Metallica – 72 Seasons – 2023

Metallica – Heavy/Thrash Metal – États-Unis
72 Seasons – 2023
Blackened Recordings
4.7/10

Bon, pour faire une histoire courte, mon histoire avec Metallica commence en Janvier 1984 avec Kill ’em All et s’arrête suite à la mort de Cliff Burton en 1986. Pour moi, il y a seulement trois albums du groupe, les trois premiers. Le reste, je m’en contre balance éperdument. Même si en 2023 je m’en fous encore au maximum, j’ai décidé de donner une chance à ce battage médiatique qu’est 72 Seasons. Je dois tout de suite aviser que j’ai écouté Death Magnetic et Hardwired to Self Destruct, deux albums que j’ai trouvé plus qu’ordinaires, à la limite pathétiques. 72 Seasons, je l’écoute donc avec les oreilles d,un gars qui a commencé à écouter du Métal à la fin des années 70 quand il avait une dizaine d’années. Le gars a maintenant 53 ans, il a vu la naissance du Heavy Metal et il en écoute encore énormément aujourd’hui en suivant les nouveautés d’année en année.

Sérieusement, la production de 72 Seasons est excellente, l’interprétation est quand même assez bonne mais de grâce, arrêtons de mettre la faute sur l’âge des gars. J’ai lu et entendu des criticailleux affirmer que c’est normal rendus fin cinquantaine de manquer de gaz. Fuck off. Il y a encore des vieux bonhommes qui défoncent encore en masse à cet âge, Rob Halford et Ian Hill sont rendus à 71 et 72 ans respectivement et ils sont encore capables de sortir du vrai Heavy Metal qui grince et qui frappe fort. Donc la mollesse de Metallica a aucun rapport avec leur âge. Metallica est mou et pathétique par choix. Il faut aussi arrêter de voir Metallica comme des Dieux, ça fait plus de 30 ans qu’ils ne le sont plus. Un jeune groupe sortirait le même album que ça passerait inaperçu. Pourquoi? Parce que Metallica fait du petit métal juvénile sans ambition et sans conviction. Arrêtons de dire que 72 Seasons c’est Heavy et rapide, ce n’est aucunement Heavy et la rapidité est celle de Deep Purple en 1972.

Je n’avais pas d’attentes face à un nouvel album de Metallica tout simplement parce que ce groupe se contente de nous balancer du réchauffé et des riffs de jeunes débutants depuis plus de 30 ans. Ici, on nous sert encore du réchauffé avec des pièces trop longues et du répétitif comme ce n’est pas possible. La voix de Hetfield est toujours aussi braillarde et sans feelings ce qui rends les pièces encore plus redondantes et pratiquement farfelues. Mon oreille de plus de 40 ans de Métal n’en revient juste pas comment on peut se laisser berner par tant de fausseté et de semblant.

Oui, dans le cas de Metallica il y a les détesteurs et les fefans. Je dois faire partie des détesteurs tout simplement. J’ai beaucoup d’autres excellents vrais artistes à écouter qui en valent pas mal plus la peine. Il est fort possible que je sois rendu ailleurs musicalement depuis plusieurs décennies. Pour moi, cet album représente tout le côté fake et commercial de l’industrie musicale et n’a aucun intérêt artistique quel qu’il soit. 72 Seasons c’est plate en tabarnak.

Composition : 2
Interprétation : 7
Ambiance : 4
Production : 8.5
Appréciation générale : 2

Metallica – St-Anger – 2003

L’Évolution Métallique selon Sinistros #851
Metallica – St-Anger – 2003
États-Unis

