Celtic Frost – Monotheist – 2006

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1003
Celtic Frost – Monotheist – 2006
Suisse

Le dernier album de Celtic Frost était arrivé près de cinq ans suivant le grand retour du duo Tom Fischer et Martin Ain. Ce retour tant attendu avait créé des attentes auprès des fans, attentes qui avaient finalement été plus que bien accueillies. Le duo nous revenait avec un véritable album de Celtic Frost laissant loin derrière l’horrifique Cold Lake et le pas très inspiré Vanity/Nemesis. Il faut dire que les deux comparses avaient eu le temps de mûrir durant les années de séparation et qu’un retour se devait d’être à la hauteur. C’est donc avec des riffs très lourds et une rythmique puissante que Monotheist avait vu le jour et que Fischer avait créé sa propre étiquette Prowling Death Records pour avoir le plein contrôle sur les droits de sa musique. Le groupe avait signé une entente de distribution mondiale avec Century Media sécurisant ainsi le patrimoine que Celtic Frost laissera à partir de cet album. Bien évidemment, le son de Celtic Frost avait changé et était différent de tout ce que le groupe avait pu faire auparavant mais avec Celtic Frost, il fallait s’y en attendre car le groupe nous avait toujours habitués aux changements et à une certaine évolution. Les tensions au sein du trio furent malheureusement impossibles à gérer et à résoudre ont finalement mené Fischer à dissoudre Celtic Frost pour de bon en 2008. Afin de perpétuer cet héritage, Fischer fondera Triptykon sur les cendres encore chaudes de Celtic Frost et on pourrait facilement considérer Monotheist comme étant le véritable premier album de Triptykon. Martin Ain succombera à une crise cardiaque en 2017 laissant derrière lui un héritage musical de la plus haute importance pour l’évolution métallique mondiale.

Celtic Frost – Vanity/Nemesis – 1990

Suite au désastreux Cold Lake, Tom Fischer s’était résigné et avait compris son erreur monumentale. Celtic Frost revint donc avec un ultime album avant sa dissolution complète. Vanity/Nemesis revisitait le Celtic Frost des débuts avec des parcelles Gothiques tirées de Into the Pandemonium mais le mal étant fait avec Cold Lake, le groupe ne s’en relèverait finalement jamais. Mais, Vanity/Nemesis contenait amplement de matériel original bien ficelé et intéressant pour influencer de nombreux groupes par la suite à implanter ce que nous appelons maintenant le « Gothic Metal ». Malgré son statut de pionnier du Métal extrême et une réunion avec un nouvel album en 2006, Celtic Frost allait souffrir éternellement de sa décision suicide avec Cold Lake et ce suicide musical se ressentait aussi sur Vanity/Nemesis avec ses quelques pièces inégales et sans inspiration. Malgré tout, cet avant dernier album nous montre que Celtic Frost était capable de revenir avec du matériel de qualité et mérite sa place au sein de la longue liste de l’Évolution Métallique.

Celtic Frost – Cold Lake – 1988

Comme le chantera plus Tard S.O.D. « What happened to Celtic Frost? » sur la pièce Celtic Frosted Flakes, nous étions en droit à l’époque de se questionner sur le troisième album de Celtic Frost. Alors que Into the Pandemonium marquait un virage plus Gothique et plus intéressant musicalement, Cold Lake avait frappé le monde Métallique par surprise avec non seulement un look Glam mais aussi avec des pièces sirupeuses sans inspiration comme si Tom avait décidé de se prostituer pour faire la piastre. Même le Tom G. Warrior avait disparu au profit de Thomas Gabriel Fischer (son vrai nom) et tout le trip sombre et médiéval s’était éclipsé pour faire place au rose bonbon et les cheveux crêpés. Certains diront que cet album est très bon : Oui si on est un fan de Poison ou Cinderella. Mais pour les vrais Métalleux de l’époque (et encore aujourd’hui), cet album était un affront direct qui a détruit Celtic Frost pour de bon et le groupe réussira à s’en remettre partiellement près de vingt ans plus tard en 2006 lors de son retour avec l’album Monotheist. Cold Lake a plus tard été renié par Tom qualifiant celui-ci d’abomination. Plusieurs groupes de cette époque ont tenté de changer pour l’appât du gain en délaissant leur intégrité et leur sens artistique, Celtic Frost avait été possiblement le pire d’entre eux car Cold Lake est effectivement une abomination qui ne peut même pas servir de sous verre…

