En écrivant la chronique de ce matin, j’anticipe les commentaires des détesteurs qui vont vraisemblablement nous dire que Ghost, ce n’est pas métal. Tut tut tut! Primo, c’est quoi être métal? Ce terme ne désigne même pas un genre, ni même la moitié d’un, alors pourquoi se lancer dans un débat qui n’en est pas un finalement? Sur son troisième album, Tobias Forge nous emmenait dans des contrées inexplorées en revisitant certaines textures des années 70 et des éléments plus Progressif avec toujours cette touche fantasmagorique des deux premiers albums avec une bien meilleure production et des pièces qui restaient dans la tête. Papa Emeritus III et ses Ghoules sans nom avaient misé juste avec des riffs dignes de ce nom et une énergie débordante dignes des grands noms du Hard Rock et du Heavy Metal originel. Que dire de plus? Si vous êtes un fan, vous comprenez très bien de quoi il en retourne, si non, il n’est jamais trop tard pour comprendre. Meliora est-il un album de métal? Non, car ce terme est un peu trop diminutif. Heavy Metal? Bien sûr! Hard Rock? Évidement! À écouter avec puissance sonore!
Face au succès retentissant de Opus Eponymous, Lee Dorian de Rsie Above Records savait très bien qu’il ne pourrait pas faire plus pour permettre à Ghost d’aller plus loin dans sa vision. Le premier album du projet anonyme avait tellement pris le monde métallique par surprise que Ghost avait obtenu un contrat avec un label majeur, en l’occurrence Loma Vista Recordings. Infestissumam fut le premier album sur lequel d’autres membres avaient pu contribuer à la composition et aux arrangements et à ce stade, ces membres étaient toujours de parfaits inconnus. Papa Emeritus I avait cédé sa place à Papa Emeritus II et les Nameless Ghouls avaient quelque peu changé de look poussant ainsi un peu plus loin le concept initié dès les débuts du projet. Au niveau musical, Ghost évoluait tout en gardant une certaine connexion avec la sonorité de Opus Eponymous en explorant d’autres influences issues des années 60 et 70 et en jouant avec les textures et structures rappelant parfois The Beatles sur Jigolo Har Megiddo et Idolatrine ou The B-52’s sur Zombie Queen. L’impression de la pochette et de l’art graphique avait retardé la sortie de l’album dû à son contenu soi-disant offensant, quelques compagnies d’impression refusant carrément le contrat. C’est également avec cet album que Ghost a dû prendre le sobriquet de Ghost B.C. pour éviter d’interférer avec un rappeur Américain quelconque utilisant le sobriquet Ghost. Le groupe gagnera son droit de garder le nom de Ghost l’année suivante. Curieusemeent, c’est à partir de Infestissumam que le phénomène de « haters » est apparu, certains qualifiant le groupe de « pas assez métal » et mené par des poseurs, sans savoir qui se cachait véritablement derrière ces costumes d’anti-pape et de membres de son clergé. Les soupçons sur l’identité de ce pape ont commencé à circuler grâce à des recherches sur les droits d’auteurs Suédois alors que toutes les pièces étaient attribuées à un Nameless Ghoul répondant au nom de Tobias Forge. Ce dernier avait été associé à Mary Goore, chanteur et guitariste du groupe de Death Metal Repugnant menant ainsi à une plus vaste investigation pour trouver l’identité des autres membres. Infestissumam marquera l’histoire métallique en menant Ghost à la tête de la nouvelle vague de groupes s’inspirant du Rock Occulte des années 70 et permettra au groupe de rapidement gravir les échelons. Un chef d’œuvre du genre qui, n,en déplaise à ses détracteurs, fait amplement partie de l’évolution métallique.
