Skyclad – Prince of the Poverty Libne – 1994

Avec toute cette attention portée au Death Metal et à l’ébullition du Black Metal, les Métalleux avaient tendance à oublier qu’une autre révolution métallique était en train de s’opérer sans qu’on ne s’en aperçoive vraiment. Le Folk Metal se taillait une place lentement mais sûrement vers les sommets de la grande famille initiée 20 ans plus tôt par le Heavy Metal. Skyclad fut l’un des premiers à mélanger le la musique traditionnelle et le Thrash Metal et d’album en album le groupe faisait évoluer son style en le rendant de plus en plus sophistiqué et hors des standards établis. Avec son quatrième album le groupe anglais s’était placée en bonne position de père fondateur et leader du nouveau genre en nous offrant des compositions accrocheuses et mélodiques mais toujours avec cet esprit ancestral qui donnait une certaine puissance épique et chevaleresque aux pièces du groupe. Le Folk Metal deviendra rapidement un sous genre à part entière et de nombreux groupes de partout sur la planète rendront gloire à leurs ancêtres en faisant briller la flamme de la musique traditionnelle. On peut remercier Skyclad d’avoir été l’un des pionniers du genre et Prince of the Poverty Line est un de ces albums qui ont contribué à perpétuer cette gigantesque flamme!

Cradle of Filth – The Principle of Evil Made Flesh – 1994

Les détracteurs de claviers de claviers et de synthétiseurs allient devoir se rendre à l’évidence que ces instruments maudits faisaient désormais partie du vaste univers métallique et le Balck Metal avait totalement embrassé ces ignobles machines. Cradle of Filth était arrivé en trombe avec un premier album incroyablement bien composé et avec des textures musicales jusqu’ici jamais entendues une peu comme si Tim Burton avait décidé de faire une trame sonore plus sombre et glaciale que ses films. La troupe de Dani Filth utilisait la rapidité et les riffs vicieux mélangés à une symphonie mortelle dans laquelle les claviers prenaient une place important pour créer des atmosphères d’horreur et très Gothiques. Le Black Metal changeait rapidement et ses principaux acteurs usaient de génie pour concevoir des pièces mémorables et un style propre à chacun d’eux. La musique d Cradle of Filth était fort différente de ce qui se faisait en Scandinavie mais la sauvagerie sonore et les sonorités morbides étaient au rendez-vous pour glacer le sang des non-initiés. The Principle of Evil Made Flesh a été tout un départ pour Cradle of Filth qui deviendra rapidement un groupe majeur dans le style et qui aidera à créer des petits, clones ou originaux.

Enslaved – Vikingligr Veldi – 1994

À partir de 1994, tout s’est précipitamment emballé. Nous assistions à une nouvelle vague déferlant sur le monde Métallique et le Black Metal allait évoluer à une vitesse vertigineuse. Ce Black Metal a été mie en place par des ti-culs en peline possession de leurs moyens et toute la fougue d’une jeunesse qui voulait laisser sa marque et qui en avait après le système. Tout comme Emperor, Enslaved avait été fondé par des ados avec un génie musical démesuré : Ivar Bjornson n,avait que 13 ans lors de la formation du groupe sont le nom est issu d’une pièce de Immortal nommée Enslaved in Rot ce qui ne laisse aucun doute sur la solidité des liens entourant les groupes Norvégiens de cette époque. Enslaved est un autre puissant pionnier du Black et du Viking Metal certes mais dès le premier album il était clair que ce groupe allait être différent des autres et était musicalement chevronné dès le départ avec des compositions complexes et très progressives qui s’étalaient sur plus de dix minutes. Bjornson prouvait que, malgré son jeune âge, son talent pour la composition et les arrangements étaient innés et que ce talent allait devenir une influence majeure pour le genre et allait inciter d’autres jeunes groupes à se surpasser et être inventifs. Ce premier album n’était que le début et la suite ne serait que de plus en plus spectaculaire!

Emperor – In the Nightside Eclipse – 1994

Le Black Metal était en pleine ébullition et transformation et les pays Scandinaves allaient devenir le centre de ce style musical froid et sombre. Ihsahn avait 16 ans lorsqu’il a fondé Emperor et son génie musical s’est très rapidement fait connaître dès les débuts du groupe. Le premier album, In the Nightside Eclipse, avait causé une fracture immense dans le vaste monde Métallique en redéfinissant du revers de la main ce Black Metal qui était en plein changement. Ce premier album explosif séparait les amateurs des vrais de vrais avec des riffs froids et des structures musicales incroyablement bien ficelées servant de solides bases pour des ambiances de claviers majestueux. On pourrait dire que c’est à partir de cet album que tout a explosé pour le Black Metal tant son influence fut grande et importante pour le genre. Ihsahn et sa bande ont prouvé avec les sorties suivantes que Emperor était à prendre au sérieux et que le groupe serait une référence et une sommité en la matière.

