Hypocrisy – The Fourth Dimension – 1994

Plus mélodique ne signifie pas pour autant « cheezy » ou autre sobriquet du même genre. Parfois des groupes prennent des tangentes différentes et expérimentent avec les sons et les styles. Avec son troisième album, Hypocrisy avait redéfini le Death Metal eb incorporant des claviers et des structures musicales différentes de ce que le groupe nous avait offert sur se deux précédents albums. Peter Tagtgren et ses compagnons nous offraient des compositions plus complexes et surtout plus raffinées et surtout plus lentes qu’à l’habitude avec des riffs recherchés et des arrangements incroyables. Le côté Death Metal granuleux était toujours présent mais le groupe s’aventurait dans d’autres sentiers inexplorés pour sortir du lot et nous offrir du matériel de très haute qualité. Hypocrisy deviendra ainsi l’un des chefs de file du Métal Suédois et son influence sera plus qu’importante sur plusieurs albums à venir.

Brutal Truth – Need to Control – 1994

Avec son deuxième album, Brutal Truth redéfinissait certaines barrières du Grindcore et du Death Metal en incorporant plus d’éléments expérimentaux à sa musique tout en gardant la brutalité du premier album. La troupe de Danny Lilker explorait les accords dissonants et la lenteur sur la pièce d’entrée de l’album mais retombait dans le chaos sonore à pleine vitesse dès la deuxième pièce. Le groupe nous tiendra en haleine tout au long des quinze pièces courtes et concises qui deviendront rapidement une influence majeure autant pour le Grindcore que le Death Metal. Les « Blast Beats » étaient maintenant bien implantés et la vitesse extrême aussi et les riffs bizarres faisaient dès lors partie du patrimoine métallique.

Impaled Nazarene – Suomi Finland Perkele – 1994

Il y a de ces groupes plus difficiles d’approche que d’autres et dans le Black Metal, ce phénomène est courant si notre oreille n’est pas familiarisée avec la sauvagerie sonore. Avec son troisième album, la formation Finnoise Impaled Nazarene poursuivait son chaos musical minimaliste avec brio. Pourquoi se démener à créer des riffs complexes quand on peut tout aussi bien créer de l’excellente musique avec un minimum de technicité? Impaled Nazarene, c’est ça : Aller droit au but en étant cru, franc et direct. Suomi Finland Perkele était la suite logique et l’évolution des deux albums précédents mais avec un peu plus de finesse. Même si le groupe est demeuré plutôt obscur au fil de ses sorties d’albums, il n’en demeure pas moins qu’il a été fortement influent pour le genre et ce troisième album fut une réussite en ce sens. Simplicité et fracas, une excellente recette pour déchirer les tympans!

Pestilence – Exitivm – 2021

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays-Bas
Exitivm – 2021
Agonia Records
7,9/10

Exitivm est le neuvième album de la formation Néerlandaise Pestilence. Cette formation pourrait être considérée comme étant un genre de « one man band » avec seul Patrick Mameli comme membre fondateur restant. Pestilence a connu des hauts et des bas durant sa carrière, se déformant et reformant à deux reprises et est considéré comme l’un des pionniers du Death Metal aux Pays Bas avec Asphyx et Sinister.

Mis à part qu’Exitivm comporte douze pièces dont la majorité contiennent des « v » à la place des « u », c’est un album qui sonne bien mais qui ne réussi pas à nous accrocher malgré de bobs riffs et de bonnes idées. Il faut dire que depuis son retour en 2009, Mameli cumule des albums qui sont loin des débuts du groupe mais tire très bien son épingle du jeu avec de bonnes pièces d’album en album. Exitivm recèle de bons riffs et de bonnes idées mais on a rapidement l’impression de déjà entendu et certaines pièces sont là uniquement pour remplir. Les compositions sont toujours tout aussi techniques mais le petit côté Progressif, qui faisait que le groupe était intéressant, s’effrite et laisse place à un Death Metal technique plus standard.

Est-ce que Exitivm est un mauvais album? Non mais il n’est pas incroyable non plus et c’est un album qui ne passera pas à l’histoire. Un bon divertissement sonore mais sans plus.