L’Évolution Métallique selon Sinistros #1240
Ghost – Opus Eponymous – 2010
Suède
En Octobre 2010, alors que j’étais co-animateur de Réanimation sur CFOU à Trois-Rivières, j,avais reçu un promo provenant de Rise Above Records. Le premier album de Ghost, Opus eponymous, était sur le point de sortir officiellement dans les jours suivants et personne na,mvait entendu parler de ce groupe Suédois mystérieux. L’anonymité des membres, les masques, l’anti-pape, les ghoules sans nom faisaient planer le mystère autour du groupe et la sonorité était abrasive, de la vieille école et incroyablement riche. En entendant cet album, je suis tombé sur le cul et je me suis empressé de le passer à l’émission. Ghost fait partie des premiers groupes de la vague du « seventeen revival » qui a déferlé sur le monde métallique au début des années 2010 et son ascension a été plus que fulgurante. Lee Dorian savait qu’il ne pourrait pas garder le groupe pour ses futurs albums tant quelque chose de puissant s’en venait. L’identité des membres du groupe est demeurée pratiquement secrète jusqu’en 2017 même si certains mordus savaient en fait qui en étaient les principaux acteurs. Il faut prendre Opus Eponymous comme étant un « game changer » qui a ouvert des portes tant au groupe lui-même qu’à d’autres qui ont suivi comme Lucifer, Blood Ceremony ou encore The Devil’s Blood. Avec ses structures accrocheuses, ses riffs bien ficelés et ses textures sonores épiques, Opus Eponymous était devenu un classique instantané qui a contribué à propulser un groupe au sommet en l’espace de dix ans. Oui, on le sait tous que Ghost évoluera vers de nouveaux horizons sonores par la suite et que certains n’apprécient pas le fait que son look ne reflète pas le son généralement associé à ce type d’aspect théâtral mais on a qu’à penser à des groupes comme Coven qui, en 1969, était plus Satanique que n’importe quel groupe de Black Metal ou encore à des groupes comme Alice Cooper ou Kiss qui ont popularisé ce type de gamique dans les années 70 pour comprendre que Ghost, c’est la même chose en plus moderne. Opus Eponymous avait apporté un vent de fraîcheur dans ce monde élitiste et nous a montré un génie de la composition et des arrangements qui allait révolutionner et remettre le rock flamboyant de la carte de la grandeur avec les albums suivants.
Ghost – Progressive Rock / hard Rock – Suède
Phantomime – 2023
Loma Vista Recordings
Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand fan de Ghost et que j’ai une certaine aversion pour les reprises. Voilà que Tobias Forge nous offre un troisième mkini album de reprises en 2023. Je fais quoi? Dilemme. Je l’ai acheté, bien évidement et en vinyle de surcroit. Donc, c’est avec un mélange d’appréhension et de curiosité que j’attendais Phantomime.
Contrairement aux deux précédents min albums de reprises, If You Have Ghosts et Popestar, je connaissais déjà les cinq pièces contenues sur cette galette. See no Evil initialement du groupe Punk Television est en ouverture et la reprise est quand-même réussie, la version de Ghost donne un peu plus de tonus à la pièce mais ce qui saute immédiatement aux oreilles c’est la voix nasillarde de Forge, voix qui tappera un peu sur les nerfs sur toutes les pièces du mini album. S’en suit Jesus He Knows Me de Genesis qui avait été offerte à Pâques avec un vidéoclip et tout un concept tournant autour d’un télé-évangéliste débauché. La version de Ghost est quand même efficace et bien rendue, cette version pourrait bien initier les jeunes à de la plus vieille musique. Hanging Around de Stranglers est la pièce qui retient le plus l’attention, Tobias Forge revient avec sa voix des précédents albums, les claviers sont bruts et donnent une touche plus grinçante à ce classique. La reprise que les métalleux attendaient est Phantom of the Opera, grand classique de Iron Maiden. D’emblée vraiment moins puissante que la version originale et sans réel gros changement, cette reprise nous montre que Forge ne renie pas ses origines Métalliques mais demeure pas très convaincante, le son de Ghost n’est pas vraiment présent et la voix nasillarde vient dénaturer ce chef d’œuvre. Pour finir, on a droit à une endormante version de We Don’t Need Another Hero de Tina Turner. Pourquoi avoir choisi une telle pièce en reprise? Honnêtement, j’aime mieux ne pas le savoir. Cette pièce était ennuyeuse à l’origine, elle l’est toujours avec la version de Ghost et n’est d’aucune utilité pour ce mini album.
Bien que la production sonne très bien, elle manque de profondeur et de puissance. Je sais, vous me direz que je n’aime pas les reprises en partant et beaucoup de fans aimeront sans nul doute ce EP. Vous avez raison. Phantomime aidera une bonne majorité de fans à patienter jusqu’au changement de pape cet automne et à la sortie d’un sixième album de pièces originales. Je ne mets pas de notes car ce sont des reprises et je ne sais pas trop comment noter ça. Je m’attendais à ne pas trop « triper » sur Phantomime, il ne tournera pas souvent dans le futur mais ça demeurera une belle pièce dans ma collection. Qui sait, peut-être un jour je ferai la paix avec les reprises et que je l’apprécierai –à sa juste valeur?