Celtic Frost – Into the Pandemonium – 1987

Into the Pandmonium est le deuxième album complet de Celtic Frost. C’est aussi un album qui fut très controversé à l’époque et qui le demeure toujours aujourd’hui. Certains diront que cet album est une épouvantable erreur qui a conduit Celtic Frost vers la déchéance tandis que d’autres diront totalement le contraire en encenseront cet album. À cette époque, Tom G. Warrior et Martin Ain s’étaient influencés de musique underground comme le Gothic Rock et l’Industriel avec des groupes comme Christian Death ou encore Skinny Puppy et ce n’est pas un hasard si l,album débute avec une reprise de Wall of Voodoo: Les deux comparses étaient imprégnés de cette musique sombre et ont fait transparaître cette influence sur les pièces de l’album. Il fallait à l’époque et il faut encore aujourd’hui avoir l’esprit ouvert pour comprendre toute l’ampleur de Into the Pandemonium. Bien sûr, à l’époque de sa sortie beaucoup de Métalleux n’avaient rien compris et c’est toujours le cas. Il faut se rendre à l’évidence, qu’on aime ou que l’on déteste, cet album a été capital dans l’Évolution Métallique. Sans le savoir, Tom et Martin venaient de semer les graines non pas d’un nouveau style mais bien de deux nouveaux styles Métalliques: Le Gothic Metal et l’Industrial Metal. À partir de cet album, tout un vaste monde s’ouvrait aux Métalleux désireux de changer la face de la musique et de nombreux groupes saisirent l’occasion pour réinventer le genre et le mener vers des sommets incroyables en sonorités diverses. Est-ce que Into the Pandemonium est un bon ou mauvais album? Qu’en pensez-vous finalement?

Celtic Frost – To Mega Therion – 1985

Avec son premier album complet, Celtic Frost avait monté la barre très haute au niveau de la composition, des arrangements et de la production. La sonorité crue des deux premiers min albums avait été reléguée aux oubliettes et le trio se dirigeait vers une toute autre direction musicale. Sur To Mega Therion, le groupe avait misé sur des éléments symphoniques et majestueux ce qui était une première dans le monde du Métal Extrême. Avec cet album, Celtic Frost devenait ainsi un maître incontesté et un pionnier de ce qui s’en venait tant dans le Black Metal que dans le Death Metal ou encore plus tard le Gothic Metal. To Mega Therion est un chef d’oeuvre et un point culminant pour l’évolution de la musique métal dans le monde.

Celtic Frost – Emperor’s Return – 1985

Le deuxième mini album de Celtic Frost était la suite logique du premier Morbid Tales. Curieusement, la pièce Morbid Tales se retrouve sur ce deuxième mini album et non sur le premier. Toujours est-il que Celtic Frost était en voie de devenir l’un des chefs de file du Speed Metal Mondial et avec Emperor’s Return, le trio maléfique avait placé ses pions pour devenir l’un des principaux créateurs du Black Metal. Le trio n’avait pas encore incorporé des éléments plus sophistiqués voire symphoniques dans ses compositions, le son était brut et sauvage ce qui constituait des ambiances très malsaines et aussi très glauques. Le mal étant fait, plus rien ne pouvait se dresser dans le chemin de l’évolution pour que le Métal devienne encore plus extrême et pas gentil du tout.

Celtic Frost – Morbid Tales – 1984

La saga des EP se poursuivait et alors que nous pensions avoir entendu le Métal le plus malsain à avoir été créé, les enfers se sont déchaînés et nous ont englobés de leur noirceur impénétrable. C’est un peu comme ça que l’intro de Morbid Tales nous faisait sentir. Un peu après avoir tiré un trait sur Hellhammer, Tom G. Warrior et Martin Ain sont revenus sous le nom de Celtic Frost avec encore plus de noirceur mais avec beaucoup plus de panache, de dextérité et de sonorités incroyables. Bien que très court, Morbid Tales venait de changer à jamais la face du Métal mondial avec des riffs et des textures à couper le souffle et avec une production qui imageait parfaitement ce qui pouvait bien se passer en enfer. Jamais un album n’avait sonné aussi « evil » et ça ne faisait que commencer. Si nous devions choisir un album qui défini totalement ce qu’est le Black Metal de maintenant, c’est sans aucun doute Morbid Tales. Pour ceux et celles qui n’ont pas encore pris connaissance de ce joyau Métallique, dépêchez-vous d’y jeter une oreille et imaginez-vous ce que nous avons ressenti en 1984 quand c’est sorti. Vous comprendrez alors toute l,’ampleur du phénomène.

Celtic Frost – Morbid Tales – 1984

celtic-frostJe me souviens des vendredis soirs de ma jeunesse à attendre patiemment l’entrée en ondes de The Metal Files à CHOM FM. Assis devant le système de son du salon, le « tape deck » prêt à enregister, je ne compte plus le nombre de belles et moins belles découvertes que j’ai pu faire grâce à cette émission de radio. Lors d’une de ces émissions, il y avait eu la présentation d’un trio Suisse qui m’avait littéralement abasourdi.

Premièrement le nom de ce groupe est possiblement le nom le plus « cool » jamais donné à un band mais l’ambiance glauque et froide mélangée à des riffs explosifs et puissants m’avait totalement hypnotisé. L’intro était glaciale et infernale en même temps, le son de la guitare était indescriptible, du jamais entendu. Que dire du la voix? Possiblement le meilleur vocal de toute l’histoire du métal extrême: Granuleux et torturé sans bon sens. A partir de ce jour, Morbid Tales a été ma référence, je n’avais jamais entendu quelque chose d’aussi Heavy et je savais que ma recherche de nouveautés s’orienterait vers ce nouveau type de métal.

La Chronosphère: Jeudi 7 Mai 2015 – La glace et le feu
Celtic Frost – Into the Crypts of Rays – 1984