Samael – Ceremony of Opposites – 1994

Sur son troisième album, Samael montait la barre de la perfection de nombreux échelons grâce à une production incroyable et des compositions intelligentes et bien structurées. Ceremony of opposites servait de pont entre les débuts du groupe et ce qui s’en venait. Les sonorités Black Metal étaient toujours présentes même si Samael expérimentait avec les riffs et la rythmique qui se voulaient plus puissants et moins rapide que ce qui se faisait d’ordinaire dans le Black Metal. Les frères Locher misaient plus sur la finesse et la puissance des pièces pour permettre à leur groupe de se démarquer des autres et c’est sur cet album que nous avons commencé à constater certains changements de direction musicale avec une rythmique plus mécanique et avec l’ajout d’encore plus de claviers et un claviériste à plein temps au sein de la formation. On dit de Ceremony of Opposites que c’est possiblement le meilleur album de Samael. Du moins pour cette période car le groupe sortira des chefs d’œuvre à répétition suite à cet album et changera de cap avec l’album suivant. Cet album est sans aucun doute un album fort influent qui a contribué à changer la face du Métal et à ouvrir des esprits à d’autres facettes musicales.

Darkthrone – Transilvanian Hunger – 1994

Darkthrone fait partie des pionniers du Black Metal depuis que le groupe a fait un virement à 180 degrés passant du Death Metal technique sur son premier album au Black Metal vicieux et crasseux. Autant le premier album avait une production claire et fluide, cette production avait disparu dès le deuxième pour devenir très lo-fi et pas très nette. Sur Transilvanian Hunger, Darkthrone améliorait sa sonorité malgré une production faible et très axée sur les « high » et les « mid » ce qui conférait à l’album une sonorité froide et crue qui allait définir le Black Metal d’une certaine manière. Le duo continuait sur sa lancée de compositions rapides et incisives avec des riffs spectaculaires et une rythmique réglée comme une horloge. Pour Darkthrone il était impératif d’enregistrer le plus naturellement possible et éviter les super productions stériles et sans caractère. Ce type de production suivra le groupe tout au long de sa carrière. Transilvanian Hunger est un de ces albums qui ont façonnée le Métal à sa manière et sans cet album il y a fort à parier que le Black Metal n’aurait jamais été ce que nous connaissons aujourd’hui.

Katatonia – Dance of December Souls – 1993

On parle souvent de Death et de Black Metal comme étant des genres extrêmes mais on oublie tout aussi souvent que la lenteur peut être toute aussi extrême dans certains cas. Le Doom Metal avait sa place dans toute cette mer Métallique et plusieurs groupes misaient sur cette lenteur et surtout le désespoir pour façonner une musique glauque et froide. Katatonia était arrivé avec son premier album avec des allures Gothiques et des sonorités très profondes et des riffs mélancoliques qui s’étiraient sur de longues pièces pouvant atteindre jusqu’à 14 minutes pour certaines. Sur Dance of December Souls on pouvait sentir ce désespoir et toute cette tristessse projetée dans les compositions du groupe qui deviendra l’un des importants acteurs du mouvement Doom/Gothique. Les membres de Katatonia formeront un projet Death Metal vers la fin des années 90 qui aura pour sobriquet Bloodbath et qui deviendra tout aussi important que le projet Katatonia. Dance of December Souls ne sera que les prémices d’une grande aventure dans laquelle le groupe expérimentera et changera de sonorité d’album en album pour nous donner une musique riche en sonorités et d’une qualité incroyable.

Dissection – The Somberlain – 1993

En ces années-là tout bouillonnait et tout était prétexte à changements et expérimentations musicales, du moins c’était le cas dans la grande sphère Métallique. Quand on vient de la Suède et qu’on est un ti cul qui baigne déjà dans le Death Metal mélodique mais qu’on est aussi influencé par le Black Metal, ça peut donner des mélanges spectaculaires qui vont changer le monde musical à jamais. Jon Nödtveidt n’avait que 14 ans lors de la formation de Dissection. Le ti cul qu’il était a rapidement appris son instrument et appris à composer en sortant un démo et un mini album à 16 ans pour atteindre le summum avec son premier album à 18 ans. Le peit génie musical qu’il était avait sorti The Somberlain, album qui allait changer la donne et infuencer toute une génération de musiciens et qui avait redéfini le Black Metal avec des riffs complexes et des compositions d’une intelligence démesurée. Dissection deviendra rapidement un chef de file et un modèle à suivre. Encore aujourd,hui, The Somberlain est toujours considéré comme étant l’un des meilleurs albums de Black Metal jamais conçus. Si vous ne connaissez pas encore, il est plus que temps de s’y mettre!

