Solitude Aeturnus – Downfall – 1996

Même si Solitude Aeturnus est un groupe qui est demeuré dans l’ombre durant toute sa carrière, son influence sur le Doom Metal demeure importante au même titre que certains groupes pionniers du genre. Il faut dire que le groupe américain est demeuré constant dans ses sorties nous donnant toujours des pièces épiques à chaque album. Le quatrième album du groupe pourrait être considéré comme étant le plus faible de sa discographie possiblement dû au fait de l’insertion d’éléments plus Alternatifs au Doom mélancolique que le groupe a toujours proposé. Il ne faut pas oublier que Downfall est sorti en plein règne du Grunge et que certains groupe Métal de l’époque tentaient désespérément de percer un tant soit peu ce qui pourrait expliquer ce changement de son pour le groupe. Mais, n’y voyons pas ici un changement drastique, loin de là! Solitude Aeturnus livrait toujours un Doom puissant et très éclaté et Downfall avait été tout un album malgré certaines réticences des fans. Un album plus doux certes, mais qui a contribué au développement du Métal à sa façon!

Moonspell – Irreligious – 1996

Bien qu’ayant début sa carrière en jouant un Black Metal teinté de Folk, Moonspell a rapidement bifurqué ver la musique Gothique devenant ainsi l’un des pionniers du Gothic Metal avec Type O Negative et Paradise Lost. Son deuxième album le prouvait grandement avec des éléments issus du premier mouvement Gothique des années 80 qui avait été instauré par les Joy Division, Sisters of Mercy et autres Fields of the Nephillim. Irreligious imbriquait de nombreux styles plus sombres les uns des autres avec des orchestrations de musique classique pour rendre le tout encore plus ténébreux et surtout majestueux. L’héritage et l’influence de Moonspell se feront sentir durant les deux décennies suivantes et aidera plusieurs groupes à se développer dans ce style mélancolique. Un album à la hauteur qui est assurément un classique du genre.

Orphaned Land – El Norra Alila – 1996

Orphaned a été l’un des premiers groupes à fusionner la musique traditionnelle du Moyen Orient avec un Death Metal puissant et très technique. Son deuxième album prouvait que le groupe était voué à de grandes choses et qu’il serait en mesure d’exporter ses racines culturelles partout dans le monde. Les instruments traditionnels étaient plus nombreux sur El Norra Alila dont le titre est une combinaison entre El Nor (Dieu de la lumière) et Ra Alila (Le Mal de la nuit). Ce superbe mélange de sonorités envoûtantes allait bien évidement influencer d’autres groupes à persévérer et à sortir au grand jour malgré les tensions religieuses qui sévissent dans leur pays respectif du Moyen Orient. Orphaned Land continuera sur sa belle lancée jusqu’à nos jours, nous offrant de belles surprises musicales à chaque sortie d’album.

Empyrium – A Wintersunset… – 1996

Comme nous l’avons souvent vu dans de précédentes chroniques, le Métal s’est transformé avec l’aide des grands de ce monde mais aussi (et surtout) grâce à des artistes de moindre envergure qui ont décidé de ne pas suivre le chemin de la commercialité. Certains aspects du Métal n’auraient tout bonnement pas pu se développer uniquement en se fiant aux gros noms qui évitaient la voie de l’expérimentation musicale pour ne se concentrer que sur un cadre défini pour être un tant soi peu lucratif. Markus Stock avait fondé son projet Empyrium en ne souciant guère du succès en tétant de mélanger de nouvelles sonorités. Le premier album nous offrait une forte dose de musique classique entremêlée de Folk à saveur très Celtique, le tout bien ancré à un Doom vaporeux extrêmement bien construit. Les racines du Neofolk venaient de s’implanter et Markus Stock s’implantera par la suite comme étant un musicien prolifique et un compositeur hors pair notamment avec ses projets Sun of the Sleepless, The Vision Bleak et Ewigheim pour ne nommer que ceux-là. A Wintersunset était le début d’une grande aventure musicale qui nous conduirait vers des sonorités majestueuses et mélancoliques qui aideront à leur manière à influencer tout un pan de la grande famille Métallique.

