Electric Wizard – Let Us Prey – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #790
Electric Wizard – Let Us Prey – 2002
Angleterre

Avec Let Us Prey, Electric Wizard signait son album le plus noir et le plus mystérieux de sa carrière. Cet album était aussi le plus glauque de la discographie du groupe qui flirtait beaucoup plus avec le Rock Psychédélique que sur les précédentes parutions au grand dam de certains fans qui n’avaient pas compris le cheminement que le groupe Anglais était en train de prendre. Malgré tout, Electric Wizard continuait à nous hypnotiser avec ses longues pièces vaporeuses et ses riffs gras et granuleux, nous faisant voyager dans des sonorités atmosphériques et envoûtantes. À prime abord, Electric Wizard, ce n’est pas pour tout le monde mais lorsqu’on se connecte vraiment avec la musique du groupe et qu’on essaie de s’y imprégner, on finit par comprendre ce qui se passe pour en apprécier chaque parcelle. Let Us Prey était un album déroutant qui gagnait à être connu au fil des écoutes et avec le recul, on constate que c’est un album fantastique qui a démystifié le Rock psychédélique pesant des années 70 et qui a ouvert la voie à d’autres formations qui formeront la nouvelle vague du Doom vers la deuxième moitié de années 2000 avec entre autres Uncle Acid and the Deadbeats, Blood Ceremony, Lucifer et même Ghost sur son premier album.

Witchery – Nightside – 2022

Witchery – Blackened Death Metal – Suède
Nightside – 2022
Century Media
8.9/10

Ce qui devait au départ être un projet connexe de Sharlee d’Angelo s’est rapidement transformé en entité à part entière. Vingt-cinq ans et huit albums plus tard, Wotchery est toujours bien présent et encore plus en forme que jamais!

Nightside est le huitième album du groupe et le troisième avec Angus Norder à la voix. Witchery ne réinvente absolument rien comme pour toutes les parutions précédentes. On continue à nous balancer des riffs de pur Death Metal noirci avec des soubresauts plus Rock and Roll, riffs bien assis sur une rythmique percutante et surtout très puissante. Certains reprocheront à Witchery de servir toujours la même recette mais cette formule musicale est encore une fois gagnante et intéressante. Avec un album de Witchery, on sait à quoi s’attendre et on est rarement déçus, Nightside le prouve une fois de plus.

Vous aimez quand ça frappe fort et qu’on peut branler de la tête et taper du pied tout au ong d’un album? Nightside c’est exactement ça. Du gros fun noir et de la musique qui bûche en masse. Que demander de plus?

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 9
Appréciation : 9

Hypocrisy – Catch 22 – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #789
Hypocrisy – Catch 22 – 2002
Suède

Je l’ai répété à maintes reprises depuis le début de mon Évolution Métallique selon Sinistros : Il arrive que des groupes ou artistes finissent par explorer de nouvelles avenues musicales qui peuvent fini par irriter certains fans, à tord ou avec raison. Le huitième album de Hypocrisy avait semé le doute dans la tête de plusieurs fans de l’époque non seulement à cause de la production un peu merdique de l’album mais aussi par la tournure presque Nu Metal que Hypocrisy avait prise avec Catch 22. Peter Tagtgren s’était aventuré en eaux troubles avec des riffs plus gras et plus faciles probablement pour concurrencer les groupes de Nu Metal comme Slipknot. Était-ce si mauvais finalement? Bien sûr que non! Le groupe Suédois livrait encore une fougue et une énergie qui frappaient fort mais adoucissait ses compositions pour aller chercher un autre public, fort probablement plus jeune. Catch 22 n’est à l’évidence pas le meilleur album de la discographie du groupe mais si on prend un peu de recul et qu’on analyse correctement l’album, on peut aisément affirmer que c’est accrocheur et que c’est toujours pas mal meilleur que Slipknot! Redonnons une chance à cet album, nous pourrions rester surpris du résultat!