Necromantia – Crossing the Fiery Path – 1993

L’Évolution Métallique selon Sinistros #400
Necromantia – Crossing the Fiery Path – 1993
Grèce

Il y a de ces groupes et albums qui semblent passer inaperçus mais qui ont eu une incroyable importance pour le développement et l’évolution du Métal. La formation Grecque Necromantia en est une de ces formations méconnues qui ont toutefois laissé une marque indélébile. Le premier album, Crossing the Fiery Path, est un album plutôt étonnant si on prend vraiment la peine de l’écouter comme il le faut et à sa juste valeur. Certes, les compositions peuvent paraître déroutantes par moments et la production peut-être un peu défaillante mais le groupe a réussi à imposer des riffs malsains sur des compositions complexes qui mélangeait des sonorités Black Metal avec un peu de Death et beaucoup de musique classique. Le mélange fut très explosif et surtout très original! Necromantia avait réussi à vraiment sonner « evil » et donnera des leçons en la matière à ses successeurs pour contribuer à propager la flamme du mal. Prenons le temps d’écouter cet album à sa juste valeur, nous comprendrons mieux l’importance des sons et des idées géniales qu’il contient et qui ont grandement contribué à façonner la musique extrême.

Impaled Nazarene – Ugra-Karma – 1993

Le Black Metal était maintenant bien établi et nombreux étaient les groupes qui adhéraient à ce style Métallique particulier. Sur son deuxième album, Impaled Nazarene poursuivait son Black Metal caustique et vicieux tout en ajoutant de nouvelles sonorités plus mélodiques au fil des pièces. Ugra-Karma était aussi moins chaotique que son prédécesseur avec un meilleur fil conducteur entre les pièces donnant ainsi un album plus structuré. Le groupe nous montrait qu’il était capable de concocter des riffs intéressants et des compositions solides malgré une production plus faible et une certaine redondance entre les pièces. Le Black Metal de Impaled Nazarene était composé à la manière du Punk : Rapidité, simplicité et claque sur la gueule. Le groupe ne sera jamais connu pour sa technicité mais plus pour son efficacité. Ugra-Karma est un de ces albums qui sont passés un peu inaperçus mais qui ont été très importants pour le développement du Black Metal à l’échelle mondiale.

Sigh – Scorn Defeat – 1993

Il y a de ces groupes qui défient tout standard musical et qui font bande à part. Bien qu’avec son premier album Sigh ait été un groupe typiquement Black Metal à la base, Scorn Defeat allait marquer la scène Balck Metal mondiale avec des compositions qui sortaient des sentiers battus en utilisant des éléments issus d’autres genres et des sonorités jusqu’ici inexploitées. Le membre fondateur et principal compositeur du groupe Mirai Kawashima avait des influences diverses telle la musique classique ou encore la musique progressive des années 70, éléments qui se retrouvent sur ce premier album au fil des pièces donnant ainsi des compositions variées et complexes qui allaient redéfinir la notion de musique extrême. Scorn Defeat était seuelemt un avant-goût de que Sigh allait proposer suite à cet album légendaire. Les claviers étant en avant plan des plusieurs des compositions de cet album iront jusqu’à prendre une place plus importante dans les albums suivants. Scorn Defeat a été un album très important pour le développement du Balck Metal et un précurseur d’avant-garde qui influencera bon nombre de musiciens à se surpasser au niveau de la composition.

Rotting Christ – Thy Mighty Contract – 1993

Le Black Metal était en plein essor en 1993. Bien que majoritairement issu de la Scandinavie, ce Black Metal se développait aussi en dehors des contrées nordiques et la pandémie noire allait s’étendre partout sur la planète. La Grèce ne serait pas épargnée et nous offrira plusieurs groupes plus intenses les uns des autres avec Rotting Christ en tête de liste. Les frères Themis et Sakis Tolis allaient faire de leur projet Rotting Christ l’un des plus spectaculaires groupes dans le domaine du Black Metal grâce à ses compositions très techniques et incroyablement bien orchestrées. Dans les années 80, les claviers étaient perçus comme étant un signe de faiblesse dans le monde métallique et la présence de ces instruments maudits étaient à proscrire sous peine de rejet total. Les années 90 ont vu les claviers s’imbriquer tranquillement et Rotting Christ avait fait de ces machines diaboliques un atout précieux pour ses compositions et surtout ses sonorités vaporeuses et malsaines. Le génie musical du groupe était indéniable et son premier album deviendrait un incontournable du genre qui allait changer bien des choses dans les années à venir. Thy Mighty Contract a été un tournant pour le Black Metal et la suite serait plus qu’historique!

