Rush – Rush – 1974

L’Évolution Métallique selon Sinistros #13
Rush – Rush – 1974
Canada

L’explosion Métallique s’en venait à grand pas et la fièvre de cette musique lourde et puissante commençait à se répandre autour du globe telle une pandémie. Un des pionniers Canadiens fut sans contredit le trio Rush avec son premier album éponyme. Bien que Rush ait par la suite embarqué dans le rock progressif pour devenir l’icône que l’on connait, son influence fut énorme tant pour les groupes de Heavy Metal qui allaient suivre mais aussi pour le sous genre Métallique qui allait inexorablement voir le jour au début des années 80: Le Prog Metal. Bon nombre de musiciens de la scène Métallique se targuent d’avoir comme influence le célèbre trio. Que ce soit au niveau de la basse ultra technique de Geddy Lee, de la batterie aux multiples facettes e Neil Peart ou des riffs de guitare majestueux de Alex Lifeson, Rush a laissé une empreinte indélébile sur le monde du Métal et sans le trio, la face du genre n,aurait jamais été ce qu’il est aujourd’hui. Un premier album éponyme percutant, sans Neil Peart, qui a parti le bal vers de nouveaux horizons sonores.

Black Sabbath – Sabbath Bloody Sabbath – 1973

L’Évolution Métallique selon Sinistros #12
Black Sabbath – Sabbath Bloody Sabbath – 1973
Angleterre

Et oui, un cinquième album consécutif de Black Sabbath qui se retrouve dans la longue liste de l’Évolution Métallique. Non pas que j’aie un parti pris car à partir de Sabbath Bloody Sabbath, il est devenu évident que la formation de Birmingham et ses membres étaient devenus sans le vouloir les « Pères » du Heavy Metal. Avec ce cinquième album, Ozzy, Tony, Geezer et Bill avaient en quelque sorte également façonné l’imagerie Métallique avec le fameux 666, les démons et l’enfer. Bien sûr ces thèmes avaient déjà été invoqués par d’autres formations depuis la fin des années 60 mais Black Sabbath en faisait son cheval de bataille pour ainsi alimenter le mythe et faire éclater le nouveau genre à en devenir. Jusque là, Black Sabbath était le maître incontesté de la musique Heavy mais ce serait pour une courte durée car dès 1974, tout allait changer et évoluer à une vitesse phénoménale. Toutes les briques étaient maintenant implantées, il ne restait plus qu’à les solidifier…

Black Sabbath – Black Sabbath Vol. 4 – 1972

L’Évolution Métallique selon Sinistros #11
Black Sabbath – Black Sabbath Vol. 4 – 1972
Angleterre

Avec son 4e album, Black Sabbath allait solidement asseoir sa suprématie de band le plus heavy de la planète. Là où certains bands tendaient à revenir vers le Hard Rock classique, Black Sabbath augmentait sa présence et sa lourdeur avec le son caractéristque que l’on connait du Doom Metal de maintenant. La Pièce St-Vitus Dance a même donné son nom à une autre formation de même acabit qui a été pionnière du Doom Metal. Tony Iommi était devenu une figure de proue du Heavy Metal avant même la naissance du genre en tant que tel et nous lui devons beaucoup au niveau des riffs et des structures qui forgé plus tard les hymnes Métalliques les plus connus.

Deep Purple – Machine Head – 1972

L’Évolution Métallique selon Sinistros #9
Deep Purple – Machine Head – 1972
Angleterre

Lorsque l’on regarde de plus près, on s’aperçoit assez rapidement que sans Black Sabbath et Deep Purple, le Heavy Metal ne serait probablement pas ce qu’il est aujourd’hui, la preuve est que tabt Sabbath que Purple se retrouvent une fois de plus à l’avant plan avec chacun un troisième album ayant façonné le Métal. Avec Machine Head, Deep Purple fermait sa trilogie avec brio et justes à elles seules, les pièces Highway Star et Smoke on the Water peuvent aisément se targuer d’être l’essence même du Heavy Metal. À partir de ce moment, le sort était jeté et ce qui allait suivre au fil des années allait indéniablement changer le cours de l’histoire musicale.

Scorpions – Lonesome Crow – 1972

L’Évolution Métallique selon Sinistros #9
Scorpions – Lonesome Crow – 1972
Allemagne

Bien qu’étant de nature plus Blues dans son fond musical, le premier album de la formation Allemande Scorpions avait tout pour mettre en marche la grosse machine Métallique en y implantant ses rouages. Lonesome Crow était un album audacieux, surtout pour un premier album, avec ses riffs techniques et sa rythmique tr;es différente de ce qui se faisait dans le Hard Rock de l’époque. Par contre, ce qui retenait le plus l’attention et ce qui se rapprochait de plus en plus vers des sonorités dites Métal, ce sont sans conteste les solos de guitare endiablés du jeune Michael Schenker qui, du haut de ses 16 ans, était déjà une légende de la guitare en Allemagne. Ajoutons à tout ça la voix magistrale et envoûtante de Klaus Meine, voix qui allait devenir une influence majeure pour plusieurs groupes par la suite. Lonesome Crow est certes moins Heavy que ce que faisait déjà Black Sabbath ou Deep Purple mais ce premier album a été l’ouverture vers de nouveaux horizons musicaux tant en Allemagne que dans le monde entier.

Deep Purple – Fireball – 1971

L’Évolution Métallique selon Sinistros #8
Deep Purple – Fireball – 1971
Angleterre

Avec Fireball, Deep Purple marquait le ton vers des pi`ces plus étoffées et surtout plus rapides et puissantes. Deuxième album d’une trilogie désormais célèbre, Fireball marque également le passage de Deep Purple vers un son beaucoup plus près du Heavy Metal que du Hard Rock. Cet album est également marqué par une des premières pièces avec des double « bass drums » notamment dans la pièce titre de l’album. Cette innovation au niveau rythmique allait changer la façon de faire les choses dans la musique puissante et sans réellement le savoir, Ian Paice venait de semer les graines qui allaient influencer les batteurs suivants et en quelque sorte les premiers pas vers le Speed Metal, même si le Heavy Metal n’était pas encore officiellement inventé. Fireball est encore aujourd’hui un incontournable pionnier du Heavy Metal et fait indéniablement partie de l’histoire Métallique.