3 Inches of Blood – Battlecry Under a Wintersun – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #788
3 Inches of Blood – Battlecry Under a Wintersun – 2002
Canada

Pourquoi la formation Canadienne 3 Inches of Blood mérite sa place dans mon évolution métallique me demanderez-vous? Juste une écoute du premier album vous fera comprendre que le groupe de Vancouver a bel et bien sa place dans la grande évolution car dès son premier album il a su ramener la flamme originelle du Heavy Metal pur et dur avec des relents de Speed Metal tout aussi pur. Alors que la planète Métal vibrait sous les sonorités et la brutalité du Death Metal et du Black Metal, Battlecry Under a Wintersun nous ramenait directement aux origines à grand coups de riffs incendiaires qui ont fait la renommée et les belles années du Power Metal et du Heavy Metal ds années 80 avec un peu plus de technicité et de hargne dans les compositions. Ce premier album ne sera que le début d,une belle aventure pour le groupe et bien sûr, il ne sera jamais considéré comme étant un des grands groupes mondiaux mais sa fougue et sa détermination à propager la flamme d’origine suffisent amplement à le mentionner dans l’histoire Métallique, ne serait-ce que dans l’histoire métallique Canadienne!

Cannibal Corpse – Gore Obsessed – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #787
Cannibal Corpse – Gore Obsessed – 2002
États-Unis

Cannibal Corpse continuait sur sa lancée en tant que pionnier du Death Metal Américain et régnait toujours en roi et maître en ce domaine. La formule musicale du groupe ne changeait pas d’un iota mais ce n’était pas vraiment grave puisqu’il continuait encore et encore à livrer la marchandise en nous balançant des riffs plus gras les uns que les autres et toujours cette même fureur. Gore Obsessed s’inscrivait une fois de plus comme étant un très bon album dans la discographie des Floridiens, les fans en redemandaient et tout le monde était content. Cannibal Corpse était déjà à cette épique toute une légende et ce statut perdurera jusqu’à nos jours, que demander de plus?

Decapitated – Nihility – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #786
Decapitated – Nihility – 2002
Pologne

Lors de la formation de Decapitated, les membres fondateurs étaient encore des ti-culs de 12 à 16 ans qui apprenaient encore à tenir une guitare. Plusieurs années plus tard, Decapitated avait pris beaucoup de maturité et avec son deuxième album. Le groupe Polonais s’était hissé au rang des grands noms du Death Metal technique et brutal. À partir de cet album, Decapitated allait devenir toute une référence dans le vaste monde du Death Metal mondial. La fluidité des compositions et les riffs complexes contenus sur cet albums sont à prendre très au sérieux et si on écoute attentivement cet album, on remarquera certains éléments qui forgeront ce qu’est devenu le Death Metal Technique. À écouter le volume dans le fond!

Ewigheim – Mord nicht ohne Grund – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #785
Ewigheim – Mord nicht ohne Grund – 2002
Allemagne

Le Metal dit Gothique subira une révolution musicale en Allemagne au début du 21e siècle alors que des musiciens comme Allen B. Konstanz prendront le taureau par les cornes pour faire évoluer un genre issu des années 80. Avec son premier album, Ewigheim provoquera cette révolution en mélangeant les fondations d’origine du mouvement Gothique avec des sonorités métalliques profondes et très sensibles. Mord nicht ohne Grund ramenait des sonorités empruntées à des groupes comme The danse Society ou encore Xmal Deutschland pour concocter de superbes compositions de pur Metal Gothique comme ce genre se doit d’être fait. Cette sortie d’album mènera également à la formation d’un autre duo avec Konstanz à la voix, duo qui changera le cours de l’histoire du mouvement Gothique avec le projet The Vision Bleak. Même si Ewigheim ne semble pas très connu, son importance pour la musique Allemande et le Métal en général est très importante, le duo a démystifié l’usage de sonorités faites avec des claviers et a ramené sur la carte l’ambiance des belles années des bars caverneux et enfumés.

Immortal – Sons of Northen Darkness – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #784
Immortal – Sons of Northen Darkness – 2002
Norvège

Avec son septième album, immortal signait le chef d’œuvre de sa carrière. Sons of Northern Darkness fut l’album le plus accompli et le plus complet du groupe avec ses riffs mémorables et sa super production fluide et percutante. Ce fut également le chant du cygne pour le groupe qui se séparera l’année suivante pour diverses raisons, fort probablement que la bisbille s’était installée entre les membres du groupe. Immortal se reformera en 2006 et sortira son ultime album en 2015 avant la débandade totale. L’influence de Sons of Northern Darkness a été capitale pour le développement du Black Metal dans les années 2000 et par la suite, on doit considérer cet album comme l’un des albums les plus importants de l’histoire du Black Metal et un album majeur pour toute l’histoire métallique tout court. Un album magistral dont tout amateur se doit de prendre connaissance ne serait-ce que pour élargir ses connaissances historiques et musicales.