Sinister – Diabolical Summoning – 1993

Les Pays-Bas ont été et sont toujours une terre fertile pour le Death Metal. En fait, certains groupes pionniers du Death Metal proviennent des Pays-Bas avec entre autres Asphyx et Sinister. Ce dernier a pavé la voie pour le Death Metal extrême et rapide dans son coin de pays et est rapidement devenu une référence mondiale avec sa sonorité brutale et granuleuse. Avec Diabolical Summoning, son deuxième album, Sinister renforcissait ses compositions sauvages et directes avec des riffs incendiaires qui frappaient fort. Le groupe augmentait aussi son côté technique pour solidifier sa présence sur la grande scène mondiale. Les détracteurs du Métal commençaient à constater que cette musique de dégénérés allait possiblement durer plus longtemps que prévu! En effet, le Death Metal était là pour rester bien en place et allait encore évoluer au fil des trois décennies suivantes…

Angra – Angels Cry – 1993

Au tournant des années 90 on a vu une recrudescence du Métal plus extrême comme le Death et le Black Metal mais un autre sous genre était en ébullition. Initialement créé à partir du Speed Metal dans les années 80 notamment grâce à Helloween, le Power Metal avait pris du temps à s’implanter pour de bon. Certains groupes comme les Brésiliens d Angra avaient contribuer à mettre le Power Metal sur la carte Métallique avec ses vocaux de castra et ses envolées joyeuses de néoclassique à la Yngwie Malmsrteen. Certes, le Power Metal n’était pas très extrême et très loin de la brutalité sonore mais le genre s’est grandement développé à travers le monde pour plus tard devenir l’un des sous genres les plus populaires de la grande famille Métallique. Sur Angels Cry, Angra mélangeait le Speed Metal, le Progressif et certains éléments plus « cheezy » pour mettre en œuvre un style bien particulier qui trouvera autant de détracteurs que de fans finis. Il est à noter que Angra a été co-fondé par un certain Kiko Loureiro, un virtuose de la guitare qui deviendra un beau jour le guitariste de Megadeth. Il est aussi à noter que je n’aime pas du tout Angra et ce type de Métal mais il est important d’en parler car Angels Cry fait partie de l’Évolution du Métal et que cet album a été un pionnier dans le genre Power Metal.

Immortal – Pure Holocaust – 1993

On parle beaucoup de Death Metal depuis la fin des années 80 mais un autre genre de Métal plus extrême se développait en parallèle particulières dans les pays Nordiques où le froid de l’hiver exerçait une grosse influence sur les groupes de Black Metal. Immortal fait partie des pionniers de ce genre abrasif et sombre avec ses riffs bien aiguisés et sa vitesse excessive. Avec le deuxième album, le duo avait monté d’un cran son niveau de jeu et de composition et avait à lui-seul réussi à créer un genre de Black particulier et très original. Pure Holocaust sonnait exactement comme son titre l’indiquait : Une agression sonore sans pareil qui dégageait une atmosphère glaciale prête à ne laisser que de la désolation. Le génie musical de Abbath est à prendre en considération sur ce superbe album et ce n’était que le début : L’hiver et la noirceur totale allaient devenir le cheval de bataille de Immortal et le règne du groupe sur le Black Metal sera long et productif.

Malevolent Creation – Stillborn – 1993

Est-ce que le Métal était en train de disparaître en 1993? Bien que plusieurs médias souhaitassent ardemment la disparition du Métal en supportant le plus possible le Grunge, dans l’univers souterrain de la musique, ça fourmillait et la musique Métal prenait encore plus d’ampleur au grand dam de ses détracteurs. Le Death Metal était devenu un sous genre très important. Dans la longue liste des groupes pionniers du genre se trouvait Malevolent Creation qui, avec son troisième album, continuait de perpétuer cette flamme brûlante qui éclairait une toute nouvelle génération à venir. Stillborn est rapidement devenu un album phare du Death Metal Américain avec ses riffs gras et incisifs et sa brutalité légendaire. Certes, Malevolent Creation n’était pas un groupe des plus techniques préférant la simplicité et la force de frappe brute pour épandre la bonne nouvelle Métallique. Le groupe ne faisait pas dans la dentelle et son influence se fera ressentir jusqu’à aujourd’hui.