Ghost – Progressive Rock/Hard Rock – Suède
Impera – 2022
Loma Vista Recordings
9,5/10
Le cinquième chapitre vient de s’ouvrir pour Ghost. Avons-nous encore besoin de faire les présentations? Je crois que non. Aimée ou non, la troupe de Nameless Ghouls avec son chef Papa Emeritus IV continue de faire parler d’elle et avec Impera, Ghost monte aux sommets des « charts » à travers la planète. Avant de commencer la chronique pour de vrai, je me dois de dire les vrais affaires : Ghost n’est plus le groupe de Opus Eponymous et ce n’est pas un groupe Métal, point final.
Donc, le Cardinal Copia a été promu Pape et devient ainsi Papa Emeritus IV, premier d’une nouvelle lignée. Sur Impera, Tobias Forge nous offre des pièces différentes tout en gardant l’essence même de Ghost. Comme pour les albums précédents, le son évolue et nous transporte vers des styles appartenant au passé, en particulier les années 80. Tantôt on flirte avec le Glam pour bifurquer vers des sonorités qui avaient fait les beaux jours des groupes de « Arena Rock » ou AOR Adult Oriented Rock) avec toujours ces mélodies accrocheuses dont Forge est capable de nous pondre. Le côté Progressif entamé sur Meliora est poussé plus loin et encore une fois, la production nous en met plein les oreilles, ça sonne incroyablement bien, on a droit à un mur de guitares et les claviers sont bien à leur place pour apporter toutes les atmosphères désirées pour chaque pièce de l’album. Impera, c’est la suite des choses et cette évolution est tout simplement majestueuse.
Je suis un fan fini depuis la sortie de Opus Eponymous en octobre 2010 et je m’assume pleinement. Impera est pour moi un autre autre chef d’œuvre de Ghost qui se retrouvera bien haut dans les tops 2022 de Hurlemort. Vous n’aimez pas? Pas besoin d’en faire un plat, je n’en ai absolument rien à foutre.
Ghost – Progressive Rock/Hard Rock/Heavy Metal – Suède
Prequelle – 2018
Loma Vista
9,5/10
J’ai connu Ghost avant même la sortie officielle de Opus Eponymous vers la fin 2010. J’avais tout de suite accroché au son du groupe et mes attentes étaient grandes pour la suite. J’avais été agréablement surpris par Infestissumam qui nous amenait vers des sonorités différentes et revisitant les classiques comme The Beatles ou encore The B-52’s. Le projet s’est solidement ancré avec Meliora sur lequel le progressif prenait le dessus et sur lequel les diverses influences du fondateur prenaient place. Bien que les fans des débuts savaient qui était Papa Emeritus et savaient que Ghost était en fait un « one man band », ce n,est qu’en 2017 que l’identité de Tobias Forge a été officiellement révélée. Pas de grande surprise pour les fans de longue date si ce n,est que ceci a permis de remettre les pendules à l’heure.
Cette année, nous avons droit à du sang neuf : Le pape fait maintenant place à un Cardinal qui n’est pas de la lignée originelle. Le Cardinal Copia nous arrive avec Prequelle, le quatrième album du projet, album qui se veut plus sombre que les deux précédents albums et encore plus mature musicalement. On suit la ligne directrice commencée sur Meliora en ajoutant veaucoup plus d’éléments progressifs et issus du Classic Rock. Encore une fois, le travail de composition est incroyable et les arrangements sont de très haut calibre. Tobias Forge est décidément un génie de la composition étant en mesure de nous livrer des pièces solides et accrocheuses. L’accent a été mis sur les claviers et les sonorités plus vaporeuses et l’utilisation d’instruments naturels comme le saxophone impressionne d’avantage. Contrairement aux autres albums où les pièces étaient majoritairement chantées, sur Prequelle on retrouve deux pièces instrumentales sur les dix contenues sur l’album. Helvetesfönster en est une fort intéressante rappelant les grands du rock progressif des années 70 et sur lqauelle figure Mikael Arkefeldt à la guitare acoustique.
