Slayer – Reign in Blood – 1986

Alors que nous croyions avoir tout entendu et que la course vers la vitesse excessive était en train de stagner, Slayer avait pris la scène métallique mondiale non seulement par surprise mais avec un album do nt nul ne pouvait s’attendre. Ne faisant même pas trente minutes, Reign in Blood fut l’album de tous les changements possibles que nous avions cru impossible à atteindre jusque là. C’est avec une vitesse inégalée et une agression sauvage que le quatuor avait changé les règles. Tel un char d’assaut détruisant tout sur son passage, cet album avait ouvert les barrières pour de bon et plus rien ne pourrais désormais faire marche arrière tellement la machine Métallique était rendue puissante et indestructible. Reign in Blood est devenu très rapidement l’album à battre mais jusqu’ici jamais inégalé tant son apport `L’Évolution Métallique a été grandiose. si un top des meilleurs albums Métal de tous les temps devait se faire, Reign in Blood serait inévitablement au numéro 1 même encore aujourd’hui. Personnellement, j’aime à dire que cet album est un peu le Sgt Pepper’s du Métal, un album qui a tout changé et qui a reconstruit la face du Métal mondial. Les vieux comme moi qui ont connu l’histoire Métallique en temps réel pourront vous dire que lorsque cet album est sorti, tout les métalleux en sont restés bouche bée… Est-ce que Reign in Blood est le meilleur album Métal de tous les temps? Évidement!

Nuclear Assault – Game Over – 1986

Peu après avoir été congédié de Anthrax, Danny Lilker avait pris la décision de partir son propre groupe dans le but de composer de la musique encore plus agressive. Nuclear Assault et son premier album avait frappé très fort en 1986 et Game Over demeure à ce jour un incontournable du Thrash Metal. mais, Nuclear Assault c’était plus que du Thrash Metal: Le groupe avait une attitude très punk qui se reflétait grandement dans sa musique. Certaines pièces comme Hang the Pope étaient si abrasives qu’on pourrait qualifier Nuclear Assault de détonateur pour le mouvement Grindcore qui ailait suivre. Même si le groupe n’a pas obtenu le « succès » en restant fidèle à lui-même, il est impératif de mentionner qu’il a été une grande influence pour l’Évolution Métallique en ouvrant des barrières musicales jusqu’ici impossible à ouvrir. Game Over est donc un album fort important de l’histoire qu’il vous faut découvrir au plus vite si ce n’est déjà fait.

Metal Church – The Dark – 1986

Metal Church est toujours resté dans l’ombre du supposé « Big 4 » et est toujours demeuré un groupe plus en marge et presque méconnu. Mais avec un premier album époustouflant, le groupe avait réussi à se faufiler parmi les grands du Métal Américain et ainsi obtenir une certaine notoriété. Le deuxième album, The Dark, était la suite logique du premier reprenant la formule initiale tout en l’améliorant en augmentant la complexité des pièces. La renommée était faite et le groupe surfait allègrement sur la vague du nouveau style nommé Thrash Metal qui était en train de s’étendre mondialement. Ce fut le dernier album de David Wayne comme chanteur et le duo d’albums laissés par cette période fut fort influente pour de nombreux groupes qui suivirent.

Iron Maiden – Somewhere in Time – 1986

Après une montée en flèche fulgurante, cinq albums fracassants en autant d’années et une tournée spectaculaire pour son dernier album Powerslave, Iron Maiden au lieu de manquer d’inspiration et de stagner dans son confort avait, en 1986, décidé de s’améliorer et de visiter d’autres avenues musicales pour se réinventer. Le résultat fut incroyable avec son sixième album, Somewhere in Time. Après l’Égypte ancienne, Iron Maiden se tourna vers un futur à la Blade Runner pour assoir son concept. L’aventure fut tout aussi incroyable musicalement car le groupe avait pris une tangente plus progressive allant même jusqu’à incorporer des synthétiseurs dans ses compositions, ce qui à l’époque avait rebuté bon nombre des fans du groupe et un nombre incalculable de Métalleux purs et durs. Cet album sonne très futuriste et donne le ton à la suite pour Iron Maiden. Cet album marque aussi le début de l’écriture pour Bruce Dickinson, ce qui a vraisemblablement apporté un vent de fraîcheur dans la musique du groupe. On a dit de cet album qu’il était sur estimé mais dans les faits, il fut et est toujours sous estimé. La qualité musicale des compositions et des arrangements ont indéniablement influencé bon nombre de groupes de Power Metal par la suite. Somewhere in Time est un chef d’oeuvre du Heavy Metal et un des précurseurs du Métal Progressif.

