Behemoth – The Satanist – 2014

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1432
Behemoth – The Satanist – 2014
Pologne

Behemoth est une figure très emblématique de la musique extrême. Ayant fait ses débuts en tant que formation purement Black Metal, Nergal et ses sbires ont évolué vers un Death Metal puissant mais toujours empli de noirceur malsaine avec le Satanisme en tête de liste des sujets abordés. Il faut dire que Nergal est un Sataniste convaincu et ses démêlés avec les autorités religieuses Polonaises n’ont fait que renforcer son désir de choque et de provoquer. Après avoir vaincu un cancer, le personnage clé du groupe s’est livré sur le dixième album du groupe. Intitulé The Satanist, cet album explore la vision de la chose que Nergal entrevoit et met en lumière plusieurs facettes de cette religion considérée comme hérétique. Musicalement parlant, Behemoth commençait à s’attirer les foudres de ses fans des débuts notamment dû aux changement de direction musicale qui s’éloignait de plus en plus du Black Metal originel au profit d’un Death Metal noirci très technique dans lequel s’entremêlait des passages plus symphoniques ce qui amenuisait l’espoir de certains de retrouver les sonorités des débuts, chose qui ne reviendra fort possiblement jamais. Avec The Satanist, Behemoth avait pris plus de gallon au sein de la communauté métallique mondiale et allait se tailler une solide place au sommet de la musique dite extrême. Nergal a toujours réussi à mette ses idées en mudique et à influencer le cours de l’histoire métallique et The Satanist prouvait que le compositeur avait plus d’un tour dans son sac pour continuer à être le pilier qu’il a toujours été sans se répéter et en explorant de nouvelles avenues au grand dam des détesteurs. Un excellent album d’une très grande puissance avec des arrangements à couper le souffle!

Behemoth – Evangelion – 2009

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1186
Behemoth – Evangelion – 2009
Pologne

Behemoth est l’une des figures métalliques les plus connues en Pologne tant pour sa musique que pour ses démêlés avec les autorités religieuses du pays. Nergal a toujours mené son projet d’une main de maître malgré les embûches et les critiques négatives face à ses changements de styles au fil des albums. Du Black Metal cru de ses débuts, il n’en restait plus beaucoup de traces sur Evangelion, neuvième album du groupe. Le Death Metal noirci était maintenant la voie que Nergal et ses acolytes avaient emprunté pour nous offrir une musique technique et puissante en devenant l’un des emblèmes du genre avec ses arrangements hors du commun et ses compositions de génie. Bien sûr, les fans des débuts n’aiment pas cette voie dans laquelle le trio s’est engagé mais dans un sens, l’évolution musicale de Behemoth a été plus que bénéfique pour sa carrière. Le groupe n’est jamais tombé dans le piège de la facilité ni même tenté de se plier aux exigences du côté commercial préférant demeurer intègre en proposant une musique abrasive et décapante. Un excellent album pour les amateurs de toute puissance musicale et un incontournable du Death Metal bien ficelé.

Behemoth – The Apostasy – 2007

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1070
Behemoth – The Apostasy – 2007
Pologne

Est-ce que le nom de Behemoth était encore inconnu dans le vaste monde métallique? Pour n’avoir jamais en tendu parler du groupe Polonais, soit il fallait être un nouveau venu dans la grande sphère ou soit l’intérêt pour la musique plus extrême était totalement absent. Nergal et son groupe Behemoth était une gosse pointure depuis plusieurs années malgré son statut de formation « underground » signée sur un plus petit label. The Apostasy était le huitième album de la discographie et selon certains, possiblement le plus accompli. Du moins, c’est avec cet album que le trio a pu gagner un maximum de notoriété et ainsi pouvoir signer un contrat avec Nuclear Blast pour les albums suivants. Ceux qui espéraient encore avoir la sonorité Balck Metal des débuts ont dû être une fois de plus déçus car ce style, Behemoth l’avait enterré depuis longtemps au profit d’une musique beaucoup plus brutale et surtout plus étoffée. L’évolution musicale de Nergal et ses acolytes prenait un tout nouveau tournant sur The Apostasy avec des arrangements incroyables et des parties plus symphoniques dans lesquelles les instruments à vent et les chœurs apportaient plus de puissance aux pièces. Behemoth était devenu une incontournable influence dans le genre et continuerait à nous offrir de l’excellence jusqu’à nos jours.