Black Sabbath – Master of Reality – 1971

L’Évolution Métallique selon Sinistros #7
Black Sabbath – Master of Reality – 1971
Angleterre

Avec Master of Reality, Black Sabbath solidifiait les fondations du Heavy Metal pour de bon. C’est avec une bien meilleure production et une maturité au niveau des compositions que le groupe est devenu eu quelque sorte les forgerons du Métal. La pièce Chlidren of the Grave est devenu le point zéro et la référence originelle des caractéristiques du Doom Métal et allait paver la voie pour des groupes comme Trouble et Candlemass, eux mêmes pionniers incontestés de la lenteur et la lourdeur du Doom. Master of Reality est un album très sérieux et est devenu le point culminant de l’histoire Métallique.

Budgie – Budgie – 1971

L’Évolution Métallique selon Sinistros #6
Budgie – Budgie – 1971
Angleterre

L’évolution vers le Heavy Metal ne faisant que commencer, plusieurs formations autour du globe ont commencé à intégrer des textures plus lourdes et plus fracassantes tout en se dotant de leurs sonorités propres. la formation Anglaise Budgie avait eu des répercutions en 1971 avec son premier album éponyme et un son plus crasseux au niveau des guitares. Misant également sur la lenteur et le vaporeux, Budgie est sans l’ombre d’un doute un des pionniers de ce qui allait devenir le Stoner Metal. Il est indéniable que cet album a eu une forte influence sur ce qui allait suivre et Budgie pourrait être considéré comme étant l’oncle du Heavy Metal.

Sir Lord Baltimore – Kingdom Come – 1970

L’Évolution Métallique selon Sinistros #5
Sir Lord Baltimore – Kingdom Come – 1970
États-Unis

Il est intéressant de constater que les premiers balbutiements du Heavy Metal ont finalment forgé un sous genre Métallique mieux connu sous le nom de Doom Metal. La formation Américaine Sir Lord Baltimore a eu, certes, une vie très courte avec seulement deux albums mais ces albums ont eu une influence considérable sur ce qui s’en venait par la suite. Le son caverneux, la distorsion démesurée et sursaturée des guitares bien ancrées sur des rythmes lents et lourds, tout était en place pour semer la dernière petite graine qui allait pousser en un gigantesque et controversé genre musical. Sir Lord Baltimore était la réponse Américaine à Black Sabbath et à Lucifer’s Friend et malgré le peu de succès que le groupe a eu, il est considéré comme étant un incontournable. Le magazine Creem parlait de ce groupe en 1971 comme étant un des premiers groupes de Heavy Metal, terme qui n’existait nullement à cette époque et qui a vraiment pris racine vers la fin des années 70.

Lucifer’s Friend – Lucifer’s Friend – 1970

L’Évolution Métallique selon Sinistros #4
Lucifer’s Friend – Lucifer’s Friend – 1970
Allemagne

Bien que Black Sabbath soit considéré comme étant le point zéro du Heavy Metal et que l’Angleterre soit aussi considérée comme étant la terre originelle du mouvement musical embryonnaire, plusieurs formations issues de différents pays sculptaient également ce qui allait devenir un genre à part entière. L’Allemagne aussi était une terre fertile en découvertes et évolutions musicales et la formation méconnue Lucifer’s Friend a malgré ell aussi contribué à l’explosion de la musique bruyante et lourde. Bien sûr, Lucifer’s Friend n’a pas toujours été un groupe Heavy au cours de sa carrière mais son premier album éponyme contenait suffisamment de vitriol et d’éléments puissants pour le considérer comme étant un pionnier direct du Heavy Metal surtout au niveau des harmonies vocales et de technicité de ses musiciens. Un album qui vaut le détour et qui gagne à être connu si on veut vraiment connaître l’histoire Métallique et remettre les pendules à l’heure.

Black Sabbath – Paranoid – 1970

L’Évolution Métallique selon Sinistros #3
Black Sabbath – Paranoid – 1970
Angleterre

Vous remarquerez que l’évolution métallique fera état des albums influents selon ma propre perception, ces albums seront étalés en ordre chronologique au mieux de mes connaissances. Il est aussi à noter que tout ceci étant ma propre perception, il se peut que cela ne corresponde à la vôtre, dans ce cas, n’hésitez pas à étaler votre savoir en toute civilité en répondant dans les espaces prévus à cet effet.

Même si Tony Iommi était loin de se douter qu’un jour il deviendrait le grand-père du Heavy Metal, il n’en demeure pas moins que ce chenapan a réussi l’exploit de sortir deux albums percutants en 1970. Le deuxième album de Black Sabbath, Paranoid, allait tracer directement la ligne directrice à suivre pour forger le Heavy Metal notamment avec les pièces Paranoid et Iron Man. En étant plus incisif et plus lourd que le premier album, Black Sabbath venait non seulement de sceller les racines du Heavy Metal mais aussi d’un sous genre à part entière: Le Doom Metal. Le titre Hand of Doom allait ainsi devenir une référence en la matière et le mot Doom, qui peut signifier à la fois Destin mais surtout le jour du jugement dernier, deviendra une étiquette commune et omniprésente dans tous les groupes du genre qui suivront par la suite.

Deep Purple – Deep Purple in Rock – 1970

Le Heavy Metal n’aurait possiblement pas pu se développer sans l’apport considérable d’une autre formation Anglaise. La 2e incarnation de Deep Purple a donné le ton à la rapidité et à la puissance avec l’album Deep Purple in Rock et sa pièce d’ouverture Speed King. En écoutant cet album, on entends clairement les sonorités et la force de frappe qui allaient influencer des groupes comme Judas Priest et la vague du NWOBHM de la fin des années 70, débuts 80. Pour moi cet album n’était que le début de ce qui allait suivre et c’est l’album qui m’a ouvert l’esprit à des groupes beaucoup plus Heavy. Un incontournable pilier du Heavy Metal à en devenir!

Black Sabbath – Black Sabbath – 1970

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1
Black Sabbath – Black Sabbath – 1970
Angleterre

Pour les fidèles auditeurs de Réanimation, cette nouvelle chronique quotidienne sera du déjà vu/entendu puisqu’à chaque 2e Mardi du mois, je me faisais un devoir d’éduquer les pauvres incultes et de les ramener dans le droit chemin. Je reviens donc avec cette Évolution Métallique, selon moi bien sûr, sous forme de capsule Facebookienne.

