Rivers of Nihil – The Work – 2021

Rivers of Nihil – Progressive Death Metal – États-Unis
The Work – 2021
Metal Blade Records
9/10

Le quatrième album de Rivers of Nihil ne fera vraisemblablement pas l’unanimité. Pourquoi? Eh bien, nous assistons à de gros changements à chaque sortie d’album pour le groupe, le dernier étant toujours plus Progressif que le précédent. Sauf que sur The Work, nous sommes à des années lumières de ce que le groupe américain nous avait offert par le passé

Disjoncté serait le qualificatif qui collerait le mieux à The Work tant au niveau sonore qu’au niveau des structures musicales. Sur ce quatrième album, le groupe visite plusieurs styles et change de cap à tout moment dans une même pièce passant du Jazz psychédélique au Death Metal tout en visitant des contrées plus atmosphériques voire carrément Industrielles par moments. L’utilisations de synthétiseurs fait maintenant partie intégrante de la folie musicale de Rivers of Nihil et le saxophone se fait entendre sur plusieurs pièces tout au long de l’album apportant cette touche Jazzy peu conventionnelle pour un groupe typiquement Death Metal. Ce nouvel album nous transporte dans un autre univers sonore qui pourrait être difficile à comprendre pour ceux et celles qui ne sont pas habitués à des changements sonores drastiques et à de la musique plus expérimentale.

Rivers of Nihil rejoint plusieurs groupes dits modernes en explorant de nouvelles facettes musicales très intéressantes. Quelques écoutes seront nécessaires pour bien assimiler tout le contenu mais en bout de ligne vous découvrirez un album formidable qui sort des sentiers battus!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

KK’s Priest – Sermons of the Sinner – 2021

KK’s Priest – Heavy Metal – International
Sermons of the Sinner – 2021
EX1 Records
6,5/10

Le départ de KK Downing et la saga médiatique qui perdure depuis 2011 aura fait couler beaucoup d’encre (même si l’encre est maintenant pratiquement à 100% virtuelle) et tout ça pour finir par la sortie du premier album de KK’s Priest qui regroupe entre autres KK Downing et Tim « Ripper » Owens. J’appréhendais un peu la sortie de cet album mais ma curiosité ayant pris le dessus, j’ai finalement succombé à la tentation et j’ai écouté Sermons of the Sinner.

Bon, je vais parler tout de suite de la production qui est excellente et ça devait sonner compte tenu que nous avons affaire avec une pointure du Métal en la personne de KK Downing. Maintenant, allons dans le vif du sujet : La composition. Que dire sans vouloir offenser les fans de KK Downing, que cet album est bon? Dans les faits, ce n’est pas tout à fais le cas. KK’s Priest donne dans un Heavy Metal réchauffé et repassé au « blender » sans aucune saveur. Pas que ce soit mauvais mais c’est comme si on écoutait une version « Wish » de Judas Priest avec des riffs peu intéressants et des pièces qui trainent en longueur. L’intro à elle seule sonne comme une intro d’un groupe amateur qui n’a peu de moyens avec un discours de simili démon dont la voix a été trafiquée avec un un effet d’octave bon marché. Cet effet se retrouvera ici et là au fil de l’album, ce qui aurait dû être évité. On se rends compte en écoutant l’album que l’imagination n’est pas au rendez-vous et que KK Downing essaie de faire revivre un passé qui a mal vieilli.

Toute cette saga de « drama queen » aurait été excusée si l’album en question avait été magistral mais non, au lieu de ça, on sombre dans un ennui mortel sans artifices et sans couilles.
Dommage mais KK’s Priest a perdu toute crédibilité pour ma part.

Composition : 5,5
Exécution : 8
Arrangements : 5
Production : 9
Appréciation : 5

Paradise Lost – Draconian Times – 1995

Sur Draconian Times, Paradise Lost poussait plus loin sa sonorité et son attitude Gothique en tentant même de devenir légèrement plus accessible à un certain niveau. Mais qui dit plus accessible ne dit pas nécessairement mauvais! Ce cinquième album prouvait que Paradise Lost était devenu l’un des piliers du Doom et Gothique Metal avec des pièces superbement bien composées et des atmosphères sombres dignes de ce nom. Le mélange de musique Gothique des années 80 avec le Métal était si bien fait que nous avions une impression de déjà entendu, un peu comme si James Hetfield avait fait un album avec The Sisters of Mercy. Certains diront que Draconian Times est le dernier album Doom digne de ce nom avant des décennies, ce qui pourrait s’avérer vrai et ce qui prouve hors de tout doute que cet album est un chef d’œuvre du genre.

