Nightbringer – Terra Damnata – 2017

Nightbringer – Black Metal – États-Unis
Terra Damnata – 2017
Season of Mist
8.5/10

Comme quoi la grande famille du Métal comporte plusieurs sous genres et autant de manières de jouer et de sonorités différentes, la formation Américaine Nightbringer joue dans un registre très froid et surtout très strident. Je préfère de loin les sonorités plus lourdes et plus grasses mais je me suis surpris à apprécier l’autre extrémité de la ligne Métallique.

Heureusement, Nightbringer ne joue pas la carte du « lo-fi ». La production de Terra Damnata, le plus récent album, est puissante et sonne merveilleusement bien. Le groupe mise sur des riffs acérés avec des guitares jouant dans les notes les plus aiguës et opte pour des sonorités froides voire même glaciales avec des arrangements sombres et majestueux. Le tout basé sur une rythmique très rapide et des changements soudains. Le niveau technique est très élevé et les membres du groupe sont de fins compositeurs, les mélodies dissonantes des guitares en sont un parfait exemple.

Même si ce type de Black Metal n’est pas dans ma zone de confort, Terra Damanta est un album que j’ai quand même bien aimé et qui m’ouvrira la porte à d’autres groupes du même genre. C’est puissant, froid et malsain.

Devil’s Witches – Velvet Magic – 2017

Devil’s Witches – Doom Metal/Psychedelic Rock – Angleterre
Velvet Magic – 2017
Independant
8.5/10

Premier album du projet « one man band » Anglais Devil’s Witches et très belle découverte pour ma part. Velvet Magic c’est l’oeuvre de James Abilene qui joue de tous les instruments en plus des voix, de la composition et des arrangements. C’est toujours surprenant de voir et d’entendre ce qu’un seul musicien peut accomplir sur un album!

Sur Velvet Magic Abilene revisite plusieurs facettes de la musique underground et mise beaucoup sur le son et l’imagerie des années 70 avec un Rock Psychédélique à hautes teneurs en Doom et Heavy Metal. Le fuzz est en avant plan et les sonorités du Hammond B3 sont à l’honneur. Quelques sonorités plus Gothiques se font entendre ici et là surtout au niveau des voix ce qui ajoute une dimension plus sombre aux pièces. Si vous aimez les groupes dans la veine de Uncle Acid & the Dead Beats, Trouble ou encore The Devil’s Blood, Devil’s Witches est définitivement pour vous. Mélangez le tout à des thèmes occultes teintés de sorcellerie à l’état pur et vous obtiendrez ce parfait mélange obscur et complètement « flyé ».

Devil’s Witches est un projet fort intéressant qui est grandement à considérer. Vevet Magic est un excellent album dans le genre qui regorge de sonorités issues d’un autre temps!

Deep Purple – Infinite – 2017

Deep Purple – Hard Rock – Angleterre
Infinite – 2017
earMUSIC
8/10

Pour moi Deep Purple ce sont les In Rock, Fireball et Machine Head. N’ayant pas vraiment suivi toute la carrière du groupe je me fie à ces trois albums phares comme étant mes points de repère. Bien sûr, j’ai eu vent de plusieurs pièces issues de différents albums autres que ceux mentionnés plus haut dont le très excellent Perfect Strangers paru en 1984. Je ne connais aucunement les périodes de David Coverdale et de Joe Lynn Turner et c’est donc avec une optique plus détachée que j’ai écouté Infinite.

De ce que je connais de Deep Purple, il y a le Deep et le Purple. Je m’explique : Il y a le Deep Purple qui cogne dur et qui est assez Heavy mais il y a aussi le Deep Purple plus mou et plus facile d’approche et d’écoute. Sur Infinite, il y a les deux. Alors que l’album démarre en trombe avec Time for Bedlam qui typique du groupe et dans la veine des Highway Star ou Speed King, la seconde pièce Hip Boots est une pièce plutôt standard à tendances blues maintes et maintes fois jouées par le groupe. L’album oscille entre ces deux tendances tout au long des dix pièces qu’il contient jusqu’à se terminer sur une inutile reprise de Roadhouse Blues des Doors.

Musicalement, le jeu entre le clavier et la guitare sont phénoménales, Don Airey et Steve Morse ne sont plus des novices et leur contribution musicale est indéniable, c’est du grand art. Ian Paice et Roger Glover sont toujours aussi solides et portent le groupe à bouts de bras sur des rythmiques puissantes et taillées au couteau. Gillan est toujours aussi en voie mais il ramollit quelque peu. Les envolées vocales qui ont fait sa réputation ne sont pratiquement pas présentes sur cet album et au final sa voix vient un peu trop adoucir les compositions.

Infinite est loin d’être le meilleur du Deep Purple que je connais mais c’est un album très décent qui s’écoute fort bien.

Jagged Vision – Death is this World – 2017

Jagged Vision – Stoner/Sludge/Black Metal – Norvège
Death is this World – 2017
Fysisk Format
9/10

Comme bon nombre d’entre vous le savent, je suis un grand amateur de mélanges musicaux et j’aime particulièrement lorsque ça sort de l’ordinaire et qu’un groupe apporte de la fraîcheur et de la nouveauté dans le vaste monde musical. J’adore aussi particulièrement me dire intérieurement « Tabarnak! » quand j’entends un album qui me jette à terre. C’est le cas de Death is this World, deuxième album de la formation Norvégienne Jagged Vision.

Ce qui est le plus frappant avec la musique de Jagged Vision c’est l’habile mélange entre le Black Metal, le Stoner et le Sludge. Le tout est teinté parfois de Thrash Metal et de Hardcore de la première vague offrant une agressivité sans frontières aux dix pièces de l’album. Le mot d’ordre est le riff. Le groupe est vraiment un maître en la matière en délivrant des riffs dévastateurs et accrocheurs sur une rythmique incendiaire et des plus puissantes. Le niveau de technicité est assez élevé et bien dosé sans tomber dans le superflu. Il est tout de même assez difficile de catégoriser le groupe tant les influences sont nombreuses et disparates mais on pourrait qualifier sa musique comme étant une fusion entre Kvelertak, Mastodon et Entombed sans toutefois sonner comme l’un ou l’autre de ces exemples.

