Angra – Angels Cry – 1993

Au tournant des années 90 on a vu une recrudescence du Métal plus extrême comme le Death et le Black Metal mais un autre sous genre était en ébullition. Initialement créé à partir du Speed Metal dans les années 80 notamment grâce à Helloween, le Power Metal avait pris du temps à s’implanter pour de bon. Certains groupes comme les Brésiliens d Angra avaient contribuer à mettre le Power Metal sur la carte Métallique avec ses vocaux de castra et ses envolées joyeuses de néoclassique à la Yngwie Malmsrteen. Certes, le Power Metal n’était pas très extrême et très loin de la brutalité sonore mais le genre s’est grandement développé à travers le monde pour plus tard devenir l’un des sous genres les plus populaires de la grande famille Métallique. Sur Angels Cry, Angra mélangeait le Speed Metal, le Progressif et certains éléments plus « cheezy » pour mettre en œuvre un style bien particulier qui trouvera autant de détracteurs que de fans finis. Il est à noter que Angra a été co-fondé par un certain Kiko Loureiro, un virtuose de la guitare qui deviendra un beau jour le guitariste de Megadeth. Il est aussi à noter que je n’aime pas du tout Angra et ce type de Métal mais il est important d’en parler car Angels Cry fait partie de l’Évolution du Métal et que cet album a été un pionnier dans le genre Power Metal.

Immortal – Pure Holocaust – 1993

On parle beaucoup de Death Metal depuis la fin des années 80 mais un autre genre de Métal plus extrême se développait en parallèle particulières dans les pays Nordiques où le froid de l’hiver exerçait une grosse influence sur les groupes de Black Metal. Immortal fait partie des pionniers de ce genre abrasif et sombre avec ses riffs bien aiguisés et sa vitesse excessive. Avec le deuxième album, le duo avait monté d’un cran son niveau de jeu et de composition et avait à lui-seul réussi à créer un genre de Black particulier et très original. Pure Holocaust sonnait exactement comme son titre l’indiquait : Une agression sonore sans pareil qui dégageait une atmosphère glaciale prête à ne laisser que de la désolation. Le génie musical de Abbath est à prendre en considération sur ce superbe album et ce n’était que le début : L’hiver et la noirceur totale allaient devenir le cheval de bataille de Immortal et le règne du groupe sur le Black Metal sera long et productif.

Malevolent Creation – Stillborn – 1993

Est-ce que le Métal était en train de disparaître en 1993? Bien que plusieurs médias souhaitassent ardemment la disparition du Métal en supportant le plus possible le Grunge, dans l’univers souterrain de la musique, ça fourmillait et la musique Métal prenait encore plus d’ampleur au grand dam de ses détracteurs. Le Death Metal était devenu un sous genre très important. Dans la longue liste des groupes pionniers du genre se trouvait Malevolent Creation qui, avec son troisième album, continuait de perpétuer cette flamme brûlante qui éclairait une toute nouvelle génération à venir. Stillborn est rapidement devenu un album phare du Death Metal Américain avec ses riffs gras et incisifs et sa brutalité légendaire. Certes, Malevolent Creation n’était pas un groupe des plus techniques préférant la simplicité et la force de frappe brute pour épandre la bonne nouvelle Métallique. Le groupe ne faisait pas dans la dentelle et son influence se fera ressentir jusqu’à aujourd’hui.

Carcass – Heartwork – 1993

Le changement et l’évolution font peur et peuvent dérouter n’importe quel individu borné et renfermé sur lui-même. C’est un peu ce que le quatrième album de Carcass avait provoqué à sa sortie : La peur de l’évolution. Bien que très encensé et classifié de pièce maîtresse de la discographie du groupe, Heartwork avait suscité un certain dégoût chez plusieurs fans du groupe parce que la musique et les compositions évoluaient vers une Death Metal plus technique, plus raffiné et surtout plus mélodique. Fini le Grind crasseux dans le tapis, Carcass jouait la carte de la finesse et de l’intelligence musicale. Le niveau de jeu des membres du groupe avait lui aussi évolué avec une exploration musicale hors des sentiers balisés dont les fans avaient été habitués. Heartwork est un album qui frôle la perfection avec des compositions de génie qui finiront par devenir un repère et une influence capitale pour la suite des choses.