Megadeth – Peace Sells.. But Who’s Buying? – 1986

Avec son deuxième album, Dave Musrtaine nous prouvait que Metallica était bel et bien derrière lui et que Megadeth était de loin supérieur en tout points à son ancien groupe. Armé de riffs techniques et de structures peu communes, Megadeth avait fait de Peace Sells un album phare pour le Thrash Metal Américain et même mondial. Bien sûr, l’enregistrement de cet album ne fut pas de tout repos principalement dû à la consommation excessive de substances illicites par les membres du groupe qui avaient flambé près de la moitié du budget initial en drogues. Dave Mustaine avait alors brillamment sauvé l’album en le produisant lui-même. Peace Sells est un album clé pour l’Évolution Métallique que l’ont pourrait même considérer de chef d’ouvre du Métal toute époque confondue.

Ludichrist – Immaculate Deception – 1986

Long Island à New York est rapidement devenu un bassin fertile pour le Crossover. Après Crumbsuckers, ce fut au tour de Ludichrist de se démarquer dans ce nouveau créneau musical avec un premier album à la fois très ancré sur les racines Punk et Hardcore mais aussi d’une technicité exemplaire à faire pâlir de honte des musiciens chevronnés. Le tout agrémenté de paroles très politiques et sociales ce qui tranchait dangeureusement avec les groupes de Métal traditionnel qui parlaient de Satan et autres dérives maléfiques. Ludichrist a connu lui aussi une courte carrière mais elle fut intense et fort influente pour la suite des événements de l’Évolution Métallique. C’est évidement un album à découvrir si ce n’est déjà fait, Immaculate Deception vous fera comprendre le chemin parcouru à l’époque pour être en mesure d’obtenir ce que bous avons aujourd’hui.

Crumbsuckers – Life of Dreams – 1986

Lorsque le Crossover est apparu, tout un monde de nouvelles possibilités s’offrait à nous, amateurs de musique rapide et bruyante mais il fallait avoir des prédispositions pour cette nouvelle mouvance. Bon nombre de Métalleux de l’époque ne comprenaient pas que le punk et le métal étaient en fait indissociables et que pour permettre une évolution digne de ce nom, les deux devaient fusionner pour de bon. Crumbsuckers avait compris cette idée et son premier album, Life of Dreams, avait balayé bien des idéologies du revers de la main à l’époque. Bien sûr les D.R.I. et autres S.O.D. de ce monde avaient ouvert la voie mais Crumbsuckers avait ce petit quelque chose de plus hardcore qui dérangeait les uns et influençait les autres. C’est à grands coups de riffs tranchants sur des rythmiques changeantes que Crumbsuckers nous a offert son chef d’oeuvre avec seize pièces ne dépassant rarement les trois minutes. Ce premier album fut explosif et malgré qu’il soit plutôt méconnu, il est d’une grand importance pour la suite des événements. La carrière de Crumbsuckers fut de très courte durée mais super influente pour les générations à venir!

Kreator – Pleasure to Kill – 1986

La course vers la rapidité excessive se poursuivait un peu partout sur la planète et chaque nouvelle sortie était plus incendiaire que la précédente. Cette course était palpable en Allemagne alors que les deux pionniers du Thrash Allemand se faisaient une saine et amicale concurrence pour savoir qui serait le plus rapide et le plus technique. Avec son deuxième album, Kreator s’était remis en piste et ainsi corriger le tir face au pas très droit premier album. Pleasure to Kill jouissait non seulement d’une bien meilleure production, le groupe avait appris à mieux jouer et devenir ultra « tight » tout en augmentant la technicité de ses compositions. Ce deuxième album fut le véritable point de départ pour Kreator et deviendra un album emblématique du groupe et un classique du Thrash Metal originel.