Bien que les origines de la musique Métal remontent d’aussi loin que You Really Got Me de The Kinks et que l’évolution de la distorsion et du pesant se sont faites dans les années 60 avec des groupes comme The Beatles (Helter Skelter) et The Who (My Generation), le Heavy Metal et ses sous genres découlent directement du Hard Rock. Bien entendu, nous pourrions débattre longtemps quant aux origines réelles du Heavy Metal en arguant que des groupes comme Blue Cheer, Steppenwolf ou même encore Coven sont des pionniers directs mais je préfère ici aller directement dans le vif du sujet. Donc, cette chronique commencera en 1970 avec les pionniers incontestables et grand-Pères du Heavy Metal.

Black Sabbath avec son premier album éponyme a été l’instigateur de la musique Heavy Metal telle qu’on la connait aujourd’hui. Plus précisément, sabbath a forgé la voie pour un style de Métal à part entière: le Doom Metal. C’est à grands coups de riffs incisifs et lourds que Tony Iommi a sculpté ce qui allait devenir non seulement un genre de musique mais aussi un mode de vie et une entité musicale qui allait durant les deux décennies suivantes étendre ses tentacules pour ainsi élargir les horizons et créer différents sous genres Métalliques. Ce premier album n’était que le début d’une grande vague qui allait déferler sur le monde de la musique…

Horisont – Sudden Death – 2020

Horisont – Hard Rock/Classic Rock – Suède
Sudden Death – 2020
Century Media
9,3/10

Vous aimez le Hard Rock pur et dur comme il se faisait dans les années 70? La formation Suédoise Horisont est définitivement pour vous! Avec la sortie de son sixième album Sudden Death, Horisont se place parmi ls chefs de file du Hard Rock moderne à la sauce vintage avec treize pièces étonnamment bien composées et surtout bien rendues.

Que ce soit au niveau des duos de guitares typique des belles années des grands groupe de l’époque ou des claviers à la sauce progressive qui ont fait la renommée de groupes tels Camel, Horisont nous en met plein les oreilles avec des compositions bien ficelées sur un alum percutant et très bien produit. L’engouement pour ce type musical est tel que le label Rise Above en fait son cheval de bataille et Horisont a vu bon nombre de ses albums sortir sous ce label. Ce nouvel album, Sudden Death, amène le groupe à monter d’un cran en signant avec Century Media ce qui marque une étape important pour le groupe.

Si comme moi vous êtes fans de musique de la belle époque des Supertramp, Thin Lizzy ou encore Deep Purple, Horisont nous offre une belle alternative et une cure de jeunesse pour ce style de musique indémodable et toujours aussi enlevant.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Cryptic Shift – Visitations from Enceladus – 2020

Cryptic Shift – Technical Thrash/Death Metal – Angleterre
Visitations from Enceladus – 2020
Blood Harvest
9,1/10

Il est toujours plaisant de faire des découvertes musicales surtout quand ces découvertes sont totalement inattendues et révèlent une surprise de taille. C’est ce qui est arrivé avec la formation Anglaise Cryptic Shift. Je ne me souviens plus très bien du comment j’ai trouvé cette formation mais chose certaine, son premier album en est un de taille qui peut rivaliser avec les grands maîtres du Métal Technique.

La première pièce de l’album est un immense tour de force de plus de 25 minutes ayant pour titre Moonbelt Immolator. Dès les premières mesures, le ton est donné et on s’aperçoit que nous aurons affaire avec une entité propre et bien ficelée. Le thème du cosmique s’étale ici sur quatre pièces brillamment bien composées et arrangées où s’entremêlent riffs incendiaires et atmosphères planantes. Les membres du groupe ont vraisemblablement écouté beaucoup de Voïvod et de Vektor mais aussi beaucoup de musique Progressive pour nous concocter des sonorités bien à eux et des idées sorties des sentiers battus. Évidement, l’exécution est de haut calibre et le groupe a réussi à se doter d’une excellente production pour rendre justice à la complexité de ses compositions.

Des albums comme celui-ci j’en prendrais à la tonne. Cryptic Shift nous prouve que le technique et le progressif sont là pour rester dans le grand monde du Métal et le groupe nous prouve qu’il y a une superbe relève pour tenir le flambeau instauré par les pionniers du genre. Un album à écouter sans réserves!

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Carach Angren – Franckensteina Strataemontanus – 2020

Carach Angren – Symphonic Black Metal – Pays-Bas
Franckensteina Strataemontanus – 2020
Season of Mist
9,5/10

La formation Néerlandaise Carach Angren nous arrive cette année avec son sixième album sous le concept de nul autre que Frankenstein. Ce nouvel album accentue le côté symphonique d’un cran mais est également marqué par des l’arrivée d’éléments plus Industriels notamment avec des rythmiques plus militaires qu’auparavant.

Encore une fois, Carach Angren fait preuve d’ingéniosité musicale en incorporant habilement ses parties symphoniques à un Black Metal sombre et mélodique. Les niveaux de composition et d’interprétation sont toujours de très haut calibre, ces musiciens sont décidément des génies dans leur genre. La production et les arrangements sont assez spectaculaires, même plus qu’à ce que le groupe nous a habitués au fil des ses précédents albums. On sent très bien l’influence Gothique et Victorienne propre à l’imagerie initialement créée par Mary Shelly. Nous avons même droit à certains éléments musicaux se rapprochant du Gothic Rock originel avec des vocaux « cleans » sur certaines pièces ainsi que certaines ambiances apparentées à The Vision Bleak ici et là au fil des pièces, ce qui n’est pas pour me déplaire!

En fin de compte, Carach Angren est sans aucun doute un groupe fort sous estimé qui gagne à être connu de par sa qualité musicale et de son ensemble très théâtral. Ce nouvel album se retrouvera assez haut dans les tops de 2020 et est déjà devenu un classique instantané dans la discographie du groupe.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Alarum – Circle’s End – 2020

Alarum – Progressive Thrash Metal/Jazz fusion – Australie
Circle’s End – 2020
Dinner for Wolves
9,7/10

Je l’attends depuis des lustres celui-là. Il faut dire qu’avec Alarum, il faut se montrer très patient face au délai des sorties d’albums qui habituellement sont de 6 ou 7 ans. Mais pour Circle’s End, il aura fallu 9 longues années avant de pouvoir mettre la main dessus! Certains membres du groupe font partie de The Levitation Hex et nous ont pondu deux formidables albums entre temps ce qui m’a permis de soulager mon impatience un peu.