J’avais arrêté après le Black album dans ma grande évolution métallique, omettant de parler de Load et Reload pour des raisons assez évidentes qui tournaient autour de l’influence que ces albums n’ont pas eus sur le monde métallique en général. Mais Sinistros, pourquoi nous parles-tu de St-Anger alors? Parce que dans la foulée de recherche musicale de la part de Metallica, Hetfield, Ulrich et Hammett avaient réussi l’exploit de sortir le pire album de toute l’histoire du Métal, même Cold Lake d Celtic Frost n’est pas si abominable comparé à cette catastrophe musicale. À l’époque de sa sortie, les membres du groupe avaient dit s’être influencés de Entombed pour créer St-Anger ce qui est un peu ironique car Entombed s’était influencé des premiers Metallica pour forger sa sonorité. En plus de la production exceptionnellement épouvantable pour un album de Metallica et la commandite de Rubbermaid pour la batterie de Lars, le groupe avait réussi à concocter 75 minutes de pure épouvante musicale faisant de cet album la risée de tout l’histoire. Est-ce que cet album était si mauvais qu’on le prétend? Peut-être moins pire que Lulu avec Lou Reed mais certainement épouvantable effectivement! Le débat est lancé!

Metallica – Metallica – 1991

Après trois magnifiques albums étant en tête de liste des plus influents de toute l’histoire Métallique, après avoir été pionnier d’un genre à part entière et surtout après le décès brutal de Cliff Burton, Metallica avait battu de l’aile avec un quatrième album hautement critiqué par son manque de basse et ses compositions qui manquaient de puissance. Cet album avait tout de même quelques bonnes idées pour permettre au groupe de se remettre sur les rails suite au cauchemar qui avait bouleversé la vie des trois membres restants. En 1991, il arriva ce qu’il arriva, une chose contre laquelle Metallica même s’était battu depuis ses tout débuts. L’arrivée de Bob Rock comme producteur avait tout chamboulé et ce, de manière drastique au point où Metallica avait perdu son âme au profit de la célébrité et du « ca$h ». Terminées les compositions sauvages qui avaient du mordant. Fini les riffs grandioses et complexes qui avaient façonné le Thrash Metal. Mais surtout, au diable les paroles intelligentes et brillamment écrites. Metallica avait vendu son âme et avait perdu sa fougue pour faire la promotion d’un Heavy Metal propret, fade et ridiculement stupide. Et oui, cet album a propulsé le groupe vers des sommets inégalés et oui, Metallica est devenu le plus gros band de toute l’histoire du Heavy Metal. Sauf que pendant que les groupes ayant été influencés par Metallica forgeaient la nouvelle génération plus extrême, la troupe de Lars Ulrich devenaient des vendus au point même de faire fermer Napster, chose ironique puisque Metallica avait toujours soutenu le « tape Trading ». Est-ce que le « Black album » est si mauvais que ça? Bien sûr que non! Pour un groupe de musique commerciale c’est un album fort réussi mais pour un groupe de la trempe de Metallica à l’époque, c’est une catastrophe monumentale. Le Heavy Metal et surtout ses dérivés n’ont jamais été conçus pour devenir populaires et c’est la raison pour laquelle un fossé s’était formé entre Metallica et le reste de la grande scène Métallique. Même Megadeth étaient encore en mesure de faire des bons albums à cette époque sans se vendre au plus offrant. Certains diront que Metallica a contribué à mettre le Métal sur la map. Dans le fond, on s’en fout pas mal car ce que le groupe a réussi à faire c’est de nous imposer le Nu Metal, Nickelback et autres pseudo musique « Heavy » pour matantes.