Hypocrisy – Osculum Obscenum – 1993

Le deuxième album de Hypocrisy était encore plus brutal et plus ravageur que son prédécesseur. La sonorité « Swedish Death Metal » avait gagné du terrain sur les compositions de Peter Tägtgren laissant de côté les éléments issus du Death Metal Américain qui étaient en avant-plan sur Penetralia. Cet album fut le dernier avec Masse Broberg au chant, Tägtgren prendra sa place pour toutes les parutions suivantes du groupe. Osculum Obscenum est un album beaucoup plus mature qui allait donner le ton à ce qui allait suivre. Des riffs gras et sauvages bien ancrés sur une rythmique puissante et dévastatrice. Alors que nous pensions que le Death Metal était en train de perdre des plumes, voilà que Hypocrisy remettait le genre sur la bonne voie et ainsi dire au monde entier : Le Métal est là pour rester et personne ne nous mettra des bâtons dans les roues pour nous empêcher d’aller plus loin.

My Dying Bride – Turn Loose the Swans – 1993

Vers la fin de 1993, on sentait que le Death Metal semblait s’essouffler avec les les sorties de Unleashed et Entombed qui n’étaient pas à la hauteur des attentes. Le Gothic Metal prenait de plus en plus de place dans l’univers Métallique et des groupes comme My Dying Bride se débroussaillaient un chemin vers de plus hauts sommets. Le deuxième album de ce dernier avait frappé fort avec des sonorités plus que dramatiques et idées musicales très noires bien assises sur de longues pièces mélancoliques dans lesquelles le piano, les claviers et le violon étaient en avant plan apportant ainsi des atmosphères lugubres et vaporeuses. La lourdeur était au rendez-vous et le Doom profond et puissant était le point tournant des compositions du groupes. Turn Loose the Swans a été un album fort influent qui allait conduire d’autres groupes vers l’extrême lenteur et contribuer à mettre le Funeral Doom Metal dans le grand univers Métallique.

Marduk – Those of the Unlight – 1993

Those of the Unlight montrait un Marduk plus mature et des pièces beaucoup mieux structurées et ce deuxième album allait devenir l’un des meilleurs du groupe et d’une grande influence pour le Black Metal des années 90 et au-delà. Les riffs incisifs et très aigus allaient transformer le genre et contrairement au Death Metal qui se faisait de plus en plus grands et lourd, Marduk avait contribué à rendre le Black Metal très froid et tranchant en jouant dans les extrêmes dans les changements de tempo. Avec ce deuxième album, Marduk prouvait qu’une bonne production pouvait avoir autant d’impact sur le genre qu’une production granuleuse et lo-fi. Le ton était lancé et le Black Metal allait évoluer de façon spectaculaire. Prenons le temps de découvrir ou redécouvrir Those of the Unlight afin de constater toute l,ampleur du génie musical qui se cache derrière cette agression sonore.

Satyricon – Dark Medieval Times – 1993

En pleine ébullition du Black Metal, la formation Norvégienne Satyricon s’était amené avec une sonorité plus vaporeuse et plus froide qui trancahit avec les autres groupes de Black Metal de l’époque. Le groupe jouait avec les contrastes passant de riffs vicieux et acérés à des mélodies de guitares acoustiques tout en mettant des claviers en avant plan pour donner un effet atmosphérique à sa musique. Le tout avait donné dark Medieval Times, un album froid et rempli de désespoir qui cadrait parfaitement avec ce que le Black Metal se devait d’être. Malgré une production plus faible, Satyricon sortait son épingle du jeu avec des pièces bien ficelées et brillamment composées, il n’y avait rien à redire : le membres étaient d’excellents musiciens et surtout d’excellents compositeurs. La nouvelle vague du Black Metal venait d’arriver et Satyricon en serait l’un des principaux acteurs et un groupe fort influent pour la suite des événements.