Ghost devrait prendre un tout autre envol cette année en devenant un des chefs de file des grands groupes qui remplissent des arénas. Prequelle est une réussite musicale sans pareil qui plaira aux amateurs de musique à l’esprit ouvert. Oubliez le Métal un instant et concentrez-vous sur le génie musical de Tobias Forge.
La seule et unique fois que j’ai pu voir Ghost en spectacle, c’était en 2012 avec Opeth et Mastodon au Metropolis. Papa Emeritus premier du nom et ses Nameless Ghouls avaient joué 5 ou 6 chansons pour un très rapide 30 minutes vraiment intenses. Avec les amplis Orange comme unique décor, Ghost avait pris la place un peu par surprise n’étant pratiquement pas connus à l’époque. J’ai manqué les autres apparitions du Groupe dans la Métropole à quelques reprises par la suite dont celle de 2015 avec Purson. Quand on travaille de soir et qu’un de nos groupes préférés vient en ville un Mercredi soir, ça fait un gros pincement au cœur.
J’ai su au cours de l’été que Ghost serait de retour à Montréal en Novembre après l’annulation de sa présence au Heavy Montreal. Un Vendredi soir… Mais! Il me restait des journées de vacances et en s’y prenant quelques mois d’avance j’ai pu me libérer et c’est avec un confrère de travail que la décision fut prise assez rapidement de se procurer des billets pour une soirée qui s’annonçait des plus épiques.
Les portes du Metropolis ouvraient à 18h30 donc nous nous sommes dit qu’en arrivant légèrement d’avance, nous n’aurions pas à attendre très longtemps. La surprise a été de taille en constatant que la file faisait deux coins de rue en attente d’entrer dans la place! Une fois entrés, nous avons vite fait de se trouver une place de choix au balcon pour être en mesure de tout voir ce qui se passait sur la scène.
À 20h piles, la première partie commençait sa prestation. Nous savions que Marissa Nadler risquait d’être un peu endormante pour avoir écouté quelques pièces de son répertoire il y a quelque semaines. Endormante est un mot assez faible, je dirais plus soporifique. Marissa Nadler est arrivée sur la scène avec un individu qui jouait tantôt du clavier ou tantôt de la guitare le tout dans une infinie douceur comme si il avait peur de faire mal à ses instruments. La prestation de Marissa Nadler a duré pendant 30 interminables minutes donnant l’impression de nous jouer une seule chanson sur un ton des plus monotones.
Bref, première partie plate et fort ennuyante. J’en ai profité pour aller voir la table de « merch » pour me procurer un t-shirt de Ghost. J’ai juste une petite remontrance à ce sujet : Allez-vous faire foutre Evenko. On sait tous que vous prenez un pourcentage sur la marchandise vendue mais des t-shirts à 50$ c’est du vol pur et simple. Il y avait même une patch à 40$ et une tasse à café à 25$. Nous prenez-vous pour des imbéciles? La réponse est vraisemblablement oui et j’ai donc passé mon tour en maudissant votre organisation.
Après s’être fait désirer pendant plus de 20 minutes d’intro durant lequel des techniciens finalisaient les derniers préparatifs, Ghost est monté sur scène en nous balançant Square Hammer en pleine face. From the Pinnacle to the Pit et Con Clavi Con Dio ont suivi et il n’en fallait pas plus pour mettre le feu à la salle! Ghost a joué pendant près de 1h30 mélangeant des pièces des trois albums, Body and Blood, Ghuleh/Zombie Queen, Secular Haze, Per Aspera Ad Inferi, Ritual, Cirice, Absolution et j’en passe. Donald Trump a eu Mummy Dust lui être dédiée et suite à un long discours qui abouti sur l’orgasme féminin, le groupe a terminé la soirée en beauté avec Monstrance Clock chantée en cœur avec la foule.
C’est rendu gros Ghost. Pas mal gros. Du point de vue technique c’est assez hallucinant. Les musiciens ne contrôlent plus leurs effets et jouent avec des sans fil, pas d’amplis sur la scène, de la pyrotechnie et des effets de lumière grandioses, tous les ingrédients sont là! Mais le plus frappant c’est l’aisance des six musiciens sur la scène le tout réglé comme une horloge : C’est sur la grosse coche! Papa Emeritus III a une facilité incroyable à contrôler la foule et communique très bien avec celle-ci. Ce qui fait bizarre au final, c’est d’entendre une foule de 2000 personnes chanter en cœur les paroles du groupe avec des mots sortis tout droit des enfers… Ghost est extrêmement professionnel, généreux et surtout pas sérieux du tout. Un grand groupe qui donne un maudit bon show!