Metallica – …And Justice for All – 1988

La mort de Cliff Burton a eu beaucoup plus d’impact sur Metallica que nous pourrions le penser. Dès Ride the Lightning, Burton était devenu l’âme du groupe et principal initiateur de riffs et d’idées qui avaient mené Metallica vers des pièces incroyables et influentes pour plusieurs générations à venir. La disparition de Burton avait laissé un grand vide tant au sein du groupe que dans ses compositions futures. Plusieurs ont encensé le quatrième album …And Justice for All pour des raisons louables et évidentes : Cet album regorge d’excellents riffs techniques et de superbes idées qui ont sans aucun doute changé le cours de l’histoire Métallique. Mais, ceux qui ont encensé cet album étaient en fait de nouveaux fans qui découvraient Metallica pour la première fois et non les fans de la première heure. Ceux-ci, dont je fais partie, avaient tout bonnement boudé l’album et encore aujourd’hui considèrent celui-ci comme étant un album raté. Un album technique certes mais sans saveur, sans âme et surtout sans basse. Certains diront que …And Justice for All est le dernier album de Metallica. C’est faux. Le dernier album de Metallica fut Master of Puppets. Ce quatrième album était en fait le premier album du changement et de la descente aux enfers vers l’appât du gain et de la popularité. Un fossé s’était creusé entre les anciens fans et les nouveaux fans et nombreux détracteurs de Metallica de la glorieuse période avaient tout d’un coup changé d’idée avec six ans de retard. Metallica aurait dû changer de nom à partir de cet album et ainsi éviter de ternir les trois incroyables albums précédents. Mais, l’influence de ..And Justice for All est indéniable sur l’Évolution Métallique malgré les réticences et la controverse générées depuis plus de trente ans.

Metallica – Master of Puppets – 1986

Avec son troisième album, Metallica grimpait les échelons à une vitesse vertigineuse. Le groupe avait signé avec un « major », soit Elektra et son statut de « big band » commençait à prendre place. Les compositions devenaient aussi plus raffinées, Cliff Burton prenait beaucoup plus de place dans l’élaboration des pièces et le groupe prenait un tout nouveau virage. Master of Puppets est l’album clé de la discographie du groupe et malheureusement le dernier d’une trilogie digne de ce nom. Le sort du groupe fut jeté lors de la tournée de cet album avec la mort tragique de Cliff Burton. Metallica ne se relèvera jamais de cette tragédie et commencera sa descente aux enfers. Master of Puppets est le dernier véritable album de Metallica, la suite allait être désastreuse, voire catastrophique pour les fans de la première heure du groupe.

Metallica – Ride the Lightning – 1984

Alors que l’ombre de Dave Mustaine planait tpoujours sur le groupe, Metallica avait tout de même réussi l’exploit de sortir un deuxième album non seulement à la hauteur des attentes mais de loin supérieur en tout points à son prédécesseur, Kill ’em All. La production était beaucoup plus léchée et les compositions plus matures et plus techniques. Est-ce que Ride the Lightning est l’un des meilleurs albums du Thrash Metal? Sans aucun doute. Est-ce le meilleur album de Metallica? Absolument! Ride the Lightning montrait un Metallica en pleine ascension, en pleine jeunesse avec toute la furie et la fougue d’un jeune groupe en expansion à cette époque. Cet album a définitivement redéfini le Métal tel que nous le connaissions et a permis à celui-ci d’évoluer de façon drastique au cours des années qui suivirent sa sortie. Ride the Lightning se doit de figurer dans la liste des meilleurs albums Métal tous styles confondus et ce, à vie. Deuxième album de la trilogie du véritable Metallica avant sa chute vertigineuse vers la stupidité mollassonne de l’appât du gain et de la vie de pseudo rock stars.

Metallica – Kill ’em All – 1983

Nous en sommes rendus à la mi-1983 et l’album d’aujourd’hui est l’un des plus importants de l’histoire Métallique. Bien sûr que ce premier album de Metallica n’a plus besoin de présentations mais est-ce que ceux qui n’ont pas vécu cette époque mesurent pleinement son importance? Kill ’em All est le premier d’une trilogie majeure pour le Heavy Metal car cet album est à l’origine même de ce que nous appelons maintenant le Thrash Metal. Avec ses riffs secs coupés au scalpel, sa rapidité et ses changements de tempo soudains, Metallica avait tout simplement changé la donne et réinventé ce qui devait être changé. Kill ’em All avait non seulement pris les fans de Métal par surprise à cette époque, il avait réussi à les diviser laissant de côté les petits rockers doucereux et cédant la place au Métal rapide et grinçant. Le Thrash Metal n’existait pas encore, pour nous vieillots ayant vécu ce phénomène c’était tout un changement vers ce que nous appelions Speed Metal pour les uns ou Power Metal pour d’autres. Ces identifications étaient pour différencier le Heavy Metal du Métal extrême de cette époque. Quelques années plus tard nous avions aussi compris que le son de Metallica était en grande partie dû à un autre musicien qui allait également révolutionner le genre avec son propre groupe. Le changement radical était fait et à partir de ce moment nous attendions chaque nouvelle sortie avec impatience pour voir qui monterait la barre encore plus haut. Sans Kill ’em All, le Métal ne serait définitivement pas ce qu’il est aujourd’hui.

