Circa Tapes – Love and Venom – 2017

Circa Tapes – EBM/Synthwave – États-Unis
Love and Venom – 2017
Medical Records
8.5/10

Le EBM et l’industriel font partie de mes genres musicaux que j,affectionne beaucoup depuis maintenant près de trois décennies. La froideur et l’aspect mécanique de cette musique synthétique riche en sonorités a toujours suscité un vif intérêt chez moi au point de m’en inspirer dans la musique que je compose.

Circa Tapes est une toute nouvelle découverte pour ma part et ce « one man band » en est à son troisième album. Love and Venom combine plusieurs aspects de la musique électronique comme le EBM originel dans la veine des premiers Front 242 et Cabaret Voltaire, le Coldwave à la Kraftwerk et même le Shoegaze à la Jesus and Mary Chain par moments. On sent également les influences de Throbbing Gristle et de Skinny Puppy des premiers instants. Le tout est habilement mené avec des sonorités propres et le choix des sons de claviers pour créer les atmosphères est très judicieux. La totalité de l’album est abrasif et hypnotique avec une superbe touche minimaliste étourdissante. Le son des années 80 est bien présent, Circa Tapes nous démontre que la musique léguée par les pionniers est toujours actuelle et intéressante.

Si vous êtes amateurs de claviers et de musique mécanique disjonctée qui écorche les tympans, Love and Venom est définitivement un album à écouter attentivement. Circa Tapes est un coup de cœur 2017 qui me replonge dans le passé avec le son des synthés analogiques. Très belle réussite sonore!

Humanity’s Disgrace – Humanity’s Disgrace – 2017

Humanity’s Disgrace – Technical Death Metal – Canada
Humanity’s Disgrace – 2017
Matière Noire
8.5/10

Fondée en 2015, la formation Montréalaise Humanity’s Disgrace nous offre un premier mini album auto intitulé sur l’étiquette Matière Noire. Suivant la désormais célèbre tradition métallique Québécoise, Humanity’s Disgrace se lance dans un régistre Death Metal très technique où le talent et les prouesses sont à l’honneur.

Avec ses cinq pièces et son total d’un peu plus de vingt-cinq minutes, ce premier enregistrement donne le ton de ce que le groupe peut nous donner et démontre un savoir faire assez impressionnant au niveau de la composition et de l’exécution. Les cinq pièces sont dotées d’excellents riffs allant du Death brutal et technique au Thrash entraînant écorchant au passage quelques éléments un peu plus progressifs. Le groupe est à l’aise avec les textures musicales en incorporant des éléments plus jazzy avec des guitares sans distorsion avec de très bons arrangements entre les cordes. On ne joue pas dans le linéaire sans toutefois tomber dans le piège du superflu et du flot de notes inutiles. On ressent certains éléments de Beyond Creation, Gorguts et Cryptopsy au niveau technique tout en ayant une personnalité propre.

Ce mini album est une belle réussite pour une première sortie, Hmanity’s Disgrace a tout ce qu’il faut pour se tailler une belle place au sein de la grand famille Métallique Québécoise et dans un avenir pas si lointain également rivaliser avec des pointures Internationales. Procurez-vous ce mini album et encouragez la relève!

Soul Remnants – Ouroboros – 2017

Soul Remnants – Death Metal – États-Unis
Ouroboros – 2017
eOne
8.5/10

Ouroboros de la formation Américaine Soul Remnants est une autre belle découverte pour moi en 2017. Troisième album du groupe, Ouroboros s’inscrit dans la longue liste de très bons albums sortis cette année, année fortement marquée par le Death Metal avec des albums de haut calibre..

Bien que la musique de Soul Remnants soit basée en partie sur un Death Metal mélodique typiquement Suédois, le groupe mélange une forte dose de brutalité avec des riffs lourds et puissants et une technicité incisive avec des structures plus complexes et un peu disjonctées. On joue beaucoup avec les solos avec de la réverbération pour donner un effet de profondeur et élargir le son des guitares durant ces passages sans altérer la partie rythmique. En tout, neuf excellents pièces dont deux instrumentales pour un total de trente-sept minutes de pure explosion sonore. L’album est un peu court et on en redemande à la fin de celui-ci mais c’est possiblement le but : Nous inciter à le réécouter en boucle!

Je recommande fortement cet album qui est à la fois entraînant et décapant, parfais pour se déboucher les oreilles et s’imprégner d’une bonne dose de puissance brute.

The Jesus and Mary Chain – Damage and Joy – 2017

The Jesus and Mary Chain – Post Punk/Alternative Rock – Écosse
Damage and Joy – 2017
Artificial Plastic
7/10

Les frères Reid sont de retour avec un nouvel album de The Jesus and Mary Chain dix-neuf ans après la sortie du dernier album Munki paru en 1998. Ce nouvel album qui marque un retour en musique du légendaire duo Écossais a été produit par nul autre que Youth de Killing Joke.

Ce nouvel album est bel et bien du Jesus and Mary Chain traditionnel et on reconnaît le son des frères Reid. Contenant quatorze pièces au tempo de lent à mi-lent et jouissant d’une production en béton, Damage and Joy offre quelques bons moments dignes des Mary Chain mais n’arrive pas à faire une grande impression malgré les efforts apportés à la composition et à la production. Le fil semble un peu décousu et ça manque de punch plus souvent qu’autrement et règle générale, l’album est un peu trop mou pour devenir intéressant en bout de ligne. On note la présence inutile de la sœur Reid (Sister Vanilla) sur quelques pièces avec sa voix vaporeuse et sans réelle conviction qui n’ajoute aucune valeur aux pièces sur lesquelles elle performe. En gros, Damage and Joy nous offre des pièces molles un peu « nounounes » et juvéniles à saveur Pop limite bonbon.

Ce nouvel album n’est pas un total désastre, il comporte de très bonnes pièces et de bons moments mais il n’est pas essentiel dans la discographie de Jesus and Mary Chain. Revenons plutôt aux Psychocandy, Darklands et Automatic et passons à autre chose.