Death is this World est un album éclatant et fort différent qui saura plaire à un vaste auditoire underground, qu’il soit amateur de Stoner, de Doom, de Black, de Death, de Punk et même de Prog. Une très belle réussite, moi j’accroche au maximum! Belle leçon d’ouverture d’esprit.

Evocation – The Shadow Archetype – 2017

Evocation – Melodic Death Metal – Suède
The Shadow Archetype – 2017
Metal Blade
7.5/10

Evocation est de retour cinq ans après la sortie de son dernier album, Illusions of Grandeur. La formation Suédoise n’a jamais été vraiment flamboyante depuis la parution de son premier album en 2007 et a toujours su conserver une courbe de moyenne envergure mais tout de même efficace au fil de sa carrière.

The Shadow Archetype ne fait nullement exception, Evocation semble aimer la stabilité et le confort douillet préfèrant une fois de plus se vautrer dans le déjà entendu. Ici on a le son des guitares à la Entombed mais toujours avec cette facette de « Melodic Swedish Death Metal » copié de In Flames, Dark Tranquillity et At the Gates. Certes, c’est bien monté et exécuté, le tout bien assis sur une production puissante mais l’originalité est loin d’être au rendez-vous et Evocation sonne toujours comme n’importe quel groupe de cet acabit : Morne, terne et sans éclat. Le groupe semble vouloir s’accrocher à un son qui a fait ses preuves, possiblement dans l’espoir de percer les marchés et devenir gros. Sauf que ce son est usé à la corde et n’apporte plus rien d’intéressant depuis belle lurette, la preuve : Les instigateurs de ce type de Métal ont carrément changé de style depuis de nombreuses années.

The Shadow Archetype se perd dans le flot des sorties d’albums et Evocation demeure une fois de plus dans la moyenne en ne se démarquant pas du tout. Pas mauvais mais sans réel intérêt.

The Doomsday Kingdom – The Doomsday Kingdom – 2017

The Dommsday Kingdom – Doom Metal – Suède
The Doomsday Kingdom – 2017
Nuclear Blast
9/10

Leif Edling est décidément un musicien qui ne chôme pas et qui ne connais pas le sens du mot s’arrêter. Fondateur de la légendaire formation Candlemass, Leif Edling est en quelque sorte un porte étendard du Doom et porte le flambeau bien haut depuis le début des années 80. Que ce soir avec Candlemass, Krux ou Avatarium, Edling s’est toujours illustré et a toujours offert du matériel de très haute qualité et c’est un fois de plus le cas avec son nouveau projet The Doomsday Kingdom.

Originalement conçu comme étant un « one man band », The Doomsday Kingdom s’est rapidement transformé en véritable band réunissant des membres et ex-membres de Royal Hunt, Avatarium et Wolf. Bien que le parallèle avec Candlemass soit bien en évidence, The Doomsday Kingdom explore plus en profondeur les racines du Heavy Metal et du Hard Rock tout en incorporant les sonorités Doom traditionnelles typiques au style de Edling. Ce premier album comporte huit pièces pour une durée totale de 52 minutes. Bien évidement, la production est de haut niveau et c’est ce que l’on s’attend de la part d’une pointure comme Leif Edling.

The Doomsday Kingdom est une réussite sur toute la ligne et ce premier album perpétue à merveille le Doom dans la plus pure des traditions. Une excellente sortie 2017 qui restera gravée dans les mémoires.

Sail – Slumbersong – 2017

Sail – Sludge/Stoner Metal – Angleterre
Slumbersong – 2017
Indépendant
7.5/10

L’engouement pour le Stoner et Sludge est devenu assez grand depuis quelques années et nombreuses sont les formations à embrasser le genre et tenter de faire revivre les sonorités du passé. Les Anglais de Sail se sont plongés tête première dans le genre et nous offre un premier album intitulé Slumbersong.

Musicalement très professionnel et fort intéressant, Sail joue dans le créneau des Mastodon, Baroness et Pallbearer sans toutefois copier ces derniers. Malgré des sonorités déjà entendues, Sail tire bien son épingle du jeu avec des pièces originales et fort bien composées. Les musiciens ont un talent indéniable sur leur instrument respectif et la production est impeccable. J’ai tout de même des réticences avec certains éléments comme les vocaux et les partitions de ceux-ci. Tout comme pour Mastodon et Pallbearer j’ai beaucoup de difficulté avec ce type de voix qui vient adoucir le ton des compositions. Parfois j’ai l’impression que le groupe fait par exprès d’apporter une touche un peu plus pop à ses chansons et à certains moments, je ne sais pas trop si le groupe est vraiment à l’aise avec les voix tant elles sont hors champ en ne cadrant pas du tout avec la musique. Quelques similarités avec le Indie Rock se font entendre ici et là rendant le tout un peu pathétique.

Il est dommage de gaspiller d’excellentes parties musicales mais ça fait partie du style. J’ai eu de la difficulté avec les derniers albums de Mastodon et Pallbearer et malheureusement, Sail entre directement dans la catégorie des deux autres, un groupe à oublier pour moi.

Memoriam – For the Fallen – 2017

Memoriam – Death Metal – Angleterre
For the Fallen – 2017
Nuclear Blast
9/10

Suite à la fin abrupte de Bolt Thrower en 2016, Karl Willetts a fondé Memoriam pour honorer la mémoire du batteur Martin Kearns décédé en 2015. Réunissant également des musiciens issus de Benediction, Memoriam se lance cette année avec un premier album, For the Fallen, qui reprends exactement là où Bolt Thrower avait laissé en 2005.

