Dimmu Borgir – For All Tid – 1995

L’Évolution Métallique selon Sinistros #479
Dimmu Borgir – For All Tid – 1995
Norvège

Mon rituel matinal quotidien qui dure depuis maintenant 479 jours consécutifs est de fouiller ici et là sur le net pour trouver la bonne chronologie afin d’être le plus juste pour mon Évolution Métallique. Je visite bien évidement le site de Metal Archives pour m’aider un peu dans mes recherches et je suis estomaqué de constater que les « critiques » contenues sur ce site ne sont pas toujours objectives ni sérieuses. Loin de moi de prétendre que les miennes soient supérieures mais quand je vois que les « critiques » d’un album phare comme For All Tid de Dimmu Borgir sont majoritairement écrites par des ti-culs qui n’étaient même pas nés au moment de la sortie de l’album, laissez-moi douter de la véracité et de l’importance que l’on peut apporter à de tels torchons de pure haine gratuite. Pou celles et ceux qui ont vécu la sortie de ce premier album de géants Dimmu Borgir, un autre son de cloche vient résonner dans les échos de l’Évolution Métallique. Ce premier album apportait quelque chose de différent et posait les premières dalles de ce qui allait devenir le Black Metal Symphonique avec des atmosphères froides et lugubres dans lesquelles musique classique et Black Metal faisaient un parfais mélange musical qui allait révolutionner à jamais la grande famille métallique. Connais ton passé et tu comprendras ton présent. For all Tid est un album des plus importants pour le développement du Black Metal malgré ses imperfections mais ce sont justement les imperfections qui ont forgé le Métal que l’on connait aujourd’hui à grands coups d’expérimentations musicales.

Dark Tranquillity – The Gallery – 1995

Avec son deuxième album, Dark Tranquillity se plaçait non seulement comme pionnier mais devenait un des chefs de file du Death Metal mélodique qui a vu le jour dans la ville de Gothenburg en Suède. Sur The Gallery, Dark Tranquillity montait de plusieurs barres le niveau technique et la complexité de ses compositions pour offrir au monde Métallique un album riche en textures et en sonorités qui allait devenir un album clé et un incontournable de la grande histoire du Métal mondial. Même si les pièces étaient plus mélodiques, le groupe était toujours en mesure de fournir une musique plus sauvage et brutale par moments mais cet album a possiblement été incompris par certains. Nous n’avons qu’à lire certaines critiques défavorables sur Metal Archives pour constater que le groupe et son deuxième album ne font pas l’unanimité malgré le fait qu’il soit devenu l’un des emblèmes même du son Gothenburg.

Dissection – Storm of the Light’s Bane – 1995

Avec son deuxième album, Dissection avait poussé les barrière encore plus loin dans le summum Métallique. Encore aujourd’hui, Storm of the Light’s Bane est considéré comme étant un classique intemporel au même titre que Reign in Blood de Slayer tant l’album a été influent et a contribué à un grand changement dans le vaste monde Métallique. Grâce à ses riffs complexes et mélodiques et ses atmosphères froides et glauques, Dissection avait redéfini tant le Black que le Death Metal et ouvert la voie à plusieurs autres groupes par la suite. Le niveau de complexité exemplaire et le génie musical de Jon Nodtveidt restera à jamais gravé dans l’histoire Métallique mais malheureusement, Storm of the Light’s Bane deviendra le dernier excellent album du groupe avant que son leader ne croupisse en prison pour son geste irréparable. Ce dernier sortira en 2004 un troisième album peu après sa sortie de prison et mettra fin à ses jours en 2006 d’une façon pour le moins spectaculaire. Nous retiendrons de Dissection ses deux premiers albums comme étant des chef d’œuvres importants de l’évolution Métallique.

Necromantia – Scarlet Evil Witching Black – 1995

Le Black Metal est supposé être un genre musical qui se doit d’être malsain et surtout anti-religieux. Les Grecs de Necromantia ont, dès le premier album, montré leurs couleurs avec une musique très crue mais technique avec des sonorités qui promouvaient le mal incarné. Le deuxième album ne faisait pas exception à cette règle Black Metal avec des riffs incisifs et une atmosphère glauque et oppressante. L’impression d’assister à une messe Satanique est bien présente tout au long de l’album et le génie de compositeur est tout aussi présent au fil des pièces. Necromantia ne fut pas un groupe des plus connus mais son influence pour le Black Metal est indéniable. Avec Scarlet Evil Witching Black, le Black Metal était en voie de se métamorphoser avec des éléments de musique classique rendant le tout plus horrifique que jamais.