Carcass – Heartwork – 1993

Le changement et l’évolution font peur et peuvent dérouter n’importe quel individu borné et renfermé sur lui-même. C’est un peu ce que le quatrième album de Carcass avait provoqué à sa sortie : La peur de l’évolution. Bien que très encensé et classifié de pièce maîtresse de la discographie du groupe, Heartwork avait suscité un certain dégoût chez plusieurs fans du groupe parce que la musique et les compositions évoluaient vers une Death Metal plus technique, plus raffiné et surtout plus mélodique. Fini le Grind crasseux dans le tapis, Carcass jouait la carte de la finesse et de l’intelligence musicale. Le niveau de jeu des membres du groupe avait lui aussi évolué avec une exploration musicale hors des sentiers balisés dont les fans avaient été habitués. Heartwork est un album qui frôle la perfection avec des compositions de génie qui finiront par devenir un repère et une influence capitale pour la suite des choses.

Vreid – Wild North West – 2021

Vreid – Melodic Black Metal – Norvège
Wild North West – 2021
Season of Mist
8.6/10

Il s’en est écoulé du temps depuis la fin abrupte de Windir en 2004. Vreid était né des cendres du défunt groupe et en est maintenant rendu à son neuvième album depuis ses débuts. Ayant aimé les cinq premiers albums, j’avais finalement décroché avec Welcome Farewell, qui sonnait justement comme un chant du cygne mais, deux autres albums sont apparus par la suite et je suis passé complètement à côté de ceux-ci. Je me rattrape donc avec ce nouvel album et voir ce que Vreid a de bon à nous offrir en 2021.

D’entrée de jeu, le titre Wild North West n’est pas vraiment attrayant et sa pochette non plus mais étant donné qu’il ne s’agit que de contenant, faisons fi de cet aspect déplaisant et concentrons-nous directement sur la musique de l’album. Dès les premières mesures de la pièce titre on constate que la production est puissante et que le groupe essaie de se réinventer en incorporant des claviers « vintage » à son Black Métal Mélodique. Cette pièce d’entrée d’album est excellente et entraînante et donne le ton à l’album entier. Point de vue riffs et idées musicales, on retrouve le Vreid que nous connaissons et nous avons même droit à certains éléments glaciaux qui avait fait la renommée de la précédente incarnation du groupe. Le niveau de jeu est excellent, les textures sonores sont fort intéressantes et le tout s’écoute bien malgré quelques petites longueurs inutiles.

Wild North West est un bon album de Vreid qui revisite des éléments classiques du groupe, il mérite que l’on s’y attarde, c’est bien composé et c’est amplement divertissant.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Hypocrisy – Osculum Obscenum – 1993

Le deuxième album de Hypocrisy était encore plus brutal et plus ravageur que son prédécesseur. La sonorité « Swedish Death Metal » avait gagné du terrain sur les compositions de Peter Tägtgren laissant de côté les éléments issus du Death Metal Américain qui étaient en avant-plan sur Penetralia. Cet album fut le dernier avec Masse Broberg au chant, Tägtgren prendra sa place pour toutes les parutions suivantes du groupe. Osculum Obscenum est un album beaucoup plus mature qui allait donner le ton à ce qui allait suivre. Des riffs gras et sauvages bien ancrés sur une rythmique puissante et dévastatrice. Alors que nous pensions que le Death Metal était en train de perdre des plumes, voilà que Hypocrisy remettait le genre sur la bonne voie et ainsi dire au monde entier : Le Métal est là pour rester et personne ne nous mettra des bâtons dans les roues pour nous empêcher d’aller plus loin.

My Dying Bride – Turn Loose the Swans – 1993

Vers la fin de 1993, on sentait que le Death Metal semblait s’essouffler avec les les sorties de Unleashed et Entombed qui n’étaient pas à la hauteur des attentes. Le Gothic Metal prenait de plus en plus de place dans l’univers Métallique et des groupes comme My Dying Bride se débroussaillaient un chemin vers de plus hauts sommets. Le deuxième album de ce dernier avait frappé fort avec des sonorités plus que dramatiques et idées musicales très noires bien assises sur de longues pièces mélancoliques dans lesquelles le piano, les claviers et le violon étaient en avant plan apportant ainsi des atmosphères lugubres et vaporeuses. La lourdeur était au rendez-vous et le Doom profond et puissant était le point tournant des compositions du groupes. Turn Loose the Swans a été un album fort influent qui allait conduire d’autres groupes vers l’extrême lenteur et contribuer à mettre le Funeral Doom Metal dans le grand univers Métallique.