Composition : 7,5
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Rotting Christ – Non Serviam – 1994

Le Black Metal n’aurait jamais été ce qu’il est sans l’apport considérable de la formation Grecque Rotting Christ. Les frères Tolis ont dès le départ du groupe eu un impact majeur sur la musique extrême avec les compositions techniques et sauvages, le deuxième album Non Serviam étant un des plus spectaculaires de la discographie notamment grâce aux atmosphères planantes des claviers tout au long de l’album. On considère Non Serviam comme étant un chef d’œuvre du genre qui a fait ouvrir certaines barrières musicales avec des idées différentes de ce qui se faisait à l’époque. Ce qui est le plus surprenant c’st que Rotting Christ ne cessera jamais de nous étonner par la suite en nous proposant toujours des albums de haut calibre et en se réinventant à chaque sortie. Non Serviam, comme tous les albums du groupe d’ailleurs, a été capital pour le développement de la musique noire et extrême.

Accept – Death Row – 1994

Accept s’était reformé en 1993 avec Udo à la voix et avait sorti un album explosif. L’année suivante, le groupe récidivait avec Death Row, un album mitigé mais qui demeurait tout de même solide et continuait à faire flamboyer la flamme du Heavy Metal en pleine occupation Grunge. Accept y allait de quelques expérimentations musicales comme sur la très simpliste pièce titre sur laquelle il n’y a qu’un seul riff tout le long ou sur la suivante qui reprenait le même « pattern » du riff unique, ce qui était un peu bizarre pour Accept qui nous avait habitués à beaucoup plus de technique et de prouesses sonores. Dans l’ensemble, cet album était rafraîchissant et fut suffisamment influent pour permettre au Heavy Metal de revenir sur la carte mais on sentait que quelque chose clochait comme si Accept faisait des albums pour uniquement faire des albums. Cette réunion durera encore le temps d’un troisième album avant la déconfiture complète du groupe en 1997.

Sabbat – Fetishism – 1994

Le Japon est une contrée singulière où se mélangent traditions bien ancrées et folies disjonctées. Le côté musical japonais peut être tout aussi traditionnel que complètement capoté et ce n’est pas pour rien que le métal extrême Japonais peut paraître si extrême. Sur son quatrième album, le trio Sabbat continuait sur sa lancée de Black/Thrash Metal vicieux et sauvage. Malgré le très faible nombre de copies sorties de Fetishism, cet album avait franchi les frontières pour se répandre comme une trainée de poudre dans les sphères underground planétaire. Le groupe avait monté d’un cran sa technicité et ses compositions, bien que toujours aussi granuleuses et acérées, étaient plus complexes et incroyablement bien structurées. Le Black Metal se portait très bien un peu partout sur le globe et grâce à ses riffs crus et directs, Sabbat était rapidement devenu un chef de file en la matière.

Slayer – Divine Intervention – 1994

Alors que le Thrash Metal était en train de mourir laissant le Death et le Black dominer le Métal extrême, Slayer était toujours en selle pour nous donner des leçons. Divine Intervention avait été accueilli de différentes manières et avait eu son lot de détracteurs. Ce fut le premier album de Paul Bostaph après le départ de Dace Lombardo, il est possible que certains fans en eussent gros sur le cœur à propos de ce changement majeur au sein de la formation. Toujours est-il que Divine Intevention était certes différent sur bien des points mais ça restait du Slayer pur et dur et les critiques négatives face à l’album étaient vraisemblablement expéditives et exagérées. On retrouvait Slayer comme nous l’avions toujours connu : Puissant, sauvage et fortement influent. Certains diront de Divine Intervention que ce n’est pas le meilleur album de Slayer mais il est à noter que c’est loin d’être le pire. Quand o n se nomme Slayer et qu’on a réussi à changer la face du Métal en seulement cinq albums, il est un peu normal qu’au sixième on commence à montrer certains signes de faiblesse ici et là au fil des compositions. J’ai vu des critiques sévères sur cet album qui mentionnaient que Slayer était devenu Grunge, disons que c’était loin d’être le cas. Slayer tentait juste de remettre le Thrash sur la carte et il a réussi avec brio.

Satyricon – The Shadowthrone – 1994

Autant les synthétiseurs et autres claviers étaient démonisés dans le Métal des années 80, autant ces machines maléfiques étaient prisées dans les générations métalliques des années 90. Plusieurs groupes de Black Metal utilisaient les claviers pour rendre leur musique plus atmosphérique et aussi plus intéressante et Satyricon avait compris que l’usage de ces claviers améliorerait grandement ses compositions. Avec The Sahdowthrone, la formation Norvégienne franchissait un grand pas pour le Black Metal en général avec des pièces majestueusement bien composées dans lesquelles ces atmosphères lugubres et pratiquement classique apportaient une toute nouvelle dimension sonore à la musique extrême. Avec ses longues pièces glaciales et riches en textures, Satyricon deviendrait l’un des piliers du Black Metal Scandinave et The Shadowthrone un classique du genre.