Lucifer – Lucifer IV – 2021

Lucifer – Heavy/Doom Metal/Rock – Internationnal
Lucifer IV – 2021
Century Media
9,2/10

Le regain pour les sonorités des années 70 ne date pas d’hier mais on peut constater une recrudescence de groupes qui s’adonnent au passé comme si ce passé était justement le modèle à suivre. La formation Lucifer avec à sa tête la belle et talentueuse Johanna sadonis s’est fait un devoir de nous plonger dans ce passé lointain dès son premier album en 2014 et sept années plus tard est toujours aussi pertinent avec son quatrième opus.

Sur Lucifer IV le groupe a maturé bien qu’il ait gardé sensiblement la même formule depuis Lucifer II en offrant des riffs grinçants sur une rythmique puissante et des mélodies vocales obscures et très axées sur les années 70 un peu à la manière de Jefferson Airplane. En fait, Lucifer est influencé par les Black Sabbath et autres groupes occultes des années 70 mais aussi par de grandes pointures du Hard Rock ce qui donne des pièces avec une vielle âme et un côté sombre qui peut donner le cafard. Bref, une sonorité de la vieille école mais qui est toujours très d’actualité. Lucifer est une des excellents groupes du genre actuellement et chaque écoute du nouvel album est un réel plaisir.

Pour ma part, je suis vendu au groupe depuis le premier album et le groupe est demeuré constant depuis en nous offrant que du bon sur chaque album et Lucifer IV ne fait pas exception. Un album grandiose qui fera partie des tops 2021.

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

At the Gates – Slaughter of the Soul – 1995

Le quatrième album de At the Gates sera le plus accompli et le plus influent de la discographie du groupe mais aussi le dernier album avant la fatidique séparation en 1996. Slaughter of the Soul deviendra un album qui a tout changé et mis en place non seulement les racines mêmes du Death Metal mélodique mais servira de très grosse influence pour un nouveau genre de Métal qui prendra naissance aux États-Unis vers la fin des années 90. Les idées et la sonorité de Slaughter of the Soul seront reprises par de nombreux nouveaux groupes Américains qui forgeront le New Wave of American Heavy Metal aussi officiellement nommé Metalcore. Les Darkest Hour, Unearth, Shadows Fall et autres As I Lay Dying de ce monde deviendront les pionniers du Metalcore grâce à l’emprunt de la quasi-totalité des éléments inclus sur Slaughter of the Soul. Est-ce une mauvaise chose en soi? Probablement pas car le Metalcore originel du début des années 2000 était intéressant et suffisamment Métal pour être inclus dans la grande famille mais si vous voulez blâmer un groupe pour la branche Metalcore, c,est At the Gates qui est vraiment à blâmer, si blâme il doit y avoir. Slaughter of the soul est évidement un « game changer » ayant eu une très grande influence sur la suite des choses.

U.D.O. – Game Over – 2021

U.D.O. – Heavy Metal – Allemagne
Game Over – 2021
AFM Records
8,4/10

Déjà un dix-septième album en carrière solo pour Udo Dirkschneider depuis 1987 ce qui fait sept album de plus qu’avec Accept. Le bonhomme qui aura 70 ans bien sonnés en avril 2022 a eu une très longue carrière musicale et est devenu une véritable icône du Heavy Metal et une très évidente influence pour le genre.

Dix-sept albums en trente-quatre ans, ça fait une moyenne d’un album aux deux ans ce qui n,est pas rien! Udo ne chôme donc pas et il a toujours cette même passion et mourra probablement sur une scène ou du moins, continuera fort probablement jusqu’à sa toute fin. Game Over, c’est du U.D.O. point final. On pourrait lui reprocher de ressembler beaucoup à Accept mais dans le fond, son groupe n’est-il pas une continuité de Accept? Toujours est-il que Game Over bien que légèrement long, renferme de petits bijoux de Heavy Metal pur et dur avec des riffs épiques et des refrains accrocheurs comme seul Udo peut nous servir. On ne réinvente absolument rien et on s’en fout royalement! Bonnes chansons, bons riffs et excellente production, que demander de plus?