Paganizer – Land of the Weeping Souls – 2017

Paganizer – Death Metal – Suède
Land of Weeping Souls – 2017
Transcending Obscurity Records
8.5/10

Bien qu’il se soit écoulé plus de quatre ans depuis la sortie du précédent album World Lobotomy, il n’en demeure pas moins que Paganizer a été assez prolifique en sortant quatre mini albums en 2016. Malheureusement ces quatre sorties me sont passé sous le nez, allons savoir pourquoi! Je merattrape donc avec le nouvel album du groupe Suédois paru sur Transcending Obscurity début août.

J’avais particulièrement aimé le précédent album et j’avais certaines attentes face à Land of Weeping Souls. Ce nouvel album est à la hauteur de mes attentes et est même supérieur à son prédécesseur. Paganizer offre une fois de plus son Death Metal acéré et puissant dans la plus pure tradition du Death Metal Suédois dans la veine de Grave, Entombed ou Entrails. Des riffs qui décapent sur une rythmique qui défonce tout et dix pièces de pureté sonore de la vieille école. Ici, pas de niaisage ni de taponnage, on ne tourne pas autour du pot avec du superflu. C’est cru et direct dans les dents comme on doit s’attendre d’un album de Death Metal de ce type. Tout est bien assis et à sa place, chaque élément repose sur une solide production claire et limpide qui rehausse les pièces de l’abum.

Land of the Weeping Souls est une réussite sur toute la ligne, un excellent album de Death Metal pur et dur et une belle leçon de savoir faire Suédois. A mettre dans sa liste de lecture immédiatement!

Prong – Zero Days – 2017

Prong – Industrial Thrash Metal – États-Unis
Zero Days – 2017
Steamhammer
8.5/10

Tommy Victor revient en force cette année avec le douzième album de Prong intitulé Zero Days. Cet album perpétue la lancée que Victor avait amorcée sur le précédent album délaissant le côté Industriel pour se concentrer sur un son plus Thrash Metal voire même Crossover à l’image des débuts du groupe vers la fin des années 80.

Étant de loin supérieur à X – No Absolutes, Zero Days s’inscrit même parmi un des meilleurs albums de Prong avec des riffs décapants sur une rythmique très rapide et percutante. Renouant avec ses racines, Tommy Victor se permet même d’inclure des sonorités plus Punk et Post Punk rendant l’album plus varié et plus intéressant et le résultat sonore général serait en quelque sorte un habile mélange de Anthrax, Fear Factory et Killing Joke. La production est revenue dans le droit chemin, le groupe s’était un peu égaré avec Ruining Lives mais le son Prong est de retour encore plus puissant que jamais.

Zero Days est fortement recommandé si vous avez l’esprit ouvert et êtes en mesure d’assimiler les mélanges provenant de divers genres underground. En tout treize excellentes pièces comme seul Prong sait nous concocter, un petit bijou de la discographie du groupe, Tommy Victor a fait un excellent travail de composition et d’arrangements.

Lifeless – The Occult Mastery – 2017

Lifeless – Death Metal – Allemagne
The Occult Mastery – 2017
F.D.A. Records
8.5/10

Nouvelle découverte pour moi cette année, la formation Allemande Lifeless qui donne dans un régistre Death Metal à l’ancienne fortement influencé par la vague du Death Metal Suédois. The Occult Mastery est le troisième album du groupe et regorge d’excellents riffs et idées qui valent amplement la peine.

Bien que le style ait été maintes fois entendu, Lifeless ose en ajoutant des échantillonnages ici et là au fil de l’album apportant un petit côté industriel très intéressant. Les structures musiciales sortent de l’ordinaire et le groupe offre diverses textures sonores pour enrichir ses compositions. Les arrêts soudains sont coupés au couteau et on change de tempo brusquement pour donner du piquant. Chaque musicien est excellent dans son rôle respectif et la production est impeccable, cet album rivalise avec les grosses pointures du genre. Lifeless mise sur les atmosphères changeantes au fil de l’album tout en gardant en tête de livrer une grande puissance de frappe et une énergie dévastatrice.

The Occult Mastery est un excellent album de Death Metal classique avec des atmosphères brillantes et une composition intelligente. Une très bon achat qui renforcera votre collection et ajoutera du mordant dans votre liste de lecture.

Kabbalah – Spectral Ascent – 2017

Kabbalah – Occult Rock – Espagne
Spectral Ascent – 2017
Twin Earth Records
9/10

Le Rock Occulte occupe une très grande place dans mes choix musicaux de prédilection depuis l’arrivée de Ghost en 2010. Les découvertes de nouveaux et anciens groupes œuvrant dans ce créneau sont monnaie courante à chaque année et je dois avouer que j’ai eu mon lot de belles surprises depuis les sept dernières années.

La toute dernière agréable surprise provient d’une formation Espagnole à 100% féminine. En fait Kabbalah est un trio formé sur les bases de Las Culebras qui, après plusieurs albums, a décidé de se concentrer sur un rock plus occulte et sombre. Le résultat donne l’excellent Spectral Ascent sorti sur Twin Earth Records. Musicalement, Kabbalah fait un plongeon directement au début des années 70 avec certains vestiges sonores empruntées à Coven et Blue Oyster Cult et plus près de notre décennie avec des similitudes et des airs de Blood Ceremony. Attention, Kabbalah a tout de même sa propre identité et ses propres éléments distinctifs avec des riffs coupés à la lame de rasoir où le fuzz est à l’honneur sur une rythmique entraînante et des atmosphères magiques tout droit sorties d’une quelconque incantation de sorcière. La voix entre dans la lignée de Rosalie Cunningham et de Alia O’Brien ce qui est loin de me déplaire vu la chaleur de cette voix qui enveloppe avec brio cette musique pure et mordante.

Spectral Ascent s’adresse aux vrais fans de Rock noirci pur et dur bien exécuté et brillamment composé. Kabbalah est une groupe à surveiller de près car son avenir est fort prometteur. Je suis déjà vendu!