Razor – Cycle of Contempt – 2022

Razor – Thrash Metal – Canada
Cycle of Contempt – 2022
Relapse
7,7/10

Razor a été grandement reconnu dans les années 80 grâce à Evil Invaders. Le groupe de Guelph n’a par la suite jamais réussi à se tailler une solide place sur la grande scène internationale mais a tout de même réussi à riter son épingle du jeu en nous offrant de très bons albums au fil de sa carrière. 25 ans après la sortie du dernier album Decibels, Razor effectue un retour avec Cycle of Contempt, album dont je n’avais pas vraiment d’attentes au départ.

D’entrée d’album, la pièce Flames of Hatred nous montre un Razor comme dans le temps, furieux, rapide et explosif. Le picking de Dave Carlo est toujours là et ça promet pour la suite. La deuxième pièce est un peu plus ordinaire et ne rends pas justice à la première et ce sera malheureusement comme ça tout au long de l’album, bien que certaines pièces soient quand-même suffisamment bonnes pour du Razor, Cycle of Contempt contient plus de remplissage que de bonnes pièces dignes de ce nom. On a l’impression d’entendre encore et encore la même chanson à mesure que l’album défile et on constate rapidement que Razor nous a pondu un album très réchauffé et pour ma part assez décevant. 25 ans d’attente pour ce résultat c’est un peu farfelu et presque pathétique si on y pense bien. Le groupe fait quelques incursions dans le Crossover avec certains éléments plus Hardcore mais ceci n’aide pas à faire avaler l’amertume de la pilule. Le comble est la toute dernière pièce King Shit qui possiblement l’une des pires pièces de Thrash Metal que j’ai entendu ces 40 dernières années et qui aurait pu être mise de côté.

Je n’avais pas d’attente face à cette nouveauté mais je dois avouer que j’en avais plus que ce que Razor a réussi à livrer. Attention, tout n’est pas mauvais. Une bonne majorité des pièces s’écoutent bien une à une et pourraient finir par être fort efficaces dans une liste de lecture aléatoire. Je suis certes déçu mais il est possible qu’après plusieurs écoute, je finisse par donner à cet album une autre chance pour l’apprécier à sa juste valeur.

Composition : 8
Exécution : 8
Arrangements : 7
Production : 8
Appréciation : 7.5

Cruachan – Folk-Lore – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #783
Cruachan – Folk-Lore – 2002
Irlande

Le monde du Folk Metal s’était élargi à très grande vitesse et nombreux étaient les groupes à y adhérer. La formation Irlandaise Cruachan était devenue l’une des formations phares du mouvement Folk et avec son troisième album, le groupe allait avoir un statut international dans le domaine. Il faut dire que Cruachan pigeait directement dans les sonorités ancestrales pour forger son mélange festif et entraînant. Les textes étaient à la fois revendicateurs et historiques et le côté party des compositions du groupe aidaient à faire passer le message. Folk-Lore est considéré comme étant un chef d’œuvre du genre et possiblement le meilleur album de toute la discographie de Cruachan. À écouter sans relâche en festoyant!

Behemoth – Opvs Contra Natvram – 2022

Behemoth – Black/Death Metal – Pologne
Opvs Contra Natvram – 2022
Nuclear Blast
9.1/10

La réputation du trio Behemoth n’est plus à faire depuis longtemps et le groupe Polonais n’a absolument plus rien à prouver depuis belle lurette. Avec une carrière de plus de 30 ans et 12 albums, Nergal et ses acolytes font fi de l’opinion des amateurs et font tout simplement ce qui leur plait. Le Behemoth des premiers albums n’existe plus, il faut se retirer ça dans le crâne, le groupe a évolué depuis et malgré l’avis négatif de certains, cette évolution a été pour le mieux.