Circle’s End nous replonge dans les mêmes atmosphères que Natural Causes et la seule différence notable que l’on peut constater entre ces deux albums, c’est que le côté Jazz Fusion est beaucoup plus prononcé sur ce nouvel album. Une fois de plus, Alarum nous lance sa folie musicale en pleine face et je pourrais même dire que ça pourrait être déroutant pour certains Métalleux un peu plus conformistes. Le groupe mise énormément sur les changements soudains mais surtout sur les surprises sonores et les textures assez flyées. Si vous n’aimez pas le Jazz, il se peut que vous vous perdiez un brin au fil des pièces.

Par contre, le côté Thrash Metal Progressif est toujours tout aussi présent et tout aussi puissant que par le passé. Pensez à Atheist mais en plus disjoncté! Donc, une composition très éclatée et une interprétation sans failles. Les musiciens de ce groupe sont de très haut calibre, c’est assez impressionnant. La production est très léchée et très limpide sans tomber dans le piège du sursaturé, on reste dans le confort des micros sur la batterie et de production digne des grands maîtres du Progressif.

Alarum est depuis 2011 une de mes formations favorites et Circle’s End ne fait que renforcer cette admiration que j’ai pour la formation Australienne. Là où plusieurs s’efforcent de jouer technique pour jouer technique, il y en a pour qui la création et le souci de l’art compte vraiment plus que les artifices techniques. Alarum en met du technique mais aucunement pour épater la galerie.

Composition: 10
Exécution: 10
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Triptykon – Requiem (Live at Roadburn 2019) – 2020

Triptykon – Gothic/Doom/Death/Black Metal – Suisse
Requiem (Live at Roadburn 2019) – 2020
Century Media
7,6/10

Depuis le retour de Celtic Frost avec Monotheist en 2006, chaque sortie de Triptykon est pour moi une longue et pénible attente. Tom nous est revenu en pleine forme et en pleine possession de ses moyens et tout ce qu’il touche depuis Monotheist, c’est à dire les deux albums de Triptykon, est de l’or en barre et du pur génie musical. Notre cher Tom caressait, depuis des lustres, le souhiat de finaliser son fameux Requiem qui se déroule en trois parties. La première partie était Rex Irae issue de Into the Pandemonium et la troisième, Winter, une pièce symphonique qui se retrouvait sur Monotheist. Ces deux pièces étaient donc de Celtic Frost et la partie manquante a été composée pour Triptykon.

En 2019, le fameux Requiem a été finalisé et présenté au grand public lors du Roadburn festival. Cette année, en plein délire du Covid-19, Tom nous présente son Requiem sur disque. Dordinaire, je laisse de côté les albums « live » car, que voulez-vous, j’hais ça les albums « live ». Mais pour celui-ci, je me devais de faire une exception à ma règle d’or car Triptykon nous présente une toute nouvelle pièce et non la moindre car elle dure pas loin de trente-deux minutes. Mettons tout de suite les points sur les « i » et les barres sur les « t » : Je suis totalement déçu par cette nouveauté de Triptykon.

Bien que pour un « live » la production soit très bonne et que le niveau de composition soit assez élevé, là où je grince des dents c’est au niveau de l’exécution et de l’ambiance de cet album. En spectacle ce devait être assez spectaculaire mais sur disque, c’est d’un ennui mortel. En fait, mis à part Rex Irae et quelques petites poussées sur la partie deux, Triptykon ne joue pas du tout. On a droit à un orchestre symphonique tout le long et ça manque de puissance. Je m’attendais à du Triptykon qui défonce les tympans de sa toute puissance Métallique et sombre mais non. On a droit à une symphonie déprimante et sans éclats et bien que ce soit brillaient bien composé, c’est d’une platitude massacrante.

En espérant que le prochain album studio de Triptykon ne soit pas comme celui-ci…

Composition: 9
Exécution: 6
Arrangements : 9
Production: 8
Appréciation Générale : 6

Warbringer – Weapons of Tomorrow – 2020

Warbringer – Thrash Metal – États-Unis
Waepons of Tomorrow – 2020
Napalm Records
8,9/10

Rares sont les « nouveaux » groupes de Thrash Metal qui réussissent à faire revivre le véritable Thrash originel sans tomber dans la copie conforme ou le réchauffé pur et simple. Depuis ses débuts, la formation Américaine Warbringer apporte un vent de fraîcheur Thrash sans justement tomber dans le piège de la photocopie. De sortie en sortie, le groupe nous impressionne et c’est encore le cas sur le sixième album, Weapons of Tomorrow.

Même si Warbringer puise à la source des Slayer, Exodus et compagnie, le groupe est en mesure de définir sa propre identité et son propre univers sonore. Les gars sont capables de nous fignoler des riffs très techniques et vraiment intéressants tout en conserver cette essence de Thrash qui démolit tout en nous tenant en haleine durant tout un album durant. On passe de la rapidité à l’état pur comme dans le temps pour changer de tempo et devenir plus lent et lourd tout en ajoutant des structures différentes d’une pièce à l’autre.

Les musiciens savent jouer, c’est droit comme c’est pas possible et c’est puissant! Les guitaristes utilisent des effets de reverb et de délai pour agrémenter leurs solos et la rythmique est solide et fidèle au poste pour soutenir cette multitude de riffs ravageurs. Encore une fois Warbringer a une production digne de ce nom pour cet album, c’est clair et limpide et contrairement aux productions modernes, le son général tends plus vers des productions plus années 80 à la Ride the Lightning.

