Judas Priest – Firepower – 2018

Judas Priest – Heavy Metal – Angleterre
Firepower – 2018
Epic Records
8,2/10

La sortie d’un nouvel album de Judas Priest provoque toujours des remous chez les fans et moins fans. C’est normal, Judas Priest est une grosse pointure du monde Métallique et son influence est très grande. Sans me considérer comme étant un grand fan de Priest, j’ai toutefois aimé quelques albums de la discographie jusqu’à Defenders of the Faith. Oublions Turbo un instant. Je n’ai par la suite pas vraiment prêté l’oreille à la suite sauf peut-être pour Painkiller et l’avant dernier, Redeemer of Souls.

J’ai écouté Firepower uniquement par curiosité je dois l’avouer. Donc, je n’avais aucune attente et c’est avec une oreille de fan moyen que j’ai écouté cet album en oubliant délibérément que c’était Judas Priest. Firepower est un album très bien produit, normal pour Andy Sneap, qui comporte vraisemblablement beaucoup trop de pièces. Certes, il y a d’excellentes chansons à la hauteur de ce que l’on s’attend de la bande à Rob Halford mais cet album contient aussi pas mal de remplissage et surtout de ballades mielleuses qui viennent casser la « drive » générée par les bonnes pièces. On aurait pu aisément se passer de quatre ou cinq pièces pour garder l’essentiel qui frappe et qui retient l’attention.

Firepower va plaire au fan fini c’est certain. Il plaira aussi aux amateurs de bon Heavy Metal bien ficelé et musclé. Mais pour ma part, bien que ce nouvel album soit supérieur au précédent, il me laisse de glace et ne m’impressionne pas vraiment. Tout de même à écouter, un album classique à en devenir.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7
Production: 9

Abysmal Grief – Blasphema Secta – 2018

Abysmal Grief – Doom Metal – Italie
Blasphema Secta – 2018
Sun and Moon Records
8,1/10

Le Doom a la cote et nombreuses sont les formations à adhérer à ce type Métallique lent et puissant.  Parfois épique, généralement sombre, le Doom est utilisé à plusieurs sauces avec différents ingrédients.  La formation Italienne Abysmal Grief nous livre son cinquième album cette année et malgré que je ne connaissais pas le groupe, quelque chose me dit que je vais aller voir et surtout écouter les parutions précédentes.
 
D’entrée de jeu, Blasphema Secta a une production un peu faible mais ce détail est effacé rapidement par les ambiances glauques et glaciales générées par une grande utilisation de claviers, particulièrement avec des sonorités d’orgue, de clavecin et de cloches.  Le son global généré donne l’impression d’une grande messe noire où les guitares ne sont présentes que pour apporter de la coloration supplémentaire aux claviers et venir appuyer la section rythmique.  Le travail de composition est très au-dessus de la moyenne et l’exécution est tout à fait droite.  Le niveau vocal pourrait être amélioré mais le tout passe tout de même très bien.  On reconnaît certains éléments des vieux albums de Candlemass ici et là ainsi que certaines sonorités similaires à Occultation et Acid Witch.
 
Blasphema Secta est un très bon album de Doom pur aux sonorités glauques avec de longues pièces majestueuses et épiques.  Un bon cocktail pour invoquer le Malin!
Composition: 9
Exécution: 7.5
Ambiance: 9
Originalité: 8
Production: 7

Pestilence – Hadeon – 2018

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays Bas
Hadeon – 2018
Hammersmith
8,1/10

La sortie d’un nouvel album de Pestilence n’est jamais une réelle surprise, le groupe garde une certaine constance et une égalité d’album en album. C’est encore vrai sur Hadeon, huitième album, qui compte par contre un nouvel alignement qui ne change en rien la sonorité et le style de Pestilence.

Sur Hadeon, Pestilence garde le cap instauré par les albums précédents en offrant des riffs intelligents et captivants le tout bien assis sur une rythmique droite et directe. L’album ne contient pas vraiment de remplissage, chaque pièce est à sa place sans avoir une impression de redondance. Le groupe a misé sur quelques effets de voix « robotiques » à la manière de ce que Voïvod avait fait sur Killing Technology. Ce n’est certes pas grand chose d’innovateur mais ceci apporte une dimension intéressante aux pièces. Les compositions sont bien structurées avec un bon dosage technique montrant certaines racines progressives et jazz des musiciens. La production est quand à elle impeccable et limpide, c’est du travail de pros.