Obiruary – World Demise – 1994

Est-ce que le quatrième album de Obituary commençait à montrer un certain signe de fatigue? Plusieurs diront que oui car le groupe réutilisait la même formule et la même sauce que sur ses trois précédents albums. Une chose était certaine cependant, c’est que Obituary ne changeait pas d’un poil et on savait à quoi s’attendre de la part de groupe. Justement, sur World Demise, Obituary avait carrément réussi sa mission en offrant un Death Metal lent et puisant avec des riffs gras et juteux, tout ce qu’il faut pour maintenir le genre à bout de bras. La musique de Obituary pouvait sembler redondante par moments mais le groupe livrait la marchandise et son influence sur le Death Metal était toujours bien ancrée dans les us et coutumes des Métalleux. World Demise est un bon album à prendre en considération ar il maintenant le Métal extrême bien haut pendant que le Grunge était la coqueluche des médias et que le Nu Metal était sur le point de voir le jour…

Ministry – Moral Hygiene – 2021

Ministry- industrial Rock/Metal – États-Unis
Moral Hygiene – 2021
Nuclear Blast
9,1/10

Ma rencontre avec Ministry s’est faite en 1988 avec la sortie de The Land of Rape and Honey et je suis la carrière de al Jourgensen de près depuis tout ce temps. Est-ce que je suis un fan de Ministry? Bien sûr. Est-ce que je suis en mesure de faire la part des choses? Aussi mais je reste tout de même un fan un peu plus objectif quand il s’agit de Jourgensen. Oui, Oncle Al a annoncé la fin de Minsitry par deux fois, trois si on compte celle de la semaine dernière. Oui, les trois derniers albums sont plus faibles que bien d’autres mais il n’en demeure pas moins que Jourgensen a toujours livré la marchandise et s’est toujours réinventé.

Moral Hygiene est le quinzième et probablement le dernier album de Ministry si l’on en croit les déclarations de Al suite à la sortie de l’album. Ce nouvel album ne réinvente pas ce qui a été fait depuis plus de 35 ans mais c’est le plus solide et le plus intéressant depuis The Last Sucker paru en 2007. Si vous vous attendez à un album Étal de la part du groupe, oubliez-ça illico. Moral Hygiene est un album purement Industriel comme Ministry l’a si bien fait avec ses albums clés et ses projets comme Revolting Cocks ou Lard. Justement, notre ami Jello Biaffra est présent sur sabotage is Sex, une pièce très Lardesque avec des éléments plus alternatifs et Rock and Roll. Oncle Al joue beaucoup avec les sons et les différents styles tout au long de l’album et y va même d’une reprise de Search and Deastroy de The Stooges, un des grand-pères du Punk. Si vous aimez le vieux Minsitry, Moral Hygiene fait en quelque sorte un retour aux sources et offre un album qui se tient avec une excellente production.

Après avoir écorché Bush, il était de mise que Jourgensen frappe sur la tête de Trump et de la pandémie. C’est chose faite et c’est bien réussi. Maintenant, il serait temps pour Ministry de tirer sa révérence pendant qu’il est encore au sommet car parfois, il es préférable de se retirer pendant qu’il est encore temps. Moral Hygiene se retrouvera dans les tops de 2021 et le fan de Ministry que je suis est très satisfait de cet album.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9

Arcturus – Constellation – 1994

La Norvège est rapidement devenue la Terre promise pour le Black Metal alors que plusieurs groupes poussaient comme des champignons vénéneux. L’image Satanique était certes très présente dans le milieu mais ce qui frappait le plus c’était le retour aux sources ancestrales de nombreux de ses groupes qui choisissaient de rendre hommage à leurs ancêtres Vikings. La formation Arcturus était arrivée avec un premier mini album qui allait tout remettre en question. Plutôt que de se complaire dans les diableries et le mode de vie des ancêtres, le groupe avec entre autres Hellhammer (Mayhem) comme fondateur avait choisi de faire de l’astronomie son sujet de prédilection. Même musicalement le groupe en avait surpris plusieurs avec une profonde sonorité atmosphérique où les claviers étaient à l’avant plan. Ce premier mini album allait ouvrir la voie à ce qui s’en venait, toutes les pièces seront reprises sur le premier album complet comme Rodt Og Svart ou seront carrément remodelées à une version finale, la pièce Icebound Streams and Vapours Grey deviendra Wintry Grey dans une version beaucoup plus étoffée et sophistiquée. Constellation pavera la voie vers une nouvelle forme de Black Metal qui se souciera des éléments sonores et de l’intelligence des compositions.