Game Over est un autre très bon album de U.D.O. sans réelle prétention, on va droit au but et c’est réussi comme à chaque album. Un plaisir pour les oreilles et une bonne dose de headbanging assurée!

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Symphony X – The Damnation Game – 1995

Le sous genre Power Metal avait pris un certain temps à s’implanter dans le vaste monde Métallique possiblement car le genre était le plus doux et le moins brutal de tous les genres de la grande famille. Certains groupes avaient incorporé des éléments Progressifs et même Classiques à leur musique et Symphony X a été l’un des pionniers de ce mouvement Power Metal Progressif avec à sa tête le virtuose Michael Romeo. Le deuxième album du groupe, toujours considéré aujourd’hui comme étant un chef d’œuvre du genre, avait permis au Métal plus underground de continuer à briller en offrant des riffs ultra techniques suffisamment puissants pour rallier les amateurs de Métal plus lourd. Les structures musicales étaient complexes tout en demeurant très ancrés sur le principe même du Heavy Metal : Offrir une musique lourde et puissante tout en visitant des contrées plus vastes. Certes, la voix du chanteur horripilait certains amateurs mais en bout de ligne, ce type de voix de castrat était le centre même du Power Metal. Qu’on aime ou non, Symphony X est rapidement devenu un incontournable et l’un des plus influents groupes de Power Metal au monde.

Iron Maiden – The X-Factor – 1995

Pour son dixième album, Iron Maiden avait connu une séparation possiblement douloureuse suite au départ de Bruce Dickinson. Le groupe avait dû trouver un remplaçant et l’heureux (ou malheureux) élu fut Blaze Bayley, chanteur d’une formation plus ou moins connue nommée Wolfsbane. Disons-le tout de suite, les souliers étaient énormes à porter et malgré tout le bon vouloir, Blaze Bayley aura beaucoup de difficulté à chasser ces souliers durant son séjour de cinq années au sein de Iron Maiden. Plusieurs fans ont été durs envers The X-Factor. Premièrement, Blaze Bayley était loin d’être un mauvais chanteur et son travail effectué sur cet album est étonnamment bien fait malgré les circonstances. Deuxièmement, The X-Factor sonnait Iron Maiden et était constitué d’excellentes pièces épiques comme seul la troupe de Steve Harris était en mesure de livrer. Certes, le son de Maiden avec un autre chanteur était un tantinet bizarre mais pas au moins d’être complètement rejeté comme bon nombre de fans avaient fait à l’époque. Iron Maiden était encore bien vivant en pleine période Grunge et était toujours en mesure de livrer la marchandise. Donnons donc une chance à Blaze Bayley et à son passage dans le groupe vétéran!

Sigh – Infidel Art – 1995

Avec son deuxième album, la formation Japonaise Sigh avait monté d’un cran sa bizarrerie musicale en augmentant le niveau de la production tout en continuant d’incorporer divers éléments issus de plusieurs styles complètement à l’opposé de ce qui se faisait dans le Black Metal et dans le Métal tout court. Le statut de Sigh comme étant un groupe d’avant-garde ayant été un pionnier se confirmait et ce n’était que le début. Mirai Kawashima, le cerveau derrière le groupe, ne dira jamais son dernier mot et fera tout en son pouvoir pour explorer de nouvelles avenues musicales en expérimentant avec les textures et les sonorités. Bien sûr, cet album avait pris beaucoup de fans de court tant il s’éloignait des standards Métalliques mais ceci n’empêchera pas Sigh de persévérer dans sa voie pour nous offrir une musique hors norme et intelligente. Sigh ne se mettra jamais de barrières musicales et aura une carrière prolifique et fort influente par la suite.

Cathedral – The Carnival Bizarre – 1995

Lee Dorian et Gaz Jennings ont été plus qu’influents pour la grande scène Métallique mondiale avec leur groupe Cathedral. Ce dernier s’inspirait grandement du son des années 70 en mélangeant des sonorités plus modernes pour être en mesure de nous offrir un Doom Metal inspiré et vivant. Le troisième album du groupe, The Carnival Bizarre, est toujours considéré aujourd’hui comme étant un chef d’œuvre du Doom avec ses riffs tranchants, sa lourdeur et surtout ses structures un peu « weird » qui replaceront le genre sur un piédestal en contribuant à aider de nouveaux groupes à s’adonner à cette musique lente et diabolique. Il n’y a pas à dire, Gaz Jennings est un sacré compositeur qui excelle dans l’art du riff bien ficelé et qui sort de l’ordinaire. Si vous ne connaissez pas encore Cathedral, il serait grand temps de vous y mettre car le groupe Anglais est une des grosse pointures du Doom avec Black Sabbath, Trouble et Candlemass.