Memoriam joue dans un créneau Death Metal relativement très lent où le riff rapide est à l’avant plan. Le groupe utilise beaucoup les contrastes entre les instruments usant de subterfuges pour nous étonner à chaque pièce. C’est lourd, gras et surtout sans pitié. La production est puissante et l’utilisation d’échantillonnages ici et là vient renforcer l’originalité du groupe tout en conservant une dose de Death de la vielle école dans la veine de Asphyx, Bolt Thrower ou Hail of Bullets. For the Fallen réuni huit pièces directes et concises pour un total de près de 43 minutes de force brutale.

For the Fallen est une très belle réussite et un excellent album à écouter. Un album qui devrait se placer assez haut dans la liste 2017 et Memoriam est un groupe qui fera sans nul doute sa place assez rapidement dans la grande sphère Métallique.

The Obsessed – Sacred – 2017

The Obsessed – Doom Metal – Etats-Unis
Sacred – 2017
Relapse
8.5/10

La légendaire formation Doom The Obsessed est de retour 23 ans après la sortie de son troisième album paru en 1994 avec Sacred, un album explosif et profond à l’image des trois premiers albums. Cet album est un peu difficile à assimiler par contre et m’a pris quelques écoutes avant de l’apprivoiser.

Sacred est plus « heavy » que ses trois prédécésseurs, le temps entre le dernier album et celui-ci en est possiblement la cause. Gardant toujours la similarité des Pentagram et Black Sabbath, Sacred a un petit quelque chose de plus mordant que les influences de The Obsessed et le blues est assez prononcé sur certaines pièces. C’est album assez généreux avec douze pièces et près de 43 minutes lourdes et puissantes. Les riffs et les solos de guitares sont tout droits sortis des années 70 et l’atmosphère dégagée par l’album est un héritage authentique des belles années du Hard Rock et des balbutiements du Heavy Metal.

The Obsessed est revenu en grande forme et Sacred est un album qui se classera parmi les classiques du genre. Grandement à considérer si vous aimez le Doom qui rock à fond.

Cut Up – Wherever They May Rot – 2017

Cut Up – Death Metal – Suède
Wherever They May Rot – 2017
Metal Blade
8.5/10

Tout en étant relativement nouvelle, la formation Suédoise formée en 2014 compte dans ses rangs des musiciens reconnus dont certains sont passés par des formations telles que Vomitory, Coldworker et The Project Hate MCMXCIX. Le premier album du « supergroup » était passé sous mon radar en 2015, je me reprends donc avec ce deuxième album intitulé Wherever They May Rot.

Disons le franchement, Cut Up ne réinvente absolument rien et n’apporte aucune nouveauté musicale. Le créneau du groupe est le Death Metal pur et dur dans la veine des Vomitory, Vader ou Grave. Rein de nouveau mais vraiment efficace et puissant. Les compositions de Cut Up sont enlevantes avec d’excellents riffs qui décapent sur une rythmique martelante qui cogne vraiment dur. L’album comporte onze pièces courtes et concises, on va à l’essentiel, c’est franc et direct.

Wherever They May Rot est un excellent album de Death Metal pas gentil qui décoiffe. Un album parfait pour se faire aller la touffe et brasser sa cage un bon coup.

Dodecahedron – Kwintessens – 2017

Dodecahedron – Avant Garde Black Metal – Pays Bas
Kwintessens – 2017
Season of Mist
9/10

Complètement déjanté et surtout disjoncté. C’est à peu près ce qui résume en deux mots la musique de Dodecahedron. Kwintessens est le deuxième album du groupe des Pays Bas et je découvre tout juste cette formation avec cet album. Je ne suis pas le plus grand amateur de Black Metal mais lorsque l’appellation Avant Garde apparaît quelque part, j’ai toujours une tendance à sourciller et être bizarrement attiré comme un aimant vers ce type musical.

C’est avec une sauvagerie sans bornes que Dodecahedron nous lance sa puissance et sa froideur tel un souffle violent et glacial. Le groupe ne joue aucunement du Black Metal de base et ne se contente absolument pas de se complaire dans des standards confortables. Au contraire, l’innovation et la recherche sonore sont au rendez-vous utilisant des structures complexes et des arrangements qui sortent de l’ordinaire. Bien assise sur une production claire et limpide, cette folie musicale nous transporte rapidement vers des contrées inexplorées et laisse place à l’imagination. L’instrumentation est de haut calibre et les membres du groupe sont d’excellents compositeurs. Dodecahedron entre dans la lignée des Deathspell Omega et Anaal Nathrakh de par son approche avec des prouesses techniques dans la veine de Ulcerate et une profondeur musicale rappelant Abyssal.

Kwintessens n’est pas fait pour tout le monde, il faut avoir une ouverture d’esprit assez large pour comprendre ce qui se passe vraiment car on est très loin du Métal accessible. Si vous aimez la musique plus étrange et les arrangements complètements fous, Kwintessens est un album à se mettre dans les oreilles dans les plus brefs délais.

Demonic Resurrection – Dashavatar – 2017

Demonic Resurrection – Symphonic Death/Black Metal – Inde
Dashavatar – 2017
Independant
8.5/10

Le Métal extrême est bien représenté sur la quasi totalité de la surface du globe et meêm dans des endroits un plus plus inusités comme l’Inde, terre de Demonic Resurrection qui nous offre son cinquième album, Dashavatar. Je ne connaissais nullement cette formation et je dois dire que suis rsté tout de même agréablement surpris par celle-ci.

Le mélange symphonique et sonorités traditionnelles ne sont plus une nouveauté, plusieurs groupes issus de diverses cultures ont embrassé cette tendance pour faire évoluer le monde du Métal et le rendre plus ouvert. Demonic Resurrection n’invente pas cette facette mais utilise les instruments traditionnels de sa culture d’origine pour offrir une musique très intéressante et riche en sonorités. Basées sur un Death/Black Metal dans la veine des Cradle of Filth et Dimmu Borgir, les compositions de Demonic Resurrection entrent dans un créneau plus conventionnel tout en ajoutant des idées et des sonorités s’apparentant à Chthonic, Melechesh et parfois même à Fleshgod Apocalypse par moments. Jouissant d’une production sans failles, Dashavatar est un album explosif d’une puissance assez appréciable.