Behemoth – Demigod – 2004

L’Évolution Métallique selon Sinistros #925
Behemoth – Demigod – 2004
Pologne

Demigod allait définitivement implanter la « nouvelle » sonorité de Behemoth. Bien que certaines traces de Black Metal persistaient au travers des éléments de l,album, le Death Metal technique et très noir faisaient maintenant partie intégrante du son Behemoth. Avec une sauvagerie musicale sans pareil et des structures changeantes, Nergal était parvenu a obtenir un statut de compositeur hors pair et fort talentueux et on pourrait même élever le bonhomme au stade de génie musical dans son genre. Plusieurs fans des débuts n’appréciant pas ce que le groupe était devenu, les critiques négatives envers les albums fusaient partout sur la planète. Qu’à cela ne tienne, Behemoth continuerait à nous bombarder de ses riffs diaboliques et audacieux devenant ainsi un modèle pour plusieurs groupes dans les deux décennies à venir. Un autre excellent album de la part du trio Polonais et une réussite sur toute la ligne!

Behemoth – Zos Kia Cultus (Here And Beyond) – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #814
Behemoth – Zos Kia Cultus (Here And Beyond) – 2002
Pologne

Le sixième album de Behemoth est probablement celui de toute la discographie qui aura fait couler le plus d’encre et fait parler de lui en bien tant qu’en mal. Du Black Metal des débuts ne subsistait que quelques parcelles noircies, la troupe de Nergal avait opté définitivement pour un Death Metal brutal et savamment bien concocté laissant les fans de la première heure pantois et déroutés. Zos Kia Cultus (Here And Beyond) fut le passage vers le « nouveau » Behemoth et ouvrira la porte à Demigod et les albums suivants qui laisseront une marque indélébile tant dans la carrière du groupe que dans toute la grande sphère du Métal extrême. Nous avions déjà eu vent de quelques incursions plus symphoniques sur de précédentes parutions du groupe mais cette fois-ci, Nergal en mettait beaucoup plus que par le passé en jonglant avec des sonorités et des styles forts différents de ce qu’il nous avait offert par le passé. Cet album est tout simplement un chef d’œuvre métallique dans lequel la brutalité et la finesse musicale se côtoient de façon magistrale. Un must pour les fans de musique complexe et bien structurée.

Behemoth – Opvs Contra Natvram – 2022

Behemoth – Black/Death Metal – Pologne
Opvs Contra Natvram – 2022
Nuclear Blast
9.1/10

La réputation du trio Behemoth n’est plus à faire depuis longtemps et le groupe Polonais n’a absolument plus rien à prouver depuis belle lurette. Avec une carrière de plus de 30 ans et 12 albums, Nergal et ses acolytes font fi de l’opinion des amateurs et font tout simplement ce qui leur plait. Le Behemoth des premiers albums n’existe plus, il faut se retirer ça dans le crâne, le groupe a évolué depuis et malgré l’avis négatif de certains, cette évolution a été pour le mieux.

Opvs Contra Natvram est le douzième album de Behemoth et avant qu’on ne s’avance dans le discours du « encore un titre avec des v à la place des u », sachez tout de suite que les Romains écrivaient le latin avec des v à la place des u, ce qui cadre très bien avec un titre d’album de Behemoth. Contrairement aux détesteurs de ce monde qui critiquent vertement cet album (comme tous les précédents d’ailleurs), je dois absolument faire part de mon appréciation plus que positive de ce nouvel opus Behemothien. La production est fluide et très puissante et même si le groupe est peut-être un tantinet moins technique qu’auparavant, il est encore capable de nous livrer des riffs qui frappent fort et bien ancrés sur une rythmique toujours aussi droite et réglée comme une horloge qui tient bien le temps. Les compositions sont encore une fois à la hauteur des attentes et réaffirment le talent naturel de compositeur pour Nergal. On joue avec finesse sur les textures et les changements, on a droit à une certaine sensibilité musicale malgré la puissance des pièces et le tout est brillamment bien orchestré.

Oui, Behemoth est moins brutal que par le passé mais sa musique est maintenant beaucoup raffinée et plus mature que jamais. Opvs Contra Natvram fera partie des tops de 2022 et fait partie des excellentes sorties de la discographie du groupe.