Marduk – Those of the Unlight – 1993

Those of the Unlight montrait un Marduk plus mature et des pièces beaucoup mieux structurées et ce deuxième album allait devenir l’un des meilleurs du groupe et d’une grande influence pour le Black Metal des années 90 et au-delà. Les riffs incisifs et très aigus allaient transformer le genre et contrairement au Death Metal qui se faisait de plus en plus grands et lourd, Marduk avait contribué à rendre le Black Metal très froid et tranchant en jouant dans les extrêmes dans les changements de tempo. Avec ce deuxième album, Marduk prouvait qu’une bonne production pouvait avoir autant d’impact sur le genre qu’une production granuleuse et lo-fi. Le ton était lancé et le Black Metal allait évoluer de façon spectaculaire. Prenons le temps de découvrir ou redécouvrir Those of the Unlight afin de constater toute l,ampleur du génie musical qui se cache derrière cette agression sonore.

Satyricon – Dark Medieval Times – 1993

En pleine ébullition du Black Metal, la formation Norvégienne Satyricon s’était amené avec une sonorité plus vaporeuse et plus froide qui trancahit avec les autres groupes de Black Metal de l’époque. Le groupe jouait avec les contrastes passant de riffs vicieux et acérés à des mélodies de guitares acoustiques tout en mettant des claviers en avant plan pour donner un effet atmosphérique à sa musique. Le tout avait donné dark Medieval Times, un album froid et rempli de désespoir qui cadrait parfaitement avec ce que le Black Metal se devait d’être. Malgré une production plus faible, Satyricon sortait son épingle du jeu avec des pièces bien ficelées et brillamment composées, il n’y avait rien à redire : le membres étaient d’excellents musiciens et surtout d’excellents compositeurs. La nouvelle vague du Black Metal venait d’arriver et Satyricon en serait l’un des principaux acteurs et un groupe fort influent pour la suite des événements.

Paradise Lost – Icon – 1993

Qui aurait pu croire que le Gothic Rock des années 80 iraot jusqu’à se métamorphoser en Gothic Metal? Avec l’avènement du Speed Metal au milieu de la décennie précédente, bon nombre de Métalleux avaient la propension à cracher, pour ne pas dire un autre mot qui commence par C, sur la musique alternative et sur les amis en noir, les bébittes comme ils étaient appelés, qui formaient la grande scène Gothique et alternative de cette époque. Il aura fallu des groupes comme Ministry, Type O Negative et Paradise Lost pour que des Métalleux daignent enfin s’intéresser aux pionniers qui ont contribué à forger ce sombre mélange musical qui est devenu ce que nous appelons le Gothic Metal. Avec son quatrième album, Paradise Lost avait monté d’un cran ses soubresauts Gothiques pour les mettre en avant plan dans ses compositions. Sur Icon, on sentait que les influences des Sisters of Mercy, Fields of the Nephillim et même Dead Can Dance étaient là pour rester et que la mixture ainsi créée irait jusqu’à influencer bon nombre de groupes par la suite qui développeront le genre pour qu’il en devienne un à part entière. Réussir à réunir le meilleur des deux mondes fut tout un exploit et nous devons remercier en bonne partie Paradise Lost pour avoir osé perpétuer la flamme noire et ainsi initier les Métalleux à un genre musical étonnant.

Cynic – Focus – 1993

Quand Cynic s’est amené en 1993 avec son premier album Focus, plusieurs Métalleux avait fait le saut et étaient demeurés perplexes face à ce qu’ils entendaient pour la première fois. Le groupe avait poussé plus loin le concept de Métal Progressif en jouant un Death Metal très technique en incorporant un étonnant mélange de styles tel le Jazz et en concoctant une mixture sonore jusqu’ici jamais entendue dans la grande sphère Métallique. Paul Masvidal est ce genre de virtuose qui ne s’en laisse pas imposer et Sean Reinart un batteur hors pair qui joue beaucoup sur les contre-temps et les tempos plus que bizarres et non standards. Ce qui rendait le son de Cynic si unique et si inaccessible pour le commun des Métalleux de l’époque c’était l’utilisation de claviers, de guitares synths et de vocoder pour la voix, ces trois éléments étaient considérés non pas comme un sacrilège mais comme une abomination! Le groupe jouait beaucoup sur les couleurs musicales pour monter le niveau technique de plusieurs crans et ainsi obliger un bon nombre de musiciens à se surpasser par la suite pour justement faire grimper le niveau technique et faire ouvrir les barrières musicales dans la grande famille Métallique. Cynic a été un pionnier qui a tout changé dans les années 90. Focus a été une étincelle qui a tout allumé et qui a mené à la formation de groupes et de projets dont nous parlerons plus tard.