Weapons of Tomorrow est un album réussi qui place Warbringer en haut de la liste des leaders du Thrash Metal moderne. Cet album sera assurément dans mes choix de 2020 et aura vraisemblablement une haute place dans la liste!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements: 8,5
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Vader – Solitude in Darkness – 2020

Vader – Death/Thrash Metal – Pologne
Solitude in Darkness – 2020
Nuclear Blast
8/10

Les Polonais de Vader reviennent cette année avec Solitude in Darkness. Vader, ça ne change pas vraiment d’un album à l’autre. On garde la même formule depuis les tout débuts, la recette est simple mais efficace. On ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis et on y va toujours à l’essentiel : Faire du Death Metal à saveur Thrash puissant et direct.

Sur Solitude in Darkness on garde encore une fois cette même formule sauf que cette fois-ci on a opté pour des pièces très courtes dont la majorité demeurent dans la médiane des deux minutes et demi. Même si l’album est quand même assez efficace, Vader ne sort pas du lot et stagne dans le même jus depuis belle lurette.

Bien sûr, les musiciens sont droits et très performants mais on se demande pourquoi, malgré le grand talent de ceux-ci, le groupe demeure toujours dans ce confortable vautrement. Vader pourrait parfois nous surprendre avec un peu d’innovation mais c’est peine perdue, on a l’impression de réentendre le même album sortie après sortie. Par contre, c’est toujours aussi efficace et ça rentre au poste!

L’album sonne très bien et jouit d’une production en béton. C’est très professionnel et ça risque de vendre. Justement, c’est le terme que je cherchais : Vendre. Vader est l’un de ces groupes qui préfère sacrifier l’innovation au profit du profit et demeurer une valeur sûre pour le Label.

Solitude in Darkness renferme de bonnes pièces mais comme pour les quelques albums précédents, il ne passera pas à l’histoire. C’est du Vader pur et dur et c’est vraisemblablement comme ça que le groupe se doit d’être.

Composition: 7
Exécution: 9
Arrangements : 7
Production: 9
Appréciation Générale : 8

Oranssi Pazuzu – Mesterin kynsi – 2020

Oranssi Pazuzu – Psychedelic Black Metal – Finlande
Mestarin kynsi – 2020
Nuclear Blast
9,5/10

Le démon orange est de retour avec un cinquième album depuis sa création en 2007. J’avais grandement apprécié le précédent album paru en 2016 et j’avais pas mal d’attentes face à Mesterin kynsi. Petite mise en garde avant de s’aventurer plus loin : Oranssi Pazuzu ce n’est pas pour tout le monde!

Le groupe Finnois revient en force avec son Black Metal ultra disjoncté. Le terme psychédélique peut en rebuter plusieurs, mais ici on pourrait plus dire Black Metal Cosmique à fortes doses Progressives à la limite Krautrock par moments. Le groupe mise sur la simplicité des riffs et la répétition mais remplit le tout d’éléments complètements hallucinants tout au long de l’album. Les claviers sont en avant plan et c’est sur ceux-ci que Oranssi Pazuzu base ses pièces. Les guitares font office de remplissage alors que la batterie et la basse nous hypnotisent complètement avec des rythmes en boucle.

Pour réussir à créer ce type de musique on se doit de bien maîtriser les instruments car on se promène de tempo en tempo et de changements de sonorités soudains. Il est indéniable que ces gars là sont d’excellents compositeurs qui savent tirer parti des effets et des divers outils qu’ils ont à disposition. On réussi à nous transporter dans de vastes espaces vides en nous amenant à partir dans nos pensées les plus profondes.

Qui dit Black Metal ne dit pas nécessairement production de piètre qualité. Ici on utilise le plein potentiel des instruments et des sons pour en arriver à un tout assez fluide malgré la complexité et la lourdeur oppressante des textures qui englobent les pièces.

C’est sûr que ce groupe est difficile d’approche si on est pas habitués à écouter de la musique qui sort de l’ordinaire mais si vous aimez des trucs un peu plus flyés comme A Forest of Stars et Nachtmystium ou même encore Magma, Tangerine Dream ou Amon Duul II vous allez comme moi apprécier ce petit bijou de folie musicale.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Void of Sleep – Metaphora – 2020

Void of Sleep – Progressive Doom Metal – Italie
Metaphora – 2020
Aural Music
9,1/10

Je l’attendais depuis un moment celui-là. Près de cinq ans après la sortie du deuxième album, les Italiens de Void of Sleep nous reviennent avec un nouvel intitulé Metaphora. J’avais des attentes face à celui-là car j’avais bien aimé le précédent album avec ses prouesses progressives et sa lenteur très planante.

Sur Metaphora, on pousse le progressif pas mal plus loin tout en s’éloignant de la tangente Sludge des deux premiers albums. Les pièces sont beaucoup plus longues et surtout beaucoup plus étoffées que sur New World Order. Les influences Voïvod et Opeth sont toujours présentes mais le groupe semble bien aimer les sonorités des années 70.

Les claviers planants sont très présents tout au long de l’album, on joue beaucoup avec différentes textures et sonorités riches qui viennent élargir le spectre musical de Void of Sleep. On remarque aussi que les musiciens ne sont pas des amateurs, ce sont d’excellents compositeurs qui ont une parfaite maîtrise de leurs instruments. Si vous aimez les albums qui sonnent, vous serez servi avec celui-ci car la production est irréprochable. C’est clair contrairement à des productions plus floues souvent présentes dans des albums de Sludge. Ici on a misé sur une puissance sans trop de modernité, bref, une production à l’image des grands groupes Prog des années 70.

Encore une fois Void of Sleep m’impressionne avec ce troisième album. Metaphora est d’une qualité musicale exemplaire que tout bon amateur de Progressif se doit d’écouter.

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Cirith Ungol – Forever Black – 2020

Cirith Ungol – Heavy/Doom Metal – États-Unis
Forever Black – 2020
Metal Blade
8,8/10

Cirith Ungol effectue un retour sur album près de 29 ans après la sortie de son quatrième et dernier album paru en 1991. C’est une réelle surprise pour moi car j’aime beaucoup ce que le groupe nous a offert sur les trois premiers albums.

Avec Forever Black on retrouve Cirith Ungol comme nous l’avons connu dans les années 80 avec le traditionnel Heavy/Doom Metal et le son unique du groupe. En fait, la formation Américaine reprends exactement après One Foot in Hell avec le même type de compositions et le même univers sonore qui a fait sa renommée.