Gary Numan – Intruder – 2021

Gary Numan – Industrial Rock – Angleterre
Intruder – 2021
The End Records
8,7/10

Garu Numan roule sa bosse depuis longtemps. Très longtemps. En fait, le bonhomme a commencé sa carrière musicale en 1978 avec l’album Tubeway Army et on lui doit des pi`ces intemporelles comme Cars ou are Friends Électric?. Vingt et un albums plus tard, Gary Numan est toujours bien en vie et toujours tout aussi créatif muscalement.

Intruder est un peu la suite des deux albums précédents en matière de style et de somorités. Gary Numan est surtout connu pour son utilisation de claviers et de synthétiseurs et est un grand maître des machines. Étant un amateur de ce type d’instruments, je n’ai pas de difficulté à adhérer à ce type de sonorités mécaniques. Comme à son habitude, Numan tire tout le potentiel de ses machines et nous concocte des pi`ces à la fois mélancoliques et puissantes sans s’aventurer dans la vitesse. Il garde le rythme en « mid-tempo » et il prend le temps de peaufiner chaque parcelle sonore au fil des pièces. On pourrait toutefois sentir une certaine redondance au bout de quelques pièces et ça peut devenir un peu irritant à la longue, peut-être qu’en éliminant quelques pièces de remplissage l’album aurait paru moins long. Mais en bout de ligne, c’est bien fait et ça sonne incroyablement bien.

Donc, hormis les longueurs, Intruder est un très bon album de Gary Numan qui sait se réinventer continuellement pour éviter de faire du sur place. À écouter tranquillement en relaxant.

Composition : 8,5
Exécution : 8,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Enslaved – Frost – 1994

Sortir un album par année ce n’est pas très évident et ça demande beaucoup de travail, surtout à cette époque où l’enregistrement numérique était à ses balbutiements, il ne fallait pas manquer son coup. Enslaved avait sorti deux albums en 1994 ce qui était un genre d’exploit car il fallait en avoir des idées pour être en mesure de faire deux albums en si peu de temps. Frost arrivait sept mois après le premier album et avait été enregistré deux mois avant sa sortie. Déjà, on sentait une légère évolution dans les compositions, le côté Viking étant encore plus présent que sur le précédent album et la technicité du groupe était une fois de plus exemplaire. Le groupe avait réussi à sonner comme son titre l’indique avec des atmosphères glaciales et des riffs froids. Le Black Metal Norvégien s’enlignait de plus en plus vers les thématiques hivernales et Enslaved a été l’un des précurseurs du Black Metal typiquement Norvégien, Frost étant l’un des chefs de file en la matière. Le génie musical de Ivar Bjornson était devenu évident et ce n’était que le début.

Crescent – Carving the Fires of Akhet – 2021

Crescent – Blackened Death Metal – Egypte
Carving the Fires of Akhet – 2021
Listenable Records

Il y a de ces tendances dans le Métal qui deviennent parfois redondantes. Les thèmes du Moyen Orient et de la Rome Antique font maintenant partie de ces redondances qui au bout du compte passent un peu inaperçues ou sans réel intérêt. Tout comme Nile, Melechesh ou Maat, la formation Égyptienne Crescent revisite ses origines depuis ses débuts. J’ai connu le groupe avec l’album précédent qui m’avait plu et je dois dire qu’en voyant la sortie de Carving the Fires of Akhet, je n’ai pu m’empêcher d’avoir certaines attentes.

Bon, ceux qui connaissent le groupe ne seront pas dépaysés puisque la formule est toujours sensiblement la même : Un Death Metal noirci avec des éléments du Moyen Orient. Original? Pas vraiment mais Crescent compose de très bonnes pièces intenses avec de bons riffs gras bien ficelés et joués de mains de maîtres. Ajoutons à cela des éléments de musique traditionnelle Égyptienne en version distorsion et une excellente production et vous obtiendrez un parfait mélange de brutalité et de mélodie.

Crescent est un très bon groupe qui sait composer de bonnes pièces mais le niveau d’originalité n’est pas au rendez-vous ce qui donne un bon album de Death Metal générique bien exécuté. Carving the Fires of Akhet ne passera possiblement pas à l’histoire mais il demeure un très bon divertissement sonore fiable et efficace.