Six Feet Under – Haunted – 1995

Six Feet Under a été formé comme projet connexe par le chanteur de Cannibal Corpse, Chris Barnes. Le grojupe deviendra deux ans plus tard le principal projet de Barnes suite à son départ de Cannibal Corpse en 1995. Déjà à cette époque, la scène Métal mondiale avait son lot de ce que nous appelons aujourd’hui « haters » et le premier album Haunted avait reçu les foudres de certains fans à l’époque. Pourtant, cet album renferme d’excellentes compositions et de très bons riffs qui peuvent aisément faire partie de cette belle évolution métallique et qui ont fait de Six Feet Under un groupe quand même assez influent pour le genre. Bien sûr, Six Feet Under ne réinventait pas le Death Metal mais il le faisait bien au point de devenir un des groupes très connus du Death Floridien. Il est clair que le groupe aura une carrière en dent de scie et ne sera jamais égal à lui-même au fil des sorties mais bon, ce premier album est excellent et il a eu son mot à dire dans le développement du Death Metal à l’échelle mondiale.

Voïvod – Negatron – 1995

Negatron, huitième album des québécois Voïvod, marquait de gros changements tant au niveau du personnel qu’au niveau musical. L’année précédent la sortie de l’album, Snake avait quitté le groupe laissant Piggy et Away avec le choix de terminer le groupe ou de poursuivre avec un ou des nouveaux membres. Eric Forrest fut recruté pour les deux postes laissés vacants par Balcky et Snake et un nouvel album fut mis en chantier. Negatron montrait un Voïvod qui effectuait un genre de retour aux sources en étant plus « heavy » que sur les deux derniers albums mais aussi montrait que le groupe était encore en mesure de composer des pièces incroyables et de toujours innover. Cette fois-ci, fini les escapades progressives, on y allait avec des riffs plus simples et des structures plus percutantes avec des relents Industriels pas piqués des vers. Le « nouveau » Voïvod » ne mis pas trop de temps pour se faire accepter, le groupe était de retour sur les rails avec un album qui frappait fort et qui allait indéniablement influencer une toute nouvelle générations de musiciens.

Primordial – Imrama – 1995

Le Folk et la musique traditionnelle avait commencé à s’imbriquer dans le Métal vers la fin des années 80 avec entre autres Bathory mais inclure ces musiques ancestrales avec de la musique Rock n’était pas une nouveauté, au contraire. Dans les années 70, plusieurs groupes de Progressif avaient déjà commencé à inclure ces musiques traditionnelles avec des sonorités plus avant-gardiste et le fait que des musiciens Métal aient eu l’idée de chanter les histoires des ancêtres était tout simplement une suite logique des choses. Al formation Irlandaise Primordial est une de ces formations qui ont forgé le nouveau genre qu’est le Folk Metal dès son premier album en mélangeant des sonorités Blak Metal, Progressives et surtout très Folk en chantant des histoires de la vie des Celtes en utilisant des instruments typiques d’un temps Ancient comme le Bodhrán et le feadog (tin whistle ou flûte Irlandaise). Imrama n’était que le début d’une longue et parfaite épopée vers des temps immémoriaux pour Primordial et deviendra une influence majeure pour d’autres groupes voulant visiter leur passé. Primordial deviendra du même coup un chef de file pour le genre et contribuera à ce que nous nous souvenions du passé.

Krisiun – Black Force Domain – 1995

Il arrive souvent d’avoir des membres issus d’une même famille dans un groupe. Il est cependant plus rare que les membres d’un groupe soient tous frères et encore plus rare pour un groupe de Death Metal. La tornade Brésilienne Krisiun est un de ces groupes dont les trois frères forment l’ensemble en tant que trio qui restera soudé jusqu’à nos jours. Black Force Domain, premier album de ce trio maléfique avait poussé le Death Metal Sud-Américain beaucoup plus loin avec des riffs rapides et puissants basés sur une rythmique tout aussi puissante et qui frappe fort. Avec son premier album, Krisiun était une réponse directe à Sepultura et Sarcofago en étant beaucoup plus heavy et puissant que ces deux derniers. La carrière de Krisiun sera fort influente et le groupe deviendra le porte étendard du Death Metal Brésilien.