J’ai eu quelques difficultés avec certaines parties vocales claires qui tombent dans un petit côté Metalcore agaçant mais ça passe quand même assez bien dans le flot musical en général. Quelques passages un peu trop mélodiques à tendances Power Metal se font entendre ici et là ce qui rends ces passages un peu plus joyeux et mielleux. On peut cependant faire fi de ces petits « défauts » car l’ensemble de l’album est suffisamment excellent pour nous faire oublier ceux-ci. Dashavatar est un très bon album dans le genre à écouter sans réserves.

Moonloop – Devocean – 2017

Moonloop – Progressive Death Metal – Espagne
Devocean – 2017
Listenable Records
9.5/10

Enfin un nouvel album de la part de la formation Espagnole Moonloop! J’avais été abasourdi par Deeply from the Earth en 2012 et voilà que cinq ans plus tard Moonloop délaisse les entrailes de la Terre pour nous faire voyager dans les profondeurs océaniques. Devocean est la suite directe du précédent album et la formation continue à nous en mettre plein les oreilles!

Bien que le comparaisons avec Opeth soient de mise, il n’en demeure pas mooins que Moonloop a son propre style et ses sonorités sont bien distinctes faisant du groupe une entité bien à part dans cet univers de Metal Progressif. Les influences des années 70 sont encore bien présentes et Mooloop accentue son côté Death Metal qui est plus puissant et plus lourd que sur Deeply from the Earth. Quelques similitudes avec Voïvod sont également à noter surtout au niveau des tritons jouées par les guitares. Les arrangements illustrent avec brio la notion de profondeurs, on a l’impression d’être sous l’eau et de visiter les abysses marins à la recherche d’un quelconque trésor. Basées sur une production claire et fluide, les compositions de Moonloop sont de très haut calibre et avec Devocean, ces compositions propulsent le groupe vers une autre catégorie.

Il y a beaucoup de travail sur cet album et ça s’entend. Beaucoup de technicité sans tomber dans le superflu, chaque note et chaque parcelle rythmique est a sa place formant un tout homogène. Devocean c’est du grand art musical et il serait impensable de passer à côté d’un album de cette trempe!

Cruthu – The Angle of Eternity – 2017

Cruthu – Psychedelic Doom Metal – États-Unis
The Angle of Eternity – 2017
Indépendant
8.5/10

Premier album pour la formation Américaine Cruthu formée en 2014, The Angle of Eternity puise ses sonorités directement à la source des années 70 avec les Black Sabbath et compagnie mais aussi dans le Hard Rock de cette période et le Heavy Metal du début des années 80. La formation a troqué une chanteuse pour une voix masculine pour ce premier album, ce qui est plutôt rare car généralement c’est l’inverse qui se produit.

The Angle of Eternity propose six pièces pour une durée totale de près de 37 minutes axées sur les guitares et la lenteur. L’utilisation de mélodies passées dans un « harmonizer » procure cet effet très psychédélique des années 70, les partitions entre les guitares et la basse sont excellentes et les compositions le sont tout autant, la « vibe » de l’époque est bien présente et le son général de l’album est très « vintage ». Bien que le chanteur ait une bonne voix et chante juste, j’aurais aimé entendre une voix féminine là-dessus d’autant plus que la pièce Lady in the Lake avait pour titre Walk with Me sur le démo de 2014 et que la voix de Teri Brown se prête mieux à cette chanson. Notons aussi une similarité avec Candlemass pour la pièce From the Sea qui ressemble étrangement à The Bleeding Baroness.

The Angle of Eternity est un très bon album de Doom traditionnel avec d’excellents riffs et une ambiance très 70’s. Un beau voyage dans le temps avec un album qui sonne comme dans le temps.

Havok – Conformicide – 2017

Havok – Thrash Metal – États-Unis
Conformicide – 2017
Century Media
6/10

Havok avait apporté un certain vent de fraîcheur dans le Thrash Metal avec ses deux premiers albums Burn et Time is Up. Le groupe a rapidement monté en popularité et a commencé à devenir tête d’affiche ou ouvrir pour des gros noms. Avec la sortie de Unatural Selection en 2013, Havik est devenu un groupe de Thrash parmi tant d’autres à remâcher la même sauce générique et sans saveur copiée sur les Megadeth et compagnie.

Il aura fallu quatre années à Havok pour sortir son nouvel album intitulé Conformicide, premier album sous l’étiquette Century Media. Non seulement Havok revient avec un Thrash encore plus générique et ennuyant à mourir, voici que le groupe a décidé de monter d’un cran son côté technique, peut-être pour suivre la tendance actuelle ou pour imiter Vektor. La prétention prends le dessus tout en se vautrant confortablement dans le Métal de surface accessible et superficiel. Bien sûr que Havok compose de bons riffs, maintes fois entendus et aucunement originaux. Bien sûr que Havok s’inspire de divers styles pour peaufiner ses compositions mais tout ceci n’est qu’artifices et poudre aux yeux pour donner l’illusion d’être un groupe inspiré et inspirant.

Havok fait partie des groupes Thrash qui ne font que recopier et remâcher ce qui a été fait à plusieurs reprises dans le passé. Avec un titre comme Conformicide c’est encore plus ironique car le groupe ne « tue » pas la conformité, il se roule dedans et s’y complaît allègrement. Conformicide est un album prétentieux, réchauffé voire même brûlé. Si vous pensez que Metallica, Anthrax et Megadeth représentent le Métal en général, vous allez possiblement aimer Conformicide et c’est correct. Par contre si vous recherchez autre chose et que vous voulez approfondir votre quête Métallique, évitez cet album et ne perdez pas votre temps avec celui-ci.

