Orange Sector – Night Terrors – 2015

orange-sector-night-terrorsOrange Sector – EBM – Allemagne
Night Terrors – 2015
Infacted Recordings
8.5/10

Onzième parution pour le duo Allemand Orange Sector depuis sa formation en 1991. J’en ai manqué de sérieux bouts en 24 ans car je viens tout juste de faire la connaissance avec la formation. J’ai beaucoup de retard à rattraper car en plus un nouvel EP intitulé Monoton est maintenant sorti.

Orange Sector fait du EBM dans la plus pure tradition en misant sur les claviers lourds et gras principalement axés sur la basse et les percussions. On ressent une certaine influence de Nitzer Ebb qui n’est pas pour me déplaire. Night Terrors comporte dix excellentes pièces de martèlement continu et de sons abrasifs en majorité chantées en Allemand donnant encore plus de tonus et d’agressivité. Les pièces comportent des changements de tempo plus lents et lourds ce qui est intéressant dans ce style musical qui garde habituellement le même tempo tout au long d’une pièce. La rapidité est également au rendez-vous sur entre autres Protest et Das letzte Lied, idéal dans un « mosh pit ».

Night Terrors est un album sans longueurs, captivant et très divertissant. Bref un fichu de bon album EBM pur à 100%. Je retourne donc dans le passé pour aller entendre ce que j’ai manqué depuis 1991…

Sorcerer – In the Shadow of the Inverted Cross – 2015

sorcerer-in-the-shadowSorcerer – Epic Doom Metal – Suède
In the Shadow of the Inverted Cross – 2015
Metal Blade
6.5/10

Sorcerer est une autre formation issue des années 80 qui effectue un retour après plus de vingt ans d’absence. Le groupe avait sorti deux démos entre 1989 et 1992 puis avait tiré sa révérence. Le retour se fait en 2015 avec un album intitulé In the Shadow of the Inverted Cross sur le très célèbre Metal Blade Records.

Ne connaissant pas la formation en partant, mes quelques recherches rapides pour en savoir davantage furent assez convaincantes pour me procurer l’album. Bon nom de groupe, beau titre d’album, présentation graphique nébuleuse, label établi et surtout l’appellation Epic Doom Metal et les comparaisons directes avec Candlemass m’ont fait dire que Sorcerer serait vraisemblablement un groupe fort épatant.

A la première écoute de la pièce d’ouverture, The Dark Tower of the Sorcerer, j’avais la certitude que mon choix avait été judicieux. Une bonne atmosphère sombre avec de bons riffs très Doom effectivement à la manière de Candlemass. Ma surprise a été cependant de taille en entendant la voix du chanteur. Forte et puissante sans l’ombre d’un doute et rendant cette pièce somme toute très bonne et très accrocheuse.

Bien que musicalement relativement bon, l’album tarde a exploser au fil des pièces, on tombe rapidement dans le Heavy Metal d’origine et la voix de Anders Engberg est beaucoup trop mielleuse pour donner la toute puissance au groupe. Les pièces ramollissent tombant souvent dans le type plus balade Metal que dans le Doom épique et les solos de guitare comportent beaucoup trop de frivolités. En gros, Sorcerer est un genre de mélange entre un groupe de Doom et un groupe de Power Metal. Bien que certaines pièces comme In the Shadow of the Inverted Cross soient efficaces, d’autres comme The Gates of Hell tombent carrément dans le fromage fondu et dans le cliché du Métal doucereux et gentil.

Mon objectivité me permet de dire que les pièces sont brillamment composées et interprétées mais elles manquent cruellement de profondeur et de puissance. Un chanteur avec plus de couilles serait de mise pour apporter cette puissance manquante. Les amateurs de Power Metal vont vraisemblablement apprécier cet album mais pour ma part je ne réitérerai pas l’expérience.