Destruction – Eternal Devastation – 1986

Le deuxième album de Destruction avait pris le monde du Speed Metal par surprise avec sa technicité plus élevée mais aussi par sa production défaillante. Certes, le trio Allemand devenait de plus en plus à l’aise avec ses instrumentations et ses structures musicales pour se permettre un album plus technique et plus intéressant mais cette fichue production venait gâcher le produit final. Destruction avait tout de même le vent dans les voiles pour devenir l’emblème du Thrash Metal Allemand et n’avait plus rien à envier à ses confrères et consœurs Métalliques Teutons. Comme bien des groupes de cette génération, Destruction allait connaître une descente aux enfers quelques années plus tard mais son héritage de musique extrême allait en influencer plus d’un. Malgré ses défauts sonores, Eternal Devastation est un excellent album qui a contribué à l’éclosion du Thrash Metal planétaire.

Candlemass – Epicus Doomicus Metallicus – 1986

Jusque là, les Suédois avaient été plutôt tranquilles du point de vue Métallique mais tout allait changer drastiquement avec la venue de Candlemass. Nous savons tous que les origines du Doom Metal remontent à Black Sabbath en 1970 et que quelques groupes se sont par la suite passé le flambeau pour maintenir la flamme de la lenteur et de la lourdeur à bout de bras. C’est avec Epicus Doomicus Metallicus que le Doom Metal est devenu réellement le Doom Metal. Candlemass avait pris le flambeau passé par Trouble et en avait fait un brasier intense et puissant. Le premier album des Suédois peut aisément être cité en exemple comme étant le point tournant de ce fameux Doom Metal qui sommeillait depuis une quinzaine d’années grâce à ses idées audacieuses et ses riffs mélancoliques d’une puissance inégalée. À partir de cet album la lenteur pu être prise au sérieux au même titre que la vitesse dans la course vers le Métal Extrême. Agenouillez-vous et prosternez-vous devant l’excellence!

Sodom – Obsessed by Cruelty – 1986

Les Allemands avaient été un peu en retard sur le reste du monde en frais de métal plus extrême mais s’étaient tout de même repris assez vite pour devenir l’un des pays les plus innovateurs et les plus féroces en ce qui a trait au Speed Metal. à cette époque, nous le savons déjà, les producteurs ne savaient pas du tout comme dompter cette bête atroce. Eux qui avaient été habitués au Hard Rock et au Heavy Metal léché, étaient pris au dépourvu avec cette vitesse et cette agressivité métallique et c’est le pourquoi que certains albums des débuts du Speed Metal sonnent si mal. C’est le cas du premier album complet de Sodom: C’est avec une production à chier que le trio allemand nous est arrivé avec Obesessed by Cruelty. Au début, nous avions cru à une mauvaise blague mais petit à petit au fil des écoutes, nous avions pu constater que ce premier album était une bombe et qu’il allait poser la dernière pierre des fondations du Thrash Metal Allemand. Certes, cet album sonne comme une corde de bois qui déboule mais quels riffs et quelle arrogance! Sodom venait de « challenger » ses confrères Teutons à aller plus loin encore vers les extrêmes sonores. Sans le savoir, Sodom allait poser une des premières briques de ce qui allait devenir le Black Metal avec sa noirceur, son agressivité et sa rapidité. Un album essentiel pour l’Évolution Métallique!

Accept – Russian Roulette – 1986

Accept roulait sa bosse depuis un méchant bout de temps et était devenu l’un des gros noms du Heavy Metal Allemand. Son influence était à son apogée sur la scène Internationale et avec son album Metal Heart, le groupe avait atteint des sommets inégalés. Le septième album du groupe, Russian Roulette, fut accueilli plus froidement par les fans. Accept semblait vouloir prendre une nouvelle voie et l’inspiration commençait à manquer. Ce fut le dernier album avec Udo, avant que celui-ci n’entame une carrière solo. Même si Russian Roulette comportait plusieurs bonnes pièces et de bonne idées, il fut tout de même un échec pour le groupe au point qu’il sonne le glas pour Accept qui récidivera avec un épouvantable dernier album avec un nouveau chanteur. Avec un certain recul et nouvelle oreille, on peut constater que Russian Roulette était la suite logique de Metal Heart et que cet album est finalement ni plus ni moins que du très bon Accept comme le groupe nous avait habitués depuis ses tout débuts.