Hadeon est un album très efficace qui s’écoute fort bien. Du Pestilence comme nous sommes habitués, c’est bon, direct et on aime ça de même!

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7,5
Production: 9

Necrophobic – Mark of the Necrogram – 2018

Necrophobic – Death/Black Metal – Suède
Mark of the Necrogram – 2018
Century Media
8,9/10

Enfin! Necrophobic nous revient cette année avec son huitième album, Mark of the Necrogram. Ce nouvel album nous fait amplement oublier son décevant prédécesseur et Necrophobic est de retour plus en forme que jamais!

Tout en ayant encore une fois une excellente production, c’est au niveau de la qualité de composition que Necrophobic se démarque sur son nouvel opus. On revient aux bonnes vieilles habitudes et à la sauvagerie générée sur Death to All mais avec beaucoup plus de maturité et d’idées brillantes. Le groupe ne lésine pas sur les riffs tranchants et la rythmique percutante tout en jouant avec divers tempos tout au long de l’album. Une bonne dose de froid mortel vient enrober le tout avec des ambiances tantôt vaporeuses et souvent mordantes et cinglantes. Ici, rien n’est laissé au hasard, l’abum ne contient pas de remplissage inutile. On va droit au but et ça frappe fort.

Mark of the Necrogram est un album enlevant et à la hauteur de ce que Nerophobic se doit de nous offrir. Un album qui restera gravé dans les annales Métalliques et qui se démarque dans la discographie du groupe.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 8,5
Production: 9

Master’s Hammer – Fascinator – 2018

Master’s Jammer – Avant Garde Black Metal – République Tchèque
Fascinator – 2018
Jihosound Records
9,2/10

Ce qui est plaisant quand on est un maniaque de musique c’est de découvrir des nouveaux artistes et de nouvelles sonorités. Il arrive régulièrement que l’on soit passé outre certains groupes bien établis et lorsque l’on découvre un album d’un de ces groupes, on se demande comment a t-on pu passer à côté? C’est le cas pour Master’s Hammer qui sort son huitième album et qui était passé sous mon radar depuis tout ce temps.

Fascinator est un album haut en sonorités diverses et riche en idées. Tantôt Black Metal, souvent expérimental, cet album de treize pièces en jette et est fort surprenant. Pour donner du tonus à la rythmique, le groupe utilise des timbales sur toutes ses pièces rendant celles-ci majestueuses et percutantes. L’ajout de voix féminine assez disjonctée apporte une dimension de pur délire, délire accentué par un chant principal guttural chanté dans la langue maternelle de František Štorm. Le groupe n’hésite pas à se servir de divers instrumentations issues de claviers pour enrichir ses compostions et ainsi donner des ambiances diverses au fil des pièces le tout pouvant même être associé au Progressif. Les arrangements sont superbes et les riffs d’une très grande qualité étant confortablement et solidement assis sur la rythmique percutante.

Fascinator m’a grandement surpris et me donne le goût d’explorer la discographie du groupe. Ce genre de composition et ses mélanges sonores sont tout à fait dans mes cordes et cet album se retrouvera aisément dans les tops 2018 même si l’année est encore jeune.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Toxic Shock – TWENTYLASTCENTURY – 2017

Toxic Shock – Thrash Metal/Crossover – Belgique
TWENTYLASTCENTURY – 2017
This Charming Man Records
8.2/10
 
Le Crossover comme nous (les vieux bonhommes) l’avons connu dans les années 80 est loin d’être mort, au contraire!  Ce type de musique de la vieille école mélangeant le Thrash Metal et le Hardcore regorge d’excellentes formations un peu partout sur la planète et les Belges de Toxic Shock en font partie.
 
