Akercocke – Chorozon – 2003

L’Évolution Métallique selon Sinistros #872
Akercocke – Chorozon – 2003
Angleterre

Usé le thème du Satanisme? Peut-être pas si usé que ça finalement si on compte le nombre incalculable de groupes qui s’aventurent sur le sujet. Bien sûr, plusieurs groupes le font par esthétique et pour provoquer un peu mais d’autres le font par conviction et par réelle croyance. C’est le cas de Akercocke dont les membres sont des Satanistes convaincus. N’allez pas croire que cela affecte la qualité musicale du groupe, au contraire! Le quatuor a toujours livré des albums incroyablement bien composés et très en avance sur leur temps, Chorozon, troisième album du groupe en est une preuve plus que solide. Alliant riffs incendiaires, structures complexes et sonorités venues d’un autre monde, Akercocke a toujours réussi l’impossible pari de jouer et de composer des pièces complètement disjonctées tout en gardant une cohésion très serrée entre elles et entre les albums. Akercocke est un projet riche en textures et en sonorités. Si on n’a pas froid aux yeux et qu’on n’a pas peur d’explorer l’étrange au niveau musical, Akercocke est un incontournable très important pour le développement de la musique extrême hors normes.

Akercocke – The Goat of Mendes – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #750
Akercocke – The Goat of Mendes – 2001
Angleterre

Au début des années 2000 nous étions loin d’imaginer ce que serait le Métal extrême une vingtaine d’années plus tard. Le terme Métal Extrême n’existait même pas encore et cet extrémisme musicale était à l’époque en pleine ébullition et en constante transformation. La formation Anglaise Akercocke a dès son premier album grandement contribué à forger cette musique ultra brutale et complètement disjonctée. Sur son deuxième album, The Goat of Mendes, le groupe avait poussé l’extrême à un point culminant dans lequel la folie et la réalité n’étaient séparés que par un mince fil conducteur. Musicalement parlant, Akercocke offrait une musique difficile d’approche pour le non-initié en mélangeant des éléments du Death Metal et du Black Metal tout en complexifiant ses compositions avec des éléments tantôt progressifs avec des structures pas très standards et plus souvent qu’à son tour avec une expérimentation sonore en utilisant des claviers et des guitares sans distorsion. Le thème du Satanisme était poussé au plus haut point et si Akercocke avait été plus connu dans la vaste scène métallique, il aurait fait peur à n’importe qui prônant la piété et la religion. Un album méconnu hyper important pour la suite des choses. Bien évidement à écouter sur le champ mais attention, âmes sensibles s’abstenir!

Akercocke – Rape of the Bastard Nazarene – 1999

L’Évolution Métallique selon Sinistros #679
Akercocke – Rape of the Bastard Nazarene – 1999
Angleterre

Oser. Un bien grand mot difficile à appliquer surtout dans le vaste monde Métalique. Mais, si l’évolution métallique a pu avoir lieu c’est surtout grâce à des artistes qui sont allés au-delà du mot en changeant la face de la musique. La formation Anglaise Akerkocke est l’une de ces formations qui ont osé changer les balises en faisant fi des critiques et de l’opinion générale. Le premier album du groupe était sans compromis, on insérait des éléments et des textures jusqu’ici inexploitées pour ainsi en quelque sorte réinventer le Death et le Black Metal en le rendant encore moins accessible et de plus en plus disjoncté avec des riffs à la fois techniques et tordus. Rape of the Bastard Nazarene allait paver la voie à beaucoup de changements dans les années 2000, rendant le Métal encore plus complexe et surtout plus intelligent. Ce premier album n’était que le début et malgré le fait que le groupe ne serait pas des plus connus, il fera des ravages avec les albums suivants qui seront toujours sans compromis.

Akercocke – Renaissance in Extremis – 2017

Akercocke – Progressive Death/Black Metal – Angleterre
Renaissance in Extremis – 2017
Peaceville
9.5/10

Ce n’est plus un secret pour personne à savoir que mes préférences musicales penchent dangereusement vers tout ce qui est « flyé », « weird » et disjoncté. J’aime les mélanges et ce qui est éclaté musicalement et cette prédisposition est présente en moi depuis que je suis tout petit, c’est à dire depuis près de 45 ans. Je découvre avec réelle surprise la formation Anglaise Akercocke qui signe son sixième album près de dix ans après la sortie du précédent par en 2007.

Ne connaissant aucunement la discographie du groupe, c’est avec une nouvelle oreille que j’écoute Renaissance in Extremis et je n’ai donc aucun point de repère pour la comparaison antérieure. Les influences sont nombreuses et les sonorités disparates au fil des pi;eces laissent envisager que les musiciens du groupe ont l’esprit largement ouvert à bien des trucs hors du commun. On ressent de fortes doses progressives dans la veine de Rush et parfois même de King Crimson avec certains relents familiers avec Voïvod, les parties Death et Black Metal semblent provenir des pionniers comme Possessed ou Celtic Frost mais c’est beaucoup plus profond que ça en fait, le côté Avant Garde est très en avant plan laissant même couler des sonorités issues de groupes Post Punk à la Killing Joke et même de Jazz ici et là. Bref, Akercocke est un habile mélange de Death, Black, Prog, Goth, Jazz, Post Punk le tout servi sur sauce apocalyptique totalement déroutante et dérangeante. En tout neuf pièces complètement démentielles nous plongeant dans des atmosphères de folie pure et de musique éclatée. C’est du grand art et c’est fou raide.

Renaissance in Extremis est un album qui se classe en tête de liste pour l’obtention du titre numéro 1 de 2017. Attention! Si vous n’avez pas l’esprit ouvert, passez votre chemin car cet album ne s’adresse pas du tout à ceux qui se concentrent sur un seul genre. A écouter avec les oreilles grandes ouvertes.