King Diamond – The Spider’s Lullaby – 1995

Peu de groupes ou projets musicaux peuvent se vanter d’avoir eu une carrière sans faille et sans album qui laissait à désirer. King Diamond est l’un de ces artistes qui n’ont jamais faibli en qualité musicale et ce depuis ses tout débuts avec Mercyful Fate. Avec son sixième album, le King allait assoir solidement une fois de plus son règne sur le Heavy Metal avec dix nouvelles pièces épiques, techniques et incroyablement bien composées. The Spider’s Lullaby était tout simplement un autre chef d’œuvre de la part de King Diamond et cet album allait entrer directement dans l’histoire en devenant un classique instantané comme tous les précédents albums. Le fait que King Diamond soit toujours demeuré plus « underground » que bien d’autres groupes de sa génération a contribué au mythe derrière le personnage et son importance pour le développement de tous les sous sous-genres de la grande famille Métallique.

Darkthrone – Panzerfaust – 1995

La réputation de Darkthrone en tant que pionnier du Black Metal Norvégien n’était plus à faire et sa notoriété était de plus en plus grandissante. Le duo le prouvait une fois de plus avec son cinquième qui allait contribuer à solidifier le Black Metal à jamais. Panzerfaust était tout aussi cru que les précédents albums hormis le premier mais avait un petit quelque chose de différent au point de vue stylistique pour une raison bien simple : Fenriz jouait de tous les instruments sur cet album en plus de composer la grande majorité des pièces de l’album laissant Nocturno Culto s’occuper uniquement des voix qui se voulaient encore plus torturées qu’auparavant. L’influence de Celtic Frost était maintenant indéniable surtout au niveau de la pièce Trimphant Gleam qui partageait des riffs et des structures étrangement semblables à The Usurper et quelques autres pièces issues de To Mega Therion de Celtic Frost. Darkthrone ne s’en cachera jamais en faisant même un point d’honneur à rendre hommage à Cetlic Frost. Panzerfaust est évidement un album important pour le développement du Black Métal et Darkthrone un des groupes les plus symboliques du genre.

Septic Flesh – Esoptron – 1995

À partir de la moitié des années 90, le Death Metal et autres genres extrêmes de la grande famille Métallique évolueraient à une vitesse phénoménale en se métamorphosant en plusieurs hybrides tout aussi créatifs les uns des autres. Avec Esoptron, deuxième album de Septic Flesh, une autre barrière avait été franchie vers de nouvelles contrées sonores qui semblaient être de l’autre côté d’un miroir. Le groupe mettaient l’emphase sur des textures plus atmosphériques tout en augmentant le niveau symphonique de ses compositions ce qui changeait radicalement le Death Metal proposé par les frères Antoniou et qui allait changer le Métal extrême à jamais. L’habile mélange de Death puissant avec de la musique classique et des éléments plus gothiques allait devenir la marque de commerce de Septic Flesh et une incontournable influence pour plusieurs groupes qui prendront les rênes de l’Évolution Métallique.

Malevolent Creation – Eternal – 1995

Le Death Metal Floridien est réputé pour sa grande influence sur le Métal mondial et aussi pour avoir été le pionnier du genre avec des groupes comme cannibal Corpse, Morbid Angel et Malevolent Creation. Ce dernier fait partie des tout premiers groupes de Death Metal et sa carrière est un gage de ce que l’on pourrait appeler succès même si c’est un grand mot pour un groupe Métal. Malevolent Creation a toujours conservé cette sonorité brutale et puissante et a toujours misé sur le lent plutôt que le rapide pour faire évoluer sa musique et le genre tout entier. Son quatrième album Eternal gardait la même formule que sur les précédents albums tout en améliorant ses structures musicales et ses riffs incendiaires. Avec ses douze pièces courtes et concises, le groupe a su maintenir la flamme du Death Metal bien haute pour que d’autres groupes prennent la relève par la suite. Un album à là hauteur du son Death Metal Américain et une incomparable influence pour le genre.

