinq pièces, ça ne m’impressionne pas du tout.

C’est clair que les musiciens du groupe sont des vieux routiers et qu’au point de vue exécution ce ne sont pas des jambons. Sauf qu’ici, on joue tellement dans des riffs prévisibles et simplets que c’est assez facile de dire que l’exécution est parfaite. Pas de démonstration technique ni de prouesses au niveau des instruments mais c’est droit et bien exécuté.

On repassera pour les arrangements. Ici on se contente de jouer la carte du lourd, fort et puissant. Pas de sonorités qui sortent de l’ordinaire même qu’on y va avec de petites mélodies un peu « catchy » tant au niveau des guitares que des parties vocales. Bref, on va direct au but sans prendre le temps de mettre un peu de couleur et de textures.

Bien sûr qu’avec un groupe comme Testament, on se doit d’avoir une production impeccable et de ce côté c’est réussi haut la main. Comme pour les parutions précédentes, on a droit à une production léchée qui sonne pas à peu près.

Titans of Creation n’est pas un mauvais album. C’est un autre album ordinaire de la part de Testament qui nous ressert la même soupe depuis vingt ans. Comme pour les autres albums d’avant, je ne crois pas que je le réécouterai régulièrement. Je n’ai pas vraiment d’intérêt pour ce type d’album, je garderai mes écoutes pour du plus original.

Composition: 8
Exécution: 8
Arrangements : 6
Production: 9
Appréciation Générale : 6

Dark Fortress – Spectres from the Old World – 2020

Dark Fortress – Melodic Black Metal – Allemagne
Spectres from the Old World – 2020
Century Media
8/10

Initialement formée en 1994, ce n’est qu’en 2001 que la formation Allemande Dark Fortress nous offre son premier album. Pour être honnête, je ne connaissais pas du tout la formation jusqu’à ce qu’un V. Santura fasse son apparition au sein de Triptykon aux côtés de Tom G. Fisher. Pour avoir eu vent de quelques pièces du groupe depuis 2008, ce n’est qu’avec ce huitième album que je découvre vraiment Dark Fortress.

À ma première écoute de Spectres from the Old world, je constate que c’est fort différent de Triptykon et c’est tant mieux. Dark Fortress évolue dans un style de Black Metal mélodique pas très loin de ce que Dissection et Keep of Kalessin ont sorti par le passé et même si les compositions du groupe sont bien ficelées, il n’en demeure pas mois que c’est très générique et réchauffé comme musique. Mais bon, j’ai connu pire en matière de remâché et point de vue composition proprement dit, c’est quand même pas si mal et ça s’écoute bien.

Le niveau d’exécution est assez élevé, les musiciens du groupe sont très droits et sont capables de jouer des partitions complexes tout en étant suffisamment rapides et agiles pour rendre justice aux pièces de l’album. Ces gars là savent jouer, je n’ai rien à redire sur leur talent respectif.

Le travail de V. Santura se fait sentir au fil des pièces. Les arrangements sont intéressants, on incorpore des éléments vaporeux tout au long de l’album pour apporter un brin de mélancolie et de mystérieux aux dites pièces. On joue beaucoup avec les contrastes entre les instruments et la rythmique donnant un léger côté plus Progressif au tout.

V. Santura a fait un travail remarquable sur la production de l’album et comme la majorité de ce qu’il touche, il a réussi à le faire sonner comme il se doit. Un travail de pro qui rivalise avec les plus grands noms de l’industrie Métallique.

Malgré une production impeccable et des arrangements réussis, les compositions du groupe n’arrivent pas à me faire apprécier tout l’album. Il comporte certes de très bonnes pièces et de superbes idées mais aussi beaucoup de remplissage. On aurait pu aisément se limiter à huit pièces au lieu de douze, ce qui aurait fait paraître l’album moins long. Beaucoup de redondances aussi et de similitudes avec du déjà entendu à maintes reprises font qu’on finit par se lasser de ce qu’on écoute.

Composition: 7
Exécution: 9
Arrangements : 8
Production: 9
Appréciation Générale : 7