Composition : 9
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Behemoth – Thelema.6 – 2000

L’Évolution Métallique selon Sinistros #732
Behemoth – Thelema.6 – 2000
Pologne

Avec Thelema.6 la formation Polonaise Behemoth raffinait sa sonorité et délaissait tranquillement le Black Metal pur et dur et pour se lancer vers un Death Metal noirci et extrêmement brutal. Nergal était passé maître à ce niveau et nous montrait son savoir faire et tout son génie de composition. Bien sûr, cet album ne fut pas le plus connu et le plus appor.cié du groupe et servira surtout de passage entre l’ancienne sonorité et la nouvelle, plus brutale et plus fignolée. Il va sans dire que Behemoth deviendra une figure de rpue du métal extrême et un chef de file en Pologne, s’opposant au gouvernent et surtout aux autorités religieuses mises en place ce qui va valoir à Nergal certains problèmes avec cette autorité qu’il combat depuis ses débuts. Nergal était devenu un Sataniste convaincu et aller propager sa foi à travers sa musique brutale et cinglante.

Behemoth – Satanica – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #658
Behemoth – Satanica – 1999
Pologne

La formation Polonaise Behemoth s’était doté d’une solide réputation dans le monde du Black Metal avec ses trois premiers albums. Avec Satanica, Nergal et ses acolytes avaient commencé à flirter avec le Death Metal tout en gardant sa profonde noirceur et ses éléments symphoniques pour augmenter sa puissance de frappe et se forger une sonorité propre. C’est avec cet album que le groupe a commencé à être connu à l’International et ainsi devenir l’un des meneurs du Métal extrême en Pologne. C’est aussi à partir de cet album que Nergal a débuté ses démêlés avec les autorités religieuses et politiques de son pays, notamment dû au fait de la nature Satanique de ses textes et de son engagement envers le Satanisme. Satanica était le point de départ d’un grand changement chez Behemoth et le premier album à propulser le groupe dans les hautes sphères du Métal Extrême.

Behemoth – Pandemic Incantations – 1998

Behemoth avait pris les grands moyens et mis les bouchées doubles pour l’évolution vers son troisième album. Pandemic Incantations se voulait beaucoup plus technique sur le plan musical et Nergal s’éloignait de plus en plus du Balck Metal pur et dur. Un petit côté plus Death faisait son apparation et le groupe gagnait en puissance tout en continuant de développer ses habiletés en composition. Cet album marquait l’arrivée de deux nouveaux membres, Mefisto à la basse qui ne restera que le temps d,un album et Inferno à la batterie qui deveindra avec Nergal le membre le plus constant du groupe. Grâce à ce dernier, Behemoth devenait beaucoup plus droit et surtout beaucoup plus puissant qu’auparavant. Nergal est le cerveau derrière Behemoth et son influence d’albums en albums se fait toujours sentir aujourd’hui. Pandemic Incantations est l’un des albums importants dans la discographie du groupe et un album important pour toute la grande famille métallique.

Behemoth – Grom – 1996

Behemoth est aujourd’hui un groupe très connu dans le monde du Métal plus extrême et certains boudent le groupe prétextant un éloignement des débuts plus Black Metal. Ce changement de cap a tranquillement transitionné à partir de Grom, deuxième album du groupe. Le son Black Metal était toujours au rendez-vous mais on sentait qu’un changement allait survenir au niveau des compositions qui devenaient de plus en plus techniques et possiblement plus bizarres pour des oreilles peu habituées à des structures moins standard. Grom ne s’adressait pas vraiment au fan de Black Metal moyen, il s’adressait surtout à un public plus ouvert d’esprit et non réfractaire au changement. Behemoth allait se diriger vers un Death Metal noirci suite à cet album s’inspirant de la musique classique pour ses compositions. Le son du groupe allait s’établir avec l’album suivant. Grom demeure néanmoins un album for important dans le monde métallique, l’influence de celui-ci se fera sentir chez plusieurs formations dans les années suivant sa sortie.

