Satyricon – Satyricon – 2013

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1408
Satyricon – Satyricon – 2013
Norvège

Depuis le temps que j’en parle, le changement avait osé frapper de nouveau en s’attaquant aux racines même du Black Metal originel. Avec son huitième album éponyme, la formation Norvégienne Satyricon s’était orientée vers un style plus Rock au détriment de l’éternelle noirceur crue à laquelle le groupe nous avait habitués. Cet album avait suscité autant de haine que d’amour de la part des fans et ce, à des opposés à 180 degrés. Mais diable, est-ce que cet album est mauvais ou non? Si on s’attendait à avoir un album typiquement Black Metal, oui, cet album peut paraitre mauvais. Mais si on a une oreille plus aiguisée et un esprit plus ouvert, on retrouve d’excellentes pièces bien structurées avec diverses textures atmosphériques et vaporeuses. Satyricon avait osé le changement et c’est plutôt réussi! À découvrir ou redécouvrir!

Satyricon – The Age of Nero – 2008

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1136
Satyricon – The Age of Nero – 2008
Norvège

Lorsqu’un group change des éléments dans sa recette initiale, il y a toujours des bienpensants qui nous rappellent à quel point ils ont la science infuse et à quel point un groupe ne devrait pas changer ni dévier de sa trajectoire d’origine. Dans le Black Metal c’est beaucoup plus fréquent que dans les autres sous genres, comme si le fait de ne pas sonner cru et vouloir évouer musicalement constituait un crime majeur contre l’humanité. Satyricon a souvent été critiqué pour avoir osé ainsi dévier du « trve Black métul » pour offrir un son un peu plus rock et mieux produit. L’opprobre provenant de certains métalleux avait commencé à se faire sentir dès Rebel Extravaganza et s’était étalé sur les albums suivants et même The Age of Nero n’y avait pas échappé. Pourtant, ce septième album des Norvégiens était rempli d’excellentes idées et de riffs bien ficelés avec une rythmique tribale réglée comme une montre Suisse. Où était le mal de vouloir expérimenter diverses textures? Nulle part. en réécoutant cet album ce matin, je constate une fois de plus que le métalleux est une bibitte difficile à contenter et que certaines de ces bestioles prennent un malin plaisir à la détestation pure et simple. The Age of Nero est ni plus ni moins un très bon album avec d’excellentes compositions qui ont le mérite d’avoir influencé le cours de l’histoire métallique. À méditer et à réécouter avec un maximum de volume sonore.

Satyricon – Now, Diabolical – 2006

L’Évolution Métallique selon Sinistros #998
Satyricon – Now, Diabolical – 2006
Norvège

Now, Diabolical fut le mal aimé de la discographie de Satyricon. Était-ce dû au fait que le groupe venait de signer avec un label majeur, en l’occurrence Roadrunner Records? Je ne crois pas. Ici, une fois de plus, le changement semblait être une source de dissentions au sein de la grande famille métallique. Certains trouvaient que cet album était plus mou et manquait d’inspiration tandis que d’autres trouvaient cet album tout simplement excellent. Il est vrai que Satyr et Frost avaient opté pour une approche plus minimaliste que sur les précédents albums en retournant aux racines mêmes avec des éléments plus Heavy Metal et peut-être même un peu plus accessibles. En écoutant cet album ce matin, je redécouvre des éléments qui m’étaient sortis de l’esprit : L’effet Gothic Rock des compositions et la simplicité désarmante des riffs qui rendent justement les pièces de cet album aussi géniales. C’est justement avec ce type de changement dans le son d’un groupe qu’on constate l’ampleur du génie musical de ses membres et dans ce cas-ci, Satyr en est tout un génie. Réussir à demeurer toujours aussi pertinent en offrant de la simplicité, il faut le faire! Réécoutez cet album attentivement, il contient de petits bijoux de composition et de structure musicale qui n’est pas piquée des vers!

Satyricon – Volcano – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #813
Satyricon – Volcano – 2002
Norvège

À mon signal, déchainez l’enfer. C’est avec cette phrase que s’ouvre Volcano, cinquième album de Satyricon. Certains reprochaient au groupe de s’éloigner du Black Metal depuis un moment et plusieurs critiques négatives se faisaient entendre à propos du groupe. La raison? Eh bien oui, vous avez deviné, le changement! Satyricon ne stagnait pas dans la même formule d’album en album et tentait de se réinventer à chaque fois, optant pour des styles et sonorités différentes à chaque fois, ce que le groupe à magistralement réussi. Volcano était plus cru que son prédécesseur et avait une petit côté plus « Rock and Roll » mais la noirceur et les riffs incisifs étaient toujours au rendez-vous et même si cet album n’est peut-être pas le meilleur de la discographie du groupe, il n’en demeure pas moins intéressant et captivant pour autant. Satyricon jouait la carte de la finesse et de la complexité avec des éléments contrastants plus minimalistes donnant ainsi un superbe mélange de musique originale et incroyablement bien ficelée. Qu’on se le dise : Volcano était toute une réussite métallique et un classique intemporel qui aidait Satyricon à exercer son influence sur le vaste monde métallique.