Paradise Lost – Icon – 1993

Qui aurait pu croire que le Gothic Rock des années 80 iraot jusqu’à se métamorphoser en Gothic Metal? Avec l’avènement du Speed Metal au milieu de la décennie précédente, bon nombre de Métalleux avaient la propension à cracher, pour ne pas dire un autre mot qui commence par C, sur la musique alternative et sur les amis en noir, les bébittes comme ils étaient appelés, qui formaient la grande scène Gothique et alternative de cette époque. Il aura fallu des groupes comme Ministry, Type O Negative et Paradise Lost pour que des Métalleux daignent enfin s’intéresser aux pionniers qui ont contribué à forger ce sombre mélange musical qui est devenu ce que nous appelons le Gothic Metal. Avec son quatrième album, Paradise Lost avait monté d’un cran ses soubresauts Gothiques pour les mettre en avant plan dans ses compositions. Sur Icon, on sentait que les influences des Sisters of Mercy, Fields of the Nephillim et même Dead Can Dance étaient là pour rester et que la mixture ainsi créée irait jusqu’à influencer bon nombre de groupes par la suite qui développeront le genre pour qu’il en devienne un à part entière. Réussir à réunir le meilleur des deux mondes fut tout un exploit et nous devons remercier en bonne partie Paradise Lost pour avoir osé perpétuer la flamme noire et ainsi initier les Métalleux à un genre musical étonnant.

Cynic – Focus – 1993

Quand Cynic s’est amené en 1993 avec son premier album Focus, plusieurs Métalleux avait fait le saut et étaient demeurés perplexes face à ce qu’ils entendaient pour la première fois. Le groupe avait poussé plus loin le concept de Métal Progressif en jouant un Death Metal très technique en incorporant un étonnant mélange de styles tel le Jazz et en concoctant une mixture sonore jusqu’ici jamais entendue dans la grande sphère Métallique. Paul Masvidal est ce genre de virtuose qui ne s’en laisse pas imposer et Sean Reinart un batteur hors pair qui joue beaucoup sur les contre-temps et les tempos plus que bizarres et non standards. Ce qui rendait le son de Cynic si unique et si inaccessible pour le commun des Métalleux de l’époque c’était l’utilisation de claviers, de guitares synths et de vocoder pour la voix, ces trois éléments étaient considérés non pas comme un sacrilège mais comme une abomination! Le groupe jouait beaucoup sur les couleurs musicales pour monter le niveau technique de plusieurs crans et ainsi obliger un bon nombre de musiciens à se surpasser par la suite pour justement faire grimper le niveau technique et faire ouvrir les barrières musicales dans la grande famille Métallique. Cynic a été un pionnier qui a tout changé dans les années 90. Focus a été une étincelle qui a tout allumé et qui a mené à la formation de groupes et de projets dont nous parlerons plus tard.

Coroner – Grin – 1993

Comme tout bon groupe, on se doit d’expérimenter et d’explorer de nouvelles avenues musicales pour éviter la stagnation et la répétition. Certains se cassent la gueule en essayant de changer, d’autres trouvent de bonnes idées qui les aident à rester sur la bonne voie. Avec Grin. Son cinquième et dernier album, Coroner avait exploré de nouvelles sonorités et de nouvelles textures musicales tout en gardant son côté distinct qui caractérisait son Métal technique et complexe. Sur Grin, Coroner avait ajouté des éléments empruntés à la musique Industrielle pour nous offrir un album plus mécanique qui a valu au groupe de s’attirer la foudre de ses fans. Le groupe nous avait transporté dans une folie musicale qui n’avait pas été comprise par certains amateurs à l’époque. Pourtant, cet album demeure très inaccessible au commun des mortels et offrait des idées spectaculaires malgré la grande différence que Grin avait avec les précédents albums. Coroner mettra fin à ses activités en 1996 laissant une marque indélébile sur la scène Métallique mondiale. Le groupe se réunira en 2010 pour un retour sur scène et est toujours actif en 2021 et nous attendons patiemment un nouvel album!