Die Krupps – III – Odyssey of the Mind – 1995

Tout comme Ministry, le groupe Allemand Die Krupps avait commencé sa carrière en tant que groupe de Synthpop et avait rapidement migré vers la musique Industrielle et EBM. À partir de 1992, Die Krupps avait pris un tout autre virage et avait entamé ce qui est devenu la trilogie « Metal » en combinant tous ses éléments originels et en incorporant des éléments typiquement Thrash Metal ce qui avait donné un résultat plutôt explosif. Sur le deuxième album de cette trilogie, le groupe avait fait appel à un guitariste répondant au nom de Lee Altus, ce dernier avait joué entre autres avec Heathen et Angel Witch et serait plus tard connu pour faire partie des vétérans du Thrash Metal, Exodus. Sur Odyssey of the Mind, troisième album d’une trilogie qui s’étirera finalement sur cinq albums, on retrouvait une sonorité très lourde et surtout très puissante menant Die Krupps vers un statut de chef de file du Metal Industriel qui finira par influencer des géants du genre comme White Zombie et Hanzel und Gretyl. Ce troisième album doit être considéré comme étant un tournant de la musique mécanique et un incontournable du genre.

Sinister – Hate – 1995

On attribue souvent le son typique du Death MEtal des Pays-Bas à Asphyx mais il ne faut pas oublier que les pionniers du Death de ce pays fut Sinister. Avec son troisième album, Sinister augmentait la cadence tout en mélangeant divers tempos pour passer d’ultra rapide à ultra lent tout en concoctant des riffs plus complexes que sur ses précédents albums. Sur Hate, le côté plus technique et presque Progressif du groupe commençait à prendre racine comme si cet album allait être un genre de pont entre le Death Metal cru des premières parutions à celui beaucoup plus technique auquel le groupe nous habituera par la suite. Sinister s’imposait tranquillement comme l’une des puissances du Deat Metal mondial. Malheureusement pour le groupe, les deux albums suivants ne seraient pas à la hauteur de son talent ce qui conduira à une séparation en 2003 mais le batteur n’aura pas dit son dernier mot en revenant à charge à partir de 2005 avec une nouvelle formule…

Deinonychus – The Silence of December – 1995

Il y a des groupes et des albums beaucoup plus obscurs qui, sans avoir été très connus, réussissant tout de même à se tailler une place dans l’univers de la grande Évolution Métallique. Dans le cas de Deinonychus et de son premier album, nous pourrions aisément parler de Révolution plutôt que d’Évolution. Je concède que la production de The Silence of December est totalement nulle à chier mais cette production épouvantable tracera le chemin de plusieurs groupes qui forgeront un nouveau genre de Black Metal plus cru et plus caustique qui deviendra le « Raw Black Metal ». Deinonychus utilisait des riffs très simplistes avec des claviers en avant plan pour donner une atmosphère très glauque et malsaine. Ce premier album est toujours demeuré très « underground » et méconnu et c’était probablement le but premier. Quoiqu’il en soit, il a été fort influent dans le monde du Black Metal et a contribué à sa manière à son développement.

Vader – De Profundis – 1995

La formation Vader a été grandement reconnue pour ne pas garder ses musiciens bien longtemps ce qui nous fait penser que le nom Vader est tout simplement le projet d’une seule et unique personne, Piotr Pawel Wiwczarek. Qu’à cela ne tienne, Vader a été l’un des premiers groupes Polonais a franchir les frontières de son pays pour envahir le monde avec son Death Metal vicieux et brutal. Le deuxième album, De Profundis, se doit de figurer dans la grande Histoire Métallique dû à sa grande influence sur le Death Metal Européen et sa capacité à fournir des riffs caustiques et une musique suffisamment technique pour éviter de tomber dans le piège de la simplicité. C’est également avec cet album que Vader a trouvé sa sonorité propre qui le conduira à devenir chef de file du Métal Polonais mais aussi un des grands acteurs du Death Metal tout court. Un album puissant à l’origine de bien des maux de tête dans l’industrie du disque « mainstream ».