Les musiciens sont en pleine forme et ça paraît qu’ils ont eu du plaisir à travailler sur cet album. C’est droit et très juste mais ce qui retient le plus l’attention c’est la voix de Tim Baker qui n’a pas du tout changé! D’excellents riffs Doom bien ficelés et une rythmique qui frappe fort, ce sont les ingrédients principaux qu’il faut à un album comme celui-ci et nous en avons pour notre argent!

Comme pour les premiers albums, Cirith Ungol nous en met plein les oreilles avec des arrangements tantôt simples et souvent assez grandioses avec de belles mélodies de guitares et des chœurs qui élargissent le spectre sonore de l’album. Une belle réussite à ce niveau.

L’album a été produit à la manière des belles années du groupe. Aucune modernité ni d’ajout superflu, on y va à l’essentiel comme dans le bon vieux temps ce qui donne un album chaud et pas du tout stérile comme les productions d’aujourd’hui.

Forever Black est un album surprenant et à la hauteur de ce que Cirith Ungol nous a servi dans le passé. J’ai toujours apprécié ce type Métallique où le côté épique rencontre la force brute du Heavy Metal traditionnel lourd et lent. Un excellent album à écouter qui vous fera découvrir ou redécouvrir Cirith Ungol!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Thanatos – Violent Death Rituals – 2020

Thanatos – Death/Thrash Metal – Pays Bas
Violent Death Rituals – 2020
Listenable Records
8,7/10

Ils n’en sortent pas souvent des albums les Néerlandais de Thanatos! Le dernier album date de 2014 et l’autre d’avant, 2009… Pour une formation fondée en 1984, sept albums en carrière, ce n’est pas beaucoup certes mais c’est mieux d’en sortir moins et de s’attarder à la qualité de ceux-ci que d’en sortir un par année ou aux deux ans et diluer le produit fini.

Toujours est-il que j’avais bien aimé Global Purification en 2014 et le groupe revient exactement avec la même formule efficace et directement dans les dents. C’est sûr que Thanatos ne réinvente pas le Death Metal mais il le fait vraiment bien et nous offre l’essence même du Death/Thrash de la vieille école. D’excellents riffs, d’excellentes pièces qui frappent fort. Que demander de mieux?

Les pièces sont très bien exécutées, on y va avec du direct sans artifices, le groupe mise sur le riff simple qui reste dans la tête et les musiciens sont loin d’être des jambons pour avoir fait leurs preuves dans des formations comme Hail of Bullets, Asphyx ou encore Melechesh. Une excellente exécution, c’est droit et ça rentre au poste!

Bon, Thanatos ne fait pas dans la dentelle, c’est du Death dans les dents et on passe à l’essentiel sans perdre son temps à faire des arrangements spectaculaires. Des blast beats, du groove et de la puissance, c’est tout ce qui est nécessaire pour un groupe comme celui-ci.

La production est quand même très bonne malgré une sonorité plus vieillotte et un peu rugueuse. On a fait les coins ronds par moments mais ce n’est pas trop grave, ça sonne comme du bon vieux Slayer de la période Haunting the Chapel et Hell Awaits. C’est loin d’être tannant pour l’oreille mais j’aurais aimé une production un peu plus fluide et un peu plus claire.

Violent Death Rituals est un excellent album de pur Death Metal que j’aurai plaisir à ré-écouter de temps à autres. Étant un amateur de Pestilence, hail of Bullets et Asphyx, ça vient me chercher et c’est ce que j’aime dans le Death. Des riffs pour se faire aller la tête et de la puissance à revendre!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Nomad – Transmogrification (Partus) – 2020

Nomad – Death Metal – Pologne
Transmogrification (Partus) – 2020
Witching Hour Productions
9,1/10

Nomad est une formation Polonaise qui n’est malheureusement pas très connue du grand public Métallique. Pourtant, cette formation a tout pour être de haut calibre et ainsi rivaliser (bien grand mot) avec les grosses pointures du genre. Le groupe nous offre son sixième album en carrière, album qui arrive près de neuf ans après le très excellent Transmigration of Consciousness paru en 2011. Le groupe avait sorti un mini album en 2015 mais était totalement passé sous les radars à l’époque dû à sa faible quantité de copies. Toutefois, ce mini album se retrouve en bonus sur le nouvel album.

Si vous aimez votre Death Metal assez technique et disjoncté, vous trouverez votre compte avec Nomad. Les compositions sortent des sentiers battus et le groupe nous en met plein les oreilles avec des riffs dissonants et des structures loin des standards établis. Sur ce nouvel album Nomad nous plonge dans un univers assez brutal en ajoutant cette fois-ci plusieurs éléments progressifs tout au long de l’album.

Le niveau de musicalité est vraiment très élevé, le groupe offre une technicité exemplaire sur chacune des pièces et les musiciens du groupe sont de véritables professionnels qui maîtrisent leurs instruments à la perfection. Le groupe a opté pour un batteur et un bassiste de session, musiciens dont les preuves ne sont plus à faire, soient Inferno et Orion de Behemoth. Il faut aussi mentionner aussi que le cerveau derrière Nomad est Seth qui est également guitariste live de Behemoth depuis 2004.

Ici, pas de de répit, les arrangements entre les divers instruments sont faits de façon magistrale, on n’hésite pas à imbriquer des éléments vaporeux avec les guitares et les claviers ainsi que des éléments vocaux à glacer le sang. On frôle la folie musicale au fil des pièces et que nous le voulions ou non, nous nous retrouvons transportés dans un univers parallèle rempli de sonorités diverses.

Comme pour son prédécesseur, ce nouvel album est très bien produit et même si ça sonne moderne avec les « triggers » et les ajouts de toutes sortes, ça sonne puissant et très limpide. Tout est à sa place et un album de cette trempe devrait se retrouver aux côtés des grands du genre.

Ce nouvel album de Nomad se retrouvera assez haut dans mes tops 2020, j’aime beaucoup le côté disjoncté qui ressorts des pièces de l’album, ceux qui me connaissent savent que la folie musicale est mon principal intérêt, donc Transmogrification (Partus) est exactement le type d’album qui me parle et vient me chercher.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Dopelord – Sign of the Devil – 2020

Dopelord – Stoner/Doom Metal – Pologne
Sign of the Devil – 2020
Green Plague Records
8,8/10

La formation Polonaise Dopelord m’avait frappé de plein fouet en 2017 avec son superbe album Children of the Haze. Le savant mélange de Doom vaporeux et d’éléments psychédéliques était venu me chercher et l’originalité de cet album m’avait beaucoup plu. En 2020, Dopelord récidive en nous offrant son quatrième album depuis ses débuts en 2010.