My Dying Bride – The Angel and the Dark River – 1995

L’évolution Métallique était encore en plein bouleversements alors que la lutte vers des extrémités musicales forgeait des groupes plus malsains et plus sombres les uns que les autres, là où le Black Metal et le Death Metal étaient les sous genres les plus prisés, certains groupes chosissaient plutôt la lenteur et la grandeur pour faire évoluer cette immense masse métallique. Avec son troisième album, My Dying Bride avait totalement embrassé la musique et l’attitude Gothique dans lesquelles se mélangeaient beauté, tristesse et mélancolie. C’est avec de longues pièces sombres et nostalgiques que le groupe avait contribué à forger ce qui est devenu le Gothic Metal avec une habile mixture de la musique dite Gothique des années 80 et de Doom Metal très puissant d’une incroyable lenteur. The Angel and the Dark River est devenu un incontournable du genre et encore aujourd’hui, il est l’une des grandes références pour le genre.

Between the Buried and Me – Colors II – 2021

Between the Buried and Me – Progressive Metal – États-Unis
Colors II – 2021
Sumerian Records
9/10

Between the Buried and Me a toujours été mis de côté dans les cercles Métalliques et est souvent boudé par les Métalleux dû au fait que le groupe n’est pas nécessairement totalement Métal et nage souvent en plein délire musical d’album en album. Une chose certaine, c’est que BTBAM est dans une classe musicale à part et ne cesse de nous étonner à chaque sortie.

Bon, oublions un instant l’aspect Métal qui semble animer les passions des uns et l’indifférence des autres et concentrons-nous uniquement sur la musique proposée par le groupe et attardons-nous sur la variété sonore qui nous est proposée. BTBAM a, dès ses premiers albums, toujours proposé une musique différente et éclatée qui visitait divers genres sans vraiment se soucier de plaire ou non à un type d’amateur en particulier et ce dixième album prouve une fois de plus que le groupe se fout royalement des standards et des genres tout court. Colors II, vous vous en douterez certainement, est la suite de Colors paru en 2007 et suit exactement le même parcours que le groupe a débuté en 2002 c’est à dire de créer une musique ultra technique sans se fixer de barrières musicales. On a donc droit à des passages très intenses qui frôlent le Death Metal brutal, à du Jazz, à de la Bossa Nova, à du Progressif pur et dur, à des éléments plus Pop mais surtout un savoureux mélanges de textures musicales qui sortent de l’ordinaire et qui nous font sourciller tout au long de l’album. Ce n’est évidemment pas un album à la portée de tous, comme tous les albums du groupe d’ailleurs. Il faut avoir un esprit ouvert et ne pas se mettre de limites pour pleinement l’apprécier.

Un autre album flyé comme seul BTBAM sait le faire et un réel plaisir pour les tympans! Colors II fera définitivement partie des tops de l’année!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Opeth – Orchid – 1995

En plein bouillonnement du Black Metal et du Death Metal dans les milieux underground de la planète, une cassure s’était radicalement faite avec le premier album de Opeth. Orchid arrivait en grandes pompes avec des pièces plus qu’étoffées et excessivement longues, on retrouvait des éléments du Progressif des années 70 mais avec une fougue et une sauvagerie sonore sans précédent. Mikael Akerfeldt nous lançait en pleine face son génie musical et ses compositions étaient complètement à l’opposé de ce qui se faisait dans le Grunge, style qui prédominait et qui avait éclipsé le Métal des palmarès. Au lieu de se contenter de simplicité, Opeth y allait avec des pièces complexes et brillamment composées et le groupe semblait dire « regardez, nous sommes capables de faire de la musique intelligente et complexe comme nos idoles qui dominaient dans les années 70. » Opeth est rapidement devenu une référence dans le monde du Métal et Orchid n’était que le début d’une fantastique aventure musicale qui changerait le genre à jamais.

At the Gates – The Nightmare of Being – 2021

At the Gates – Melodic Death Metal – Suède
The Nightmare of Being – 2021
Century Media
8,7/10

Oui je sais, je suis un peu en retard pour le septième album d’At the Gates sorti en juillet dernier. The Nighmare of Being est en fait le troisième album du groupe depuis son retour en 2010. Le groupe prends tout son temps entre deux albums donc mon excuse pourrait être que moi aussi j’ai pris mon temps avant de l’écouter ce nouvel album et je dois dire que je ne suis pas déçu!