Kreator – Cause for Conflict – 1995

Alors que plusieurs groupes de la première vague de Thrash Metal tendaient à s’adoucir pour devenir plus accessible, d’autres comme Slayer et Kreator demeuraient intègres au genre en continuant à sortir des albums de qualité. Cause for Conflict, septième album de légendaire groupe Allemand, avait reçu des avis partagés de la part des fans à sa sortie. Pourtant, bien que Kreator évoluait et proposait un Thrash plus technique, cet album était fichument bien composé et comportait des riffs de très haute qualité et une sauvagerie sonore toujours aussi pertinente. Kreator gardait le cap et tenait toujours la flamme du Thrash Metal originel à bout de bras. Cause for Conflict est album album bien de son temps qui prouvait que le Thrash Metal était toujours bien en vie et que le Métal « underground » était là pour rester.

Cradle of Filth – Existence is Futile – 2021

Cradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Existence is Futile – 2021
Nuclear Blast
8,9/10

Cradle of Filth est un groupe qui n’a plus vraiment besoin de présentations tant son parcours et son influences ont été importants. La sortie d’un nouvel album du groupe suscite toujours autant de passions tant positives que négatives, certains reprochant au groupe de s’être perdu en cours de route à partir de Nymphetamine et de ne plus être le Cradle of Filth des débuts. Pour ma part, sauf pour quelques exceptions, j’ai toujours apprécié les albums du groupe et j’attendais ce nouvel album depuis déjà quelque temps.

Avec seul Dani Filth comme membre original, Cradle of Filth a évidemment évolué avec le temps pour se forger une sonorité propre qui a été maintes fois copiée et depuis plus d’une décennie le groupe semble demeurer stable avec ses éléments de Gothique extrême et ses majestueuses symphonies dans ses compositions. Existence is Futile ne réinvente pas ce que le groupe fait depuis longtemps mais ça demeure du Cradle of Filth bien composé et surtout bien orchestré, les fans du groupe ne se retrouvent donc pas en terrain inconnu, c’est bien fait et les pièces sont en vaste majorité toutes excellentes malgré quelques pièces de remplissage qui auraient pu tout aussi bien se retrouver en face B d’un « single ». Peut-être un tantinet trop long mais nous pouvons aisément faire fi de cette broutille.

Ce nouvel album du groupe est un excellent album qui rivalise aisément avec les classiques de la discographie du groupe et ce dernier prouve une fois de plus qu’il est encore le maître incontesté du Métal Gothique Extrême.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Fear Factory – Demanufacture – 1995

L’ère Industrielle dans le vaste monde du Métal a été instaurée par Ministry et Godflesh qui, à leur tour, ont influencé d’autres musiciens à leur emboiter le pas. La vraie révolution du Métal Industriel provient toutefois de Fear Factory qui, dès son premier album, avait pris le taureau par les cornes en mélangeant du pur Death Metal avec des sonorités plus mécaniques. Ces sonorités ont grandement évolué avec le deuxième album alors que Dino Casares et Burton C. Bell avaient fait appel à Rhys Fulber (Front Line Assembly) pour les parties de claviers et de programmation. Le résultat fut si époustouflant que Demanufacture peut aisément être considéré comme étant le tout premier album « Industrial Metal » pur à 100%. Sans être un membre à part entière de Fear Factory, Rhys Fulber fera office de claviériste sur tous les albums du groupe à partir de Demanufacture. Les riffs incendiaires de Casares biens ancrés sur une puissante rythmique mécanique donneront le tout à ce nouveau mélange musical et contribuera à son développement par la suite.

Rivers of Nihil – The Work – 2021

Rivers of Nihil – Progressive Death Metal – États-Unis
The Work – 2021
Metal Blade Records
9/10

Le quatrième album de Rivers of Nihil ne fera vraisemblablement pas l’unanimité. Pourquoi? Eh bien, nous assistons à de gros changements à chaque sortie d’album pour le groupe, le dernier étant toujours plus Progressif que le précédent. Sauf que sur The Work, nous sommes à des années lumières de ce que le groupe américain nous avait offert par le passé

Disjoncté serait le qualificatif qui collerait le mieux à The Work tant au niveau sonore qu’au niveau des structures musicales. Sur ce quatrième album, le groupe visite plusieurs styles et change de cap à tout moment dans une même pièce passant du Jazz psychédélique au Death Metal tout en visitant des contrées plus atmosphériques voire carrément Industrielles par moments. L’utilisations de synthétiseurs fait maintenant partie intégrante de la folie musicale de Rivers of Nihil et le saxophone se fait entendre sur plusieurs pièces tout au long de l’album apportant cette touche Jazzy peu conventionnelle pour un groupe typiquement Death Metal. Ce nouvel album nous transporte dans un autre univers sonore qui pourrait être difficile à comprendre pour ceux et celles qui ne sont pas habitués à des changements sonores drastiques et à de la musique plus expérimentale.