Sur Sign of the Devil, on retrouve la sonorité très « fuzzée » du précédent album et le même type de compositions. Par contre, on dirait que Dopelord est revenu en quelque sorte aux racines du Doom proprement dit. Moins d’éléments psychédéliques et vaporeux, on va plus à l’essentiel du riff et de la rythmique martelante ce qui donne un album un peu moins original que le précédent. On a l’impression d’entendre un mélange du Black Sabbath des débuts avec Electric Wizard. Ce n’est pas mal du tout mais j’aurais préféré que le groupe s’aventure un peu plus dans la folie de Children of the Haze. Les effets de délai et de réverbération sont moins présents et ça sonne moins profond.

Les pièces sont très bien rendues, le quatuor est capable de nous livrer des riffs et une rythmique sur le tempo sans trop s’aventurer dans des prouesses techniques extravagantes. On opte pour la carte de la simplicité et du style des années 70 pour rendre justice à la lenteur proposée.

Comme pour le précédent album, le groupe joue beaucoup sur les textures vocales et les multiples couches de cordes avec le « fuzz » à l’avant plan pour nous en mettre plein les oreilles. On joue aussi beaucoup avec différentes sonorités allant de la douceur jusqu’à la puissance totale nous faisant passer d’un extrême à l’autre tout au long de l’album.

Qui dit Doom granuleux et guitares « fuzz » dit aussi production plus sale et moins léchée. Dopelord offre justement une production non aseptisée basée sur le son caractéristique des guitares sur un ampli Orange et une batterie sans ajout de modernité. Des micros et c’est tout. Ce type de production pourrait déplaire à certains adeptes du numérique et du « click » mais en bout de ligne, cet album est produit comme dans le bon vieux temps où les musiciens devaient jouer et si on se trompait, ça faisait partie du côté humain de la performance.

J’ai bien aimé Sign of the Devil malgré sa courte durée. Le groupe a misé sur le cru et direct sans artifices et ça rentre au poste! Si vous aimez les sonorités des années 70. vous serez très bien servis avec ce nouvel album!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Aeternam – Al Quassam – 2020

Aeternam – Symphonic/Folk/Death Metal – Canada
Al Quassam – 2020
Indépendant
9,2/10

J’ai fait la connaissance avec la formation Québécoise Aeternam avec l’album Moongod paru en 2012. La performance du groupe en ouverture du Trois-Rivières Metalfest cette même année m’avait jeté par terre et je suis devenu un fan depuis. Ruins of Empire s’était même classé en 4e position du top 150 2017 de Hurlemort, ce qui n,est pas rien! Donc, l’annonce de la sortie de Al Quassam a évidement suscité un intérêt marqué dans mon cas et je dois dire que je ne suis pas déçu!

Aeternam a poussé son côté Moyen Orient un peu plus loin sur ce nouvel album. Si je le compare à son prédécesseur, Al Quassam est un peu plus doux et moins « méchant » mais il n’en demeure pas moins intéressant d’un bout à l’autre de l’album. La maîtrise de la composition est encore une fois fort surprenante et la qualité de celle-ci n’a rien à envier aux grosses pointures Internationales œuvrant dans le même créneau. Aeternam a monté son niveau de composition d’un cran et c’est du grand art.

Bien entendu, pour être en mesure de composer et de jouer des partirions de ce calibre, les musiciens se doivent d’être à la hauteur et c’est encore le cas sur Al Quassam. C’est droit et très technique, les instrumentations sont fluides et précises et ça aide énormément pour le rendu des pièces.

Le point fort de Al Quassam, ce sont les arrangements. Les orchestrations et les divers instruments utilisés apportent une dimension profonde aux compositions, on se sent transporté dans un autre monde où les vastes étendues sablonneuses s’étendent à perte de vue. Le mélange de culture du Moyen Orient avec le Death Metal est parfait!

Je ne comprends pas pourquoi avec tant de génie musical et une production impeccable, Aeternam n’est pas encore signé sur un gros label. La production de cet album dépasse de loin les standards établis pour ce type de musique, chaque instrument est à sa place et le tout est très bien balancé. Il y a eu un très gros travail de fait tant au niveau de la prise de son que du mixage final, ça sonne large et puissant.

Al Quassam est un excellent album qui se retrouvera très haut dans les tops 2020 même si l’année est encore jeune. Un autre album réussi pour Aeternam, je dois lever mon chapeau, on a de la qualité Métallique au Québec et Aeternam le prouve grandement avec son quatrième album.

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Candlemass – The Pendulum – 2020

Candlemass – Epic Doom Metal – Suède
The Pendulum – 2020
Napalm Records
8,8/10

Même après 35 ans d’existence, la formation Suédoise Candlemass continue à être le chef de file du Doom Metal depuis Black Sabbath. Avec le retour de Johan Langquist en 2018 comme membre à part entière du groupe, Candlemass bouclait en quelque sorte la boucle de sa carrière. Suite à l’excellent The Door to Doom paru en 2019, quelques pièces avaient été mises de côté et font maintenant leur apparition sur un mini album intitulé The Pendulum.

Dès les premières notes acoustique de la pièce titre, on sait que ce mini album sera forcément épique comme à l’habitude de ce que Candlemass nous offre depuis ses débuts. The Pendulum aurait dû se retrouver sur The Door to Doom, c’est une pièce énergique et puissante, la seule pièce qui n’est pas en version démo. Sur les six pièces du mini album, on retrouve trois courtes instrumentales qui auraient pu être gardées pour d’éventuelles nouvelles pièces pour un prochain album mais le groupe a décidé de nous les partager même si ce sont des pièces incomplètes. Le mini album comporte également Porcelain Skull qui avait été donnée à Avatarium pour le quatrième album The Fire I Long For. Même si cette dernière a été enregistrée en premier par Candlemass, elle n’avait pas été retenue pour The Door to Doom et étant plus crue et directe que la version de Avatarium elle demeure fort intéressante chantée par Langquist.