Depuis ses débuts en 1990, At the Gates nous a toujours servi des petits bijoux d’album se conférant un juste titre de pionnier dans son genre et ce nouvel album perpétue la tradition d’excellence que le groupe s’était fixé dès ses débuts. On pense toujours qu’At the Gates va nous remâcher encore une fois sa bonne vielle recette, ce qui n’est pas faux dans un sens mais cette recette et efficace et réconfortante et sans vraiment se répéter d’un album à un autre, At the Gates joue toujours et encore du bon vieux At the Gates. Des riffs mélodiques puissants et des compositions intelligentes et riches en changements et textures sonores qui n’ont rien à envier à quiconque. La production est toujours à la hauteur des attentes et pour un groupe comme celui-ci, c’est définitivement un impératif.

Alors, j’en penses quoi du nouveau At the Gates? Que c’est tout simplement un autre très bon album du groupe qui nous sert encore une fois de la musique à la fois de la vieille école mais qui reste de son temps. À se procurer évidemment!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Immortal – Battles in the North – 1995

Immortal a été un des pionniers du Black Metal Norvégien et avec son troisième album, le groupe nous transportait dans un autre univers sonore avec une production curieusement pauvre. Les compositions étaient un peu plus étoffées et il serait aisé de dire que Battles of the North est l’un des points culminants qui allait changer bien des choses dans le Black Metal, notamment au niveau de la sonorité crasseuse et très « lo-fi », sonorité qui sera reprise par plusieurs groupes par la suite pour faire plus « grim ». Bien que la majorité des pièces de Battles in the North soient toutes bâties sur le même moule et se ressemblent pratiquement toutes, il est indéniable que Immortal tenait quelque chose qui allait faire changer le cours de la musique extrême. Qu’on aime ou non, cet album a été très important pour l’évolution du Black Metal dans son ensemble et est encore aujourd’hui considéré comme l’un des classiques du genre.

Bal-Sagoth – A Black Moon Broods over Lemuria – 1995

Quand on parle de Métal Symphonique plusieurs noms nous viennent en tête mais nous oublions souvent d’où proviennent les origines de ce mélange de musique classique et de Métal extrême. Bal-Sagoth est certes une formation qui est passée sous les radars en demeurant méconnue mais qui est sans aucun doute en grande partie responsable de la montée en flèche de la musique classique et surtout Symphonique notamment dans le Black Metal. Avec son premier album le groupe avait frappé très fort en qualité musicale en composant des pièces viscérales à la fois brutales, sombres et mélancoliques. Le tout était magistralement orchestré avec des parties de musique classique dignes des films d’horreur. Sans l’apport de Bal-Sagoth, il y a fort à parier que des groupes comme Carach Angren ou Fleshgod Apocalypse n’auraient possiblement pas vu le jour. A Black Moon Broods over Lemuria est un album très important pour le Métal Symphonique et par le fait même, la discographie de Bal-Sagoth est à prendre en considération pour mieux comprendre cette partie de l’Évolution Métallique.

Meshuggah – Destroy, Erase, Improve – 1995

Un autre album qui ne faisait pas l’unanimité en 1995 fut le deuxième album de Meshuggah. Il faut croire que le côté mécanique et les changements de tempos bizarres générés par le band avaient eu raison de certains fans à l’époque. De plus, sur Destroy, Erase, Improve, Meshuggah s’immisçait dans des univers sonores différents flirtant avec le Jazz et l’Industriel conférant ainsi au son de Meshuggah quelque chose d’unique qui finira par façonner un genre entier qui deviendra le Djent. Avec Meshuggah, le Thash Metal devenait extrêmement technique et s,en allait vers de nouvelles contrées inexplorées et l’influence du groupe Suédois sur ce qui s’en venait fut des plus importantes pour le développement du Métal technique et disjoncté.