Judas Priest – Turbo – 1986

Après deux albums fulgurants tels que Screaming for Vengeance et Defenders of the Faith, les fans de Judas Priest s’attendaient à un autre album percutant, rapide et glorieux. Au lieu de ça, Judas Priest avait eu la brillante idée d’adoucir le ton pour le rendre plus commercialisable. Des costumes de scène aux arrangements, en passant par les structures musicales, tout avait radicalement changé. Le scandale le plus épouvantable est que Judas Prist avait ajouté beaucoup de synthétiseur et de batterie électronique dans ses nouvelles pièces et comble du saugrenu, KK Downing et Glen Tipton avaient même eu le culot d’utiliser ces stupides guitares synthés tout au long de l’album. Le résultat est que les fans ont boudé Judas Priest le temps de deux albums. Certes, à cette époque de grands changements métalliques, cette bravade fut perçue comme de la traîtrise ce qui en bout de ligne profita grandement à l’expansion du Thrash et du Power Metal, ce que les vrais mordus de Métal recherchaient. Avec le recul et près de 35 ans plus tard, nous devons avouer que Turbo était peut-être un peu trop en avance sur son temps et cette incursion électronique du groupe en fut plus bénéfique pour l’évolution du Métal et l’explosion de plusieurs sous genres plus tard. Turbo est finalement un bon album qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur malgré les circonstances de l’époque.

Razor – Malicious Intent – 1986

À cette époque, Razor était très prolifique, peut-être même trop. Malicious Intent était son troisième album en un an et le plus bâclé de cette trilogie: Razor commençait à montrer des signes de fatigue. La production avait été faite à la va-vite et les compositions manquaient de mordant comparativement aux deux précédents albums. Mais Malicious Intent contenait suffisamment de bonnes idées et de riffs caustiques qu’il finit par être assimilé par les fans de l’époque et ainsi devenir tout de même assez influent pour que nous en parlions encore 35 ans plus tard. Certes, ce n’est pas le meilleur album de la discographie mas ses bons moments nous font oublier les moins bons coups.

Voïvod – RRRÖÖÖAAARRR – 1986

Avec son deuxième album, notre groupe Québécois par excellence devenait l’espace d’un court instant le band le plus heavy de la planète. Reprenant la formule Thrash/Punk de War and Pain, RRRÖÖÖAAARRR se distinguait de par son côté beaucoup plus féroce et puissant mais surtout de par son orientation plus progressive que l’on retrouvera sur l’album suivant. À cette époque, Voïvod avait de nombreux fans à travers le monde mais aussi ses détracteurs: Beaucoup de Métalleux de ce temps avaient possiblement eu peur en entendant ce monstrueux album aux sonorités épouvantables. Aucun groupe n’avait été jusque là dans l’extrémité métallique et ce son en avait pris plusieurs au dépourvu. Quoiqu’il en soit, ce deuxième album deviendra fort influent et non seulement dans la grande sphère Métallique mais aussi pour d’autres horizons sonores à en devenir. Dave Grohl lui-même insiste pour dire que cet album l’a grandement influencé en tant que musicien et il est loin d’être le seul. Voïvod était en train de solidement se placer parmi les grands noms du Métal extrême et la suite allait être plus qu’incroyable!

Sacrifice – Torment in Fire – 1986

La scène Métal Canadienne n’a jamais eu rien à envier et ce, à personne. Dès les débuts de l’aventure Métallique mondiale, notre plusss beau pays au monde a su se démarquer de par la qualité et l’originalité de ses groupes. La scène Thrash de l’époque fut marquée par le premier album des Torontois Sacrifice. Torment in Fire arrivait à un point culminant où le Speed Metal était en train de se diviser en Thrash Metal d’un côté et en Power Metal de l’autre. Avec son premier album, Sacrifice avait réussi l’exploit de monter la musique extrême vers un autre niveau et ainsi se placer parmi les grand noms du Métal Canadien et même à l’international. Le groupe misait sur les changements de tempo et les riffs structurés bien assis sur une rythmique puissante et une force de frappe hors du commun. À partir de cet album, le Canada a pu commencer à vraiment être pris au sérieux à l’échelle planétaire. Ce n’était que le début pour Sacrifice, la suite allait être plus qu’explosive!

Metallica – Master of Puppets – 1986

Avec son troisième album, Metallica grimpait les échelons à une vitesse vertigineuse. Le groupe avait signé avec un « major », soit Elektra et son statut de « big band » commençait à prendre place. Les compositions devenaient aussi plus raffinées, Cliff Burton prenait beaucoup plus de place dans l’élaboration des pièces et le groupe prenait un tout nouveau virage. Master of Puppets est l’album clé de la discographie du groupe et malheureusement le dernier d’une trilogie digne de ce nom. Le sort du groupe fut jeté lors de la tournée de cet album avec la mort tragique de Cliff Burton. Metallica ne se relèvera jamais de cette tragédie et commencera sa descente aux enfers. Master of Puppets est le dernier véritable album de Metallica, la suite allait être désastreuse, voire catastrophique pour les fans de la première heure du groupe.