Sepultura – Chaos A.D. – 1993

Chaos A.D., cinquième album de Sepultura, marquait un tournant décisif et drastique au niveau musical pour le groupe. Sur Chaos A.D., Sepultura avait basé ses compositions sur des rythmes tribaux au niveau des percussions et des riffs simplistes qui contrastaient avec les riffs rapides et techniques des précédents albums. Sepultura délaissait le Thrash Metal pour se concentrer sur une musique plus accessible en ces temps troublés dans lesquels le Grunge régnait en roi et maître sur les palmarès. Les Métalleux voulaient leur part et c’est la raison pour laquelle certains groupes comme Sepultura ont dû se réinventer pour être en mesure de se tailler une place au sommet. La cassure entre le Métal traditionnel et ce qui s’en venait s’est faite avec Chaos A.D., Sepultura ira même jusqu’à influencer un tout nouveau genre qui sera vivement critiqué : Le Nu Metal. Est-ce que Chaos A.D. est un mauvais album? Bien sûr que non! Différent certes mais qui contient d’excellentes pièces efficaces qui continueront d’influencer une multitude de groupes par la suite.

Dark Tranquillity – Skydancer – 1993

La scène Métallique Suédoise a été et est toujours fort prolifique. Le pays est à l’origine de plusieurs révolutions Métalliques dont l’avènement du « Melodic Death Metal » aussi connu sous l’appellation du son de Gothenburg. Ce son a été généré et façonné par un trio de groupes qui comprenait At the Gates, Dark Tranquillity et In Flames. At the Gates a été l’instigateur du mouvement et a été suivi peu de temps après par les deux autres acteurs de cet important changement dans la grande scène Métallique mondiale. Avec son premier album, Dark Tranquillity avait peaufiné cette sonorité avec des riffs ultra mélodiques mélangés à une certaine brutalité musicale qui donnait le ton à ce nouveau genre typiquement Scandinave. Il ne fallut pas trop de temps avant que ce genre n’explose et étende ses tentacules à l’échelle planétaire et ainsi influencer bon nombre de groupes à parfaire cette sonorité. Skydancer est un excellent album qui mérite sa place en tant que grand influenceur dans les années 90.

Atheist – Éléments – 1993

Éléments est le troisième et dernier album de Atheist, du moins le dernier avant le grand retour en 2010 avec Jupiter. Éléments était en quelque sorte le chat du cygne pour Atheist mais quel chant! Le groupe avait poussé à l’extrême sa combinaison Death Metal / Progressif / Jazz en nous offrant un album ultra technique et complètement éclaté sur un immense fond vert, vert écolo. Atheist avait fait de cet album un hommage à la Terre en parlant des quatre éléments, de la nature, des animaux avec un habile mélange de riffs issus de divers styles comme le Flamenco, le Jazz, la Samba ou encore le Progressif disjoncté, le tout avec une forte dose de Death Metal brutal. Le groupe s’en donnait à cœur joie sur les instruments et la maîtrise de ceux-ci était plus que spectaculaire. Il est curieux de constater que cet album ait eu et ait encore ses détracteurs tant le génie musical est présent tout au long de l’album. Certes, Éléments ne s’adresse pas au Métalleux borné, il faut avoir une vison lus large de la musique pour être en mesure de comprendre ce qui se passe en l’écoutant mais il est impératif de mentionner que cet album a eu un impact foudroyant sur la suite des choses, Éléments a ouvert, voire même défoncé, des portes et a contribué à ouvrir les esprits pour que le Métal ne stagne pas et qu’il évolue de façon magistrale avec des combinaisons musicales incroyables.

Burzum – Det som engang var – 1993

Sur son deuxième album, le « one man band » dirigé par le tristement célèbre Varg Vikernes avait évolué avec des riffs plus dissonants et surtout une production un peu plus audible que sur le précédent album. Musicalement, Det som engang var est fort possiblement l’apogée de Burzum et d’une certaine manière le meilleur album de la discographie. Bien que Varg ait commis des actes répréhensibles et tenu des propos et des valeurs plus que douteuses, il n’en demeure pas moins que le musicien est un excellent compositeur qui a drastiquement fait évoluer la scène Black Metal. Avec ses arrangements complexes, ses cris torturés et la froideur de sa musique, ce deuxième album peut aisément être considéré comme étant l’un des albums qui ont changé le Métal à jamais. Qu’on le veuille ou non, Burzum a été très important pour le développement du Black Metal en Norvège et son influence s’est fait ressentir partout sur la planète par la suite.