Coroner – Grin – 1993

Comme tout bon groupe, on se doit d’expérimenter et d’explorer de nouvelles avenues musicales pour éviter la stagnation et la répétition. Certains se cassent la gueule en essayant de changer, d’autres trouvent de bonnes idées qui les aident à rester sur la bonne voie. Avec Grin. Son cinquième et dernier album, Coroner avait exploré de nouvelles sonorités et de nouvelles textures musicales tout en gardant son côté distinct qui caractérisait son Métal technique et complexe. Sur Grin, Coroner avait ajouté des éléments empruntés à la musique Industrielle pour nous offrir un album plus mécanique qui a valu au groupe de s’attirer la foudre de ses fans. Le groupe nous avait transporté dans une folie musicale qui n’avait pas été comprise par certains amateurs à l’époque. Pourtant, cet album demeure très inaccessible au commun des mortels et offrait des idées spectaculaires malgré la grande différence que Grin avait avec les précédents albums. Coroner mettra fin à ses activités en 1996 laissant une marque indélébile sur la scène Métallique mondiale. Le groupe se réunira en 2010 pour un retour sur scène et est toujours actif en 2021 et nous attendons patiemment un nouvel album!

Iron Maiden – Senjutsu – 2021

Iron Maiden – Heavy Metal – Angleterre
Senjutsu – 2021
Parlophone
9.5/10

Iron Maiden est une des plus grosses pointures que le Heavy Metal a eu la chance de porter. En fait, Iron Maiden est un des pionniers du NWOBHM et un des pionnjiers du Heavy Metal tout court ayant influencé une pléiade de groupes dans absolument tous les genres et sous-gnres de la grande famille Métallique. A moins d’avoir été enfermé et coupé du monde ces 40 dernières années, le nom Iron Maiden dit quelque chose à tous les Métalleux de la planète.

Senjutsu est le 17e album studio du groupe et, disons-le tout de suite, Iron Maiden a eu une carrière en général très égale depuis 1980, certains albums sont moins forts que d’autres c’est clair mais la troupe de Steve Harris n’a jamais fait un mauvais album en carrière. Nous avions eu une belle surprise avec The Book of Souls en 2015 avec un superbe album, les attentes étaient hautes pour Senjutsu. Ce dernier album a été une véritable cachotterie de la part des membres du groupe car il est prêt depuis 2019! Il traînait depuis tout ce temps dans un coffre-fort attendant sa sortie retardée par la pandémie. L’attente aura finalement valu grandement la peine. Sur Senjutsu on retrouve un Iron Maiden en pleine forme et au sommet de son art, Bruce Dickinson est pus en voix que jamais et bien que plus « smooth », cet album renferme de petits bijoux de pièces comme The Parchment qui suit la tradition des The Duellist, The Rime of the Ancient Mariner ou encore Alexander the Great. Le son global de l’album se situe entre Piece of Mind, Powersalve et The X Factor avec des éléments nouveaux comme beaucoup de guitares acoustiques. Les claviers se marient bien avec les guitares et bien que les pièces aient été composées soit par Harris, Jers/Harris ou Smith/Dickinson, il y a une homogénéité tout au long des pièces de ce double album de plus de 80 minutes.

Les fans du groupe ne seront que ravis par Senjutsu qui dès sa sortie vient de devenir un classique instantané. Ce nouvel album est sans aucun doute le meilleur album de Iron Maiden depuis le retour de Dickinson et de Smith si ce n,est le meilleur album depuis No Prayer for the Dying paru en 1990. Forcément dans le top 5 2021 de Hurlemort!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9.5
Appréciation : 9

Sepultura – Chaos A.D. – 1993

Chaos A.D., cinquième album de Sepultura, marquait un tournant décisif et drastique au niveau musical pour le groupe. Sur Chaos A.D., Sepultura avait basé ses compositions sur des rythmes tribaux au niveau des percussions et des riffs simplistes qui contrastaient avec les riffs rapides et techniques des précédents albums. Sepultura délaissait le Thrash Metal pour se concentrer sur une musique plus accessible en ces temps troublés dans lesquels le Grunge régnait en roi et maître sur les palmarès. Les Métalleux voulaient leur part et c’est la raison pour laquelle certains groupes comme Sepultura ont dû se réinventer pour être en mesure de se tailler une place au sommet. La cassure entre le Métal traditionnel et ce qui s’en venait s’est faite avec Chaos A.D., Sepultura ira même jusqu’à influencer un tout nouveau genre qui sera vivement critiqué : Le Nu Metal. Est-ce que Chaos A.D. est un mauvais album? Bien sûr que non! Différent certes mais qui contient d’excellentes pièces efficaces qui continueront d’influencer une multitude de groupes par la suite.