King Diamond – Fatal Portrait – 1986

Après deux formidables albums avec Mercyful fate, King Diamond avait pris la décision de mettre un terme à sa collaboration avec son groupe pour fondre le sien. Gardant la même formule musicale que Mercyful Fate, King Diamond a su se tailler une place de choix dans l’univers Métallique mondial. Avec Fatal Portrait, King Diamond lançait non seulement une carrière prolifique et intense mais signait aussi un renouveau pour le Heavy Metal macabre et lugubre. L’influence de King Diamond sur l’évolution Métallique est très importante tant au niveau musical qu’esthétique.

elloween – Walls of Jericho – 1985

Avec un mini album fracassant en début d’année 1985, Helloween récidivait en Novembre 1985 avec son tout premier album qui allait être décisif pour le Power Metal. Walls of Jericho a solidifié les bases de ce qui était en train de se produire, en l’occurrence la séparation du Speed Metal en deux entités distinctes dont le sous genre Métallique épique et glorieux. On dit de cet album qu’il a changé la façon de faire du Métal en Allemagne mais il est fort probable que son influence se soit éparpillée sur toute la planète car après tout, Helloween peut aisément se targuer d’être officiellement le tout premier groupe de Power Metal au monde suite à ce chef d’oeuvre. Une page de l’histoire Métallique était ainsi tournée et son évolution allait par la suite être plus que spectaculaire!

Anthrax – Spreading the Disease – 1985

Le deuxième album de Anthrax était for différent en tout points de son prédécesseur. Avec Spreading the Disease, le groupe évoluait vers plus de finesse et de technicité tout en gardant son côté cru et rapide, presque punk. Par contre, ce qui détonait le plus du premier album, c’était le changement radical au sein de la formation: Neil Turbin avait congédié Danny Lilker sur un coup de tête sans en parler aux autres et semblait avoir un ego démesuré à tel point que Scott Ian finit par le congédier à son tour ce qui a résulté l’arrivée de Frank Bello et de Joey Belladonna. L’alignement classique était ainsi en poste pour pouvoir rapidement grimper les échelons et ainsi mener le groupe à un statut beaucoup plus élevé à l’échelle internationale. Malgré une production moins puissante que Fistful of Metal, Spreading the Disease a tôt fait de se hisser parmi les albums clés du Thrash Metal et ainsi influencer bon nombre de groupes par la suite. Le Thrash Metal était en train d’apparaître et le Speed Metal tendait à disparaître sous peu.

Celtic Frost – To Mega Therion – 1985

Avec son premier album complet, Celtic Frost avait monté la barre très haute au niveau de la composition, des arrangements et de la production. La sonorité crue des deux premiers min albums avait été reléguée aux oubliettes et le trio se dirigeait vers une toute autre direction musicale. Sur To Mega Therion, le groupe avait misé sur des éléments symphoniques et majestueux ce qui était une première dans le monde du Métal Extrême. Avec cet album, Celtic Frost devenait ainsi un maître incontesté et un pionnier de ce qui s’en venait tant dans le Black Metal que dans le Death Metal ou encore plus tard le Gothic Metal. To Mega Therion est un chef d’oeuvre et un point culminant pour l’évolution de la musique métal dans le monde.