Obituary – Obituary – 2017

Obituary – Death Metal – États-Unis
Obituary – 2017
Relapse
9/10

De retour après 3 ans et un dernier album décevant en 2014, Obituary nous sert un nouvel album auto titré cette année et la formation nous prouve qu’elle est toujours aussi solide et est en mesure de délivrer ce qu’elle fait de mieux : Du Death Metal féroce et agressif.

Comme les présentations ne sont plus vraiment à faire, allons donc droit au but. Ce dixième album est d’une puissance excessive et propose ce tout ce que Obituary a fait de mieux dans sa carrière. Des riffs incendiaires sur une rythmique décapante tout en gardant une vitesse de croisière constante tout au long de l’album. Un Death Metal brut et pur inspiré les pionniers Celtic Frost et Death avec une sonorité abrasive et caustique. La production est impeccable et les onze pièces de l’album sont tout à fait convaincantes et enlevantes. Obituary a de la lourdeur et suffisamment de gras à revendre et a tout ce dont un groupe de Death Metal se doit de fournir.

Ce nouvel album est comme un train qui nous fonce dessus, impossible à arrêter défonçant tout sur son passage. Une très beau retour pour la légende Floridienne qui se classera parmi les réussites de 2017.

Unearthly Trance – Stalking the Ghost – 2017

Unearthly Trance – Sludge/Doom Metal – États-Unis
Stalking the Ghost – 2017
Relapse
7.5/10

C’est avec son cinquième album, Stalking the Ghost, que je découvre la formation Américaine Unearthly Trance. Étant donné que je me familiarise avec le Sludge et ses dérivés depuis seulement deux ou trois ans, plusieurs formations me sont passées sous le nez et je suis légèrement en retard à bien des niveaux.

Pour être heavy, Unearthly Trance c’est heavy. La lenteur et la lourdeur sont à l’honneur et Stalking the Ghost renferme d’excellents riffs qui décapent sur une rythmique fracassante. Comme la majorité des groupes de ce créneau musical, la production est granuleuse ce qui confère ce petit côté malsain et agressant au son global de l’album. Comme plusieurs groupes issus du genre, le vocal de Uneathly Trance n’est pas sa principale force, surtout dans les parties plus « clean » dans lesquelles le chanteur fausse par moments. Les compositions sont bien montées malgré un manque de profondeur et des arrangements quasi inexistants et une certaine redondance se fait sentir au fil de l’écoute devenant un tantinet agaçant à la longue.

Stalking the Ghost est un album moyen et correct qui peut s’écouter en fond sonore. L’originalité n’est pas au rendez-vous mais ça reste tout de même écoutable malgré les longueurs.

Sunless – Urraca – 2017

Sunless – Progressive Death Metal – États-Unis
Urraca – 2017
Indépendant
9/10

Il est indéniable que la technicité a énormément évolué au fil des 30 dernières années dans la grande sphère Métallique. De plus en plus de musiciens tendent à se challenger et briser des barrières musicales pour apporter des éléments sophistiqués et inaccessibles au commun des amateurs. Il faut plus souvent qu.autrement être très ouvert d’esprit pour apprécier et surtout comprendre l,univers de certains groupes extrêmes qui dépassent largement les standards.

Depuis que Voïvod a imbriqué des éléments du rock progressif à sa musique, le style s’est constamment développé et on a vu apparaître des excellents groupes manipulant chacun à sa façonl es éléments progressifs pour façonner un sous genre Métallique bien distinct. Que ce soit Queensrÿche, Dream Theater, Death ou Atheist, chaque groupe a apporté sa touche personnelle pour élargir le style et le rendre le plus disjoncté possible. Un des albums ayant grandement contribué à faire exploser les frontières est sans nul doute Obscura de Gorguts qui avait créé toute un commotion lors de sa sortie.

Aujourd’hui, Obscura est un incontournables et a même engendré des petits. La fortmation Américaine Sunless en est un et son premier album, Urraca, fera partie des incontournables de la musique extrême bizarroïde. Bien que Gorguts et Ulcerate soient des points de comparaisons, Sunless a sa propre touche et sa propre sonorité flirtant beaucoup avec le Doom de par son approche musicale. Contrairement à la pléiade de groupes ultra techniques qui lancent des notes uniquement pour en montrer, Sunless délivre une musique profonde avec une âme torturée utilisant beaucoup les dissonances pour nous plonger dans un univers étrange et déroutant. Le groupe joue énormément avec les changements de tempo et de signature et accentue les contrastes entre les instruments. Urraca est un album plein et rempli de sonorités diverses et démontre grandement le talent des membres du groupe pour la composition et l’exécution.

Attention, cet album n’est pas fait pour le Métalloïde moyen. Si pour vous Metallica et Pantera sont les références en la matière, vous risquez de perdre le fil assez rapidement et de ne pas comprendre ce qui ce passe. Urraca est conçu pour les oreilles averties et les amateurs de musique étrange empruntant des sentiers tortueux et difficiles d’accès. Un pur chef d’œuvre et du grand art musical.

Morta Skuld – Wounds Deeper than Time – 2017

Morta Skuld – Death Metal – États-Unis
Wounds Deeper than Time – 2017
Peaceville
8.5/10

La formation Américaine Morta Skuld est de retour sur les planches près de 20 nas après le dernier album sorti en 1997. Pour avoir manqué la majeure partie des années 90 en frais de Métal, je ne connaissais aucunement cette formation et c’est avec aucune attente que j’ai écouté ce nouvel album intitulé Wounds Deeper than Time.

Morta Skuld est définitivement un groupe de Death Metal de la vieille école avec des riffs gras et une rythmique qui frappe fort. Wounds Deeper thean Time est un très bon album dans le genre avec neuf pièces totalisant plus de 42 minutes de pure défonce sonore. Excellentes compositions sur une production efficace, l.album nous donne autre de choix que de branler de la tête et de taper du pied. Ça rentre au poste et ça va directement droit au but sans ménagement et sans artifices inutiles. Les comparaisons avec Malevolent Creation et Obituary sont assez évidentes, on ressent même certaines sonorités présentes chez Jungle Rot et Grave par moments.