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8

At the Gates – Terminal Spirit Disease – 1994

At the Gates avait été sévèrement critiqué avec son troisième album qui montait d’un cran le côté mélodique du groupe. Oui, sur Terminal Spirit Disease, At the Gates avait changé, comme tout bon groupe ne voulant pas stagner à la même place finalement. Est-ce que plus mélodique signifiait pour autant mauvais? Bien sûr que non! Les pièces contenues sur cet album avaient tout un caractère et le groupe était toujours en mesure de nous offrir des riffs dignes de ce nom. Dans les faits, Terminal Spirit Disease nous préparait à ce qui s’en venait avec le prochain album qui sera le plus connu et le plus accompli du groupe. Si on réécoute attentivement Terminal Spirit Disease et qu’on analyse son contenu, on s’aperçoit rapidement que cet album servira de base à un nouveau style Métallique qui verra le jour quelques années plus tard. En effet, certains groupes Américains comme Shadows Fall, All that Remains ou encore As I lay Dying reprendront l’essentiel du son de At the Gates pour créer le Metalcore qui sera aussi connu sous le nom de New Wave of American Heavy Metal. Le groupe de Gothenburg nous servira une toute dernière ultime offrande l’année suivante avant de se retirer en étant au sommet.

Amorphis – Tales From the Thousand Lakes – 1994

Il est parfois assez incroyable de constater que certains albums provoquent des réactions diamétralement opposées, comme si les fans de Métal se divisaient en deux camps distincts, l’un encensant le dit album et l,autre le démolissant sans vergogne. Le deuxième album de Amorphis, Tales From the Thousand Lakes avait subi et subit toujours cette division au sein de la communauté Métallique. Qu’on le veuille ou non, cet album a été extrêmement influent pour des générations à venir avec son savoureux mélange de Progressif, de Doom et de Gothic Rock. Le groupe était en mesure de composer des pièces épiques et techniques avec une atmosphère glauque et froide et des éléments issus de divers styles passant du Death Metal au Prog des années 70 tout en imbriquant des passages plus Folk au fil des pièces. Pour ma part, je suis de ceux qui considèrent cet album comme étant un chef d’œuvre de la grande famille Métallique et qu’en tant que musicien et grand amateur de musique j’en ai plusieurs leçons à tirer. Je suis d’accord avec le fait que Amorphis n’a pas toujours livré la marchandise au cours de sa carrière mais redonnons une chance à Tales From the Thousand Lakes, nous y découvrirons un superbe album haut en couleurs musicales et sonores.

Occult – Prepare to Meet Thy Doom – 1994

Dans la grande Évolution Métallique, il est important de mentionner que ce ne sont pas seulement les grands groupes qui ont façonné le Métal à grands coups de riffs, de bons coups et de déceptions. Si le Métal a évolué au fil des décennies c’est en bonne partie grâce à des petits groupes moins connus qui ont tenu à se démarquer des autres et en faisant fi des standards établis. Des groupes comme Occult ont mangé de la misère noire pour réussir à se démarquer et se tailler une place dans la grande marée métallique et il est intéressant de constater que malgré leur statut moins connu, ce type de groupes ont toujours tenu la flamme bien haut pour faire évoluer les choses. Dès son premier album la formation Néerlandaise Occult avait pris le taureau par les cornes pour nous présenter un Death Metal noirci fortement influencé par les Thrash Metal des années 80 en réinventant un tant soit peu des genres déjà en place depuis longtemps. Prepare to Meet Thy Doom contenait des pièces dignes des grands et des idées musicales enlevantes et bien ficelées. Le groupe a dû travailler fort au fil de sa carrière jusqu’à finalement changer de nom en 2005 pour Legion of the Damned. Bien sûr, Occult est un groupe méconnu comparativement à des pointures du genre mais son influence a été très importante dans son pays en donnant des leçons à des groupes déjà connus comme Sinister et Asphyx.

Napalm Death – Fear, Emptiness, Despair – 1994

Napalm Death était devenu une figure emblématique du Grindcore mais il est possible que le groupe se soit lassé rapidement de jouer dans ce créneau musical où la rapidité et le chaos sont de mise. Avec son cinquième album le groupe avait ralenti quelque peu la cadence sans toutefois renier son côté brutal et ultra Heavy. Fear, Emptiness, Despair montrait un Napalm death différent mais toujours aussi conséquent : La puissance était devenue de mise et les structures musicales étaient maintenant plus complexes avec des riffs plus techniques et des changements rythmiques soudains passant de la lourdeur à la vitesse de croisière appréciablement rapide. Cet album avait été critiqué par les peureux du changement mais en bout de ligne, le « nouveau » Napalm Death avait été bien accueilli et le groupe est demeuré tout aussi influent qu’à ses débuts et sa période plus Grind. Un excellent album qui frappe fort et qui mérite toute notre reconnaissance.