Type O Negative – Bloody Kisses – 1993

Sur son troisième album, Type O Negative poussait la barre de la dépression à son maximum. Les sonorités Gothiques des années 80 étaient accentuées et le mélange avec un Doom Metal très lent et puissant avait complètement changé la donne. Bloody Kisses avait connu un certain succès commercial en chatouillant inconfortablement les groupes de Grunge au grand désespoir des détracteurs du Métal qui pensaient s’en être débarrassé à tout jamais. La voix grave en envoûtante de Peter Steele était à l’avant plan de cette sonorité noire et froide et les compositions aux multiples textures avaient contribué à développer ce qui allait devenir le Funeral Doom Metal tout en influençant bon nombre de groupes à prendre la voie du Gothic Metal. Même certains groupes Grunge comme Alice in Chains puiseront leur influence dans Bloody Kisses. Comme quoi le grand désespoir peut parfois accomplir des merveilles au niveau musical, cet album est à prendre au sérieux tant son influence fut capitale pour la suite des choses.

Benediction – Transcend the Rubicon – 1993

Je me répète possiblement à propos de la vague Grunge mais c’est uniquement pour faire comprendre que le Grunge n’est pas responsable de la mort du Métal. Pourquoi? Parce que le Métal n’a jamais été mort et a continué d’évoluer rapidement en nous offrant d’incroyables albums tous aussi colorés et différents les uns des autres. Le Grunge a évidemment pris la place des groupes de Métal « mainstream » dans les palmarès mais en bout de ligne, en tant que Métalleux, est-ce qu’on s’en soucie? Pantoute! L’arrivée du Death Metal avait remis les pendules à l’heure et le Métal devenait de plus en plus inaccessible au commun des mortels et des groupes comme Benediction contribuaient à faire du Death Metal et des autres sous genres Métalliques une musique de plus en plus technique, brutale et totalement hors de portée. Avec Transcend the Rubicon, son troisième album, Bénédiction repoussait les limites de la sauvagerie sonore avec des pièces rapides et puissantes. La production était parfaite et reflétait amplement l’atmosphère dérangeante que le groupe voulait véhiculer. Le Métal s’enfonçait de plus en plus dans les profondeurs, loin des médias traditionnels et le fossé entre la musique Métal et la musique populaire s’élargissait de plus en plus.

Sadist – Above the Light – 1993

Il y a de ces groupes qui passent inaperçus mais qui ont été très influents sur le cours de l’histoire du Métal sans que quiconque ne s’en aperçoive vraiment. À cette époque, l’Italie n’avait pas une très grosse scène Métallique et les groupes qui la constituait étaient marginaux et pas très connus, ce qui n’est pas une faute en soi car ça signifie quoi au juste être connu? Le trio Sadist était arrivé dans le décor avec un tout nouveau son et une toute nouvelle façon de faire du Métal. Le groupe Italien avait mélangé un Death Metal relativement assez brutal et teinté de Thrash Metal avec des éléments de musique Classique et beaucoup d’éléments issus du Progressif des années 70 revisités à la sauce moderne. Le niveau de technicité était très élevé mais ce qui retenait le plus l’attention c’était la richesse des textures et des sonorités employées sur les compositions de Above the Light. Ce premier album allait faire de Sadist un des chefs de file du Métal Progressif extrême dans le monde, le groupe réitèrera et fera mouche à chaque sortie d’album ne lésinant jamais sur la qualité musicale. Sadist est un groupe méconnu qui gagne justement à être connu pour sa qualité musicale et son incroyable sens de la composition.