Cryptopsy – None so Vile – 1996

Avec son deuxième album, les québécois de Cryptopsy redéfinissaient la technicité et du même coup la brutalité dans le Death Metal. Les « Balst Beats » joués par Flo Mounier étaient presque inhumains et None so Vile avait établi de nouveaux standards en ce sens si standard pourrait être un mot utilisable dans cette évolution. Disons que la barre avait été montée de plusieurs échelons et grâce à toute cette vitesse, technicité et brutalité, Cryptopsy allait devenir une référence mondiale en la matière. Le Death Metal était devenu une affaire Québécoise qui allait influencer toute une nouvelle gamme de musiciens. Bien évidemment à écouter si ce n’est pas encore fait!

Limbonic Art – Moon in the Scorpio – 1996

Le terme Symphonique avait pris tout un autre sens dans le Black Metal avec l’arrivée de Limbonic Art. Sur son premier album, le groupe avait créé un mélange parfais entre le Black Metal et la musique Classique pour donner en quelque sorte une Symphonie malsaine et très froide. Le niveau de composition était à couper le souffle et il est indéniable que Moon in the Scorpio soit devenu une des références pour plusieurs groupes par la suite. Il n’était plus question d’uniquement de la musique de sauvages et il fallait se rendre à l’évidence que le Métal était en train de changer et montrer au monde entier que ses musiciens étaient tout aussi capables de composer des œuvres dignes des grands maîtres de la musique Classique. Un album dont il faut absolument prendre connaissance pour mieux connaître cette belle évolution de la musique extrême.

Top 35 2021

Encore une fois en ce début d’année, il est grand temps de dévoiler les albums qui ont réussi à se classer dans la liste des meilleurs albums 2021 selon Hurlemort. Cette année nous avons droit à un top 35 et bien entendu certains albums n’ont pas été retenus pour faire partie de cette liste exhaustive et surtout bien personnelle. Beaucoup de vieux routiers se sont classés ainsi que quelques petits nouveaux qui seront à surveiller dans un avenir pas si lointain.

TOP 35 2021

01 – Thy Catafalque – Vadak
02 – Cryptosis – Bionic Swarm
03 – Enslaved – Caravans To The Outer Worlds
04 – Sarke – Allsighr
05 – Iron Maiden – Senjutsu
06 – Tribulation – Where the Gloom Becomes Sound
07 – Weedpecker – IV – The Stream of Forgotten Thoughts
08 – Lucifer – Lucifer IV
09 – Jess and the Ancient Ones – Vertigo
10 – Aeon – God Ends Here
11 – Cannibal Corpse – Violence Unimagined
12 – Ministry – Moral Hygiene
13 – Accept – Too Mean to Die
14 – Fear Factory – Aggression Continuum
15 – Between the Buried and Me – Colors II
16 – Herr Nox – Where Shadows Fade
17 – E-Force – Mindbender
18 – Hate – Rugia
19 – Devil Electric – Godless
20 – Rivers Of Nihil – The Work
21 – Nawather – Kenz Illusion
22 – Asphyx – Necroceros
23 – Kanonenfieber – Menschenmühle
24 – Einherjer – North Star
25 – Cradle of Filth – Existence is Futile
26 – The Monolith Deathcult – Vernedering – Connect the Goddamn Dots
27 – Gary Numan – Intruder
28 – Crypta – Echoes Of The Soul
29 – At the Gates – The Nightmare Of Being
30 – 1914 – Where Fear and Weapons Meet
31 – Memoriam – To the End
32 – Vreid – Wild North West
33 – Darkthrone – Eternal Hails
34 – Die Apokalyptischen Reiter – The Divine Horsemen
35 – Crescent – Carving the Fires of Akhet

Kataklysm – Temple of Knowledge (Kataklysm part III) – 1996

Le Death Metal Québécois s’est rapidement mis sur la carte Internationale notamment grâce à Kataklysm. Dès son deuxième album, le groupe s’est illustré avec des compositions ultra rapides recevant même le titre de hyperblast metal. Certes, le type de vocal instauré par Sylvai Houde peut sembler un peu bizarre à prime abord mais cet aspect fait partie intégrante du chaos sonore que le groupe avait mis en place dès son premier album. Ce deuxième album est un incontournable du Death Metal mondial et Kataklysm est devenu une sorte d’ambassadeur Québécois pour le genre en contribuant à le faire évoluer.