Venom Inc. – Avé – 2017

Venom Inc – Heavy/Speed Metal – Angleterre
Avé – 2017
Nuclear Blast
8/10

Il est loin le temps où l’on s’époumonait sur Blood Lust, Welcome to Hell ou Manitou. Après Possessed, quatrième album du mythique trio paru en 1985, Venom a commencé à perdre ses plumes et ses membres pour sombrer dans une saga stupide et enfantine. Le groupe a subi des changements, des départs, des retours et voilà maintenant que nous avons droit à deux versions de Venom. L’une avec Cronos et l’autre avec Abaddon et Mantas qui se fait appeler Venom Inc et qui regroupe l’alignement de Prime Evil avec Demolition Man à la voix et à la basse.

Avé est le premier album de cette deuxième mouture de Venom. Est-ce que cette version de Venom est supérieure à l’autre dirigée par Cronos? Absolument pas, c’est du pareil au même, pratiquement le même son et le même style de riffs, bref c’est du Venom tout court. Demolition Man a le même type de voix que Cronos ce qui fait que les deux formations font exactement la même affaire à quelques différences près. Point de vue musical, bien que pas très original en bout de ligne, Venom Inc se tire bien d’affaire en offrant dix pièces de Heavy Metal teinté de Speed Metal noirci comme Venom nous a habitué. On retrouve de très bons riffs, de bonnes idées et suffisamment de bons moments pour permettre à cet album de rester dans la moyenne de la discographie générale de Venom.

Donc au final, Avé pourrait aisément être la suite de From the Very Depths lancé en 2015 par la bande à Cronos. Je ne comprends pas du tout pourquoi s’obstiner à vouloir utiliser le nom Venom si ce n’est que pour la publicité et la visibilité, le groupe aurait pu très bien utiliser Prime Evil comme nom et ça n’aurait absolument rien changé au final.

Hybreed Chaos – Entombed in Dark Matter – 2017

Hybreed Chaos – Death Metal – Canada
Entombed in Dark Matter – 2017
PRC Music
8/10

La scène Métal Québécoise est reconnue pour ses groupes ultra techniques et complexes. La formation Montréalaise vient de sortir son premier album complet intitulé Entombed in Dark Matter. Ce premier album s’inscrit justement dans cette lignée de Death Metal technique typiquement Québécois.

Ce qui frappe le plus en écoutant ce premier album ce n’est pas tant la technicité mais le son gras et pesant du groupe et je soupçonne l’utilisation de guitares à huit cordes pour être en mesure de descendre aussi bas. Ce premier album comporte dix pièces où s’entremêlent avec habileté d’excellents riffs très techniques aux structures disjonctées et un certain « groove » entraînant et puissant. Le groupe joue beaucoup avec les atmosphères froides et oppressantes tout au long de l’album lui donnant une identité propre et assez originale. Les amateurs de Gorguts, Cryptopsy et Immolation se retrouveront aisément dans la musique de Hybreed Chaos qui est de haut calibre pouvant aisément rivaliser avec des pointures de la scène Internationale.

Entombed in Dark Matter est une excellente leçon du savoir Métallique Québécois et Hybreed Chaos est voué à un bel avenir si le groupe continue sur cette lancée.

The Wizards – Full Moon in Scorpio – 2017

The Wizards – Occult Rock / Hard Rock – Espagne
Full Moon in Scorpio – 2017
Fighter Records
9/10

Je suis toujours très heureux de découvrir un nouveau groupe qui donne dans le Rock Occulte, ce style musical vient me chercher directement et la majorité de ces groupes font de la sacré bonne musique de qualité! Or, lorsque l’on découvre une bombe dans le genre, on ne peut qu’en parler.

La formation Basque The Wizards nous arrive avec un deuxième album explosif où le mot d’ordre est le Rock à fond la caisse. Full Moon in Scorpio regorge de riffs et de sonorités pures et authentiques qui sort tout droit des années 70. Certains y verront des similitudes avec Black Sabbath par moments mais c’est bien plus que ça. The Wizards puise à même les Thin Lizzy, Blue Oyster Cult, Kiss et Pentagram avec des relents de The Cult surtout au niveau de la voix. Amplis Marshall, Gibson Flying V, SG et Les Paul ainsi que la légendaire Rickenbacker joués à l’ancienne avec un « overdrive » pur, voilà les outils de torture utilisés sur ce petit chef d’oeuvre de Hard Rock musclé et mythique. En tout huit pièces de pur bonheur musical qui vous fera passer des moments d’allégresse sonore.

Full Moon in Scorpio est une réussite et un album qui deviendra un classique et une référence à coup sûr. Le Rock est mort? Pfff, pantoute!

Decrepit Birth – Axis Mundi – 2017

Decrepit Birth – Technical Death Metal – États-Unis
Axis Mundi – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Il aura fallu attendre sept longues années pour pouvoir enfin se mettre un nouvel album de Decrepit Birth dans les oreilles. L’attente aura finalement valu la peine car Axis Mundi est un album solide et vraisemblablement supérieur à Polarity, son prédécésseur.

Point de vue musical, pas de grande surprise, c’est Decrepit Birth comme on le connait avec les prouesses techniques étourdissantes et une rythmique taillée au couteau. Les arrangements sont plus fignolés sur ce nouvel album, l’ajout de claviers ici et là aidant aux atmosphères dans les passages moins rapides. Le groupe est encore capable de nous pondre des riffs hallucinants et des changements de tempo époustouflants. La production est une fois de plus claire et limpide délivrant toute la puissance du groupe sans tomber dans le superflu. Il subsiste toutefois quelques failles et maillons plus faibles au fil des pièces mais rien qui ternit l’ensemble de l’album. J’ai quelques réserves sur les trois reprises incluses dans la version limitée du CD : Outre les reprises de Sepultura et de Suffocation, il y a cette reprise totalement inutile de Orion de Metallica qui est pratiquement pareille à l’originale. Pourquoi faire une reprise dans ce cas? Mon opinion est possiblement biaisée car je ne suis vraiment pas un amateur de reprises mais en bout de ligne ces trois pièces s’adressent possiblement aux collectionneurs et aux fans finis du groupe.