Voïvod – The Outer Limits – 1993

Le septième de Voïvod a marqué l’univers Métallique de bien des manières. The Outer Limits a laissé sa marque et son influence par la complexité et l’originalité de ses pièces, le groupe continuant sur sa lancée Progressive entamée avec Nothingface en 1989. Musicalement parlant, The Outer Limits était un genre de mélange entre les deux précédents albums avec les meilleures parties de ceux-ci tout en continuant d’évoluer et d’explorer de nouvelles avenues musicales comme Voïvod avait toujours fait d’album en album depuis les tout premiers jours. Cet album marque aussi l’absence de Blacky qui avait quitté le groupe avant la sortie de Angel Rat en 1991. Un bassiste de session avait été utilisé pour l’enregistrement de l’album et la tournée qui s’en suivi et ce Pierre St-Jean ne fera jamais partie officiellement du groupe. L’élément le plus marquant de ce septième album est qu’il sera le dernier album de Snake qui quittera Voïvod en 1994 avant de revenir une dizaine d’années plus tard. Ce fut également le dernier album d’une trilogie typiquement Progressive pour Voïvod qui explorera d’autres facettes musicales par la suite avec un nouveau chanteur/bassiste. L’héritage de Voïvod sur la scène Métallique mondiale était toujours au rendez-vous et The Outer Limits fut tout un album pour l’Évolution Métallique.

Morbid Angel – Covenant – 1993

Le troisième album des Floridiens de Morbid Angel fut et est encore à ce jour l’album le plus accompli de la discographie du groupe. Covenant redéfinissait les balises du Death Metal avec des éléments disjonctés et des structures musicales hors du commun et grâce aux riffs tordus de Trey Azagthoth, Covenant est rapidement devenu un album clé du Death Metal technique et brutal. La production de cet album était époustouflante pour l’époque, le groupe avait misé gros et ce fut payant en bout de ligne. Morbid Angel était devenu une figure de proue et un acteur des plus importants pour la scène Death Metal mondiale. La domination du groupe durera encore quelques années avec quelques bons albums avant de commencer à s’essouffler au tournant des années 2000. Quoi qu’il en soit, si vous recherchez un véritable album pionnier du Death Metal, Covenant en est un à grandement considérer pour sa finesse musicale et sa brutalité légendaire!

Dismember – Indecent and Obscene – 1993

Le Métalleux commun a tendance a se fier sur les groupes plus populaires pour se faire une idée de ce que la grande famille du Métal est vraiment. Certes, plusieurs pionniers sont devenus au fil du temps de grosses pointures mais il ne faut pas oublier que ceux qui ont réellement forgé l’Évolution Métallique sont des groupes de moindre envergure qui osaient sortir des balises préétablies dans les années 80. Avec l’avènement du Grunge, nous savons maintenant que pour survivre, le métal se devait d’explorer les profondeurs abyssales pour continuer à se reproduire. La formation Suédoise Dismember n’a pas été une formation qui s’est hissée vers des sommets mais cette formation a été plus qu’importante pour le développement du Death Metal, en particulier avec la sonorité du « Swedish Death Metal ». Son deuxième album, Indecent and Obscene, poussait ce Death Metal Suédois encore plus avec ses fameuses guitares granuleuses et la fougue incroyable générée par les compositions du groupe. Il ne faut surtout pas minimiser l’impact que Dismember a eu sur plusieurs autres formations par la suite et si vous ne connaissez pas encore cette formation, je vous invite à vous y mettre rapidement pour comprendre d’où vient cette sonorité et surtout ces riffs acérés utilisés encore aujourd’hui par d’innombrables groupes à travers le monde.

Mercyful Fate – In the Shadows – 1993

1993 avait apporté une réunion plutôt inattendue. Après cinq albums solos, King Diamond revenait avec ses anciens partenaires Hank Shermann, Michael Denner et Timi Hansen pour reformer Mercyful Fate et nous offrir le troisième album du groupe 8 ans après la sortie de Don’t Break the Oath. In the Shadows arrivait en plein délire Grunge avec son Heavy Metal noir qui avait fait la renomée du groupe Danois sur ses deux premiers albums devenus cultes. Ce troisième album était un genre de doigt d’honneur qui disait à toute cette mascarade commerciale que le Métal était encore bien en vie et qu’il le restera pour toujours. Sur In the Shadows on retrouvait Mercyful Fate comme si le groupe avait fait une pause dans le temps. C’était la suite directe au précédent album avec ses riffs complexes, ses atmosphères glauques et ses structures musicales épiques. Mercyful Fate revenait en force avec un album majestueux et le périple durera le temps de cinq albums jusqu’à la dissolution du groupe en 1999.

