Morbid Angel – Illvd Divinvm Insanvs – 2011

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1285
Morbid Angel – Illvd Divinvm Insanvs – 2011
États-Unis

Près une interminable attente de près de neuf ans, Morbid Angel nous revenait avec son neuvième album, Illvd Divinvm Insanvs. Cet album fut marqué du bref retour de David Vincent dans la formation mais il fut aussi marqué par les critiques acerbes et négatives des fans qui ont démoli l’album de façon magistrale. Il faut dire que les attentes étaient hautes et l’offre de Trey Azagthoth et sa troupe était pour le moins surprenante, voire spectaculaire. Morbid Angel avait tout bonnement décidé d’expérimenter avec l’Industriel et le Darkwave ce qui a valu au groupe de se faire incendier et se faire insulter. On dit de cet album que ce serait le pire album Métal de tous les temps, même St-Anger serait semble-t-il meilleur ce qui est peu dire. Illvd Divinvm Insanvs proposait quelque chose de totalement différent et n’en déplaise à ses détracteurs, si on écoute cet album avec du recul et la tête refroidie depuis plus de dix ans, force est de constater que cet album n’est pas aussi mauvais que l’on pourrait bien le croire, au contraire. Si on oublie carrément tout ce que le groupe a pu faire par le passé, cet album est excellent d’un bout à l’autre et offre une perspective musicale intéressante probablement trop en avance sur son temps et trop à l’opposé de ce que les fans attendaient. Il demeure que Morbid Angel a été totalement incompris avec cet album ce qui vaudra à David Vincent de se faire renvoyer du groupe au profit du retour de Steve Tucker. Donnons une chance à cet album et oublions un instant que c’est du Morbid Angel comme dans le temps pour se concentrer sur les arrangements et les superbes idées qu’il contient. Azagthoth écoutera ses fans et reviendra en 2017 avec un album sans saveur et réchauffé pour bien se vautrer dans le confort de ce qu’il connait et de se rabaisser en évitant d’assumer ses choix artistiques.

Morbid Angel – Heretic – 2003

L’Évolution Métallique selon Sinistros #864
Morbid Angel – Heretic – 2003
États-Unis

Avec son huitième album, Morbid Angel allait diviser ses fans notamment avec une production plutôt médiocre mais surtout avec un changement de sonorité globale. Toutefois, on retrouvait toujours les riffs bizarres de Trey Azagthoth et ses structures complexes. Ce qui frappait le plus sur cet album, c’était la multitude de courtes pièces instrumentales sans titres qui étaient en fait des silences de quelques secondes. On sentait que Morbid Angel était en train de perdre de vue ses origines et commençait à manquer d’inspiration par moments. Selon certains fans, Heretic était le pire album de la discographie du groupe mais ils ne seraient pas au bout de leurs peines avec l’album suivant. Heretic est possiblement seulement un album plus maladroit et mal produit qui contient de très bonnes idées moins bien exploitées qu’auparavant mais il demeure un album de Morbid Angel digne d’être écouté et apprécié à sa juste valeur.

Morbid Angel – Gateways to Annihilation – 2000

L’Évolution Métallique selon Sinistros #725
Morbid Angel – Gateways to Annihilation – 2000
États-Unis

Tant qu’à parler de Death Metal Floridien, aussi bien parler des ultimes pionniers Morbid Angel! En 2000, la troupe de Trey Azagthoth en était à son septième album et une fois de plus, le groupe avait livré une bombe musicale dont l’explosion allait se répercuter très loin dans le vaste univers de cette musique extrême et brutale. Gateways to Annihilation nous montrait un Morbid Angel en pleine forme avec ses riffs bizarres et ses pièces chaotiques qui caractérisaient si bien le son du groupe. Dans les années 2000, nous assistions à l’arrivée des « triggers » pour enregistrer la batterie et Pete Sandoval avait eu recours à cette nouvelle technologie sur cet album. Sandoval jouait tellement droit qu’on avait l’impression que la batterie avait été programmée, surtout au niveau des descentes de « toms » et au niveau des doubles « bass drums ». La technicité du groupe devenait de plus en plus complexe, azagthoth devenant ainsi un des guitaristes les mieux vus du genre. Un autre chef d’œuvre de la part de Morbid Angel qui n’est pas passé inaperçu!

Morbid Angel – Formulas Fatal to the Flesh – 1998

Le sixième album de Morbid Angel apportait un changement majeur au sein de la formation. David Vincent avait été remplacé par Steve Tucker au poste de vocaliste et bassiste. Plusieurs fans disent même que ce changement fut bénéfique pour Morbid Angel et que Steve Tucker est de beaucoup supérieur à son prédécesseur. Dans le titre Formulas Fatal of the Flesh se cachait un code numérique avec trois lettres « F » qui est la sixième lettre de l’alphabet, donc un belle subtilité pas si subtile que ça! Ce sixième album montrait un Morbid Angel en pleine possession de ses moyens avec des pièces chaotiques et brutales comme seul Trey Azagthoth était capable de nous livrer en faisaint de cet album un classique du genre et surtout un album qui contribuera à changer le Death Metal pour le rendre encore plus technique et brutal. Une bombe Métallique qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie!