Devil Electric – Godless – 2021

Devil Electric – Heavy/Doom Metal/Rock – Australie
Godless – 2021
Kozmik Artifactz
9/10

Depuis le grand retour du gros Rock Occulte des années 70 vers la moitié des années 2000, bon nombre de groupes ayant une femme en avant ont poussé comme des champignons magiques. Ces groupes ont beaucoup de points en commun notamment la grosse influence de Black Sabbath. La formation Australienne Devil Electric est l’un de ces groupes qui font revivre les belles sonorités grasses et lourdes d’antan et son deuxième album, Godless, est une pure merveille en son genre.

Donc en cette fin d’année, il y a encore de belles petites surprises! J’ai connu Devil Electric en 2017 avec son premier album éponyme et vu que je me suis trouvé une prédilection pour ce genre de groupe depuis une quinzaine d’années, Devil Electric m’avait beaucoup plu dès ses premières notes. Godless reprends là où le groupe nous avait laissés en 2017 avec des riffs durs empreints de nostalgie et une voix féminine qui en jette et qui est digne des grandes du genre. Pierina O’Brien rivalise amplement avec les Alia O’Brien (aucun lien entre les deux), les Johanna Sadonis et autres Jex Thoth de ce monde et sa voix s’harmonise parfaitement avec les sonorités Doom des musiciens du groupe. Le niveau de composition est très élevé et place Devil Electric parmi les meilleurs du genre.

Godless est un deuxième album fort réussi pour les Australiens et se retrouvera forcément parmi les tops 2021 à coup sûr!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Opeth – Morningrise – 1996

Parfois et même plus souvent qu’autrement, lorsqu’un groupe ou un artiste décide de suivre une certaine évolution dans son cheminement musical il peut être traité négativement tant que positivement par ses fans ou les bienpensants du vaste monde musical. Après avoir fourni un premier album incroyablement bien ficelé et hors des sentiers battus, Opeth avait monté la barre plus haut sur Morningrise ce qui lui avait valu de s’attirer les foudres de certains fans. L’ajout de guitares acoustiques et d’éléments beaucoup plus Progressifs avait rebuté certains amateurs mais au contraire, ce nouvel aspect du groupe en avait recruté beaucoup plus qu’il n’en perdait. Mikael Akerfeldt, principal compositeur de Opeth, s’était mis en tête de revisiter ses influences de jeunesse en l’occurrence plusieurs groupes de Prog des années 70. Cette influence avait changé la face du Métal laissant Opeth rapidement devenir une légende du Métal Progressif et un pionnier de la nouvelle génération de groupes ultra techniques. Morningrise est évidement un chef d’œuvre musical intemporel dont l’influence musicale n’est pas à prendre à la légère.

Unleashed – No Sign of Life – 2021

Unleashed – Death Metal – Suède
No Sign of Life – 2021
Napalm Records
8,3/10

Unleashed est l’une des formations pionnières du Death Metal Suédois et est bien entendu un vétéran mondial du genre. Malgré certains hauts et bas au fil de sa carrière, le groupe a su demeure suffisamment constant pour offrir de bons albums depuis ses débuts en 1991. No Sign of Life est le quatorzième album du groupe et quatorze albums en trente ans de carrière, ce n’est pas rien!

Je vais dire les vrais affaires en partant comme ça on aura l’heure juste tout de suite. Bien que cet album compte de très bonnes idées et d’excellents riffs, il ne réussi pas à nous emballer comme certains albums du passé de Unleashed. La production manque cruellement de punch et malheureusement à cause de cet aspect, les pièces sonnent fades même si le groupe est parvenu à composer du très bon stock pour cet album. C’est loin d’être mauvais, au contraire mais ça nous laisse un peu pantois en écoutant le tout. Mais heureusement, le travail de composition est quand même à la hauteur et l’album ne contient pas vraiment de pièce de remplissage.

No Sign of Life est un bon album de Unleashed qui ne passera pas à l’histoire mais qui offre un très bon divertissement sonore.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8
Appréciation : 8

Marduk – Heaven Shall Burn… When We are Gathered – 1996

La 500e capsule de L’évolution Métallique en autant de jours consécutifs revient au quatrième album de Marduk, Heaven Shall Burn… When We are Gathered. Cet album montrait un Marduk encore plus Heavy encore plus « Evil » mais aussi beaucoup plus mature musicalement. Le groupe alliait sauvagerie pure et dure avec de belles mélodies froides et des arrangements sombres. Cet album marque un passage entre l’ancien Marduk et le chemin musicale que le groupe entreprendra avec l’album suivant. Marduk se plaçait ainsi en tant que chef de file du Black Metal Suédois et ce quatrième album deviendrait rapidement un incontournable du genre et indéniablement un album fort influent pour la suite des choses.

