Vers la fin des années 80 je recherchais de plus en plus à élargir mes horizons musicaux. L’expérimentation et le non respect des standards pré-établis m’attiraient beaucoup et mes trouvailles ne manquaient pas car cette facette de la musique était inexplorée et débordait d’artistes plus intéressants les uns que les autres. Pat Coll était arrivé un moment donné avec une cassette d’un groupe inconnu et très underground venant de Amsterdam. Le son du synthétiseur sur les premières notes de Casting the Runes m’avaient carrément jeté en bas de ma chaise. Contrairement à ce que j’avais découvert les années précédentes, The Legendary Pink Dots n’était pas du tout heavy mais très ambiant et totalement « flyé » voire psychédélique par moments.
La voix unique de Edward Ka-Spel apportait une sorte de magie au ton de l’album Any Day Now. Les structures musicales complexes et les sonorités disparates étaient hallucinantes. The Legendary Pink Dots est toujours resté mythique et culte et a sorti pas moins de 50 albums depuis 1980 et Edward Ka-Spel en a sorti une cinquantaine d’autres en solo ce qui fait une bonne moyenne de 3 à 4 albums par année. Ce dernier a également fondé The tear Garden avec les membres de Skinny Puppy en 1986.
La Chronosphère: Dimanche 21 Juin 2015
The Legendary Pink Dots – Casting the Runes – 1988

Ma passion incontestée pour le rock and roll originel est toujours restée intacte depuis 4 décennies. Il était tout naturel de me tourner vers les groupes underground qui « réinventaient » ce son caractéristique des années 50. Il était donc normal pour moi de constater les similitudes entre le punk et le rock and roll d’origine. Le pionnier de ce « nouveau » rock and roll version « destroy » a été The Cramps. Lux Interior et Poison Ivy se sont littéralement approprié les sonorités de l’époque pour les adapter avec des guitares tranchantes, des paroles irrévérencieuses et une attitude dérangeante. Quand cette musique du Diable était apparue au début des années 50, elle dérangeait beaucoup pour cette époque alors tant qu’à déranger, aussi bien déranger pour le vrai et The Cramps a réussi à merveille dans ce domaine.
Je n’ai jamais cru en l’anarchie et c’est pour cette raison que je n’ai jamais adhéré au mouvement punk directement. Il y a tout de même certains éléments de l’anarchie avec lesquels je suis en accord et ce sont ces éléments qui m’ont fait aimer le vrai punk. Quand je parle de punk, je parle de la vraie nature du mouvement, pas le petit punk rock d’enfants de riches, commercial et fashion. La libre expression, les dénonciations face au système et à la société moderne ainsi que l’art pur et dur m’ont amené à vraiment aimer un groupe Anglais activiste et fondateur du Punk dans la plus pure définition du terme.
Notre rendez-vous hebdomadaire au Studio 84 était une chose sacrée et nombreux étaient les petits amis en noir à se rassembler chaque semaine dans cet antre enfumée avec son décor apocalyptique. Les choix de bars étaient assez limités à Nicolet, outre la taverne le Frère Toc et la Bavaroise, le Studio 84 était le seul « nightclub » de la ville et à notre grand désarroi, ça attirait les gens plus conventionnels dont la seule sortie de la semaine était de venir voir les corbeaux danser dans la cage. Plusieurs se risquaient à nous côtoyer lors de pièces moins heavy et généralement ça se passait assez bien. Un jour, un ami en noir très au courant de la culture underground avait apporté un 12″ tout frais et voulait le faire passer. Le DJ, un peu réticent, avait mis le vinyle pour écouter des extraits ( il savait à quoi s’attendre avec nous… ) et comble de chance, il est tombé deux fois sur les deux seuls passages « smooth » de la pièce en question.
Je vous en parle depuis quelques semaines et ceux qui me lisent savent maintenant que le Studio 84 et son DJ Jean Claude Gélinas ont été une énorme source de découvertes et de connaissances musicales underground. a chaque semaine, une nouveauté ou deux apparaissaient dans le décor, souvent j’accrochais, parfois pas du tout et la première fois que j’ai entendu L’amourir de The Young Gods, j’ai été fasciné par cette musique minimaliste gravitant autour d’une batterie, d’échantillonnages et de textes poétiques sur des chansons abrasives.