Qui dit Candlemass dit riffs axés sur la simplicité et la puissance. Malgré cette simplicité volontaire, les musiciens du groupe n’ont plus aucune preuve à faire, ce sont des bêtes sur leurs instruments et les pièces sont toujours brillamment rendues.

Étonnamment, les arrangements sont assez spectaculaires même en version démo. Le groupe est capable de jouer avec les nuances et les textures. On joue beaucoup sur les partitions différentes entre les instruments et surtout les parties vocales, du pur génie!

Seule la pièce The Pendulum jouit d’une méga production comme sur The Door to Doom. Toutes les autres pièces étant en version démo, on a pas le même impact qu’un produit 100% fini. Mais! Pour des versions démos, c’est vraiment extraordinaire d’avoir une telle sonorité, personnellement je ne serais même pas gêné de sortir un album fini qui sonne comme ça!

Oui vous allez me dire, mais Sinistros, tu es déjà vendu à Candlemass! Effectivement et je m’assume pleinement. Toujours est-il que The Pendulum est une superbe extension du dernier album et même une fois les six pièces passées, on en redemande encore et encore. J’ai déjà hâte au prochain album!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8,5
Production: 8,5
Appréciation Générale : 9

Testament – Titans of Creation – 2020

Testament – Thrash Metal – États-Unis
Titans of Creation – 2020
Nuclear Blast
7/10

Qu’il était attendu ce nouvel album de Testament! Titans of Creation est en fait le treizième album du groupe Californien qui, mentionnons le pour les néophytes, est en quelque l’un des pionniers du Thrash Metal Américain, surtout de la Bay Area. Testament sort un album aux 4 ans depuis 2008 et normalement, un espace de 4 ans entre deux albums devrait en principe permettre à un groupe de peaufiner ses pièces pour être en mesure de nous offrir un album de qualité. Mais est-ce le cas?

Titans of Creation est à l’image de ce que Testament nous offre depuis les vingt dernières années. Des compositions pas très inspirées et un remâchage de Thrash Metal réchauffé et usé à la corde. Certes, ce nouvel album contient quelques bonnes pièces mais sans plus. On se vautre dans du confortable sans inspiration et surtout sans réelle innovation que ce soit. En fait, l’album devient redondant au bout de quatre ou cinq pièces, ça ne m’impressionne pas du tout.

C’est clair que les musiciens du groupe sont des vieux routiers et qu’au point de vue exécution ce ne sont pas des jambons. Sauf qu’ici, on joue tellement dans des riffs prévisibles et simplets que c’est assez facile de dire que l’exécution est parfaite. Pas de démonstration technique ni de prouesses au niveau des instruments mais c’est droit et bien exécuté.

On repassera pour les arrangements. Ici on se contente de jouer la carte du lourd, fort et puissant. Pas de sonorités qui sortent de l’ordinaire même qu’on y va avec de petites mélodies un peu « catchy » tant au niveau des guitares que des parties vocales. Bref, on va direct au but sans prendre le temps de mettre un peu de couleur et de textures.

Bien sûr qu’avec un groupe comme Testament, on se doit d’avoir une production impeccable et de ce côté c’est réussi haut la main. Comme pour les parutions précédentes, on a droit à une production léchée qui sonne pas à peu près.

Titans of Creation n’est pas un mauvais album. C’est un autre album ordinaire de la part de Testament qui nous ressert la même soupe depuis vingt ans. Comme pour les autres albums d’avant, je ne crois pas que je le réécouterai régulièrement. Je n’ai pas vraiment d’intérêt pour ce type d’album, je garderai mes écoutes pour du plus original.

Composition: 8
Exécution: 8
Arrangements : 6
Production: 9
Appréciation Générale : 6

Dark Fortress – Spectres from the Old World – 2020

Dark Fortress – Melodic Black Metal – Allemagne
Spectres from the Old World – 2020
Century Media
8/10

Initialement formée en 1994, ce n’est qu’en 2001 que la formation Allemande Dark Fortress nous offre son premier album. Pour être honnête, je ne connaissais pas du tout la formation jusqu’à ce qu’un V. Santura fasse son apparition au sein de Triptykon aux côtés de Tom G. Fisher. Pour avoir eu vent de quelques pièces du groupe depuis 2008, ce n’est qu’avec ce huitième album que je découvre vraiment Dark Fortress.

À ma première écoute de Spectres from the Old world, je constate que c’est fort différent de Triptykon et c’est tant mieux. Dark Fortress évolue dans un style de Black Metal mélodique pas très loin de ce que Dissection et Keep of Kalessin ont sorti par le passé et même si les compositions du groupe sont bien ficelées, il n’en demeure pas mois que c’est très générique et réchauffé comme musique. Mais bon, j’ai connu pire en matière de remâché et point de vue composition proprement dit, c’est quand même pas si mal et ça s’écoute bien.

Le niveau d’exécution est assez élevé, les musiciens du groupe sont très droits et sont capables de jouer des partitions complexes tout en étant suffisamment rapides et agiles pour rendre justice aux pièces de l’album. Ces gars là savent jouer, je n’ai rien à redire sur leur talent respectif.

Le travail de V. Santura se fait sentir au fil des pièces. Les arrangements sont intéressants, on incorpore des éléments vaporeux tout au long de l’album pour apporter un brin de mélancolie et de mystérieux aux dites pièces. On joue beaucoup avec les contrastes entre les instruments et la rythmique donnant un léger côté plus Progressif au tout.

V. Santura a fait un travail remarquable sur la production de l’album et comme la majorité de ce qu’il touche, il a réussi à le faire sonner comme il se doit. Un travail de pro qui rivalise avec les plus grands noms de l’industrie Métallique.

Malgré une production impeccable et des arrangements réussis, les compositions du groupe n’arrivent pas à me faire apprécier tout l’album. Il comporte certes de très bonnes pièces et de superbes idées mais aussi beaucoup de remplissage. On aurait pu aisément se limiter à huit pièces au lieu de douze, ce qui aurait fait paraître l’album moins long. Beaucoup de redondances aussi et de similitudes avec du déjà entendu à maintes reprises font qu’on finit par se lasser de ce qu’on écoute.

Composition: 7
Exécution: 9
Arrangements : 8
Production: 9
Appréciation Générale : 7