Fortement inspiré des pionniers du Thrash, en l’occurrence Metallica, la formation de Antwerp nous sert un cocktail explosif de son cru directement puisé a la source.  Les sonorités provenant des Suicidal Tendencies, D.R.I. ou encore Iron Reagan ne sont pas étrangères dans le son global du groupe et ses compositions sont d’une puissance a réveiller les morts.  TWENTYLASTCENTURY a mémé été enregistré par nul autre que Flemming Rasmussen, ça vous dit quelque chose?  En tout onze pièces décapantes, incisives et efficaces qui écorchent les tympans!
 
Ce deuxième album de Toxic Shock est une bombe a se procurer le plus rapidement possible car le groupe prouve qu’on peut encore faire de la musique originelle tout en gardant une forte touche originale!
 
Composition: 8,5
Exécution: 8,5
Ambiance: 8
Originalité: 7,5
Production: 8

Accu§er – The Mastery – 2018

Accu§er – Groove/Thrash Metal – Allemagne
The Mastery – 2018
Metal Blade
6,4/10

Bien que ne connaissant peu la formation Allemande Accu§er, j’avais été surpris par le dixième album, The Forlorn Divide paru en 2016. Il m’avait semblé, à l’écoute de cet album, que le groupe était capable de livrer un très bon Thrash Metal honnête et bien ficelé. Donc il était impératif pour moi d’écouter ce nouvel album et mes attentes étaient tout de même assez grosses.

En écoutant The Mastery je me suis posé un bon paquet de questions et les réponses arrivaient une à une, pièce par pièce. Bien qu’ayant une production tout à fait correcte et une exécution dépassant légèrement la moyenne, cet album manque totalement de consistance et d’originalité. Le niveau de composition a considérablement diminué en comparaison de l’album précédent, l’ambiance n’est pas au rendez-vous et point de vue originalité, on repassera. L’album comporte quelques bons riffs ici et là mais dans son intégralité, on dirait que c’est un album qui comporte des pièces rejetées au fil des années. Absolument rien qui peut nous faire sourciller allant même jusqu’à l’emmerdement total à mesure que les pièces défilent.

The Mastery est un album ne contenant pratiquement que des « fillers », rien qui ne se démarque réellement. Définitivement un album qui ne passera pas à l’histoire et qui ne classera pas pour la liste des tops 2018.

Composition: 6
Exécution: 8
Ambiance: 5
Originalité: 5
Production: 8

Saxon – Thunderbolt – 2018

Saxon – Heavy Metal – Angleterre
Thunderbolt – 2018
Silver Lining Music
8/10
 
Saxon nous arrive avec son 23e album en carrière.  Intitulé Thunderbolt, ce nouvel album fait directement suite à l’explosif Battering Ram paru en 2015.  Biff Byford et sa bande sont en pleine forme et cette grande forme transparait amplement sur les douze pièces de l’album. 
 
Bien que légèrement moins percutant que son prédécesseur, Thunderbolt renferme tout de même plusieurs pièces percutantes et entraînantes prouvant ainsi que les vieux routiers tiennent encore la route.  Avec une production éclatante et des riffs puissants et acérés, Saxon nous plonge en pleine jungle où le Heavy Metal originel est à l’honneur.  On a même droit à des voix « growls » sur la pièce Predator exécutées par Johan Hegg de Amon Amarth, ce qui ajoute du piquanr et un côté plus sauvage au son de Saxon.
 
Les fans seront ravis avec Thunderbolt, on reste en terrain connu et saxon nous livre ce qu’il fait le mieux : Du Heavy Metal direct et dans les dents comme à la belle époque.  Épique et percutant!

Composition: 7,5
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7,5
Production: 9

Arkona – Khram – 2018

Arkona – Pagan Folk Metal – Russie
Khram – 2018
Napalm Records
8.8/10

Masha et ses musiciens sont de retour cette année avec un huitième album (neuvième si on compte le ré-enregistrement du premier album en 2016). Khram montre un Arkona encore plus mature et en pleine possession de ses moyens et nous fait oublier le très étrange Yav paru en 2014.