Hate – Rugia – 2021

Hate – Blackened Death Metal – Pologne
Rugia – 2021
Metal Blade Records
9/10

Moins nombreux sont les groupes qui gardent une certaine constance d’album en album sans sombrer dans les profondeurs du manque d’imagination. La formation Polonaise Hate est une de ces formations qui tentent de constamment se surpasser et cette année c’est toujours le cas avec son douzième album qui ma foi, frappe très fort!

Hate, ce n’est pas pour les doux. Le groupe joue dans un créneau très brutal et surtout très sombre et ne fait surtout pas dans la dentelle. Sur Rugia, on continue à délivrer toute cette sauvagerie sonore qui a fait la marque de commerce de Hate avec des riffs incisifs et des arrangements bien cousus et une rythmique qui démolit tout sur son passage. Pour un groupe qui nous sort des albums aux deux ou trois ans, c’est assez spectaculaire de toujours livrer la marchandise sans montrer de signe de faiblesse.

Rugia sera dans les tops de l’année comme étant l’un des albums de Death Metal les plus sauvages et captivants d’un bout à l’autre. Un excellent album de la discographie du groupe qu’il faut écouter immédiatement!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Occult – The Enemy Within – 1996

Depuis le début de mon Évolution Métallique j’ai déjà mentionné à quelques reprises que cette grande évolution n’avait pas seulement eu lieu grâce aux groupes connus mais plus souvent qu’autrement, cette évolution s’est faite grâce à des groupes plus underground qui expérimentaient des idées que des groupes connus ne pouvaient expérimenter pour être en mesure de demeurer dans la course de la notoriété. Je le dis et le redirai encore régulièrement : L’Évolution Métallique doit beaucoup à ces petits groupes qui ont mangé la misère noire en tentant de se tailler une place parmi les grands. Ce sont ces groupes comme Occult qui ont tenu le flambeau bien haut en se forgeant une identité propre à grands coups de riffs et d’idées différentes qui sont les responsables de cette grande évolution. Sur son deuxième album, Occult avait intégré dans ses rangs une chanteuse du nom de Rachel Hayzer. Cette dernière apportait le côté Death Metal gras au son plus Black Metal groupe et le résultat fut assez impressionnant. Rachel apportera un nouveau souffle au groupe et un nouveau « fanbase » lançant du même coup la carrière du groupe vers de plus hauts échelons.

Weedpecker – IV-The Stram of the Forgotten Thoughts – 2021

Weedpecker – Psychedelic Stoner Rock / Metal – Pologne
IV – The Stream of Forgotten Thoughts – 2021
Stickman Records
9,3/10

La découverte de la formation Polonaise Weedpecker en 2018 m’avait quelque peu déconcerté et jeté en bas de ma chaise. Étant un fan fini des Beatles et de l’époque fabuleuse du gros Rock à tendances psychédéliques, le troisième album du groupe était tombé dans mes cordes immédiatement. Mon ami Dominic Naud qui avait découvert la formation en lisant ma chronique m’a rendu la pareille cette année en me disant que Weedpecker avait sorti un quatrième album fabuleux.

The Stream of Forgotten Thoughts est effectivement fabuleux et même supérieur à l’album précédent. On y retrouve plusieurs influences telles le Doom mais ce qui retient le plus l’attention sont les sonorités complètement flyées et vaporeuses qui ressortent du lot. Oui, on a des guitares lourdes par moments mais on change assez rapidement vers un son plus clean et plus vibrant. On utilise beaucoup les claviers vintage avec des effets de guitare très colorés qui nous transportent vers des contrées nuageuses et presque mythiques. Une écoute intensive de cet album aux relents très 70’s nous permet de mieux comprendre ce qui se passe et d’en apprécier chaque parcelle.

Ce nouvel album est une réussite sur toute la ligne qui nous fait prendre conscience qu’il y a encore du bon Rock hors des sentiers battus qui se fait et ça, c’est encourageant! Bien évidemment, il fera partie des tops 2021!