Satyricon – Rebel Extravaganza – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #662
Satyricon – Rebel Extravaganza – 1999
Norvège

Rebel Extravanganza, quatrième album de Satyricon, n’avait pas fait l’unanimité à sa sortie et ne fait toujours pas cette unanimité aujourd’hui, allons savoir pourquoi : Ah oui, le fameux changement tant méprisé par une certaine supposée élite. Satyricon avait osé bifurquer de sa sonorité crue si chère aux « trve kult » de ce monde en nous offrant des compositions plus léchées et plus audacieuses avec des riffs encore plus techniques et des changements de tempo spectaculaires. Rebel Extravaganza aussi mal aimé qu’il était nous montrait un Satyricon en pleine possession de ses moyens et nous montrait que le groupe était capable de s’aventurer vers d’autres horizons musicaux tout en gardant sa flamme noire intacte. Un excellent album a découvrir ou redécouvrir pour bien comprendre ce qui allait suivre au tournant des années 2000 dans l’évolution du Black Metal.

Satyricon – Nemesis – Divina – 1996

Avec Nemesis Divina, Satyricon montait de plusieurs barres la technicalité et la noirceur de son Black Metal donnant ainsi une sonorité à ce qu’on pourrait appeler Armageddon. Le côté « Evil » du groupe était multiplié par 10, la présence de claviers tout au long de l’album aidant fortement à créér une atmosphère glauque. Le génie de composition de Satyr est devenu dès lors un modèle pour bien d’autres formations de Black Metal par la suite et ce troisième album est toujours considéré comme étant un chef d’œuvre du genre tant la complexité et les idées sont grandioses sur toutes les pièces. Malgré le fait que Satyricon soit un des pionniers du Black Metal, il sera fortement critiqué suite à Nemesis Divina principalement dû aux changements de sonorités et de façon de composer sur les albums suivants.

Satyricon – The Shadowthrone – 1994

Autant les synthétiseurs et autres claviers étaient démonisés dans le Métal des années 80, autant ces machines maléfiques étaient prisées dans les générations métalliques des années 90. Plusieurs groupes de Black Metal utilisaient les claviers pour rendre leur musique plus atmosphérique et aussi plus intéressante et Satyricon avait compris que l’usage de ces claviers améliorerait grandement ses compositions. Avec The Sahdowthrone, la formation Norvégienne franchissait un grand pas pour le Black Metal en général avec des pièces majestueusement bien composées dans lesquelles ces atmosphères lugubres et pratiquement classique apportaient une toute nouvelle dimension sonore à la musique extrême. Avec ses longues pièces glaciales et riches en textures, Satyricon deviendrait l’un des piliers du Black Metal Scandinave et The Shadowthrone un classique du genre.

Satyricon – Dark Medieval Times – 1993

En pleine ébullition du Black Metal, la formation Norvégienne Satyricon s’était amené avec une sonorité plus vaporeuse et plus froide qui trancahit avec les autres groupes de Black Metal de l’époque. Le groupe jouait avec les contrastes passant de riffs vicieux et acérés à des mélodies de guitares acoustiques tout en mettant des claviers en avant plan pour donner un effet atmosphérique à sa musique. Le tout avait donné dark Medieval Times, un album froid et rempli de désespoir qui cadrait parfaitement avec ce que le Black Metal se devait d’être. Malgré une production plus faible, Satyricon sortait son épingle du jeu avec des pièces bien ficelées et brillamment composées, il n’y avait rien à redire : le membres étaient d’excellents musiciens et surtout d’excellents compositeurs. La nouvelle vague du Black Metal venait d’arriver et Satyricon en serait l’un des principaux acteurs et un groupe fort influent pour la suite des événements.

Satyricon – Deep Calleth upon Deep – 2017

Satyricon – Black Metal – Norvège
Deep Calleth upon Deep – 2017
Napalm Records
8.5/10

N’étant pas des plus familiers avec la musique de Satyricon, c’est avec un certain recul que j’ai écouté ce nouvel album intitulé Deep Calleth upon Deep. J’avais par le passé écouté les albums Volcano de 2002 et The Age of Nero de 2008 sans trop m’attarder sur chacun de ces albums, si bien que mes souvenirs sont un peu flous de ces écoutes. Quoiqu’il en soit, c’est avec une oreille attentive que j,ai écouté ce neuvième album du groupe Norvégien.

Après quelques écoutes je dois avoué que je suis assez impressionné par la qualité de composition qui ressort de cet album. Satyricon semble fortement influencé par la musique classique et le progressif en offrant des riffs complexes et mélodiques sur une rythmique pas très rapide et très changeante. Le groupe ne se limite aucunement à du standard et s’aventure dans des textures et des arrangements très intéressants où la technicité est de haut niveau. Le tout est servi avec i=une bonne dose de noirceur qui rappelle les groupes Gothiques et Post Punk des années 80 tout en gardant un son très Black Metal des origines du genre. Je ne m’étais jamais attardé à Satyricon et avec cet album je constate que je suis possiblement passé à côté de quelque chose. Il aurait été plaisant cependant si Satyr avait joué un peu plus avec sa voix au lieu de conserver toujours le même style monotone de pièce en pièce. La voix est un côté un peu faible du groupe même si celle-ci se marie bien avec la musique du duo.

Deep Calleth upon Deep est un très bon album bien construit qui m’a grandement surpris en bout de ligne. Je vais revenir en arrière pour écouter la discographie et ainsi juger du travail sur l’ensemble de l’oeuvre. À écouter concentré!