Opvs Contra Natvram est le douzième album de Behemoth et avant qu’on ne s’avance dans le discours du « encore un titre avec des v à la place des u », sachez tout de suite que les Romains écrivaient le latin avec des v à la place des u, ce qui cadre très bien avec un titre d’album de Behemoth. Contrairement aux détesteurs de ce monde qui critiquent vertement cet album (comme tous les précédents d’ailleurs), je dois absolument faire part de mon appréciation plus que positive de ce nouvel opus Behemothien. La production est fluide et très puissante et même si le groupe est peut-être un tantinet moins technique qu’auparavant, il est encore capable de nous livrer des riffs qui frappent fort et bien ancrés sur une rythmique toujours aussi droite et réglée comme une horloge qui tient bien le temps. Les compositions sont encore une fois à la hauteur des attentes et réaffirment le talent naturel de compositeur pour Nergal. On joue avec finesse sur les textures et les changements, on a droit à une certaine sensibilité musicale malgré la puissance des pièces et le tout est brillamment bien orchestré.

Oui, Behemoth est moins brutal que par le passé mais sa musique est maintenant beaucoup raffinée et plus mature que jamais. Opvs Contra Natvram fera partie des tops de 2022 et fait partie des excellentes sorties de la discographie du groupe.

Composition : 9
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

King Diamond – Abigail II – The Revenge – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #782
King Diamond – Abigail II – The Revenge – 2002
Danemark

Avec son dixième album, King Diamond continuait toujours à être incroyablement influent sur le grand monde métallique mondial en étant un des leaders incontestés du Heavy Metal pur et dur. Il faut dire qu’au cours de sa carrière tant avec Mercyful Fate qu’avec son projet solo, le King n’a jamais tenté de dévier de sa voie et a brandi la flamme originelle pendant tout ce temps faisant fi des modes et des courants. Abigail II – The Revenge était un autre album fort réussi et rempli d’idées grandioses et de compositions épiques. On parle souvent de Ozzy Osbourne ou Rob Halford comme étant le grand-père et le père du Heavy Metal, King Diamond en est le peti fils légitime qui a su perpétuer la tradition métallique jusqu’à aujourd’hui. Une brillante carrière, un album explosif que de mander de plus? All Hail the King!

Sunn O))) – Flight of the Behemoth – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #781
Sunn O))) – Flight of the Behemoth – 2002
États-Unis

J’en conviens, le Drone ce n’est pas pour tout le monde encore moins quand on ajoute des éléments Doom au travers ce cafouillis sonore. Avec son deuxième album, le duo Sunn O))) avait poussé encore plus loin les sonorités angoissantes et l’extrême lourdeur qui se dégageait déjà de sa musique, on peut même imaginer ce que pourrait être le son du vol du Behemoth d’où le titre de l’album. Certains diront de Sunn O))) que c’est un groupe qui ne fait que du bruit mais dans les faits ce bruit est presque mélodieux et nous fait voyager ailleurs. C’est lourd, gras et surtout puissant comme si toutes les pforces infernales se déchainaient en même temps. Il est impératif de mentionner les albums du groupe dans la grande évolution métallique car contrairement au métal dit extrême par sa vitesse et sa technicité, Sunn O))) était l’antithèse de cette option musicale en optant pour l’extrême net lent et le moins technique possible. Un abum à découvrir si on n’a pas peur d’explorer les bas-fonds de la musique expérimentale!

Tyr – How Far to Asgaard – 2002

L’Évolution Métallique selon Sinistros #780
Tyr – How Far to Asgaard – 2002
Iles Faroe

Alors que nous pensions avoir tout entendu en matière de Folk Metal et Viking Metal, un groupe Danois issu des Iles Faroe était arrivé sur la scène Métallique Scandinave avec un nouveau souffle pour le genre et en brandissant bien haut la flamme épique de la mythologie Nordique. Tyr (avec un accent aigu sur le Y) nous proposait sur son premier album une musique progressive fortement teintée de folk et de sonorités Viking sur de longues pièces lentes et majestueuses rendant justice au passé ancestral des membres du groupe. Curieusement la langue Anglaise fut choisie pour relater les histoires de la mythologie, possiblement pour en faire profiter le plus grand nombre possible. Tyr connu un succès avec la pièce Ormurin langi en Islande et dans sa propre parcelle de terre Danoise avant d’exploser en Europe et finalement partout sur la planète. Un excellent commencement pour un groupe qui laissera sa marque sur le vaste monde métallique.

