Anthrax – Worship Music – 2011

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1298
Anthrax – Worship Music – 2011
États-Unis

J’ai volontairement omis de parler de la période John Bush de Anthrax dans mes chroniques de l’évolution métallique, non pas que John Bush était mauvais mais parqce que musicalement, Anthrax s’était grandement éloigné de son but initial et qu’il n’influençait plus grand-chose. Le retour de Joey Belladonna sur Worship Music était-il suffisamment justifié pour permettre à Anthrax de se remettre sur les rails et redevenir le groupe de Thrash Metal pionnier qu’il avait été? La réponse est oui. Avec le retour de Belladonna, on retrouvait presque le Anthrax d’antan avec toute sa fougue et ses riffs contagieux et ses compositions enlevantes qui donnaient la bougeotte. Même si les belle années du groupe étaient loin derrière, Worship Music nous rapprochait tout de même des racines malgré certaines pièces de remplissage. Ce fut le dernier album de Rob Caggiano avec Anthrax qui quittera le groupe en 2013 au profit de Volbeat. Anthrax nous affirmait qu’il était bien l’un des pionniers du Thrash Metal et Worship Music allait nous faire oublier les cinq albums qui le précédait.

Anthrax – Sound of White Noise – 1993

Pour son sixième album, Anthrax avait effectué tout un virage tant au niveau au de la sonorité qu’au niveau de son chanteur. Joey Belladonna s’était fait montrer le chemin de la sortie car le groupe voulait évoluer vers une nouvelle orientation. Ce dernier fut remplacé par le chanteur de Armored Saint, John Bush qui, malgré la pression sur ses épaules, avait tout de même réussi à s’intégrer à Anthrax. Point de vue sonorité, étant poussés dans le derrière par le Grunge, les groupes de Métal voulant demeurer dans la course des palmarès se devaient de changer pour survivre. Alors que la grande scène Métal tendait à devenir plus extrême et beaucoup plus underground, des groupes comme Metallica et Anthrax avaient opté pour la voie plus commerciale de la musique. Sans être un mauvais album, Sound of White Noise montrait un Anthrax plus léger et beaucoup plus accessible et donnera ainsi du jus pour la création du Nu Metal. Anthrax avait franchi la ligne et son ascension vers les sommets allait suivre à partir de cet album. Est-ce que Sound of White Noise a été influent? Dans un sens oui mais pas pour le Métal extrême.

Anthrax – Persistence of Time – 1990

Le cinquième album de Anthrax allait marque de façon significative la fin d’une époque pour le groupe. Persistence of Time fut le dernier album de Joey Belladonna qui laissera sa place à John Bush en 1992 mais l’album fut aussi connu pour être le dernier album de pur Thrash Metal du groupe avant son changement de direction musicale en pleine tempête Grunge. Cet album contenait tout ce que Anthrax avait fait de bon depuis son premier album : Des riffs endiablés, une rythmique qui frappe fort et des compositions qui décapent. Un cinquième album fort réussi qui traversera l’épreuve du temps et qui continuera à influencer bon nombre de musiciens par la suite.

Anthrax – State of Euphoria – 1988

Le quatrième album de Anthrax avait soulevé certaines interrogations à l’époque. Certains saluaient le changement effectué par le groupe tandis que d’autres qualifiaient ce changement de mollesse de la part de groupe. Bien sûr que State of Euphoria n’était pas Among the Living mais c’était la juste suite et cet album est tout de même un important album dans la discographie de Anthrax et pour l’évolution du Métal. Le groupe se réinventait tout en gardant son propre style de Thrash Metal qui finira plus tard par influencer directement la vague du « New Wave of American Heavy Metal » ou proprement dit, le Metalcore Américain. Anthrax avait le vent dans les voiles et son influence allait s’étendre à travers le monde pour être promu dans le cercle fermé du pseudo « big 4 » du Thrash Metal.

Anthrax – Among the Living – 1987

Est-ce que cet album a encore besoin de présentations? Le troisième album de Anthrax est sans nul doute le plus réussi de la discographie du groupe et aussi le plus lourd et le plus gras. L’influence hardcore de Scott Ian et Charlie Benante y étaient pour quelque chose et les riffs de cet album sont tout simplement enlevants et dans votre face. Le terme « Mosh » et l’activité de danse sociale « full contact » qui s’y rattachait prenait de l’ampleur dans les spectacles, on constatait à cette époque qu’on s’en allait vers quelque chose de beaucoup plus extrême en terme de Métal. Among the Living est un incontournable du Thrash Metal pour en être une référence mais cet album a aussi influencé le Death Metal de par son énergie et sa lourdeur. Vous ne connaissez pas encore cet album? Vous attendez quoi?