Axis Mundi est un excellent album de Death Metal technique bien fait et d’une puissance assez forte pour vous faire sortir de votre léthargie. Grimpez le volume et faites saigner vos tympans!

Desultory – Through Aching Aeons – 2017

Desultory – Death Metal – Suède
Through Aching Aeons – 2017
Pulverised Records
8/10

Desultory est une de ces nombreuses formations du passé à effectuer un retour plus d’une décennie après une rupture. Dans le cas du groupe Suédois, cette séparation s’était faite en 1996 pour ne revenir qu’en 2010 avec un nouvel album. Voilà que la formation revient sept années plus tard avec son deuxième album depuis le retour.

N’ayant pas écouté l’album précédent ni les albums des années 90, je pars donc avec une écoute d’un nouveau groupe sans pouvoir faire de comparaison avec le passé. En écoutant Through Aching Aeons, il y a une chose qui nous frappe de plein fouet : La ressemblance évidente avec At the Gates et les groupes du même genre qui ont suivi. Ajoutons à cela une bonne dose de Death gras et sourd à la Entombed et on obtiens Desultory. Ce n’est pas du tout original j’en conviens mais ça ne sonne nullement le réchauffé, le groupe y allant avec ses propres idées et arrangements. Excellents riffs, très bonne production et suffisamment de bonnes idées pour permettre de pondre un album intéressant et agréable à écouter. Un bon compromis entre mélodie et brutalité et assez de puissance pour réveiller les morts.

Thrtough Aching Aeons n’est pas un album qui se démarquera mais dépasse aisément la moyenne de par sa qualité d’exécution et de composition. Une écoute qui en vaut tout de même la peine.

Decapitated – Anticult – 2017

Decapitated – Death Metal – Pologne
Anticult – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Il y a deux versions de Decapitated. La version originale, technique et totalement défoncée, qui s’est éteinte avec le décès de Vitek en 2007. La deuxième version, celle que je connais, est beaucoup plus « groovy » et entraînante, le côté technique que les fans de la première heure ont connu étant totalement disparu.

J’avais particulièrement apprécié le précédent album, Blood Mantra, paru en 2014. Anticult est supérieur à son prédécesseur révélant d’excellentes idées et des atmosphères fort intéressantes. Le groupe joue beaucoup avec les contrastes de guitares sur une rythmique qui donne envie de se défouler au maximum. L’album regorge de riffs simples et grandement efficaces qui nous rentrent dedans sans ménagement. La production est toujours aussi percutante et sonne tout de même assez « old school ». Pas de « triggers » excessifs et de superflu inutile. Tout est bien dosé et à sa place.

Anticult n’est certes pas l’album du siècle mais il est excellent d’un bout à l’autre et restera parmi les bons albums de Decapitated.

Tau Cross – Pillar of Fire – 2017

Tau Cross – Heavy Metal/Crust Punk/Rock
Pillar of Fire – 2017
Relapse
9/10

Deuxième album pour Tau Cross, groupe fondé en 2013 par Rob « The Baron » Miller (Amebix) et Michel « Away » Langevin. Le premier album, Tau Cross, avait pris le monde de la musique underground en 2015 en étant en quelque sorte la suite du dernier album de Amebix qui avait effctué un retour après plus de vingt ans d’absence.

La barre était haute pour Tau Cross qui a réussi haut la main à sortir un album supérieur au premier effort. La sonorité générale a quelque peu changé sur ce nouvel album notamment au niveau de la basse qui est beaucoup plus présente. Le style demeure tout de même sensiblement semblable, le côté Heavy Metal est un peu plus présent et la partie Post Punk domine beaucoup plus offrant des similitudes avec la légendaire formation Killing Joke. Le fan moyen de musique Métallique risque de ne pas se retrouver dans la musique de Tau Cross, le groupe flirtant beaucoup plus avec des sonorités Punk et Alternatives et parfois même pratiquement Folk comme sur la pièce titre de l’album où les guitares acoustiques sont en avant plan avec une voix rappelant celles de Andrew Eldritch (The Sisters of Mercy) et Leonard Cohen par moments. En tout onze pièces pour plus de cinquante minutes de pureté sonore avec des riffs et des arrangements mordants sur la rythmique toujours droite de Away. La production est sans faille, ça sonne comme une tonne de briques.

Pillar of Fire est une réussite sur toute la ligne qui nous replonge dans une atmosphère qui rappelle les groupes Punk et Post Punk des années 80 alors que les cris du cœur étaient encore présents. Tau Cross nous offre du vrai Punk bien ficelé avec une fureur explosive et des choses à dire.

Accept – The Rise of Chaos – 2017

Accept – Heavy Metal – Allemagne
The Rise of Chaos – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Accept, qu’on le veuille ou non, est une formation légendaire qui a connu et qui connait toujours de très grands moments de pur Heavy Metal comme il se doit d’être fait. Le groupe a connu trois séparations au cours de sa carrière, en 1989 pour revenir en 1993 puis en 1997 pour effectuer un bref retour sur scène en 2005 pour finalement revenir pour de bon en 2009 avec Mark Tornillo à la voix. Depuis ce retour, Accept a été très constant dans ses sorties et ce quatrième album avec Tornillo est une fois de plus un bel exemple de constance de qualité musicale.