La nouvelle vague du New Wave (!) établie vers la moitié/fin des années 80 a eu des ramifications très larges et vastes qui ont conduit vers de nombreux projets forts importants et influents. L’explosion de cette vague avait débuté avec Killing Joke mais le véritable élément déclencheur de ce cataclysme a été sans contredit Ministry. Ce « one man band » Américain avait débuté sa longue carrière en jouant du new wave/synthpop qui allait rapidement évoluer en une musique beaucoup plus agressive.
Dans les années 80, la musique underground était en plein bouillonnement et les divers styles évoluaient chacun de leur côté empruntant parfois des sonorités spécifiques de l’un ou de l’autre et créant de nouvelles entités et influences. Au fil de mes découvertes musicales et mes rencontres avec des gens plus marginaux j’avais réalisé que les musiques underground, que ce soit Métal, Punk, Gothic Rock et autres sous genres, avaient un seul et unique but et évoluaient tous dans la même direction. Celle de la non conformité et de la rébellion face au système. Cette constatation a eu un certain effet de jugement envers les gens étroits d’esprit et lors de mon changement de cap vers d’autres horizons musicaux, je me suis fait reproché de dévaloriser les amateurs de Heavy Metal et d’être devenu à la solde de l’ennemi.
Alors que le Métal était très présent en Allemagne, le New Wave et ses dérivés semblaient quasi inexistants ou du moins très obscurs et difficile d’accès. Quelques formations notables ont su se tailler une place dans ce monde musical bizarre. Avec en premier plan une chanteuse puissante et disjonctée, Xmal Deutschland a été une grosse pointure du Post Punk/Gothic Rock Allemand malgré sa réelle sous évaluation. Trop souvent comparée à tort à Siouxie and the Banshees, la troupe menée avec brio par Anja Huwe est malheureusement restée dans l’ombre et est passée inaperçue de ce côté-ci de l’Atlantique.
Quand on parle de Gothic Rock, le terme « culte » est généralement associé à ce genre musical sombre et loin des médias « mainstream ». Le terme « culte » est également attribué à Bauhaus, Joy Division ou Sisters of Mercy. Mais, il y a une formation Anglaise qui s’est avérée encore plus culte et sombre que ces trois icônes réunies. Avec un look de cowboys poussiéreux sortis tout droit d’un western de Sergio Leone, Carl McCoy et sa troupe de Fields of the Nephilim a marqué la musique dite Gothique en mélangeant adroitement le Hard Rock, le Gothic Rock et le Heavy Metal. Avec des « riffs » de guitares acérées et une voix gutturale pratiquement « growlée » à la manière de bon nombre de chanteurs Metal, le groupe s’est rapidement forgé une réputation solide au sein de la communauté sombre de la musique Gothique. Fields of the Nephilim a aussi contribué en partie à l’évolution du Métal, influençant plusieurs musiciens issus du Black Metal d’aujourd’hui. Le groupe est un incontournable de l’histoire de la musique underground et demeure un de mes favoris sur ma longue liste d’influences personnelles.
L’Europe a toujours été en avance sur le continent Américain sur le plan musical surtout lorsqu’on parle de musique underground. La Belgique est un pays fort prolifique qui nous a donné et qui nous donne encore de l’excellence à ce niveau. Le label Play it Again Sam! a été une référence en sortant de nombreux albums marquants de la scène Alternative de l’époque. Avec son parfait mélange d’électronique et d’électrique, The Neon Jugdement est avec Front 242 une figure de proue du EBM Belge et a grandement contribué à faire évoluer le mouvement mondialement.
Lors de nos sorties au Studio 84 et à l’Infidel à Trois-Rivières, il y avait une chanson d’un groupe Californien que j’affectionnais beaucoup. L’ambiance groovy et un peu vaporeuse dégagée par cette pièce ainsi que la voix unique de Debora Iyall apportait une sonorité différente du New Wave. Romeo Void a eu une courte carrière et quelques bonnes pièces mais pas assez significatives pour que j’explore à fond la discographie du groupe. Never Say Never reste néanmoins à mentionner ne serait-ce que pour les souvenirs des pistes de danse remplies d’amis en noir.
