Napalm Death – Apex Predator-Easy Meat – 2015

napalm-deathNapalm Death – Grindcor/Death Metal – Angleterre
Apex Predator – Easy Meat – 2015
Century Media
8/10

J’ai toujours eu beaucoup de difficulté avec le Grindcore et j’ai encore une certaine réticence face à ce type musical très extrême. Il y a tout de même quelques exceptions qui m’agacent moins et qui réussissent à m,accrocher. Alors que plusieurs formations se complaisent dans les pièces de moins d’une minute vomissant des paroles pré pubères à propos de vagins et de rectums sur des notes aléatoires et sans cohérences, d’autres s’organisent pour mettre en valeur l’extrémisme musical en pondant des pièces intelligentes et surtout audibles.

A la base, le Grindcore découle du Hardcore Punk et les pionniers du genre, en l’occurence Napalm Death, ont contribué à garder le genre en vie en évitant de sombrer dans la médiocrité anale généralement associée aux groupes issus de cette facette du Métal. Jouissant d’une carrière fort prolifique et en général relativement assez égale, Napalm Death récidive en 2015 avec un nouvel album intitulé Apex Predator – Easy Meat.

Bien que je ne suis pas le plus grand fan du groupe, j’ai pu apprécier plusieurs pièces au fil de leurs quinze albums et ainsi constater qu’il y a un grand talent de composition au sein de la formation. Ce nouvel album fait suite à Utilitarian paru en 2012, album qui était beaucoup moins rapide et qur j,avais aimé d’un bout à l’autre. Apex Predator – Easy Meat est un peu un retour aux sources pour Napalm Death avec des pièces très rapides et sauvages rempli d’excellents riffs et toujours le même discours engagé qui fait réfléchir.

Une bonne grosse dose de brutalité qui nous brasse et nous secoue les puces. Cru, franc et direct.

Escarre – Une Voûte sans Clef – 2015

escarreEscarre – Avant-Garde Metal – Canada
Une Voûte sans Clef – 2015
Dusktone
9/10

J’ai toujours un immense plaisir à découvrir des groupes et des musiciens de talent travaillant dans le bon sens pour faire évoluer la musique et expérimenter avec les sonorités. L’ouverture d’esprit musicale est mon cheval de bataille depuis plus de 45 ans et je suis heureux de constater qu’il y a encore des musiciens qui tentent de se séparer du lot de la standardisation.

La découverte de la formation Québécoise Escarre est une de ces découvertes qui vous prennent par surprise et qui vous jettent à terre de par la qualité des compositions mais surtout de par les arrangements complètement flyés et riches en sonorités diverses. Bien que Escarre soit musicalement près d’être classifié comme Avant-Garde Metal, de très importantes portions de la musique est directement issue du Rock Progressif qui me rappelle les belles années du prog Québécois qui régnait en roi et maître dans les années 70.

Techniquement complètement folle et disjonctée, la musique de Escarre intègre des claviers typiquement psychédéliques des années 70 et des sonorités souvent utilisées dans les films d’horreur de cette belle époque. La voix, généralement « clean » est loin dans le mix ce qui confère aux pièces un effet vaporeux comme si nous étions dans un rêve un peu flou et agité. Les amateurs de Métal plus méchant seront aussi comblés car l’album laisse planer un fond de Black Metal omniprésent qui se marie fort bien avec l’ensemble.

Une Voûte sans Clef est un colossal travail de composition, de recherche sonore et d’arrangements. Un album qui sort des sentiers battus qui se démarque avec brio de ce qui se fait présentement en matière de Métal ici au Québec. C’est ce que j’appelle un chef d’oeuvre musical sans hésiter.

Black Oath – To Below and Beyond – 2015

black-oathBlack Oath – Heavy/Doom Metal – Italie
To Below and Beyond – 2015
Independant
8.5/10

Ma première incursion dans ce que l’on appelle le Doom fut à une époque fort lointaine avec le désormais très culte Psalm 9 de Trouble en 1984. Pendant plusieurs années par la suite j’ai tenté de retrouver cette sonorité unique dans d’autres formations mais en vain. L’accès à des boutiques spécialisées en matière de Métal était difficile et l’avènement du Speed Metal avait accaparé toute mon attention. Ce n’est qu’au tournant des années 2000 que j’ai pu retrouver la puissance du Doom avec entre autres Candlemass, groupe qui figure parmi mes favoris à ce jour.

Black Oath, originaire d’Italie, m’est apparu un peu par hasard il y a quelques semaines. Avec un nom comme celui-là, une petite voix intérieure me disait de tenter le coup et de creuser plus loin afin d’approfondir mes connaissances dans l’immensité de ce genre musical obscur et abyssal. A priori, je ne m’attendais pas à ça et j’ai dû écouter l’album une deuxième fois pour être certain que mon choix était bon.

La musique de Black Oath oscille entre le Heavy Metal Traditionnel et le Doom comme si Trouble et Candlemass avaient fusionné avec une grosse touche de rock occulte. Les guitares sont légères pour un groupe de ce type et la voix vient adoucir le tout. La lenteur est la principale facette du groupe qui mise sur des riffs plus complexes et des idées empruntées au Heavy Metal d’origine. Quelques soupçons de progressif se font entendre ici et là et le mélange de ces ingrédients ont un petit quelque chose d’addictif.

To Below and Beyond est un album magique avec d’excellentes idées et une production de très haute qualité. On ressent une certaine nostalgie de la belle époque du Métal originel qui nous prends par les tripes et nous donne une seule envie : Réécouter l’album encore et encore à répétition.