Composition : 9,5
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Gorgoroth – Antichrist – 1996

On ne pourrait pas parler de Balck Metal sans parler de Gorgoroth. Oui, j’ai oublié de parler du premier album du groupe comme faisant partie de l’histoire du Black Metal mais je me rattrape avec le deuxième qui était la définition parfaite du Black Metal : Cru, direct et très axé sur l’antichristianisme et le Satanisme. Antichrist était un album froid aux riffs bien aiguisés et aux arrangements d’un très grande qualité plaçant ainsi le groupe en tête des pionniers du Black Metal Norvégien. Ayant eu des difficultés à garder le même alignement tout au long de sa carrière, Infernus est demeuré le seul maître à bord de Gorgoroth depuis ses débuts. Antichrist se doit d’être considéré comme étant un des albums phares du Black Metal, son infuence fut plus que significative pour la suite des choses.

1914- Where Fear and Weapons Meet – 2021

1914 – Blackened Death Metal – Ukraine
Where Fear and Weapons Meet – 2021
Napalm Records
8,7/10

Where Fear and Weapons Meet est ma toute première incursion dans la musique du groupe Ukrainien 1914. Cet album est le troisième depuis la fondation du groupe en 2014, fondation qui coïncide avec les 100 ans du début de la première guerre mondiale, sujet dont le groupe a fait son cheval de bataille.

Je serais passé encore une fois à côté de 1914 si mon ami Dominic Naud ne m’en avait pas parlé. C’est donc avec des oreilles toutes fraîches que je traite cet album qui suffisamment plus pour que je daigne reculer dans le passé pour prendre connaissance des deux précédents albums. Where Fear and Weapons Meet c’est plus d’une heure de pure défonce musicale alliant Death Metal puissant teinté de Black Metal mais avec en prime de la musique classique en format orchestre symphonique tout au long des pièces de l’album. Le tout est agrémenté de passages en Allemand qui relatent cette première guerre dévastatrice. Hormis l’intro et le outro un peu trop longs et l’inutile petite pièce Coward à tendance folk Américain, cet album est brillamment composé et arrangé. On a droit à des riffs dignes de ce nom et l’orchestration est tout à fait majestueuse. Niveau production, rien à redire, c’est impeccable et ça sonne vraiment bien.

Donc, 1914 est une belle découverte pour moi et ce troisième album vaut amplement la peine d’être écouté et ainsi découvrir le groupe et ses précédentes parutions.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

Arcturus – Aspera Hiems Symfonia – 1996

Suite à un mini album qui avait pris le monde du Black Metal de court en 1994, Arcturus avait frappé encore plus fort en 1996 avec son premier album qui deviendra un incontournable du Black Metal Norvégien. Grâce à ses éléments atmosphériques et ses claviers vaporeux, Arcturus avait fait de Apsera Hiems Symfonia un chef d’œuvre incontesté de la nouvelle vague Sacandinave. Le groupe avait été monté quelques années plus tôt comme étant un projet connexe à Mayhem mais est rapidement devenu un projet principal à part entière dans lequel plusieurs grosses pointures de différents groupes se succèderont pour devenir un groupe culte et fort influent pour la grande scène Black Metal. Ce n’était que le début et Arcturus deviendra l’un des plus grands groupes du genre de l’histoire.

Sarke – Allsighr – 2021

Sarke – Black/Thrash Metal – Norvèege
Allsighr – 2021
Soulseeker Records
9,5/10

Sarke en a parcouru du chemin depuis son premier album paru en 2009. Quelques douze années et six albums plus tard, le projet de Thomas Berglie (Sarke) et de Ted Arvid Skjellum (Nocturno Culto) est toujours tout aussi pertinent et significatif qu’à ses débuts. Cette année, le projet a beaucoup muri en nous offrant un septième album digne de ce nom, Allsighr ce n’est ni plus ni moins un chef d’œuvre du Métal, point.

Le groupe a toujours mélangé un paquet de sonorités pour rendre son Black Metal plus intéressant que bien d’autres en incorporant entre autres des structures musicales moins standard et des claviers qui apportent une atmosphère plus lugubre aux compositions. Sur Allsighr, le groupe se lâche lousse avec les claviers en les mettant en avant plan plus que jamais et en nous offrant des compositions bien ficelées et des arrangements à couper le souffle. Cet album est ambitieux et démontre à quel point les musiciens du groupe sont prêts à nous en mette plein les oreilles pour aller plus loin dans leur cheminement musical.

Ce nouvel album de Sarke est tout simplement délectable et sera fortement bien placé dans les tops 2021. Si vous ne connaissez pas encore le groupe, il serait grand temps de vous y mettre!