Death – Individual Through Pattern – 1993

En 1993, Death n’avait plus rien à prouver à quiconque, le groupe de Chuck Schudliner était devenu la référence ultime en matière de Death Metal Technique et son cinquième album montait d’un cran cette technicité exemplaire. Alors que Human avait propulsé le groupe vers le statut de super groupe avec Steve DiGiorgio, Sean Reinart et Paul Masvidal, Individual Through Pattern apportait un nouvel alignement avec l’arrivée de Gene Hoglan à la batterie. C’est à partir de ce moment que Death fut considéré comme étant un « one man band » avec de spectaculaires musiciens invités. Le génie musical de Chuck Schudliner prenait énormément d’ampleur et la consécration viendrait avec l’album suivant qui deviendra l’ultime référence pour le Death Metal Technique. Individual Through Pattern servira de tremplin pour ce qui s’en venait et Death allait devenir une légende du genre.

Sacrifice – Apocalypse Inside – 1993

Le quatrième album de Sacrifice allait sonner la fin du groupe en 1993. Certains diront qu’Apocalypse Inside est le plus faible album de la courte discographie de Sacrifice mais si on écoute attentivement cet album, on constate qu’il est très loin d’être faible et que son influence a pu se faire ressentir sur une panoplie de groupes par la suite. Bien sûr, les pièces contenues sur l’album étaient différentes de ce que le groupe avait fait sur ses trois précédents en nous offrant des riffs plus mélodiques et une production plus léchée mais en bout de ligne on avait droit à du très bon Sacrifice bien ficelé. Apocalypse Inside fut le dernier avant la séparation de groupe quelques mois après sa sortie laissant un grand vide dans l’univers du Thrash Metal Canadien. Sacrifice effectuera un retour en 2006 et sortira son cinquième album en 2009. Nous attendons toujours la suite!

Skyclad – Jonah’s Ark – 1993

Le Folk Metal était encore plutôt marginal en 1993 et très peu de groupes s’adonnaient à ce genre et faire vibrer la flamme ancestrale. On sait que Skyclad fut l’un ds premiers èa imbriquer Folk et Metal et alors que ses deux premiers albums étaient plus axés Thrash Metal avec des éléments de musique traditionnelle, son troisième album mettait plus en avant plan le côté Folk que le penchant Métal. Jonah’s Ark avait servi de pont entre deux périodes pour Skyclad et curieusement, cet album était passé inaperçu et avait été boudé par les fans qui le trouvaient trop Folk et plus mou que ses deux prédécesseurs. Mais dans les faits, Jonah’s Ark avait élargi les balises du Folk Metal et allait influencer bon nombre de groupes à prendre cette voie, que ce soit en Angleterre ou en Scandinavie, le genre allait grandement se développer pour devenir l’un des sous genres Métalliques les plus prisés dans le monde. Prenons le temps de réécouter cet album, il est rempli d’incroyables sonorités et de textures que nous retrouverons plus tard avec des groupes tels que Korpiklaani, Cruachan ou encore Elvenking.

Cancer – The Sins of mankind – 1993

Comme pour le passage du Heavy Metal vers le Speed Metal dans les années où chaque sortie devenait un classique instantané, les débuts du Death Metal avaient connu un peu la même progression dans laquelle chaque groupe voulait et se devait de sortir un meilleur album que le précédent et de faire grimper le genre vers des sommets inégalés. Avon son troisième album, la formation Anglaise Cancer n’yu allait pas de main morte pour parfaire son Death Metal caustique et augmentant son niveau technique et sa qualité de production pour faire de The sins of Mankind un album explosif qui aura un impact sur l’évolution du Death Metal. Quand on parle de classique instantané, cet album fait partie de la longue liste d’albums qui ont contribué à des changements dans la grande scène Métallique et qui sont encore aujourd’hui considérés comme faisant partie de l’histoire en ayant été marquant d’une manière ou d’une autre.