Rivers of Nihil rejoint plusieurs groupes dits modernes en explorant de nouvelles facettes musicales très intéressantes. Quelques écoutes seront nécessaires pour bien assimiler tout le contenu mais en bout de ligne vous découvrirez un album formidable qui sort des sentiers battus!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

KK’s Priest – Sermons of the Sinner – 2021

KK’s Priest – Heavy Metal – International
Sermons of the Sinner – 2021
EX1 Records
6,5/10

Le départ de KK Downing et la saga médiatique qui perdure depuis 2011 aura fait couler beaucoup d’encre (même si l’encre est maintenant pratiquement à 100% virtuelle) et tout ça pour finir par la sortie du premier album de KK’s Priest qui regroupe entre autres KK Downing et Tim « Ripper » Owens. J’appréhendais un peu la sortie de cet album mais ma curiosité ayant pris le dessus, j’ai finalement succombé à la tentation et j’ai écouté Sermons of the Sinner.

Bon, je vais parler tout de suite de la production qui est excellente et ça devait sonner compte tenu que nous avons affaire avec une pointure du Métal en la personne de KK Downing. Maintenant, allons dans le vif du sujet : La composition. Que dire sans vouloir offenser les fans de KK Downing, que cet album est bon? Dans les faits, ce n’est pas tout à fais le cas. KK’s Priest donne dans un Heavy Metal réchauffé et repassé au « blender » sans aucune saveur. Pas que ce soit mauvais mais c’est comme si on écoutait une version « Wish » de Judas Priest avec des riffs peu intéressants et des pièces qui trainent en longueur. L’intro à elle seule sonne comme une intro d’un groupe amateur qui n’a peu de moyens avec un discours de simili démon dont la voix a été trafiquée avec un un effet d’octave bon marché. Cet effet se retrouvera ici et là au fil de l’album, ce qui aurait dû être évité. On se rends compte en écoutant l’album que l’imagination n’est pas au rendez-vous et que KK Downing essaie de faire revivre un passé qui a mal vieilli.

Toute cette saga de « drama queen » aurait été excusée si l’album en question avait été magistral mais non, au lieu de ça, on sombre dans un ennui mortel sans artifices et sans couilles.
Dommage mais KK’s Priest a perdu toute crédibilité pour ma part.

Composition : 5,5
Exécution : 8
Arrangements : 5
Production : 9
Appréciation : 5

Paradise Lost – Draconian Times – 1995

Sur Draconian Times, Paradise Lost poussait plus loin sa sonorité et son attitude Gothique en tentant même de devenir légèrement plus accessible à un certain niveau. Mais qui dit plus accessible ne dit pas nécessairement mauvais! Ce cinquième album prouvait que Paradise Lost était devenu l’un des piliers du Doom et Gothique Metal avec des pièces superbement bien composées et des atmosphères sombres dignes de ce nom. Le mélange de musique Gothique des années 80 avec le Métal était si bien fait que nous avions une impression de déjà entendu, un peu comme si James Hetfield avait fait un album avec The Sisters of Mercy. Certains diront que Draconian Times est le dernier album Doom digne de ce nom avant des décennies, ce qui pourrait s’avérer vrai et ce qui prouve hors de tout doute que cet album est un chef d’œuvre du genre.

King Diamond – The Spider’s Lullaby – 1995

Peu de groupes ou projets musicaux peuvent se vanter d’avoir eu une carrière sans faille et sans album qui laissait à désirer. King Diamond est l’un de ces artistes qui n’ont jamais faibli en qualité musicale et ce depuis ses tout débuts avec Mercyful Fate. Avec son sixième album, le King allait assoir solidement une fois de plus son règne sur le Heavy Metal avec dix nouvelles pièces épiques, techniques et incroyablement bien composées. The Spider’s Lullaby était tout simplement un autre chef d’œuvre de la part de King Diamond et cet album allait entrer directement dans l’histoire en devenant un classique instantané comme tous les précédents albums. Le fait que King Diamond soit toujours demeuré plus « underground » que bien d’autres groupes de sa génération a contribué au mythe derrière le personnage et son importance pour le développement de tous les sous sous-genres de la grande famille Métallique.