Si vous aimez votre Death Metal gras et entraînant, ce nouvel album de Morta Skuld est définitivement à considérer.

Crystal Viper – Queen of the Witches – 2017

Crystal Viper – Heavy Metal – Pologne
Queen of the Witches – 2017
AFM Records
8.5/10

Le Heavy Metal traditionnel est toujours bien en vie et la flamme originelle se perpétue amplement à travers le monde. Crystal Viper en est à son sixième album et je découvre la formation Polonaise avec celui-ci. Queen of the Witches c’est neuf pièces de Heavy Metal pur à 100% avec en prime un « cover » différent dépendamment de la version physique que vous possédez.

Point de vue composition Crystal Viper joue dans le même registre que les Iron Maiden, Warlock, Exciter ou encore Grim Reaper. On se replonge dans la belle nostalgie du début des années 80 avec une pureté Métallique comme dans le temps, le côté épique et guerrier en prime ainsi que les voix hautes et puissantes. Marta Gabriel ne donne pas sa place, elle en a de la puissance à revendre. L’album semble avoir été produit selon l’idéologie et la technique de l’époque lui donnant un cachet vraiment « old school ». Le groupe mise sur des riffs typiquement Heavy Metal parfois avec une belle teinte de Speed Metal, tous les instruments sont bien dosés, on ne tombe pas dans l’excès au niveau des solos et la rythmique est solidement bien placée tout au long de l’album.

Le groupe a enregistré deux reprises, See You in Hell de Grim Reaper et Long Live the Loud de Exciter. Ma version de l’album comprends la reprise de Grim Reaper qui est très bien jouée. Je n’ai pas entendu celle de Exciter mais vu que je ne suis pas un amateur de reprises, ce manque n’affecte en rien mon appréciation de l’album. Si vous aimez le Heavy Metal originel, procurez-vous Queen of the Witches, c’est un album qui vaut amplement le détour.

Power Trip – Nightmare Logic – 2017

Power Trip – Thrash Metal/Crossover – États-Unis
Nightmare Logic – 2017
Southern Lord Recordings
9/10

Alors que le Thrash Metal s’enlise dans le réchauffé et la pâle photocopie des origines, il y a des surprises qui nous sautent en pleine face et qui nous font oublier la mode des groupes Thrash actuels. Après Iron Reagan qui nous sortait un excellent album au début Février, voici que Power Trip nous arrive avec son deuxième album Nightmare Logic, album qui revisite les origines avec brio et en étant vraiment convaincant.

Évidement que Power Trip ne ré-invente pas le genre mais le groupe ne se contente pas uniquement de recréer ce qui a été fait pour faire du Thrash et s’imaginer être « hot ». Non, Power Trip rends justice au véritable Thrash Metal originel en le teintant de Crossover à l’image des S.O.D. et D.R.I. et en étant aussi abrasif que Toxic Holocaust. Nightmare Logic est court, direct et va droit au but : Des riffs acérés et mordants sur une rythmique percutante et sauvage. Le vocal à la Cro-Mags ajoute à cette sauvagerie le côté brut et agressif qui a fait la renommée du Crossover à l’époque de son apogée.

Power Trip remet le Thrash/Crossover sur les rails avec un excellent album percutant et incisif avec de fortes doses Punk. Tout à fait décapant et puissant!

Immolation – Atonement – 2017

Immolation – Death Metal – États-Unis
Atonement – 2017
Nuclear Blast
9/10

Alors que plusieurs nouvelles formations tentent désespérément de sortir du lot en reprenant ce qui a déjà été fait, les vieilles formations pionnières continue à nous épater et ainsi perpétuer la véritable essence Métallique. Immolation, dont la carrière a toujours été relativement constante depuis 1991, nous lance en pleine figure son tout dernier opus intitulé Atonement.

Atonement marque le retour d’Immolation non seulement à ses sonorités d’origine mais également de par son premier logo disparu depuis 1996. Retour donc à un son Death Metal de la vieille école avec une production incroyable. Le jeu des guitares et les riffs générés par celles-ci sont grandioses, le groupe joue beaucoup avec les textures et les sons atonaux ainsi que les effets pour donner une atmosphère troublante et dérangée tout au long de l’album. On passe régulièrement de la distorsion à des guitares plus épurées donnant des changements saisissants et très intéressants.

Immolation prouve une fois de plus que les vieux routiers tiennent toujours la route et avec Atonement, le groupe nous sert une très grosse leçon de Death Metal tel qu’il se doit d’être livré. Direct, explosif et puissant.

Bathsheba – Servus – 2017

Bathsheba – Doom Metal – Belgique
Servus – 2017
Svart Records
9/10

Qui a dit que les femmes n’étaient pas très présentes dans le monde du métal et que ce monde était un monde d’hommes? Possiblement quelqu’un qui est à côté de la plaque et qui se tient loin du Doom Metal. Plusieurs formations de ce type de Métal lourd et lent sont menées par des femmes et personnellement j’ai un faible pour ces formations ayant une femme en avant plan. Les voix féminines se prêtent grandement au Doom apportant un petit quelque chose de plus occulte et de sorcellerie.

La formation Belge Bathsheba est une de ces formations qui vous prends par surprise et qui reste gravée dans votre subconscient avec ses riffs puissants et ses sonorités atmosphériques qui sont bien assis sur une rythmique solide et fracassante. Ce qui frappe le plus dans la musique de Bathsheba c’est la voix envoûtante de Michelle Nocon qui a un petit quelque chose de Janis Joplin par moments et de belles similitudes avec la voix de Jamie Myers. Bref, une voix chaude et ensorcelante qui se marie à merveille avec la puissance rythmique du groupe.

Bathsheba entre dans la lignée d’excellents groupes tels Lucifer, Sabbath Assembly ou encore Blood Ceremony tout en ayant sa propre âme et sa sonorité distincte. Servus est un superbe album sombre qui fera du bruit dans les conversations Métalliques de 2017. Surprise de taille, je suis tombé sous le charme et je suis maintenant ensorcelé.