Anthrax – Sound of White Noise – 1993

Pour son sixième album, Anthrax avait effectué tout un virage tant au niveau au de la sonorité qu’au niveau de son chanteur. Joey Belladonna s’était fait montrer le chemin de la sortie car le groupe voulait évoluer vers une nouvelle orientation. Ce dernier fut remplacé par le chanteur de Armored Saint, John Bush qui, malgré la pression sur ses épaules, avait tout de même réussi à s’intégrer à Anthrax. Point de vue sonorité, étant poussés dans le derrière par le Grunge, les groupes de Métal voulant demeurer dans la course des palmarès se devaient de changer pour survivre. Alors que la grande scène Métal tendait à devenir plus extrême et beaucoup plus underground, des groupes comme Metallica et Anthrax avaient opté pour la voie plus commerciale de la musique. Sans être un mauvais album, Sound of White Noise montrait un Anthrax plus léger et beaucoup plus accessible et donnera ainsi du jus pour la création du Nu Metal. Anthrax avait franchi la ligne et son ascension vers les sommets allait suivre à partir de cet album. Est-ce que Sound of White Noise a été influent? Dans un sens oui mais pas pour le Métal extrême.

Suffocation – Breeding the Spawn – 1993

Alors que la planète entière vibrait au son des groupes Grunge et qu’on célébrait la mort du Métal dans les réseaux « mainstream », la réelle révolution continuait à s’operer dans les méandres de l’univers Métallique. Le Death Metal avait pris sa place depuis un bon bout et des formations comme Suffocation continuaient à alimenter la flamme à grands coups de riffs brutaux et de rythmique qui frappe fort. Le deuxième album du groupe, Breeding the Spawn, avait justement frappé très fort et la vague Death Metal continuait ainsi de déferler sur le monde avec l’immensité d’un incontrôlable tsunami dévastant tout sur son passage. Suffocation était rapidement devenu une légende et un de ces pionniers qui ont refaçonné la face Métallique. Les détracteurs du Métal savourant ainsi leur victoire ne se doutaient pas un seul instant qu’ils allaient en découdre avec de la brutalité musicale pendant très longtemps…

At the Gates – With Fear I Kiss the Burning Darkness – 1993

Avec son deuxième album, la formation At the Gates réaffirmait son nouveau statut de pionnier du Death Metal Mélodique et se plaçait en tête du nouveau son de Gothenburg qui allait déferler nn seulement sur la Suède mais sur la planète entière. Grâce à ses riffs techniques et complexes, les compositions de At the Gates gagnaient en maturité avec des structures étonnantes et des textures musicales hors du commun. With Fear I Kiss the Burning Darkness définissait les balises entre le Brutal Death Metal et le Black Metal pour établir un genre Métallique à part entière qui influencera plusieurs groupes issus de la grande scène Métallique mondiale et cette sonorité servira plus tard de base aux États-Unis pour une tout nouveau genre fort critiqué qui verra le jour sept ans plus tard.

Pestilence – Sphères – 1993

Le quatrième album de Pestilence avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque et avait eu son lot de détracteurs. Pourquoi? Vous allez probablement le deviner : A cause du changement de direction musicale. Sur Sphères, Pestilence avait poussé le bouchon de la technicité jusqu’à oser incorporer des éléments de Fusion et de Jazz à ses compositions et en utilisant des riffs dissonants pour parfaire ses structures musicales. Ajoutons à tout ça le comble de la traîtrise en incorporant des claviers au fil des pièces! Les détracteurs, généralement pris entre des œillères ne se sont jamais aperçus que cet album allait tout changer et montrer la voie des mélanges à plusieurs autres formations. Sphères est devenu un incontournable et un album fort influent pour le Métal Technique et Pestilence venait de franchir un grand pas dans le monde Métallique mondial. Pourquoi se contenter de jouer du Death Metal commun quand on est en mesure de s’éclater musicalement? Pestilence avait compris cette facette de la musique et Sphères était là pour prouver que le Métal pouvait être intelligent et non générique. Un superbe album que l’on doit prendre en considération pour bien comprendre cette belle évolution métallique!