Au fil de mes découvertes musicales, il y a des pièces esseulées qui se sont glissées dans ma liste digne de mention. Quelques fois, des artistes et/ou groupes pondent une excellente pièce qui nous marque à jamais mais ne réussissent malheureusement pas à nous faire accrocher à ne serait-ce qu’une partie de leur répertoire. Dans mes prochaines chroniques, plusieurs de ces pièces solitaires s’imbriqueront au travers de mes influences majeures.
Quelques temps après ma découverte du punk, j’avais flairé qu’une bonne partie des groupes et des gens issus de ce mouvement étaient une sorte de frime et pas très conséquents avec leurs propos et c’est pour cette raison que je ne n’ai jamais vraiment embarqué dans cette vague anarchiste à 100%. Les punks jappaient fort mais baissaient la tête au moment d’agir. Du moins, c’était ma perception. Lorsque j’ai découvert Dead Kennedys et son porte parole Jello Biafra, j’ai compris qu’il y en avait dans le lot qui étaient capables d’agir et garder intact leur discours. Avec des musiciens talentueux, des compositions de génie et des paroles qui frappent là où ça fait mal, Dead Kennedys est selon moi la véritable référence du punk comme il se doit d’être: Revendiquer sans aucun compromis et Jello Biafra est toujours resté intègre et fidèle à ses propos.
Comme j’appréciais de plus en plus les synthétiseurs et la musique industrielle, je recherchais de plus en plus pour en connaître davantage sur ce monde inexploré. La découverte du combo Belge Front 242 n’a fait que renforcer ma soif et mon avidité à trouver des trésors dans le large éventail de cette musique martelée et oppressante. C’est la faute de Pat Coll si j’ai été obligé d’adhérer à ce mouvement et en être intoxiqué jusqu’à maintenant. Ce dernier m,avait fait découvrir Front 242 ( en passant, ça se prononce front deux quatre deux ) avec la pièce Quite Unusual à laquelle je suis tombé totalement accro.
Ma première pièce en tant que « lead guitar » a été une reprise d’un groupe coloré provenant de Liverpool. Et oui, il y a a eu d’autres groupes connus provenant de cette ville désormais légendaire dans le monde du rock. Le groupe en question avait des tenues vestimentaires et des coiffures très avant-gardistes et la musique de celui-ci l’était tout autant. Le très sous évalué guitariste Paul Reynolds a contribué largement au son de A Flock Of Seagulls avec son style de guitare en écho et sa tendance à jouer un tantinet plus « heavy » que la majorité des guitaristes New Wave de l’époque.
La grande majorité de ce que j’écoutais en frais de musique était axée sur les traditionnelles guitares, basses, batteries qui parfois étaient colorées avec un soupçon de claviers. J’aimais bien les sons générés par les synthétiseurs, Once or Twice en incorporait beaucoup dans ses nouvelles compositions, mais pas au point d’imaginer aimer des pièces et des groupes axés uniquement sur les claviers. Mais, il y avait cette pièce présente sur la compilation de l’Ombre Jaune totalement synthétique avec une ambiance très sombre et martelée et une voix qui rappelait ce qui se faisait dans le métal. Pat Coll avait rapidement identifié la chanson et le groupe en question et a tôt fait mon éducation étant lui même un inconditionnel de ce groupe de Vancouver.
Il y avait plusieurs pièces d’une formation électronique Anglaise qui tournaient régulièrement au Studio 84. Bien que j’aimais bien certaines de ces pièces, New Order ne m’a jamais vraiment ébloui par sa musicalité, je trouvais ça trop mou. C’est en découvrant l’avant New Order que j’ai été marqué. Contrairement à la majorité des fans de Joy Division, ce n’est pas son chanteur devenu une icône qui m’a marqué dans ce groupe. Certes, Ian Curtis avait une voix unique mais loin d’être juste et ce qui a fait de lui une légende c’est son esprit torturé et son suicide.
