Warbringer – Weapons of Tomorrow – 2020

Warbringer – Thrash Metal – États-Unis
Waepons of Tomorrow – 2020
Napalm Records
8,9/10

Rares sont les « nouveaux » groupes de Thrash Metal qui réussissent à faire revivre le véritable Thrash originel sans tomber dans la copie conforme ou le réchauffé pur et simple. Depuis ses débuts, la formation Américaine Warbringer apporte un vent de fraîcheur Thrash sans justement tomber dans le piège de la photocopie. De sortie en sortie, le groupe nous impressionne et c’est encore le cas sur le sixième album, Weapons of Tomorrow.

Même si Warbringer puise à la source des Slayer, Exodus et compagnie, le groupe est en mesure de définir sa propre identité et son propre univers sonore. Les gars sont capables de nous fignoler des riffs très techniques et vraiment intéressants tout en conserver cette essence de Thrash qui démolit tout en nous tenant en haleine durant tout un album durant. On passe de la rapidité à l’état pur comme dans le temps pour changer de tempo et devenir plus lent et lourd tout en ajoutant des structures différentes d’une pièce à l’autre.

Les musiciens savent jouer, c’est droit comme c’est pas possible et c’est puissant! Les guitaristes utilisent des effets de reverb et de délai pour agrémenter leurs solos et la rythmique est solide et fidèle au poste pour soutenir cette multitude de riffs ravageurs. Encore une fois Warbringer a une production digne de ce nom pour cet album, c’est clair et limpide et contrairement aux productions modernes, le son général tends plus vers des productions plus années 80 à la Ride the Lightning.

Weapons of Tomorrow est un album réussi qui place Warbringer en haut de la liste des leaders du Thrash Metal moderne. Cet album sera assurément dans mes choix de 2020 et aura vraisemblablement une haute place dans la liste!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements: 8,5
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Vader – Solitude in Darkness – 2020

Vader – Death/Thrash Metal – Pologne
Solitude in Darkness – 2020
Nuclear Blast
8/10

Les Polonais de Vader reviennent cette année avec Solitude in Darkness. Vader, ça ne change pas vraiment d’un album à l’autre. On garde la même formule depuis les tout débuts, la recette est simple mais efficace. On ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis et on y va toujours à l’essentiel : Faire du Death Metal à saveur Thrash puissant et direct.

Sur Solitude in Darkness on garde encore une fois cette même formule sauf que cette fois-ci on a opté pour des pièces très courtes dont la majorité demeurent dans la médiane des deux minutes et demi. Même si l’album est quand même assez efficace, Vader ne sort pas du lot et stagne dans le même jus depuis belle lurette.

Bien sûr, les musiciens sont droits et très performants mais on se demande pourquoi, malgré le grand talent de ceux-ci, le groupe demeure toujours dans ce confortable vautrement. Vader pourrait parfois nous surprendre avec un peu d’innovation mais c’est peine perdue, on a l’impression de réentendre le même album sortie après sortie. Par contre, c’est toujours aussi efficace et ça rentre au poste!

L’album sonne très bien et jouit d’une production en béton. C’est très professionnel et ça risque de vendre. Justement, c’est le terme que je cherchais : Vendre. Vader est l’un de ces groupes qui préfère sacrifier l’innovation au profit du profit et demeurer une valeur sûre pour le Label.

Solitude in Darkness renferme de bonnes pièces mais comme pour les quelques albums précédents, il ne passera pas à l’histoire. C’est du Vader pur et dur et c’est vraisemblablement comme ça que le groupe se doit d’être.

Composition: 7
Exécution: 9
Arrangements : 7
Production: 9
Appréciation Générale : 8

Oranssi Pazuzu – Mesterin kynsi – 2020

Oranssi Pazuzu – Psychedelic Black Metal – Finlande
Mestarin kynsi – 2020
Nuclear Blast
9,5/10

Le démon orange est de retour avec un cinquième album depuis sa création en 2007. J’avais grandement apprécié le précédent album paru en 2016 et j’avais pas mal d’attentes face à Mesterin kynsi. Petite mise en garde avant de s’aventurer plus loin : Oranssi Pazuzu ce n’est pas pour tout le monde!

Le groupe Finnois revient en force avec son Black Metal ultra disjoncté. Le terme psychédélique peut en rebuter plusieurs, mais ici on pourrait plus dire Black Metal Cosmique à fortes doses Progressives à la limite Krautrock par moments. Le groupe mise sur la simplicité des riffs et la répétition mais remplit le tout d’éléments complètements hallucinants tout au long de l’album. Les claviers sont en avant plan et c’est sur ceux-ci que Oranssi Pazuzu base ses pièces. Les guitares font office de remplissage alors que la batterie et la basse nous hypnotisent complètement avec des rythmes en boucle.