Morbid Angel – Domination – 1995

Se fier à une pochette pour se procurer un album peut parfois nous créer des surprises ou des déceptions selon le cas. S’il avait fallu se fier à la pochette du cinquième album de Morbid Angel, on serait passés à côté de quelque chose car la pochette de Domination est vraiment horrible. Certains métalleux de l’époque avaient tout simplement dénigré cet album dû à sa différence et au changement de cap pour Morbid Angel. Ce phénomène de dénigrement a pris de l’ampleur dans la communauté Métal au fil des années mais ceci est une autre histoire que nous raconterons plus tard. Domination était certes différent mais non moins riche en puissance et en sonorités grasses avec des riffs écrasants et d’une technicité exemplaire. Les guitares étaient accordées plus bas qu’à l’habitude ce qui donnait une sensation d’oppression en plus d’ajouter de la lourdeur aux compositions du groupe. Est-ce que Domination était un si mauvais album comme certains semblaient vouloir nous le faire croire? Bien sûr que non! Domination est tout sauf un mauvais album, il ne faisait que renforcer l’influence que Morbid Angel avait sur le Death Metal et montrait que Trey Azagthoth pouvait se réinventer tout en demeurant fidèle à lui-même. Morbid Angel était loin d’être mort et continuerait son règne pendant encore longtemps!

Suffocation – Pierced from Within – 1995

Avec son troisième album complet, Suffocation réaffirmait et solidifiait son statut de pionnier du Death Metal avec des pièces de plus en plus techniques et incroyablement brutales. En pleine ascension vers les sommets du Death Metal, le groupe avait acquis une renommée mondiale et Frank Mullen était considéré comme étant le vocaliste le plus emblématique du genre avec ses vocaux gras et profonds. Suffocation ne se contentera pas seulement d’influencer le Death Metal à part entière : Il sera, sans vraiment le vouloir, l’instigateur d’un nouveau genre qui apparaitra au début des années 2000, genre qui sera fortement rejeté par un très grand nombre de Métalleux. Pierced from Within sera le dernier album complet du groupe avant sa séparation en 1998. Suffocation sera toutefois de retour en 2002 avec des changements de membres pour continuer à brasser le monde du Métal de façon magistrale.

Cruachan – Tuatha Na Gael – 1995

À cette époque outre les genres plus connus comme le Death, le Black, le Power ou le Doom, un autre sous genre tendait à se tailler une place dans le vaste monde Métallique. Vers la fin des années 80, la musique traditionnelle était apparue chez certains groupes qui avaient décidé de mélanger la musique ancestrale avec le métal. Initialement incorporé entre autres par Bathory le Folk Metal allait prendre une tout autre tournure entre autres grâce aux Anglais de Skyclad qui fut fort probablement le tout premier groupe de Folk Metal. Mais qui dit Folk et ancêtres dit forcément musique Celtique. Cette musique provenant des temps avant l’ère médiévale avait toujours été présente en dehors du cadre Métallique mais avait brillamment été reprise par un groupe Irlandais nommé Cruachan. Dès son premier album le groupe, nommé d’après le nom d’une capitale du Moyen Âge et du cri de ralliement Gaëlique, avait pris le taureau par les cornes en utilisant des instruments ancestraux comme la flûte, le bouzouki et la mandoline pour mélanger des mélodies traditionnelles à un Black Metal féroce et guerrier. Le tout en prenant bien soin de relater les histoires de Gaël, ancêtres des Irlandais et des Écossais. Avec ce premier album, le véritable Folk Metal était apparu et plusieurs formations d’Europe, de Scandinavie et de Russie suivraient les traces laissées par Cruachan pour raconter et honorer les temps immémoriaux des batailles et de la vie de leurs ancêtres.

Aeon – God Ends Here – 2021

Aeon – Death Metal – Suède
God Ends Here – 2021
Metal Blade Records
9.2/10

Neuf années c’est long, très long entre deux albums. C’est presque une décennie d’attente interminable. Neuf années c’est le temps qui sépare le très excellent Aeons Black et le petit dernier de Aeon, God Ends Here. Parfois il est préférable de prendre son temps entre deux albums pour petre en mesure de sortir un album digne de ce nom. C’est exactement ce qu’a fait Aeon et l’attente aura valu beaucoup plus que la peine!