Le claviériste du groupe m’avait prêté quelques disques en insistant pour que j’écoute l’un d’entre eux. C’était un album qui comprenait également un 12″ ( rien à voir avec les sandwiches supposés bons pour la santé ) d’un groupe Anglais que je me devais de découvrir. Le Maxi 45 tours comprenait 3 pièces dont une reprise de David Bowie et une pièce que j’avais entendue à quelques reprises au Studio 84. J’ai adoré cet album et je me suis rendu compte que trois des membres de ce groupe faisaient partie de Love and Rockets.
Durant mon étape 100% Métal, une amie qui était venue chez nous avec ses parents pour un réveillon de Noël m’avait fait écouter l’album d’une formation assez bruyante au niveau des guitares. Sans affirmer que j’avais aimé ça, le nom de ce groupe était toujours resté coincé dans un petit coin de ma mémoire jusqu’au jour où l’album en question me saute aux oreilles. Les souvenirs de la distorsion profonde et extrême saturée de feedbacks me sont revenus et j’ai immédiatement accroché sur ce Rock and Roll sombre et agressant.
J’avais souvent par le passé entendu parler d’une formation Alternative Anglaise qui se voulait être une supposée référence dans le domaine. Étant de grands amateurs de cette formation, mes trois nouveaux collègues avaient manifesté le désir de jouer une pièce de ce groupe et de l’ajouter au court répertoire de Once or Twice. Le problème était qu’aucun de nous n’était en mesure de reproduire la partie vocale de ce groupe tant la voix était unique et quand même assez haute en tonalité.
Je me suis mis à la guitare électrique en Avril 1987 et ma première guitare fut une magnifique Takamine GX 200 couleur crème. Mon ami Pat qui m’avait vendu cette guitare m’avait aussi vendu un ampli Premier des années 60 et c’est avec cet arsenal que j’ai fait mes premiers pas dans le rock, j’avais été violoniste et pianiste classique auparavant. Vers le début Juin, ma mère m’avait parlé d’un étudiant travaillant avec elle qui recherchait un guitariste pour son groupe.
Après avoir pris conscience que l’Alternatif était vaste et n’était pas toujours du New Wave rose bonbon à la Thompson Twins, je me suis lié d’amitié avec certains des corbeaux présents au spectacle de Haunting Today. Ces bibites noires fréquentaient régulièrement le Studio 84 et rapidement j’ai penché vers le côté sombre. Un soir de veillée hebdomadaire, le DJ avait fait jouer une pièce qui se trouvait sur la compilation de l’Ombre Jaune que j’affectionnais particulièrement.
Le Studio 84 avait organisé un spectacle en faisant venir un groupe de Québec totalement inconnu. Mes amis Yvan et Phano m’avaient traîné là en insistant sur le fait que ce spectacle serait mémorable. Mes connaissances en matière de musique Alternative étaient encore très limitées et ma tenue vestimentaire encore des plus ordinaires. J’en était à ma 4e ou 5e incursion au Studio et en arrivant le soir du spectacle, ce qui m’a frappé le plus a été la rangée de chaises vides sur la piste de danse face à une simili scène remplie d’instruments et d’amplificateurs. Le reste du bar était rempli de gens habillés en noir et personne ne semblait vouloir prendre les chaises. Alors, ados innocents que nous étions, nous sommes allés nous assoir à la première rangée. Un drôle de type grassouillet avec les cheveux longs ébouriffés, lui aussi habillé en noir, est venu nous dire de ne pas rester là car les chaises vont « revoler » assez vite.
En commençant à fréquenter le Studio 84, j’ai eu accès à un vaste répertoire allant du New Wave bonbon à l’Industriel bruyant. Bien avant de devenir humoriste, Jean Claude Gélinas était un passionné de cette musique hors norme et était très réceptif à nos questionnements sur telle ou telle chanson ou tel ou tel groupe. Ma rencontre progressive avec des petits amis en noir a rapidement contribué à mon éducation. Il y avait une chanson d’un trio Anglais qui tournait régulièrement le Vendredi soir mélangeant le folk et le punk sur des paroles assez directes qui traitaient d’un « 51e État d’Amérique ». Étant un « maudit séparatiste », cette chanson m’interpellait beaucoup et m’a amené à découvrir un des groupes les plus influents sur ma musique et ma façon de jouer. New Model Army est une de ces formations méconnues et surtout sous évaluées comme je les aime. Une musique à l’état brut, directe, honnête et sans artifices.