Composition : 10
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9
Appréciation : 9,5

Deinonychus – The Weeping of a Thousand Years – 1996

Deinonuchus n’est pas une formation très connue et qui est demeurée dans les profondeurs du monde underground depuis ses tout débuts. L’homme derrière le projet est Marco Kehren, musicien fort probablement torturé de l’intérieur qui a su transmettre son mal de vivre dans sa musique. Le deuxième album du projet en est la parfaite représentation : The Weeping of a Thousand Years redéfinissait le Black Metal avec des sonorités très Gothiques à la limite Shoegaze par moments avec des claviers atmosphériques en avant plan et une voix qui illustrait très bien cette torture et ce désespoir intérieur. Cet album n’est pas pour toutes les oreilles et peut être difficile à assimiler mais après quelques écoutes on découvre des sonorités incroyables et une musique froide qui influencera toute une génération de groupes Doom qui feront de la tristesse et de l’angoisse profonde un cheval de bataille artistique prolifique.

E-Force – Mindbender – 2021

E-Force – Thrash Metal – France
Mindbender – 2021
Mighty Music
9/10

On ne peut penser à E-Force sans automatiquement penser à Voïvod. En fait, avec son projet, Eric Forrest a repris exactement là où il avait laissé avec Voïvod et même si Forrest tente par tous les moyens de se faire un nom par lui-même, il est indéniable que le son de E-Force est principalement basé sur le son que Voïvod avait lors de son passage dans le groupe.

Mindbender est le cinquième album de E-force et malgré la forte ressemblance avec son ancien groupe, il est force de constater que E-Force est capable de se distinguer et de briller sans Voïvod. Depuis ses débuts en « solo », Eric Forrest a toujours gardé le cap et toujours offert d’excellents albums originaux et bien composées. Mindbender ne fait pas exception, toutes les pièces de ne nouvel album frappent fort et le petit côté cyber qui s’en dégage est tout à fait délectable. Eric Forrest est un très bon compositeur et ça se transmet sur l’album qui contient onze pièces dont une version plutôt inutile de Insect que l’on retrouvait en ouverture de Negatron de Voïvod.

E-Force n’offre rien de vraiment nouveau sur son nouvel album mais c’est efficace et ça rentre au poste. Moi, j’ai adoré je prends ça comme étant un hommage à Piggy. Mindbender se retrouvera dans les tops 2021 c’est sûr!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Sabbat – The Dwelling – 1996

En ce matin de Noël 2021, je vous parle d’un album qui a révolutionné le Métal non seulement par sa durée mais par sa complexité et son expérimentation. Le cinquième album des Japonais de Sabbat était une seule pièce de près de 60 minutes dans laquelle tout s’entremêlait : Black Metal rapide et cru, Doom profond et ténébreux et Heavy Metal épique. Le tout était brillamment tenu en place avec des instrumentations diverses passant de la guitare abrasive aux claviers atmosphériques et glauques. Venom avec son At War with Satan avait été toute une claque sur la gueule mais The Dwelling – The Melody of Death Mask battait des records sur la longueur d’une pièce tout en demeurant crédible de A à Z. Avec ses relents Progressifs et sa folie vocale, cette longue pièce se doit d’être considérée comme étant un chef d’œuvre intemporel qui a servit de base pour des idées qui allaient provenir plus tard de la part de différents groupes à travers le monde. Le Métal ne cessait d’étonner dans les méandres de la musique underground et The Dwelling de Sabbat faisait partie de ces albums qui resteront gravés à jamais dans l’histoire métallique.

Cannibal Corpse – Vile – 1996

Vile est le cinquième album de Cannibal Corpse et le premier avec l’actuel chanteur George « Corpsegrinder » Fisher suite au départ de Chris Barnes. Vile avait été mal accueilli par les fans pour diverses raisons mais toute cette négativité était due au changement de chanteur. Certains fans ne voulant aucunement avouer que Fisher faisait plus la job que Barnes et que le son de Cannibal Corpse changeait un peu avec cette nouvelle voix. Cette haine envers le groupe sera toutefois de courte durée et Fisher prendra rapidement sa place devenant ainsi l’un des plus spectaculaires « frontmen » de toute l’histoire du Death Metal. Musicalement, Vile ne réinventait pas vraiment Cannibal Corpse, le groupe continuait sur sa lancée en nous bombardant de riffs dévastateurs et de changements de tempo soudains. Si on prend la peine de réécouter Vile, on s’aperçoit que cet album a quand même été important pour l’évolution du Death Metal et qu’il se doit d’être mentionné dans toute cette aventure Métallique en tant que classique du genre.