Anthrax – Spreading the Disease – 1985

Le deuxième album de Anthrax était for différent en tout points de son prédécesseur. Avec Spreading the Disease, le groupe évoluait vers plus de finesse et de technicité tout en gardant son côté cru et rapide, presque punk. Par contre, ce qui détonait le plus du premier album, c’était le changement radical au sein de la formation: Neil Turbin avait congédié Danny Lilker sur un coup de tête sans en parler aux autres et semblait avoir un ego démesuré à tel point que Scott Ian finit par le congédier à son tour ce qui a résulté l’arrivée de Frank Bello et de Joey Belladonna. L’alignement classique était ainsi en poste pour pouvoir rapidement grimper les échelons et ainsi mener le groupe à un statut beaucoup plus élevé à l’échelle internationale. Malgré une production moins puissante que Fistful of Metal, Spreading the Disease a tôt fait de se hisser parmi les albums clés du Thrash Metal et ainsi influencer bon nombre de groupes par la suite. Le Thrash Metal était en train d’apparaître et le Speed Metal tendait à disparaître sous peu.

Anthrax – Fistful of Metal – 1984

Pour le 100e album de l’Évolution Métallique, nous avons droit à rien de moins qu’un album percutant et un autre « game changer » de l’histoire musicale du Heavy Metal. À L’époque, le label Megaforce était plus connu et plus prolifique que Metal Blade et ses propriétaires, Jon et Marsha Zazula avaient le don de dénicher des groupes qui allaient être des pilliers du Métal dont Metallica, Mercyful Fate et Testament. La jeune formation New-Yorkaise Anthrax avait été signée sur Megaforce et son premier album Fistful of Metal fut un succès underground instantané. Cet album figure parmi les albums clés qui ont façonné ce que l’on appelle le Thrash Metal et d’une importance capitale pour la suite de événements. Le son de Anthrax était totalement différent de ce qui se faisait dans la Bay Area, l’attitude plus punk des membres y était pour la majeure partie de ce nouveau son, la rapidité était une grosse coche au dessus de la moyenne et tout était en place pour devenir l’un des bands les plus influents du Métal Américain. Fistful of Metal n’était que le début mais quel début!!!

Anthrax – For All Kings – 2016

anthraxAnthrax – Thrash/Groove Metal – États-Unis
For All Kings – 2016
Megaforce
7.5/10

Il y a fort longtemps, en 1987 plus précisément, mon histoire avec Anthrax se terminait. Among the Living était un excellent album que j’avais plus qu’apprécié. Mon changement d’orientation musicale a fait que Anthrax était passé aux oubliettes. Certes, j’ai eu vent de certaines pièces au cours des 30 dernières années sans pour autant renouer avec le groupe. En 2011, je m.tais essayé avec Worship Music mais ça s’est soldé par un échec.

Les New Yorkais du supposé « Big 4 » lancent For All Kings cette semaine. Ce douzième album a eu une couverture médiatique assez élevée au cours des derniers mois et j’ai voulu tenter à nouveau l’expérience Anthrax. C’est le premier album avec le petit nouveau Jonathan Donais ( Shadows Fall ) qui prends la place de Rob Caggiano qui s’est éclipsé pour Volbeat en 2013.

For All Kings est meilleur que Worship Music à mon avis. L’album regorge d’excellents riffs, on reconnaît le Anthrax d’antan par moments avec ses guitares incisives et sa rythmique percutante. Bref, il y a du bon, du très bon même au fil de l’album. Sauf que cet album est inégal et est grandement synthétique. Le son est stérilisé au plus haut point, ça manque de conviction et de chaleur. La voix de Belladona change, normal il vieillit. J’ai des impressions d’entendre des intonations à la Bruce Dickinson par bouts ce qui n,est pas vraiment un défaut mais Anthrax sonne un peu dénaturé. Il y a beaucoup trop de couches de voix, ça devient un peu irritant à la longue.

L’emphase est mise sur les mélodies tant vocales que sur les guitares. Peut-être même un tantinet trop mélodique justement. Les mélodies rendent l’album d’une mollesse déconcertante, ça manque de punch. For All Kings demeure un album correct mais on est encore bien loin du grand Anthrax du temps de Fistful of Metal ou Spreading the Disease.

Anthrax – Fistful of Metal – 1984

anthraxPendant que la Californie se vantait d’être le berceau du Speed Metal Américain, a New York une révolution se préparait a partir à l’assaut de la planète avec un nouveau son et une façon différente de voir les choses. Avec des sujets orientés vers la société et l’humour, Scott Ian et sa bande de joyeux lurons nous présentait un premier album explosif qui allait orienter le métal vers d’autres horizons. Avec une pochette arborant un visage d’un individu se faisant casser la gueule par un poing entouré de chaînes, le ton était donné. L’attirance vers le punk, le hardcore et le skateboarding a préparé le terrain pour un autre projet qui combinera plus tard ces éléments. Le bassiste Danny Lilker quittera la formation après ce premier album pour se consacrer à d’autres groupes et deviendra un pionnier du Grindcore. Un changement de chanteur viendra compléter le « lienup » classique qui sortira par la suite plusieurs albums tous aussi classiques.

La Chronosphère: Jeudi 14 Mai 2015 – Not!
Anthrax – Deathrider – 1984