The Rise of Chaos poursuit la continuité initialisée par Blood of the Nations en 2010 et la suite des événements avec Stalingrad et Blind Rage respectivement sortis en 2012 et 2014. Ce nouvel album marque cependant des changements dans la formation suite au départ de Herman Frank et Stefan Schwarzmann en 2014 qui ont été remplacés par Uwe Lulis (Grave Digger) et Christopher Williams. Ce changement de personnel ne change pas grand chose en bout de ligne, on a toujours droit à la sonorité de Accept comme on la connaît depuis des décennies. The Rise of Chaos est légèrement supérieur à Blind Rage et ne contient pas les sulfureuses ballades omniprésentes sur ce dernier album. Wolf Hoffmann et Peter Baltes gardent le cap avec des pièces rapides et épiques avec une bonne dose de puissance et de duos de guitares enflammés. Je regrette cependant que Deaffy ne s’occupe plus des paroles depuis l’insertion de Tornillo à la formation car ce dernier est un peu faible dans l’écriture et nous ponds des paroles un peu trop mielleuse à la limite niaiseuses par moments. Mais bon, on peut aisément y faire abstraction, la qualité musicale prends amplement le dessus.

The Rise of Chaos est une autre réussite de Accept et bien que les Restless and Wild, Balls to the Wall et Metal Heart soient loin dans nos souvenirs, il n’en demeure pas moins que Hoffmann fait du très bon travail de composition et est encore en mesure de nous livrer la marchandise escomptée.

Origin – Unparalleled Universe – 2017

Origin – Technical Brutal Death Metal – États-Unis
Unparalleled Universe – 2017
Agonia Records
7.5/10

Le Death Metal technique est toujours et sera possiblement toujours en évolution et le concours de celui qui pisse le plus loin ne s’arrêtera vraisemblablement jamais. Les genres extrêmes entraînent de l’abus et plusieurs musiciens qui s’adonnent à ce genre de pornographie sonore en veulent toujours plus et veulent toujours pousser leur expérience de masturbation plus loin.

La formation Américaine Origin est justement l’une des formations à l’origine de cette hécatombe auditive qui pousse les musiciens à vouloir dépasser les limites de ce qu’un humain peut produire. Ce nouvel album, Unparalleled Universe, en est un autre qui repousse le flot de notes plus loin à l’image de ce que le groupe nous a habitué dans le passé. Bien que largement supérieur aux deux derniers efforts du groupe et bien que cet album comporte d’excellents riffs et de très bonnes idées, il subsiste toujours cette folie étourdissante qui finit par nous embrouiller et nous faire perdre le fil conducteur qui relie les pièces et les éléments de celles-ci. La production y est pour beaucoup, si la batterie n’était pas « over triggée » rendant les « bass drums » comme des mitraillettes, le produit fini sonnerait un peu mieux et serait un peu plus intéressant. Le son est beaucoup trop mécanique, l’humain devient superflu rendu à ce stade, autant remplacer le batteur par une machine pure et simple.

C’est très dommage dans un sens car il y a de très bons moments sur cet album mais malheureusement pour ma part, je décroche assez rapidement lors des vomissements de notes inutiles et du martèlement continu de la section rythmique.

Sun of the Sleepless – To the Elements – 2017

Sun of the Sleepless – Black Metal/Ambiant – Allemagne
To the Elements – 2017
Lupus Lounge
9/10

Ulf Theodor Schwadorf est un de ces musiciens talentueux qui sont infatigables au point de sortir album par dessus album avec plusieurs formations. Entre 2016 et 2017 seulement, le bonhomme a sorti pas moins de trois albums avec The Vision Bleak, Ewigheim et Sun of the Sleepless. Trois albums d’une qualité dépassant largement la moyenne et tous plus enlevants les uns que les autres.

Sun of the Sleepless a vu le jour un an avant la formation de The Vision Bleak, les ressemblances évidentes entre les deux groupes font en quelque sorte que c’est plus The Vision Bleak qui ressemble à Sun of the Sleepless que le contraire. Il aura fallu attendre dix-sept années pour avoir un album complet du projet solo de Schwadorf. Deux mini albums avaient été sortis en 1999 et 2000, le projet ayant été mis sur la glace en 2005 pour renaître en 2014. To the Elements rassemble des sonorités issues des projets de Schwadorf, on reconnaît rapidement son style de composition et d’arrangements et malgré le fait que le Black Metal soit beaucoup plus présent dans Sun of the Sleepless, cet album aurait très bien pu être un album de The Vision Bleak. Comme à son habitude le musicien est très porté sur les changements d’ambiance dans une même pièce passant du très rapide au très doux et n’hésitant nullement à utiliser les contrastes entre instruments passant de la distorsion aux guitares « cleans » et utilisant grandement les claviers pour apporter le côté ambiant qu’on lui connait.

To the Elements est un excellent album fort bien réussi et prouve hors de tout doute que Schwadorf est tout un génie de la musique. Une autre excellente sortie 2017!

Broken Hope – Mutilated and Assimilated – 2017

Broken Hope – Death Metal – États-Unis
Mutilated and Assimilated – 2017
Century Media
8/10

Le retour de Broken Hope en 2013 avait eu un modeste succès avec un album potable mais loin des attentes et le groupe avait fait les manchettes cette même année lorsque Jeremy Wagner avait acheté en totalité la collection de guitares du regretté Jeff Hanneman. Quoiqu’il en soit, Broken Hope récidive cette année avec un nouvel album intitulé Mutilated and Assimilated, album supérieur au précédent sans toutefois réussir à sortir du lot originalement parlant.

La carrière du groupe a toujours été en dent de scie et les sorties d’albums ont été très inégales en frais de qualité musicale depuis la formation du groupe en 1988. Ce nouvel album s’élève toutefois au dessus de la moyenne en offrant un Death Metal générique de qualité puisé à même les sonorités de Suffocation et Cannibal Corpse. Rien de très original mais c’est fait de façon professionnelle et l’album comporte de très bons moments gras et savoureux. Les musiciens sont excellents, les riffs sont efficaces et la rythmique puissante et droite comme une barre. La production est léchée et comporte des arrangements appréciables avec des constrastes de couleur qui apportent un peu de diversité au fil de l’album.

Mutilated and Assimilated est loin d’être une catastrophe, au contraire. C’est du très bon Death Metal bien ficelé et dans les dents mais l’originalité n’est tout simplement pas au rendez-vous.