Kreator – Endless Pain – 1985

Les Allemands ont très tôt pris le contrôle du Métal Extrême de l’époque en forgeant des groupes qui allaient devenir des pionniers mondiaux. Il faut cependant dire qu’à cette époque, peu de producteurs avaient eu affaire avec de tels groupes en ne sachant pas trop comment enregistrer de la musique de cette envergure. de plus, étant donnée le coût exorbitant du temps de studio et le peu de moyens financiers dont les groupes disposaient, il fallait minimiser le temps d’enregistrement et généralement tour faire en une seule prise. Et ça, ça s’entends sur le premier album de Kreator. Endless Pain a été un album qui a changé la face du Métal Allemand et qui a insufflé un vent de fraîcheur sur le Métal mondial. Les structures des pièces, la rapidité, les voix agressives et le martèlement en continu, tout était présent pour faire bouger les choses et ainsi faire évoluer une fois de plus la grande scène Métallique. Par contre, on peut entendre clairement que les musiciens du groupe étaient inexpérimentés et plus souvent qu’autrement au fil de l’album, on peut s’apercevoir que Kreator n’était pas très droit. Mais, à cette époque on s’en foutait quand même pas mal, tout était nouveau et nous avions cette soif colossale de nouveautés à se mettre dans les oreilles. Kreator a su rectifier le tir sur les sorties suivantes pour devenir l’un des plus importants groupes du Thrash Metal Européen. endles Pain est un album très important pour l’évolution Métallique et même rendus en 2021, on peut aisément faire fi de ses imperfections tant cet album est incroyable!

Nasty Savage – Nasty Savage – 1985

Le célèbre World War III festival avait permis de nous familiariser avec de nouveaux groupes plus ou moins connus à cette époque. Nous connaissions déjà Voïvod, Celtic Frost et Destruction mais deux petits nouveaux venaient de faire leur apparition et allaient changer le cours de l’histoire Métallique. Le groupe ayant eu la complexe tâche d’ouvrir ce festival était un jeune groupe un peu bizarroïde provenant de la Floride. Son chanteur était un lutteur qui se vautrait en spectacle dans des débris de téléviseurs détruits mais dont la voix se rapprochait grandement de celle de King Diamond. Par contre, c’est au niveau musical que Nasty Savage s’est démarqué avec une technicité exemplaire pour l’époque et des structures musicales hors du commun. Beaucoup de Métalleux sont passés à côté de ce chef d’œuvre à l’époque possiblement dû à sa complexité et ses arrangements déstabilisants mais en bout de ligne, le premier album du groupe a été d’une grande influence pour des générations à venir. Le Métal plus technique venait de faire son apparition et Nasty Savage avait mis en place certaines idées qui allaient profiter plus tard pour l’ascension du Power Metal et du Métal Progressif. Ce premier album est un monument de l’Évolution Métallique et je conseille à tous ceux qui sont passés à côté d’écouter cet album de A à Z pour bien comprendre votre histoire du Métal!

Possessed – Seven Churches – 1985

La course vers la rapidité excessive et le changement dans cette évolution métallique était devenue incontrôlable. Chaque nouveau groupe montait la barre un peu plus haut jusqu’à ce qu’un groupe de San Francisco vienne monter cette barre de plusieurs échelons d’un coup. Lorsque Possessed est arrivé dans le décor avec Seven Churches, personne ne s’attendait à ça. De notre côté, c’est un peu grâce à Voïvod si nous avons pu connaître Possessed, qui avait été invité à jouer au désormais célèbre World War III Festival à Montréal en 1985. Rien n’avait été aussi rapide auparavant et rien n’avait sonné aussi destructeur que Seven Churches. Avec le thème de The Exorcist (Tubular Bells de Mike Oldfield) en intro d’album, le ton était donné vers ce qui allait devenir le Death Metal. Possessed n’a pas seulement donné le titre d’une de ses pièces au genre, il a aussi étable les bases de Death Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui. Malgré une très courte carrière, Possessed est devenu l’un des emblèmes clés du Métal extrême et a obtenu le qualificatif de groupe le plus rapide de la planète à cette époque. Plusieurs années plus tard, le guitariste Larry Lalonde a rejoint Le Claypool au sein de la formation Primus, mais ceci est une toute autre histoire. à partir de cet album, un nouveau genre allait s’implanter dans la grande sphère Métallique: Le Death Metal.

Razor – Evil Invaders – 1985

Avec son deuxième album, Razor allait se placer en t^te de liste des vrais de vrais groupes de Speed Metal Canadiens et se plaçait aussi très haut à l’international. La recette était la même que sur le précédent album mais en plus incisif et plus rapide. L’importance de cet album sur le Speed Metal et sur ce qui allait suivre n’est pas à dénigrer, le ton était donné et la fougue était lancée. Nous pourrions discuter longuement sur Razor et sur cet album, mais quoi de mieux que de l’écouter pour mesurer son ampleur? Allez mécréants, agenouillez-vous devant le Dieu Speed Metal immédiatement!