Darkthrone – Eternal Hails – 2021

Darkthrone – Black/Speed/Heavy Metal – Norvège
Eternal Hails – 2021
Peaceville Records
8.6/10

Un nouvel album de Darkthrone, ça suscite toujours un certain intérêt de la part des fans et des non fans. Une chose est sûre et certaine c’est que Darkthrone a toujours su demeure fidèle à lui-même au fil des années et des albums, on ne pourrait aucunement traiter Fenriz et Nocturno Culto de posers car ce sont des vrais de vrais.

Le duo Norvégien en est maintenant rendu à son 19e album depuis ses débuts en 1991 ce qui est fort respectable! Eternal Hails nous arrive en pleine pandémie sans réelle surprise de la part du groupe, c’est du Darkthrone pur à 100% avec cinq pièces très « old school » avec la production qui vient avec, pas de triggers ou de supercherie tape à l’œil, c’est cru, franc, direct et surtout d’une honnêteté déconcertante. Cinq longues pièces sur lesquelles le duo s’en donne à cœur joie entre des riffs Black Metal, des structures plus Heavy Metal avec des passages Doom ici et là, on dira bien ce que l’on voudra mais c’est un autre bel hommage à l’héritage laissé par Celtic Frost à la sauce Darkthrone. Notons l’utilisation de synthétiseur Moog et Mellotron ici et là pour apporter un brin de fraîcheur ancestrale au son des pièces.

Eternal Hails c’est ni plus ni moins du grand Darkthrone qui prouve que le groupe est encore en pleine forme et n’a vraisemblablement plus rien à prouver à quiconque depuis des lustres.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Dark Tranquillity – Skydancer – 1993

La scène Métallique Suédoise a été et est toujours fort prolifique. Le pays est à l’origine de plusieurs révolutions Métalliques dont l’avènement du « Melodic Death Metal » aussi connu sous l’appellation du son de Gothenburg. Ce son a été généré et façonné par un trio de groupes qui comprenait At the Gates, Dark Tranquillity et In Flames. At the Gates a été l’instigateur du mouvement et a été suivi peu de temps après par les deux autres acteurs de cet important changement dans la grande scène Métallique mondiale. Avec son premier album, Dark Tranquillity avait peaufiné cette sonorité avec des riffs ultra mélodiques mélangés à une certaine brutalité musicale qui donnait le ton à ce nouveau genre typiquement Scandinave. Il ne fallut pas trop de temps avant que ce genre n’explose et étende ses tentacules à l’échelle planétaire et ainsi influencer bon nombre de groupes à parfaire cette sonorité. Skydancer est un excellent album qui mérite sa place en tant que grand influenceur dans les années 90.

Atheist – Éléments – 1993

Éléments est le troisième et dernier album de Atheist, du moins le dernier avant le grand retour en 2010 avec Jupiter. Éléments était en quelque sorte le chat du cygne pour Atheist mais quel chant! Le groupe avait poussé à l’extrême sa combinaison Death Metal / Progressif / Jazz en nous offrant un album ultra technique et complètement éclaté sur un immense fond vert, vert écolo. Atheist avait fait de cet album un hommage à la Terre en parlant des quatre éléments, de la nature, des animaux avec un habile mélange de riffs issus de divers styles comme le Flamenco, le Jazz, la Samba ou encore le Progressif disjoncté, le tout avec une forte dose de Death Metal brutal. Le groupe s’en donnait à cœur joie sur les instruments et la maîtrise de ceux-ci était plus que spectaculaire. Il est curieux de constater que cet album ait eu et ait encore ses détracteurs tant le génie musical est présent tout au long de l’album. Certes, Éléments ne s’adresse pas au Métalleux borné, il faut avoir une vison lus large de la musique pour être en mesure de comprendre ce qui se passe en l’écoutant mais il est impératif de mentionner que cet album a eu un impact foudroyant sur la suite des choses, Éléments a ouvert, voire même défoncé, des portes et a contribué à ouvrir les esprits pour que le Métal ne stagne pas et qu’il évolue de façon magistrale avec des combinaisons musicales incroyables.