En voulez-vous du Death Metal brutal technique à souhait? Eh bien en voilà et nous sommes incroyablement servis! Ce nouvel album du groupe Suédois regorge de riffs complexes et d’arrangements surprenants dignes des grands noms du Death Metal depuis ses débuts. Ici on ne lésine pas avec la qualité sonore, c’st très bien produit et ça sonne sans bon sens. Aeon nous offre ce qui deviendra rapidement son meilleur album depuis sa création et un des meilleurs albums Métal de 2021. En tout seize pièces puissantes incluant de courtes instrumentales et des intro ici et là au fil de l’album pour un total de près de cinquante minutes de pure défonce auditive.

La patience paie et God Ends Here est le résultat de cette patience qui se retrouvera dans les tops 2021 de Hurlemort. Il est à noter que ma copie vinyle est superbe, belle présentation graphique et vinyle « Gold Splatter », de quoi passer de superbes moments d’écoute !!!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Deicide – Once Upon the Cross – 1995

Les Métalleux de l’époque devenaient de plus en plus difficiles si bien que plusieurs excellents albums passaient sous la loupe de bienpensants critiquant négativement possiblement pour le plaisir d’être négatifs. C’étaient possiblement les débuts des « haters » avant l’ère Internet. Le troisième album de Deicide avait subi les foudres de ces détesteurs qui n’avaient vraisemblablement pas compris que Once Upon the Cross était un excellent album de Death Metal pur et dur qui dévastait tout. Sans adoucir le moins du monde sa sonorité brutale, Deicide jouissait d’une production en béton armé pour cet album, le fait d’avoir signé avec Roadrunner y était forcément pour quelque chose. Once Upon the Cross fut l’un des très bons albums de Deicide n’en déplaise à ses détracteurs et il faut rendre à Benton ce qui appartient à Benton, ce troisième album est suffisamment solide pour avoir influencé tout une génération de musiciens et un genre à part entière.

Strapping Young Lad – Heavy as a Really Heavy Thing – 1995

Curieusement, le premier album de Strapping Young Lad avait été très mal reçu à sa sortie. Pourtant, cet album reflétait exactement ce que Devin Townsend allait devenir! Heavy as a Really Heavy Thing fut mal perçu pour une chose : Townsend nous sortait de notre zone de confort en nous offrant un album complètement disjoncté et riche en sonorités diverses. Il faut dire que ce premier album était en fait un album solo de Devin Townsend et que toute la folie musicale de ce dernier était remarquablement bien exécutée et surtout brillamment bien composée. Le bonhomme avait certes pris des éléments liés au Métal plus extrême mais une grosse portion Industrielle était imbriquée dans cette folie sonore qui finira par influencer une multitude de musiciens à ouvrir leurs horizons musicaux. Le grand Devin Townsend venait de brouiller les pistes pour un grand changement dans le Métal et il est intéressant de constater que plus album est considéré comme bizarre, plus cet album devient influent par la suite. Devin Townsend n’a jamais eu peur de foncer et de briser des barrières musicales, Heavy as a Really Heavy Thing fut le premier d’une longue carrière tout aussi flyée et qui sort des sentiers battus!

Moonspell – Wolfheart – 1995

Le Métal a toujours évolué depuis ses débuts et continuera toujours son évolution à l’infini. Cette évolution a conduit des groupes comme Moonspell a réimaginer le tout avec de nouvelles sonorités et de nouvelles textures sonores et ainsi offrir une nouvelle façon de voir les choses. Jusque-là, le Portugal avait été plutôt absent dans cette belle course de l’Évolution Métallique mais l’arrivée de Moonspell et son premier album Wolfheart allaient changer les choses. Musicalement, Moonspell avait certes puisé ses influences dans le Black Metal mais aussi dans la musique Gothique et Classique pour concocter des compositions incroyablement bien arrangées. Le Métal Gothique venait de franchir un nouveau cap et Moonspell allait en être l’un des principaux acteurs avec ses riffs mélodiques et ses atmosphères mélancoliques.