Grave – Soulless – 1994

Quel est le secret bien gardé derrière le Death Metal Suédois? Quelle arme ultime était utilisée et est toujours utilisée pour tout dévaster avec des riffs gras et sursaturés? Ce secret a été dévoilé petit à petit au fil des années mais à cette époque, l’utilisation de la fameuse Boss HM-2 était cette arme ultime utilisée par des groupes tels Grave qui, avec son troisième, nous déchirait les tympans à grands coups de riffs lourds et puissants. Sur Soulless, la vitesse de croisière du groupe était plutôt mid-tempo en s’aventurant que très rarement dans les eaux troubles de la vitesse excessive. La simplicité était de mise et la force de frappe brute était le créneau principal de Grave. Le son particulier du Death Metal typiquement Suédois était bien présent et même si Grave avait été critiqué par son manque de fougue et de vitesse, il n’en demeure pas moins que cet album fut toute une influence pour ce qui allait suivre.

Mayhem – De Mysteriis Dom Sathanas – 1994

Certains albums sont plus frappants que d’autres et peu d’albums dans ce lot peuvent avoir un impact incroyable sur le monde musical. Avant même de sortir son premier album, la formation Norvégienne Mayhem était déjà tristement célèbre pour bien des facteurs mais notamment au niveau du suicide du chanteur Dead en 1991 et toutes les rumeurs entourant ce suicide ainsi que l’assassinat de Euronymous par Varg Vikernes. Seuls Euronymous et Hellhammer sont crédités en tant que membres du groupe sur cet album avec Attila Csihar et Count Grishnackh (Varg Vikernes) comme artistes invités. Musicalement, cet album avait redéfini le Black Metal avec des pièces aux sonorités froides et malsaines et une voix totalement torturée qui donnait une impression de mort. Cette impression planait tout au long de l’album probablement dû à l’hommage fait à Dead et Euronymous avec cet enregistrement. Curieusement, la production de l’album est impeccable et le génie musical de Euronymous se faisait ressentir tout au long des pièces. De Mysteriis Dom Sathanas demeure toujours aujourd’hui un album culte avec une histoire peu reluisante et très morbide qui tracera la voie à de nombreux groupes de Black Metal par la suite.

Crypta – Echoes of the Soul – 2021

Crypta – Death Metal – International
Echoes of the Soul – 2021
Napalm Records
8,7/10

Alors que le battage médiatique entourant les déboires de diva de Mia Wallace et de son arrivée en grande sauveuse de Nervosa, deux ex-membres de ce groupe féminin ont pris le taureau par les cornes et fonder Crypta, un groupe entièrement féminin, qui est une réponse directe à leur ancien groupe. Ainsi Fernanda Lira et Luana Dametto nous offrent un premier album avec leurs nouvelles comparses, les guitaristes Taina Bergamaschi et Sonia Anubis.

D’entrée de jeu, Crypta frappe plus fort musicalement que Nervosa avec un Death Metal bien ficelé dans la veine de Vader. Niveau composition, le groupe ne réinvente absolument rien mais est en mesure de livrer des riffs accrocheurs et une puissance de frappe directe qui n’a rien à envier à personne. Crypta sait composer de bonnes pièces et sait aussi ne pas trop en mettre pour épater la gallerie. Les guitaristes sont suffisamment techniques pour ne pas tomber dans la simplicité mais savent aussi se garder une petite gêne pour justement de pas tomber dans le piège du flot de notes poussées à l’extrême. Echoes of the Soul est un excellent album de Death Metal comme il se doit d’être fait et qui procure une satisfaction à chaque écoute. C’est droit, puissant et c’est parfait.

Crypta tracera son chemin sans être dans l’ombre de Nervosa et dépassera fort probablement celui-ci dans un avenir rapproché. Il y a de plus de filles dans le Métal et c’est tant mieux!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Cannibal Corpse – The Bleeding – 1994

Le Death Metal brutal et extrême poursuivait sur sa lancée et comme nous le savons, la Floride était un bastion fort de ce style de Métal pas gentil. Avec son quatrième album, Cannibal Corpse réaffirmait son règne sur la scène Floridienne et maintenant sa cadence en tant que chef de file mondial du genre. Musicalement, le groupe n’évoluait plus et n’évoluera plus vraiment au fil de ses sorties mais la brutalité des pièces et la sonorité typique du groupe restera toujours la même au fil des années. Est-ce que c‘est un signe de faiblesse? Bien sûr que non! Cannibal Corpse avait trouvé son créneau et restera fidèle à lui-même durant toute sa carrière en nous offrant de nombreux albums de qualité. The Bleeding fut le dernier album du groupe avec Chris Barnes à la voix se faisant évincer du groupe pour des raisons de différences de points de vue. Barnes fondera Six Feet Under l’année suivante et continuera à influencer le monde du Death Metal à sa façon. The Bleeding est toujours considéré comme étant un des meilleurs albums du groupe et son influence se fait encore ressentir de nos jours.