Ordoxe -Towards Eternity – 2017

Ordoxe – Black Metal – Canada
Towards Eternity – 2017
Horror Pain Gore Death Productions
8.5/10

La formation Nicolétaine Ordoxe en a fait du chemin depuis son premier album Sorrick Ked Tho paru en 2006. Originalement un projet connexe solo de Jean-François Jalbert (Slaotvean), Ordoxe est devenu au fil du temps une formation complète et stable depuis 2012. Towards Eternity est le sixième album du groupe et son quatrième depuis la mise en place de la formation actuelle.

En règle générale, lorsque je fais la chronque d’un album, je me concentre uniquement sur la musique en laissant de côté la partie esthétique et graphique. Mais il y a parfois des exceptions qui s’appliquent et dans le cas de Ordoxe je dois saluer non seulement la présentation graphique de l’album qui est très professionnelle et fort bien réussie mais surtout le nouveau logo sous forme d’ambigramme qui est tout à fait génial! Ceci dit, passons aux dix pièces incluses sur ce nouvel album et voyons ce que j’en pense.

Musicalement parlant, Ordoxe œuvre dans un créneau Black Metal rapide à forte tendance mélodique. Les partitions des guitares et de la basse et leurs arrangements sont une véritable force de frappe chez Ordoxe et la marque de commerce de JF Jalbert depuis les débuts de Slaotvean, le style musical est parfaitement identifiable et la sonorité du groupe est unique en son genre. Des mélodies froides et des riffs bien ficelés influencés certes par plusieurs formations issues du Black Metal comme Satyricon ou Dark Funeral mais on dénote certaines influences sortant de ce créneau notamment dans la pièce A Passage in Time avec un petit passage flirtant avec le Post Punk et une petite similitude avec Joy Division ou encore dans The Essence of Life où des riffs typiquement Heavy Metal originel se font entendre.

Bien que les parties vocales soient puissantes, l’usage abusif de paroles relègue les excellents riffs en arrière plan et surcharge les pièces en parties vocales ne nous laissant autre choix que de se concentrer sur celles-ci au détriment des instruments. Les pièces manquent d’aération à ce niveau et peuvent paraître redondantes et un peu longues tout au long de l’album. Mais ceci n’est qu’une perception personnelle, j’ai toujours attaché plus d’importance à l’instrumentation qu’aux paroles et aux voix.

Au final, Towards Eternity est un excellent album à la fois mélodique, puissant et complexe. Un très beau travail de composition et de maîtrise des instruments. Bien évidement, Ordoxe se retrouvera dans les tops 2017, le groupe signe ici son meilleur album en carrière.

Antropomorphia – Sermon ov Wrath – 2017

Antropomorphia – Death Metal – Pays Bas
Sermon ov Wrath – 2017
Metal Blade
8.5/10

Depuis que j’ai découvert Antropomorphia en 2012 avec l’album Evangelivm Nekromantia, chaque sortie du groupe a suscité chez moi un vif intérêt, l’album suivant Rites ov Perversion m’avait tout aussi plu et l’attente de ce nouvel album m’a paru un peu long. Sermon ov Wrath est maintenant sorti et je ne suis pas déçu du tout!

Avec ce nouvel album Antropomorphia monte d’un cran la qualité de ses compositions en nous offrant le meilleur album depuis 2012. Axé principalement sur des riffs puissants et mélodiques, les neuf pièces de cet album s’imbriquent l’une dans l’autre formant un tout bien ficelé et grandement efficace. Le groupe est très à l’aise avec ses arrangements et la solide production aide énormément à faire de Sermon ov Wrath un album dévastateur et enlevant d’un bout à l’autre. On recèle certaines sonorités à la Behemoth mais aussi des similarités avec le Death Metal Suédois dans la veine de Grave, Unleashed et Bloodbath tout en ayant sa propre essence originale.

Sermon ov Wrath est un album profond et puissant qui démontre une maturité musicale assez élevée. Une très bonne leçon de Death Metal qui décape et qui nous prends par les tripes.

Pandemonium – Nihilist – 2017

Pandemonium – Black/Death Metal – Pologne
Nihilist – 2017
Old Temple
8.5/10

Belle surprise en cette fin Mars, la formation Polonaise Pandemonium offre son cinquième album Nihilist qui est une découverte totale pour moi. Se qualifiant de Satanic Dark Metal, Pandemonium a effectivement de la noirceur dans les veines et Nihilist prouve que cette noirceur est fort bien utilisée.

Nihilist comporte neuf pièces profondes et très bien composées avec une production riche en sonorités sombres. Le groupe n’hésite pas à utiliser les effets de guitare pour élargir cette profondeur et mise sur la lourdeur et la lenteur pour ajouter de l’oppression dans ses pièces. On recèle plusieurs influences au fil des pièces dont le vieux Samael mais aussi de fortes doses de Celtic Frost mélangé à Morbid Angel, Les sonorités « old school » sont à l’honneur et les arrangements sont très efficaces. Pandemonium est très habile avec les riffs punchés et atmosphériques, le groupe réussi bien à mettre en musique les ténèbres et l’enfer, il y a quelque chose de malsain et de torturé qui se dégage de cet album et c’est excellent.

Pandemonium est un groupe méconnu qu’on doit prendre au sérieux et Nihilist perpétue la flamme noire laissée par les pionniers du genre. Un superbe album noir et froid qui se hissera dans mes tops 2017 à coup sûr.

Deivos – Endemic Divine – 2017

Deivos – Technical Death Metal – Pologne
Endemic Divine – 2017
Selfmadegod Records
6.5/10

La technicité dans le Death Metal est devenu au fil du temps un ingrédient important et nombreux sont les groupes à utiliser cette facette pour composer et prouver leur maîtrise de leurs instruments, parfois au détriment de l’originalité. Le point de départ du Death Metal technique est sans nul doute la formation Death et le style a beaucoup évolué depuis.