Ghost – Heavy Metal / Rock – Suède
Popestar – 2016
Spikefarm Records
7/10
Bon, il est arrivé le tant attendu Popestar de Ghost. Je dois dire en partant que je ne suis pas un grand amateur de reprises et que je n’avais pas vraiment aimé If You Have Ghosts paru suite à Infestissumam en 2013. Je dois également rappeler que je suis un très grand fan de Ghost et ce depuis le tout début en 2010 avec Opus Eponymous.
Autant j’ai pu encenser les trois albums, autant j’ai eu de la difficulté à assimiler les deux mini albums. Ce qui caractérise Popestar à l’instar de If You Have Ghosts c’est l’ajout d’une pièce originale en entrée du dit mini album. Square Hammer est une pièce comme Ghost a su en créer depuis sa création. Une excellente pièce qui reste dans la tête et qui risque de prendre les radios rock comme CHOM d’assaut. C’est en fait un single pour nous faire patienter jusqu’en 2017 pour le nouvel album.
Le mini album est également composé de quatre reprises. La première est Nocturnal Me de Echo & the Bunnymen qui figurait sur le très classique Ocean Rain, cet album qui renferme The Killing Moon. Je dois avouer que la version de Ghost de cette pièce est fort réussie et pour une reprise, je suis agréablement surpris. S’en suit une pièce vaporeuse reprise d’un duo qui m’était totalement inconnu ( et l’est toujours d’ailleurs ). I Believe de Simian Mobile Disco a originalement été enregistrée par ses créateurs en 2007 et personellement, je n’ai aucunement aimé cette pièce, tant l’originale que cette reprise de Ghost. L’incursion dans les années 80 se fait avec le classique de Eurythmics, Missionary Man. Cette pièce marquait un changement pour Eurythmics à l’époque et bien que Ghost ait quelque peu musclé la pièce il n’en demeure pas moins que la pièce en tant que tel n’est toujours pas convaincante même chantée par Papa Emeritus III. La pièce de clôture demeure dans le créneau New Wave/Post Punk avec une reprise de Bible du groupe Suédois Imperiet. Parue en 1981, cette pièce aurait très bien pu être composée par Mike & the Mechanics et même par Ghost, elle demeure également pas très convaincante.
Les membres de Ghost sont de grands fans du New Wave et Post Punk des années, c’est bien connu. Outre la reprise de Echo & the Bunnymen, je me serais attendu à des reprises de groupes un peu plus sombres comme Joy Division, Bauhaus ou encore The Cure mais Ghost en a décidé autrement et Popestar est un objet de collection uniquement. Heureusement, Square Hammer vient sauver cette sortie décevante.
Ghost – Heavy Metal/Rock – Suède
Meliora – 2015
Loma Vista records
9.5/10
Même si théoriquement Opus Eponymous, premier album de la formation Suédoise Ghost, est sorti à la fin 2010, c’est sur la liste 2011 que cet album s’était hissé au premier rang de mes tops de l’année avec une note de 9.5/10. En 2013, le deuxème opus Infestissumam était passé en deuxième position juste derrière Voïvod avec également une note de 9.5/10.
Après avoir été forcé de prendre le psuedonyme de Ghost B.C. pour des raisons légales en Amérique du Nord, voici que Ghost nous revient en 2015 sans le B.C. et avec un troisième album intitulé Meliora. Meliora signifie meilleur en latin mais est-ce que ce nouvel album est vraiment meilleur que son prédécesseur? La réponse est oui et non en même temps. Oui parce que les nouvelles pièces sont encore plus flamboyantes au niveau des arrangements et de la qualité de production et non parce que l’album n’a pas su créer l’effet de surprise suscité par Infestissumam et qu’il est cruellement trop court.
Donc, Meliora n’est pas meilleur mais égal aux deux premiers albums et Ghost continue sa lancée vers une domination totale de la planète. CHOM FM présente même le premier extrait Cirice en ondes, c’est peu dire! Alors, qu’en est-il de cet album au final? Papa Emeritus et sa bande de ghoules s’aventurent cette fois-ci dans des sonorités plus pop par moments ce qui tranche étrangement avec les guitares incisives et les ambiances plus froides dégagées tout au long de l’album. Aucune mauvaise pièce ni de remplissage inutile, tout est bien dosé avec certains passages plutôt étonnants. Nous avons même droit a un clin d »oeil à Slayer dans la pièce Cirice.