Behemoth – Sventevith (Storming Near the Baltic) – 1995

Le Black Metal était en pleine ascension et de plus en plus de groupes optaient pour le genre. La formation Polonaise Behemoth et son premier album avaient été toute une révélation et avait tout chamboulé dans le monde Métallique. Il faut dire que la Pologne est un pays réfractaire à ce genre musical et surtout réfractaire aux propos sortant du cadre religieux catholique. Behemoth fut l’un des premiers groupes du pays à se tenir debout non seulement pour provoquer mais aussi pour engendrer toute une révolution qui sera puissante pour la scène Métal Polonaise. Avec son talent non négligeable pour la composition, Nergal avait en quelque sorte redéfini le Black Metal avec des pièces froides fortement inspirées de la musique classique pour s’implanter comme l’un des chefs de file du genre. Les ambiances atmosphériques des claviers et des guitares acoustiques apportaient des textures sonores hors du commun aux pièces du groupe et ce n’était que le début. Le jeune Nergal n’avait que 14 ans lors de la fondation du groupe et de son premier démo et du haut de ses 18 ans pour son premier album, ce jeune prodige allait se hisser très haut dans ce monde musical obscur. Ce premier album n’était que le début et la suite sera flamboyante!

Vital Remains – Into Cold Darkness – 1995

Au milieu des années 90, le Métal évoluait toujours en cachette alors que le Grunge faisait rage en surface. On assistait à des mélanges peu communs mais très intéressants et l’apparition de claviers dans le Métal était devenu un genre de normalité. Sur son deuxième album, Vital Remains avait mis le paquet pour concocter un album digne de ce nom en poussant l’extrémité de ses riffs et de sa rythmique tout en explorant de nouvelles sonorités plus sombres et plus froides. L’ajout de claviers ici et là tout au long de l’album apportait une touche encore plus glauque et sombre aux pièces du groupe. Vital Remains changera continuellement de chanteurs et de musiciens par la suite et continuera tout de même à nous offrir des albums hauts en couleurs et il est important de souligner l’apport du groupe à l’évolution du Death Metal malgré sa courte carrière.

Death – Symbolic – 1995

Symbolic, sixième album de Death, est considéré comme étant la pièce maîtresse de la discographie du groupe. Il pourrait être aussi l’apothéose du groupe si ce dernier n’avait pas sorti son septième album. Sur Symbolic, la barre avait été montée très haute pour le Métal plus technique et les riffs complexes de Chuck Shuldiner allaient indéniablement changer la face du Death Metal et la façon de le jouer dans un futur proche. Le génie de ce dernier était rendu à son paroxysme et plus rien ne pourrait arrêter l’évolution extraordinaire de la technicité Métallique. Que dire de plus de cet album? Qu’il figure dans la courte liste des albums qui ont changé l’histoire du Métal? Que c’est un album parfait qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie? La meilleure manière de décrire Symbolic et d’en comprendre toute l’ampleur ‘est de s’assoir bine confortablement et de l’écouter sans interruption.

Absu – The Sun of Tiphareth – 1995

Avec son deuxième album, la formation Américaine Absu prenait les bouchées doubles pour augmenter la qualité de ses compositions. Le mélange vicieux de Black et de Thrash Metal était agrémenté de parties plus classiques par moments et les compositions étaient beaucoup plus structurées et étoffées que sur le premier album. Avec une production plus claire et limpide, le groupe s’aventurait des contrées musicales plus complexes et explorait l’occultisme et la mythologie pour donner du tonus à ses pièces. Le trio deviendra rapidement une référence dans le Black Metal Américain et influencera plusieurs musiciens à travers le monde qui contribueront à leur tour au développement du Black Metal. The Sun of Tiphareth sera le premier d’une série d’albums incroyables que le groupe nous offrira jusqu’à sa séparation en 2020.

Enslaved – Caravans to the Outer Worlds – 2021

Enslaved – Progressive Black/Viking Metal – Norvège
Caravans to the Outer Worlds – 2021
Nuclear Blast
9,6/10

La réputation de Enslaved n’est plus à faire et ce, depuis belle lurette. Le groupe a constamment évolué au fil de ses sorties d’albums depuis ses débuts en 1991 et ne cesse de nous étonner à chaque fois.

Sauvant son plus récent album Utgard paru en 2020, le groupe Norvégien revient à la charge cette année en nous offrant un mini album de quatre pièces ayant pour titre Caravans to the Outer Worlds. Ce mini album comprends deux pièces avec voix et deux Intermezzo instrumentaux pour un court total d’un peu plus de 18 minutes. Eh bien, ce Caravans to the Outer Worlds nous laisse sur notre appétit car il est effectivement très (trop) court! Encore une fois nous avons droit à du pur Enslaved qui mélange brillamment les idées et les sonorités et on constate une fois de plus que le talent de composition n’est plus à prouver à qui que ce soit.