Jess and the Ancient Ones – Vertigo – 2021

Vertigo – 2021
Svart Records
9,2/10

Enfin, le voici le quatrième album de Jess and the Ancient Ones! Il faut dire que Svart Records est une méchante belle référence pour ce type de bands qui font dans le rock dans années 70. Quand Jess et sa gang avaient sortis leur premier album en 2012, j’étais tombé sous le charme de la voix envoûtante de Jess et des claviers vintage. Près de dix ans et trois albums plus tard, je découvre toujours le groupe comme je l’avais connu.

D’entrée de jeu, si on est un métalleux pur et dur, on risque de s’y perdre un peu car Jess and The Ancient Ones, c’est du pur Psychedelic Rock à saveur occulte comme il y en avait dans les années glorieuses, quarante ans et plus passés. Sur Vertigo, on retrouve le même type de compositions que sur les trois précédents mais avec encore plus de maturité et de mordant. Le travail de composition est extraordinaire et le choix des sonorités est tout simplement fantastique. Chaque instrument est à sa place et tout se complète à merveille! Les claviers sonnent comme dans les années 60, le son familier du B3 est toujours en avant plan ce qui ajoute ce petit mordant aux pièces de l’album. La production est toujours aussi bien léchée et les arrangements s’imbriquent parfaitement à l’instrumentation générale.

Vertigo est un autre chef d’œuvre pour Jess and the Ancient Ones qui se retrouvera dans les tops de 2021! À écouter sans aucune réserve avec le son dans tapis!

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

In Flames – Lunar Strain – 1994

Le Death Metal mélodique en particulier le son de Gothenburg a été initié par un trio de groupes qui comprends At the Gates, Dark Tranquillity et In Flames. Ce dernier sera le troisième à mettre un premier album en branle, album qui deviendra un classique et une certaine référence en la matière. N’ayant pas de chanteur officiel pour l’enregistrement de Lunar Strain, le groupe fit appel à Mikael Stanne de Dark Tranquillity pour officier en tant que vocaliste pour l’album. Le résultat fut un album explosif et mélodique qui combinait des éléments à la Iron Maiden avec la brutalité du Death Metal. Les compositions du groupe montraient un génie musical plus haut que la moyenne et pour un album de départ, ce fut tout un succès. Le son de Gothenburg était maintenant bien implanté et le Death Metal mélodique deviendra rapidement un nouveau genre prisé dans le monde entier. In Flames sera un acteur important du genre avec ses albums suivants.

Septic Flesh – Mystic Places of Dawn – 1994

Le côté extrême du Métal était en place depuis plusieurs années et cette extrémité grandissait à vue d’œil, chaque groupe tentant de faire plus que le précédent. Les mélanges aussi devenaient de plus en plus fréquents permettant ainsi à la grande sphère métallique d’élargir ses horizons sonores. Les frères Spiros et Christos Antoniou avec leur comparse de toujours Sotiris Vayenas avaient formé une entité des plus extrême qui allait révolutionner le monde du Métal et de la musique tout court avec un incroyable mélange de Death Metal, de musique atmosphérique et de musique classique. Septic Flesh avait pondu un premier album qui avait pris tout le monde par surprise avec ses contrastes sonores et son immense génie musical. Il était clair que le principal compositeur, Chritos Antoniou était un musicien classique qui finira par obtenir une maîtrise en musique classique ce qui aidera grandement Septic Flesh à devenir un leader et un pionnier du Métal symphonique. Mystic Places of Dawn n’était que le début d’une grande aventure majestueuse qui influencera toute une gamme de musiciens à ouvrir leur esprit et façonner cette épouvantable musique du diable que nous affectionnons tant.