Thy Catafalque – Microcosmos – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #779
Thy Catafalque – Microcosmos – 2001
Hongrie

Malgré le fait que Thy Catafalque n’était pas très connu à l’époque et que ses premiers albums étaient tirés à seulement 100 exemplaires et que le projet était totalement indépendant et sans label, il a tout de même réussi à s’imposer dans le monde métallique underground pour laisser sa marque et changer à sa façon la manière de voir la musique extrême. Fortement inspirés par le Progressif et les sonorités vaporeuses, le projet (à l’époque un duo) concoctait des compositions qui sortaient des sentiers battus en mélangeant des éléments de Black Metal avec des textures plus bizarres très axées sur les claviers et les atmosphères planantes. Bien qu’une centaine de copies de Microcosmos aient été distribuées, l’album a été propulsé à plus grande échelle grâce aux réseaux de partage de fichiers notamment avec le tristement célèbre Napster, faisant connaître le projet à plus d’auditeurs et de musiciens qui s’inspireront de cette fraîcheur musicale pour faire évoluer la grande famille métallique vers de nouveaux horizons. Un album pas parfait mais très intéressant et surtout inspirant!

Paganizer – Promoting Total Death – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #778
Paganizer – Promoting Total Death – 2001
Suède

Après un premier album plus qu’ordinaire, la formation Suédoise avait pris le taureau par les cornes pour offrir un deuxième album digne de ce nom. Utilisant la même formule que ses compatriotes de Grave, Vomitory et Entombed, Paganizer était rapidement devenu le chef de file de la nouvelle vague du Death Metal Suédois bien gras. Armés de la légendaire Boss HM-2, le groupe avait réussi à concocter des pièces entrainantes basées sur la brutalité des riffs et la rythmique rapide sans tomber dans le chaos des blast beats. Bien sûr, le groupe ne deviendra jamais immensément connu mais son influence sera suffisamment importante pour faire partie de cette belle évolution. Paganizer a en quelque sorte influencé le cours de l’histoire métallique à grands coups de riffs sauvages et minimalistes.

Occult – Rage to Revenge – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #777
Occult – Rage to Revenge – 2001
Pays-Bas

Rage to Revenge sera le dernier album de Occult avec Rachel Hayzer à la voix avant que celle ne rejoigne Sinister. Ce sera également le dernier album « officiel » du groupe avant qu’il ne change indéniablement de nom pour Legion of the Damned. Certes, Occult sortira un dernier album qui sera réédité quelques années plus sous le nouveau nom mais le véritable dernier album sera officieusement Rage to Revenge. Le son de Occult avait quelque peu changé au fil des albums passant du Black Metal au pur Thrash Metal noirci, ce sera la sonorité définitive qui sera adoptée à partir de 2005 avec Legion of the Damned. Même si Occult n’a jamais eu le statut qu’il méritait, il est néanmoins un élément clé et une influence importante pour plusieurs groupes des Pays Bas en pavant la voie avec Asphyx, Pestilence et Sinister. Rage to Revenge sonnait la fin pour Occult mais en vérité ce n’était que le tout début d’une plus grande aventure.

Bloodbath – Survival of the Sickest – 2022

Bloodbath – Death Metal – Suède
Survival of the Sickest – 2022
Napalm Records
9/10

Qui ne connait pas encore Bloodbath? Si on est un tant soit peu amateur de Death Metal bien gras, le nom de Bloodbath doit forcément faire partie de notre vocabulaire métallique, qu’on aime ou pas. Le super groupe réunissant deux membres de Katatonia a eu trois vocalistes de renom dans ses rangs au fil des albums, le premier étant le memebre fondateur du groupe Mikael Akerfeldt de Opeth, le deuxième étant Peter Tagtgren de Hypocrisy et pain et finalement le seul et unique Nick Holmes de Paradise Lost qui en est à son troisième album avec le groupe depuis 2014.

La discographie de Bloodbath n’est pas volumineuse, Survival of the Sickest est seulement le sixième album du groupe en 22 ans. Peu d’albums en carrière mais rien que de la qualité musicale depuis 2000, année de formation du groupe. Survival of the Sickest est une autre bombe incendiaire remplie de riffs caustiques et gras à souhait bien ancrés sur une rythmique rapide et très solide dont le roulement de tambour est encore une fois signé Martin Axenrot. Est-ce que Bloodbath se réinvente sur cet album? Pas tout à fait mais le groupe ne se répète pas et offre une fois de plus une fraîcheur sauvage qui réitère que le Death Metal est encore bien en vie et encore plus puissant que jamais. Survival of the Sickest jouit d’une super production qui frappe fort et notons aussi que cet album a des invités spéciaux à la voix : Barney Greenway de Napalm Death, Luc Lemay de Gorguts et Mark Grewe ex Morgoth.