C’est en me remémorant le documentaire Urgh! A Music War que j’ai réalisé que j’avais cumulé plusieurs années de retard sur le monde Punk/Alternatif. Non pas que j’avais honte de mes années Métal, au contraire, je me sentais plus imbécile qu’autre chose d’avoir été entraîné a me fermer l’esprit. Pourtant, j’avais plusieurs amis alternos et punks durant ma passe métal et ceux-ci fiers témoins que je sois maintenant dans le droit chemin ( ! ) ont rapidement pallié à mon manque d’éducation en me gavant littéralement de l’histoire musicale underground des 10 années précédentes. C’est là que j’ai eu une révélation et que mon style vestimentaire très ordinaire a commencé à changer.
L’écoute de la cassette de l’Ombre Jaune allait plus tard m’apporter son lot d’influences. Ayant aucun titre de chanson ou nom de groupe de disponible sur cette cassette il était quasi impossible de déterminer comment faire mes recherches pour retrouver les groupes présents sur la compilation. Il y avait une radio (dont j’oublie le nom) à Trois-Rivières avec une émission appelée Énergies Toutes Directions et son animateur était un certain Jean Claude Gélinas. Ce dernier était également DJ le Vendredi soir dans un bar de Nicolet.
L’année 1987 a été une année de grands changements et bouleversements pour ma part et le Métal était de plus en plus derrière moi. Mis à part Voïvod qui évoluait très différemment, je ne suivais plus la scène et je me tournais vers d’autres styles de musique underground. Un jour, un de mes grands amis avait mis la main sur une cassette de « mix » provenant de l’Ombre Jaune à Québec. Pour être en mesure de m’amadouer pour me faire écouter la dite cassette, il m’avait dit que c’était du « Heavy… New Wave ». 90 minutes de différents groupes qui tournaient dans ce bar Alternatif.
Étant fasciné par la culture Punk et la sonorité de ce style musical non conformiste, je me suis mis à la tâche de découvrir d’autres groupes pour élargir mes connaissances en la matière. Un ami m’avait fait écouter une compilation de The Exploited et comme de raison, je suis tombé sous le charme de cet album. C’est avec la pièce Insanity que j’ai fais mes premiers accords sur une guitare, une Takamine GX200 crème achetée à un ami virtuose. Ayant rapidement compris la base de cet instrument, je suis rapidement passé au travers de Totally Exploited. Mon influence punk sur le manche provient directement de ce groupe Anglais qui a grandement contribué a façonner le guitariste que je suis aujourd’hui.
1986 a été une année de grands crus niveau albums Métal. Voïvod avec RRRÖÖÖAAARRR, Slayer avec Reign in Blood, Metallica avec Master of Puppets pour ne nommer que ces célèbres classiques. Cette année a aussi été ma dernière en tant que que « Metalhead » aguerri. J’ai certes fait la découverte de quelques groupes supplémentaires avec d’excellents albums comme Dark Angel et son Darkness Descend ou Game Over de Nuclear Assault mais mon changement de cap vers le punk m’amenait de plus en plus à indéniablement délaisser le Métal.
Le Crossover commençait à prendre de l’ampleur aux Etats-Unis et il était intéressant de constater les différentes sonorités selon l’État d’où les formations provenaient. Issu de New York, Crumbsuckers avait poussé plus loin l’idée des mélanges de styles en incorporant le Punk Anglais, le Hardcore de la côte ouest, le Hard Rock et les solos de guitares typiques du Heavy Metal. Le premier album, Life of Dreams, est devenu rapidement un classique et une référence indéniable du genre et malgré une existence très courte, Crumbsuckers a eu une très grande influence sur bon nombre de groupes qui ont contribué à façonner le Métal par la suite.