Void of Sleep – New World Order – 2015

void-of-sleep-new-world-ordVoid of Sleep – Progressive Doom Metal – Italie
New World Order – 2015
Aural Music
8.5/10

En plus de 40 ans d’écoute musicale et d’achats d’albums j’ai régulièrement pris des risques en tentant de découvrir de nouvelles formations. Souvent la déception est au rendez-vous mais il arrive parfois qu’un album et un groupe m’ont fait oublier les mauvaises surprises.

J’ai pris un risque avec Void of Sleep, formation Italienne qui m’était inconnue, sur un label tout aussi inconnu et de surcroit donnant dans un style musical que je n’affectionne pas particulièrement : Le Stoner/Sludge Metal. Pourquoi ai-je donc été attiré par Void of Sleep? Comme par les décennies passées où je me suis souvent fait avoir, c’est le nom du groupe et la pochette de l’album qui m’ont incité à donner une chance à Void of Sleep. Je n’ai rien compris de mes erreurs me direz-vous. Et bien non et heureusement car je serais passé à côté de quelque chose de puissant!

L’étiquette Stoner/Sludge attribuée à Void of Sleep n’est pas tellement véridique, du moins pour New World Order. La formation donne plus dans un Progressif Doom avec des sonorités Occult Rock saupoudré de Stoner par endroits. L’essence des années 70 est présente mais ce qui m’a frappé de plein fouet dans les deux premières pièces c’est le mélange frappant entre Voïvod et Opeth avec les accords dissonants et les structures caractéristiques du premier et la voix du deuxième. Avec une production irréprochable et un talent évident pour la composition et les arrangements, Void of Sleep frappe fort avec son deuxième album et offre une nouvelle fraîcheur dans le monde du Métal, loin des standards et des sonorités communes.

Le groupe se forge ainsi une identité propre et l’originalité des sept pièces de l’album font de Void of Sleep une formation à prendre en considération et à découvrir au plus vite.

Lucifer – Lucifer I – 2015

lucifer-lucifer-iLucifer – Heavy Occult Rock – Allemagne
Lucifer I – 2015
Rise Above
9.5/10

Le Rock occulte connait un regain de vie et un nouveau souffle depuis quelques années et lorsque l’on étudie le phénomène de plus près, on s’aperçoit que les meilleures formations du genre sont menées par des femmes. Une nette évolution s’est effectuée depuis Coven avec sa mystérieuse Jinx Dawson au début des années 70 avec des entités comme Blood Ceremony, Jex Thoth, Jess and the Ancient Ones ou encore Sabbath Assembly toutes menées par des femmes avec des allures sombres comme des sorcières des temps modernes.

Fondée en 2014 sur les cendres de The Oath, Lucifer est une nouvelle âme noire sortie de la nuit avec une femme à sa tête. Le vétéran Gaz Jennings de Cathedral s’est joint à Johanna Sadonis, Andrew Prestridge (Angel Witch) et Dino Gollnick et ainsi offrir Lucifer I, un premier album sorti sur Rise Above Records, label pour lequel Jennings travaille et propriété de Lee Dorian (Cathedral, Napalm Death).

Dès les premières notes de Abracadabra, le ton est donné et il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que j’accroche totalement à la voix envoûtante de Sadonis et au son général du groupe. On ressent la présence des années 70 avec des sonorités propres au Rock Progressif au niveau des changements de tempo. Ce qui retient le plus l’attention ce sont les riffs accrocheurs qui remplissent adéquatement les pièces tout au long de l’album. Une bonne dose Doom vient renforcer le tout pour nous transporter directement sur le chemin de l’enfer. La composition des pièces est tout simplement géniale et les arrangements sont sans failles.

Lucifer est une superbe découverte pour moi, cet album est tout à fait grandiose et suffisamment obscur pour plonger dans les ténèbres à chaque écoute. Lucifer sera à surveiller de très près, c’est un groupe de très haute qualité à mettre impérativement dans sa collection.