Ce nouvel album est tout à fait indiqué pour réveiller les morts et faire peur à vos voisins chiants. Grimpez le volume et savourez de la bonne graisse musicale!

Composition : 9
Exécution : 9,5
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 9

Hammers of Misfortune – The Bastard – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #776
Hammers of Misfortune – The Bastard – 2001
États-Unis

Le monde de la musique progressive est large et très vaste et a des ramifications dans plusieurs autres genres. La présence de Prog dans le Métal existe depuis longtemps et a été implanté au fil des décennies par des sommités qui ont influencé la grande famille métallique à leur façon. La formation Américaine Hammers of Musifortune est une de ces formations méconnues qui ont changé le cours de l’histoire métallique à grands coups de riffs complexes et d’idées novatrices qui sont devenues partie intégrante du Métal Progressif. The bastard, premier album du groupe, a été composé entre autres par John Cobett et Mike Calzi alors qu’ils étaient tous deux ensembles dans The Lord Weird Slough Feg en prenant bien soin de créer une musique différente et remplie de sonorités et de textures issues de divers sous genres métalliques avec beaucoup de relents plus folk à l’image des groupes Prog des années 70. Même si Hammers of Misfortune n’a jamais été des plus connus, il est impératif de mentionner le groupe comme étant un influenceur important pour la suite des choses.

Moonsorrow – Voimasta Ja Kunniasta – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #775
Moonsorrow – Voimasta Ja Kunniasta – 2001
Finlande

Le Folk Metal n’aurait sans doute pas été le même sans l’apport considérable de Moonsorrow. Avec son deuxième album, le groupe Finlandais avait mis les bouchées double pour offrir au monde entier un album digne de ce nom et Voimasta Ja Kunniasta fut effectivement un album plus que réussi avec ses riffs épiques et ses structures incroyablement bien ficelées. Cet album doit être considéré comme l’un des chefs d’œuvre du Folk et du Viking Metal et Moonsorrow comme l’un des piliers du genre. La brutalité des léments BNlack Metal mélangé à la douceur des sonorités ancestrales apportaient une musique des plus uniques, tant festive que guerrière et si nous sommes un tant soit peu amateur de musique dans le genre, cet album est un immense incontournable qu’il faut absolument se procurer dans les plus brefs délais!

Anaal Nathrakh – The Codex Necro – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #774
Anaal Nathrakh – The Codex Necro – 2001
Angleterre

Au tournant des années 2000, le métal devenait de plus en plus extrême grâce à une nouvelle vague de groupes qui poussaient le bouchon encore plus loin. Les mélanges de styles étaient devenus monnaie courante pour faire grimper cette extrémisme musical. Le duo Anglais Anaal Nathrakh était arrivé avec un premier album plus qu’explosif et avait fait monter la musique plus extrême de plusieurs crans avec un habile mélange de Death Metal, de Grindcore et d’Industriel reposant sur des riffs bien acérés et une rythmique mécanique et martelante. Avec la voix distorsionnée de V.I.T.R.I.O.L. et ses textes revendicateurs et morbides, le résultat fur instantané et surtout sans compromis. The Codex Necro offrait une musique à la fois dure et décapante qui allait réveiller les mortels e leur torpeur. Un premier album qui frappera comme un tsunami sur le monde métallique du 21e siècle.

Windir – 1184 – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #773
Windir – 1184 – 2001
Norvège

La vie de Windir a été très courte mais extrêmement importante pour le développement du Black Metal Norvégien et Mondial. D’album en album, le groupe gagnait en maturité et le génie musical des membres grandissait à la vitesse grand V, si bien que le troisième album, 1184, est considéré comme l’une des pièces maitresses du Black Metal Scandinave. La finesse des riffs et des structures musicales était exemplaire et le groupe a grandement contribué à faire du Black Metal plus mélodique un style à part entière qui sévirant dans la deuxième moitié des années 2000 en influençant plusieurs autres groupes. Windir est à placer parmi les grands du Black Metal, son influence et son importance sont toujours d’actualité aujourd’hui. Un incontournable de la musique noire qu’il faut absolument écouter dès maintenant.

