L’Évolution Métallique selon Sinistros #1463
Empyrium – The Turn of the Tides – 2014
Allemagne
Le retour de Empytium avec un nouvel album n’était pas passé inaperçu en 2014. Du moins pour les fans de longue date qui se sont retrouvés face à un mur et un album loin de leur attentes. Bien que le duo ait été une influence certaine pour les groupes de Folk, ce retour était des plus étranges avec des sonorités vaporeuses et soporifiques. Cet album délaissait tout ce qui restait de potentiellement « Métal » dans la musique du groupe qui se contentait de visiter des textures plus Néofolk avec des éléments symphoniques ordinaires et endormants. La production était cependant très léchée et les arrangements d’une finesse accrue mais ceci ne suffisait pas à faire avaler la pilule de la platitude pure et simple. Dommage d’avoir raté ce retour mais en consolation, le duo mettra plus d’efforts sur l’album suivant pour reconquérir le cœur des fans.

L’Évolution Métallique selon Sinistros #795
L’Évolution Métallique selon Sinistros #655
Qui a dit que le Black Metal se devait absolument d’être méchant et grinçant? Le duo Empyrium n’a jamais embrassé cette facette du Black Metal, préférant se concentrer sur la beauté musicale et les atmosphères enveloppantes. Sur son deuxième album, le duo mélange très bien les divers éléments qui font de sa musique une incroyable aventure à travers le passé. La puissance des guitares électriques qui donnent le côté Black Metal au projet sont bien présentes mais se qui détonne et qui rends le projet intéressant ce sont les mélodies Folk qui relatent un passé lointain et qui amènent une ambiance Celtique aux pièces de l’album. Les flûtes sont à l’honneur sur Songs of Moor and Misty Fields et l’ajout de violoncelle ici et là apporte une tout autre dimension aux pièces déjà remplies de claviers. Même si Empyrium n’est pas un groupe qui a connu un certain succès et qu’il est toujours demeuré dans l’ombre, il est indéniable que son apport au Folk Metal a été très important et ce deuxième album est tout simplement un album phare du mouvement Folk Européen.
Comme nous l’avons souvent vu dans de précédentes chroniques, le Métal s’est transformé avec l’aide des grands de ce monde mais aussi (et surtout) grâce à des artistes de moindre envergure qui ont décidé de ne pas suivre le chemin de la commercialité. Certains aspects du Métal n’auraient tout bonnement pas pu se développer uniquement en se fiant aux gros noms qui évitaient la voie de l’expérimentation musicale pour ne se concentrer que sur un cadre défini pour être un tant soi peu lucratif. Markus Stock avait fondé son projet Empyrium en ne souciant guère du succès en tétant de mélanger de nouvelles sonorités. Le premier album nous offrait une forte dose de musique classique entremêlée de Folk à saveur très Celtique, le tout bien ancré à un Doom vaporeux extrêmement bien construit. Les racines du Neofolk venaient de s’implanter et Markus Stock s’implantera par la suite comme étant un musicien prolifique et un compositeur hors pair notamment avec ses projets Sun of the Sleepless, The Vision Bleak et Ewigheim pour ne nommer que ceux-là. A Wintersunset était le début d’une grande aventure musicale qui nous conduirait vers des sonorités majestueuses et mélancoliques qui aideront à leur manière à influencer tout un pan de la grande famille Métallique.