Droid – Terrestrial Mutations – 2017

Droid – Progressive Thrash/Speed Metal – Canada
Terrestrial Mutations – 2017
Nighbreaker productions
9/10

Nous le savons tous maintenant que le Thrash Metal connait une retour fulgurant depuis plus d’une décennie. Alors que plusieurs groupes se contente de remâcher les riffs de Slayer, Kreator et Destruction, il subsiste une branche dans le Thrash qui résiste à l’envie de la photocopie et qui, prenant le taureau par les cornes, s’affairent à rendre le genre plus intéressant en incluant des éléments moins standards en s’inspirant de groupes moins orthodoxes qui ont façonné le Métal à leur façon.

Les Ontariens de Droid nous arrivent avec un premier album totalement explosif et riche en sonorités et textures sortant des sentiers battus. On reconnaît aisément les influences de la vieille école du Thrash mais le groupe ne se contente pas de réutiliser les vielles formules qui ont fait leurs preuves. Droid s’aventure dans des structures moins conventionnelles avec des accords dissonants fortement influencés par Voïvod, Atheist et Vektor. Le groupe utilise abondamment les guitares planantes et spatiales pour ajouter du psychédélique dans les compositions et ainsi apporter une dimension très vaporeuse au son puissant du groupe. On peut également entendre un souffle issu des pionniers du Heavy Metal comme Black Sabbath et Queensrÿche au travers des éléments techniques générés par le trio le tout solidement assis sur une rythmique droite et une production claire et limpide.

Terrestrial Mutations est un superbe premier album qui ne passera pas inaperçu et qui deviendra sans l’ombre d’un doute un classique du genre aux côtés des Dimension Hatröss, Elements et Outer Isolation.

Vintersorg – Till fjälls, del II – 2017

Vintersorg – Viking Folk Progressive Metal – Suède
Till fjälls, del II – 2017
Napalm Records
9/10

La sortie d’un album de Vintersorg crée toujours des attentes chez les fans de la première heure et ce, malgré le fait que Andreas Hedlund ait souvent changé de style pour expérimenter d’album en album. Passant du Black Metal aux allures Viking et Folk sur les premiers albums, Vintersorg a rapidement embrassé le Progressif dans ses sonorités allant même jusqu’à utiliser la langue de Shakespeare sur trois albums au début des années 2000. Vintersorg n’a jamais vraiment sorti de mauvais album, il y en a de plus faibles que d’autres mais en général la discographie est tout de même assez constante en frais de qualité musicale.

Les fans des premiers instants espèrent depuis plus d’une décennie que Vintersorg revienne aux sources et nous ponde un album digne de Till fjälls et Ödemarkens son. C’est maintenant chose faite en 2017. Le génie musical revient en force cette année avec Till fjälls, del II qui est un total retour en arrìere avec les sonorités et le style de composition qui ont fait sa renommée à ses débuts vers la fin des années 90. Ce nouvel album pourrait aisément s’insérer entre Ödemarkens son et Cosmic Genesis tant on y retrouve l’essence même des deux premiers albums. La rapidité et les changements de tempo soudains sont bien présentes et la saveur très Folk est bien ancrée comme dans le bon vieux temps. Vintersorg nous offre un album double généreux de treize pièces pour plus de soixante-quinze minutes de pure merveille sonore.

Till fjälls, del II est un album puissant qui se classera haut dans les tops 2017 et un classique signé Vintersorg. Les prières ont été exhaussées, préparez-vous à un voyage temporel de vingt ans dans le passé!

Цар Стангра (Tsar Stangra) – Небесният ковач (Forgeron Céleste) – 2017


Цар Стангра (Tsar Stangra) – Black Metal – Canada
Небесният ковач (Forgeron Céleste) – 2017
Independant
8.5/10

En voyant le premier album de Цар Стангра, on serait porté à croire que ce groupe vient de loin, des profondeurs froides d’un quelconque pays des Balkans. En fait, Tsar Stangra (traduction assez juste) provient effectivement d’un pays froid mais pas très loin. Mené de main de maître par Stanislav Stefanovski, ce groupe chantant la culture Bulgare est Québécois, plus précisément de la vieille capitale. Le premier album Небесният ковач (Forgeron Céleste) se veut un hommage aux racines et à la culture Bulgare dont sont issus deux membres du groupe et c’est particulièrement réussi.

D’entrée de jeu, la musique de Tsar Stangra nous plonge dans un univers Black Metal glacial avec de bonnes doses de sonorités et d’arrangements folkloriques issus de la culture Bulgare. Les mélodies de guitares sont très présentes et à l’avant plan supportées par une rythmique très solide avec des changements de tempo soudains et très efficaces. Certains parallèles avec Norkturnal Mortum ou Drudkh pourraient se faire ainsi que certaines similarités avec les premiers albums de Rotting Christ mais au final Tsar Stangra a un son qui lui est propre et son niveau d’originalité est plus élevé que la moyenne. La production est claire et limpide quoique la batterie et la basse soient légèrement loin dans le mix et les claviers un peu trop en avant par moments mais on oublie rapidement ces aspects, les mélodies de guitare retenant constamment notre attention.

Ce premier album de Цар Стангра est une valeur sûre à se procurer dans les plus brefs délais, un premier album qui prouve que le Black Metal est bien présent au Québec et une autre preuve de la qualité musicale Métallique d’ici.

The Tear Garden – The Brown Acid Caveat – 2017

The Tear Garden – Avant Garde Experimental Industrial – Internationnal
The Brown Acid Caveat – 2017
Metropolis Records
9/10

Quand on est fan de longue date de Skinny Puppy et de The Legendary Pink Dots, il presque impossible d’être passé à côté de The Tear Garden. Initialement fondé en 1986 par çEvin Key et Edward Ka-Spel, le projet a vu bon nombre d’invités passer dans ses enregistrements au cours des trente ans de carrière du duo. Curieusement, j’ai manqué un bonne partie (pour ne pas dire la majeure partie) de cette carrière et de ses sept albums. Après The Last Man to Fly, j’ai complètement perdu de vue non pas seulement The Tear Garden mais aussi les Pink Dots et Skinny Puppy. Ma vie familiale et mon cheminement musical avait pris une toute autre tangente dans les années 90 me forçant à abandonner d’innombrables artistes que j’aimais.