Enslaved – Monumension – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #772
Enslaved – Monumension – 2001
Norvège

Avec Monumension, Enslaved s’était éloigné définitivement des standards préétablis du vaste monde métallique. La constatation que le métalleux plus fermé d’esprit avait perdu toute notion de compréhension était faite depuis un bon moment mais avec ce sixième album, Enslaved allait prouver qu’il fallait une ouverture musicale plus large pour être en mesure d’embarquer dans le bateau. Monumension est effectivement un monument de la discographie du groupe avec ses mélanges de styles et ses idées vaporeuses tirées directement du Progressif des années 70 et il fallait être très attentif pour décortiquer chaque pièce pour en comprendre chaque parcelle. Plus rien ne ferait reculer Enslaved vers le passé, il fallait maintenant viser le futur et ce futur passait inévitablement par cet album grandiose qui ouvrira des portes musicales pour plusieurs groupes par la suite. Un autre album phénoménal pour Enslaved et ce ne serait aucunement le dernier!

Bolt Thrower – Honour, Valour, Pride – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #771
Bolt Thrower – Honour, Valour, Pride – 2001
Angleterre

Je sais, le titre du septième et avant dernier album de Bolt Thrower sonnait comme un titre d’album pour un groupe Hardcore d’après les années 2000. En fait, c’est possiblement les titres d’albums Hardcore qui sonnaient comme un titre d’album Death Metal car Bolt Thrower a passé sa carrière à parler de guerre et de fraternité. Qui plus est, la pièce d’ouverture de Honour, Valour, Pride avait de grandes sonorités issues du Hardcore de la fin des années 90. Bolt Thrower commençait à montrer certains signes de fatigue et de manque d’inspiration mais réussissait toujours à livrer une Death Metal grinçant, gras et tout de même assez efficace. Le chant du cygne commençait à se faire entendre au loin mais le groupe était toujours tout aussi influent et pertinent. Une page d’histoire allait bientôt se tourner mais le Death Metal gras et brutal allait demeurer intact à jamais.

Fear Factory – Digimortal – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #770
Fear Factory – Digimortal – 2001
États-Unis

Le quatrième album de Fear Factory fut dès sa sortie un mal aimé de la discographie du groupe et il est toujours un mal aimé aujourd’hui. Certains fans trouvaient que Digimortal sonnait très Nu-Metal ce qui n’est pas totalement faux mais, dans le fond, le Nu-Metal n’a-t-il pas été en partie influencé par le Métal Industriel à la base? Bien sûr que Digimortal sonnait différent avec certaines consonances un peu plus commerciales mais on était encore loin des groupes de Nu-Metal de l’époque, Dino Casares et Burton C.Bell étaient encore en mesure de nous pondre d’excellentes pièces aux sonorités incroyables et avec le travail de Rhys Fulber aux claviers, le côté Industriel du groupe était de plus en plus en avant plan. Un album certes différent mais qui a tout de même du panache si on prend la peine de l’écouter attentivement.

Emperor – Prometheus – The Discipline Of Fire & Demise – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #769
Emperor – Prometheus – The Discipline Of Fire & Demise – 2001
Norvège

Prometheus fut le quatrième et dernier album de la légendaire formation Emperor. Cet album marquait le sommet de la technicité pour le groupe qui avait préféré se retirer avant de sombrer dans le manque de créativité, Ihsahn préférant s’orienter vers le Progressif et Samoth vers le Death Metal, il fut donc convenu de mettre un terme à Emperor car ses membres avaient atteint ce qu’ils voulaient avec le groupe. Prometheus est donc le chant du cygne et l’album le plus accompli, tellement technique que certains fans ont eu du mal à digérer cet orgie sonore. Il est intéressant de constater qu’en l’espace de dix et quatre albums que Emperor ait obtenu ce statut de légende et de pionnier du Black Metal Scandinave en plus d’être devenu une référence dans l’évolution de la musique plus éclatée. Un album explosif et riche en sonorités et textures qu’il nous faut absolument écouter pour constater toute l’ampleur du génie en composition de ses membres et de l’impact que le groupe a eu sur le monde métallique.

Sigh – Shiki – 2022

Sigh – Avant-Garde Metal – Japon
Shiki – 2022
Peaceville Records
9,5/10

Sigh en est rendu à son douzième album depuis sa création en 1990 et il faut dire que Mirai Kawashima en a parcouru du chemin depuis ses débuts de jeune musicien Black Metal. Il faut dire aussi que Sigh, c’est une expérience musicale à part entière à chaque album et ce n’est pas pour tout le monde. Il faut être musicalement ouvert d’esprit pour parvenir à assimiler tout ce qui se passe sur un album de Sigh et Shiki est un autre parfait exemple de musique complètement éclatée.