Deivos est une autre formation parmi la longue liste de groupes techniques à vouloir imposer son savoir faire et ainsi montrer ses talents de musiciens. Comme bien de formations de ce type, Deivos beurre épais et dilue ses compositions dans un flot de notes et de sons finissant par devenir une bouillie sonore pas trop intéressante en bout de ligne. Beaucoup de riffs étourdissants et sans cohésion reposant sur une batterie assourdissante où la cloche à vache et la cloche de « ride » sont à l’honneur. Deivos est une pâle imitation de Suffocation avec trop de notes et une production en dessous de la moyenne qui finit par agacer à la longue.

Endemic Divine est un album pas trop réussi à la limite de la prétention musicale et Deivos aurait tout intérêt à diminuer les notes pour se concentrer sur l’essentiel : Créer des bons riffs efficaces et des pièces un peu mieux structurées.

Overkill – The Grinding Wheel – 2017

Overkill – Thrash Metal – États-Unis
The Grinding Wheel – 2017
Nuclear Blast
6.5/10

C’est avec The Grinding Wheel paru tout récemment que je réalise le pourquoi je n’ai jamais accroché sur Overkill. Je me pose même la question à savoir pourquoi diantre Bobby Ellsworth se demande comment se fait-il que son groupe ne fait pas partie du « Thrash Metal Big 4 ». Au fil du temps je me suis risqué à maintes reprises à écouter des albums de Overkill, sans succès. Rien à faire, je n’accroche absolument pas à ce groupe et je crois maintenant savoir pourquoi, The Grinding Wheel m’a possiblement apporté la réponse.

Avant de me faire lancer des roches, je dois dire ici que Overkill sonne bien et est dans la capacité de composer des chansons qui se tiennent et qui décapent. Les musiciens sont excellents, les pièces vraisemblablement accrocheuses, les arrangements tout de même bien orchestrés. Sauf que Overkill semble être resté accroché en 1985 et semble s’adresser au moi de l’époque, soit à un ti-cul de 16 ans. Les paroles sont assez insipides certes mais ce n,est pas la principale raison pour quoi je n’accroche toujours pas à Overkill malgré un album en béton.

En fait, Overkill c’est à part égale une partie de chaque groupe du Big 4. Un peu de vieux Metallica du temps de Kill’em All, un peu de Slayer des premiers albums, un peu de Anthrax et de Megadeth. Rajoutons à ça une bonne dose de Exodus et mettons en avant plan un clone issu de l’ADN de Udo Dirkschneider, de Biff Byford et de Steve Souza. C’est ça Overkill. Aucune espèce d’identité propre. On copie à droite et à gauche et on se targue d’être un groupe légendaire.

Les amateurs de Thrash vont adorer cet album car il est bien fait et représente fort bien le genre. Moi, je n’aime absolument pas et ça me tape royalement sur les nerfs. The Grinding Wheel m’a semblé être un album interminable rempli de pièces toutes aussi interminables et je vais me dompter pour le futur, Overkill c’est vraiment pas fait pour moi et est une royale perte de temps sonore.

Nidingr – The High Heat Licks Against Heaven – 2017

Nidingr – Black Metal – Norvège
The High Heat Licks Against Heaven – 2017
Indie Recordings
7.5/10

Nombreux sont les musiciens Métalloïdes à officier dans plusieurs formations. Teloch en est un bon exemple. Outre Mayhem, The Konsortium et NunFuckRitual, ce sombre personnage a un projet en quelque sorte solo nommé Nidingr. Jouant dans le créneau Black Metal assez typique, Nidingr en est à son quatrième album depuis ses débuts en 1996, voyons un peu de quoi ça l’air au final.

Nidingr joue dans la même cour que les Mayhem, Darkthrone, Immortal, Watain et compagnie. Absolument rien de nouveau, le groupe se contente de remâcher le même Black Metal servi par les pionniers du genre et n’innove pas du tout. Mais, Nidingr le fait bien et les compositions sont fort efficaces. Excellents riffs, très bonne production et une interprétation irréprochable. Quelques ambiances qui sortent de l’ordinaire ici et là comme par exemple dans la pièce Gleipnir qui se rapproche plus du Rock Gothique à la Christian Death que du Black Metal apportant un souffle rafraîchissant dans la musique du groupe. Nous avons malheureusement droit à la petite voix céleste de la Enya Black Metal Myrkur sur la pièce finale de l’album, chose dont on aurait pu aisément se passer.

En bout de ligne The High Heat Licks Against Heaven est un album correct et sans surprises. Du Black Metal générique entendu des milliers de fois qui se perdra dans le flot des albums du genre.

Dead Witches – Ouija – 2017

Dead Witches – Stoner/Doom Metal – International
Ouija – 2017
Heavy Psych Sounds
8.5/10

Dead Witches c’est la rencontre explosive entre Mark Greening (Electric Wizard) et Virginia Monti (Psychedelic Witchcraft), un groupe puissant où la distorsion est en avant plan et la profondeur musicale le cheval de bataille. Un premier album, Ouija, vient de voir le jour, quelques mois après le décès du guitariste Greg Elk.

Contrairement à son travail avec Psychedelic Witchcraft, Virginia Monti utilise une distorsion sur sa voix sur cet album apportant un effet très torturé et cadrant très bien avec le styles des pièces de l’album. Musicalement parlant, Dead Witches se rapproche des Black Sabbath, Pentagram et Electric Wizard avec un son très granuleux, des riffs lourds et oppressants et une rythmique sauvage. Ouija est relativement assez court avec ses six pièces totalisant un peu plus de trente-deux minutes mais ce sont trente-deux minutes très intenses et remarquablement « heavy ».

Dead Witches délivre un Doom occulte puissant et profond et Ouija est à prendre en considération pour tout amateur du genre. Un excellent album qui se placera assez haut dans la liste des tops 2017 à coup sûr.