Jouissant d’une production puissante et spectaculaire, Khram entre dans la lignée de Goi, rode, goi! Et est vraisemblablement un des meilleurs album de la formation depuis ses débuts en 2002. Bien que le traditionnel soit en avant plan avec les instruments naturels propres à cette musique ancestrale, il y a un petit côté très progressif qui se dégage de ce nouvel album. Certes, le prog était apparu avec Yav mais ici Arkona pousse le bouchon un peu plus loin et nous offre certaines sonorités issues des années 70 mélangées à la froideur du Black Metal qui se dégage des neuf pièces de l’album. Tout comme Yav, Khram comporte de très longues pièces dont la plus courte fait un peu plus de cinq minutes (si on omet l’intro et l’outro) et la plus longue dépasse le dix-sept minutes.

Khram est un excellent album rempli de sonorités riches et d’idées brillantes. Arkona prouve une fois de plus qu’il est le maître incontesté du Folk Metal et l’ajout de progressif vient renforcer le statut que le groupe s’est forgé au cours de sa carrière bien remplie. À écouter avec attention pour en apprécier toutes les subtilités.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8.5
Originalité: 8.5
Production: 9

Tribulation – Down Below – 2018

Tribulation – Progressive Death/Black Metal – Suède
Down Below – 2018
Century Media
9.4/10
 
Lorsque j’ai connu Tribulation en 2013 avec The Formulas of Death, j’étais loin de m’imaginer de la tournure vers laquelle le groupe Suédois était pour se diriger.  Bien sûr, cet album laissait présager des éléments plus progressifs et plus sombres et c’est avec The Children of the Night que la réelle transition s’est effectuée allant même jusqu’à l’incorporation d’éléments issus du Gothic Rock et du Post Punk.  La reprise de One Hundred Years de The Cure en est une preuve assez évidente.
 
Le quatrième album vient de paraître et son titre, Down Below, est très à propos puisque le groupe s’engouffre encore plus dans les profondeurs et sonorités issues de la belle époque de Sisters of Mercy ou Bauhaus.  Les éléments plus progressifs sont accentués et les ambiances vaporeuses et froides sont maintenant devenus une seconde nature dans la musique de Tribulation.  Les amateurs de musique à saveur de la « Batcave » des années 80 se retrouveront facilement dans les neuf pièces de l’album et les puristes « proggeux » ne pourront pas snober le talent musical et les prouesses techniques proposées par ces corbeaux de la nouvelle génération.
 
Down Below est définitivement un chef d’œuvre sonore et marque la carrière de Tribulation qui signe ici son meilleur album depuis ses débuts.  Un album fracassant qui vient nous cingler en ces jours froids de Janvier en nous montrant par le fait même que 2018 n’est pas si mal partie que ça après tout!

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Anvil – Pounding the Pavement – 2018

Anvil – Heavy Metal – Canada
Pounding the Pavement – 2018
Steamhammer
7,3/10

Pounding the Pavement est le dix-septième album de la légendaire formation Torontoise Anvil. Le terme « légendaire » est bien évidement mitigé puisque Anvil a connu une carrière parsemée d’embûches, de jambettes et de moments de découragements assez solides. Qu’à cela ne tienne, Lips et Robb Reiner n’ont jamais lâché le morceau et ont toujours persévéré malgré tout.

Pounding the Pavement, c’est du Anvil pur et dur comme le groupe nous a toujours habitué au cours de sa longue carrière. Pas de réelle surprise, le trio nous offre toujours son Heavy Metal à forte teneur en Rock and Roll et bien que ce nouvel album ne soit pas vraiment un chef d’œuvre, il renferme tout de même de bonnes pièces solides et accrocheuses. Les compositions ne sont certes pas très originales mais en bout de ligne ça reste Anvil, c’est bien exécuté et la production est solide et bien ficelée.

Ce nouvel album n’est aucunement flamboyant mais c’est un album honnête montrant la constance et la pureté de Anvil qui perpétue encore la flamme originelle.