Sur Shiki, Mirai revient un peu à ses racines Black Metal avec des pièces plus noires et des riffs plus brutaux mais toujours avec cette folie musicale qui a fait du projet sa renommée et son identité. Par souci d’excellence, on a même fait appel à Frédéric Leclercq (ex-Dragonforce, Kreator) à la guitare et à Mike Heller (Fear Factory) à la batterie pour êrtre en mesure de tirer le maximum de la complexité des pièces contenues sur Shiki. Tant qu’à rajouter de la complexité et du mordant, Kawashima a choisi de chanteur uniquement en Japonais tout au long de l’album ce qui rends l’album d’autant plus intéressant. Encore une fois, on visite divers styles et diverses textures musicales tout au long de l’album pour apporter une originalité inégalée aux pièces et nous transporter du fait même vers des contrées musicales hors du commun. Il est évident que Sigh ne peut pas plaire à tout le monde car le groupe peut paraître inaccessible par moments mais c’est ce qui fait le charme de la musique du groupe et si on est un tant soit peu enclin au changement et aux nouvelles sonorités, Shiki pourra vous guider vers un nouveau voyage musical.

Je suis devenu fan de Sigh avec Imaginary Sonicscape quelques années après sa sortie et depuis chaque album est une toute nouvelle expérience sonore et une réelle surprise. Un album à la hauteur de mes attentes qui se retrouvera bien haut dans mon top 2022!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9,5
Production : 9,5
Appréciation : 10

Borknagar – Empiricism – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #768
Borknagar – Empiricism – 2001
Norvège

Borknagar n’a jamais cessé d’évoluer et de nous étonner au fil des sorties d’albums et est toujours demeuré fidèle à lui-même. Sur Empiricism, ICS Vortex avait été remplacé à la voix par nul autre que Vintersorg et bien que le côté progressif du groupe se soit fait remarquer dès les tout débuts, ce n’est qu’à partir du moment où Vintersorg a rejoint les rangs de la formation qu’elle est officiellement devenue une formation progressive à part entière. Bien sûr, le Black Metal et les influences Viking ont toujours fait partie de la sonorité de Borknagar mais plus les albums arrivaient, plus étoffées étaient les compostions et plus techniques étaient les structures. Borknagar fait partie de cette fraction métallique Nordique qui a fait évoluer le Black Metal en quelque chose de bien plus grand et de plus grandiose. Empiricism était le pont entre l’ancien Borknagar et la nouvelle direction que le groupe allait prendre par la suite.

Kreator – Violent Revolution – 2001

Rock Down 13 ©
L’Évolution Métallique selon Sinistros #767
Kreator – Violent Revolution – 2001
Allemagne

Après deux albums fortement critiqués sur lesquels Kreator avait tenté des changements musicaux très notables, le groupe avait tout simplement pris la bonne décision de revenir à une sonorité plus Thrash avec son dixième album, Violent Revolution. L’aventure vers la tentation du commercial se terminait avec des riffs incendiaires et un Kreator comme dans le temps de ses meilleurs albums. Le Thrash incisif des compositions de l’album se mariaient très bien avec le petit côté mélodique proposé sur certaines pièces. Au final, ce fut tout un retour de la part de Kreator qui reprenait son trône du Thrash Metal en conquérant et en vainqueur.

Witchery – Symphony For the Devil – 2001

L’Évolution Métallique selon Sinistros #766
Witchery – Symphony For the Devil – 2001
Suède

Le projet Witchery avait une fois de plus frappé fort avec son troisième album. Le fait intéressant est que le projet connexe de Sharlee D’Angelo ne répétait jamais le même album tout en conservant son essence primaire : Destruction sonore et simplicité déconcertante. Sur Symphony For the Devil, Witchery continuait sur sa lancée de Thrash Metal origininel bien noirci avec des riffs à la Motorhead et des pièces entraînantes dignes des plus grands du Rock and Roll. Malgré toute cette nostalgie des années 80, le groupe avait une sonorité propre et une approche plus moderne empruntée au Black Matal pour polir ses compositions et les balancer à la figure des plus endurcis. Une autre bombe métallique qui mérite sa place dans la grande évolution!