The Lord Weird Slough Feg – The Lord Weird Slough Feg – 1996

The Lord Weird Slough Feg n’est pas un groupe très connu et est toujours demeuré un peu dans l’ombre depuis ses débuts. Alors pourquoi inclure ce groupe américain dans l’Évolution Métallique? Tout bonnement parce que son influence a été suffisamment sur le monde du Métal pour que ça vaille la peine d’en parler. Mike Scalzi est de ces génies de la composition qui avait brillamment repris le flambeau du Heavy Metal pur et dur et porter cette flamme à bout de bras alors que le genre primaire se mourrait et était sur le point de disparaître sous la popularité du Grunge et du Nu Metal qui était en train de s’établir. Le premier album éponyme du groupe était en quelque sorte une rébellion contre l’envahisseur commercial en remettant sur le tapis les origines du Métal avec brio. The Lord Weird Slough Feg reprenait le type d’hymnes qui avaient fait les beaux jours des Manilla Road, Cirith Ungol et Iron Maiden avec sa propre touche inspirée du Folk Celtique et apportant ainsi une toute nouvelle vie au Heavy Metal originel.

Rotting Christ – Triarchy of the Lost Lovers – 1996

Qu’on aime on non le Black Metal ou qu’on n’apprécie guère les relents Gothiques mélangés au Métal, on ne peut rester indifférent à Rotting Christ. En 1996, le groupe Grec avait sorti un formidable troisième album qui allait une fois de plus révolutionner le monde obscur du Black Metal avec des riffs froids emplis de tristesse et de désespoir. Le groupe avait fait évoluer son Black Metal cru des premiers albums vers quelque chose de plus dynamique et beaucoup plus complexe. Mélangeant éléments de la musique Gothique des années 80 avec de la musique classique sur une puissante base Black Metal, les frères Tolis s’étaient forgé une réputation de musiciens et de compositeurs hors pair. Triarchy of the Lost Lovers allait devenir en quelque sorte un point de départ vers des sommets pour le groupe qui demeurera toujours constant d’album en album et qui, avec Septicflesh, deviendra lun des plus grands groupes de Métal Extrême en Grèce.

Impaled Nazarene – Latex Cult – 1996

Impaled Nazarene poursuivait sur sa lancée avec son quatrième album. Latex Cult reprenait la même formule que sur les trois précédents albums avec de courtes pièces incisives et directes dans lesquelles la sauvagerie sonore était de mise. L’attitude Punk était très présente dans la musique de Impaled Nazarene et ce côté crasseux et irrévérencieux a largement contribué à façonner une partie du Black Metal en particulier ce qui deviendra le Raw Blackk Metal. On pourrait reprocher au groupe d’être minimaliste et de manquer de technicité mais c’est justement la beauté de la chose : Contrairement à plusieurs groupes de Black Metal de l’époque qui recherchaient à se surpasser musicalement, Impaled Nazarene nageait dans le Punk pour offrir une musique sans artifices qui frappait fort. On pourrait dire dans un sens que Impaled Nazarene est un peu le Motörhead du Black Metal! Quoiqu’il en soit, Latex Cult est fort probablement l’album le plus réussi de la discographie du groupe et son influence est indéniable sur le développement du Black Metal.

Satyricon – Nemesis – Divina – 1996

Avec Nemesis Divina, Satyricon montait de plusieurs barres la technicalité et la noirceur de son Black Metal donnant ainsi une sonorité à ce qu’on pourrait appeler Armageddon. Le côté « Evil » du groupe était multiplié par 10, la présence de claviers tout au long de l’album aidant fortement à créér une atmosphère glauque. Le génie de composition de Satyr est devenu dès lors un modèle pour bien d’autres formations de Black Metal par la suite et ce troisième album est toujours considéré comme étant un chef d’œuvre du genre tant la complexité et les idées sont grandioses sur toutes les pièces. Malgré le fait que Satyricon soit un des pionniers du Black Metal, il sera fortement critiqué suite à Nemesis Divina principalement dû aux changements de sonorités et de façon de composer sur les albums suivants.