Encore une fois Ghost frappe fort et Meliora se hissera sans l’ombre d’un doute dans le top 5 de Hurlemort pour 2015.
Ma révélation de la 2e décennie du 21e siècle est sans contredit la formation Suédoise Ghost. Mélangeant plusieurs styles, de hard rock à new wave en passant par des saveurs plus pop et imbriquant le tout dans certaines sonorités métalliques, Ghost a su ramener le théâtral à l’avant plan avec ses costumes, son concept et ses brillantes compositions accrocheuses. En gardant ses membres anonymes, une touche de mysticisme s’ajoute au tout pour créer une entité propre. Les avis sont partagés face à la formation, on aime ou on aime pas. Pour ma part, Papa Emeritus et ses Nameless Ghouls entrent directement dans mes critères musicaux et Ghost s’est habilement infiltré dans mon top 10 èa vie des groupes que je préfère. La complexité des arrangements et l’intelligence des compositions me ramène à différentes époques et curieusement, les éléments inclus dans les trois albums de la formation sont puisés dans les diverses sources qui ont construit mon cheminent musical depuis le début des années 70. Je suis un fan fini de Ghost et je l’assume pleinement n’en déplaise à ses détracteurs. En faisant des recherches sur le passé des 3 Papa Emeritus, j’ai découvert un auteur/compositeur fort prolifique et d’un talent incroyable pour la composition musicale. Subvision en est un parfait exemple avec ses étranges sonorités rappelant certaines pièces de Ghost. Oups, j’en ai trop dit….
La Chronosphère: Dimanche 20 Septembre 2015
Ghost – Elizabeth – 2010
Ghost – Classic Rock/Heavy Metal – Suède
Infestissumam – 2013…………..9.5/10
Loma Vista records
Dès la sortie de Opus Eponymous à la fin 2010 ( début 2011 en Amérique du Nord ), il était évident que la barre serait excessivement haute pour le deuxième album. Soit Ghost ( maintenant Ghost B.C. en Amérique ) gardait sa formule gagnante et risquait de produire un album en dessous des attentes, soit la formation évoluait en offrant quelques chose de différent.
Le voici, fraîchement arrivé, ce nouvel album intitulé Infestissumam. Le terme veut tout simplement dire Hostile en Latin. Nous avions eu droit au « single » Secular Haze au début Janvier, pièce qui en a laissé plusieurs perplexes quant au contenu de l’album. Puis, un deuxième « single », Year Zero, nous montrait un Ghost comme celui que nous avions connu sur Opus Eponymous.
Alors, qu’est-ce que j’en pense de cet album? Après quelques écoutes je dois affirmer qu’il est aussi excellent que son prédécesseur quoique relativement différent. Beaucoup plus Classic Rock, beaucoup plus étoffé avec des vocaux magistraux et des sonorités issues de la fin des années 60, début 70. Les riffs à la Blue Oyster Cult sont toujours présents mais là où l’évolution arrive, c’est dans les influences tant disparates que lointaines que Ghost puise ses idées.
Avec une pièce comme Jigolo Har Megiddo, on pense tout de suite à Penny Lane des Beatles ou encore Ghuleh/Zombie Queen qui démarre tout en douceur avec un piano pour évoluer dans une pi;ce dans la veine de Let it Be encore une fois des Beatles pour se transformer en pièce plus surf rock rappelant The B-52’s et même The Ventures par moments, la bande de Papa Emeritus II nous transporte dans un passé où le Rock était pur et originel, où le sens du grandiose et de la musicalité prenaient tout leur sens.
L’ajout d’instruments plus classiques comme le piano, les cuivres et les violons en pizzicato apportent une dimension et une ambiance de puissance, la basse se laisse beaucoup plus aller avec des lignes de type « walking » et le clavier est omniprésent renforçant la sonorité de la fin des sixties. Et pour ceux qui croient encore que Papa emeritus II est un autre chanteur, n’est-il pas étrange qu’il a la même voix qu’il chante exactement comme Papa Emeritus?
Infestissumam un album plus pop? Pas vraiment. Plus doux? Possible. Génial? Absolument!