Metallica – Kill’em All – 1983

metallicaUn midi de Janvier 1984 l’ami Bob me traîne à la hâte à la bibliothèque. Ayant emprunté une table tournante « portative », nous allons dans un petit local. C’est à ce moment que cet énergumène me présente non pas une mais deux nouveautés qui allaient plus tard révolutionner la façon de faire du Heavy Metal. A voir les pochettes, les noms de groupes et leur logo respectif, l’allure des musiciens mais surtout les titres d’albums et de chansons, je sentais que je serais transporté dans un niveau beaucoup plus élevé de musique pas très gentille.

Dès les premières notes de « The Four Horsemen » avec ses guitares tranchantes et sa sonorité crue et sèche, j’ai compris que je venais de m’enfoncer plus loin dans les profondeurs de la musique « underground ». J’ai aussi compris que cet album qui résonnait dans mes oreilles allait diviser les amateurs de musique forte. Metallica, tout comme Def Leppard, s’est mérité ma théorie des 3 premiers albums. Suite au décès de Cliff Burton, cette formation allait changer au point de devenir le groupe le plus « vendu » de l’histoire du métal. Autant j’ai pu aimer les trois premiers albums qui m’ont énormément influencé, autant je peux détester ce que ces larrons sont devenus. Dans les années 80, Metallica était détesté par la majorité. Au tournant des années 90, cette majorité est tombée en amour avec l’album noir…

La Chronosphère: Jeudi 30 Avril 2015 – Riffs ’em All!
Metallica – The Four Horsemen – 1983

Autre texte écrit en 2012:

Kill ‘Em All a été pour moi, et vraisemblablement pour plusieurs autres Métalloïdes de cette époque, un album clé et surtout culte qui a fait évoluer le Métal de façon drastique avec sa rapidité et sa sonorité très crue et sèche. Les guitares incisives et la basse en avant plan ont carrément changé la façon de jouer et il est indéniable que Kill ‘Em All est l’album qui a révolutionné la musique puissante en devenant un pionnier du Thrash Metal.

Ma découverte de Metallica s’est faite le même midi où j’avais découvert Slayer, au début de Janvier 1984. C’est avec les premiers riffs de « The Four Horsemen » que mon initiation eu lieu et c’est cette même pièce qui solidifia mon allégeance pour la musique rapide et destructrice. Nous étions à une époque de grands bouleversements dans la manière de jouer et de composer, la scène Métal étant, contrairement à aujourd’hui, une scène à l’échelle mondiale avec ses groupes venant des quatre coins de la planète avec leurs sonorités distinctes.

Cette période de bouleversements a également eu un effet sur les amateurs. Lorsque le métal a commencé à changer pour devenir plus méchant et rapide, nous avons assisté à une séparation au sein de la communauté métallique. Certains ont préféré évoluer vers les profondeurs des abîmes, d’autre ont préféré stagner et rester conservateurs au Métal « mou » comme Scorpions. Il est d’autant plus ironique de constater que Metallica à cette période de sa carrière restait intègre de par sa conduite et sa musique et allait chercher les vrais fans de Métal pur et dur. Il a été plutôt triste de constater par la suite que les vrais fans de Metallica ont été abandonnés au profit des amateurs de Métal « mou ».

Reste que Kill ‘Em All ainsi que les deux parutions suivantes de Metallica demeurent encore aujourd’hui des incontournables du Métal qui ont influencé bon nombre de musiciens. La fin tragique de Cliff Burton en 1986 aurait dû mettre fin au groupe mais l’histoire en a décidé autrement.