Grave – Hating Life – 1996

Avec son quatrième album, Grave s’était aventuré dans des compositions plus lentes qui s’apparentaient grandement à ce qui se faisait dans le Groove Metal. La production était aussi un peu bizarre, très axée sur les fréquences moyennes avec les guitares très en avant dans le mix final ce qui faisait sonner l’album comme un blender à vitesse maximale. On sentait que Ola Lindgren commençait à manquer d’imagination et d’inspiration et bien que cet album ne soit pas mauvais en soi, il manquait sérieusement de punch et d’entrain. Fait intéressant à noter, Hating Life est le seul album de Grave à ne pas arborer le logo original du groupe. La voix de Lindgren était différente comme si en bout de ligne, Grave avait voulu bifurquer sans succès dans le monde du la musique Industrielle. Mais ce faux pas n’allait pas durer éternellement, le groupe reviedra six ans plus tard avec sa bonne vieille sonorité.

Exodus – Persona Non Grata – 2021

Persona Non Grata – 2021
Nuclear Blast
7,8/10

Bon, étant un vieux Métalleux ayant connu les débuts de la fabuleuse aventure au début des années 80, j’ai connu Exodus avec la sortie de Bonded by Blood il y a près de 37 ans. Ce premier album avait frappé très fort à l’époque et il demeure encore aujourd’hui parmi mes albums Métal préférés de tous les temps. J’avais déchanté avec l’arrivée de Steve Souza en remplacement de Paul Baloff et délaissé complètement le groupe jusqu’à Tempo of the Damned en 2005, album qui m’avait laissé de glace. La période Rob Dukes m’avait fait renouer avec Exodus mais le retour de Souza en 2014 m’avait une fois de plus rebuté. J’ai tout de même tenté l’écoute du nouvel album Persona Non Grata et voici mes impressions.

Le gros problème avec Exodus ce n’est pas tant la musique en tant que tel mais bel et bien Steve Souza. Sa voix nasillarde me rebute et m’horripile au plus haut point, tellement que c’est tout le groupe qui fini par me taper sur les nerfs en bout de ligne. Musicalement parlant, je n’ai pas grand-chose à reprocher aux compositions et au jeu des membres du groupe, ça rentre au poste et c’est bien exécuté même si ça sonne un peu le réchauffé par moments. Gary Holt est capable de créer des bons riffs accrocheurs et la rythmique est solide mais rien ne m’accroche vraiment pour me faire sourciller ou me faire dire « wow ». Il y a des moments au fil des pièces où Souza change de timbre de voix ce qui m’a agréablement surpris mais malheureusement il revient à sa voix de nez ce qui détruit tout dans le mauvais sens du terme.

Je ne pourrais pas dire si j’aime ou non cet album car musicalement ça me plait mais la partie vocale est suffisamment irritante pour me le faire détester. Chose certaine, Exodus aurait dû rester avec Rob Dukes.

Composition : 7
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Sepultura – Roots – 1996

Roots, sixième album de Sepultura, a été marquant pour bien des raisons qui sont toujours sévèrement critiquées aujourd’hui. Sur le précédent album, on notait une toute nouvelle orientation pour les Brésiliens qui avaient incorporé des éléments plus tribaux à leur musique et on sentait que ce vent de changement mènerait Sepultura vers la gloire et sa perte. Roots fut le dernier album du groupe avec Max Cavalera et même si ce sera l’album le plus connu et populaire de sa carrière, cet album laissera une énorme cicatrice sur le monde du Métal. En essayant de faire un retour aux sources de leurs ancêtres avec un côté plus tribal, Kisser et Cavalera avaient minimisé la complexité de leurs pièces et de leurs riffs au profit de riffs simplistes et monotones qui conduiront à l’explosion d’un nouveau genre qui sera rejeté en bloc par toute la communauté Métallique mondiale. Le Nu Metal était apparu quelques années auparavant mais avait pris de l’expansion grâce à (cause de) Roots et Sepultura. Même si cet album contient de bonne idées et qu’il a réussi à rassembler un nouveau public à s’intéresser un tant soit peu au Métal, il est indéniable que cet album a provoqué une cassure avec les fans de la première heure du groupe et un éloignement de ce que le Métal se devait d’être. Sepultura aura énormément de difficulté à se relever par la suite, cumulant échec après échec jusqu’à l’excellent Quadra paru en 2020.