Que dire de plus? Procurez-vous ce petit bijou au plus vite! Pour ma part j’ai eu la version vinyle verte « Springtime » qui est une superbe pièce de collection. Inutile de dire que la production est impeccable, donc aucune raison de ne pas vous le procurer!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Ulver – Bergtatt – Et Eeventyr i 5 Capitler – 1995

Avec le Black Metal qui émergeait en Norvège, nombreux étaient les groupes qui manifestaient leur intérêt dans le genre. La majorité des groupes de l’époque avaient tous ce petit quelque chose de différent qui allait changer le Métal à jamais et Ulver était l’un d’eux. Avec sons premier album, le groupe Norvégien apportait un vent de fraîcheur dans tout ce chaos musical avec des éléments Folk et des sonorités froides passant de la rapidité extrême à la lenteur paisible alliant vocuax « cleans » et « harsh » en l’espace de quelques mesures. Il faut dire que Garm n’en était pas à ses premières armes dans le domaine car il performait déjà avec Arcturus et Borknagar mais avec Ulver, il pouvait pousser son esprit créatif encore plus loin. Il finira par quitter les deux autres groupes pour se concentrer uniquement sur Ulver et orienter son projet vers de nouvelles contrées sonores. Ce premier album demeure encore à ce jour un incontournable du genre et une influence majeure pour plusieurs groupes à venir.

Kataklysm – Sorcery – 1995

Le Québec est reconnu pour être une terre riche en matière Métallique et spécialement reconnu pour son Metal Extrême, en particulier le Death Metal. Des groupes comme Gorguts, Cryptopsy et Kataklysm ont pavé la voie du Death Metal Québécois qui sera rapidement connu à travers le monde. Avec son premier album, Kataklysm avait contribué à ouvrir les frontières du genre avec une musique rapide et brutale. Les riffs étaient incisifs et complexes et un certain chaos régnait au fil des neuf pièces de l’album qui deviendra rapidement un incontournable du genre. Kataklysm se placera très haut à l’International et influencera bon nombre de musiciens de partout. Le Québec était représenté à l’échelle mondiale et ce n’était que le début.

Incantation – Mortal Throne of Nazarene – 1994

Le Métal devenait de plus en plus extrême dans le monde entier et les États-Unis étaient devenus chefs de file dans le Death Metal brutal et pas gentil du tout. Le deuxième album de Incantation poussait plus loin la sauvagerie sonore et la lourdeur métallique et les sonorités grasses qui faisait de la musique de Incantation une musique lugubre et totalement disjonctée. La technicité des riffs et la rapidité étaient poussées au maximum et le voval plus monstrueux que jamais ne laissant plus de place pour des perdre dans les méandres de la musique « mainstream ». Incantation, ce n’était pas pour tout le monde et le message était clair : Le Death Metal ne deviendra jamais une musique pour monsieur et madame tout le monde et s’éloignera toujours plus du côté commercial de la grosse « business » musicale.

Symphony X – Symphony X – 1994

Bien que le Power Metal ait pris un certain avant de se développer il est force de constater que le genre a pu prendre une lace importante dans le vaste monde métallique et qu’on le veuille ou non, ce sous genre aux voix de castrats fait partie intégrante de l’évolution et la formation Symphony X a été et est toujours un des principaux acteurs du mouvement. Avec le groupe Américain, on retrouvait les masturbateurs de manche dans la veine de Malmsteen dans les années 80. En effet, Michael Romeo est tout un as de la guitare et surtout tout un composititeur. Symphony X avait réussi à réunir le Métal, la musique classique et le Progressif avec toutes les virtuosités inimaginables et le premier album du groupe allait devenir un classique instantané et une référence incontournable pour ce Power Metal boudé par les fans de musique plus extrême. Du peu que nous apprécions ces envolées vocales doucereuses et riches en hautes notes, Symphony X avait réussi à nous offrir une musique très technique et surtout remplie de sonorités et de textures complexes. Ce n’était que le début d’une nouvelle ère pour le Métal et la suite allait être tout aussi spectaculaire.