Darkthrone – Panzerfaust – 1995

La réputation de Darkthrone en tant que pionnier du Black Metal Norvégien n’était plus à faire et sa notoriété était de plus en plus grandissante. Le duo le prouvait une fois de plus avec son cinquième qui allait contribuer à solidifier le Black Metal à jamais. Panzerfaust était tout aussi cru que les précédents albums hormis le premier mais avait un petit quelque chose de différent au point de vue stylistique pour une raison bien simple : Fenriz jouait de tous les instruments sur cet album en plus de composer la grande majorité des pièces de l’album laissant Nocturno Culto s’occuper uniquement des voix qui se voulaient encore plus torturées qu’auparavant. L’influence de Celtic Frost était maintenant indéniable surtout au niveau de la pièce Trimphant Gleam qui partageait des riffs et des structures étrangement semblables à The Usurper et quelques autres pièces issues de To Mega Therion de Celtic Frost. Darkthrone ne s’en cachera jamais en faisant même un point d’honneur à rendre hommage à Cetlic Frost. Panzerfaust est évidement un album important pour le développement du Black Métal et Darkthrone un des groupes les plus symboliques du genre.

Septic Flesh – Esoptron – 1995

À partir de la moitié des années 90, le Death Metal et autres genres extrêmes de la grande famille Métallique évolueraient à une vitesse phénoménale en se métamorphosant en plusieurs hybrides tout aussi créatifs les uns des autres. Avec Esoptron, deuxième album de Septic Flesh, une autre barrière avait été franchie vers de nouvelles contrées sonores qui semblaient être de l’autre côté d’un miroir. Le groupe mettaient l’emphase sur des textures plus atmosphériques tout en augmentant le niveau symphonique de ses compositions ce qui changeait radicalement le Death Metal proposé par les frères Antoniou et qui allait changer le Métal extrême à jamais. L’habile mélange de Death puissant avec de la musique classique et des éléments plus gothiques allait devenir la marque de commerce de Septic Flesh et une incontournable influence pour plusieurs groupes qui prendront les rênes de l’Évolution Métallique.

Malevolent Creation – Eternal – 1995

Le Death Metal Floridien est réputé pour sa grande influence sur le Métal mondial et aussi pour avoir été le pionnier du genre avec des groupes comme cannibal Corpse, Morbid Angel et Malevolent Creation. Ce dernier fait partie des tout premiers groupes de Death Metal et sa carrière est un gage de ce que l’on pourrait appeler succès même si c’est un grand mot pour un groupe Métal. Malevolent Creation a toujours conservé cette sonorité brutale et puissante et a toujours misé sur le lent plutôt que le rapide pour faire évoluer sa musique et le genre tout entier. Son quatrième album Eternal gardait la même formule que sur les précédents albums tout en améliorant ses structures musicales et ses riffs incendiaires. Avec ses douze pièces courtes et concises, le groupe a su maintenir la flamme du Death Metal bien haute pour que d’autres groupes prennent la relève par la suite. Un album à là hauteur du son Death Metal Américain et une incomparable influence pour le genre.

My Dying Bride – The Angel and the Dark River – 1995

L’évolution Métallique était encore en plein bouleversements alors que la lutte vers des extrémités musicales forgeait des groupes plus malsains et plus sombres les uns que les autres, là où le Black Metal et le Death Metal étaient les sous genres les plus prisés, certains groupes chosissaient plutôt la lenteur et la grandeur pour faire évoluer cette immense masse métallique. Avec son troisième album, My Dying Bride avait totalement embrassé la musique et l’attitude Gothique dans lesquelles se mélangeaient beauté, tristesse et mélancolie. C’est avec de longues pièces sombres et nostalgiques que le groupe avait contribué à forger ce qui est devenu le Gothic Metal avec une habile mixture de la musique dite Gothique des années 80 et de Doom Metal très puissant d’une incroyable lenteur. The Angel and the Dark River est devenu un incontournable du genre et encore aujourd’hui, il est l’une des grandes références pour le genre.