Pour réussir à créer ce type de musique on se doit de bien maîtriser les instruments car on se promène de tempo en tempo et de changements de sonorités soudains. Il est indéniable que ces gars là sont d’excellents compositeurs qui savent tirer parti des effets et des divers outils qu’ils ont à disposition. On réussi à nous transporter dans de vastes espaces vides en nous amenant à partir dans nos pensées les plus profondes.

Qui dit Black Metal ne dit pas nécessairement production de piètre qualité. Ici on utilise le plein potentiel des instruments et des sons pour en arriver à un tout assez fluide malgré la complexité et la lourdeur oppressante des textures qui englobent les pièces.

C’est sûr que ce groupe est difficile d’approche si on est pas habitués à écouter de la musique qui sort de l’ordinaire mais si vous aimez des trucs un peu plus flyés comme A Forest of Stars et Nachtmystium ou même encore Magma, Tangerine Dream ou Amon Duul II vous allez comme moi apprécier ce petit bijou de folie musicale.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Void of Sleep – Metaphora – 2020

Void of Sleep – Progressive Doom Metal – Italie
Metaphora – 2020
Aural Music
9,1/10

Je l’attendais depuis un moment celui-là. Près de cinq ans après la sortie du deuxième album, les Italiens de Void of Sleep nous reviennent avec un nouvel intitulé Metaphora. J’avais des attentes face à celui-là car j’avais bien aimé le précédent album avec ses prouesses progressives et sa lenteur très planante.

Sur Metaphora, on pousse le progressif pas mal plus loin tout en s’éloignant de la tangente Sludge des deux premiers albums. Les pièces sont beaucoup plus longues et surtout beaucoup plus étoffées que sur New World Order. Les influences Voïvod et Opeth sont toujours présentes mais le groupe semble bien aimer les sonorités des années 70.

Les claviers planants sont très présents tout au long de l’album, on joue beaucoup avec différentes textures et sonorités riches qui viennent élargir le spectre musical de Void of Sleep. On remarque aussi que les musiciens ne sont pas des amateurs, ce sont d’excellents compositeurs qui ont une parfaite maîtrise de leurs instruments. Si vous aimez les albums qui sonnent, vous serez servi avec celui-ci car la production est irréprochable. C’est clair contrairement à des productions plus floues souvent présentes dans des albums de Sludge. Ici on a misé sur une puissance sans trop de modernité, bref, une production à l’image des grands groupes Prog des années 70.

Encore une fois Void of Sleep m’impressionne avec ce troisième album. Metaphora est d’une qualité musicale exemplaire que tout bon amateur de Progressif se doit d’écouter.

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Cirith Ungol – Forever Black – 2020

Cirith Ungol – Heavy/Doom Metal – États-Unis
Forever Black – 2020
Metal Blade
8,8/10

Cirith Ungol effectue un retour sur album près de 29 ans après la sortie de son quatrième et dernier album paru en 1991. C’est une réelle surprise pour moi car j’aime beaucoup ce que le groupe nous a offert sur les trois premiers albums.

Avec Forever Black on retrouve Cirith Ungol comme nous l’avons connu dans les années 80 avec le traditionnel Heavy/Doom Metal et le son unique du groupe. En fait, la formation Américaine reprends exactement après One Foot in Hell avec le même type de compositions et le même univers sonore qui a fait sa renommée.

Les musiciens sont en pleine forme et ça paraît qu’ils ont eu du plaisir à travailler sur cet album. C’est droit et très juste mais ce qui retient le plus l’attention c’est la voix de Tim Baker qui n’a pas du tout changé! D’excellents riffs Doom bien ficelés et une rythmique qui frappe fort, ce sont les ingrédients principaux qu’il faut à un album comme celui-ci et nous en avons pour notre argent!

Comme pour les premiers albums, Cirith Ungol nous en met plein les oreilles avec des arrangements tantôt simples et souvent assez grandioses avec de belles mélodies de guitares et des chœurs qui élargissent le spectre sonore de l’album. Une belle réussite à ce niveau.

L’album a été produit à la manière des belles années du groupe. Aucune modernité ni d’ajout superflu, on y va à l’essentiel comme dans le bon vieux temps ce qui donne un album chaud et pas du tout stérile comme les productions d’aujourd’hui.

Forever Black est un album surprenant et à la hauteur de ce que Cirith Ungol nous a servi dans le passé. J’ai toujours apprécié ce type Métallique où le côté épique rencontre la force brute du Heavy Metal traditionnel lourd et lent. Un excellent album à écouter qui vous fera découvrir ou redécouvrir Cirith Ungol!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9