C’est donc avec un certain enthousiasme que j’ai écouté The Brown Acid Caveat, septième album de la légendaire formation, sorti depuis peu sur Metropolis Records. Curieusement, je n’ai guère été surpris par la tournure musicale proposée par The Tear Garden, le duo n’a pas chagé et offre toujours ses expérimentations et ses subtilités sonores comme à l’époque de Ophelia et Room with a View. Le son et le style global penche beaucoup plus vers The Legendary Pink Dots que de Skinny Puppy et les douze pièces formant ce nouvel album entreront dans la légende laissée par nos deux acolytes et génies musicaux.

Je suis donc particulièrement satisfait de ce nouvel album qui est à la hauteur de ce que l’on doit s’attendre de pointures comme çEvin Key et Edward Ka-Spel. The Legendary Pink Dots avait sorti une bombe avec Pages of Aquarius en 2016 et Skinny Puppy avait fait de même avec Weapon en 2013. The Brown Acid Caveat s’incruste dans la continuité d’excellence générée par les deux comparses et c’est avec un pur enchantement pour les oreilles que l’on se délecte de ces sublimes sonorités.

Vokonis – The Sunken Djinn – 2017

Vokonis – Stoner/Doom Metal – Suède
The Sunken Djinn – 2017
Ripple Music
9/10

Officiant originalement sous le pseudonyme de Creedsmen Arise, le trio Vokonis en est maintenant rendu à son deuxième album depuis son changement de nom en 2015. Le groupe nous plonge dans des sonorités issues du passé et The Sunken Djinn est un album qui m’a légèrement pris par surprise de par la qualité musicale qui s’y dégage.

Vokonis joue dans des timbres sombres et des rythmes assez lents rappelant à la fois Black Sabbath et Sleep dans l’approche des compositions et la façon de jouer. On a donc droit à un Soner/Doom très traditionnel et surtout très bien ficelé. Le groupe est habile au niveau des riffs et des arrangements et la production est tout de même fort claire et limpide pour ce type de musique. Les ambiances des années 70 apportent un brin de fraîcheur dans toute cette puissance sonore, l’utilisation de certains effets sur les instruments comme par exemple le « chorus » sur la basse ou le « delay » sur les guitares nous transporte dans un univers un peu plus planant voire même oppressant par moments, le groupe est en mesure de mettre en musique les thèmes d’horreur de Lovecraft avec brio.

Si vous êtes amateurs de Stoner lourd sortant des abysses, ce deuxième album de Vokonis est tout à fait indiqué pour faire peur aux voisins récalcitrants. The Sunken Djinn est un album à découvrir et à se mttre dans les oreilles dans les plus brefs délais.

Maim – Ornaments of Severity – 2017

Maim – Death Metal – Suède
Ornaments of Severity – 2017
Soulseller Records
6.5/10

J’ai toujours aimé les formations qui revenaient en arrière avec les sonorités. Je me dis très souvent qu’il faut connaître ses origines pour évoluer. Mais les sonorités « old school » à trop fortes doses peuvent provoquer un sentiment d’inconfort et de trop souvent entendu. La formation Suédoise Maim n’utilise non seulement les vieilles sonorités mais elle se vautre dedans comme un cochon dans la boue.

Ornaments of Severity est le troisième album du groupe et premier album qui me fait découvrir ce duo. Bien que l’essence musicale soit typiquement « Swedish Death », Maim joue te;;ement la carte « old school » que c’en est presque pathétique. La réverbération est tellement présente qu’on jurerais entendre Possessed en version plus lourde. L’album comporte de très bons éléments mais le tout n’offre pas vraiment d’éléments grandioses en bout de ligne. Le facteur « wow! » n’est pas au rendez-vous et on tombe facilement dans la monotonie et le réchauffé au bout de quelques pièces.

Il est possible que le principal problème avec cet album soit au niveau de la production. La batterie est fade et sans éclat, les guitares sont t`res loin dans le mix et la basse est presque inaudible. Avec les moyens de production qui existent de nos jours, il est inexcusable de sonner comme un groupe des années 80 où les ressources en matière de Métal étaient quasi inexistantes. Ornaments of Severity est un album dont on peut se passer et sans réel intérêt, concentrons-nous sur les originaux et tournons la page.

Excommunion – Thronosis – 2017

Excommunion – Black/Death Metal – États-Unis
Thronosis – 2017
Dark Descent Records
8.5/10

Il aura fallu attendre quinze ans avant de pouvoir bénéficier d’un deuxième enregistrement de la part des Américains de Excommunion. Il faut dire que le groupe avait cessé ses activités en 2006 pour revenir à la vie en 2013 et qu’il est constitué de membres et et ex-membres de Nightbringer et Maveth.

Bien que classifié comme étant un album, Thronosis prends plus les allures de mini album avec ses quatre longues pièces dont la plus courte fait plus de six minutes et demi pour un total de près de vingt-sept minutes. Lourdement influencé par Morbid Angel, Excommunion joue également la carte du Black Metal vraisemblablement puisé chez Nightbringer pour assombrir son Death Metal gras et destructeur. Le niveau de complexité des pièces est assez élevé et les musiciens sont de fins compositeurs qui nous offrent des riffs ravageurs et des arrangements bien ficelés. La production est impeccable, le tout est très solide et très puissant, le groupe oscille entre le très lent et les « blast beats » démesurés, ces contrastes étant assez significatifs.

Bien que légèrement trop court, ce mini album est une très belle réussite et démontre que le Death Metal sombre et puissant est toujours d’actualité. Attention à vos oreilles chastes, Thronosis n’est pas fait pour les doux.