Morbid Angel – Domination – 1995

Se fier à une pochette pour se procurer un album peut parfois nous créer des surprises ou des déceptions selon le cas. S’il avait fallu se fier à la pochette du cinquième album de Morbid Angel, on serait passés à côté de quelque chose car la pochette de Domination est vraiment horrible. Certains métalleux de l’époque avaient tout simplement dénigré cet album dû à sa différence et au changement de cap pour Morbid Angel. Ce phénomène de dénigrement a pris de l’ampleur dans la communauté Métal au fil des années mais ceci est une autre histoire que nous raconterons plus tard. Domination était certes différent mais non moins riche en puissance et en sonorités grasses avec des riffs écrasants et d’une technicité exemplaire. Les guitares étaient accordées plus bas qu’à l’habitude ce qui donnait une sensation d’oppression en plus d’ajouter de la lourdeur aux compositions du groupe. Est-ce que Domination était un si mauvais album comme certains semblaient vouloir nous le faire croire? Bien sûr que non! Domination est tout sauf un mauvais album, il ne faisait que renforcer l’influence que Morbid Angel avait sur le Death Metal et montrait que Trey Azagthoth pouvait se réinventer tout en demeurant fidèle à lui-même. Morbid Angel était loin d’être mort et continuerait son règne pendant encore longtemps!

Morbid Angel – Covenant – 1993

Le troisième album des Floridiens de Morbid Angel fut et est encore à ce jour l’album le plus accompli de la discographie du groupe. Covenant redéfinissait les balises du Death Metal avec des éléments disjonctés et des structures musicales hors du commun et grâce aux riffs tordus de Trey Azagthoth, Covenant est rapidement devenu un album clé du Death Metal technique et brutal. La production de cet album était époustouflante pour l’époque, le groupe avait misé gros et ce fut payant en bout de ligne. Morbid Angel était devenu une figure de proue et un acteur des plus importants pour la scène Death Metal mondiale. La domination du groupe durera encore quelques années avec quelques bons albums avant de commencer à s’essouffler au tournant des années 2000. Quoi qu’il en soit, si vous recherchez un véritable album pionnier du Death Metal, Covenant en est un à grandement considérer pour sa finesse musicale et sa brutalité légendaire!

Morbid Angel – Blessed are the Sick – 1991

Maintenant que nous savons que la Floride a été (et est toujours) un bastion fort du Death Metal, nous pouvons nous attarder à ses acteurs et ses pionniers. Avec son deuxième album, Morbid Angel avait une fois de plus frappé très fort. Certains diront de cet album qu’il est le plus faible de la discographie du groupe mais en réalité c’est tout le contraire. Blessed are the Sick nous montrait un Morbid Angel encore plus technique et encore plus brutal. Les riffs de Trey Azagthoth étaient tout simplement incroyables et puissamment bien soutenus par la t=rythmique de Pete Sandoval et la voix gutturale de David Vincent. Ce deuxième album montrait également une avancée dans les sonorités Death Metal en général en incorporant certains éléments plus expérimentaux qui allaient changer la face du Death Metal pour les générations à venir. Blessed are the Sick est un incontournable du Death Metal et un des albums clés pour l’évolution du genre.

Morbid Angel – Altars of Madness – 1989

1989 fut marquée par d’étonnants changements dans le monde métallique. Alors que le Heavy Metal était en train de disparaître au profit des nouveaux venus Grunge, le côté extrême du Métal était quant à lui en pleine explosion et devenait de plus en plus obscur et éloigné des standards du « mainstream ». Le premier album de Morbid Angel fut un point clé pour ce changement drastique en devenant l’un des pionniers sacrés du Death Metal. Avec ses structures complexes et ses riffs tout aussi compliqués et ravageurs, Altars of Madness avait poussé l’extrémité du Métal à un autre niveau plongeant ainsi le monde Métallique dans des profondeurs musicales jusqu’ici inégalées. Le jeu de guitare incroyable de Trey Azagthoth a tout simplement redéfini le Métal et sa façon de le composer et a servi de point zéro pour tout ce qui allait suivre. La technicité du Métal venait de monter encore plus loin et l’univers Métallique venait de changer de cap pour tenter de survivre à cette invasion musicale qui allait devenir le Grunge.

Morbid Angel – Kingdoms Disdained – 2017

Morbid Angel – Death Metal – États-Unis
Kingdoms Disdained – 2017
Silver Lining Music
8.5/10

Bien que j’ai entendu plusieurs pièces provenant de la discographie de Morbid Angel au cours des quinze dernières années, c’est avec Illud Divinum Insanus que j’ai vraiment connu le groupe en 2011. Comme je découvrais Morbid Angel à partir de cet album, je suis possiblement un des rares spécimens à l’avoir particulièrement aimé, vraisemblablement dû à ses sonorités Industrielles.

Six ans plus tard, Trey Azagthoth nous revient avec un nouvel album qui marque le retour de Steve Tucker à la voix et à la basse. De ce que je connais du groupe, Morbid Angel semble effectuer un retour à ses racines avec un Death Metal profond et puissant mené par des riffs complexes et dissonants bien assis sur une rythmique droite qui cogne dur. Je préfère la voix de Steve Tucker à celle de David Vincent, celle-ci est plus profonde et se marie mieux au son de Morbid Angel apportant un effet malsain aux pièces de l’album.

J’ai bien aimé Kindoms Disdained qui est très différent de son prédécesseur. On dénote tout de même de légers soubresauts à saveur Industrielle mais le Death Metal destructeur dont le groupe avait habitué ses fans est définitivement de retour.