Behemoth – Sventevith (Storming Near the Baltic) – 1995

Le Black Metal était en pleine ascension et de plus en plus de groupes optaient pour le genre. La formation Polonaise Behemoth et son premier album avaient été toute une révélation et avait tout chamboulé dans le monde Métallique. Il faut dire que la Pologne est un pays réfractaire à ce genre musical et surtout réfractaire aux propos sortant du cadre religieux catholique. Behemoth fut l’un des premiers groupes du pays à se tenir debout non seulement pour provoquer mais aussi pour engendrer toute une révolution qui sera puissante pour la scène Métal Polonaise. Avec son talent non négligeable pour la composition, Nergal avait en quelque sorte redéfini le Black Metal avec des pièces froides fortement inspirées de la musique classique pour s’implanter comme l’un des chefs de file du genre. Les ambiances atmosphériques des claviers et des guitares acoustiques apportaient des textures sonores hors du commun aux pièces du groupe et ce n’était que le début. Le jeune Nergal n’avait que 14 ans lors de la fondation du groupe et de son premier démo et du haut de ses 18 ans pour son premier album, ce jeune prodige allait se hisser très haut dans ce monde musical obscur. Ce premier album n’était que le début et la suite sera flamboyante!

Behemoth – I Loved you at your Darkest – 2018

Behemoth – Black Death Metal – Pologne
I Loved you at your Darkest – 2018
Mystic Productions
9,6/10

Il y a deux modes de pensée lorsque l’on est un musicien, auteur compositeur de surcroît. Le premier mode de pensée consiste à demeurer confortablement assis dans ce que nous faisons de mieux en gardant toujours la même optique d’album en album. Ceci réussi fort bien à plusieurs groupes et artistes et c’est correct comme ça. L’autre mode de pensée est l’évolution et l’expérimentation. Certes, plusieurs artistes empruntant cette voie se cassent la gueule aux yeux des fidèles mais la majorité qui font fi de ce que les gens pensent réussissent tout de même à sortir des trucs intéressants hors de leur zone de confort.

Behemoth est un très bon exemple de ce mode de pensée. Sur I Loved you at your Darkest, Nergal innove et expérimente en puisant dans son vaste bagage musical pour nous offrir l’album le plus ambitieux de la carrière du groupe. Les influences Gothic Rock et progressives se font désormais entendre dans les pièces de Behemoth avec des passages plus vaporeux et des structures musicales qui changent au gré des riffs. Ici on ose utiliser plus de mélodie, plus de sonorités et textures avec des guitares moins distorsionnées, parfois carrément « cleans ». Même si le vocal demeure celui de Nergal, ce dernier s’aventure dans des vocaux tout aussi « cleans » que les guitares peuvent l’être. Il y a une vide qui se dégage de cet album qui rappelle certains trucs de Fields of the Nephilim et des groupes du genre issus des années 80. Comme toujours, un très beau travail de composition, d,arrangements et de production, toujours avec cette noirceur qui caractérise le son de Behemoth.

Il est évident que les fans de longue date du groupe ne retrouveront pas le Behemoth d’antan, ce temps est derrière le groupe. Est-ce que cet album en est un bon? Assurément! Différent? Certes mais fort intéressant! Cet album suit les traces laissées par The Satanist en version évoluée. Un excellent album dans la discographie du groupe.

Composition: 10
Exécution: 10
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Behemoth – The Satanist – 2014

behemothBehemoth – Death/Black Metal – Pologne
The Satanist – 2014………….8.5/10
Nuclear Blast

La troupe de Nergal revient en force cette année, soit 5 ans après la sortie de l’excellent Evangelion, avec un album puissant et sombre ayant pour titre The Satanist dans lequel se dégage avec force la fureur la plus démoniaque que Behemoth a créé depuis ses débuts.

Dès les premières notes de Blow your Trumpets Gabriel, le ton de l’album est donné et les ténèbres nous envahissent au fur et à mesure que les pièces s’enchaînent. Behemoth fait place à la simplicité des riffs sur The Satanist et mets plutôt l’emphase sur les arrangements et les ambiances donnant un aspect largement plus malsain à la totalité de l’album, les pièces gravitant autour d’un seul point central : l’agressivité.

La leucémie de Nergal a vraisemblablement eu un effet majeur sur la composition de l’album car on y ressent une rage et une amertume à donner froid dans le dos. The Satanist sera dans mon top 2014 à coup sûr, un classique à en devenir sans aucun doute.