Municipal Waste – Slime and Punishment – 2017

Municipal Waste – Thrash Metal/Crossover – États-Unis
Slime and Punishment – 2017
Nuclear Blast
7/10

Tout comme le Thrash Metal, le Crossover semble commencer à montrer des signes d’essoufflement et de fatigue. Ceci fort probablement dû à la prolifération de nouveaux groupes voulant copier le genre ces dernières années et contribuant à user ce type Métallique jusqu’à la corde.

Non satisfaits de pouvoir sortir un album en 2017, certains membres de Iron Reagan officiant également dans la formation Municipal Waste récidivent avec un autre album cette année, le sixième du groupe intitulé Slime and Punishment. Contrairement à Iron Reagan qui offre en règle générale de bons albums enlevants et originaux, Municipal Waste de son côté semble stagner et se vautrer dans l’ordinaire et le réchauffé. Non pas que le groupe soit mauvais, les musiciens sont bons et les pièces proposées contiennent de très bonnes idées mais mises bout à bout ces bonnes idées aboutissent à une redondante musique remâchée qui donne l’impression que les pièces de l’album sont en fait des rejets qui étaient destinés à Iron Reagan.

Slime and Punishment n’est pas un album foncièrement mauvais mais l’originalité n’est pas au rendez-vous et laisse un arrière goût de « passé au four à micros ondes ». Très réchauffé, redondant et pas très spectaculaire.

Entrails – World Inferno – 2017

Entrails – Death Metal – Suède
World Inferno – 2017
Metal Blade
8.5/10

Il est toujours plaisant d’écouter un album de Death Metal qui rentre au poste, surtout venant d’un groupe qui sait garder une constance d’album en album. Entrails vient tout juste de sortir son cinquième album, World Inferno, album qui ne passera pas inaperçu cette année!

La formule du groupe est assez simple : On utilise la bonne vieille sonorité du Death Metal Suédois avec la fameuse Boss HM-2 et on crée des riffs gras qui frappent fort. Certains diront que c’est du déjà entendu mais en bout de ligne on s’en balance royalement. Ayant été fondé en 1990, Entrails peut aisément se vanter de faire partie de la première vague du Death Metal Suédois avec les Entombed, Grave et At the Gates. Un son pur qui écorche les tympans, une rythmique droite et directe et une voix gutturale sortie d’outre tombe, c’est tout ce dont un groupe de cette trempe a besoin pour tout détruire.

World Inferno est une réussite sur toute la ligne. Jimmy Lundqvist roule sa bosse depuis plus de vingt-cinq ans et ça paraît. Ce nouvel album est à placer dans sa collection le plus rapidement possible!

Space Witch – Arcanum – 2017

Space Witch – Sludge/Doom Metal – Angleterre
Arcanum – 2017
HeviSike Records
6.5/10

J’ai, depuis aussi loin que je me souvienne, toujours été un amateur de longues pièces surtout celles celles qui offrent un certain développement pour mener à une explosion finale. Mais je dois me rendre à l’évidence, certains groupes ou artistes ont de la difficulté à mener à bien la mission de concocter de longues pièces et de les rendre suffisamment intéressantes pour que quine minutes en paraisse cinq.

Avec un nom comme Space Witch, mon intérêt a été rapidement marqué et l’écoute du deuxième album de ce groupe Anglais était donc de mise. Arcanum débute avec une longue pièce de plus de quinze minutes alliant profondeur et psychédélique, deux éléments qui se retrouvent tout au long des quatre pièces qui totalisent près de quarante-cinq interminables minutes. Arcanum semble être le fuit d’un « jam session » enregistré comportant de très bonnes idées ici et là mais la redondance et la monotonie prennent tellement le dessus que les pièces devient d’une platitude déconcertante à en perdre le fil. De plus, le groupe a misé sur l’instrumental ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Sauf que ça manque littéralement de contenu et de par le fait même d’intérêt en bout de ligne.

Arcanum de Space Witch est donc une perte de temps plus qu’autre chose malgré les bons moments qui sont parsemés aléatoirement dans ce flot sonore répétitif et endormant. On passe à un autre appel!

Magna Carta Cartel – The Demon King – 2017

Magna Carta Cartel – Post Punk / Alternative Rock – Suède
The Demon King – 2017
Lövely Records
8/10

Pour faire une présentation courte, Magna Carta Cartel a été fondé en 2006 et a sorti deux albums entre 2006 et 2009. Le projet a été mis de côté en 2009 au profit de la fondation d’une nouvelle entité intitulée Ghost. Suite au départ de Martin Pesner (Omega) de Ghost en Juillet 2016 et du dévoilement de son identité. MCC est redevenu actif et propose cette année un nouvel enregistrement sous forme de min album de cinq pièces.

Certes, The Demon King a certaines similarités sonores avec Ghost mais pas suffisamment pour comparer les deux groupes de façon générale. Pour ceux qui ont déjà pris connaissance de MCC par le passé avec les deux premiers albums, The Demon King offre des sonorités beaucoup plus Pop avec de fortes influences Post Punk à la Joy Division et des éléments vaporeux du Rock Progressif dans la veine de Pink Floyd. MCC n’a absolument rien des influences Heavy Metal présentes chez Ghost. Ce nouvel EP comporte trois nouvelles pièces ainsi qu’un ré-enregistrement de la pièce Jennifer et une reprise. L’utilisation des guitares acoustiques est très présente donnant certains airs de Echo & the Bunnymen par moments. Pesner est un excellent compositieur et les arrangements sont assez intéressants, on joue beaucoup avec les sons et les effets pour créer des ambiances planantes.

The Demon King laisse par contre sur notre faim et manque un peu de tonus. Tout de même mieux que les deux EPs de Ghost avec les interminables reprises mais il y a de la place pour une nette amélioration. Un bon retour pour MCC qui devrait nous faire patienter pour un album complet.