S.O.D. – Speak English or Die – 1985

On va dire les vrais affaires: Cet album-là, en plus d’être ce qu’on appelle un « game changer », a été (et est toujours) l’album qui a tout chamboulé dans l’univers Métallique de l’époque. Réunissant deux membres et un ex-membre de Anthrax avec un chanteur de Hardcore, Stormtroopers of Death (S.O.D.) se devait d’être avant tout un projet connexe pour le plaisir de faire autre chose. L’explosion qui a suivi la sortie de Speak English or Die fait encore aujourd’hui « shaker » les fondations même du Métal en général. Avec une irrévérence humoristique et des riffs caustiques, Scott Ian, Charlie Benante, Dan Lilker et Billy Milano avaient réussi à souder tous les éléments du monde underground. Que vous étiez Punk, Metalhead, Hardcore et même Goth à l’époque, tout ce beau petit monde se retrouvait dans la musique de S.O.D. Seul Voïvod avait réussi à l’époque à réunir tous ces différents styles mais S.O.D. allait littéralement réunir tout ce petit monde. Un grand changement s’est effectué à partir de ce moment et cet album figure parmi les plus influents de l’histoire Métallique.

Iron Angel – Hellish Crossfire – 1985

Est-ce que le Power Metal a été inventé par les Allemands? En tout cas, ils avaient toutes les prédispositions à l’époque. La formation Iron Angel a eu une très courte carrière dans les années 80 mais son premier album est loin d’être passé inaperçu! Hellish Crossfire pourrait être qualifié d’album ultime du Speed Metal et qui figure parmi les prémices du Power Metal. Avec des compositions rapides et des riffs qui défoncent les tympans, Iron Angel avait réussi le temps de deux albums à se faire une notoriété pour se placer en t^te de liste des pionniers du Power Metal. Bien sûr, le groupe n,a pas connu le succès de ses confrères de Helloween mais il a su se tailler une solide place dans le cœur des Métalleux à l’échelle mondiale. Hellish Crossfire est un incontournable de l’histoire métallique et un album que tous devraient avoir écouté au moins une fois dans savie.

Exciter – Long Live the Loud – 1985

Avec son troisième album, Exciter venait prouver qu’il était un des maîtres incontestés du Speed Metal Canadien. Long Live the Loud suivait le chemin tracé par le groupe depuis sa formation en 1980 avec son célèbre son de guitare sursaturé de « chorus » et sa vitesse de croisière très rapide. La renommée du groupe grandissait d’album en album et se plaçait en tête des formations mondiales qui menaient le Speed Metal à bout de bras. Long Live the Loud sera également l’album qui mènera le groupe au « top » de sa carrière mais aussi celui qui commencera sa descente aux enfers pour le reléguer au statut de seconde et troisième zone durant les années suivantes. Dernier album influent pour Exciter et un des meilleurs du Speed Metal Canadien!

Celtic Frost – Emperor’s Return – 1985

Le deuxième mini album de Celtic Frost était la suite logique du premier Morbid Tales. Curieusement, la pièce Morbid Tales se retrouve sur ce deuxième mini album et non sur le premier. Toujours est-il que Celtic Frost était en voie de devenir l’un des chefs de file du Speed Metal Mondial et avec Emperor’s Return, le trio maléfique avait placé ses pions pour devenir l’un des principaux créateurs du Black Metal. Le trio n’avait pas encore incorporé des éléments plus sophistiqués voire symphoniques dans ses compositions, le son était brut et sauvage ce qui constituait des ambiances très malsaines et aussi très glauques. Le mal étant fait, plus rien ne pouvait se dresser dans le chemin de l’évolution pour que le Métal devienne encore plus extrême et pas gentil du tout.

Abattoir – Vicious Attack – 1985

Il y a de ces groupes ayant eu une très courte carrière en passant sous les radars mais qui ont tout de même eu une certaine influence sur l’évolution du Métal. Abattoir est un de ces groupes. Avec son premier album, le groupe Américain avait réussi à se forger une réputation dans le monde underground grâce à son Speed Metal ingénieux et technique qui finit par conduire le groupe à migrer vers le Power Metal avec son deuxième et dernier album. Très peu connu à l’époque, Abattoir est l’un des pionniers du Power Metal à avoir fait la cassure du Speed Metal. Vicious Attack est un incontournable du Speed Metal et un album à prendre en considération pour connaître son histoire Métallique.