Corrosion of Conformity – No Cross No Crown – 2018

Corrosion of Conformity – Crossover/Stoner/Southern Rock – États-Unis
No Cross No Crown – 2018
Nuclear Blast
6,7/10

Corrosion of Conformity n’a plus vraiment besoin de présentations cumulant plus de 35 ans de carrière remplie d’inégalités et de recherche musicale. Bien que le groupe ait renoué avec ses racines Hardcore sur le précédent album, le retour de Pepper Keenan marque également un retour vars le Stoner et surtout le Southern Rock.

J’avais de grosses attentes face à ce dixième album et ces attentes sont loin d’être comblées. Malgré seulement 31 minutes, ce nouvel album s’étire en longueurs et devient interminable au fil des quinze pièces qu’il comporte. L’album comporte quelques intermèdes intéressantes ainsi que de bonnes idées ici et là mais le groupe a cruellement manqué d’inspiration au niveau de la composition et des arrangements. Pour rajouter de l’huile sur le feu, la production est bâclée n’aidant aucunement à rendre justice aux pièces. Le groupe a misé sur un son Southern Rock qui devient vraiment irritant à la longue. Comme j’ai toujours dit, le Southern Rock c’est du Country déguisé en loup et ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.

No Cross No Crown est un album vraiment plate et très décevant ce qui perpétue la piètre qualité des albums sortis depuis le début Janvier. Décidément, 2018 est bien mal partie…

Watain – Trident Wolf Eclipse – 2018

Watain – Black Metal – Suède
Trident Wolf Eclipse – 2018
Century Media
8,7/10

Le trio Suédois Watain est de retour en ce début d’année avec un sixième album explosif et dévastateur. Trident Wolf Eclipse nous fait oublier le très décevant The Wild Hunt paru en 2013.

Ce nouvel album nous montre le Watain d’origine avec un son Black Metal sans détour et direct, sombre et sauvage.  Le trio nous livre des riffs décapants et acérés bien ancrés sur une rythmique solide et droite faisant passer les neuf pièces rapidement sans aucun répit.  Comme par le passé, Watain renoue avec des compositions intelligentes et bien ficelées avec une atmosphère oppressante.  La production est crue et sans artifices, on va droit au but et ça frappe fort.

Trident Wolf Eclipse est une réussite sur toute la ligne et rivalise amplement avec les classiques du groupe comme Sworn to the Dark et Lawless Darkness.  A écouter le volume dans le fond!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 8,5
Production: 8

Summoning – With Doom we Come – 2018

Summoning – Atmospheric Black Metal – Autriche
With Doom we Come – 2018
Napalm Records
8,2/10
Pour avoir entendu quelques pièces de Summoning tirées de différents albums au fil des deux dernières décennies, je dois avouer que je n’avais pas vraiment accroché sur le duo par le passé. Une écoute intensive du nouvel album With Doom we Come m’a permis de comprendre un peu plus de quoi il retourne avec le duo Autrichien sans toutefois vraiment m’accrocher une fois de plus.

Le niveau de composition est très élevé, les deux comparses sont excellents dans ce domaine et l’album regorge d’idées et d’arrangements assez spectaculaires avec une exécution sans faille et une justesse bien assise. L’ambiance générale est fort appréciable et est à même de nous faire voyager dans le temps, les musiciens du groupe réussissent à faire cadrer le tout avec l’univers de Tolkien présent tout au long de l’album. Malgré mes efforts à me concentrer sur la musique en tant que tel en tentant d’aller au delà de ma perception première, je dois avouer que j’ai beaucoup de difficulté avec les claviers qui sont non seulement omniprésents et vraisemblablement trop forts dans le mix mais qui sonnent un peu bon marché. Je suis un très grand amateur de claviers et ce, dans divers types de musique et je crois sincèrement que le côté symphonique du groupe aurait pu être un peu plus convaincant un peu à la manière des Samael ou Septicflesh. C’est ma perception personnelle et ceci n’enlève rien à la qualité de composition et d’arrangements.