Skyclad – Prince of the Poverty Libne – 1994

Avec toute cette attention portée au Death Metal et à l’ébullition du Black Metal, les Métalleux avaient tendance à oublier qu’une autre révolution métallique était en train de s’opérer sans qu’on ne s’en aperçoive vraiment. Le Folk Metal se taillait une place lentement mais sûrement vers les sommets de la grande famille initiée 20 ans plus tôt par le Heavy Metal. Skyclad fut l’un des premiers à mélanger le la musique traditionnelle et le Thrash Metal et d’album en album le groupe faisait évoluer son style en le rendant de plus en plus sophistiqué et hors des standards établis. Avec son quatrième album le groupe anglais s’était placée en bonne position de père fondateur et leader du nouveau genre en nous offrant des compositions accrocheuses et mélodiques mais toujours avec cet esprit ancestral qui donnait une certaine puissance épique et chevaleresque aux pièces du groupe. Le Folk Metal deviendra rapidement un sous genre à part entière et de nombreux groupes de partout sur la planète rendront gloire à leurs ancêtres en faisant briller la flamme de la musique traditionnelle. On peut remercier Skyclad d’avoir été l’un des pionniers du genre et Prince of the Poverty Line est un de ces albums qui ont contribué à perpétuer cette gigantesque flamme!

Cradle of Filth – The Principle of Evil Made Flesh – 1994

Les détracteurs de claviers de claviers et de synthétiseurs allient devoir se rendre à l’évidence que ces instruments maudits faisaient désormais partie du vaste univers métallique et le Balck Metal avait totalement embrassé ces ignobles machines. Cradle of Filth était arrivé en trombe avec un premier album incroyablement bien composé et avec des textures musicales jusqu’ici jamais entendues une peu comme si Tim Burton avait décidé de faire une trame sonore plus sombre et glaciale que ses films. La troupe de Dani Filth utilisait la rapidité et les riffs vicieux mélangés à une symphonie mortelle dans laquelle les claviers prenaient une place important pour créer des atmosphères d’horreur et très Gothiques. Le Black Metal changeait rapidement et ses principaux acteurs usaient de génie pour concevoir des pièces mémorables et un style propre à chacun d’eux. La musique d Cradle of Filth était fort différente de ce qui se faisait en Scandinavie mais la sauvagerie sonore et les sonorités morbides étaient au rendez-vous pour glacer le sang des non-initiés. The Principle of Evil Made Flesh a été tout un départ pour Cradle of Filth qui deviendra rapidement un groupe majeur dans le style et qui aidera à créer des petits, clones ou originaux.

Enslaved – Vikingligr Veldi – 1994

À partir de 1994, tout s’est précipitamment emballé. Nous assistions à une nouvelle vague déferlant sur le monde Métallique et le Black Metal allait évoluer à une vitesse vertigineuse. Ce Black Metal a été mie en place par des ti-culs en peline possession de leurs moyens et toute la fougue d’une jeunesse qui voulait laisser sa marque et qui en avait après le système. Tout comme Emperor, Enslaved avait été fondé par des ados avec un génie musical démesuré : Ivar Bjornson n,avait que 13 ans lors de la formation du groupe sont le nom est issu d’une pièce de Immortal nommée Enslaved in Rot ce qui ne laisse aucun doute sur la solidité des liens entourant les groupes Norvégiens de cette époque. Enslaved est un autre puissant pionnier du Black et du Viking Metal certes mais dès le premier album il était clair que ce groupe allait être différent des autres et était musicalement chevronné dès le départ avec des compositions complexes et très progressives qui s’étalaient sur plus de dix minutes. Bjornson prouvait que, malgré son jeune âge, son talent pour la composition et les arrangements étaient innés et que ce talent allait devenir une influence majeure pour le genre et allait inciter d’autres jeunes groupes à se surpasser et être inventifs. Ce premier album n’était que le début et la suite ne serait que de plus en plus spectaculaire!

Emperor – In the Nightside Eclipse – 1994

Le Black Metal était en pleine ébullition et transformation et les pays Scandinaves allaient devenir le centre de ce style musical froid et sombre. Ihsahn avait 16 ans lorsqu’il a fondé Emperor et son génie musical s’est très rapidement fait connaître dès les débuts du groupe. Le premier album, In the Nightside Eclipse, avait causé une fracture immense dans le vaste monde Métallique en redéfinissant du revers de la main ce Black Metal qui était en plein changement. Ce premier album explosif séparait les amateurs des vrais de vrais avec des riffs froids et des structures musicales incroyablement bien ficelées servant de solides bases pour des ambiances de claviers majestueux. On pourrait dire que c’est à partir de cet album que tout a explosé pour le Black Metal tant son influence fut grande et importante pour le genre. Ihsahn et sa bande ont prouvé avec les sorties suivantes que Emperor était à prendre au sérieux et que le groupe serait une référence et une sommité en la matière.