With Doom we Come est un très bon album épique et atmosphérique qui plaira aux amateurs du genre mais la production aurait pu être un peu plus travaillée pour balancer adéquatement tous les instruments.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 7

Shining – X – Varg utan flock – 2018

Shining – Black Metal – Suède
X – Varg utan flock – 2018
Season of Mist
7,9/10

Niklas Kvarforth est demeuré relativement constant au fil des vingt dernières années avec son projet Shining. Le son global est passablement resté inchangé au fil des dix albums, le seul changement notable demeurant la production qui a évolué pour le mieux d’album en album. X – Varg utan flock serait le onzième album de Shining si on compte l’album 8½ paru en 2013 comportant des pièces issues des débuts du groupe auxquelles la basse et les guitares ont été ré-enregistrées.

Ce nouvel album est sans réelle surprise et continue la tradition musicale dont Kvarforth nous a habitués depuis ses débuts. Un Black Metal dépressif bien ficelé et bien exécuté laissant libre cours à ses idées suicidaires et à la noirceur la plus totale. Le niveau de composition est suffisamment appréciable pour garder un intérêt tout au long de l’album et le degré d’exécution est encore une fois remarquable. Toutefois, le tout manque d’originalité, le son et le style de Shining commence à s’user tranquillement. L’ambiance générale demeure correcte mais n’arrive pas à nous faire pénétrer en profondeur dans cette noirceur que le groupe tente de dégager, il y a un petit aspect synthétique un peu agaçant en bout de ligne. La production vient sauver les meubles même si celle-ci est crue et sèche, on ne tombe pas dans le piège du « lo-fi » des premiers albums.

Ce nouvel album de Shining est tout de même un très bon album de Back Metal qui frappe fort, un album qui garde le cap en général et qui s’insère parfaitement dans la discographie du groupe.

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7
Production: 8,5

Weedpecker – III – 2018

Weedpecker – Psychedelic/Progressive Rock/Metal – Pologne
III – 2018
Stickman Records
8.8/10

Troisième album pour la formation Polonaise Weedpecker dans laquelle figure Grzegorz Pawłowski de Dopelord. Weedpecker est une belle surprise en ce début d’année ce qui laisse présager une année remplie de richesses sonores.

Mélangeant habilement le rock psychédélique et le progressif, Weedpecker ajoute suffisamment de puissance dans sa musique pour se frayer un chemin dans les sentiers métalliques sans toutefois s’y engouffrer. La musique du groupe est puisée à même plusieurs sources dont on reconnaît la provenance, un peu de Black Sabbath par-ci, une peu de Pink Floyd par-là mais aussi beaucoup de Beatles au travers cet univers sonore riche en textures musicales. Les effets de guitares sont utilisés à très bon escient apportant une ambiance très psychédélique et vaporeuse au fil des cinq longues pièces de l’album. Weedpecker nous livre un remarquable travail de composition et d’exécution sur une excellente production claire et fluide.

Ce troisième album est une superbe découverte qui vaut le détour. Les amateurs de progressif planant se retrouveront dans cet album et je le recommande fortement à tout amateur de musique bien orchestrée.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Abigor – Höllenzwang – Chronicles of Perdition – 2018

Mes connaissances en matière de Black Metal étant relativement limitées, il arrive fréquemment que des groupes passent sous mon radar et que je découvre des sommités issues de sous genre métallique sombre et glacial. C’est le cas de la formation Autrichienne Abigor que je découvre musicalement avec ce nouvel album paru le 1er Janvier 2018 de manière indépendante.

Mon appréciation de cet album est assez partagée sur plusieurs aspects surtout au niveau de la production qui, bien que très crue, est énormément bâclée pour une formation de cette trempe. La batterie est sourde et est très loin dans le mix laissant toute la place en avant plan aux guitares stridentes avec les aigus dans le fond. La basse est quasi inexistante et le tout manque totalement de profondeur.

Le niveau de composition est assez appréciable, l’album comporte de très bons moments et d’excellents riffs mais on tombe souvent dans le chaotique et on ne sait pas trop où le groupe s’enligne au fil des pièces. Les arrangements sont plutôt ordinaires et manquent d’éclat rendant l’ambiance globale monotone à la limite soporifique.

Au final, Abigor ne m’a pas du tout convaincu et ne me donne pas l’envie de fouiller dans sa discographie en quête d’un petit bijou musical. 2018 ne part pas trop en force, ne premier album de l’année a carrément fait patate.

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